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Jeudi 5 Novembre 2015

 

En GB, il y a une heure de decallage, du coup, j'ai à chaque fois le sentiment de tirer au flanc. Pourtant c'est pas trop dans mes habitudes, mais quand je vois que j'ai quasi 14h coupure ; j'ai honte. Quant à mon client, ce matin, il est pas trop stressé non plus, après avoir avalé chacun un café et un bout de pudding, ils chargent leurs camionettes et seulement après, on daigne s'occuper de mes palettes. J'ai fait la ramasse voici quasi une semaine, ça doit pas presser. A 8h30 locale, j'ai mon rechargement, 15 palettes à prendre à Fawley dans un site chimique, j'attends un peu que Google map verdisse et je decolle. Arrivé sur le gros site chimique, je suis un peu paumé vu que le nom de mon client n'est indiqué nulle part. En fait, il est integré à l'interieur du site Exxon. On te file une pancarte marquée au nom du client et il faut attendre au camion, je crains le pire. 10 minutes plus tard, un tyoe arrive en bagnole, et je dois le suivre. Gros contrôle à l'entrée, on m'a confisqué mon briquet, mon rechaud et ma clope electronique. For safety reasons, des fois que j'ai une brusque envie de faire un barbecue là au milieu. Je charge tranquillement les 15 palettes, 20T en tout, les papiers sont déjà prêts et je file vers la sortie recuperer tout mon barda. Les camions qui attendaient en même temps que moi sont toujours en attente, je crois que j'ai eu du fion ce matin.

Je dois poser 3 palettes demain à Sandouville. Julie hesite, Newhaven à 23h, ou Dover P&O... Finalement, c'est la sagesse qui l'emporte, je roule toutes voiles dehors vers Dover. En plus vu l'heure ça roule nickel malgré l'interminable zone de travaux sur la M3. Arrêt obligatoire 30 minutes à Cobham "for hygienic reasons" et je trace vers le grand sud, le kent, la provence anglaise. Aujourd'hui, vu la météo on entendra pas les cigales, et c'est le gros merdier au port. A titre personnel, ça me fait infiniment chier que My Ferry Link ait disparu. J'ai presque 3h à poireauter, ça me laisse largement le temps de coller toutes les étiquettes danger sur la semi pour traverser.

Le temps d'embarquer et la météo s'est fortement degradée, il y a un vent d'enfer et il tombe des seaux d'eau. Les gars qui arriment les camions et procèdent au chargement l'ont pas bonne ce soir les pauvres, ça c'est des héros ! Je reste bien sagement dans ma cabine pendant la traversée, j'ai envie de rien. Et surtout pas donner  10€ à P&O. Pour courroner le tout, la traversée est cahotique et dure comme un jour sans pain. C'est donc après 2H30 de traversée que nous sommes lachés à Calais, je sors dans les premiers, vu qu'en ADR on embarque à l'air libre prêts à sortir. Les conditions météos sont pas au top sur l'A16, limite penible et fatiguant, mon amplitude ayant pris un bonne claque dans la gueule, je sais que je pourrais pas rejoindre Le Havre, il va falloir la jouer fine et trouver une place sur l'A29, et sur cette autoroute c'est une denrée rare. Je debarque côté VL choper une place en vrac juste avant Yvetot, il est 0h33 et j'ai bouffé 2 minutes d'amplitude, ça avait un goût amer !