Carnet de bord de Mars 2016 | Partager sur Facebook |
Il y a bien tous les 4 ans un 29 fevrier, mais jamais il n'y a eu de 30 fevrier, et ça, c'est bien con ! Quoi qu'il en soit, le vent n'a pas molli de la nuit, j'ai été bercé comme un bébé durant toute la coupure. Il fait si froid que j'ai la flemme de traverser tout le parking, je me gare donc le long du bureau du caissier, je gène personne, d'ailleurs c'est pas la folie sur le parking à Padrosa, il y a pas grand monde. A 4h07, je suis en route vers de nouvelles aventures, la tramontane quant à elle redouble de violence après Perpignan, d'après la météo c'est que du 120, par rapport aux 140 d'hier. Mais après Fitou, j'ai bien du mal à trouver le courage pour depasser les 70km/h, dans l'autre sens ça a encore cartonné, il faut vraiment être vigilant. Heureusement, j'arrive sans embrouille à Narbonne et je peux remettre la sauce jusqu'à Montelimar, ou je trouve le courage de sortir de ma cabine bien chauffée pour aller me mettre tout nu sous la douche, je suis un fou, je sais !
49 minutes plus tard, après m'être badigeonné de produits à base de chloride glycerine, de ppg-12 et de benzoate je suis paré à rejoindre Andrezieux-Boutheon car c'est ma destination finale, ça roule plutôt bien dans la vallée du Rhône, si bien que j'arrive à 11h36 à Andrezieux, je pensais pas vider ce matin, mais à midi pile j'avais 22T en moins dans la semi, et en plus avec le message du rechargement en même temps ! Mais ça, c'était avant le drame, j'ai fait un truc que je fais jamais en principe, j'ai mis en route, enquillé une vitesse direct et 3m plus loin, alarme pour l'air, le camion cale et je suis comme un con. Impossible de redemarrer puisqu'il y a une vitesse d'engagée... Je suis bien dans la mouise, il me faudrait de l'air pour remettre dans la bouteille, mais j'ai pas de tuyaux. En face de l'autre côté du grillage, il y a un JMB du 21 qui a un tuyau, si je le branche à une roue, je peux recuperer l'air et remplir un peu la bouteille, je tente le coup vu que j'ai plus que ça à faire. Et bingo, aussitôt branché j'entends la vitesse qui se degage, je peux demarrer, je suis sauvé, grace au JMB. J'ai tout un tas de bordel dans mon camion, mais pas de tuyaux, c'est la honte.
Je fais 2km te je vais me mettre à quai chez XPO, c'est prêt, y a plus qu'à patienter face à une platrée de Giovanni Rana que ça charge. Avant de decoller je vais remettre un coup de pression d'air à l'atelier chez XPO Garage. Impeccable tout bien, je peux rouler encore 2h20, et comme ça roule nickel pour descendre, ça m'amène à La Coucourde pour dormir au calme. Il y a bien deux trois voitures d'hommes qui cherchent l'amour, je les envoie pas chier, ils feront les vigiles autour du camion LOL ! Allez, je traine pas, et je règle le reveil sur 2h22... Pfiouh !
Quand le reveil a sonné, j'ai pas hésité une seule seconde, debout DIRECT, sinon, c'est cuit, jamais je decolle. Un peu moins d'une demi heure plus tard je me jetais sur le grand ruban n°7 direction la plage, enfin, un peu avant quand même. Je tombe au beau milieu d'un convoi de nighteux, tout le monde a son petit facebook à la main, autant de chauffeurs, autant de groupes, comme je suis un vieux con, j'ai mon groupe de routiers qui est vide, il s'appelle le canal 19, un truc de vieux relou. Quoi qu'il en soit, je debarque à l'heure du RDV à Gignac, après avoir bien suivi la deviation PL et évité de me faire filmer par les cameras de la police municipale et payer 90€. Je suis au quai 34, et au 35, il y a le journaliste PL le plus connu de la presse qui vide lui aussi du groupage, mais il est pas affolé, il connait la musique puisqu'il fait ça tous les soirs. Enfin, on papotte un peu quand même, on fait pas le même metier, et on aura non plus jamais la même vision sur certains sujets, et finalement tant mieux, ça fait discuter !
Il est 6h01 quand je suis vide, je profite que ce soit encore tôt pour rejoindre Port St Louis, d'autant qu'il se met à pleuvasser, et je suis pas fan de glissades dans le quartier. En une quarantaine de minutes je suis dans la zone logistique, j'hésite à roupiller un peu, alors, en attendant qu'il fasse jour, je parcours le passionnant forum FDR, il y a toujours un truc interessant à lire. Au bout d'un moment, je vois de la lumière au bureau, je tente le coup sachant que j'ai RDV à 10h, dans la salle d'attente il y a un roumain traco de chez Arcese Barcelone, on discute un peu. 8h, 8h15, 8h30 toujours personne, sauf la femme de ménage qui nous donne l'info qui nosu fallait, ça ouvre à 9h. Et finalement, à 9h j'apprends que les chargements c'est à partir de 10h.... Et merde, quel couillon, ça m'apprendra à toujours vouloir aller plus vite que la musique.
C'est finalement à 11h que je sors de l'entrepôt avec mon joli cable TIR et 33 palettes de merdes en plastique pour Paques. C'est la classe de rouler avec le cable TIR et un plomb, sauf que je vais pas au fin fond de je ne sais pas ou, non, je suis chargé pour Meyzieux. C'est sous une pluie fine mais persistante que je remonte par la Camargue, j'ai le temps et ça fait toujours un peu de sous en moins pour les actionnaires de Vinci. Comme hier, je m'arrête prendre ma douchas à Montelimar, 30 minutes montre en main ! Je pensais aller buller à Lyon, mais mon chef me fait rentrer au dépôt, de toutes façons je voulais y passer histoire de donner à boire à mes 500cv. Du coup, je decroche et j'attends Lionel qui a chargé mon frigo à Andrezieux avec un complet pour Celra ! Oui oui, tranquille zen, avec un RDV à midi, mais je vais tenter d'y aller pour 10h...Aujourd'hui ça a pas marché, mais demain, qui sait ??? Par le plus grand des hasards j'échoue en bout d'amplitude au même endroit que la nuit passée, mais ce coup-ci je me gare pile en face de la centre nucléaire, avec tous les feux rouges le long des cheminées, ça fait tunning ! Je regle le reveil pour 3h30, et hasta la vista !
C'est qu'il en faut du courage quand même, se lever à 3h30, en ayant bien dormi tranquille et se preparer tout doucement et decoller à 4h au milieu du troupeaux des routiers de la night. Et oui, même les mineurs de fond n'ont pas des conditions de travail aussi rudes que les notres ! A tel point que je sais même pas quoi choisir parmi mes CD pour m'occuper le neuronne, finalement je choisis SHE WANTS REVENGE, un bon rock, le chanteur est un black, il y a autant de chanteurs blacks dans le rock que de blancs dans le rap. C'est etonnant quand même ! C'est donc bercé par ces douces mélodies que j'attends calé à 83km/h que le jour se lève. Le vent revient en force après Beziers, au bout de 3h04 d'efforts harassants je me pose au comptoir de l'Autohof de Narbonsberg ou il reste 3 viennoiseries dans la corbeille, j'aurai pas besoin de lecher les balayures au sol aujourd'hui.
Une fois bien propret et avec du sent bon sous les bras, je peux reprendre ma folle descente vers la Catalogne, le vent redouble de vigueur et sur l'etang de Leucate, c'est la tempête, il y a des embruns qui se melangent avec les rayons du soleil, et il pleut en même temps, un vrai bordel organisé par senor meteo ! Quand je pense que des tas de gens enfermés dans leurs bureaux ne voient jamais de tels spectacles, j'ai de la peine pour eux, ils ne savent pas ce qu'ils ratent, ils viendront cet été sur les plages en pensant naivement que c'est plat et chaud toute l'année, les pauvres. Enfin, c'est pas grave tout ça, je suis d'une mechanceté absolue ce matin, car au fond, j'ai la trouille de paumer deux heures à Celra, vu que j'y arrive avec 2h d'avance sur le RDV. Déjà, le point positif quand j'arrive c'est qu'il y a pas de camions en attente dans la rue, et quand je donne mes CMR, j'apprends qu'il y a personne à quai en plus, IMPECCABLE ! Du coup, je passe tout de suite, Luis est au commandes de son Toyota Turbo, et me vide en 20 minutes, il passe autant de temps à discuter avec moi, mais c'est commercial ! Entre temps, deux complets sont arrivés, j'ai eu du bol une fois de plus.
J'ai un rechargement ultra facile pour finir, un complet ADR à Castellgalli, juste au sud de Manresa, je ne me pose donc pas la question, C25 via Vic, j'y peux rien, c'est une des routes que je prefere en Catalogne, ça monte, ça descends, y a de la courbe et de la contre courbe, un vrai circuit ! Et à vide, alors là !!! Galettas ! Etant donné que j'arrive pile quand commence la pause dejeuner, j'ai le temps de glander aussi et de me dorer les doigts de pieds derrière le pare brise, car il fait beau aujourd'hui. Il est presque 16h quand je repars, il me reste EXACTEMENT 2h57 à rouler. Je repasse par ou je suis venu, c'est à dire par Vic, je visais pour finir le secteur du Boulou, et puis finalement j'avais encore un peu de temps pour aller me poser au péage à Perpignan Nord, mais c'était plein de VL sur les places PL, alors j'ai échoué au fin fond de la zone de Rivesaltes au pied des bruyantes eloliennes qui tournent à plein regime avec la tramontane avec 10h01 de guidon, je frôle la corectionnelle !
Il s'est passé un truc incroyable pendant mon sommeil ; non, je ne me suis pas fait tirer de gasoil, mais un truc encore plus rare, le vent a cessé de souffler. Et franchement, c'est pas du luxe ! Ce matin j'ai fait la grasse mat en bonne feignasse que je suis j'ai demarré à 5h, tranquille. En fait j'avais calculé de partir suffisement tard pour avoir un peu d'amplitude dispo ce soir, et suffisement tôt pour vider avant midi à Salaise. Bien calé à 84 ce matin j'arrive après le coup de bourre des sanitaires à la shell de Montelimar, si vous avez bien lu cet insignifiant CDB vous aurez noté que c'est la 3e fois que je prends ma douche à Montelimar cette semaine. Une chance inouie fait que les chiottes des hommes sont fermés pour nettoyage, du coup je vais faire caca chez le coin des routières, ça sent bien bon y a des plantes vertes et tout !! Vraiment, on est mal vus nous les hommes !
Trois petits quarts d'heure plus tard, je reprends la route, et je debarque à 10h30 à Salaise. Une heure plus tard je suis vide, et j'ai la joie de comprendre que je vais devoir passer les grand boeuf 3 fois aujourd'hui, c'est super, en plus il se met à pleuvasser. Première ramasse à La voulte, à 15km de la maison. C'est bien le binz à midi pour sortir de Valence... Et en plus, il pleut. Comme l'Ardechois est fidèle et à l'heure, à 13h30 c'est prêt et je peux charger 14 palettes, dont 8 en ADR qui tarent 1400kg pièce et au transpal à main, ça aide pour la digestion ! Je complète ensuite au Teil, il tombe toujours une pluie bien froide, mais quoi qu'il arrive, la N86 est franc jolie ! Retour au dépôt, en vitesse, je pose juste le Teil pour Aurélien, et je prends 3 autres livraisons pour lundi.
Retour plein sud donc en même temps qu'un gros cortège de touristes tous ecologisites sans doute qui vont respirer l'air de la montagne, il me faut un peu plus d'une heure pour rentrer à mon doux foyer histoire de gouter un repos du guerrier de la route bien mérité ! Grosses bises, profitez bien du froid, ça va pas durer... On se revoit lundi à 2h !
Non, mais là, je dis STOP ! Il faut partir maintenant petit hiver, il fallait faire ton travail en janvier, ou en fevrier, mais là, -2 ce matin, je dis NON !HALTE !!!!! Il est comme l'époque actuelle cet hiver, con comme un balai ! Enfin, le boulet du jour c'est quand même moi, à 2h j'étais au camion et pendant que le moteur chauffait, je me suis dit tiens et si je rangeais mes affaires, chose que je fais jamais en principe mais là, je sais pas pourquoi, mais oui, et... HEUREUSEMENT, car, mal reveillé sans doute, j'ai pris un sac de fringues à ma gonzesse plutôt que le mien avec mon linge de la semaine, j'aurai pas eu l'air malin tiens ! Du coup, je tape un sprint jusqu'à la baraque avec le bon sac cette fois-ci, je pars il est 2h15. L'autoroute est bien deserte ce matin pour descendre vers le south et c'est pas fait pour me deplaire, un peu partout dans les champs les arboriculteurs ont mis des braseros pour rechauffer l'athmopshère et éviter le gel, il y a qu'après Lunel que ça se reveille un peu, je fais quand même tirer jusqu'au péage du Boulou ou je peux taper 45 minutes de sieste sur le volant avec les flics juste à côté qui surveillent, à priori je crains rien.
A mon reveil, le jour s'est levé, impec, j'ai donc mentalement passé une excellente nuit, quand je sors à Girona Nord, il y a un gros merdier, c'est juste les mossos qui font les caïds pour bien faire chier les gens qui vont travailler, on passe de 6 voies de péage à 0,5 en 150 mètres, et ils sont visiblement bien content de leur truc qui sert à rien. Tout ça ne m'empêche pas à passer viteuf chez Santi avant de foncer vers Celra pour poser une palette, ça a pris moins d'une minute pour vider, par contre j'avais attendu 34 minutes avant pour m'enregistrer. De là, je me hisse avec lenteur vers Vic, le lundi il est pas vaillant le 500, surtout quand il manque de poids sur la selette, au bout d'une heure je finis par arriver chez Enrico, enfin à Masias de la Voltrega pour y deposer 2 palettes de farine BIO.
Retour vers la civilisation, à mon grand regret car le zone de Masias est immensement desertique et il y a moyen d'y ronfler tranquille. Mais voilà, je dois vider 8 palettes de caramel liquide et industriel à Montmelo, 20 minutes d'attente, 20 minutes à quai, rien à dire, reste le dernier lot à Canovelles, je tente sans trop y croire vu qu'il est déjà 12h40 quand je sonne au portail, le cariste fait un peu la grimace parce qu'il finit à 13h, mais il se decide finalement à me vider, enfin, à conduire le Fenwick parce que les IBC au transpal à main à 1400kg piece, c'est pour ma pomme !!! J'ai plus qu'à faire les 8 derniers kilomètres pour charger pratiquement complet avec des fours encastrables à L'Almetlla, super grande zone industrielle ou je charge chez anciennement GST, la bonne vielle boite avec des 143-500 rouges, bon, y a plus que des series 4 en fin de vie, plus que 3 chauffeurs... ça va aller, je serai pas trop lourd pour remonter, il y a un super parking juste à côté ça ira nickel pour me dormir un peu ce soir, 15h10 je walide E-CAT et accessoirement une 11 !
J'ai été réveillé par un bruit incroyable, je savais pas ce qui arrivait, en fait c'était la pluie tout simplement, et étant garé sous un arbre je reçois moins de gouttes mais elles sont plus grosses et bruyantes, je mate l'heure, 1h15, il est donc l'heure de se lever, et ce avant les reveils. A 2h10 je mets en route, dans le poligono desert et silencieux pour rejoindre l'autoroute au plus court, je passe par une route que j'avais jamais osé prendre qui coupe par le centre de Conovalles, de nuit ça se tente, et ça fait gagner au moins 45 secondes. Le pluie m'accompagne de temps en temps, et comme j'ai pas grand chose à faire je revisite la discographie de Placebo, de temps en temps ça fait du bien. Avec 5T dans la semi ça roule comme qui rigole, je monte le Perthus à la régule, un peu comme si j'avais un FH750, car c'est beau de rêver. Je passe même Montpellier sans mettre le moindre coup de frein, trop content, si bien que je debarque juste au moment ou l'alame temps de conduite clignote, 4h15 de guidon, je me jette en même temps sur une place de parking et dans la couchette.
51 minutes plus tard, il fait jourmoche, c'est tristouille de chez tristouille ce matin, pause café debarbouillage à Montelimar évidement, mais je ne trainasse pas, j'ai du pain sur la planche. Passé Tain l'Hermitage je tombe dans une bourrasque de neige, c'est joli dans le grand boeuf, rien d'alarmant quoi qu'il en soit, je deboule en même temps que Ray au dépôt, je vide l'ensemble de mes magnifiques fours encastrables pendant que Ray lui charge pour Benicarlo. Pour me consoler, Nath m'offre un magnifique nouveau badge à rajouter sur le milieu du parebrise, et le comble, c'est que ça fonctionne ! Je complete ensuite mes pleins et je me casse...
RDV est pris avec le client pour charger à 12h30 à Venissieux, ça l'arrange et moi aussi, donc tope là mon gars. Thermostat reglé sur 18, je repars pile poil pour le journal de 13h à la radio avec 6 palettes de peinture, IMPEC. Pour vider demain à Flamanville j'hésite un moment pour la route à prendre, le dernier coup j'étais pas en ADR, j'avais fait l'A89, mais là, en ADR ça me fait remonter pour redescendre, alors je me dis que le mieux c'est par la RCEA, mais avec les plaques sur la natio c'est la merde et ça fait plus de bornes, alors je me dis que Paris serait une bonne idée non ? Oui mais demain, y a grève SNCF, et ça va bouchonner sa mère sur la capitale. Donc, j'oublie l'idée de couper 11H à Mâcon et je m'avance au plus loin que me permet notre amie la reglementation européenne et surtout arriver sur Big Trash Bin en moins de 4h30... Et tout ça me fait arriver au Bessay, je me gare au plus loin pour emmerder personne avec le frigo et je vais tenter de dormir un peu, reveil réglé à 0h32.
Comme prévu je me reveille grâce à mes 2 reveils à 0h32, c'est dur. Il gèle à -2 ce matin au Bessay, une demi heure plus tard je suis lancé sur l'A6 direction Paris Capitale de la France au milieu d'un troupeau de messagers de la night, ça roule plus qu'en journée ici, et y a pas de cadeau, devant moi il y avait deux gars d'une même boite, il y en a un qui a doublé son collègue et ça a duré ni peu ni assez, tant pis s'il y a du monde derrière, vu que personne à la CB, pas moyen de s'engueuler, quelle époque pourrie ! Après Courtenay, il y a plus personne d'un coup je me suis même demandé si c'était normal, j'ai passé Paris à la régule par la Francilienne et la N118 vu que je suis en ADR, au GPS on perd 6 minutes par rapport au periph, autant dire que dalle ! Je double même un gars de chez Paprec du groupe FDR Facebook. Je me pose taper un petit roupillon juste avant la sortie Evreux, ça fait du bien.
J'avais un peu hésité à garder l'autoroute pour rejoindre Rouen et Caen, et finalement j'ai pris la nationale par Evreux. J'ai eu du bol avec tous les feux au vert pour sortir de là. En même temps qu'on avance dans la matinale de France Inter, j'écoute les points route et la situation va vite tourner au cauchemard sur Paris du fait de la grève SNCF, ça va monter à plus de 300KM de bouchons, j'ai donc bien fait de me lever tôt ce matin ! Ce qui m'inquiète ce matin, c'est surtout la météo, il fait du vent et pas mal de pluie, j'ose pas imaginer ce que ça doit donner sur le Cotentin. J'ai de toutes façons pas d'autre choix que d'avancer, et passé Caen, c'est pire. je me paye une bonne pause café sur l'aire de Cantepie avec une bonne douchas bien chaudas. Je m'étais annoncé pour 14h au client, finalement je me dis que ça doit être possible à 11h, je rappelle, il est OK, alors je fonce face au vent, plus je me rapproche de la côte et pire c'est. Quand je finis par arriver à Dielette, le petit port juste avant Flamanville, c'est carrement l'Apocalypse, et c'est magnifique, l'écume qui voltige on dirait des flocons de neige, les vagues sont impressionantes, c'est pas le moment d'aller se baigner avec sa bouée en forme de canard.
Mais voilà, une fois le frein de parc tiré, je dois faire face à la réalité et affronter à pieds les éléments pour faire les 500m qui separent le parking du poste de garde. AFFREUX ! Je suis pas habitué moi !!! Quand je debarque au bureau, j'ai un gout de mer dans la bouche, il parait que c'est bon l'iode, j'ai eu ma dose. 10 minutes plus tard, j'ai le feu vert pour aller vider, en haut là ou il y a le chantier, le vent est encore plus violent, et bien sûr il faut deux mains pour tenir la porte du camion, la flotte rentre à fond dans la cabine, et la marche arrière pour se mettre en place ça a été une épopée, je voyais RIEN, ça bougeait tellement que j'ai eu le mal de mer en vidant mes palettes ! Ils ont bien du courage pour bosser dans des conditions pareilles les gars. Pour ressortir d'ici, je dois encore descendre deux fois du camion, un coup pour badger et une dernière fois pour aller rendre le badge, et comme je suis bordelique j'ai toujours une deuxième paire de pompes dans le marche pieds côté passager, du coup je descends par l'autre côté c'est abrité vu que le vent arrive par le côté gauche, pas folle la guèpe. Il me reste exactement 23 minutes à rouler pour faire 9h. J'ai un rechargement de patates prévu demain à Lihus dans le 60, d'ici, il faut presque 5h, donc, tant pis, je crame ma 2e 10h et je fonce sur l'Aire de Cantepie, enfin, foncer... Un arbre couché pile juste au moment ou je passe, et evidement obligé de passer dans les branches, et plus loin, des lignes téléphoniques arrachées, bref, c'est la fête ! Je me pose juste avant 14h comme prévu, ouf, impec, je walide ma 2e 11, je suis rincé dans tous les sens du terme !
Le vent s'est calmé dans la nuit, et la pluie aussi, il fait donc un grand soleil bien chaud quand je demarre ce matin à 5h30. C'est bien trop tôt pour être à 11h à Lihus dans le 60, mais je n'ai pas specialement envie de me taper les bouchons du matin à Caen. Comme prévu donc, ça passe nickel, et je suis assez rapidement sur le magnifique pont de Normandie ou le jour se lève gentiement. Pour une fois, je ne m'arrête pas au Havre, oui, je suis échaudé par mon dernier passage qui m'a couté 1h de perdue avecun contrôle de la DREAL. Il y a bien bien bien longtemps que j'avais pas fait trainer mes roues sur Aumale, et force est de constater que ça sent pas l'euphorie dans le coin, y a pas mal de villages qui ont l'air mal en point, et des maisons abandonnées, dans le même temps il y a des centaines de milliers de mal logés, sans compter les refugiés qui seraient peut être heureux d'avoir un toit ? Au bout de presque 4h d'efforts je déboule dans le petit bled, et j'ai plus qu'à attendre que les patates soient cuites, enfin, on dit les carottes, mais là, je charge des patates, et en plus c'est pas des payayes cuites, mais des big bag de futurs chips.
Comme prévu, je me mets en place à 11h30, le timing est bon, ça charge bien rapidos, arrivé au dernier big bag, il est dechiré en bas. Et, comme je suis de nature mefiante, je propose au client de le changer car au fur et à mesure que je bouge le big bag, le trou d'aggrandit et les premières patates commencent à retrouver leur liberté. Finalement, le client me demande de lui remettre la palette, et comme prévu, au moment ou il soulève la palette, le big bag se coupe en deux, il y a plus d'une tonne eparpillées de partout. Donc tout le monde s'y met pour ramasser, et au final ça va me faire perdre une heure.
En fait si j'étais pressé, c'était avant tout pour passer Parigi avant le bordel du soir, je rejoins l'A1 par Creil, ou on sent que l'Ile de France est proche, ça roule nettement plus. Du temps que je chope l'A1, je vois sur Google Map que l'A104 vient de passer au rouge juste au niveau de Villepinte, il y a eu un accident, du coup 10 minutes de perdues, mais après ça roule à fond, oui oui ! Je sors au Centre Routier de Réau afin de prendre un bain qui me permettrait de sentir moins mauvais. Mais voilà, le Centre Routier de Reau, idealement placé au sud de Paris Capitale de la France est fermé entre 15h et 17h30, oui oui oui, fermé ! Donc, je prends mes cliques et mon sac pour prendre la douche un peu plus loin sur l'A5, bonne pioche la douche y est super grande, un vrai salon. En sortant, vu que je suis tout propre je tombe sur le Duck de la Routière, papotage rapidos, et je roule encore 2h ce qui me fait atterir à Avallon, NICKEL !
Et ben ça va qu'on est vendredi, parce que j'étais pas, mais alors, pas du tout motivé pour me lever ce matin à 4h30, c'était duuuuuuur !!! J'attends 5h et je decolle bien sagement, il fait calme sans vent, sans brouillard, sans pluie, sans trafic, du moins jusqu'à Beaune ou les premiers casse bonbons font leur apparition, du coup, je fais un stop à Macon, café croissant, ça fait du bien. En fait, je fais un peu trainer pour éviter le merdier à Lyon et passer après 9h à Rillieux, donc, je restoppe à Mionnay, et comme prévu ça passe nickel pour contourner Guignol city. Je sais pas si c'est nouveau, mais maintenant, il y a des limitations de vitesse variables, 60, 70, bien sûr, pas 140, 180 !! Du coup, je sais passi les radars sont reliés à tout ça... Enfin, je sors à Valence sud et les choses serieuses pour grimper la célèbre côte du Pin qui relie le magnifique village de St Peray à Le Puy... Mais par chance pour la conso je m'arrête bien avant, à Boffres pour y deposer les patates qui fretillent d'avance à l'idée de devenir de futures chips artisanales ardechoises.
Une fois vide, il est déjà midi, et j'ai le temps puisque je dois charger à 14h à Malissard, la bas en bas ou c'est bien moche donc je me paye un bonne pause gastro au calme, et dans le coin c'est pas le calme qui manque. Après ça, je me mets un coup de pieds au cul et je descends charger à Malissard, je ramène tout ça au dépôt ou c'est l'effervecence habituelle du vendredi, je récupère une mini tournée pour Barcelone lundi, retour à la maison pile poil pour bouffer, ah mais je calcule bien mon coup moi !!! Bon week end et hasta la vista !
C'est qu'il en faut du courage et de l'abnegation pour demarrer à 2h le lundi, sortir du plumard à 1h tituber dans le couloir et finalement faire un barouf d'enfer alors qu'à la base on veut se faire le plus discret possible... Bref, c'est lundi et la Catalogne attend avec impatience ma cargaison. Je traverse St Peray dans l'anonymat absolu, tout le monde ronfle, bizarement au péage de Valence Sud on se retrouve à 4 camions en même temps, la crise est finie, y a des camions de partout même à 2h du matin, incroyable. Tout le long du trajet ça va se confirmer, il n'y a pas un moment ou je ne croise personne, du moins jusqu'à Montpellier ou d'un coup, il n'y a plus du tout de trafic, au départ je pensais à des travaux, mais la nuit du dimanche au lundi c'est rare. J'ai la réponse à ma question un peu plus loin entre Sète et Agde, je vois les pompiers et les services de l'autoroute en travers, ils ramassent des tonnes de légumes et de caisses en plastique éparpillées sur plusieurs centaines de mètres, le tout melangé avec des bouts de frigo un peu partout, j'ignore ce qu'il est advenu du pauvre chauffeur, mais vu le puzzle je crains le pire. Derrière il y a déjà 2km de queue, certains font déjà la sièste, ce matin, je suis naze aussi, le sommeil me prend vraiment après Beziers, je me cale 45 minutes sur le volant à Narbonne, ne jamais commetre l'erreur d'aller au plumard !
Finalement j'ai ronflé 1h et je me sens largement mieux, et surtout en vie. Le lever du jour tarde à venir, et surtout la journée s'annonce maussade même de l'autre côté des Albères, c'est un peu normal puisqu'on est lundi, il y avait que Cloclo pour rêver du lundi au soleil... Je fais un crochet clopes chez Santi, j'en profite pour m'offrir une bouteille de Veterano que je degusterai samedi pour fêter le remontage de la 2CV, enfin, si j'y arrive. Comme prévu, je me ramène chez mon premier client à Montmelo à 9h30, mais il y a deux camions à quai. Une heure plus tard, on me donne le quai 3, et j'attends encore une heure qu'on veuille bien s'occuper de mes 16 palettes. Ce matin, il manque un cariste et c'est le vrai bordel. Je repars il est midi, et je fonce à Montornès ou je me pointe à presque 12h30, le cariste fait la grimace, et finalement il me vide à l'arrache et ne ratera pas son repas.
Pour terminer ce premier jour de la semaine, je monte chez un bon client à Castelgalli charger un complet d'ADR, mais voilà, il se met à pleuvoir, et ici, les routes rendent vite le camion cradoc. Bien entendu, j'arrive trop tard pour charger avant la pause gastro alors j'en fais autant, je BOUFFE, j'ai grave les crocs. Quand je repars lourdement chargé avec mes belles plaques oranges, j'ai largement de quoi aller jusqu'à Vic dans mon zone industrielle préférée ou il y a jamais personne, au calme, l'endroit idéal pour quand on est un adepte de la tranquilité ! 16h30, fin des opérations, les routes sont desormais un peu plus sûres maintenant que je suis parqué !
C'est qu'il en faut du courage pour gagner 9000€ sans les frais, croyez-moi !! Quand le reveil sonne à 2h, je me demande si c'est du lard ou bien du cochon. Dans la zone, il règne un silence absolu et c'est presque insultant que de se mettre au travail dans une ambiance pareille. Le temps de grignoter un peu et lire quelques bricoles sur les reseaux sociaux et FDR en particulier, je me mets en ordre de marche, prêt à affronter le C25 et ses montagnes russes, enfin, catalanes. Il y a personne ce matin, et malgré ma pitoyable moyenne commerciale, j'ai quand même doublé un Girteka et une betaillière entre Vic et Gerone, et pas plus. Je retrouve un peu d'animation sur l'Ap7, mais rien d'affolé. La guerre doit être finie ce matin puisque je passe Le Perthus sans contrôle, ça doit être un ordre de Poutine sans doute. J'ai pris un serieux coup de pompe après Sigean, je pensais que ça passerai, et puis ça passait pas, ça empirait même, alors dans un dernier moment de lucidité, avant de faire la une du midi libre, je me suis arrété à Narbonne, dormir 3/4h comme un caca de chien mou posé au milieu d'un trottoir.
Au reveil, le parking s'est pas mal vidé, et j'ai même rien entendu. Par contre, il pleuvasse, alors que Marie Pierre Planchon annonce à la radio un temps printanier sur l'héxagone, jusqu'au pays d'en haut, c'est dire ! Je passe Montpellier avant les bouchons, nickel, et je pense avoir merité ma pause café à Montelimar. C'est en roue libre que je termine ma montée de legumier de l'ADR à Salaise, je rentre chez le client juste avant un Polonais, j'ai bien fait de pas trainer au café. En 30 minutes c'est vide, ce qui remets les comptes à 0. Sous un soleil de plomb, je vais charger un complet de palettes de flotte au Super U de St Sorlin, on charge au transpal electrique, facile ! Je profite d'être là pour aller changer la pile de la télécommande des portes, mais il s'avère que ça marche toujours pas, même avec une batterie neuve.
Retour au dépôt, je vide tout à quai, et comme ça faisait quand même 2 semaines que je trainais mon frigo, je decroche pour prendre une des plus vieilles taut du parc. J'ai parlé de ma télécommande à mon chef, qu'il serait judicieux de changer de camion vu qu'elle fonctionne plus. Je fais juste passer une sugestion, c'est tout !! Decroche, raccroche, je fais les pleins, un coup sous la douche et je vais charger des caisses de Sanpellegrino vides, j'avais demandé au cariste de charger rapidos, je suis tombé sur un gars compréhensif et sympa, il a fait au maximum. En repartant, il me reste presque 40 minutes à rouler, alors je roule 40 minutes, ce qui me fait arriver dans un endroit idylique, au fond d'une impasse dans une zone logistique que pas beaucoup connaissent pas très loin de la sortie RIVES sur l'A48, et c'est TANT MIEUX ! Ce soir je valide LARGEMENT une onze, il me restait 10 minutes, haut la main, trop facile, et je DORS ! 15h20, finito !
Ah merde qui c'est qui peut bien me téléphoner à une heure pareille !? Merde, c'est déjà l'heure, l'heure de se lever, dejeuner, se remettre la tête entre les deux épaules et finalement partir, à 4h00. Contrairement aux ragots qu'on peut lire ici et là, je traverse Grenoble sans un coup de frein, enfin, si quand même, un coup de frein pour prendre la bretelle de la N87, la rocade Grenobloise, obligé sans quoi je serai actuelement tout mourru et je pourrais pas tapoter vigoureusement sur mon clavier. Entre parenthèse, j'ai vu passer un fait divers, à propos de chauffeur mort, ou son employeur espagnol reclame 80.000€ à la veuve du chauffeur après qu'il soit décédé dans un accident particulièrement grave et horrible... Bref, encore un fou de plus. Pour rejoindre le tunnel ce matin, ça roule nickel, il neigeouille juste un poil en montant la rampe du Fréjus. 11km plus loin, côté Italien, il neige un peu plus, mais rien d'affolant. Je descends tranquillement et je stoppe à Susa histoire de prendre un bon café brioche et un bon bain, pour me faire bien joli.
Entre temps, le parking s'est bien vidé, il reste juste une vingtaine de chasse neige en stand by, en cas que. Chez nous, les chasse neige restent au garage et les chauffeurs de toutes façons, on les a plus depuis longtemps, du coup aussitôt qu'il neige c'est l'apocalypse. Par un phénomène étrange, au plus je me rapproche de Turin, au plus il fait froid, et d'un coup il se met à neiger comme rarement j'ai vu tomber de la neige. Malgré tout je passe la tengenziale presque normalement, et une fois sur l'A4 entre Rondissone et Carisio, c'était cauchemardesque, mais je suis rarement tombé en dessous de 80. Et puis, ça s'est arrété NET, aussi vite que c'est arrivé, je devais avoir un bon 10cm de neige collée en face avant, c'était joli !! Un miracle peut en cacher un autre, je passe Milan à la régule, de mémoire de chauffeur, c'était pas arrivé de passer Certosa à 10h sans freiner depuis 1759... Du coup, je me radine chez Koiné à Madone à 11h, sachant que j'ai RDV à 13h30. Avec un peu de chance je cale une 11h ce soir !!
Mais voilà, il y a erreur d'aiguillage, les emballages vides se dechargent directement à San Pellegrino, c'est vrai que c'était ecrit sur un des fax que j'avais, mais le client m'avait donné l'adresse d'ici. Pas la peine de discuter, j'ai plus qu'à aller à San Pellgrino, c'est comme Badoit, mais en plus sexy. Comme dans toutes les grosses boites, l'accueil des chauffeurs n'est pas le point sur lequel les commerciaux se sont le plus attardés, j'ai un badge et j'attends pratiquement 1h30. Le rechargement quant à lui se fait en dessous de Bergamo à Zingonia. Donc, je quitte la magnifique vallée du Brembo pour aller vers la civilisation, j'ai plus d'une heure de retard sur mon RDV, mais on m'a dit no stress au bureau. En plus, ça charge à quai ici, facile !! Mais il y a du monde. A 16h30 j'ai 25t de flotte dans la semi, sans compter les bulles bien sûr ! Rapide calcul, à priori je peux caler une 11 ce soir quand même, à condition de rester dans le coin, et éviter de traverser Milano à 17h, ça serait balot de couper 11h au péage à Monza... Je règle mes 4 reveils sur 3h du matin, j'adore ça !
Pendant que la mecanique chauffe tranquillement, j'attends bien sagement que s'affiche le chiffre fatidique de 11H00 de coupure. Pour tuer le temps, je remplis ma fiche de conso, d'un coup je vois arriver une belle grosse Audi, plafonnier eclairé aussi, le type à un gros zizi, et visiblement il en est pas peu fier ! J'ai essayé de lui faire comprendre que je n'étais pas interessé par des gestes, j'avais juste peur qu'il interprête mal ma gestuelle. Bref, à 3h30, je ripe. je rejoins assez rapidement l'A4 qui à cette heure là, roule nickel, sauf qu'au bout à Certosa, il y a des travaux nocturnes direction Turin, c'est coupé, il faut suivre la direction de Varese. Resultat des courses, un bon quart d'heure de perdue, ça promène. Je passe Turin comme qui rigole sous la pluie, pluie qui se transforme en neige après Susa, mais la route est tellement salée qu'on pourrait y stocker des morues ! Si bien que j'arrive sans concombres à la plate forme du Tunnel, côté Français, il fait beau, normal, c'est la "Fraaaaance".
Fort de mes déjà 4h07 de route, je coupe à la Total après St Michel, j'en profite pour manger le dernier chausson au pommes et me cogner dans la douche qui est taillée pour des personnes de taille reduite. Plutôt que d'aller m'enterrer dans les bouchons de Grenoble, je fais le crochet par Chambery, en temps c'est pareil en fait. Je debarque chez le client pile poil au moment on un Alainé s'en va, on est synchronisé, c'est vraiment génial ! Une fois après m'être debarrassé des 25T de San pellegrino, je vais direct au Grand Serre qui porte bien son nom puisque qu'il est dans une montagne, j'arrive pour midi, ça me laisse une heure pour bouffer.
Comme prévu le cariste arrive à 13h, le temps de charger, c'est l'australien qui arrive pour lui aussi charger 27T de briquettes, c'est la specialité locale, je ramène tout ça au dépôt, j'ai rien de mieux à faire que de laver, decrocher, reprendre mon congélateur sur roues durabright, et pecho une 207 turbo diesel afin de rejoindre mon domicile conjugal saint perollais NICKEL !
Il a fait une bonne gelée cette nuit au village, heureusement, j'ai le temps j'attends donc bien sagement que le soleil degivre à ma place les vitres de la 206, ou 207, enfin de la petite Peugeot qui rend bien service. A 10h, je decolle de la maison pour rejoindre Jarcieu haut lieu du transport intereuropéen et de la logistique. Il fait un temps magnifique ce vendredi, d'ailleurs, la preuve, je suis en tee shirt, et Morad lave à la brosse à dents son R780. Je jette mes affaires dans mon F12 Buisness Class, je mets le SB-II en route programmé sur -29°, un peu de gasoil parce que ça peut toujours servir et je monte à la STEF à Corbas ou je me pointe avec une demi heure d'avance sur le RDV, soit pile poil le temps de casser une graine. Rui le chauffeur à GN coince la bulle aussi, il faut attendre que les palettes soient sorties de la chambre froide. Il y a dû y avoir un soucis à la livraison, car je dois prendre la temperature des palettes avant chargement, super, mon thermomètre ne fonctionne plus, il affiche 88,88 ça fait pas mal. Heureusement le cariste est comprehensif et me prête le sien.
A 16h, je suis full loaded, avec 11T de chocolatines et pains au chocolat, je mets le cadenas, mes lunettes de soleil et c'est parti pour 1995km. Sur Lyon, ça commence à pas mal rouler, mais ça va encore, par contre il y a enormement de monde une fois sur l'A6, c'est l'heure de pointe mais quand même les 3 voies sont pleines, ils sont fous ces gens. Ecoeuré après m'être fait deposé par Thibaud de chez Jaquemmoz, je me paye un café à Macon et 45 minutes de coupure pour me remettre de mes émotions. Ce soir de toutes façons, j'ai les heures largement pour passer Metz, et même atterir en Allemagne, mais j'ai pas envie, je préfère en laisser pour demain. Donc, comme je sais que c'est assez calme, je me pose au péage à Chatenois, au moins, j'emmerde personne avec le frigo, et je crains pas qu'un moins que rien vienne me l'eteindre pendant que je dors du sommeil du juste. A 20h je termine mon vendredi à mi temps, c'est trés bien !
Départ à 5H, c'est duuuur. D'autant qu'hier, il m'a fallu calculer ou terminer mes 90h de quatorzaine sachant qu'il me reste 8h10 à rouler. On dirait pas mais des fois, il faut utiliser ses neuronnes dans ce metier. Il fait bien froid ce matin, ça reveille pour aller faire son pissou dans l'herbe givrée comme moi. Je roule jusqu'à Metz pour me poser à la Total Access, mais voilà, le samedi c'est pas avant 8h, c'est assez balot convenons-en, donc, tant pis je vais à la Maxe, finalement il y a pas un si gros écart de prix. J'en profite bien sûr pour prendre mon eurovignette pour aujourd'hui et la semaine prochaine comme ça, c'est fait. A 8h je passe à la régule la frontière du paradis fiscal européen, me voilà au Luxembourg. Il fait affreusement moche aujourd'hui, on se croirait genre dans l'est.
Arrêt obligatoire à Wasserbilig pour prendre les 3 tickets de MAUT, sur 4 machines, il y en a qu'une qui fonctionne à peu près, ça fait pas gagner du temps. Mais vu que je suis pas équipé de l'OBU allemand, j'ai pas le choix. J'ai roulé zen en Allemagne environ 2km, soit la traversée du viaduc de la Moselle. La sortie pour Bitburg et la N51 est fermée, il faut suivre une deviation, super, je fais comment avec la MAUT ? Finalement, je comprends que la déviation pour Cologne fait passer par Mayen, juste avant Koblenz, c'est pas mal comme itinéraire, mais il sont gentils les Allemands, j'ai payé d'avance le trajet Bitburg-Prüm et Blankenheim-Cloppenburg, là, pour bien faire, je devrais payer en plus Treves-Mayen et Mayen-Brül en plus, noooon, Madame Merkel, tu ne t'en sortira pas comme celà, nein nein nein. En plus, il y a nulle part pour prendre la taxe, sauf, à Eifel à 50km de Trèves. Je me fais donc le plus petit possible jusque là, et je paye juste Trier-Ulmen une fois à Eifel histoire de prouver ma bonne foi en cas d'une mauvaise rencontre avec la gestapo locale, et je coupe à travers champs par Nurburg pour rejoindre Blankenheim, c'est bon vous avez suivi ? Et oui, ça sert des fois d'avoir la carte sous la main. J'ai bien paumé 30 ou 40 minutes vu que la route est pas la plus roulante de la terre, mais ça a couté que 9€ de plus en MAUT. Une fois sur le bon axe, je suis trop content, il y a eu un carton sur la 61 et ça bouchonne grave, rebelote sur le contournement de Cologne, putain, mon capital temps fond comme mon compte en banque en fin de mois.
Après avoir échoué en catastrophe sur un parking bondé juste avant Hamm, j'en profite pour faire le point avec les heures, il me reste 171KM pour aller à Cloppenburg. D'ici, en principe le samedi ça roule au taquet, de toutes façons, j'ai payé je vais au bout, ça va depasser un peu les 90h, pas grave. Effectivement j'ai pu tenir le 90 pratiquement de partout mis à part deux ou trois grumeaux, et le temps de me garer je finis avec 90h23, pile poil ! Bien garé, mais le reseau 3G ici est de pire en pire, même Aly Sanou au Mali il a grave du meilleur reseau qu'ici ! J'en ai marre, moi aussi je veux du bon reseau ! 16h, c'est la fin de la semaine, je vais me couler un bain.
J'essaie de faire le moins de bruit possible en me levant ce matin pour pas reveiller la baraque, le week-end a été court, il est déjà 2h30 ce lundi. Mais en fait, que je suis con, ça sert à rien que je me fasse discret puisque je suis déjà au boulot ! Alors je pète bruyament, la journée est officiellement commencée. Première opération après le petit déjeuner : l'administration, payer le parking et prendre le ticket de MAUT, une véritable épreuve ce matin, car la souris deconne, alors pour taper le bon caractère, il faut cliquer sur la touche voisine à gauche, comme si pour écrire le mot LUNDI, vous soyez obligé de taper KYBSU. On est d'accords, faut être en forme. A 3h15, je sors du parking, à 3h17 je suis à 90 sur l'A1. Et je bougerai pas du 90. En fait, pour être demain à 14h à Kallby, si j'avais voulu je pouvais partir à 8h ce matin, mais je goutte vraiment assez peu au trafic diurne de l'A1, rien de tel pour m'exasperer donc, si je peux éviter, j'évite. J'ai juste pas compris, je me suis fait flashé au niveau de Bremen, pourtant, il y avait pas de limitation particulière, à moins que je ne l'ai point vue, de plus ce matin, il vaporise, il pleuvasse quoi. Comme prévu, je passe Hamburg avec les deux doigts dans chaque narine, du velour ! Les premieres lueurs de jour blafard apparaissent du côté de Lubeck, je me pose enfin au port à Puttgarden sans jamais avoir moli, YA.
Hier, n'ayant que ça à faire j'avais pré rempli ma fiche d'embarquement, et quand je suis rentré au bureau, frau Eva a bien remarqué ma feuille dans ma petite main, et m'a fait signe KOM HIER.... Yawohl j'arrive, et du coup j'ai gratté la place à 2 hollandais, c'est rare ! Danke Eva <3 !! 20 minutes plus tard, je suis planqué dans la cale de ferry, et je bouge pas je suis tellement bien dans mes puces. Côté DK, il y a contrôle à l'entrée, enfin contrôle, bizarre quand même, les flics en faction sont d'origine musulmane, pourquoi ? bizarre ? Sans doute que ça doit faire gagner du temps pour refouler les migrants. Bref, un salut cordial en passant et go ! Comme je suis pas tellement en retard, je me suis payé le luxe de faire taire ma curiosité, juste avant Copenhague, il y a un TRANSPORT CENTRE, j'ai voulu jeté un oeil, j'ai bien fait d'y aller, y a rien à voir, une pauvre douche, un burger king et une statoil, vla la gueule du week-end... Donc, je traine pas et je file sur Helsingor, il y a du soleil ce matin. Pour la première fois, sur la Scandline on me demande le passeport, et je dois signer une decharge comme quoi je certifie ne pas avoir de clandestin à bord.
Sur le bateau, on était 5 camions, 3 de l'est, 1 suédois et moi, comme par hasard, c'est moi que le douanier fait garer de côté une fois arrivé en Suède, passeport kontrol. Ils doivent pas aimer la barbe, ou alors, je suis déjà trop bronzé pour la saison, c'est flatteur. Il me reste ensuite plus qu'à terminer mes heures en direction de Jonkonping sur l'E4. Il fait un peu tous les types de temps cet aprème, et comme à chaque fois, j'en prends plein les yeux avec le matos ici, c'est comme Le Castellet, mais avec des gros camions LOL, j'en ai vu aucun ou il y avait écrit dessus SPIRIT OF CAVAILLON ! Allez, je rigole, on se detend ! C'est à Klevhulst que je me pose, au rasta, je fonce à douche avant la cohue, il est 15h, et je walide une 11 ! TROP FACILE !
En me couchant hier soir, j'ai fait comme d'habitude, couper le webasto avant de m'endormir, mais dans la nuit j'ai été reveillé par le froid, il fait encore -3 quand je sors du plumard à 7h30. Le suédois est matinal, il y a presque plus personne sur le parking, TANT MIEUX ! C'est d'un pas décidé que je vais au RASTA afin de verifier s'ils ont laissé un peu de bacon. C'est rare ici, mais à la caisse la miss ne parle QUE suédois, je veux payer un breakfast et une douche, mais elle veut pas que je paye la douche, et je comprends rien. En fait j'ai pas de Couronnes Suédoises, donc je regroupe mes achats par carte bancaire, au bout d'un moment arrive une nana qui elle parle anglais, et je comprends que la douche est occupée, mais moi j'avais pas l'intention de prendre mon petit dej sous la douche de toutes façons ! On a rigolé, c'est déjà ça. Après, je me suis occupé de gravir une montagne de bacon, d'oeuf, de patates et de saucisses. J'ai pris 18kg, mais j'avais plus froid, ni faim d'ailleurs.
Etant donné que j'ai RDV à 14h à Kallby, je pourrais aussi bien partir à 11h30 d'ici, mais bon, je me dis que si je peux vider avant, ça serait pas plus mal, j'ai tenté le coup pour 11h, j'ai mis en route le 500 à 8h30, il faisait un soleil vraiment magnifique. Mis à part un mini ralentissement juste avant Jonkonping à cause de travaux, ça roule nickel chrome, c'est le printemps, les lacs degelent et la neige fond. Juste avant Falkoping, il y a grave du camping car de garé, un bus aussi, et au bord du lac il y a des milliers de becasses, ou d'oies, ou je sais pas quoi, mais c'est balaise et ça ferait la fortune de KFC, en tous cas, ça doit être connu et beau à voir vu le monde sur place. Comme prévu, j'arrive à 11h chez le client et MIRACLE, j'ai un quai direct. Les travaux sont finis, pour la première fois je vide au nouveau batiment, il y a un système avec un feu qui se met au rouge juste avant que la semi butte contre le quai, c'est vachement bien ! 45 minutes plus tard, il reste environ 0 croissant dans ma semi, on se croirait au centre routier de Narbonne après 9h du matin, je peux mettre le Thermo King en position OFF.
Pour recharger, j'ai un complet à aller charger à Hillerstrup, c'est à peine croyable mais j'ai déjà fait cette ramasse. Je casse la croute vite fait, et je prends plein sud par la même route qu'à la montée, du moins jusqu'à Mujslo, après je bifurque par la cambrousse, quoique par ici, c'est toujours un peu la cambrousse. Comme la dernière fois, c'est bien la misère pour charger les palettes, elles font syle 2m45 de large par 2m de haut, c'est pas hyper lourd, mais à charger au transpal à main, c'est vite enervant parce que ça rentre pas du premier coup vu qu'il faut y aller au jugé, un peu comme quand... enfin, bref, je vous fait pas de dessin, quand ça rentre pas, ça rentre pas. Je repars la semi est pleine pour le departement 76 chez nous en France, mais je ramène tout ça chez GN à Halmstad, on me vide tout et je recharge un complet pour Macon à vider le 30, j'ai le temps ! Sauf que je dois livrer tout ça à Khelen au Luxembourg jeudi matin. Il me reste 2h30 à rouler ce soir, je rentre par le Danemark et j'attrape le Scandline de 20h50, il y a pas mal de monde, ensuite c'est grattage de tête pour savoir ou se poser, il y a pas des milliards de parking entre Copenhague et Rodby, mais il y en a quand même un au niveau de Haslev ou je me pose avec 8h48 de guidon, ça ira bien pour un mardi.
A 7h30, le soleil Haslev sur le parking, il est temps que je quitte Haslev donc. J'aurai aussi pu dire qu'Haslev tous pour Danette aussi, mais au bout d'un moment ça plus rire. Je fais le mec detendu comme ça, mais je sais qu'il ne me reste plus qu'un petit 100km à rouler au Danemark jusqu'au Ferry, en ligne de mire aujourd'hui, je vais avoir l'immense plaisir de traverser la RFA. Un peu plus d'une heure plus tard, je suis au bout du bout de la Scandinavie, c'est tellement au sud qu'on entend presque les cigales chanter, mais ce qui m'a le plus pris à la gorge arrivé à la Scandline c'est la forte odeur de poisson sur le parking, il y a du y avoir un convoi de marayeurs de Girteka juste avant. J'ai 30 minutes devant moi pour prendre le ticket et la taxe MAUT, je me suis décidé, je passe par Aachen pour sortir au plus vite de l'Allemagne.
Il est trés precisement 10h10 quand je sors côté germanique, comme d'hab ça pinaille, et pour economiser des minutes, je me gare dès que je peux et j'attends que les douaniers aient fait acte de presence et que tout le convoi soit loin. Ensuite seulement je demarre, et je suis du coup tout seul, oui, d'ici une fois ceux sortis du bateau passés, il y a mathematiquement plus aucun trafic. Je rejoins l'A1 20km plus loin quasi à la régule. Les previsions Google Map sont pour le moment bonnes jusqu'à bien après Hambourg, ce qui n'est pas fait pour me deplaire. Comme disait toujoursma mémé, il faut battre le fer quand il est chaud, et mon pépé Fournet, serrurier et ferronier d'art au 1 Rue du Théatre à Valence (Drôme) ne l'a jamais dementi. Tant et si bien que j'ai debarqué à la sortie 66 Holdorf, soit bien après Bremen en 4h et environ 0 minute. Pour gagner du temps et m'éviter la panne sêche, je mets un peu de gasoil, je me gare et je fais le point. Il est déjà 15h. Donc, pour aller vite, il vaudrait mieux que je squatte 3h ici, laisser passer le coup de buhr dans la ruhr et partir après. Je vais donc me nettoyer sous la douche de l'autohof pour faire passer le temps.
A 18h, comme prévu je decolle, il reste bien encore quelques residus de bouchons d'ici de là, mais le temps que je me radine sur Gladbeck, ça sera terminé, même en 2016, l'allemand reste allemand, à 5h il commence à squatter les autoroutes, mais à 18h il est déjà bien en train de mater Derrick à la télé. Et du coup, j'ai eu une pensée pour ce vieux renard de la ruhr, Juju42, j'ai tout passé au taquet, legumier inside, si un jour Juju vous dit que la Ruhr c'est la merde, ne le croyez pas, c'est du mytho, j'ai même passé les 4 feux de Gladbeck sans m'arrêter et ils étaient verts en plus ! Je pousse un OUF de soulagement après Aachen, dans l'autre sens par contre c'est la cata, la Police Belge fait des contrôles serieux et ça peut se comprendre, bien que je doute de l'efficacité de la chose. Je fais tirer au plus loin, et ça me fait atterrir sur un pauvre parking juste avant St Vith, avec un nom bien pompeux, tout ça pour être le long de l'autoroute... Enfin, on s'en fout, y a plus grave dans la vie.
Il me faut un peu de courage pour demarrer ce matin, il est tôt, 8h déjà ! Mais à la vue de la météo, on se demande si on est pas au milieu de la nuit, il fait bien mocheet humide, pour un peu, on se croirait dans les Ardennes Belges. 2,6km après mon départ, je bifurque sur la N62 à St Vith, n'imaginez pas une large nationale, non, c'est une route bien merdique, mais tellement buccolique, en vrai du jour ou j'ai découvert cette "bretelle" qui évite soit Liège, soit Bitburg, j'ai toujours aimé, quand on arrive au Luxembourg, le changement est flagrant et la route devient plus large et ça roule. Fait nouveau sur la N7 au Luxembourg, il y a des radars de partout, et je crois bien que je me suis fait flasher, mais les autres aussi derrière, pourtant j'étais à 80. A moins que ce soit 70 sur la natio au Lux ? Bref, j'arrive légerement en avance par rapport à mes previsions à Khelen. Pendant qu'un jeune vide la semi pour qu'il s'occupe un peu, j'écoute Moktar se lamenter sur la penurie de boulot.
Une fois vide, j'ai de quoi bosser un peu pour me rapprocher de mon domicile conjugal favori, j'ai un chargement à Nancy, mais prévu à 13h, ce qui me laisse un creneau pour stopper à La Maxe prendre un café avec Fred, dit "Swedish Warrior", ce qui signifie en Mosellan, j'ai une bonne régule avec mon Premium. Un café plus loin donc, je file sur la magnifique ville de Nancy, charger au service municipaux qui abritent les decors de l'opéra de Lorraine, j'ai là, un complet à charger au hayon, mais il y a de la main d'oeuvre et ça se fait dans la bonne humeur, un chargement comme on en ferait bien tous les jours. En passant dans le quartier, c'était la première fois que je venais dans le coin depuis mon service militaire, et l'unique fois ou ça m'est arrivé j'avais perdu tout mon argent de poche en faisant du stop pour rentrer à Toul, je m'étais endormi et j'avais loupé la gare, et vu que j'avais fait le mur, je pouvais pas me permettre de pas être au rapport du matin, ça m'avait couté 100 balles à l'époque, 15€, une fortune sachant qu'on gagnait 45€/mois ! Du j'ai jamais eu envie de refoutre un pied dans le quartier...
Sachant que je suis chargé pour Vendargues, j'ai plus qu'une chose à faire, me caler sur l'autoroute plein sudiste warrior et foncer tête baissée avec environ 2344kg dans la semi, autant dire que ça pinaille pas. Autant en Suède, il y a environ 0 camion qui m'ont fait coucou à la croisette, autant sur l'axe A31/A6, ça n'a pas arrété, c'est bon d'être une star nationale LOL ! Pause casse croute après Macon, il me reste 2h30 à rouler, et vu que je passe Lyon à 20h30, c'est du velour et je me radine au calme juste après Montélimar Nord avec 9h52 au compteur, impeccable.
Y a pas moyen de trainer au plumard, nononononon !!! C'est vendredi et le vendredi, faut pas deconner avec ça, alors quand je demarre ce matin avec 9h03 de coupure, il est déjà 7h30 et ça roule déjà pas mal, y a les départs pour Pâques, et à la radio, j'apprends le terrible accident de cette nuit, un enième sur la RCEA, 12 pauvres travailleurs Portugais qui partaient rejoindre leurs familles pour Pâques, affreux, terrible injuste, mais le pire c'est le commentaire completement con du préfet du 03... Il faut respecter les vitesses, et dormir, par contre pas un mot pour les familles, et même pas une remise en question de la mise en 4 voies de la RCEA, bref, un prefet, nul, pitoyable, meprisable. Pourquoi on donne la parole à des trous du culs pareil ?? Pourquoi des gens sont obligés de bosser à l'autre bout de l'europe pour vivre correctement en Europe...
A 8h le client m'appelle, on se met d'accord pour 10h, à Vendargues, il y a des bouchons, des travaux, de partout c'est pareil autour de Montpellier, faut avoir le moral pour circuler dans le coin. L'accès est un peu mal foutu en semi, pour ceux qui connaissent, c'est derrière Nagel Frucht (nom typiquement languedocien), le concept est vraiment pas mal, on stocke dans des container declassés, un coup de peinture, c'est bien moderne, et ça doit rapporter gros au proprio, tant mieux. Comme prévu l'équipe arrive à 10h, en 1h c'est vidé, impec, efficaces les intermittants du spectacle.
De là, je remonte tout shuss, pour la 11e vidange depuis la naissance de mon tracteur, qui vient de fêter son 660.000e km. Je debarque pilepoil pour 14h comme prévu. Le temps de raconter mes meilleurs blagues au bureau, ça se fait gentiement, je surveille le diagnostique au PC, embrayrage 98% mes freins sont à 62%, c'est pas beau ça !? Et juste avec le VEB !!! A 15h30 c'est bouclé, mon chef me souhaite bon week-end, alors, je fonce à St Peray, je me mets en tenue direct, je lui tire un coup sec et viril sur la ficelle, ma tondeuse demarre au quart de tour ! LE PIED !!! Quoi qu'il en soit je vous souhaite à tous un bon week-end de Pâques, je vous fait des bises à tous, bonne chasse aux eux, et une pensée particulière à toutes les victimes de barbarie partout dans le monde, et la liste s'allonge chaque jour c'est deseperant.
Parce qu'il faut bien retourner au travail un jour, je suis parti ce marundi à 8h, je me fais vieux, j'ai pas oublié de modifier l'heure, et j'ai bien préparé mes affaires sans rien oublier, c'est incroyable ! Faut dire qu'avec 3 jours de repos, j'ai eu le temps d'y penser. En partant à 8h pétantes, j'évite le gros bordel dans mon village, mais c'est miséré pour arriver à Valence sud, ensuite, c'est nickel pour arriver à l'heure à Eurre, juste avant Crest. Je charge plein de matos d'illumination, il y a des bras ce matin, et ça pinaille pas. Une fois chargé, l'équipe se prépare, et monte à Paris en TGV, moi par contre, c'est par la route que je monte. Je fais un stop au 45e parralèle pour mettre un peu d'ADBLUE, mais ça m'a pris 20 minutes le temps de trouver le chauffeur de Doumen qui trouvait tout à fait normal de faire sa coupure sur la piste ADBLUE. Bref, on est en 2016. Je passe Lyon nickel par le periph et je complète mon plein à Tournus. Mes 4h30 m'emmenent à Genetoy, je commençais à avoir la dalle !
Je passe le plus clair de mon temps cet après-midi à calculer mon coup pour la livraison, je dois être à 20h pile à La Defense, le GPS lui me dit que j'y serais à 18h et des boulettes, mais voilà, niveau place PL, la défense, c'est pas le bled ou tu es forcement le bienvenu avec un FH500 attelé à un frigo, ni a tout autre type de véhicule d'ailleurs. A force de calculer, je me dis que je devrais stopper une heure encore, et quand même ça serait bien pas de chance que de paumer une heure en fin d'heure de pointe. Je passe Auxerre, et je refais une pause tout en surveillant Google Map.
L'A6 est quasi bloquée d'Evry jusqu'au periph, je choisis l'option N104/N118, bonne pioche ça roule nickel chrome, sauf arrivé à Velizy, ou je perds 1h dans un mega bouchon jusqu'à St Cloud, du coup, je suis à la bourre, disons que j'ai plus de marge du tout. J'essaie de pas me stresser malgré tout et surtout de surveiller le trafic avec tous les fous du quartier, d'autant qu'il pleuvasse. A ma première approche, c'est pas bon, je prends un itinéraire qui m'indique interdit aux 19T et 4m, je refais un tour de paté de maison, il fallait en fait prendre l'ancien itinéraire de l'époque ou le tunnel était fermé, et par un miracle incroyable j'arrive sur le lieu du RDV avec 10 minutes de retard, y a pas de mal mais je suis tendu comme un string. Toute l'équipe de manut est sur le pied de guerre, je peux enfin descendre de mon taxi et souffler, garé en double file, mais c'est prévu, y a pas d'autre solution. En un peu plus d'une heure c'est vidé, garé au pied des tours de verre, ça file le tournis, et c'est vraiment moche ! Alors dès que je suis vide, je fonce à la cambrousse, plus precisement à Bonneuil sur Marne, j'avais déjà 9h01 en repartant de La Defense, je prends l'option A86, ça me fait passer le long du SDF, c'est tout illuminé vu qu'il y a match ce soir, le temps de trouver une place pas trop loin de mon client pour demain, je me pose vers le centre de tri postal, y a de l'animation et j'ai 9h59, bien naze, mais content quand même, tout s'est passé finalement pas trop mal.
C'est pas la peine que je me mette la rate au court bouillon ce matin, je ne charge qu'à 9h à 500m de là ou j'ai passé une nuit bercé par le discret passage des navettes de nuit de la poste. La plupart de ceux qui viennent charger ici ont du prendre des cours de conduite rationnelle et économique aux Emirats, ou à Dubaï, enfin, dans un pays de l'OPEP, c'est sûr ! Ce matin, il pleut et le coin est encore plus moche de jour. Je me presente donc à 8h50 au guichet de Geodis pour charger de la presse, je sens bien que je vais pas rigoler ce matin. "Quai11fautcollerlafeuilleauculdelaremorque", bien, donc je me pose quai 11 et je colle bien ma petite feuille de reference au cul de la semi, départ prévu 10h30. Ce qui me laise largement le temps de glander, faire des papiers, ranger, bref attendre. Au fur et à mesure de la matinée, les camions arrivent d'un peu partout et la semi se rempli tranquillement... Comme prévu, à 10h30 c'est chargé, je vais faire les papiers et hasta luego todos. Surprise en faisant le tour du batiment pour repartir, il y a la rame de wagons qui monte de Perpignan à Rungis qui est à quai, j'en deduis donc, que le train redescend avec de la presse, moi qui pensais bêtement qu'il descendait à vide !!!
Je sors de la capitale les essuis glace sur 0,5 ; mais ça roule quand même relativement bien ce matin sur la N19, si bien que j'arrive en 1h à la station Total après les Eprunes. A propos d'Eprunes, les gendarmes se tenaient armé et contrôlaient serieusement ce matin... Arrivé à la station, muni de mon magnifique sac Intermarché, vert fluo, pour la sécurité, je vais à la caisse demander une douche. La fille m'annonce que c'est pas possible pour cause de nettoyage, elle m'invite à revenir plus tard dans la journée... "Ah mais y en a pour une heure au moins, elles sont grandes les douches ici" Et oui becasse, je m'arrête justement ici parce que la douche est grande, mais de là a mettre 1h pour les nettoyer.... Mine de rien, je vais me rencarder auprès de la femme de ménage, qui me donne la clé de la 2, elle vient juste de finir, pour rire je lui dit qu'à la caisse sa collègue annonce 1h d'attente, "Oh mais elle a pas la lumière à tous les étages !" Bref !
Je me sens nettement mieux en repartant, prêt à affronter le sévère climat et la traversée du morvan suivi de la terrible ascension de Col du Bessay en Chaume que craignent tant les routiers français. Heureusement pour moi ça roule pas trop mal aujourd'hui sur l'A6, je me paye même le luxe d'un arrêt gastro au calme après Avallon. Le soleil fait même son apparition du côté de Pouilly, et il n'y a pas de neige même au somment du col, je peux donc ranger mon jeu de chaînes. En debarquant à 17h sur Lyon, après avoir croisé pour la 2e fois de la semaine Mossieur Helder, je craignais être englué dans les bouchons Lyonnais, mais que dalle, perpih fluide ! Du coup à 18h je me mettais à quai zone de l'Arsenal à venissieux. Il y a juste 2 caristes, demain y a grève ici donc pas d'équipe de nuit. Je dois simplement annoncer la destination des palettes au cariste pour gagner quelques minutes, c'est là que je me rendu compte de l'horrible drame qui se jouait dans mon frigo, Il y avait des palettes de OUIOUI et de SPIDERMAN contre des palettes de Union et d'autres revues avec encore plus de DVD de cochonnes, le dechirement a dû être affreux pour ce pauvre Ouioui ! Quand je repars de là, il est presque 19h et j'ai plus qu'à aller me caler au calme à Bougé Chambalud, demain matin, ça va être matinée navettes de ce que j'ai compris, je mets ma casquette de bettravier, mais aussi je valide largement une 11 ce soir !
A 8h pétante, j'attaque ma journée, qui s'annonce palpitante. J'hérite du plus long voyage que comporte la tournée ici. On me charge un premier tour en produits frais, du nappage, du jus de fruit, bref tout ce qu'il faut pour faire de bonnes glaces. Une heure plus tard, je m'en vais lourdement chargé, et j'ai à peine le temps de faire chauffer la mecanique que je suis déjà arrivé à destination à Agnin. Les quais sont pleins, faut que j'attende, par chance, il y a une machine à café et de la 3G. Je repars de la presque 1h30 plus tard, et je file livrer une cuve de citron chez un artisan glacier à Salaise. Je reviens sur mes pas pour charger à Salaise un complet de sucre et autres arômes de fruits, c'est bien lourd, il peut neiger, mais avec le terrible vent du sud d'aujourd'hui, il y a pas de risques ! Je revide tout à Bougé-Chambalud, et recharge sur place un second tour copié collé. Au final, à 14h30 j'ai terminé, quasi 100km !
Il me faut encore traverser le Rhône, et passer en zone libre en Ardèche, j'ai 10 GRV d'additif à charger à Andance, magnifique village le long du Rhône. Retour au dépôt pour tout poser, et reprendre 12 GRV que m'amène Alexis pour Die. Donc, pas d'affolage aujourd'hui, j'ai grave le temps de laver, et depuis 15 jours c'était pas du luxe, ça coulait bien noir ! Après ça, un coup de gasoil, un coup sous la douche et j'ai plus qu'à rouler tranquillement à travers champs pour rejoindre Die. Il y a trés peu de trafic, j'ai le temps et je peux donc rouler à la cool, ça repose. Une fois posé dans la zone, j'avais le nez dans mon ordinateur à reflechir pour écrire ces lignes, quand on tape à ma porte, une petite dame qui me demande de l'aider à changer sa roue. Elle est garée un peu plus loin, en discutant, elle me dit qu'elle est aide soignante à l'hopital de Die, juste à côté. En dix minutes sa roue était changée, elle m'a tendu 10€ mais bien sûr j'ai refusé, on va quand même pas faire payer les gens qui un jour ou l'autre vont s'occuper de nous !