Transports BOREL

C’est avec gentillesse que Pierre Borel a reçu la fine équipe de fierdetreroutier. Alain26, son père Jean ainsi que Phil26 se sont régalés à écouter la belle aventure humaine des transports BOREL, il faut aussi saluer les quelques photos de SMX et Routier51 dans ce dossier.

Bien des années après la fin de la société, la direction et le personnel continuent encore aujourd’hui à se retrouver chaque année autour d’une bonne table, repas organisé par A.A.T.B.F (Association anciens transports Borel Frères – loi 1901), ce qui doit être un des rares exemples dans notre pays.

C’est en 1939 que Paul et André Borel (l’oncle de Pierre Borel) créent à Vinay (38) une entreprise spécialisée dans les transports de matériaux de construction ainsi que de charbon en régional. Avec l’évolution des matériels et de la demande , l’entreprise se developpe dans le transport public de marchandises diverses, plateaux et savoyardes. Au départ de Sète, les transports Borel chargent du vin en provenance d’Algérie, il y a alors entre quinze et vingt véhicules.

Après guerre, l’entreprise redémarre avec des véhicules issus des surplus des alliés avec diverses marques comme Mack – White – Brockway et les inevitables « fiche 75 » pour les semi. On assiste alors au developpement des transports spéciaux et des carburants pour chauffage (fuel), bitume liquide pour la construction des routes au départ des raffineries de Berre, La Mède et Frontignan. Il y a alors entre 20 et 30 camions. Compte tenu de l’importance de l’activité des années 50-55 et du rayon d’activité, l’entreprise s’installe à Valence sud afin d’optimiser ses parcours; point central de l’ensemble des destinations du moment : Loire, Haute-Loire, Cote d’or, Isère, Savoie, Haute-Savoie. Ce qui permettait de relayer facilement les chauffeurs qui effectuaient alors entre 500 et 600 kms par jour. C’est aussi à cette période là que l’on voit apparaitre les premiers « mouchards » sur les vehicules de la société.

Au début des années 60, des agences d’affretement sont créees à Grenoble, Marseille et Rouen, avec une activité particulièrement soutenue, le parc passe progressivement à 130 tracteurs et 180 semi remorques. Petit à petit, l’activité des transports de vins est abandonnée au profit des matières dangereuses. C’est Jean Dejean qui a ouvert la ligne Gonfreville-Granollers dans la banlieue de Barcelone, chargé en phénol. Face aux lenteurs administratives et à l’état piteux du reseau routier espagnol, il mettra 10 jours pour faire le tour.

A la fin des années 60, l’ouverture de la raffinerie de Feyzin, vient bouleverser les parcours et réduire les distances. Un véhicule assurant alors le travail de quatre, une agence est ouverte à Lyon pour le fuel et une base technique est ouverte à Belleville sur Saone. S’en suit la création d’une agence à st Quentin et la reprise d’un transporteur à Nesle, spécialisé dans l’alimentaire, le jus de betterave et la mélasse.

Au début des années 80, on assiste au developpement des transports pulvérulents mais l’activité des transports en « direct » et celle des affretements sont à égalité, il y a alors un accroissement des transports sur l’Europe, un accord de coopération avec les Tpts Rodriguez à Oliva est mis sur pied jusqu’à la fin de l’activité de la société en 1985, date à laquelle la SAMAT reprend l’entreprise.

Les citernes et les pulvés

Bennes et Lots

Manutention et Convois exceptionnels

Près de 35 personnes étaient affectées à l’entretien des vehicules, du laveur au chef d’atelier en passant par les pneumatiques, tous les corps de métiers étaient représentés. L’entretien des véhicules ne se faisait pas chez les concessionnaires comme aujourd’hui et les camions étaient beaucoup moins robustes. jugez plutot: la durée de vie d’un moteur excédait rarement 400 000 kms et il fallait faire les vidanges tous les 5000. Ce sont donc tous de véritables artistes, témoins d’une époque aujourd’hui révolue.

Une entreprise en avance sur son temps, elle a toujours tissé des liens avec ses employés au fil des années et au gré des saisons.

La formation a toujours été un élément essentiel dans l’entreprise car sécurité rime souvent avec régularité. La formation était si rare dans les entreprises de transports des années 70 que les journaux s’en faisaient l’echo.

Le commercial de chez Berliet présente aux conducteurs les dernières innovations du TR280, il y a fort à parier que certains d’entre eux ont du « se battre » pour en avoir un neuf, tant la cabine du TR280 était spacieuse en comparaison du TR12, ahhh c’est beau quand c’est neuf !!!

Les repas des anciens BOREL (2006/2007)

La Valentinoise

Au début des années 70, Jean-Paul Thiers fonde « La Valentinoise » spécialisé sur l’achat et la vente de primeurs sur la région Valentinoise.

La Valentinoise durera jusqu’en 2000, reprise par le groupe Canavese.

Amoureux des camions et de la route, les Thiers, père et fils, marqueront d’une pierre blanche le monde du poids lourds en France. Ils se sont illustrés avec leurs camions décorés sur le Castellet, Dijon ou le Mans.

Ils ont aussi été les premiers à s’insatller en 1985 au Maroc, à Oualidyia pour y produire des tomates. Ils ont fait le bonheur de centaines de chauffeurs de Rhône-Alpes, en leur permettant de s’évader un peu. Charger en direct au Maroc n’était pas chose courante en ce temps-là. Et celà à duré jusqu’en 2002. Une grande et bien belle époque.

C’est Corentin, le fils de Philippe Thiers qui a réuni tous les documents et qui a dû insister auprès de son père pour qu’il nous devoile une partie de ses souvenirs.

En 1989, La Valentinoise se déplace au Castellet, ou elle remporte avec son Scania 143-450 superbement peint par Win-Gone de Villefranche sur Saône le 2e prix.

Tout Bourg lès Valence était réuni ce jour-là, avec entre autres le Scania Benne de chez Gallet.

Un petit tour au marché de Milan ou l’on trouve tous les meilleurs fruits et légumes de toute l’Italie, à la fin des années 80.

Une partie du parc de la Valentinoise au dépôt à Bourg lès Valence à la fin des années 80

1985, La Valentinoise part installer une station frutiere à Oulydiya près d’El Jadida, à 500km de Tanger. Dans la station on trouve tout ce qu’il y a de moderne, calibreuses, cercleuses ect. Les transporteurs du sud de la France viennent charger dans ce coin de paradis pour La Valentinoise à Valence, Avon à Avignon et pour le reste de la France de belles tomates en plein hiver.

Le Maroc s’est aussi le pays des souvenirs, loin de tout, le restaurant « l’Araignée » au centre du village, aura vu se créer et se tisser des liens privilgégiés avec les gens du pays. Tous ceux qui y ont fait un tour se souviennent des crevettes royales servies avec le sourire au restaurant l’Araignée.

Quelques annéesplus tard, Laurent Carbone a retrouvé le 143, dans une ferme de Chateauneuf/Isère. Depuis, il est definitivement parti au Gabon, la remorque, quant à elle a été demontée et posée sur un porteur IVECO à Chateauneuf/Isère également.

Le tout nouveau tracteur de Dylan, péparé en Hollande shooté par Nicolas Lassiaz

Transports DELISLE

Un dossier réalisé par Olive66 et Fred77

C’est en septembre 1977 que Jean-Louis Delisle acheta son tout premier ensemble , un Berliet TR 320 attelé à une citerne pulvé . Avec James (Capucin 77) , son tout premier chauffeur , ils se relayent pour enchaîner les voyages et faire grandir le parc . Le Berliet laissera sa place à quelques Scania 110 et 111 , et par la suite à deux Volvo F1020 ainsi que de nouvelles citernes .

En 1982 , date à laquelle Didier , le frère de Jean Louis , rejoint les troupes (comme moi) , dix ensembles forment la flotte . Huit se garent tous les samedis dans l’ordre de départ du lundi matin dans une petite cour non loin du centre ville de La Ferté Gaucher , les deux autres étant tractionnaire se garent chez eux . Les transports se font majoritairement sur la région parisienne , la Normandie , l’Est de la France et une ligne sur la Vendée et Poitiers . En 1983 , c’est le gros déménagement , la cour étant devenu trop petite pour accueillir les nouveaux ensembles supplémentaires . C’est à l’entrée de La Ferté en arrivant par la route de Provins , que s’est construit le nouveau hangar , bientôt suivi par la construction de hangars de stockage pour différents clients . Plus tard , les voyages commencent à s’étendre sur toute la France grace principalement aux contrats décrochés en sucre et en farine de blé .

Les marques se suivent elles aussi , après avoir été fidèle pendant des années à Scania et un petit peu Volvo , c’est sept Renault AE380 qui sont commandés dès leurs sorties . Les retour chez Scania s’est fait de suite après suivi plus tard de l’arrivée de Volvo et Mercedes . Les rachats de différents transporteurs permettent aux Transports Delisle de se diversifier dans des domaines autre que la pulvé . De nos jours , nous pouvons voir des tautliner , des bennes céréalières , bennes de carrière , citernes liquides et pulvé alimentaires sillonner les routes françaises et étrangères .

Tout IOCHUM en une page !

Fondés au début des années 70 à Marignane (13) par Gérard Iochum, la société s’est spécialisée rapidement sur les trafics internationaux, voire intercontinentaux.

Un immense merci à Serge Baguès pour sa précieuse collaboration, mais aussi Max Leprotti, Léo, François, et bien d’autres…

S’il y a des sociétés de transports qui ont fait rever une grande partie des chauffeurs d’aujourd’hui, c’est bien les transports Iochum. De nombreux reportages ont relaté les histoires de ces aventuriers modernes, tant dans le presse locale (le provençal) que dans la presse professionnelle nationale (l’Officiel, France Routiers) Des reportages télévisés ont aussi été réalisés (Km0). C’est avec une grande chaleur,amitié et humilité que Mme Iochum et son fils ont su accueillir le www.fierdetreroutier.com.

C’est avec ces 2 porteurs Mercedes que les Transports Iochum se sont lancés dans le transport entre Marseille et le Rhone Alpes, mais très vite, Serge le chauffeur de Gérard a eu envie de mettre les voiles… C’est au port de Rotterdam, que Serge a rencontré un camion Turc de chez TurcSped, et que Serge a eu envie de voir ce pays. C’est de là que tout a demarré avec un magnifique Scania 110 qu’ils sont partis à l’aventure, à l’assaut du Moyen- Orient.

L’entreprise IOCHUM se forge rapidement un nom et une réputation dans le transport International, c’est alors que la flotte devient vite reconnaissable avec ses couleurs orange et blanc. C’est alors qu’en en scène le mythique Volvo F1220, puis F12 et quelques Renault R310.

Du Moyen-Orient, à l’Afrique en passant par les pays de l’EST on voit des camions IOCHUM un peu partout, le transport étant une grande famille, Iochum se partage alors le transport avec d’autres grands noms de l’époque comme Riand ou Collomb Muret.

Parmi les destinations exotiques, les transports IOCHUM ont desservi le Niger. Débarquement à Alger, puis la longue descente plein sud à travers le desert Algerien jusqu’à la douane de Tamanrasset et enfin le passage au Niger, dans les traces des transports CHAPUIS de Lyon.

Si la Turquie était une destination presque routinière, les transports IOCHUM poussaient aussi jusqu’aux Emirats avec ses galères bien sûr mais aussi ses joies. Le mot liberté et solidarité faisant encore parti du vocabulaire…

A la fin des années 80, le parc passe au Blanc avec l’arrivée des Scania série 3. La ligne est sur le declin, la concurence se fait de plus en plus féroce. C’est la société STGC S.L basée en Espagne qui a repris la majeure partie de la clientèle sur la Grèce, la Turquie et les pays de l’est.

Quelques vidéos : 

PATINTER – Paris Aquitaine Transports

Un dossier réalisé par Hakim

Il y a longtemps que je souhaitais faire un reportage sur Paris Aquitaine Transport. Pour moi c’est une très grande partie de mon enfance, mais c’est aussi mes débuts de routier. J’ai eu le plaisir et la chance de connaître des chauffeurs qui aimaient leur travail et leur entreprise.

Cette entreprise avait autant de chauffeurs que de tractionnaires, dont mon père a fait parti pendant 13 ans, de 1983 à 1996.

Comme beaucoup le savent, j’ai passé mes vacances en camion. Les chauffeurs que connaissait mon père je les ai connu gamin. Et quelques années plus tard, je les ai retrouvé sur la route, mais là c’est moi qui conduisait.

Les années passent mais les souvenirs restent. Comme je suis quelqu’un qui a tendance à vivre dans le passé, il y a des jours où j’ai envied’en parler. Un de ces jours, je pensais à Michel, un chauffeur de la PAT, je me souvenais de son nom et de son adresse. Un clic sur le net et j’ai eu son numéro de téléphone. Je l’ai donc appelé, il s’est tout de suite souvenu de moi. On a parlé du passé, des collègues qui sont malheureusement partis, et de ceux qui sont encore du monde.
Et tout en discutant je lui ai demandé s’il avait fait des photos quant il roulait. Et quelle fut ma surprise quand il m’a dit qu’il en
avait depuis ses débuts. Je lui ai parlé du site fierdetreroutier, et de tous ses reportages. Il m’a tout de suite proposé ses photos pour les mettre en ligne. Quelques semaines plus tard j’ai reçu un colis avec les albums photos et un petit message « fais en bonne usage et garde les le temps qu’il faut, Michel ».

 

Michel DUBROUSSE a commencé à l’age de 24 ans chez PARIS AQUITAINE TRANSPORT à Bordeaux Mérignac, il y est resté 37 ans. Paris Aquitaine Transport était une grande société de transport. Quand Michel y est rentré dans les années 1968, quelques chauffeurs avaient déjà 25 ou 30 ans d’ancienneté.

Du Willème au Magnum, en passant par des Henschel, des Magirus et des Berliet, Michel aura traversé l’Europe et le Maroc et tout ça sans oublier son appareil photo. On peut voir sur ses photos qu’il aimait poser devant les camions qu’il aura eu. Un passionné comme le montre la touche d’esthétique qu’il rajoutait sur les camions.

L’activité de Paris Aquitaine était concentrée sur l’industrie automobile et le transport de pneumatiques tel que Michelin. Paris Aquitaine a été une des premières entreprises Française à avoir fait le Portugal. Il en reste encore des traces aujourd’hui avec PATINTER qui voulait dire PARIS AQUITAINE TRANSPORT INTERNATIONALE.

Il y avait aussi le transport de noir de fumée, dans des semis en forme de trémie. Que ce soit des chauffeurs ou des tractionnaires personne ne se battait pour le faire. De la poudre de pneumatique, je ne vous dis pas l’état du véhicule et du conducteur après le chargement et le déchargement.

Chargement de noir de fumée avec un SAVIEM SM260

Au fil des années, la concurrence était de plus en plus féroce, comme Paris Aquitaine ne voulait pas travailler à perte, il préférait
se retirer de certaines lignes, comme le Portugal en 1985. De là a été vendu le dépôt de Mongualde ainsi que les véhicules, pour laisser place à une société cent pour cent Portugaise. Le peu de camion qui restait, faisait la ligne Poissy-Madrid, ou Mulhouse-Madrid pour Peugeot. Il restait d’autres destinations, mais très peu par rapport au passé.

 

Dans les années 1990, OLLOQUIEGUI a racheté CONEUROPA à Pamplona. Une société qui avait pris des parts chez Paris Aquitaine quelques années avant. Ni une ni deux, Paris Aquitaine est passé totalement OLLOQUIEGUI. Les grandes destinations sur différents pays sont donc revenues, OLLOQUIEGUI roulait sur toute l’Europe. OLLOQUIEGUI qui a été créé en 1955, sombrera en 2006, et cessera toute activité peu de temps après.

Michel n’aura pas eu besoin de chercher du travail ailleurs, la retraite aura sonné juste à temps. Pour lui Paris Aquitaine a été une très belle entreprise, les chauffeurs y étaient respectés et étaient payés convenablement. (Hakim)