Les transports Westermann/Wheels

90 photos : https://www.fierdetreroutier.fr/piwigo/index.php?/category/westermann-wheels
L’entreprise a été fondée en 1962. L’ensemble des services logistiques du groupe Westermann (Westmax, Wheels Road Rail, maxlog et van Ewijk) ont été regroupés en 2009 sous le groupe Wheels Logistik. Un témoignage de Jorge, qui y a travaillé :

-« En juin 1996, aprés avoir quitté la boite qui m’a permis de decouvrir les joies d’être chauffeur routier longue distance, j’ai embauché chez un petit transporteur qui faisaitt du service pour le groupe allemand Westermann. Ce groupe etait l’operateur logistique chez VW et assurait le transport routier entre les fournisseurs de pièces en europe, et l’usine toute neuve et à peine en début de production, Autoeuropa à Palmela, Portugal. Mon nouveau patron m’embauche donc pour conduire un camion remorque appartenant à Westermann et immatriculé en Allemagne. Le contrat etait de faire la navette entre les lieux de production du groupe VW et/ou de son partenaire Ford en europe pour fournir l’usine au Portugal ou etait assemblées les VW Sharan, Seat Alhambra et Ford Galaxy. Cela donnait des voyages de 1 semaine à peu prés. Le salaire etait bien sûr portugais! Le camion je l’ai reçu de son chauffeur allemand qui partait à la retraite. On a fait le voyage ensemble du Portugal jusqu’à Münster en Allemagne, siège du groupe Westermann. Je me souviens qu’il ne gardait pas rancune d’être remplacé par un portugais au salaire sans doute plus bas. Au fait Westermann se debarrassait aussi de ses camions et celui là etait un des 11 derniers et tous finiraient pas être conduits par des etrangers. Remarque, le camion restait au domicile du chauffeur, donc pour moi, la seule curiosité etait que je conduisais un camion à plaque d’immatriculation allemande, le reste c’etait simplement un boulot de chauffeur routier portugais. Erreur!!! Les deux 1ers voyages j’ai bien fait la navette entre Salzgitter (VW), Genk (Ford), Charleville Mézières (Ford), Daghenam (Ford – UK), Koln (VW) et Palmela. Pas dans cet ordre et pas tous dans le même voyage.. Mais les semaines suivantes, ils me planquaient à faire du regional en Allemagne ou alors entre Allemagne et Luxembourg ou Benelux et rien à voir avec les pièces VW/Ford… la 1ere fois où je l’ai dit à mon boss, il m’a répondu que c’etait pas du tout ce qui etait prévu avec les allemands et que j’etais libre de faire ce que voulais. Les allemands se sont justifié en disant que c’etait un cas isolé. Jusqu’au voyage suivant… Au dernier voyage et aprés 3 jours de regional en Allemagne, j’appelle mon boss et je lui dis que je rends le camion chez eux à Múnster et que je rentre au Portugal par avion! Il me donne son accord… Ils finissent par me donner un retour de Salzgitter pour Palmela le jour même. Arrivé au Portugal avec camion vide et mes affaires à la maison, je leur rend le camion à leur bureau de l’usine Autoeuropa. Ils ne cherchent pas à comprendre.. C’est un « bonjour et au revoir ».. sans plus. Le camion est repris dès le lendemain par 2 chauffeurs qui partiront en double. Comme je disais plus haut, je conduisais un des onze derniers camions à eux. Je sais qu’un autre etait conduit par un equipage portugais, mari et femme et j’ai rencontré une fois un des autres 9 camions conduit par un roumain, oui déjà à l’epoque.. J’ai donc gouté un peu à ça pendant un peu plus de 2 mois au tout début du recours à la main d’oeuvre low cost dans le transport routier, detenu pas les grands groupes. J’ai dit non, comme je le dirais aujourd’hui car, citant un collègue brésilien qui est retourné dans son pays: « Si c’est pour être esclave, autant l’être chez moi. »

Savam, 43 photos

Savam, 43 photos  https://www.fierdetreroutier.fr/piwigo/index.php?/category/savam   Savam, est une entreprise créée en 1962 à Soissons dans l’Aisne. Précurseur, et leader en France, d’un transport de niche, le transport routier de produits volumineux à faible densité. Dans les années 80, la société Savam est numéro un français dans son secteur, les camions de la Savam transportaient des meubles, de l’isolation, des matelas, tout ce qui est volumineux mais pas très lourd. Leurs engins étaient à l’époque très connus, car ils ont été pendant des années le transporteur officiel du Tour de France cycliste. Ces grands camions et remorques blancs, parés d’un grand S bleu, étaient sur toutes les étapes du Tour, mais aussi tout au long de l’année, sur les routes de France et d’Europe. Savam, est présent en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, au Portugal et au Luxembourg. La société est rachetée en 1987 par le britannique BET. Mais, à l’issue d’une OPA hostile, ce dernier était entré en 1995 dans le giron du groupe britannique Rentokil Initial. Ce groupe leaders européens de services de toutes sortes aux entreprises décide de se recentrer sur ses métiers et se désengage du monde du transport et vend Savam à Norbert Dentressangle en 2001.

Carnet de bord 2025 – Olive28 – Semaine 8

Il est le plus jeune des rédacteurs hebdomadaires, Olive28, nous raconte sa semaine de chauffeur grand volume chez Cordier. On sent bien que les relations ne sont pas au beau fixe avec la kommandantur. En attendant, il aura fait une boucle sympathique via la Belgique et c’est à lire ici : https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=47

Carnet de bord 2025 – Olive28 – Semaine 7

On accompagne Olive28 à travers la France avec son grand volume chez Cordier. La France en long en large, pas de quoi s’ennuyer et c’est en ligne ici : https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=47

Transports JPV

Par Seb01

Remerciements à Laurent, Dominique, tous anciens chauffeurs pour les photos.

JPV, cela ne veut pas dire je pars le vendredi ou j’ai pas de vacances ou je peux verser ou je passe vite.

Non, JPV, c’était transports Jean-Pierre Vincent à Moirans en Montagne dans le Jura. Voici un petit retour en arrière sur cette folle épopée.

L’entreprise est née dans les années 1975 et Jean-Pierre roulait avec un autre chauffeur.
Dans les années 1980, il déposa le bilan. Mais il repartit avec sa femme étant donné l’interdiction de gérer. JPV fut alors née.
Jusqu’en 1990, JPV compta une cinquantaine de chauffeurs.

Avec le rachat d’Uniroute (21), Vega Carrier (TO), 100 puis 150 personnes seront employées jusqu’en 1998.

Un dépôt à Milan (Corbetta) JPV Spedizioni et un dépôt à Turin (Orbassano) la GET, Gruppo Europeo di Trasporti.

En ce qui concernait le parc avant 1995, il y avait pratiquement toutes les marques de camions. DAF, Renault, Scania, Mercedes, Iveco et Volvo. Deux types de camion composaient le parc. La semi qui possède l’avantage de décrocher afin de passer le relais et le camion remorque qui lui, présente l’avantage de charger 120m3. Le vrac occupait une grosse part de marché de l’entreprise notamment pour les jouets, la luserne, les pneus… JPV opta pour l’option pigeonnier pour beaucoup de ces camions.

Des clients dans toute l’Europe. Essentiellement l’Italie et l’Angleterre mais aussi l’Espagne, le Portugal, Allemagne, Bénélux, Suisse et quelques voyages sur la Grèce et le Danemark.

Les principaux clients étaient:

– Iveco Torino qui chargeait trois à quatre semis par jour à livrer le lendemain chez Iveco France (Trappes).

– Firestone Bari, trois à quatre camions par jour pour le Nord de l’Europe (GB, DE, DK, NL, B).

– Armstrong, une fabrique de plafonds à Pontarlier (25), trois à quatre camions par jour pour l’Europe du Sud (Italie, Espagne et Portugal).

– Decathlon Italia Brescia, articles de sport pour livrer les magasins de la marque dans toute l’Italie.

– Thermal Ceramique Wissembourg (67) deux à trois camions remorques par jour pour l’Italie.

– Les jouets Smoby (39) sur toute l’Europe.

– Et aussi Merloni (Ancona), les cartonneries de Gondardennes (59), les canapés Nattuzzi (Bari), Grosfillex (01), Michelin etc etc…

JPV sera même le seul transporteur étranger à rentrer chez Iveco, l’usine de fabrication à Turin, marché réservé auparavant aux transporteurs italiens.
Après ce marché décroché, JPV changea tout son parc. Environ 70 Iveco , 50 Renault et 3 Man, tous en grandes cabines et toutes options de l’époque.
Le déclin arriva dans les années 1997-2000. Quand les premiers chauffeurs italiens arrivèrent. Puis les Polonais…
Dès lors, les conditions de travail changèrent pour les chauffeurs français. Petits tours du style national ou Italie du nord pour les Français et grands tours pour les Polonais. Ceci eu pour conséquence de faire énormément de casse avec le matériel et avec la clientèle.
Un associé italien (DG de la GET) qui s’envolera dans la nature avec la caisse et la catastrophe du Mont-Blanc avec la fermeture du tunnel achèveront les transports Jean-Pierre Vincent. Le détour par le tunnel du Fréjus n’étant pas pris en compte par certains clients au niveau tarifaire..
Un certain Coquelle du 62 rachètera l’entreprise en faillite.

Après une association de transports en Italie, Jean-Pierre Vincent a remonté avec son fils une petite entreprise à Moirans dans les anciens locaux.: IFT . Le parc se compose d’une vingtaine de véhicules.
Le virus du transport ne s’arrète pas à 60 ans, malgré un parcours pourtant pas facile….(Madame Vincent).
En conclusion, si je devais faire une synthèse de ces six années passées chez JPV, je dirais qu’on avait un patron qui savait nous transmettre ses passions. L’amour des camions et de l’Italie. Pratiquement tous les chauffeurs parlaient italien et tous roulaient avec fierté.

Mes regrets: C’est qu’il n’est pas poussé les frontières un peu plus loin e t que le numérique n’avait pas la place qu’il a aujourd’hui parce qu’il me manque beaucoup de photos superbes comme les Scania 143-470 tracteur et camion-remorque, les Mercedes 1948 EPS, Volvo F16 , MAN 19-464, et tous les paysages qui vont avec.

Mais toutes ces photos sont gravées à jamais dans ma mémoire…

Les photos de Bouc59