Carnet de bord de Novembre 2014 | Partager sur Facebook |
Même les chercheurs les plus en pointe on du mal à situer la dernière fois que je suis parti un dimanche soir à 22h. Il faudrait se lancer dans de longues et couteuses recherches sur le net pour avoir la réponse. Le pire c'est que contrairement à la légende populaire, je ne vais pas plein sud vers la Catalogne, mais plein nord ouest vers la Normandie. C'est comme ça, il faut pas prendre de vieilles habitudes. Le plus difficile étant bien sûr de quitter son doux foyer et de fermer la porte, aussitôt derrière le volant, je me demarre, 22h01, et je me dis, que quoi qu'il arrive il faut que tout soit bouclé à 13h01. Première étape ce soir, un passage via Jarcieu afin de prendre une palette pour Aubevoye. Stephane et Franck sont sur le pied de guerre quand j'arrive, du moins, Franck sur le Fenwick et Stephane sur FDR au bureau.
Le temps de boire le café et faire les pleins, il est déjà minuit. Et j'ai rien foutu. Pour me motiver j'enfile "Daydream Nation". Cette nuit il y a un peu plus de monde qu'on dimanche soir classique dans la mesure ou il me semble que les messagers qui ont pas fait leurs navettes vendredi soir la font ce soir. En tous cas, passé St Etienne, il y a plus personne, je guettais si des fois j'apercevais Juju42, mais non, point vu. La pluie quand à elle fait son apparition PILE au passage du 42 et du 03 à St Germain Lespinasse comme tout le monde le sait. Il y a ici un micro climat et ce sont des gouttes grosses comme un pamplemousse qui tombent du ciel, la route devient vite grasse ce qui tombe assez mal car j'ai le poids sur l'arrière de la semi. Alors je traverse Varennes en patinant, mais je me fais plus discret à Saint Pourçain. Une fois sur l'A71, je peux me detendre un peu en écoutant un très interessant dossier sur la dance contemporaine sur France Culture, la conclusion est que pour que le spectacle soit réussi, il faut qu'il y ait un maximum de gens à qui ça n'a pas plu. Et oui, c'est ça quand on est intello ! J'ai le taf arrivé un peu avant Bourges, j'ai bien roulé comme un bon batard, je peux dormir 1h.
Finalement j'ai dormi 1h30. So what ?? Il en faut de l'energie pour affronter les routes du 28. Première destination : Auneau, j'ai fait le fou, j'ai coupé à travers champs, pas envie de me cogner le grand tour. Je prends donc la route des betteraviers, y a qu'à suivre les traces. J'ai quand même attendu 20 minutes pour pouvoir entrer et poser 1 pauvre palette. Seconde étape pour ce lundi : Epernon. Sur la carte, c'est tout droit, au GPS c'est 19km. Mais en grand malade mental que doit être le prefet du coin, ça fait 41km, le double ! Il faut quasi remonter à Rambouillet, j'ai que ça à foutre ! Heureusement ça va assez vite pour vider. J'ai encore Dreux à livrer, le plus gros lot 29 palettes. Là encore deviations PL par ce et par là, du grand n'importe quoi dans le coin, pourtant c'est pas la place qui manque pour faire des routes.... Je me radine finalement à 11h et des boulettes à Dreux, les mecs partent manger, je peux juste me mettre à quai et attendre des jours meilleurs. Je fais le point sur mes heures, déjà 9h10, et merde. Quand les gars reviennent, il se mettent à deux sur la semi, en 15 minutes c'est bouclé, ouf. Sur google map j'avais repéré une ZI pas loin pour roupiller, bien vu, le batiment est toujours pas vendu, vive la crise. J'ai niqué l'amplitude de 15 minutes, mais je m'en fous, je vais pas choper une maladie mentale pour des technocrates plus fous que moi !
Me voici donc posé, tranquille dans les rafales de vent, il drache à mort, et je vais me faire un plaisir ce midi, une platrée de Ravioles. Ils sont pas toujours au top les dromois, mais pour les ravioles, ils touchent leur bille !
Il est 5h, Dreux se reveille, et de mon côté je decolle. Il ne pleut plus c'est déjà ça de gagné. Peut être que je suis parti un poil trop tôt pour être à 8h au port de Le Havre, mais bon, on sait jamais et au moins je suis à peu près peinard a cette heure-là. Je suis juste reveillé par JM27 juste après Evreux qui m'appelle sur la citizen band, ce qui me surprend car on se sent de plus en plus seul la dessus. Du coup on reste parqués sans géner personne sur le 19, et comme nous sommes des gens civilisés on va se jeter un café juste après Rouen. On se sépare finalement un peu après Tancarville, car JM est attendu chez Calberson. Personnelement, personne ne m'attend, mis à part Cyril. Dès que le stockeur ouvre le portail, on se met à quai côte à côte pour transvaser son voyage dans ma semi en même temps qu'on recharge la sienne, en 3/4h c'est torché ! On est efficaces ou pas ! De là, je file au centre d'essais à Aubevoye, tranquille, il y presque personne sur la route.
En repartant du centre d'essais, j'hésite à couper la route à une citerne qui vient de la droite. Je suis fair play, j'attends. Mais quel con je suis ! Je suis tombé sur un ayatollah du code de la route, le mec qui roule systématiquement au minimum 10 en dessous de ce qu'il faudrait, j'ai frolé l'arrêt cardiaque. Je l'ai suivi comme ça jusqu'à ce qu'on chope la route de Gisors, soit 40 minutes pour faire 25km. Bon, je sais j'ai le pied lourd, mais là.... Après, ça allait nettement mieux, je me sentais un peu comme lorsqu'on est constipé, qu'on aimerait que ça sorte, et puis qu'au final, ça finit par sortir et on est "soulagé d'un boulet". Par contre ne connaissant absolument pas le coin, c'est assez mal indiqué pour rejoindre Beauvais, et je me suis tapé une route avec quelques ponts rock'n roll, ça passe, mais juste juste à 4m. Quelle horreur ça doit être de faire la route en porte voiture quand j'y pense ! Malgré tout ça, je tiens quand même un bonne moyenne, et je debarque à Roye avec 4h15 de guidon. C'est bien non ? Mais voilà la douche est en panne à Roye, les ouvriers s'activent pour reparer ; la chaudière, les tuyaux, tout est deposé dans le chemin, il va falloir plutôt couper 45H que 45min si je veux me laver.
46 minutes plus tard, je redemarre, et au moment de passer la guitoune du péage, un gendarme me fait signe de stopper mon attelage le long du trottoir, en me faisant remarquer que je n'avais pas la ceinture. Contrôle des documents, et de la carte, le type file au bureau au chaud pour lire la carte. Je le suis de loin, et j'attends dans la salle des condamnés. 20 bonnes minutes plus tard, Calot Boy 80 revient en me disant que la carte est nickel, par contre la ceinture... Il est obligé de verbaliser. Bien sûr mon canari bleu, vas y fais ton job. J'ose rien lui dire, ça doit pas être simple comme travail quand même, j'imagine le type qui rentre chez lui à la maison le soir, dans un lottissement sinsitre au milieu d'un champ de betteraves, sa femme qui voit rentrer son héros en uniforme ! "alors mon chou, pas trop dure ta journée..." "Ah m'en parle pas, j'ai encore été obligé de verbaliser un routier qui avait pas la ceinture !!" Ah la la mon bichon, ils se rendent pas compte que vous êtes là pour leur securité..."
Bon pour faire court, je me suis pas lavé à Roye, mais je me suis fait enculer et profond. J'ai même pas encore osé le dire à la mienne de femme ! Elle m'aurait dit un truc du genre, putain, mais y en a plein le cul de ton boulot de merde ! T'es jamais là, et on doit raquer pour des conneries !!! Comme si qu'on avait pas assez de merdes à payer, ect ect ect. Donc j'ai rien dit, elle recevra le truc à la maison, et moi je dirais... ah bon ? Je suis pas au courant ! LOL
Alors j'ai remis les gaz, j'ai pas remis la ceinture, et je me suis calé à 90 en ADR, tranquille jusqu'à Valenciennes au centre routier, parce que bordel, je veux me doucher. Un café au comptoir, un jeton, et.... la douche est froide. Le timing a demarré, mon jeton est dans la boite, je fais quoi, vite une decision. J'ai mis mon gros orteil sous la flotte il est devenu bleu. Bon, j'abandone, je me rabhille à l'arrache par respect pour les gens autour et je vais negocier un autre jeton à la meuf qui vient quand même verifier si je mentais pas. Pas pour se jeter nue sous la douche avec moi, tu parles ! Un mec qui roule sans ceinture en plus, nanméo ! Au final, j'ai changé de cabine de douche OUF. De la j'ai repris la magnifique A2 direction la Belle Belgique et ses bouchons du soir sur Mons. Une fois sorti de là j'avais plus que 4 minutes de marge pour arriver aux 10h de guidon, alors hardi petit !! Heureusement que Wim connait un peu le coin, ça m'a fait gagner sans doute une ou deux minutes. Et comme prévu, j'ai dormi le long de la rue ou passent au Mach2 tous les Liégeois des quartiers sur un bout de rail abandonné, ça me tiendra compagnie cette nuit.
Il fait frisquet ce matin à Liège. En garçon prevoyant, je vais squatter le portail 20 minutes avant l'ouverture, et j'ai bien fait ! A peine collé contre le portail, il y a derrière moi, un container, une citerne, un camion remorque ! Et oui, les gars, chuis le premier. A 7h pile, le portail s'ouvre et je rentre dans un bureau surchauffé ou ça pue la clope. Tout le monde fume dans ce bureau, incroyable, je savais pas qu'on avait le droit de fumer dans les bureaux en Belgique, le tout au milieu d'un site chimique... Au pire, je m'en fous, mais j'ai de plus en plus de mal à supporter l'odeur du tabac. Avant de vider, les gars verifient la température de mon frigo, et ils posent les palettes dehors. C'est vrai que ça va beaucoup plus vite, mais moi, ça me fait bien rigoler. En 20 minutes je suis vite, et j'ai plus qu'à rejoindre le centre de Liège pour aller choper l'autoroute de Luxembourg...
Je fais le malin, parce que je connais un peu le coin vu que c'est la deviation ADR. J'avais jamais encore testé l'itinéraire aux heures de pointe, c'est fait. A un moment donné, mon regard a été attiré par un petit couple de jeune au 1er étage d'un immeuble, chauds comme des braises. Le feu rouge est assez long, mais pas assez pour avoir la suite des évenements, c'est bien le genre de spectacle que même avec une Audi Full Option, tu peux pas voir !!! 5 minutes plus tard, je suis sur l'autoroute qui monte qui monte qui monte. La haut à Baraque Fraiture c'est presque l'hiver, il fait un petit 5° et j'ai envie de frites et de mayonnaise, mais voilà, à 8h30 du matin, ce n'est pas correct. Je me magne parce que je sais que Sweden charge chez le même client ou je vais à Bascharage, mais le pauvre charge pas complet, le chef lui a reservé des ramasses à suivre, faut bien qu'il bosse un peu le chauve. Je loupe donc mon Antnyny d'un bon 3/4h, et je suis obligé de payer mon café moi-même.
Mon chargement composé de 33 belles palettes de boites en plastiques est vite chargé. Je peux donc tranquillement aller acheter du café Segafredo en grain à 5€99 et des clopes pour tout le quartier, puis rejoindre la magnifique région Lorraine, et decouvrir avec stupeur et effroi que l'antique batiment de douane est reduit à un tas de gravats. A quelques metres de là, Transalliance a monté un batiment logistique grand comme 4 fois St Peray, 15 fois Jarcieu, 0,2 fois Bordeaux, bref, une horreur logistique de plus, dont on peut être sûr et certain qu'elle ne disposera d'aucune place de parking. Je suis mauvaise langue ? Je finis par me poser à au péage de Toul, je me sens en zone libre et je peux manger en écoutant la radio ou sont diffusés aujourd'hui plein d'histoires sur Berlin vu que ça fait 25 ans que le mur est tombé. Le reste de l'après-midi est plus que tranquille Emile, les kilomètres defilent zenement, et calfeutré au fond de mon siège je vois les pauvres vahes pateauger dans la boue à la suite des innondations de la veille, impressionant par endroits. Une pause habituelle à Macon, et je finis mes heures rik et rak à Chassieu dans une super rue calme loin de l'A46, mais je vous dis pas ou, vous seriez capable d'y venir un soir aussi et les places y sont rares !
Le reveil finit par me sortir du lit, à 6h30. Dehors il caille à en juger par le leger toussotement du demarreur, oh oh.... 3° on a plsu l'habitude ! Moi qui d'habitude sors à poil pour pisser au reveil, là, j'ai été obliger de mettre mon kangourou. Je deboule à 7h sur l'A46, voie de gauche directe à la régule. Dans l'autre sens c'est déjà un grand parking, mais vers le sud tutti va bene mis à part un peu de brouillard facile le long du Rhône je debarque à 7h57 à Jarcieu. Hubert est là, et j'arrive à monayer son aide pour vider avec moi en lui promettant un café à la machine. Vu comme il est bon le café à la machine ici, il se laisse faire le bougre ! Je suis donc assez vite dechargé, ça nous a fait 16 palettes chacun, et c'est Afrikan Phil qui va vider la 33e. Un bonheur n'arrivant jamais seul, j'ai déjà le fax de mon rechargement, un truc impeccable qui me tombe dessus, un petit complet à Beauvoir en Royans, je voyais ça vers les Grands Goulets, mais non, c'est juste à côté de St Marcellin. Etant donné qu'il fait beau, que j'ai le temps, que le camion est sale et que je suis motivé, je vais laver tranquillement car il faut un camion propre pour faire la route qui rejoint St Marcellin. Je sais jamais trop par ou passer, ce matin, j'ai pris l'option Hauterives Roybon. A vide ça va, et en plus j'adore passer par là, quand on traverse la forêt de Chambaran on se croirait en Suède.
A midi pile, la semi est chargée. Avec 3540kg, le FH va pas forcer pour rejoindre la bonne ville de Melun dans le 77. Pour le moment, je me retrouve sur la vieille n532 qui me rappele mon jeune temps, cette route, pas très sexy c'est vraiment mes premiers tours de roue. Je me revois dans mon S170, à ce moment là, il n'y avait pas l'autoroute, et la nationale était truffée de restos et de bars. Je revoyais les Orard, les Coing, Bouchet, La Grenobloise, je me sentais tout petit petit. La première fois que j'ai vu le village de Cognin Les Gorges, je me sentais déjà loin de la maison... Du coup, j'ai mangé ma gamelle à L'Albenc en ecoutant les revelations du Lux Leaks ou même de grosses entreprises françaises (Axa, Credit Agricole....) se sont expatriées pour pas payer d'impôts en France. Bref, pendant ce temps, toi, moi, et les autres tocards on paye et on se tait, mais on peut se regarder dans la glace ! Mort aux cons ! Bien sûr tout ça ne m'a pas empéché de prendre mon café tranquille à Mâcon, et j'ai zappé Lagaffe et son MAN !!! J'ai quand même le droit de faire la sieste en roulant non ?
De là, il ne me reste plus qu'à finir mes heure et me rapprocher le plus possible de mon client. RAS sur l'A6 ou je croise un bon paquet de Yellow Power. Le plus compliqué reste seulement l'accès à cette usine, dans le centre de Melun à La Rochette exactement, c'est l'angoisse pour traverser la gare routière, qui est déjà envahie d'un paquet de zonards, je serais pas tranquille par ici moi le campagnard. Je me pose le long de la Seine, au calme !
Ah la la, mais c'est horrible, il pleut ce matin sur Melun. Comment je vais faire, j'ai lavé hier, quelle horreur !!! Bon allez tant pis, à 8h je demarre pour aller tenter de vider un peu plus tôt que prévu, c'est pas que je sois spécialement pressé, mais j'ai RDV à 10h ici, et un rechargement IMPERATIF avant 12h à La Queue en Brie. 5 minutes plus tard, le chef de quai m'indique que j'ai RDV à 10h, et que s'ils ont le temps, ils me prendront avant. Mais il en faut plus pour m'enerver, alors je m'attrape un café et je vais rester au chaud dans ma camionette. Une fois les deux seuls camions dans la cour partis, le chef vient me deranger dans la lecture du forum FDR et je peux me mettre à quai, à même pas 9h je suis vide, papiers signés.
Plutôt que de partir ventre à terre, j'attends un peu pour suivre la tendance des couleurs du trafic sur Google Map. J'ai juste un peu galéré pour sortir de Melun centrum, après ça a été nickel mis à part la flotte. J'arrive à 10h à l'usine à la Queue en Brie, il y qu'un quai en biais qui est déjà occupé par un camion. Dehors, un breton attends aussi pour charger, quand c'est son tour je le guide pour se mettre à quai, parce que c'est merdique, on se croirait à Paterna, Madrid ou n'importe quel accès débile espagnol, sauf que la on est dans l'Extrème Brie. A charge de revanche m'avait dit le breton, et effectivement quand ça a été mon tour, il est venu aussi me donner la main, ça fait d'autant plaisir parce que ce genre de comportement est rare en 2014.
A midi pile je me sauve, en même temps que les employés qui sont en week-end dès que le camion passe le portail, vaut mieux pas tenter de venir ici à 13h un vendredi ! L'avantage, c'est que d'ici on est vite sorti de la rp, je traine pas. En même temps j'apprends que je fais le pont, le voyage n'est à vider que mercredi à Montélimar... Youhou ! Je prends un peu la natio à Sens jusqu'à Auxerre (on perd 14 minutes au GPS) soit 28 minutes par tour, 56 minutes pour ceux qui font 2 tours et 1h52 pour les fous qui font 3 tours, soit largement de quoi ramasser une prune le jour ou on depasse la quatorzaine. Vu le boulot ces derniers temps, y a de la marge pour les 90h. Je me pose dans la descente du Bessay pour manger, je crève la dalle, il y a que moi et les schmits sur le parking, à priori on devrait pas me piquer de gasoil. Reste ensuite l'épineux problème de la traversée de Lugdunum, je branche donc mon téléphone sur Google Map, et minutes après minutes je vois de plus en plus de zones en rouge, mais il reste encore quelques zones praticables. Tel un joueur moyen de jeu vidéo, j'évite les pièges et je passe quasi à la régule via le B.U.S, une croisette avec Ludo42 suivi de près par Samir94 ! 75 minutes plus tard, je parque mon attelage sur le parking de mon voisin, pour faire une 96 bien méritée ? Non ? Tant pis, je prends quand même !! Merci patron !
Et ben oui, j'ai fait le pont, et j'ai même pas honte !!! Me voilà donc parti à 7h00 sous une pluie folle et frisquette. Première surprise sorti de mon bled, je vois le panneau "route barrée"... Le seul problème c'est que j'ai le choix entre 3 ponts, un à 3.90 ; 3.40 et 3.20... Bon, il est tôt les ouvriers sont juste en train de baliser la route, je pense ue samedi ça sera pas la même chanson. Le problème de la deviation ici, c'est que ça va pas être simple pour ceux qui roulent au GPS, il va y avoir du camion coincé sur les routes du 07 !!! Arrivé à Montelimar, il pleut toujours autant, voire plus. Le cariste me donne un quai et m'invite a appuyer sur le bouton rouge de la machine à café ar c'est offert ici. Du temps, il finit de vider un traco roumain à DSV. Le type est hystérique dehors sous la flotte pour defaire la tautliner. Il jette les planches au sol avec une rare violence, dans la cabine il y a 2 autres chauffeurs qui restent au sec. Je peux concevoir qu'on soit enervé de vider sous la flotte et de s'en prendre un peu aux planches. Mais là, ou j'ai du mal, c'est pourquoi le type se fait ensuite chier à remonter les planches jusqu'en haut !? Je jetterai perso tout en vrac et remonterait le tout à l'abris, enfin, c'est ce que je me disais depuis la salle d'attente surchauffée, c'est pas bon pour la santé...
Une fois vide, je vais charger 6 palettes pour Barcelone, c'est prêt, impeccable de velo. Mission suivante : Anneyron, ça me rapproche du dépôt, et toujours sous la pluie, y en a presque marre, mais par chance j'ai de très bon essuie glace. Une fois à quai, je tombe sur Totof qui bosse pour le plus grand transporteur de St Peray, il charge pour Marseille, moi pour le 76. De là, retour à Jarieu City afin de déposer mes palettes de Barcelone, en échange je recupère dans l'ordre, du 76, du 80 et du 62. Mais je dois être avant 11h30 dans le 80 demain, va falloir que tout baigne dans l'huile. J'ai aussi un RDV important, pour changer les arrières du tracteur à Chanas.
Comme d'habitude, Denis aura été hyper efficace, à 14h52 je redemarre dans la boue des innondations de la semaine passée. Et oui, une zone commerciale batie en zone innondable, forcement, ça fait pas les affaires des assureurs. Me voilà donc parti, et je fais et refais mes calculs pour demain, ça doit être jouable. Juste juste, ne pas mollir, je ne mollis pas donc, et gratte même quelques precieuses minutes, une trés bonne date pour changer ses roues. Je suis pas chargé trop trop lourd, ce qui m'arrange enormement, si bien que j'arrive juste avant Bourges en 4h31, 32 avec la TVA, mais on s'en fout. Je pourrais rouler encore une heure à condition de couper 45 minutes. Ce qui serait une erreur puisque je peux rejoindre Tourville la Rivière en moins de 4h30. Je règle le reveil à 3h35, impec.
Il fait un froid de canard quand je me reveille. J'ai l'impression d'avoir dormi dans le frigo. Je jette un oeil à l'heure : 6h07. OH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, ENCULE DE REVEIL DE MERDE, BORDEL !!! Je me jette à poil au volant, je m'habille en route, putain, chuis furax !... C'est la journée de la gentilesse aujourd'hui, faut pas que je m'enerve, reste zen. Je suis resté zen jusqu'à Arthenay, après ça a été plus compliqué, Chartres, Dreux, foutage du gueule complet ce coin. Des champs, des ronds points et des bouchons. Si j'étais martien, et que je voulais envoyer une capsule je l'appelerai d'un nom de Saucisson, genre Rosette, et puis dedans, je foutrais un robot qui ferait des photos, je l'appelerait Phil07 !!! Mais une chose est sûre, je l'enverai pas dans le 28, y a pas moyen de faire 8 milliards de KM la bas !!! Je l'enverai plutôt vers Tchourioumov-Guerassimenko, là bas au moins, c'est tranquille ! Je me radine à 10h et des boulettes, tout mouillé de chaud à Tourville. J'ai mis moins de 4h30, j'avais donc malgré tout bien calculé mon coup. Par chance ici, c'est pas affolé, ça m'arrange, je dois couper 45 minutes.
De là, je suis reparti direction Rouen et donc Amiens. J'ai quand même appelé le client suivant ou je devais arriver avant 11h30. J'ai emprunté ma voix la plus gentille, la plus faux cul possible, genre, je suis vendeur SFR et je voudrais vous proposer nos nouvelles formules. A l'autre bout du fil, on m'a dit, venez dès que vous pouvez, mais ça sera pour demain.. J'adore. Je traverse la riante Normandie du nord pour arriver dans l'hilarante Picardie et je me pointe au comptoir de Brenntag à Amiens à 13h. Ahbenonestdebordésalorsdemainmatin. Bon... ça tombe bien, je suis pas debordé ! Je peux rien dire, je suis en retard, c'est ma faute ! Mais je m'étais dit, on sait jamais, c'est la journée de la gentilesse.... Mais non, pas gentil kiki ici. C'est vraiment à se demander si des fois on nous prendrait pas pour des cons, jamais une faveur, on est corvéables à merci ! Enfin, j'exagère, y a un grand parking tranquille, et surtout une douche dans la salle chauffeur, toute neuve, toute jolie, c'est déjà ça de pris ! Pendant que j'attendais, y a Seb et son Range T qui est passé dire bonjour, mais contrairement à moi, lui, il bosse !!!
Autant dire que je me suis pas oublié ce matin. 2 reveils et dodo sans webasto. Bon en même temps, se louper en dormant devant pour une ouverture à 8h, faudrait être vraiment explosé ! C'est pas de ma faute si je deviens feneant, la RSE m'a tuer... A 7h59, le portail s'ouvre, à 8h je remplis le protocole de sécurité, 30 secondes plus tard on me donne le quai n°6. Ils ont l'air pressés, donc, je suis allé faire mon pissou tranquille, en passant devant la machine à café, je me suis dit, tiens, et si je balançais 40c dedans pour voir ?? J'ai eu un café, trop chaud, j'ai attendu qu'il refroidisse un peu parce que sinon, on perd en qualité gustatives je trouve. J'ai jeté le gobelet dans la poubelle prévue à cet effet, et puis de là, je suis allé me mettre à quai. En 20 minutes, je suis dechargé, c'est vrai que ça valait vraiment la peine que j'attende 18H ici... Eenfin, on s'en cague, y a plus grave. Pour me reconcillier avec la Somme, j'ai pris l'A16 direction Calais, j'adore cette autoroute, elle est magnifique et sauvage comme j'aime, pas encore envahie de batiments logistiques affreux à chaque echangeur, et pas non plus de sinistres centres commerciaux qui se ressemblent tellement tous qu'on a du mal à être depaysés aujourd'hui. Rien de tout ça sur l'A16, des vallons, de l'horizon, de la pluie et du vent. J'aime.
Lorsque j'arrive sur Calais, il n'y a pas foule, ça fait même pas la queue au Shuttle. C'est fluide, et je vais pas en GB, comme par hasard, non, je vais au pire endroit de Calais, la ZI des Dunes, un repaire à clandestins. J'en vois quelques uns roder, et deux se faire sortir d'une remorque anglaise, sans plomb ni cordon TIR, et j'essaie de capter leur regard en attendant que mon client ouvre le portail. Et j'ai vu des types traqués, desabusés, regard vide. On a nos probèmes, ils ont les leurs. C'est vrai. Le problème pour nous, c'est quoi ? avaler nos 3000 calories par jour, acheter le nouvel Iphone6, et niquer bobonne au moins une fois par an au club med. J'exagère ? Remplaçons Bobonne par l'achat de la dernière Audi. Bref, dans quel état serions nous, si demain, nous devenions nous-mêmes des clandés ? Une guerre, une catastrophe economique, et nous voilà jetés à la rue, comme nos grands parents ou arrière selon notre âge ! Comme mon pépé fuyant Franco en 36, qui est passé du statut de berger respectable à celui de clandestin en Algerie, voilà, qui sont ces gens que certains "collègues" rectifient à coups de barres à mines... Je m'egare, concentrons nous sur l'essentiel, la nouvelle barre Kelsa, là, ça biche...
Une fois vide, je reprends mes esprits et je fonce vers un autre No Mans Land : Loon Plage. Derrière ce nom qui fait rêver, pas de stands qui vendent des chouchous, pas de boutique pour acheter une belle bouée canard, mais un port deguelasse squatté par des centaines de PECO, et on est que vendredi à même pas midi. Je m'enregistre rapidos chez Dun Fresh. Ici tout à été calqué sur l'ancien port frutier de Marseille porte 4. Après avoir rempli une fiche, un type trés poli m'indique que je recevrais les instructions par texto à partir de 13h. "Ben voyons" j'ai pensé. Donc je suis allé faire ma popote en regardant la pluie tomber. A 13h02, j'ai reçu un texto, j'ai été recuperer mes papier, et 35 minutes plus tard, je repartais avec mes 22 pal de bananes. Comme à Marseille il y a 15 ans, pareil !!! Cap plein sud, j'ai pas envie de passer par Reims aujourd'hui. Un stop tranquille à Roye me fera du bien. Au bar, la miss m'a justement parlé de la brigade d'en face, et dans le quartier je crois comprendre que c'est pas la peine qu'ils fassent un calendrier. Ils ont pas bonne presse, ça m'a fait plaisir à entendre. La nuit est vite tombée ensuite sur mon trajet ou parait il un tigre aurait été aperçu, il faisait nuit, j'ai rien vu ou je l'ai ecrasé. Malgré l'heure, j'ai roulé nickel ou presque en évitant la RP et je me suis ramené juste en 4h15 à Avallon. Il y a de place sur le parking, le frigo hurle sa race et les schmits tournent. La pluie elle, continue de tomber.
A 5h du matin, j'étais déjà sur le pied de guerre, il faut dire que je savais que Sweden allait pas tarder et l'idée de me faire offrir le petit dej m'a bien motivé. Mais voilà, on s'est loupé de peu, lui, il a pas osé passer de peur de me reveiller, radin oui. Du coup j'ai attendu un peu plus d'heure heure le temps que ma coupure se termine. Il y a pas beaucoup de circulation ce matin sur l'A6, ce qui est loin de me deranger, du coup je debarque sur Lyon sans m'en rendre compte. En bas de l'A46 il y a un gros carton, mais ça bouchonne pas. Par contre le chauffeur du DAF ui a fait un joli tête à queue a dû se faire une belle frayeur... Chez Fruidor le cariste est tellement content de me voir si tôt qu'il m'offre un joli bouquet de Bananes ! C'est l'effet Impulse sans doute, comme je suis touché par cette charmante attention, je ne rechigne pas à sortir les 22 pal sur le quai.
A ma plus grande surprise, je n'ai pas à passer au dépôt, je rentre directos à St Peray City pour charger lundi des pommes je sais pas ou pour revenir à Bellegarde Poussieu. En attendant côté 07 il a encore bien plu, la route nationale est même inondée à Cornas, decidement cette année, on ne s'e sort pas !! Je finis par rentre à midi, pile poil l'heure pour mettre les pieds sous la table, nan mais ho !
Etant donné que tout est en travaux de tous les côtés autour de chez moi, je me decide à suivre le vieux proverbe : C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes. Je prends donc les vieux chemins et le Pont Mistral pour rejoindre Chateauneuf/Isère. Finalement, même en KM c'est plus court, mais c'est juste merdique. En plus pour pas changer, il drache ce matin, et il caille puisqu'il neigeouille sur les premiers contreforts du Vercors. La campagne des pommes est bien finie, je prends une moitié de semi chez l'un, et tout le reste en palox vides chez le second producteur, ça va super vite, et je peux remonter tranquille au milieu des champs gorgés d'eau. Boulot vraiment réglé comme une horloge, puisque je pose et reprends même 7 palettes de pommes bien sûr pour Cavaillon. Je ramène le tout au dépôt.
Pour m'occuper, le chef me fait monter en solo à Vaulx en Velin pour recuperer un plateau container qui a été chargé dans la week-end, c'est cool, j'ai pas à forcer comme ça !! L'A46 est fermée à Ternay, le bouchon demarre juste à la bifurcation, bizarre, mais les derniers pourraient s'echapper mais ne le font pas. C'est vrai qu'on est lundi, pourqoi se prendre la courge ? Une fois mon container sorti de la magnifique ZI de Vaulx en Velin, je fais 1/2 tour droite et reviens prestement au dépôt histoire de larguer le plateau, recuperer le frigo et tenter de laver un coup et ensuite moisir 3h à quai. Pas de chance, y a Régis qui me raconte ses malheurs, et je le regarde faire de la carrosserie, d'ici qu'il finisse pas O.S chez Jarjat ! Mais je me moque pas de lui, il m'a fait une ramasse. J'attends surtout Philippe qui revient de Saint Vulbas. Je laisse donc tout ce beau monde à 19h et des boulettes je mets les voiles. Traçage direct à Cavaillon pour poser mes 7 palettes de pommes. Il me faut rouler en donnant le moins de coup de volant possible, j'ai tout le poids sur le porte à faux arrière. En plus la ou je livre c'est pas le meilleur endroit de Cavaillon, chemins etroits, fossés profonds j'ai qu'une trouille, m'être gourré.
Finalement, je me suis pas gourré. Mais j'avais quand même bien fait de reperer le truc avant sur Google Map. Vraiment c'est une sacré bonne invention ça !! De là, il me faut aller sur Venelles, entre Aix et Pertuis. Vu l'heure ça roule plus que nickel et cerise sur la casquette y a même une place dans la ZI. 23h30 fin des opérations, il y en a bien assez pour un lundi.
Ce matin, je la joue fine, j'avais repéré le client hier soir et avant d'y aller, je passe un coup de fil, on m'indique de surtout entrer en marche arrière, 5 minutes plus tard je suis en place, sur la porte c'est écrit en gros au marqueur, RECEPTION 9h-10h30. En 10 minutes la cour est envahie de camionettes et autres messagers, c'est la guerre pour livrer les medocs. Un type sorti de nulle part me balance le transpal et on vide au milieu de la jungle des gens stressés. Quand je repars, l'heure de pointe est passée et du coup je traverse Aix à la régule, aucun bouchon même au bout de l'A51 qui d'ailleurs est limitée à 90 tout le long ! Y a un bail que j'étais pas venu dans le quartier. Il est 11h quand je déboule au distriport, et je sais pas trop ou aller. J'essaie au bureau ou il y a moins de monde, une petite bimbo Marseillaise m'indique les quais 33/40, une demi heure plus tard je suis vide, si si si, j'vous jure c'est vrai. Juste derrière les manuts tirent le rideau, bon app !
De là, j'ai juste à remonter à Montelimar pour une pauvre palette europ. Si le soleil était bien là ce matin, dès que je passe la frontière SUD/NORD à Salon, le temps se couvre et je reverai plus le soleil de la journée. Je casse la croute vite fait à Avignon et une fois à Montelimar il fait franchement pas beau. Seconde ramasse à St Marcel Les Valence, un gros lot de 2 palettes, il se remet à pleuvoir, y en a vraiment vraiment vraiment marre !!!! Ma semi est bien pleine, je peux donc remonter au dépôt. Au Grand boeuf, je vois au loin du gros bordel, un convoi militaire qui se traine avec des camions dont ne voudraient même pas une armée de coupeurs de tête tellement ils sont poussifs. Je garde bien la file du milieu, parce c'est interdit de se rabattre au milieu d'un convoi militaire, si si c'est écrit quelque part dans le code de la route... Enfin, je crois.
Au dépôt, c'est l'hemoragie comme d'habitude, et mes palettes que j'attends sont pas là, comme d'habitude. Ce qui me laisse le temps d'entendre les doléances de Pierre, Paul et Jacques, ainsi que de me faire payer une clope par Franck, ça m'a prit comme une envie de chier. Aussitôt chargé, je ripe, et je fais tirer au plus loin que je peux en 4h30. Comme je suis pas chargé super lourd, et qu'il y a pas de trafic ça m'amène assez loin. J'ai pas decroché du 90 jusqu'à... Perpi Nord, 4h29 le temps de me poser au calme !
Première opération ce matin rejoindre Perpi South pour m'engouffer dans la super zone tertiaire ou le Crédit Agricole et le Conseil régional ont élu domicile. C'est très joli, mais c'est pas tous les jours qu'un attelage semi-remorque de 4m de haut passe par là, j'élague les pins. J'avais un peu de mal à le croire hier, mais c'est vrai qu'on peut facilement manoeuvrer, il y a un monde fou ce matin pour me receptionner les 8 palettes d'agendas, 2 gerbeurs, ça traine pas, ils sont motivés au Credit Agricole. Pour couronner le tout, j'ai même eu droit au café ! J'en ai profité pour ouvrir un compte et partir avec une liasse de 500€, c'est offert avec la bas, c'est cadeau. Du coup, une fois posé, je garde la N9 pour rejoindre Le Boulou, j'aime bien e moreceau de N9 et je fais comme je veux en plus. Je vais au plus vite à Celrà afin d'y deposer 2 palettes BIO dans la zone. L'accès est facile, pas de devers, il y a de place pour manoeuvrer, et olive sur la pizza j'étais à peine à quai que j'entendais déjà le transpalette sortir les palettes. Le catalan est motivé ce matin. Comme ça a bien marché, je decide de filer plein gaz vers Barcelone pour poser une pauvre palette, à l'entrée nord de la ville sur la ronda littoral, là encore une formalité, pfuuuh, quand ça veut rire ! Par contre d'ici, je suis à 15km de la zona Franca, mais ronda littoral interdite aux plus de 10m et surtout aux ADR, il faut faire le grand tour, et accessoirement perdre 20 minutes.
En arrivant à la ZAL, j'ai hésité à aller me poser au port chimique au bord de l'eau pour manger. Et puis je me suis dit, va squatter direct chez le degroupeur pendant la pause. J'ai bien fait j'étais le 1er. Ensuite les camions se sont accumulés derrière, et à 15h à la reprise c'était la folie. J'ai eu du bol sur ce coup-là. Une heure plus tard j'ai pu rejoindre Ju68 à l'autogrill sur l'autoroute au Penedes afin de prendre le gouter. Un peu de savoir vivre merde ! On roule ensuite pas longtemps ensemble, car Juju file sur le sud, moi je mets mon clignotant à droite direction Zaragoza. Comme d'hab il y a personne sur l'Ap2, à 18h tu te crois aussi bien à 2h du matin. Un peu d'animation à la traversée de Zaragoza, et un stop cassage de croute au KM283 à El Navarro, douche+repas en 1h10 pour 7€80, moi je dis, bravo...
Il ne me reste plus qu'à rouler 1h40 en direction de Madrid, je visais Medinacelli, finalement j'ai atteri à Alcolea Del Pinar, il caille la haut, 5 petits degrés, mais bon, on est à 1100m mine de rien ! Quand je sors pour me garer, je tombe nez à nez avec la Guardia en surnombre et armés jusqu'aux dents, la trouille !!! Mais c'était pas moi qui était recherché visiblement.
Il a fait bien frisquounet cette nuit, alors pour me rechauffer, je vais au bar, mais c'est fermé. Dons je vais à la station, mais la machine à café est en panne. Il y avait la Guardia Civil Del Trafico, et le pompiste m'a parlé comme une merde pour me dire qu'elle marchait pas sa machine à café, juste pour faire le malin devant les flics. Pauv con. Donc, je fais une croix sur le café, déjà j'ai marché ça m'a rechauffé, je tarde pas. Dès que j'ai mes 9h je demarre. En 1h je suis en bas, à Alcala de Henarès. En principe on livre ce client à Barcelone, mais ils ont une usine aussi ici, c'est un batement assez recent, et ça va super bien à livrer. En plus y avait du café.
En partant, j'ai étudié un peu le jambon. Ma prochaine livraison est à Seville. Ce qui est assez loin, j'appele le client pour connaitre les horaires, 19h m'annonce la fille au téléphone. Mon GPS m'annonce 16h45, si j'ajoute 1h d'arrêt ça me laisse une marge confortable, alors je tente le coup. J'enlève mes tongs de plastique et je chausse mes semelles de plomb. Pour commencer il faut traverser Madrid, ce qui est assez facile avec la M50, on longe un nombre toujours importants de bidonvilles, et vu que je suis en ADR je suis obligé de prendre le R4 payant qui longe l'A4 gratuite. Tout est fantôme ici, la R4 est deserte, mis à part de rares citernes, les cafeterias sur les aires de repos ont fermé depuis longtemps, même les barres d'immeubles ont pas l'air habités. J'ai même l'impression qu'ils sont comme Sweden, c'est à dire, pas finis. Pour finir on arrive à Ocana juste derrière le parc des materiels aux enchères (y a le même à Louviers mais en 50 fois plus petit). Et enfin, je rejoins l'A4 comme tout le monde. Il pleut pas, mais il fait moche aujourd'hui. Mais je roule zen et au taquet parce qu'ici il y a personne ou presque, il faut juste faire attention à la Guardia Civil, il connaissent pas la crise.
45 minutes d'arrêt pas plus juste au bout de la Castille et Mancha, il fait un petit 25° bien agréable pour casser la croute fenêtres ouvertes, ce qui me permet de faire la conversation avec quelques mouches locales. Je pensais avoir quand même un peu de soleil un fois passé Despanaperos, mais non. Par moment ça sent l'huile d'olive ce qui est pas la pire des odeurs. J'ai trouvé le soleil sur la dernière heure du trajet, plein dans la gueule jusqu'à Seville. Je pensais livrer une usine, mais en fait c'est un dépôt de gaz en tous genre pour entreprises et particuliers, voilà pourquoi ça ferme à 19h ! Deux coups de fourches plus tard, et je peux repartir. Je me suis gourré en repartant, j'ai bien suivi les panneaux Huelva, mais c'est interdit aux ADR. Du moins, j'ai vu aucun panneaux, j'étais noyé dans le trafic du soir, concentré pour pas faire de conneries. Je me suis fait 1h de pause avant Huelva histoire de me decrasser et de decompresser, et puis j'ai cramé ma dernière 10H en fonçant into the night direction le Portugal. C'est sur l'autoroute juste avant Faro que j'ai stoppé. Parking vide en arrivant à 22h ! J'ai fermé ma session -> P. Content !
En temps normal j'ai pas un sommeil d'une grande qualité, mais là. Chapeau, j'ai pas dormi, non, j'ai écrasé. Pourtant durant ces 11h de coupure, l'occupation du parking de la station a explosé, j'étais seul en arrivant hier soir, ce matin nous sommes 2. Impressionant. A 8h locale je demarre, en pleine heure de pointe, après un copieux petit dej et surtout un vrai jus d'orange frais fait maison, de quoi demarrer la journée avec la banane, enfin, l'orange quoi. La météo n'est pas au beau fixe ce matin, il ne pleut pas mais c'est bien humide quand même sur le trajet. On manque de tout en Algarve, mais pas d'eau, c'est déjà pas mal. Une heure plus tard, j'ai pratiquement traversé le pays d'est en ouest et je debarque à l'Autodromo de Portimao, je l'aurai parié, mais vu le manque d'infos que j'ai sur mes papiers le gardien ne me laisse pas rentrer. Coup de fil à droite à gauche, et finalement on arrive à toucher le responsable ce qui provoque l'ouverture de la barrière. Je tire mes 4 palettes que je range bien consciensieusement au box n°14, et j'ai terminé ma mission incroyable. Je ne recharge que demain aprème à Cambrils, à 1155km d'ici, facile.
Du coup, j'ai le temps de prendre le café avec Carlos à Portimao, de faire des courses au super centre commercial de Guia dédié specialement aux touristes de toute l'europe du nord, et puis pour finir, je rejoins la fine équipe de Loulé, au resto, à Loulé justement. On avait dit une heure, pas plus. Mais voilà, 4 moulins à parole à table, ça se passe pas comme prévu, mais on a bien mangé sans se stresser. Pour finir, une petite promenade digestive au musée du camion à Loulé, du moins, sur le parc municipal, il y a les camions bichonnés par le chef mecano du bled, Norberto, qui après avoir remonté de A à Z un Mercedes SK1619 de 1982, il s'attaque à une BOM sur une base de Scania82 dernier modèle... Ici, rien ne crée, rien ne se perd, tout se transforme !!! Pour finir, Nelson, un pote de l'équipe s'arrête faire un mimi avec un DAF tout neuf, il recharge sur Murcia, un complet pour la Norvège, tranquille... J'ai honte !
Après un concert de klaxons, je reprends mon petit bonhomme de chemin, l'aventure se termine une fois passé la frontière espagnole. Ici, c'est riche, c'est le nord déjà ! Se pose donc le problème du trafic, un vendredi soir par ou passer le mieux pour traverser Seville ? Le periph nord avec ses ronds points mais plus court, ou bien le periph sud sans ronds points mais plus long ? That's the question. C'est finalement Google Map qui me donnera la réponse, le système fonctionne trés bien sur l'A46, sur Paris, et sur Seville aussi. J'ai passé le periph nord sans bouchons, alors que c'était moisi par le sud. Merci Google. Ensuite après avoir coupé un peu avant Cordoba, je suis allé au plus loin que j'ai pû sans faire de gasoil et calé sur radio olé à fond, ça m'a amené à la Shell à Valdepenas je ferais mon gasoil demain au reveil ça m'evitera de m'en faire faucher cette nuit !
Mis à part un pauvre camping car, personne n'est venu remplir le parking cette nuit. Tout au plus j'ai été bercé par le bruit du tac tac tac des dalles en beton au loin de l'A4, enfin, je me plains pas, j'ai bien dormi quand même. Dès que j'ai mes 9h, je vais remplir un peu mon reservoir, au bout de 2700km il était temps. J'en profite pour me faire payer le café et mettre un coup sur les carreaux, le tout à pris 20 minutes et du coup, j'ai plus que 30 minutes à faire. Ce matin, c'est bien calmos sur la route, on voit que c'est samedi, l'espagnol moyen traine au plumard ce matin, et c'est pas fait pour me deranger outre mesure. Il ne se passe à proprement parler pas grand chose dans la plate traversée de la Mancha, definitevement j'aime cet endroit ou il n'y a rien à voir mis à part le néant. C'est rare en Europe les endroits ou le décor n'est pas pollué par une zone logistique, une usine, des lotissements ou une centrale electrique, cherchez pas, ici, y a RIEN. Sauf des champs. Je trouve juste un peu de trafic une fois que je rattrape l'A3 qui arrive de Madrid, par contre la Gardia Civil del Trafico est bien presente pour alpaguer les camioneros qui rentrent à la maison. Je termine mes 4 premières heures à La Plana, ce qui signifie que j'ai passé Valencia, mais que le soleil ne s'est toujours pas manifesté, j'en profite pour casser la croute en vitesse.
C'est pile au moment ou j'allait m'engouffer ma première bouchée de tortelinnis qu'un appel en provenance d'espagne est arrivé. J'a failli envoyer chier l'effronté, mais c'est le client, j'ai rien dit. D'autant qu'il m'a donné quelques explications fort utiles pour rejoindre la ferme. Je traine donc pas pour becter, 35 minutes ! Après 2h d'efforts j'arrive sur Cambrils, effectivement le ferme se trouve dans un trou paumé au bout d'un magnifique chemin bordé de cactus et pas très large ni engageant d'autant que c'est marqué interdit aux 3 tonnes. Je debarque en plus quand tous les ouvriers s'en vont. Tous, non, seul le petit Abdel est resté pour me charger les 26 palettes de salade. Pour gagner un peu temps, je prends le transpal electrique pendant qu'il m'amène les palettes, ça m'occupe un peu aussi. En une heure, café compris on boucle le chargement.
Ensuite, j'ai fait un peu le point avec mes heures, il me reste 2h49 pour faire mes 9h, et bien sûr, il faut d'ici 2h55 pour rejoindre le parking de chez Padrosa. Alors, il faut taper dedans. Heureusement qu'il y a pas trop de monde, et que Barcelone est passé comme une lettre à la poste. J'ai qu'une crainte que le parking soit plein, ce qui me tiendra reveillé tout le long d'ailleurs... Le GPS n'a pas intégré le fait qu'il y a une nouvelle sortie Figueras NORD, ce qui m'a fait gagné 5 bonnes minutes, mais j'ai malgré tout finit avec 9h03, entouré de dizaines de frigos, je me suis mis en face d'un Thermo King, je supporte pas le bruit des Carrier ! Allez, on s'en fout c'est le week-end, autour de moi tout le monde mange au coffre à grande rasades de bière.
Fini la rigolade et le farniente, il s'agirait de bosser un peu afin de faire rentrer la monnaie. A 3h04, je lâche le frein de parc et je decolle vers l'infini et l'au delà. Il fait nuit bien évidement et bien qu'il soit tôt, il y a déjà pas mal de camioneros sur la brêche, ça en fait des mecs courageux ! Etant donné que j'ai pas la suite de mon programme, (l'inverse eût été surprenant) je me resouds à descendre de mon camion à la Esso à Narbonne, afin de le remplir d'un liquide precieux et de moins en moins cher depuis que Mr Hollande est le president de la république Française. A 1€19, je balance 600L. Quand on pense que sous Sarko il était à plus d'1€50... Je sais c'est enervant, mais si je le dis pas, personne va oser. En règle générale, j'aime pas qu'on tire sur les ambulances, j'ai trop bon coeur. J'écoute bien attentivement les informations du matin, elle sont tellement interessantes que mon doigt à fourché sur Rire & Chansons, sur un Sketch de Elie et Dieudo, vraiment c'etait un duo magnifique. Mais bien sûr, ça, c'était avant la crise bien sûr. Tout ça m'a amené à Montelimar, j'avais besoin d'une clope electronique neuve ; ça tombe bien y en a ici, et elles coutent un bras, mais j'avais pas le choix.
Le jour finit par se lever tranquillement, et il fait moche, mais il ne pleut pas. C'est déjà ça. Hier je m'étais dit, "Phil26, pars à 3h, t'éviteras les bouchons de l'A46", et comme par hasard, je me suis pas gourré, j'ai passé l'A46 à la régule jusqu'à Genas ou je suis arrivé tranquille pour livrer, dans la cour il y a un Espagnol en attente, mais à ma plus grande suprise on me fait passer avant "prioritaire" qu'elle a dit la dame. Je m'excuse auprès de l'espagnol qui moisit depuis 2h ici. Une fois vide, je reprends mon CMR, j'ai des reserves sur 15 palettes. Temperature non conforme. Mon frigo était bien à 4, mais sans doute qu'au chargement il y a certaines palettes qui étaient mal refroidies. Coup de stress, j'ai le sentiment d'avoir fait une connerie. Le seul recours c'est d'établir un relevé de temperature sur le frigo depuis samedi après-mdi chez Thermo King. J'ignorais que ça existait ! J'ai été bien inspiré de pas couper mon groupe dans le week-end, le graphique affiche toutes les données, et je suis dans les clous, RAS. OUF, mais j'ai pris 10 ans dans la gueule en attendant. De, là, soulagé ou presque je vais ramasser une palette à Givors et je rentre en début d'apreme à Jarcieu.
Vu que j'ai rien à faire, et plutôt que de moisir au dépôt, je pars avec Alain en accompagnateur faire une livraison à Charantonnay de 5 palettes de posters d'une star inconnue des plus de 30 ans. Je fais office de GPS humain avec l'atlas pourri du gros. Y avait bien longtemps qu'on avait pas livré en double, on a repris les vieilles habitudes, un qui tire les palettes pendant que l'autre endort le receptionaire. Au bureau c'est un empilement original de DVD qui n'ont pas été réemballés. C'est drôle de voir se melanger Pocahontas avec les Pokemons sous une jaquette de DVD porno... Y de tout ici, le tout c'est de pas melanger les jaquettes au moment de l'emballage. Donc, si demain, vous transpirez en achetant le dernier Hot Video et qu'au lieu de trouver le dernier Marc Dorcel vous visionnez "Pocahontas 2 : À la découverte d'un monde nouveau" C'est que vous êtes victimes d'une blague d'Alain26. De retour à Jarcieu, j'apprends que j'ai une semi qui arrive ce soir chargée pour une livraison demain 10h vers Caen. Je traine pas, et je vais vite au plumard.
J'ai pas dormi des masses, mais j'ai dormi comme un marteau. On dit pas dormi des masses et comme une masse, c'est moche. Dès que j'ai la coupure je decolle. Avec même pas 2T dans la semi, c'est le terme approprié. La nuit s'annonce ultra tendue. Je fais du primeur encore, mais en baché avec des tuyaux dedans pour un chantier carrefour à Villers Bocage. C'est au sud de Caen. Je fais le malin, mais j'avais jamais entendu parler de ce bled, par chance il est dans l'atlas. Le plus direct serait que je monte par Paris, la capitale de la France. Mais je me dis qu'entre le crochet par l'A46, les éventuels premiers bouchons du matin, je risque de pas gagner du temps. J'opte pour la solution N°2, grimper par l'A71. Je me félicite de ce choix, ar j'ai trouvé une autoroute vide ou presque, et j'ai pû rouler à la régule partout, il y a qu'à Thiers ou j'ai un peu fait gaffe, mais sinon, impec. Comme cette nuit, il fait particulièrement sinistre en brouillasseux, j'opte pour une musique en fonction : Dead Can Dance. Je sais pas vous, mais personnelement j'adapte la musique en fonction du lieu, de la météo, c'est con hein ? Et pourtant, c'est vrai ! Il me viendrait pas d'ecouter une musique sinistre au possible en roulant au milieu des oliviers Andalous en plein été, non, j'aurai choisi un truc plus festif ! Bref, je me suis raméné pour mon 1er café de la nuit à Bourges. Le parking s'est déjà considerablement vidé, ceux qui montent sur la capitale sont des lèves tôt, quel courage..
La pluie fait son apparition après Tours, et c'est completement KO que j'arrive au Mans, alors que le jour tente une difficile percée. Plutôt que de finir epparpillé contre la pile d'un pont VINCI autoroute, je decide en plein accord avec moi-même de stopper pour le café, 1€10 au distributeur, mais j'ai été m'assoir chez Paul, au moins j'ai une place de luxe avec un café low cost ! Je traine pas plus de 15 minutes, gonflé à bloc pour la dernière ligne droite. Il pleut comme vache qui pisse dans l'Orne, on se croirait presque en Normandie. Quand j'arrive sur Caen la pluie ne tombe plus, elle est comme suspendue en l'air, c'est trés étrange comme phénomène ! Il faut y être né pour comprendre. Je debarque à 10h pile sur le chantier, mission accomplie. Contrairement aux urgences habituelles, le materiel est vraiment attendu, je me suis pas cassé le cul pour rien, c'est la meilleure des recompenses pour moi.
En une quarantaine de minutes je suis vide, je comptais faire des courses, mais impossible de stationner ici alors je bouge, vu que j'ai déjà mon rechargement. Je fonce au port de Caen, juste après RVI il y a d'immenses quai dédiés au bois, ici des copeaux, la des palettes à broyer, des tronc d'arbres entiers, des planches ect. Je charge pour ma part de grosses palettes de dallages bois qui arrivent du Bresil. Les dockers sont super sympa et chargent comme il faut, la chef a même legerement passé l'heure de midi pour faire mes papiers. J'ai juste de quoi me poser en dehors, garé comme une merde. Oui, mais ma coupure de 11h va compter, c'est quand même ça le principal !
A 5h30, je me decide à decoller, il fait nuit noire humide mais il pleut pas, la route est grasse et horriblement degueulasse. Plutôt que de prendre l'A13, et connaissant pas vraiment le coin, j'ai tenté une route pour couper à travers et rejoindre Chartres. Mon objectif étant avant tout d'éviter Dreux, car, je sais pas si je l'ai déjà dit, mais les traversées de Nonencourt, St Remy et Dreux ont la faheuse tendance à m'insupporter, à mon âge c'est pas bon de se prendre la tête. J'ai donc enquillé la magnifique N13 jusqu'à Lisieux et après j'ai baroudé sur les routes bombées du Calvados et de l'Eure. Si ça se trouve c'était joli, mais j'y voyais que dalle vu qu'il faisait nuit et avec le brouillard c'est pas facile, on est pas à l'abris du virage de la mort qui tue. Le jour finit par se lever quand j'arrive à Chartres chez un marchand de pavés. La fille de l'accueil prepare du café (enfin, elle enfile des capsules dans une machine), je lui presente 1€, mais elle m'a dit qu'il y avait pas de machine à café. Quel acccueil charmant. Le cariste est du genre speedé, plutôt que je me perde sur leur parc, il va me chercher la palette, je bouge pas. Du coup, je fais mon CMR avec miss monde et j'attends 20min pour faire 45. Quand je repars, il me semble que le petit Hakim de Veolia est passé devant moi sur la rocade ou ça roule nickel ce matin. Une petite croisette avec mon Fabinou63 et son R730 on s'est loupés de peu pour le café aussi ! Je trace jusqu'à Bourges au Centre des Routmans histoire de prendre la douche.
Quand je sors, je vois arriver un grumier qui a une epaisse fumée qui sort d'un essieu. Le type a rien dû voir, il se gare pile le long d'une citerne d'hydrocarbure. Je vais vite le voir, mais plutôt que de s'enlever d'à côter de la citerne, il va voir si c'est vrai, des fois que je lui raconte des conneries, moi je me casse ! Je fais tirer jusqu'à St Pierre le Moutier car j'ai la dalle, il y a un super parking tranquille là. Pendant que je mangeais en ecoutant ma radio préférée, debarque un type avec un FIAT, en klaxonnant et en faisant un grand coucou au camion devant, un pote à lui sans doute. Mais le type descends, genre 60/70 balais, le froc rentré dans les bottes en caoutchouc, il se plante face à ma cabine en se touchant les parties génitales et en faisant glisser sa langue sur ses lèvres ! Genre, Maurice entre deux traites, pour se detendre, il va se taper un routier. J'ai fait comme si j'avais pas vu, et il est allé faire le même cinéma au camion derrière moi. Pas moyen de bouffer tranquille, jamais.
En repartant, j'ai déjà 6h30 de route, ça parait pas comme ça !!! Alors j'hésite, et pour une fois je me décide à passer par la RCEA, bien sûr j'ai coupé par Chevagnes, bien que ce soit interdit, mais c'est tellement plus court et joli ! J'adore l'Allier, je viendrais y passer le reste de mes jours dans une autre vie. C'est calme, tranquille, zen, on dirait que le temps s'y ait arrété, sauf les panneaux interdit PL qui sont bien neufs par contre. En attendant, il y a un peu de soleil cet apreme ici ! Je me pose pour couper à Belleville à côté de l'Intermarché, OHHH !! J'ai la carte de fidelité, j'ai le droit ! Demain, c'est décidé, je demarre à 5h33.
Vous n'allez jamais le croire, mais ce matin j'ai décollé à 5h. Mais chose encore plus incroyable, il pleut des cordes. C'est vrai, ça manquait. La bonne chose, c'est que vu qu'il est encore assez tôt, je passe Lyon à fond les ballons, et ça matin, j'ai doublé tout le monde sur l'A46, les caisseux se trainent tous lamentablement à 70. Putain, c'est 5h les mecs, WAKE UUUUUUUUUUP ! Je debarque complètement speedé à l'aire des Camioneros au PK23 de l'A7. La cafet est en travaux, du coup on est 5 serrés comme des sardines au comptoir, ce qui a pour effet de me faire partir rapidos. Au dépot je mets un peu de gasoil, et je recupère Mr Pasquinelle, pour l'amener chez RVI à Romans. Au vol, je pose la palette de pavés à Lapeyrouse, j'aurai toujours une tonne de moins pour grimper les monts du matin. Personne ne m'a géné ce matin, ce serait même plutôt l'inverse. Ce matin, Pasquinelle est gaté, il a le privilège de convoyer pour son dernier voyage en Europe, le porteur de la Valentinoise. Mis en service en 1989, ce 143 aura fait rêver deux générations de passionnés. Là, il est pas super propre dedans, mais il y aurait eu moyen d'en faire quelquechose. On vera bien ce que les Togolais en feront ! En tous cas, il demarre nickel et claque vraiment bien, en respirant les fummées on se rien bien compte que c'est pas de l'€6 aussi. Mais voilà, j'ai pas non plus hyper le temps, je dois aller livrer à Sorgues dans le Vaucluse ou je debarque à 11h30, et ben oui avec tout ce merdier e matin, j'ai pas eu assez de 4h30 pour venir de Belleville, j'ai dû couper une demi heure en route.
Il y a grave du monde dans cette usine, j'ai largement le temps d'ouvrir les côtés, sortir et ranger les sangles, je fais mon juju42gmbh ce matin. Le cariste qui s'occupe de mon cas, est pas du genre causant, un type à mi chemin entre le berger et le catcheur, à chaque fois qu'il attrape une palette, j'ai peur, et quand il arrive sur les palettes au niveau du tracteur, là, je suis terrorisé. Mais ça, c'était avant le drame bien sûr. Le type tarde à me rendre les papiers, et au bout de 20 minutes c'est un chef qui me rend le CMR, avec des reserves, et il se casse. En gros, on me reproche que sous certains paquets de dalles, il y a des chevrons non fixés au paquets, et que soit disant, il manquerait un rang de dalles sur une palette ui serait depourvue de feuillard. J'explique tout ça a mon chef qui m'envoie faire des photos, parce que merde. Prise de tête qui va durer une bonne heure avec des gens qui comprennent rien. En fait de rang manquant, il n'en est rien, il manque 2 pauvres dalles, et le feuillard est manquant à un endroit, probablement un coup de fourche malheureux. Font chier ces connards, les palettes elles arrivent du Bresil, ça doit couter une merde. Je crois que sur les CMR du futur il va falloir ajouter une case à cocher dans les reserves au départ : "sous reserve de quantités et qualités inverifiables" ça devient penible.
De là, je vais rejoindre Serignan du Comtat pour charger du pinard bien sûr. Je sais jamais trop par ou passer, alors je passe par le plus facile pour moi et éviter le pont à Piolenc. Je debarque juste avant un gars du 44, je le vois trottiner au bureau pour passer avant moi. Perso, je cours pas, j'ai pas envie de me couvrir de ridicule. Le type me dit juste "t'as RDV?, moi j'ai RDV, je suis prioritaire" au fond de moi je me dis que peût être et que je m'en bats les couilles. Il degotte sa feuille de hargement avant moi bien sûr, et je demande à la miss, si moi j'ai RDV, et oui, j'ai RDV aussi, donc je suis autant prioritaire que l'autre fou qui est déjà en train de couiner auprès du cariste, je l'ai calmé direct. J'ai RDV aussi, et je suis arrivé avant toi. Nanméo ! Quand moi je suis dans le 44, ou n'importe ou ailleurs le vendredi on me fait jamais de cadeau, et là, on est que jeudi, alors chacun sa merde. Le type charge pour les douanes, et moi aussi d'ailleurs, et d'après le cariste il vient souvent ici, et se croit tout permis, il s'imagine avoir un quelconque passe droit, je m'étais donc pas trompé. De là, j'ai plus qu'à remonter direct tranquille pour vider mes palettes au dépôt ou il y a mine de rien pas mal d'animation ce soir !
Ce matin, j'ai mis du sent bon sous les bras j'ai mis un slob propre, j'ai RDV avec la medecine du travail. J'ai RDV bien sûr, mais la doctoresse est en retard, on peut rien dire, l'inverse par contre je doute que ça se verifie, c'est comme ça. Enfin, c'est pas grave je suis declaré APTE car j'ai pas pissé à côté du gobelet ce qui signifie que je tremble pas et que j'ai une bonne vue. Ou que les gobelets sont enormes. De retour au dépôt, j'ai une mission INTERPLANETAIRE a effectuer, il me faut charger une tautliner à Marcollin, c'est juste à côté de Beaurepaire, pas loin quoi.
Dans la cour, il y a un R420 Turboliner qui me fait de l'oeil, je fais donc une infidélité à mon FH, et j'attele la taut avec le
420, suspension à air, 240.000km, incroyable !! Un camion neuf qui a 20 ans, je doute même que quelqu'un ait dormi la dedans. Il est un peu cradingue, mais j'ai pas le temps de faire le menage dedans. Il faut juste s'habituer à la TBV, une saleté mise au point par RVI que j'avais eu son mon antique AE420, une vraie merde. Mais les sensations sont là, j'en ai les larmes aux yeux ! Le chargement est un peu laborieux, il me faut faire se savantes manoeuvres, je stresse comme un con, et ben oui, c'est une pièce de collection !!! Retour en charge au dépôt, je detelle et fin du délire. Alors je reprends mon petit camion pour tenter de le laver, et je peux rentrer à la maison. Lundi, je tourne en régional en Drôme Provençale, tranquille !