| Carnet de bord de Février 2016 | Partager sur Facebook |
Y a rien de tel pour me mettre d'une humeur massacrante, c'est le Mistral. Et ce matin, quand je sors de ma maison surchauffée, il est déjà bien violent, choc thermique garanti ! C'est donc en claquant des dents que je rejoins ma camionette qui trepigne de se rechauffer un peu aussi, il est 4h52. 8 minutes plus tard j'ouvre ma session et ma semaine est officielement commencée. Hier après-midi, je bechais mon potager j'étais en mode paysan ardechois bio, me voilà transformé en bête à bouffer du gasoil, on me suit avec mon empreinte carbone, mais bon, grâce au Mistral qui me pousse je consomme pas trop quand même. Ma première livraison est prévue à 9h à Mauguio, aux heures creuse, il doit falloir une peu plus de 2h30 pour y aller, mais pour éviter le rush du matin, je suis parti tôt, sauf que c'est encore les vacances scolaires sur le 34 donc ça roule nickel. Il y a tout juste la place pour me positionner le long de la mini cooperative ou je dois vider, par chance il y a une boulagerie ouverte juste à côté et du café.
J'ai un moment carressé l'espoir pour que ça ouvre avant 9h, mais non, le gars est arrivé à 9h pile. Et j'avoue qu'il m'a fait de la peine. J'ai vite compris que j'allais galerer pour livrer au hayon ses 8 palettes de terreau, il y a un chemin pourri, et il faut poser les palettes tout du long, le gars m'aide quand même à pousser les palettes, j'apprends qu'il a 68 ans, que sa femme s'est tirée et qu'il est grave dans la merde à tout gerer tout seul ici. Comme j'ai bon coeur, j'ose pas ronchonner et je fais tout ce que je peux pour rendre service. Mine de rien, ça m'a pris une heure, parce qu'entre temps il y a des clients qu'il faut servir, si bien que quand je remonte dans le camion, je suis déjà raide et j'ai déjà plus 2h38 d'arrêt, autant aller me faire payer le café et attendre 22 minutes supplementaires pour faire 3h. Quoi qu'il en soit ça me met pas en retard, mon second client ouvre à 13h à Perpignan et le dernier à 13h30. Au poste il y a alerte générale sur le tracé sud de l'A9 ou le vent souffle avec violence, je suis rapidement fixé, et ça souffle tellement que je sors par la N9 qui est en principe moins exposée que l'A9. Il y a un paquet de camions en detresse, j'ai même un moment donné croisé un Mauffrey à vide dont les 3 essieux ont decollé, IMPRESSIONANT !
Je commence avec 3 palettes de liner pour piscines, que je vide à quai, impec, puis je vais rue Marius Berliet juste à côté livrer 11 palettes de polystirène pour l'isolation, on vide à l'abris tellement ça souffle, j'avais surtout pas envie d'ouvrir les côtés. J'ai pas le temps de trainer, je dois recharger à côté de Grannollers avant 17h, le vent se calme enfin après la frontière espagnole, et il fait presque beau quand je debarque à Les Franqueses, vu l'heure ça traine pas, en moins d'une heure je suis chargé, bien lourd, je m'envolerai pas pour remonter face au vent... Je prends le temps de faire un crochet par chez Santi qui a la grippe histoire de lui acheter un paquet de clopes, et je termine ce 29 fevrier memorable sur le parking gardé de Padrosa, histoire de faire une bonne nuit sereine.