Prénom : Jeannot
Surnom(s): Le vieux, Météor. (L’ingérable69 depuis 2008)
Date de naissance : mars 1946
Chauffeur depuis : juillet 1967
Différents métiers dans le transport : Frigo, baché, benne.
Type de camions : Semi-remorque, camion remorque.
Marques favorites : Scania, Volvo
Marques detestées : Mercedes, Iveco
Citation personnelle : C’est sur la fiche paye qu’on voit l’intelligence de son patron.
Voici la carte d’Europe ou figurent les endroits les plus éloignés de chez moi (Lyon-69) ou je me suis rendu en camion:
Glasgow ou j’ai livré un chargement de peches .
A Hambourg avec des cerises .
A Berlin un chargement de primeurs.
A Moguer je chargeais des fraises pour la France.

Tout petit, je voulais conduire des camions. Je me mettais sur la table de la cuisine, et j’imaginais que je conduisais un camion : 2 chaises faisaient office de couchette, et je faisait les bruits qui allaient avec. De temps en temps je m’arretais pour manger. Lorsque les professeurs me demandaient ce que je voulais faire plus tard, je leur répondait : routier, mais ils ralaient car pour eux, c’était pas un métier. Mon père était routier, il conduisait des Delahaye, des Saurer ect…Il m’a donné le virus, j’ai toujours eu ça dans le sang.
Les voyages me faisaient rever, je ne voulais pas avoir de patrons sur le dos ; j’aimais les camions. Je voulais des camions qui roulent vite, je peux dire que j’ai été servi.
lorsque j’ai débuté, c’était dur, on n’avait pas de chauffage, pas de clim et il n’y avait pas d’autoroute. On chargeait et déchargeait à la main. Quant on arrivait aux Halles de Paris, s’il y avait un camion devant, on l’aidait pour gagner du temps. Au fil des années il y a eu de moins en moins de manutention, les routes se sont améliorées et on a roulé de plus en plus.
Lorsque les frigos sont arrivés en 1970 pour les primeurs, on nous a promis qu’on allait bosser moins, mais finalement c’était pire qu’avant. On partait le vendredi soir pour Berlin. Mais au fond de moi, j’étais programmé pour rouler.
Le métier a vraiment changé au début des années 90, les contraintes de travail sont devenues différentes, surtout lors de l’ouverture des frontières en 93. Les expéditeurs nous lachaient de plus en plus tard le soir, pour livrer toujours à la même heure. dans le même temps on nous demandait de respecter les heures et la vitesse.
Le respect des heures, c’est bien, mais les petites coupures obligatoires me démoralisent car elles me cassent le rythme. Je n’ai pas été habitué à faire des coupures, il m’arrive souvent de ne dormir que 5h, de n’avoir plus sommeil et de devoir attendre la fin de la coupure en tournant en rond.
Le limiteur est pour moi une grosse merde ; celui qui l’a inventé je serai ravi de faire sa connaissance pour l’atomiser. J’ai conscience d’être à contre courant de la plupart de mes collègues, mêmes certains anciens ; mais moi j’aime rouler vite, disons 100/110kmh, c’est une vitesse à laquelle je me sens bien, je suis plus attentionné à la route. Les camions d’aujourd’hui ont plus de sécurité, de bons freins et des ralentisseurs efficaces et on est obligés de rouler à 90.
La mentalité, également au sein de la même entreprise, est chacun pour soi. Il y a des petits groupes, des clans. Aujourd’hui, la politique des chauffeurs est à celui qui ne force pas trop. mon dada aujourd’hui c’est de prendre la tête à ceux qui font le mauvais esprit d’une boutique.
Le plus pénible pour moi maintenant est d’être parfois commandé par des gens qui ne connaissent rien au métier, souvent aussi les promesses de salaire qu’on m’a faites n’ont pas été tenues.
Place aux photos :
Un des premiers camion, un TR250 camion remorque. Ici dans dans le nord. J’ai finit par pulvériser ce camion après m’etre endormi sur l’A1 entre Roye et Peronne. Tout le monde me croyait mort, pas de bol je suis toujours là!
on Berliet V8 TR350, avec un frigo Frappa. J’ai fait 900.000km avec. Il avait la peche, même s’il ne roulait qu’à un petit 130km/h.
Berliet nous avait prété ce tracteur, c’est à la fin de la semaine que je me suis aperçut qu’il n’avait pas de plaque d’immatriculation. De toutes façons, on ne les marquait pas sur les disques.
Mon dernier Renault R360 V8 et 2 ralentisseurs sur échapement.
C’est avec ce camion que les gendarmes d’Orange m’ont surnommé « vent violent ».
Ici à Pujaud je suis entouré de mon patron et des collègues de travail.
Mon premier Volvo F12 chez Provence Dauphiné au Marché de Milan.
Ici à Brindisi, dans les vignes je charge du raisin pour Grenoble. Ce F12 camion remorque, est un 6 roues et il marche trés bien sachant que c’est un 400 éco.
Mon 460 était un peu mou, mais j’en était content.
Mon dernier FH, c’est un 500…c’est écrit là, à coté de la poignée!
Mon 500, ici à quai chez Provence Dauphiné à Barbentane.
Joli travail, j’ai mon retro droit qui est pété, mais bien sûr, c’est pas de ma faute.
Sur le port de Gènes.
Je fais le garde du corps de mon pote Roger que l’on distingue en arrière plan…. hum hum
T’as beau avoir près de 60 balais, et tu peux pas t’empecher de mater la neige collée a ta calandre, certains peuvent penser qu’on est vraiment des malades, ils n’ont pas tout à fait tort.
40 ans que je l’attendais, ENFIN, je l’ai mon Scania !
Alors je vous présente la bête : V8, 580cv, boite automatique…
Mais il n’est encore pas tout à fait pret, il manque à peindre les rétros en blanc, et poser le pipe sous le carénage.
Oui, il pete mon camion… En plus, fini la graisse de selette, il y a la semelle !
Mon chat Grignette se déséspère d’avoir un maitre aussi naze.
A Mâcon après un lavage à la Bruno.
Je suis un KING du Griffon.
Jeannot69, c’est écrit sur le box !
Depuis 2008, je suis devenu « ingérable », et oui, 40 ans de maison, ça ne vous rend pas meilleur. Les 2 autres ingérables m’ont quitté, et je reste seul, en attendant la retraite et des jours meilleurs, j’ai continué chez Bonnet et Almeida
Avec des copains de route :
J’ai décidé, je veux un R620, ça tire pas le 580!
un jour, à midi, je retrouve mes copains à Toulouse. entre autres, je retrouve Robert, mon pote de la Valentinoise, qui vient faire des petits remplacements chez nous.
ça me fait vraiment plaisir de parler des tranchées, et des anciens combattants avec un gars de mon age, pas comme ces gamins de Fabien, Adrien ou Filou qui ne connaissent rien à la vie.
Alors, je tente une approche
Et voilà, l’affaire est dans le sac, Robert, je t’aime.
Fabien marche réellement sur la tête..
Robert a un retour d’age, et moi je confond Fabien avec un TopModel.
Jeannot et son pote Adrien, « le petit con ».
Je fais semblant de dormir, j’ai jamais sommeil.
Ce que je préfére : Montrer le conneries des autres.
« Regardez le massacre : une semi neuve! »
Quand on me donne de la monnaie j’offre le café
Tiens un café, je vais aller le piquer discretement
Ouf ! Personne ne m’a vu
A la chocolaterie, les chocolats sont offerts
A la 2e boite, je suis un peu ecoeuré
A la 3e je frole l’évanouissement, et je commence à chercher le numéro vert pour me plaindre au service consommateur
Bon y’a plus rien, j’me casse…
Chut c’est pas moi qui ai tout bouffé…
Pas moyen de trouver le menu de cette brasserie du MIN
Fabinou, lui non plus, ne trouve pas.
Quelques pépites :
A Orange, sur l’autoroute, les policiers m’arretent en me disant : « Vous c’est pas Meteor qu’il faut vous appeler, mais VENT VIOLENT.
Ils m’avaient apposé une plaque « Vent Violent » (comme on peut en voir aux entrées des autoroutes) sur les portes arrières du frigo.
Après un accident entre Roye et Peronne (80), mon patron me fait redescendre sur Lyon avec un collègue dans un vieux Hotshkis 4 tonnes. Le mécano nous préviens que la barre de direction était prète à casser.
Le chauffeur s’en fout et roule comme un marteau, prends les descentes au point mort. J’avais la trouille que la barre casse.
En arrivant sur le MIN de Lyon, le chauffeur se met à quai, et bing, la barre tombe à terre.
Je suis descendu du camion et j’ai pris 8 jours de congès.
Barcelone…
Bon tu vois l’échangeur quand t’arrives au marché de Barcelone, eh ben on dirait un paquet de nouilles qu’ils auraient copiés.
Dans ma boite, mes chefs sont tellements chiants, y a des jours ils seraient capables de démoraliser un robot japonais.
…. »De quoi les flics des professionnels? Ils trouveraient même pas une aiguille dans une assiette vide »
La veille de ses congès à son chef:
Comment je vais faire pour piquer du gasoil dans le reservoir du camion si tu veux que je le ramène au dépot?…. Ah mais que je suis bête, j’ai la carte bleue de la boutique, comme ça je ne me salirai pas!
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