| Carnet de bord de Janvier 2015 | Partager sur Facebook |
Pas ame qui vive à 3h ce matin dans la zone à Cervera. C'est donc un signe, il faut y aller, battre le fer quand il est chaud et mettre tout le monde d'accord sur la N2. Je vais être honnète, j'ai mis personne d'accord, y a de plus en plus de trous sur cette route, à des moments j'ai bien cru que le camion allait se casser en deux. J'avais une pensée pour mes rouleaux de plastiques gerbés au tablier, un miracle que j'en ai pas perdu sur la route dans les courbes. Heureusement je reprends l'autoroute pour passer Zaragoza, je me pose à La Joyosa histoire de prendre un bain et un café au bout de 2h34 d'efforts, c'est mérité non ? Non, bon. Une heure plus tard, je repars, en même temps qu'une volée de camioneros qui se reveillent gentiement. Malgré tout ça roulotte plutôt bien sur la natio, tout au plus il y a le vent de côté qui fait chier, mais on peut rien contre lui. C'est à 8h pile que j'arrive dans l'immense usine Rockwool à Caparosso, je m'attendais à un plan bien galère, mais pas du tout ! Le gardien tente des explications dans un français approximatif, trés marrant le type, il a raté sa vocation de gardien, il aurait dû faire comique. Pendant que le cariste vide les palettes, le jour se lève, et comme le cariste aussi est super cool, il me remet les palettes suivantes ou je le lui demande, bien sage.
Cap plein nord ouest direction Vitoria. D'humide, le temps passe à pluvieu que jamais, en même temps au Pays Basque il y a rarement du soleil, c'est comme la Bretagne. Autour sur les montagnes il y a de la neige, c'est joli, on se croirait en Autriche !!! Je roule sur des oeufs car ça glisse un peu je suis quasi à vide, ça va que je suis gros ça aide à adherer un peu. Je livre des rouleaux de fil de fer dans une grosse vieille usine quasi dans le centre de Vitoria, merci GPS. Pas de gardien, on rentre direct, c'est rare en Espagne. Par contre une fois dans l'usine, j'ai fait de l'huile, c'est etroit, les murs et tous les angles sont rognés par le passage de centaines de semi, je me dis, Phil26 ton compte est bon, j'ai posé les 3 essieux par terre, j'ai fermé les yeux et le poste de radio, et ça a passé, ouf. La cariste est rigolote et completement speedée, elle tranche avec le reste des employés. J'ai même pas eu le temps de lui payer le café !!!
C'est le moment de faire le point avec les heure de conduite. Je sais c'est pas interessant, mais je suis obligé. Mon client suivant est à Alcala de Henares, juste à côté de l'aéroport de Madrid. D'ici, il y a 363km, il me reste 4h19 à conduire pour faire 10h. Le GPS annonce 4h20. J'adore. Etant de nature joueuse, j'ai envie de tenter le coup d'autant que j'aurai que 400kg dans la remorque, c'est jouable à condition de pas trainer bien entendu. Je me concentre et je sors de l'usine à MachIII. Il faut traverser un bout de la Ronda, mais vu l'heure ça passe bien, les avenues sont larges comme à Mouscou, d'ailleurs ça ressemble un peu à Berlin EST. Comme j'ai les crocs, je stoppe avant Burgos sur un parking ou il y a rien et bien le long de l'autoroute histoire de pas perdre une seule minute. C'est con, mais on nous fait devenir con. Après Burgos commence une longue série de cols plus ou moins hauts, et par ici, il a dû neiger un sacré paquet, c'est joli. Je passe le plus clair de mon temps à zieuter l'heure sur le GPS, je grapille seconde par seconde. Le 500 lache jamais le 90, et c'est tant mieux. C'est l'hiver arrivé au point culminant à Somosierra à 1444m d'altidude. 2km de tunnel, et de l'autre côté, le contraste est saisissant, il y a un franc soleil. Plus je descends plus la température monte ainsi que ma pression interieure ! L'avantage en venant de l'A1 c'est qu'arrivé sur Madrid on chope direct la M50, 8 voies, deserte. Si on compare à la M25 Londonnienne, c'est l'enfer, ici le paradis. J'ai bien fait de tenter le coup, je suis arrivé en 4h16 au gardien à Alcala. Pfuuuu. Malgré tout je vais passer 1h pour deux pauvres palettes, il y a un papy à la reception, qui se comporte avec l'ordinateur un peu comme une poule avec un couteau. De là, j'ai plus qu'à sortir me garer le long dans la zone, bien content ! Et comme on dit, si t'es content mieux !