Carnet de bord de Janvier 2016 | Partager sur Facebook |
Un ordre étant un ordre, je ne le contredis pas, car je suis un bon soldat de la route. Mon bon chef m'a dit de bien faire 45h de coupure bien au chaud à côté de la cheminée, je ne discute pas, mais à 11h, j'ai plus de charbon, il est donc temps d'y aller. Dehors il fait un temps magnifique, un temps à faire du jardin, mais pour aujourd'hui, on se contentera de faire du camion. Première mission : remonter direct à la kommandantur poser les taut à Sweden bien comme il faut et reprendre la même en moins vielle, mais surtout vide. Je dois charger des arbres à 2 minutes d'ici, ce qui me laisse amplement le temps de lever mon magnifique attelage de 635000km, de faire le plein et de raconter mes meilleures blagues au bureau, dont celle de "quel con je suis, j'aurai du faire le même metier que mon grand père..."
Il est à peine 14h quand je suis dans la cour du pepinieriste à Jarcieu, et forcement, c'est plein de flaques boueuses, le tout est de rouler doucement. Charly est encore à quai, ça traine un peu, mais ça me laisse du temps pour papoter un peu et de voir son nouveau taxi de marque Berliet. C'est beau quand c'est neuf, mais il l'a bien arrangé, soft. Une demi heure plus tard, c'est enfin mon tour de me jeter dans la fosse, le chargement est un peu long, presque 2h et la semi bien pleine. Je devais avoir 4 livraisons, mais finalement le reliquat que j'avais était rentré dans le complet de Charly, du coup, j'ai plus que 3 clients, et heureusement, il y a plus de place... Je finis par repartir à 16h bien tassées, mon premier client est à St Juery dans la banlieue d'Albi, comme je suis un jeune homme prévoyant, j'appelle histoire de savoir les horaires et si on peut stationner à proximité, là, grosse surprise, le chef me file le téléphone d'un gars de permanance qui m'ouvrira le portail, à la condition que je sois arrivé avant 23h30.
Je me dis que c'est quand même jouable 23h30, et qu'il serait balot de se priver d'une nuit au calme. C'est donc soleil en pleine face que je prends la direction de plus belles montagnes du monde, bien devant les rocheuses ou l'atlas : celles de l'Ardèche. Mais c'est déjà un peu la sortie des bureaux et ça roule laborieusement cet aprème, il reste un peu de neige encore, mais ça va. Rien à voir avec New York... Au Puy j'hésite, deviation, pas deviation... plus loin, j'hésite aussi, Brioude, Mende ? Je suis passé par Mende, mais je me suis bien fait caguer vu que j'ai plus de poids sur le porte à faux arrière, je me suis fait quelques frayeurs quand même parce que c'est bien gras entre Pradelles et Mende ou je fais ma petite coupure bien méritée. Après, c'est que du velour ou presque pour rejoindre Rodez et Albi. Comme prévu, je sonne un coup au gars de permanance qui m'ouvre le portail pour que je puisse dormir au calme, elle est pas belle la vie ? Franchement, ça fait trop bizarre de bosser avec des gens normaux ! Combien de fois par an ça arrive ce genre de plan ?? 23h05, je suis posé, tranquille, zen, i love my job !