Carnet de bord de Mars 2025 | Partager sur Facebook |
Le troquet est fermé, l'ambiance a chuté depuis hier soir, c'était soirée moules-frites, la salle était pleine de petits vieux, il y avait quand même le menu routier. J'ai signé la pétition, le patron vient de racheter et de grands esprits voudraient interdire la N6 aux PL. Vous imaginez la N6 interdite ? La fin d'un mythe. Il faudra qu'un jour le monde du transport fasse la révolution, fusiller de bon matin tous ces salopards qui ont des intérêts avec les sociétés d'autoroute.
Réveil 5h15, je déjeune au camion et en route. Arnay le Duc Dijon Devecey c'est vite fait. A 8h je suis à la pompe à gas-oil, je papote un peu avec Alexis des pneus. Il me raconte qu'ici il travaille en confiance, après il va chez un autre transporteur où c'est pas la même chanson. Il faut tirer les pneus jusqu'à la ferraille, ce qui est complètement con, quand la carcasse est morte le pneu n'est plus rechapable. Il fait des mails pour se protéger. Ambiance. Quand mon plein est fait je me gare et on va boire le café vers le chef, il a apporté les pains au chocolat, tradition oblige.
Je balance mes affaires dans la 208, à 10h je suis à Audin. Je n'étais pas rentré un samedi depuis avril dernier, je ne peux pas trop pleurnicher. Bon week-end à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Le bel Angevin a froid ce matin, le pare-brise est givré, comme celui de la 208 tout à l'heure, je laisse chauffer pendant que je vais ranger la bagnole. Il est 7h15, en route.
Une petite demi-heure après je suis à Saône chez un revendeur pour les travaux publics, j'entre directement. J'ouvre les deux côtés et c'est le drame ! Petit drame faut pas exagérer, tout est mélangé. Vendredi en chargeant j'avais demandé au cariste où commence le lot de Pontarlier mais je ne suis pas tombé sur le couteau le plus affûté du tiroir : « ben je sais pas. » Si toi tu sais pas comment moi je peux savoir ? Je m'étais dit que les gars reconnaîtraient leurs enfants... C'est le cas. Sauf que comme les lots sont mélangés il me faut tirer les rideaux devant derrière devant... Heureusement que je les ai passé au WD40 la semaine dernière, ça roule tout seul. Quand le gars a pris ses bouts de béton je lui demande d'en remettre deux devant, c'est pas bien loin il ne neige pas mais c'est plus prudent.
A 10h et demi je suis à leur autre agence de Pontarlier, là c'est plus simple, il prend tout. C'était mélangé mais tous les produits y étaient. Ouf ! Un coup de balai et j'appelle Cyrille, on va recharger un chalet à Evans. Vu l'heure je m'arrête au pain à St Vit.
A midi moins le quart je suis chez Abris Co Bois. Le cariste propose de me charger tout de suite si ça m'arrange. Tu penses que ça m'arrange ! J'ouvre les deux côtés, on charge. Cette fois c'est pas un chalet, il paraît que c'est un abri de piscine. A midi et demi c'est fini, le gars part à la soupe, j'en fais autant mais moi je reste sur place.
Il fait beau la météo devrait tenir, je vais laver à Valentin. Quand c'est propre je vais au dépôt pour récupérer mon triporteur qui m'attend depuis 15 jours. Après c'est la route normale Vesoul Langres Chaumont St Dizier. J'appelle le client pour se cadrer demain, il me demande si je peux venir ce soir...Ben voyons ! Je termine la journée à Berry au Bac pile poil pour faire une 11. Quand j'entre dans le bar je vois Bata avec deux gars de chez Locavi dont un que je connais de longue date. On boit un coup, un seul pour moi, et on va à table.
Café douche, à l'issue de ma 11, zou ! Je récupère l'autobahn à Laon, je rappelle le client, je m'annonce pour 9h. Donc à 9h pile poil je suis à Aix Noulette, lotissement tout neuf mais la rue est hyper étroite avec deux virages à l'équerre. Ils ont planté des arbres pile mal placés, quand ils auront poussé ce sera mort pour tourner. Je me gare au bout de la rue, à une centaine de mètres. Pour les petites palettes ça va mais pour les longueurs de bois comme la charpente je dois déplacer le camion pour sortir droit. Il est un peu chiant le Kevin, il me fait déplacer les palettes trois fois, après c'est vrai que la cour est vite pleine, faut qu'il s'organise au mieux pour le montage. C'est plus de matos qu'une piscine du coup, à 10h45 je remballe les gaules.
J'avais rendez-vous à 11h pour recharger à côté de Douai, ça va être tendu...
A 11h20 je me présente à Courchelettes, ah mais je suis déjà venu dans cette usine, je ne m'en souvenais plus. Sur le quai il y a une sirène qui hurle, ils sont en panne, c'est un peu la panique, mon retard passe inaperçu. A 11h et demi le chef de quai me dit de me mettre au 2. C'est des grandes palettes 100x120 en une demi-heure c'est chargé complet. Nickel. Je rembarque le chariot et zou !
Je n'ai rendez-vous qu'à 10h demain à Besançon, autant dire que je ne suis pas vraiment stressé. Depuis ici il faut rattraper Cambrai puis l'autoroute mais j'ai le temps j'enquille St Quentin Laon Reims tout par la nationale. Il fait beau, jolie balade nordiste.
A St Dizier un camion est en panne juste après la première sortie, coup de bol on peut sortir, aller tourner au rond-point en bas et reprendre la rocade. Ça a l'air simple en racontant mais c'est bien un peu le bordel quand même, on risque pas de se faire choper au radar.
Je finis cette journée bien sympa à Semoutiers, j'ai 8h40 de volant quand même et je valide ma seconde 11, perfecto.
Le café pain-beurre douche c'est quand même le meilleur moment de la journée, frais comme un gardon je démarre à 7h. Je démarre sans manœuvrer, hier soir j'étais entouré, je ne risquais pas de me faire siphonner de gas-oil, ils sont partis les courageux.
Je quitte l'autoroute à Langres sud, bien sage je ne descends pas dans Flagey, je fais le tour. A 9h et quelques je suis à l'abattoir de Besançon. J'étais un peu inquiet mais ils ne veulent pas de moi, ma viande est trop grasse. On vide sur un chantier, il y a de gros travaux de modernisation de l'abattoir. Il me faut attendre un peu, je n'ai rendez-vous qu'à 10h mais il y a un gars de chez Mousset qui vide de l'isolation. On papote un peu, il vient de toucher un Merco, le pauvre. Il me dit : « tu te rends compte j'ai commencé dans cette boîte avec un 143. » Après ils ont eu des DAF, puis ont été racheté par Mousset, puis le matériel n'a fait que baisser pour se retrouver en Actros. « Tu comprends le problème ? » Oui je compatis. Passer d'un avion de chasse à une merde pareil... Je prends la place, le gars n'est pas trop manche avec le télesco, ça va pas mal. A 10h et demi je suis vide, Cyrille me fait revenir au dépôt. Tous mes lots ne sont pas là, il y en a bien un mais c'est celui qui va aux portes, j'ai le temps de faire les pleins et de boire des cafés.
Juste avant midi le Seb se radine avec le Compo, on transvase direct de sa calèche dans la mienne. Les bobines de cuivre au cul, à la fin il reste un petit mètre de plancher, on ne fera pas mieux. En route !
Je roule jusque du côté de Lons, j'ai les crocs je mange en vitesse, je voudrais passer Lyon au plus tôt. Ouais ben c'est loupé, Maps me fait faire le grand tour mais c'est bien bouché, surtout à la bifur pour Chambéry Grenoble à St Priest quoi ! Rebelote au bout de la rocade, là c'est le bout qui va à St Etienne qui refoule. Je finis mes 30 à l'aire de Communay espérant que ça se décante mais mon cul Paul ! On a reçu les programmes, je retourne aux piscines dans 15 jours, ça a l'air de redémarrer. Je dégrossis le truc, plus qu'à l'envoyer.
A l'issue de mes 30 le collègue Jean-Luc m'appelle, il me raconte que le Gilles descend par là aussi et qu'il coupe à Donzère. Je l'appelle, il m'attend bien sûr. A 19h45 je me gare au relais de Donzère, on boit un canon avant de passer à table.
Je démarre à 5h45 je voudrais bien être en avance à Alès. Juste avant la Total sur la rocade d'Alès il y a une rue qui part en diagonale, Merlin Gérin sont juste au bout de cette rue, super fastoche. A 7h je suis à un premier portail, au second je sonne, on m'ouvre, les collègues m'ont dit qu'on se met à quai directement. A 7h20 je ressors de là, allégé de 8 palettes et 7 tonnes. Parfait !
C'est pas du tout la bonne heure pour descendre à Nîmes, ça doit être planté du rond-point de l'hôpital jusqu'à l'autoroute. Le plan B c'est de passer par Sommières, par là il n'y a pas un chat. Entre Montpellier et Béziers on voit encore les traces de l'horrible accident de mardi, une horreur !
Il me fallait vider Lézignan avant midi, c'est réception que le matin. Easy, à 10h30 je suis au Weldom à l'entrée de la ville en venant de Narbonne. Le réceptionnaire me file un tire-pal mais j'ai rêvé. J'ai bourré les trois dernières palettes de terreau au trans-pal électrique, avec mes petits bras c'est impossible de les ressortir, j'ouvre le côté passager. Le gars sort la palette du bord après ça va tout de suite mieux. Il me redonne les Europe vide en une petite demi-heure c'est vide.
Il ne reste plus que le Weldom de Sigean, j'y suis vers midi, c'est fermé bien sûr, j'ai le temps de manger. Largement le temps. A 14h je vois que ça bouge. Le réceptionnaire me dit que c'est rendez-vous demain. Hein ? Je fais le Caliméro, c'est trop injuste. Ça marche, on vide. Il ne veut pas que j'entre dans la cour, on vide dehors en latéral, ça me va. Pour argumenter il m'avait dit qu'il attendait un autre camion, je ne l'ai pas vu son camion.
Je réclame à Laurence un numéro PFM et je vais déposer les Europe chez Mazet à Rivesaltes. C'est le même cariste que l'autre fois qui s'occupe de moi, il est bien marrant. En trente secondes c'est déposé. Vide de chez vide je file à La Provençale, comme d'hab'.
J'ai un quai assez rapidement mais ça pinaille pas mal, je fais une 45 à quai, c'est dire. Ça finit par bouger, à 17h j'ai mes 28 tonnes de calcium. En partant à cette heure c'est mort pour vider demain matin à Pontarlier, j'en parle à Cyrille, parce que je crois bien que la réception est fermée le vendredi après-midi chez Armstrong. Il me rappelle dans les cinq minutes, c'est bon jusqu'à 15h. Eh ben tant mieux ! Venga ! Je fais tirer au max. Je vise Les Blaches, si ça veut rigoler...
Juste avant la sortie Remoulins les panneaux lumineux indiquent un bouchon de 40 minutes, sur Maps c'est bien rouge vers Tavel. J'ai vraiment pas 40 minutes à perdre, je sors et j'enquille ma chère route de Bagnols. Je pourrais couper chez la reine des desserts, mais non, pareil chez la mamy à Bagnols. J'ai dit les Blaches ! J'avais de l'amplitude jusqu'à 20h45, j'y suis à 20h49. C'est mal je sais, je suis un horrible délinquant. Est-ce-que ça va m'empêcher de dormir ?
Réveil 5h15 je démarre après avoir déjeuner et m'être lavé le fondement. Ce matin ça roule à Lyon, je passe par le vieux périph, Maps annonce 6 minutes plus court, ma foi... Pontarlier ça ne passe pas en 4h30 évidemment, je coupe avant Lons. A midi et demi je suis chez Armstrong, je vais direct au fond de l'usine, j'ouvre les deux côtés et j'attends le Joël en mangeant un bout. Il se pointe sur les coups de 13h, comme d'hab' il pose tout par terre pour ranger ensuite, il est vraiment sympa ce gars.Cyrille me fait revenir au dépôt et probablement rentrer avec une bagnole.
A Devecey je vais au gas-oil puis à quai. Changement de programme, qui m'arrange bien, on charge du Beure et 4m d'Audincourt. Au poil. Je rentre par la Haute Saône normal. La Fiesta n'a pas tourné depuis des semaines, elle n'a plus de batterie, merde ! Pas grave je sais où est le chariot de batteries, il est toujours là depuis l'époque Buffa. C'est le Youyou, ( pas pour Youpi, pour Yougoslave ) qui l'avait fait. Un charron qui avait de l'or dans les mains. Un coup à Kaisersberg j'ai bousillé la porte droite de ma réhaussable. On chargeait à l'intérieur, fallait tourner à gauche en sortant, le vent a fait décrocher la porte, elle s'est prise dans un poteau. En tournant à gauche tu peux pas le voir... Les charnières étaient en 8, je suis rentré à Bourogne porte ouverte avec une sangle, la honte. Le Josi avec le Fen et une cale en bois il m'a refait ça nickel, incroyable ! Merci Josi. Mes câbles sont au fond du coffre, oui je ne vais pas brancher la Ford en 24 volts. Elle démarre au quart de tour. Je vais ranger le chariot et mon coffre, c'était pas prévu un vendredi soir à 18h30. Bon week à tous le ciel vous tienne en joie.
Grosse motivation ce matin, on est le 10 c'est jour de paye. Enfin paye, la modeste obole que mon patron daigne m'octroyer. Je blague, quand je vois les salaires dans la restauration par exemple, on n'est pas les plus malheureux. Et puis si ça n'avait pas été jour de paye je serais parti quand même, comme quoi le salaire n'est pas la seule motivation.
A 7h26 précises je suis au portail du Point P d'Audincourt, un gars ouvre juste à ce moment, il me fait entrer. Le réceptionnaire charge un client puis vient s'occuper de mes palettes, à 8h moins 5 je me taille. Au Point P de Beure c'est un peu plus long, moins cool. C'est bien connu les habitants d'Audincourt sont plus sympas que ceux de Besançon... A 10h je suis vide.
Derrière j'ai le voyage du siècle, Mamirolle /St Vit ! Je sais ça fait rêver. Dans le quart d'heure je suis chez Feuvrier, un gros revendeur de boissons. Bien sûr personne n'est au courant, mon correspondant sur messagerie. Voilà une affaire qui commence bien. Mon gars finit par répondre, faut que je cherche des palettes de ciment, des ferrailles et des cartons. Bien caché derrière des fûts vides je trouve mon bonheur. Il me faut déplacer du bordel mais ça va encore, quand c'est chargé je descends à St Vit.
Arrivé chez Système U je ne trouve pas mon gars, je l'appelle mais il m'explique qu'il n'est pas dans les parages, faut que je me débrouille tout seul. J'aime autant. Je dépose tout à la base vie du chantier d'extension de SV2. A midi j'ai fini, je prends quelques photos pour me couvrir et j'appelle Cyrille, il me fait revenir au dépôt. Je prends le temps de manger un bout le petit déj est loin.
A Devecey je décroche ma caravane pour en prendre une vide, je vais la charger chez Compo. Un camion est à la rampe devant les bureaux, j'attends mon tour, ça ne traîne pas.
Je retourne au dépôt, je décroche la blanche pour reprendre la mienne et je charge à quai, un lot de terreau pour changer et des caisses en bois en latéral. C'est de la ferraille pour fabriquer du matériel médical, je l'ai déjà fait mais pour une autre destination. Je tends une sangle sur les caisses et zou !
17h c'est vraiment pas le bon moment pour sortir de Besançon, à Micropolis ça bouchonne dès l'ex garage DAF. Il me faut une demi-heure pour arriver au rond-point de Beure, fait chier !
Après évidemment ça roule, Lons Orgelet Oyonnax, ce qu'on appelait la route des chèvres, maintenant c'est plutôt une autoroute. Vers Moirans il y a une jolie vue avec un grand parking en cailloux. Ils n'ont rien trouvé de mieux que de mettre des rochers et une barre pour interdire les camions. Super intelligent, ça dérangeait qui les camions sur ce parking loin de tout ?
Juste avant 20h je suis au Relax à Maillat, je valide une première 11 pile poil.
Je n'avais aucun souvenir de ce troquet, j'y suis venu mais pfouuuu ! je vous parle d'un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. En tous cas c'est une bonne adresse.
A 8h15 je suis au Leroy Merlin d'Annemasse, pour rendez-vous 8h30 je suis bien. L'allée est étroite, j'ai un Lahaye en attente devant moi. Je me gare sagement derrière et je vais à la réception. La fille me dit d'entrer de suite. Mais le Lahaye ? « Il avait rendez-vous à 7h, il arrive à 8h, il est désinvolte et en plus il m'engueule ! Lui il va attendre. » Je recule un peu et je zigzague autour de lui. J'ouvre, un cariste me file un tire-pal, je lui approche la file de palettes de l'autre côté au bord. Il me redonne mes Europe, je fais deux piles contre le tablier, en une grosse demi-heure c'est plié.
De là je vais à Archamps pour les caisses de ferraille. Le gars me demande si j'ai un engin pour vider. Bah oui c'est prévu en chariot embarqué. Ouf qu'il me répond, eux n'ont qu'un petit gerbeur, c'est juste bon pour tout foutre par terre. T'inquiète je m'en occupe, en deux coups de fourches c'est devant la porte. La porte n'est pas bien grande, je lui demande comment ils font. Avec le gerbeur ils dégroupent les caisses, prennent deux skate-board et passent les portes comme ça. Malin le lynx.
Je suis vide, je préviens Laurence, elle me dit de prendre la direction de Cluses. Elle m'envoie l'adresse en cours de route, on recharge à Thyez et les Europe ne gêneront pas paraît-il. Bon.
A 10h45 je suis dans une boutique d'alu qui fabrique des volets à ce que je vois. Je monte sur le quai. « Tu viens charger pour Courlaoux ? Mets-toi au quai 3 ». J'ai même pas eu besoin de parler. Il me charge des grands racks de volets j'imagine. 8 racks et c'est complet ! Voilà pourquoi mes 80cm d'Europe ne dérangeait pas, c'était impossible d'en mettre deux de plus. Ça me va bien cette histoire. Bon ben allez, direction Courlaoux.
Je m'arrête manger du côté de Bellegarde puis j'enquille la route d'hier mais dans l'autre sens si vous avez bien suivi. Je sais c'est compliqué... Oyonnax, Orgelet, Lons. A 15h30 je suis chez les transports Perrier. Une charmante dame me dit de me mettre au quai 9. C'est un peu longuet l'histoire, un cariste tarde à venir, après il contrôle tout, colle des étiquettes, ça pinaille pas mal. Le gars me raconte que ça fait deux ans qu'ils sont passés Geodis. J'avoue que j'avais zappé l'épisode, pour moi ils étaient avec Sobotram de Chalon. Sobotram qui n'est plus Sobotram non plus. Je ne suis plus à la page.
Quand c'est vide j'appelle le poste de commandement, le chef d'état major me fait revenir à Besançon évidemment. On rechargera chez Compo, faut qu'on fasse le point à 8h30. No stress, je remonte jusqu'à Chay. Ce soir en plus du buffet d'entrées on a droit à de la tête de veau, c'est une tuerie. Le patron n'est pas le type le plus agréable du monde mais il cuisine divinement bien. C'est mieux qu'un type jovial chez qui on mange mal.
A 6h j'en peux plus de tourner dans la niche je vais déjeuner et me doucher. Cyrille m'avait dit de l'appeler de chez Compo à 8h30 j'y suis bien avant. Il est sur le pont depuis un moment, il a eu le temps de faire le point, je charge un complet Laudun. C'est tout au quai 2. La dernière fois j'avais chargé une bonne centaine de palettes, ce matin il n'y en a que 73. Ce sera plus facile pour les redonner. Quand c'est chargé je rentre au dépôt. Je fais les pleins d' Adibou et gas-oil et je dépose mon chariot. Chez Carrouf il n'y en a pas besoin. Je pensais peut-être devoir aller charger une autre remorque mais le boulot est cadré, je peux partir.
J'ai le temps je passe chez Mécano Service pour mon panier de roue de secours. Je vais voir le gars Lionel, il est au lavage. Un Polonais a passé son tracteur en solo mais en appuyant sur le programme semi. Il a tout broyé, les rouleaux couchés sur la sellette. Lionel et Ludo ont sanglé un palox sur les fourches du télésco pour faire une nacelle et essayer de refaire ça. Lionel se fait redescendre sur le plancher des vaches et s'occupe de mon affaire. Je pensais devoir commander un panier mais il en a un presque neuf qu'il a récupéré sur une semi qui partait à la ferraille. En trois coups de clef à choc c'est changé, le précédent support m'a fait 6 ans, si celui-ci en fait autant... à midi je me sauve.
J'ai tout mon temps je descends full N83, je mange un bout après Lons. A 15h30 Lyon c'est une promenade de santé. En moins bonne santé c'est la bagnole qui est sur le toit au niveau de la sortie Chanas, heureusement c'est en face, gros gros bordel. Je me retrouve au péage avec tous ceux qui sortent, ils sont cons le bouchon se termine là. Bref, je perds cinq minutes, tout va bien.
A 19h15 je suis à Lapalud, fin de cette petite journée sympa. Je dis toujours Lapalud mais faut pas me croire, les Blaches c'est Pierrelatte.
Café douche je mets en route à 6h15. Un peu avant 7h je suis chez FM Laudun, on m'appelle de suite. D'après mes collègues ici c'est toujours comme ça, on peut même venir en avance, ils sont bien cool. Le cariste me refile mes 73 Europe et je file. LE Daniel ex Pierrat prend mon quai, on discute 5 minutes, il a tapé un pigeon, game over pour la casquette.
Laurence m'a envoyé un retour hier soir, on remonte à Loriol. Elle m'a fait un PFM je vais poser les palettes aux transports Bernard. C'est une vieille maison ici, quand ils se décideront à vendre la ferraille qui traîne ils vont faire fortune. Le cariste sur le quai est bien sympa, il finit un camion à eux et vire mes palettes.
J'ai deux ramasses dans la zone de Loriol, deux lots affrétés par deux transporteurs différents évidemment. Siplast je vois où c'est, je tape le nom du deuxième sur Maps, ça m'envoie à la même usine. Gnin ? Je vais donc aux expés chez Siplast, le gars me dit que pour mon deuxième client c'est l'ancien nom de Siplast. Trop fort, en fait de deux ramasses je charge tout au quai 5, j'ai le cul bordé de nouilles. Le cariste se tracasse un peu quand même, va falloir serrer pour tout rentrer. Il est emmerdé avec une petite palette de seaux de colle, le premier lot ne finit pas droit. Bah tu la mets au cul, je suis idiot mais pas complètement con, demain je m'en souviendrai que c'est du Besançon, en plus c'est écrit dessus. Un autre cariste en formation le remplace sur le Fen, à la deuxième pile de palettes il renverse tout le bordel. C'est des rouleaux de bitume pour les toits, c'est lourd, j'avais peur qu'ils refilment à la one again, mais non, il retourne chercher deux palettes neuves. Ouf ! A midi je me casse. Mes deux premiers clients dans le 39 c'est réception que le matin, autant dire que je remonte sans stress. Je garde la nationale jusqu'à Valence. Sur la déviation de Portes il y a des travaux sur un pont, pas de circulation alternée, faut replier les rétros, c'est là que je croise Yvan de chez Duarig, on est tellement proches qu'on pourrait se claquer la bise. Pas trop le temps de discuter il y a du monde de chaque côté.
J'ai le temps de faire un repas de communion le long du Rhône. Dans l'après-midi Philippe chez Wat m'appelle, il me demande mon avis pour un accès pour un collègue, s'il y a besoin d'une assistance petit camion. Il a confiance en moi, il prend des risques considérables. Blague à part il y a de sacrés coins de merde de l'autre côté de Mornant, St André la Côte St Martin en Haut, c'est pas adapté pour nos camions.
A 18h je suis à Maillat, lundi je disais que ça faisait des années que je n'étais pas venu ici, ça fait deux fois cette semaine, c'est toujours comme ça dans ce métier, le hasard.
Sur les coups de 8h je suis au Gedimat de St Lupicin, j'ouvre les deux côtés, le cariste attrape ses huit palettes, en même pas une demi-heure c'est livré refermé. Je traverse par la montagne, sauf qu'à un moment je reste sur la grande route mais fallait piquer à gauche, je me retrouve sur la route de St Laurent en Grandvaux. Je m'arrête pour regarder l'atlas Michelin, par ici tu te retrouves vite sur une route trop petite, j'ai du bol 4km plus loin je retombe sur mes pattes.
En deuxième j'ai le Gedimat de Perrigny. Ici c'est pas la même chanson, c'est pas le cariste qui fait tout, faut passer au bureau, récupérer un papelard, vider, retourner au bureau. Le réceptionnaire est un débutant, il me vide mais il trouve qu'il manque des trucs. Ah ? Écoute moi j'ai une lettre de voiture de 10 palettes, je t'en livre 10. Ce qu'il y a dessus, les produits les codes c'est du javanais, je m'en tape. Il va voir son chef et revient, c'est tout bon.
Cyrille m'avait dit de l'appeler une fois vide à Lons, il me reste 6m de plancher c'est pile poil ce qu'il faut ramasser à Vaudrey. Venga ! Je suis chez Profil C vers 10h30, la délicieuse Stéphanie m'envoie au bâtiment rouge, il y a deux camions avant moi. Dont un du coin avec une Samro exBuffa, elle est bien fatiguée mémère. Je suis chargé pour midi, je mange un bout de pain de je ne sais plus quand et je rentre à Besançon. Il me faut livrer le dernier client chargé à Loriol. Je m'enfile dans une rue, jusqu'à la zone du Barlot c'est du connu, facile, après la rue rétrécit, on est au bout du bout de Besançon. C'est interdit aux PL, ma foi, faut bien livrer. L'entreprise est dans une maison, c'est pas bien grand. Au début le mec râle parce que je n'ai pas de hayon. Et d'une, ce n'était pas demandé, et de deux des palettes de pas loin d'une tonne au tire-pal dans les cailloux, bon courage. Quand c'est vide il se détend et m'offre un café. C'est bien la chiotte pour repartir, il faut tourner à l'équerre au bout du chemin, il y a un poteau électrique en béton qui est tout marqué, faut serrer dans l'herbe, ça passe sans toucher mais c'est fin.
Retour au dépôt pour vider le bardage ensuite je me mets à quai pour charger deux lots. Thierry et Quentin sont aux tires-pal, on n'en a plus que deux, du coup je les regarde faire en buvant le café, la honte. Ensuite je descends à la halle fret pour récupérer ma roue de secours. Je pensais galérer avec l'attache mais ça se dévisse tout seul, je balance la roue dans mon joli panier, je l'attache et zou !
Je n'ai plus qu'à me rentrer, j'ai le temps je passe par la Haute Saône bien sûr, à 18h30 je pose le camion à Bourogne. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je quitte Audincourt pour y revenir de suite mais en camion, à 8h30 je suis au Gifi. Le cariste bricole dehors : « viens on va boire le café, après on attaque. » Il est super sympa ce type, si on était reçus partout comme ça ! En 35 minutes c'est vide, je parcours les au moins 200m qui me séparent du Point P. Là en un quart d'heure j'ai déposé les deux palettes de portes, je ne recharge aux piscines qu'à 15h, je me gare dans la zone et je rentre à la maison.
A 13h30 je suis à Seppois, j'espérais charger en avance mais il y a deux camions avant moi, Rémi et Fred. Le premier en est déjà à la moitié en gros mais il a un bon tas. Pour le Fred ça va plus vite. J'ai largement le temps de tamponner un carnet, commencer à pointer ce que je peux dans les racks et remplir mes récép's.
A trois heures moins le quart c'est mon tour, ça va vite, tout était bon. Quand je suis prêt à partir faut que j'aille voir Philippe, il a un problème d'accès dans Montpellier. J'y passe pas deux heures non plus, un coup de Google, et c'est fait. J'espérais partir à 16h, je m'en vais à moins dix, au poil.
Je commence demain matin dans l'Aube, donc je monte par la 19. La circulation est tranquille, pas de pénible, ça roule. A 19h30 je suis à Clérey, il était temps que j'arrive, je prends l'avant dernière place sur le grand parking. Fin de cette mini-journée.
Encore un énorme exploit ce matin, à 8h je suis au premier client de la tournée, j'ai fait au moins 20 bornes depuis le resto ! Assez joli village du vignoble champenois, je pensais galérer le bled se termine au bout de ma rue mais il y a une grande boucle avec un point recyclage, fastoche. Je dépose juste une palette de margelles. Le gars s'est payé une rénovation mais s'est rendu compte que les margelles pourries ça faisait dégueulasse. Bon choix mon brave, bon choix. Ça nous fait du taf.
Après je vais dans la Marne mais juste à côté de Romilly. Au rond-point de la Belle Étoile, oui c'est le même nom que la marque de cancoillotte, sur la 19 je monte à droite en direction de Sézanne. Eh ben je n'ai jamais pris cette route ! Il m'en faut peu pour être heureux. Bon en fait il n'y a rien à voir c'est la Champagne pouilleuse, des champs labourés à perte de vue.
A 10h et quelques je suis chez une cliente un peu bizarre pour pas dire un peu barrée. Bizarre mais sympa, je lui range la réno dans le garage puis elle m'offre le café pendant qu'elle fait le chèque. De retour j'ai 15 appels en absence, 1 message. Breaking news ! Alerte thermonucléaire ! Là faut peut-être pas trop rigolé avec ça... tu restes sage Vladimir steup. Je rappelle Philippe à la log, mon client de 14-16h doit se barrer au boulot à 12h50 dernier délai. Bé il est gentil mais il y a selon Via Michelin 97km et 1h32 en bagnole, même en tartinant... Il ne pouvait pas prévenir avant ? J'appelle, je tombe sur sa femme, je lui dis que je fais au mieux ma foi. Allez cours Forrest !
Bien sûr après Romilly je tombe sur un Mauffrey, bien sûr il tourne aussi à Nogent sur Seine, je le crame dans les bouts droits. A midi et quelques je suis à Montereau Fault Yonne, c'est pas la bonne heure. Entre Montereau et Nemours la route est interdite aux 3t5 en transit, les poteaux sont tout neufs. Vous êtes bien gentils mais bon, j'ai pas fait attention et voilà. Je ne connais pas du tout ce coin, c'est vrai que dans un ou deux bleds c'est fin pour croiser. A 12h45 je suis à St Pierre les Nemours, le client se barre dans 5 minutes, son collègue l'attend déjà dans la bagnole. Tout s'arrange, la commerciale du coin c'est sa belle-sœur, elle rapplique. Au pire j'aurais fait signer les papiers et j'aurais fait mon truc tout seul, je l'ai déjà fait mais comme ça c'est pas plus mal. Elle est sympa, ne se la raconte pas, pas trop. Pas super bien garé je ne m'éternise pas trop.
Il est largement l'heure de la soupe, je trouve à me garer sur un parking dans un bois pas loin.
A 14h je suis à Cély en Bière, je n'en ai pas vu, de bière, ni bu. Ma rue est en cul de sac, je cherche à me retourner dans le bled pour arriver à ma main mais c'est pas simple. Je reviens dans le bon sens, je balance le cul dans l'impasse, pas trop mal garé je suis à 300m de la maison. Cliente pressée elle me dit de tout laisser devant le garage son mari se débrouillera ce soir. N'en vlà une bonne idée, je prends un chèque et zou !
Pour aujourd'hui il me reste une rénovation au bord de la Seine vers Melun. Le bled s'appelle Boissettes, encore une impasse, je recule jusqu'au bout mon client habite la dernière maison. Il est surpris que je sois venu en marche arrière. Que je recule avant ou après la livraison ça ne change rien, et puis si ça chie je suis dans le bon sens pour repartir n'est-ce-pas ? Encore un gars sympa, je n'ai eu que des gens aimables aujourd'hui. Pour repartir je fais comment, je voudrais bien tirer tout droit la route tombe à Melun mais ça serpente en bord de Seine, c'est pas fait pour les camions. Les villages sont jolis de beaux pavillons en meulière c'est typique du coin. Les rues à angle droit aussi, typiques. Quand j'arrive à Melun je tombe en pleine circulation, c'est pas grave j'ai rien accroché, le trafic se diluera.
Demain je reprends vers l'A104, je ne vais quand même pas aller dormir sur la Francilienne comme les malheureux. Juste avant 18h je suis au Nationale 4 à Châtres, les places sont déjà chères, je trouve à me garer potablement mais à 500m du resto. C'est très bon la marche à pied.
Le matin ça circule à l'ouverture des entrepôts, faut pas espérer faire la grâce mat'. Café pain-beurre douche gratuite et zou ! A 7h30 je suis au camping de Villevaudé, oui oui Villevaudé. Villevaudé le bled au bord de la Francilienne, là où il y a une aire de services et dès que ça bouchonne les caisseux remontent par la station à fond la caisse. Donc ce matin ça bouchonne mais je sors juste avant, nickel. Comme d'hab c'est un camping Cap Fun. Punaise ça vend du rêve de passer des vacances là, on entend le doux ronron de l'A104 en bas. Quel enfer ! La barrière est ouverte j'entre direct. Un gars vient me voir, il me montre où décharger et il se casse. Les allées sont étroites mais j'arrive à faire demi-tour sans rien arracher. Il y a pas mal de circulation j'imagine que ce sont des gens qui habitent là à demeure et je vois des camionnettes d'ouvriers, ça doit être moins cher de louer un bungalow qu'une chambre d'hôtel. Bien sûr c'est une énorme piscine avec 14 skimmers, 3 escaliers, une chiée de colis. Je passe un bon moment à tout pointer. Quand c'est fini je vais à la réception, une fille tamponne les papiers et je file.
La suite est de l'autre côté de Meaux. Coup de bol ma rue est barrée pour travaux juste après la maison et un carrefour large, je me retourne fastoche. La maison me semble fermée, je sonne...dans le vide. J'appelle, le client me répond, il est surpris : « ah mais j'ai appelé le commercial, la livraison est reportée, j'ai pas le permis de construire... » Putain sans déconner ? Pourquoi on n'est jamais au courant ? J'appelle la log, Philippe me dit qu'il se renseigne, je le sonne à nouveau dans la demie-heure, « tu peux partir ». Je préviens Laurence , elle est enchantée ! Elle m'avait pris un complet pour livrer à St Vit vendredi. C'est mort je me retrouve avec un gros 3m de plancher, sans compter la perte de chiffre d'affaire puisque je n'ai pas livré. Bref c'est la loose.
J'avais une rénovation en montant du côté de Laon mais elle est reportée, je trace direct dans le ch'nord. A 15h30 je suis du côté de Maubeuge, pas de clair de lune, il fait grand beau. Je dépose une rénovation chez un jeune type, facile. Pour repartir la rue se rétrécit et termine en Belgique paraît-il mais en camion c'est pas sérieux. Il y a une grosse ferme à 100m, je vais à pied, l'agriculteur est sur son télésco, je lui demande pour faire demi-tour chez lui. Il est ok, dans les fermes ils reçoivent des camions sans arrêt, d'autant plus que je suis quasiment à vide.
J'appelle le dernier client de demain mais il est au taf, il ne finit pas avant 20h30, le temps de rentrer... Pas grave j'ai tenté ma chance. Laurence a pu se retourner, elle m'envoie deux grosses ramasses dans le 62, on s'en sort bien. Je me rapproche au max pour demain, et j'échoue chez Mimi à Noyelles Godault. Je ne connaissais pas du tout, bonne adresse.
Je démarre après mes éternels café pain-beurre douche, un peu en avance, l'autoroute en direction de Lille le matin... Ça ne loupe pas, c'est bien bouché mais je sors à 3 ou 400m du début du bouchon. J'y reste 2 ou 3 minutes pas plus. Ensuite je serpente dans Libercourt pour me retrouver à Wahagnies à 7h30. Le client est levé, on attaque. Je lui demande un coup de main pour virer l'escalier que je ramène, virer le sien et revisser l'autre sur la palette. Quand c'est fini il m'offre le café. Sa femme qui s'appelle Stéphanie, fort belle femme d'ailleurs, s'en va au boulot, elle file comme un ouragan. C'est Stéphanie de Bamako. Oui je sais la vanne est douteuse mais ça me fait rire et on ne m'accusera pas de racisme, c'est pas le genre de la maison. Je rempile la piscine que je ramène contre le tablier, faut serrer au max, j'ai annoncé 3m à Laurence pas plus.
Je retourne à l'autoroute mais direction le sud cette fois, ça roule. Je commence les rechargements à Ruitz dans une boutique qui approvisionne les bazars. On charge 13 palettes de fourbi qu'on trouve dans les foire-fouille, des boîtes en plastoc, tapis, coussins, seaux, vaisselle, tout du made in china qui se retrouvera en déchetterie dans pas longtemps. Ils commercialisent de la merde mais ça va vite à charger, c'est ce qu'il me faut.
A 11h15 je suis à la seconde ramasse à Puisieux, ici c'est chelou il faut se garer en bas du village et appeler un 06. Très bien mais personne ne répond, je monte. En fait pour accéder aux quais il n'y a qu'un chemin étroit, on ne peut pas trop s'arrêter. Je vais aux expés, la fille me dit que j'ai rendez-vous à 13h30. « Laissez moi votre numéro, je vous appelle si c'est prêt avant. » Moi comme un benêt j'y ai cru. Pas envie de redescendre je me gare devant le cimetière et je poireaute. J'ai évidemment largement le temps de manger. Purée je suis dég, ça avait bien marché jusque là. A 13h30 je retourne voir la fille : « les garçons sont partis manger mais on s'occupe de vous. » Je préviens Laurence elle me dit qu'il n'y avait pas de rendez-vous c'est des conneries, à 15h on s'en va. Elle a un fichu caractère mais l'avantage c'est qu'elle ne se laisse pas emmerder. A 15h je rereretourne au bureau je fais signer et tamponner une lettre de voiture : marchandise indisponible. Ah mais kess vous croyez ? Chez ATS on se laisse pas emmerder. J'ai perdu presque 4h avec cette histoire. Quand je pense que j'ai serré pour avoir de la place.
J'ai rendez-vous demain matin à 8h30 pour faire changer mon tachy, faut que je galope comme un con. Bapaume Péronne, je prends quand même l'autoroute à St Quentin jusqu'à Reims, faut que j'avance. Pas de pénible ça roule fort bien, j'espérais descendre jusqu'à Semoutiers mais j'ai rêvé, j'ai 4h15 de volant à Joinville. Sur les conseils de Mich je ne vais pas à Fronville mais à Mussey sur Marne pour essayer. C'est pas mal et mon voisin de table a une Waterair ça nous fait un sujet de conversation.
Réveil 4h à l'issue de mes 9h venga ! Pas loin, une demie-heure et je m'arrête à Semoutiers pour me doucher et déjeuner au pain frais s'il vous plaît. A 7h et demi je suis à Devecey, je dételle et je file en solo chez Estienney. Ce n'est plus Estienney depuis belle lurette c'est Atelier Electric Chépakoi. Electric en anglais, donc je continue à dire comme ça etpicétou. On me prête une magnifique C2 de 200 mille bornes et je rentre au dépôt. Je grimpe dans le Renault du Dom en vacances et j'attelle ma calèche.
Le lot de St Vit est resté dans le Pas de Calais, je descends donc direct à Poligny, j'y suis sur le coups de 10h. Je déballe mon hayon à 4 cylindres, je descends les palettes deux par deux avec mes rallonges de fourches, le gars galope pour ranger. A la fin il trouve que ça a bien marché. Ben tiens !
J'appelle Cyrille, il m'envoie chez Compo. Vu l'heure je ne chargerai jamais avant midi, j'ai pas mon camion je m'arrête à la boul à Buvilly me prendre un casse-dalle. Cyrille me rappelle, changement de programme faut que je ramasse un lot à Mouchard en passant. Pas de bol, un camion est en place chez le marchand de bois, il charge complet. Bon c'est des gros paquets ça va vite. Il est vite midi mais le Jurassien est bosseur, il me charge avant d'aller à la soupe. C'est des planches de 6m avec un lot de bois exotique posé dessus. Il me faut sangler bien sûr. Parfait je suis chargé mais chez Compo les gros Fen ne passeront pas le long du tas de bois, il me faut aller vider d'abord. Bonne nouvelle j'ai enfin compris comment passer la marche arrière sur ce put... de camion. En fait faut pas passer par le neutre, faut engager la marche avant et basculer en marche arrière. Malgré mon âge je m'adapte...avec difficulté. En passant sur la rocade une fraction de seconde je vois que mon tracteur est dehors, au même endroit, bizarre. Je vide le bois et je laisse le Moffett au dépôt. Je descends chez Compo. Pauline m'appelle, ils n'ont pas le bon capteur, c'est mort pour cette fois.
Merde, chez Compo il y a des camions jusqu'au rond-point. Il n'y a pas que des complets ça avance assez vite finalement. On papote avec le Seb qui fait le régio, un Breger vient nous voir : « je suis pressé, vous pourriez me laisser passer ? » Attention à l'explication, y a du lourd : « j'ai 53 heures de temps de service pour la semaine et faut que je rentre à Etupes » Je lui dis que la solution c'est peut-être de se mettre en coupure...non ? En coupure ? Il me regarde avec un air ahuri. On se regarde avec le Seb, consternés. Le gars le vendredi à 15h se rend qu'il a trop d'heures et ça ne lui est pas venu à l'esprit de gérer ses temps. Moi je suis trop juste en amplitude, tu restes derrière et basta.
Je rentre au dépôt pour vider la ramasse et je saute dans la C2. Je vais rechercher mon tacot. En fait il y a deux montages possibles sur le capteur de boîte, un long et un court, on ne peut le voir qu'en démontant et Scania n'a pas la traçabilité comme on dit maintenant. C'est en commande mais sans date précise. Putain chier, un coup pour rien. Reretour à Devecey, je récupère ma semi, je fais les pleins, le chef m'appelle pour me filer la fiche de paye, on discute 5 minutes et je me sauve.
Je suis à Bourogne à 19h et quelques, il me reste 8 minutes d'amplitude, ric rac. J'aurai fait 135km en Renault, boh c'est pas désagréable, on doit pouvoir s'y faire. Bon week à tous le ciel vous tienne en joie.
A 8h30 je suis à Bourogne, j'arrive bien trop tôt à l'usine. J'espérais charger un peu avant mais c'est mort. Le Fred, mon compagnon de misère, mon frère de combat, mon coéquipier d'Allemagne n'a même pas commencé. Pas grave j'ai le temps de tamponner des CMR, d'aller voir la cheftaine pour papoter et de commencer à pointer mon fourbi. En y en a pas mal !
A 10h45 le Fred me laisse la place, j'ai déjà un quart d'heure de retard ça commence mal mon histoire. J'ai des colis jusque sous les barres du toit, je mets quand même une sangle sur les tôles et une autre sur les margelles, sur le lourd quoi ! Le reste c'est impossible, les couvertures couchées sur les escaliers, les colis en vrac. Si je me fais contrôler en Allemagne le Polizist il fait au mieux une crise d’épilepsie, au pire un AVC. Ma foi on verra, moi j'ai pas de solution.
Je mange un bout vite fait vers Colmar, un quart d'heure pas plus. Vers Sélestat je suis au cul de deux ou trois camions, ça freine on roule à 60 pour rien, clignotant, je double. Ah ben dans la minute j'ai la sirène et les gyros bleu... Je les suis jusqu'à la brigade un peu plus loin au bord de l'autoroute. Ton compte est bon tonton Pierre
-Vous savez pourquoi je vous arrête ?
-Mais bien sûr !
-Y avait aussi la ceinture mais je ne dis rien.
-Je venais de me détacher pour retirer mon sweat, il fait chaud ( gros mensonge évidemment )
-Ouais d'accord on va dire ça.
Bilan zéro infraction sur la carte, 90€ et pas de point en moins. Il était tout gentil cet adjudant j'allais pas lui dire que c'est pas cher payé pour les centaines et les centaines de camions que j'ai doublés partout où c'est interdit. C'est un peu le couronnement de ma carrière quoi ! J'étais déjà pas en avance, j'ai encore perdu un gros quart d'heure. En fait j'ai pas eu de bol l'interdiction de doubler se termine au niveau de la brigade. Je pense qu'ils doivent se planquer là exprès.
Je saute le Rhin au sud de Strass pour me retrouver à Offenbourg sur l'A5. A 15h je suis à Lauf assez joli village au pied de la montagne. Je dépose une rénovation mais pas vite fait, le pépé bricole et il met un temps fou à venir m'ouvrir la porte du jardin. Une signature et je me casse. En Allemagne c'est bien il n'y a jamais de contre-remboursement ni de documents de crédit, pas de perte de temps et de discutions à la con.
Quand je redémarre j'ai 20 minutes de coupure, il me reste 1h45 à rouler, je file. Erreur fatale !
1h45 pour faire 130 bornes, c'est tranquille. Pas en Allemagne ! Ça bouchonne à hauteur de Karlsruhe, à Waldorf kreuz, normal, à hauteur de Mannheim, pas de gros bouchons mais des minutes perdues. Tant est si bien que je dois couper 30 à Hockenheim. Putain je regrette de pas être resté 10 de plus tout à l'heure. Il est 17h30 tous les parkings sont blindés de kolegas, je me gare en double file le long d'un Allemand qui a tiré les rideaux.
A 18h30 j'arrive enfin à Bensheim. Le lotissement n'est pas bien large, des voitures garées de chaque côté, j'arrive à me faufiler. La maison est au fond d'une impasse j'y vais à pied, je m'excuse auprès de la cliente pour le retard, elle me répond que c'est pas grave. Pas de garage, je pose tout devant la maison, ça va plus vite. Quand je repars il fait nuit noir. Je check les Autohof sur Truckfly, celui de Bad Rappenau me semble pas mal, un Hollandais a dit dans un commentaire qu'il a trouvé de la place à 21h30. Je pense qu'il a eu du bol ce jour-là. J'arrive à 20h35, il reste 3 ou 4 places, une seule me suffit. Je vais me jeter une bière avec ma Schnizel, je l'ai bien méritée.
Je déjeune au camion et je vais me doucher au troquet, 4 balles mais c'est rutilant. Encore heureux !
A 7h moins le quart je démarre. L'Autohof doit être à 300m de l'autoroute, donc je fais à peine 300m et je suis déjà à l'arrêt ! Sans déconner ? Boh c'est juste un camion-remorque porte-caisses comme il y en a tant dans ce pays qui a poussé deux bagnoles qui voulaient s'insérer j'imagine. Je me paye 200m de bouchon pas plus, c'est suffisant.
Une demi-heure d'autoroute et ensuite c'est que de la route de chèvre. Dans le bled, je pique à gauche, à partir de là c'est un cul de sac. Une première rue, puis une fourche et encore une fourche, j'avais vu sur Maps que ce serait complicado. Mon impasse se termine par une petite place mais le demi-tour est impossible. Je commence à peine à débâcher que le concessionnaire arrive. Ah oui, je l'ai déjà vu l'autre fois. Il me cause comme si je parlais allemand, détends-toi je rame. Il discute avec son client pendant que je fais mon truc, je demande juste un coup de main pour la couverture. Quand on a fini, il passe devant avec sa bagnole en warnings histoire de bloquer les bagnoles qui montent, sympa.
La suite est dans la banlieue de Francfort, le GPS me fait couper au travers, les routes sont en très bon état ça roule. Certains coins et certains villages doivent être jolis mais il y a du brouillard, bien épais par endroit, dommage pour les photos.
A 11h je suis à Offenbach, ma rue est en pleine ville, d'un côté des maisons haussmanniennes ou victoriennes, ou bismarkiennes lol, je ne suis pas balaise en architecture. Donc des maisons mitoyennes d'un côté et un square de l'autre, une seule file, impossible de s'arrêter. Je fais le tour du square et je me gare en face, je vais voir les gars ils n'ont pas de solution. Pas le choix je me claque sur l'avenue juste avant, je squatte la file qui tourne à droite, je mets mes cônes au sol pour faire un peu officiel et voilà. Les gars ont une grue à tour ils envoient les palettes au fur et à mesure que je les apporte. J'ai une piscine qui a bougé devant, les feuillards se sont détendus, mal garé mais je prends le temps de refaire le chargement avant de partir, ça fait plus propre pour arriver chez le suivant.
Je prends le temps de manger un bout sur un mauvais parking, c'est que de la ville par ici, c'est pas facile pour se garer. A 13h je suis à Hanau, je me pose au coin de la rue devant des garages. C'est le monteur qui est à la maison, une benne est dans l'entrée, le gars me raconte qu'on doit venir l'enlever d'ici une dizaine de minutes. Mouais, j'y crois pas trop, je vais chercher le reste en attendant et bingo je croise le porteur. C'était moins de dix minutes finalement, dix secondes pas plus. Le temps qu'il vire la benne pleine j'ai le temps d'aller chercher les tôles. Quand la place est libre je rentre tout, et il dépose une benne vide. Nickel notre histoire. Le jeune signe mon CMR et je me sauve. Encore de la ville encore des feux des ronds-points, j'en ai un peu ras le bol.
Sur les coups de 15h je suis dans une impasse, vu la circulation sur la route j'ai pas d'autre choix que de m'enfiler en marche avant. Le papy s'est acheté une mini Sara, la couverture ne pèse rien du tout, fastoche, on range les colis dans le garage, le reste sous le carport et basta. Il fait déplacer la bagnole du voisin, ça me facilite la manoeuvre.
Encore de la ville, des feux... Pour ce soir il me reste deux palettes de produits à déposer chez le concessionnaire. J'ai un doute sur l'adresse, j'appelle le Fred, il me confirme que c'est bien là. C'est la merde, faut pas suivre le GPS, faut que je me débrouille pour arriver droit dans la rue. Sur place je comprends ce qu'il voulait me dire, tout le quartier est étroit, des bagnoles de partout, dans la rue c'est ultrafin, le stationnement est autorisé des deux côtés. J'ai eu la bonne idée de mettre les palettes au cul, en latéral c'était mort. La bonne dame m'ouvre le garage, je lui claque les produits et je file. Pour repartir c'est plus facile, je tombe vite sur une avenue, ouf !
A la sortie de la ville trois bagnoles se sont tamponnées, gros bordel. Y avait pas besoin de ça pour qu'on roule au pas ! Fin de mission à l'Autohof de Merenberg, au plus près pour demain.
Exactement le même scénario qu'hier, je déjeune au camion et je vais me doucher pour 4 balles, ça m'a l'air d'être le tarif. Je démarre à 7h, il me faut une demi-heure pour arriver à ma dernière livraison de la tournée. Le gars est technicien Waterair, il a la bagnole sérigraphiée devant la porte c'est plus facile pour trouver. Je pensais galérer pour faire demi-tour mais il y a un genre de parking à 100m à la sortie du hameau. Ça c'est fait, un souci de moins. Il m'ouvre deux garages, je pousse tout à l'intérieur, je contrôle, il signe mon CMR et saute dans sa bagnole, il a un rendez-vous me dit le papy présent. Il me dit qu'il n'a pas pu me payer le café mais il me file 10 € pour boire une bière. Nickel merci.
Étienne m'a trouvé un rechargement à une soixantaine de km sur le chemin du retour. C'est que de la petite route, à vide je ne fais pas trop le fifou, il pleuvote, méfiance.
Un peu avant 10h je suis à une usine de chépakoi. Je suis tout seul au chargement, on me fait mettre à quai direct. C'est un quai en latéral, je déteste ça. Le cariste est à hauteur mais nous on doit se mettre à 4 pattes pour débâcher, le rideau frotte le long du quai, c'est nul. Il me faut mettre des gommes sous les conteneurs et sangler les rouleaux. Sur un cageot la sangle n'était pas passée comme le cariste voulait il m'a fait recommencer alors que ça n'a aucune importance. On est au boulot, faut être rigoureux on n'est pas chez Mémé, mais là c'est pas de la rigueur c'est juste de la cassecouillerie. A midi moins le quart les deux côtés sont refermés, venga !
La route est bien longue jusqu'à Wiesbaden, des bons coups de cul, à 65 à l'heure t'as pas d'élan, de bonnes grosses descentes limitées à 30. Plein de bleds limités à 30, d'ailleurs je suis passé à 40 devant un radar bleu et je crois bien que c'était limité à 30, on verra. En Allemagne c'est pas bien cher les petits excès de vitesse.
Je récupère enfin l'autoroute à Wiesbaden ensuite ça roule, juste après Ludwigshafen ça bouchonne dans des travaux, on perd une dizaine de minutes pas plus. L'Allemagne sans Stau c'est pas l'Allemagne. A cet endroit il n'y a pas de parking, je prends une sortie au hasard et je me claque sur un bout de route pour 30 minutes, j'ai faim.
Kandel-Lauterbourg par le bois, frontière, c'est toujours un soulagement de sortir de ce pays, même si franchement la tournée a été bien agréable. Entre Sélestat et Colmar je reste au régulateur adaptatif bien sage derrière les kolegas, 90 boules pour la semaine ça suffit. Pis là je m'en fous je rentre à la maison. Au quatrième top de 18h je suis garé à Audincourt, mieux que sur le plan cette histoire.
A 6h30 je démarre tranquille, il faut laisser chauffer les poneys parce qu'après ça grimpe. C'est la route des balades en moto, côte de Maîche-Morteau-Pontarlier. J'avais pas trop regardé, sur le CMR c'est écrit Pontarlier, mais c'est plus loin, le client est aux Fourgs. Il faut traverser Pont' en direction de la frontière puis encore grimper quelques lacets. Petite usine dans un petit bled, facile à trouver. Un petit jeune m'attaque de suite, il n'a que des fourches courtes, je lui tire les racks de droite avec le Moffett, c'est lourd mais ça va pas trop mal. En fait je passe plus de temps à ranger sangles et gummis qu'à vider. Le coffre côté passager avait besoin de rangement, c'est fait. Je range mes gommes précieusement, Capri c'est fini mais pas la Germanie si j'ai bien compris.
J'appelle Cyrille, il me fait revenir au dépôt, j'ai piscines demain mais j'ai le temps de bricoler d'ici là. Dans le quart d'heure Pauline m'appelle, au secours, faut que j'aille charger pour Sylvain, il est encore dans le sud : « c'est un chargement de camion-remorque, faudra tasser tant pis ».
A Devecey je décroche ma caravane à quai, ils vont me la recharger pendant que je me promène. J'attelle la 929, l'ancienne de mon poto Gérald et je file. Le chargement est prévu à 15h j'ai le temps je passe par la Haute-Saône. Punaise j'ai déjà 4h30 de volant à Villersexel, pas loin du bled où je suis un riche propriétaire, Granges la Ville...
A 14h30 je suis à Seppois je pensais être tout seul mais Bruno charge pour le Dom et il n'a pas vraiment fini. Ça me laisse le temps de commencer à pointer ce que je peux dans les racks. Une folie, il y a 24 clients ! Beaucoup de rénos heureusement, mais quand même 24 clients sur la Côte d'Azur, il ne va pas s'amuser. Franchement il y avait de quoi faire deux camions mais c'est pas moi qui décide, ça se saurait. Il nous faut gerber, je pose un escalier sur des tôles, des rénos sur des margelles gerbées, je tire vite le rideau avant qu'un gars de la qualité ne passe par là, sinon il nous pète une durit. Au cul on met les rénos sur trois, ça passe tout juste sous le rail, po po po... Ma foi, rentrer un camion-remorque bien chargé dans une semi, c'est fait. Sur la route du retour j'appelle Sylvain pour lui raconter, demain il n'aura plus qu'à tout poser au sol et tout reprendre. J'ai tout noté au marker rouge, il n'est pas con il va s'en sortir.
Retour à Devecey, je décroche à la place 1, en marche avant, c'est strange mais sinon c'est impossible de vider. Je récupère ma semi et je me rentre. Je suis de retour à Audin à 21h et j'ai quasi 9h de volant dites-donc.
Comme hier je démarre à 6h30, ce matin l'itinéraire est plus plat, richtung Colmar. J'avais pas prévu mais à l'entrée de Colmar ça bouchonne sur la 83 dès l'usine Ricoh, rien de grave, je ne suis pas pressé et ça avance tranquille. A 8h je suis devant le grand Leclerc de Wintzenheim, ça devait être un Match autrefois de mémoire. Je suis devant le parking mais la réception n'est pas fléchée, ces magasins faut toujours contourner par la droite ou la gauche. Je choisis la droite, pas par conviction politique, mais la rue me semble plus large. Erreur, je me retrouve dans une interdiction 3t5. C'est pas le truc qui m'inquiète, gauche gauche et je suis à la réception. Personne en attente je me claque à quai direct. Un petit jeune débutant dans le tire-palisme m'attaque. Première palette il avance trop, en levant il écorche la palette de devant. Non, faut que tu écoutes, cloc cloc, deux fois, ça veut dire que tu as passé deux planches sur trois. C'est tout con mais si personne ne lui a dit ! On continue la formation, il déchire un sac de terreau contre un poteau. C'est forgeant qu'on devient... Il me rend les Europe, je passe une sangle et zou !
Je suis à Seppois largement en avance, j'ai le temps de papoter et de demander une scie à Mathieu le gars de l'entretien, je rectifie une bavette qui m'énerve sur la remorque.
A midi on va manger dans un resto dans le bled d'à côté, c'est l'idée de Jean-Charles. Les cinq de la log, Jean-Charles et moi, c'était bien sympa.
A 13h30 on est de retour à l'usine, normalement j'avais Sylvain devant moi mais j'ai chargé pour lui hier, on attaque direct. J'ai un chargement en double-plancher, théoriquement, autant dire qu'il faut serrer. On pose des escaliers sur les tôles, avec des cartons pour protéger. C'est pas très orthodoxe mais faut bien trouver des solutions. A la fin j'arrive même à garder ma pile d'Europe, au poil.
A 16h30 je pose le camion à Bourogne, bien week à toutes et tous le ciel vous tienne en joie.
Après un long week-end ensoleillé faut redescendre à la mine, monter dans le camion plutôt. Un lundi comme j'aime bien, je ne livre rien, je n'ai qu'à rouler ou presque. Il faut que je me débarrasse de mes Europe de vendredi, à 8h et demi je suis à Devecey. J'ouvre, un coup de fourches, et on boit le café avec le Fred qui traîne là aussi.
Vu l'état de mon ensemble, il faut impérativement que je lave, je descends chez City Car. Le gars lave un vieux porteur benne Premium dégueulasse, ça prend du temps. Je reconnais qu'il prend du temps aussi avec moi, c'est pas plus mal entre l'attente et le lavage j'ai une 45, il ne m'en restera plus qu'une à faire. A 10h30 je m'en vais enfin.
Purée le pont à Navilly est à nouveau fermé, d'ailleurs j'ai lu dans la presse qu'un camion a arraché le portique qui sert de gabarit. C'est pas moi, promis juré. Moi je prends le bout pas interdit d'habitude mais interdit pendant la fermeture du pont pour me retrouver à Verdun. C'est Verdun sur le Doubs au confluent de la Saône et du Doubs pas le Verdun de Pétain, ça ferait un purée de détour.
Je mange un bout à l'aire de Chépakoi entre Chalon et Le Creusot, un gros quart d'heure pas plus. Normalement on met 4h30 pour faire Besac-Montluçon, avec la déviation à Navilly je devrais logiquement aller un peu moins loin mais non ça a bien marché mon histoire. J'ai 4h25 à la sortie Quinssaines, la vieille RCEA longe la 4 voies, je me gare au calme sur un petit parking. Punaise dire que tout le trafic passait par là autrefois !
Il fait super beau le ciel est radieux je voudrais bien que ça tienne et garder le camion propre toute la semaine. J'ai lu que les flics contrôlent les camions qui descendent par Confolens, pas la peine de tenter le diable, je passe par Limoges. En fait c'est presque de la 4 voies tout du long sauf une petite vingtaine de km vers Roumazières, en temps faudrait compter précisément mais on ne doit pas perdre grand chose. Ça file comme ça jusqu'à Angoulême. Je finis la journée au Grizzly juste avant Cognac, j'ai 9h30 de volant, ça suffit. Je vais me jeter un Pineau, c'était le jour et l'endroit ou jamais.