Carnet de bord de Septembre 2025 | Partager sur Facebook |
Après 9H10 de coupure, il faut remettre le couvert. Le dépôt à Cestas est facile à trouver, même si j'ai un peu hésiter car proche d'un entrepôt de produits frais, et j'ai bien cru me tromper. Mais non, c'est la bonne porte, mais ca portait à confusion. Avec une inscription deux minutes à l'avance, j'avais donc douze minutes de rab, excepté la perte de temps suite au bouchon au nord de Brive.
J'ai un quai une fois les formalités remplies ; il n'y a pas d'autre camion de toute façon. Du temps qu'ils me vident, je replis mon câble, puis je regarde un peu l'accès au port de Bilbao.
Je suis du bon côté de Bordeaux pour filer sur l'Espagne. Dans l'autre sens, l'autoroute est à l'arrêt sur plusieurs kilomètres. De mon côté, pas grand monde et j'attendrais bien 10/20 mn avant qu'un Patinter, lancé comme un frelon, me dépasse. Heureusement, je tenais bien mon volant….
Je commence à deviner les Pyrénées dans mon horizon. Comme très souvent dans le coin, il y a pas mal de brume et ce matin, je n'y échappe pas. J'arrive doucement à la frontière. Au passage, mon tachy a géré le changement de pays, je ne fais que le valider. J'aurais du faire ma coupure côté France, car les stations côté Espagnol sont vite chargées, et il y a peu de place. Les m² ici sont limités, à flan de montagne, les aires de repos ne sont pas importantes. Moi, qui salivait déjà devant un bocadillo au jambon fromage, ben je suis de la baise. J'échoue comme un malpropre sur une petite aire sans toilette afin de satisfaire la RSE. Dommage, je n'avais que 15/20 minutes avant d'arriver au port.
Port facile à trouver, ainsi que le client, même si je me trompe de porte d'entrée à l'arrivée. J'ai une fenêtre pour charger 12/20H00 ; impeccable, il est 12H30. Je m'inscris à l'entrée dans une petite guérite qui paie pas de mine. Le gars parle bien trop rapidement pour moi. Je répète avec mes mots, il me fait signe avec le pouce en l'air. La hall 2B est facile à trouver, ainsi que le bureau dans un pitoyable bungalow. Autant le gars de la guérite était sympa, autant au bungalow, on sent bien le gars qui pète plus haut que son cul. Bref, il me dit d'attendre, qu'il manque deux bobines. Ah quand même, j'en charge quatre.
Ce qui m'a choqué en entrant sur le port, c'est la circulation en bordel. Ce n'est pas un grand port, mais il y a des camions de partout qui filent tous plus vite que les autres et dans n'importe quel sens. Au départ, j'avais une crainte de rouler entre les bâtiments dans le mauvais sens, mais non, il n'y a pas de plan de circulation. Idem, tu roules très proche des grues qui déchargent les navires. Si le personnel d'Arcelor Fos voyait ça…..Tous mourus.
Bien, le temps passe, mais le péteur ne m'a toujours pas appelé. Quand je le relance après avoir patienter dans une file interminable de chauffeurs, il me répond en me tournant la tête ; je n'ai rien compris. Le secours viendra d'un chauffeur espagnol qui m'a parlé plus lentement ; je dois attendre encore, les bobines ne sont pas là, il vient me charger. Ok, depuis une heure trente, c'est ça. J'en avise Virgile qui me rappelle dans le quart d'heure. L'affréteur prend le relais, il faut attendre.
Et pour compléter le tableau bien noirci, il n'y a pas de toilettes. Bon, ben je fais comme tout le monde, je pisse contre le hall derrière les bobines stockées en extérieur. Un peu avant 17H00, je vois un gros fen qui apporte deux bobines, qui paraissent du format de celles que je charge. Je reprends espoir, surtout après vérification, car ce sont bien mes bobines. Je retourne au camion prendre mes papiers et fonce au bungalow bureau. Toujours autant de monde devant, car le gars gère les chauffeurs à l'arrivée et au départ. Mais, je pense sincèrement qu'il se noie tout seul. Il gesticule et quand certains chauffeurs élèvent un peu la voix, il part dans le hall avec son talkie walkie….Au bout d'une demie heure d'attente, et ne le voyant pas revenir, je retourne au camion et patiente.
Virgile est informé en temps réel, ainsi que celui qui nous affrète, mais à 18H30, Virgile avait annoncé que l'on partait. De toute manière, la personne de la guérite que je suis retournée voir, me l'a dit " a la manana".
Je crains de me présenter à la douane du port sans document, mais non, ils me font ouvrir la remorque et me salue. Je ne demande pas mon reste.*Quelle journée de merde…
J'échoue à la première station service après Bilbao, bien trop proche à mon gout de l'autoroute, mais pas trop le choix. Cassage de croute au resto de l'autre côté de l'autoroute. La cheville va de mieux en mieux, elle ne souffre pas trop dans les escaliers de la passerelle menant à la cafétaria.
Demain, je remonte à Barcelone du Gers, à l'endroit où je devais charger après mon Tarbes. Départ demain à 5H01.