| Carnet de bord de Janvier 2015 | Partager sur Facebook |
Bonne année, meilleurs voeux, du bonheur, une bonne santé, bref tout ce qui vous tient à coeur pour vous et vos proches. Je crois fortement que cette année, il va falloir se retrousser les manches, ça va donner, on aura bientôt pas assez de 24h pour boucler les journées. La preuve, en demarrant ce matin, j'entends la voix de notre president dans mon poste. Il est resté 2h à la radio, c'est un signe, ça va donner cette année. Il parait même que c'est jamais arrivé, un president 2h à la Radio non stop. Bientôt, François Hollande ça sera un copié collé de Fidel Castro. Direction Montelimar, c'est la rentrée, y a du monde au village. Une heure plus tard, je suis en place à Montelimar, Alain est déjà à quai, mais je vide dans un autre dépôt, vamos. Du coup, on se retrouve un peu plus tard pour le café, je recharge en face, un complet pour Auxerre. Le temps que je me mette à quai, il y a 4 camions qui arrivent, c'était le moment que je me mette en place. Retour à Jarcieu, impeccable, je peux laver aujourd'hui, j'ai la piste pour moi tout seul.
C'est bien le début d'année, tout le monde a un mot gentil, ça devrait être le nouvel an 365 jours/an. J'attends une palette que m'amène Philippe pas trop tard. Entre temps arrive le tout nouveau jouet à Lionel, un Megaspace tout noir, ça va bicher ! A 17h c'est parti, je decolle tout propre, et plutôt que de me prendre la tête sur l'A46 je passe par l'autoroute de Cours et Buis, tranquille. Le soleil quant à lui disparait net à Beynost pour laisser place à un brouillard givrant, l'hiver est apparu d'un coup. Pas de degel jusqu'à ce que j'arrive à Auxerre, je galère comme il faut pour trouver le client en même temps que je cherchais une place pour garer. Par chance le portail est resté ouvert, en gros c'est écrit reception 9H. Mais je l'ai pas vu et je me jette sur le seul emplacement PL de l'usine ! Les ouvriers s'en vont les uns derrière les autres sans prêter attention à ma présence, trop occupés à gratter leurs pares brise. IMPEC ! 21h45 fin des opérations !
ES-ce que j'ai le droit de parler de froid polaire ? Non, alors je parlerai simplement de froid Bourguignon, un petit -4 ce matin. Dans la cour il y a guère plus d'animation qu'hier à 22h, mais quand même je fais le gros relou, parce que c'est dans ce rôle que je suis le meilleur et je vais voir à la reception des fois que, en gros c'est ecrit 9h, il est 7h. Je m'attendais à me faire sortir comme un malpropre, pas du tout. Le gars du quai m'a fait une chronologie extremement precise des départs afin de liberer les quais, selon lui, à 8h30 je pourrais carresser l'espoir d'être à quai. Je profite de ce temps mort pour aller me rechauffeur à la machine à café à l'accueil qui faute de secretaire est juste occupé par la femme de ménage qui m'a dit "c'est pas moi qui vous est ouvert, on s'est pas vu" OK, bien marrante la meuf. J'attends sagement au volant, et c'est un peu plus tôt que prévu que le chef m'appele. Il était temps, dans la cour c'est rempli de camions et ça va être vite l'hemoragie ici, je regrette pas d'avoir dormi sur place une fois de plus. Il y a une équipe renforcée aujourd'hui, 3 types s'occupent de la semi, ça traine pas, 25 minuts plus tard je suis reparti, entre temps 2 autres semis sont arrivés, les pauvres.
C'est donc sous le givre que je rejoins Paris capitale de la France, et plus précisement Viry-Chatillon ou se trouvent les etablissements renault F1. Ici, si on exepte un 1/2 tour à l'arrache ça va en général pas mal pour vider, d'autant que le receptionaire est sympa. Je programme mon GPS sur Tourcoing Centre, je jette un oeil à Google Map, tout ça pour dire que je suis un routier moderne et que pour le moment tout est au VERT sur l'a86, donc, j'hesite pas, je trace. Comme prévu, c'est passé comme une lettre à la poste, je me detends une fois sous les pistes de Roissy. Je stoppe à Roye comme d'hab, mais pas longtemps, juste 31min. J'ai bien mis ma ceinture au péage à Roye, ou ces gros... employés des forces de la repression routière m'ont niqué 3 points.
En fait j'ai un rechargement de luminaires decoratifs à Tourcoing, en plein centre sur la place de la Mairie. Là bas les types n'attendent que moi pour charger et se barrer au plus vite chez eux, la bas dans le 26 SOUTH, je fais le malin comme ça, mais j'ai tellement entendu de gars avoir galéré pour aller à l'Hotel de ville de Tourcoing, que j'étais pas super zen. Je me suis annoncé pour 15h en me rservant 20 minutes de marge "au cas ou", j'ai passé le plus clair de mon temps à tourner Google Map dans tous les sens, je connais desormais les noms de toutes les rues de Tourcoing, je peux à l'aise devenir chauffeur de Taxi sur place. J'ai suivi un peu mon idée, et avec le client à l'autre bout du fil pour fignoler, je suis arrivé à 14h55. Mise en place facile sur le parvis de la Mairie, y a plus qu'à charger. En moins d'une heure le matos est chargé sanglé, les badauds sont rares, il caille. Je repars nettement moins stressé qu'à l'arrivée, et je passe même avant le bordel du soir à Lille, du moins, juste juste. Aujourd'hui ça a si bien marché que je decide de cramer une 10h, j'ai la pedale de droite qui me demange, alors à fond à fond, je finis par atterir en évitant un big contrôle DRE à la station Service à Troyes, et je me jette sur l'ordi pour vite decouvrir le dossier Regis sur http://www.telerama.fr/monde/montre-moi-ton-camion-je-te-dirai-qui-tu-es-regis-chauffeur-routier,121172.php
Ils auraient trés bien pû faire leur une sur le roman de Houelbeque, sur le futur film concernant l'ex morue à Hollande, non. Non, ils ont fait leur UNE avec le camion à Ray. Le petit Ray, le rapace de service, la pince mondialement connue, l'homme qui stresserait un panda ! J'avoue, je savoure ce moment parce que c'est rare que je sois content mais mettre en relation les routiers avec le monde des lecteurs de Telerama, et ben, c'était pas gagné l'histoire. L'article est redigé par des pros, on voit que c'est pas Phil26 qui a écrit tout ça au bout de 15h d'amplitude sur un vague parking ! Il y a eu quelques commentaires emannants de la presse pro, nottement, un mot d'Hervé Rebillon qui a trouvé ça fadasse :
"Quand Télérama s’intéresse aux routiers ! Une fois n’est pas coutume, le magazine propose un portrait de Régis, 32 ans, conducteur international. Après lecture, on reste dans le cliché du métier de routier (même si le journaliste se défend de ne pas faire un portrait d’un « mimile en marcel » !) et, malheureusement, on n’apprend pas grand chose sur ce fameux Régis. A lire ou ne pas lire ! HR."
Et l'opposé plus élogieux de la part de Marie Freor :
"Un routier à l'honneur sur Télérama
Une fois n'est pas coutume, Télérama fait sa une sur le monde de la route. Le numéro qui vient d'arriver en kiosque arbore un camion-remorque Volvo FH16 Euro 6 en couverture. En p.18, un élogieux reportage intitulé « 38 tonnes et pas une minute à perdre ». A part l'erreur sur le tonnage, l'idée est sympa : le journaliste Marc Belpois a suivi Régis, un routier français, au volant d'un Volvo 500 roulant pour les transports Duarig, basés à Jarcieu, au sud de Lyon. Ce récit de pas moins de cinq pages raconte aux non-initiés le quotidien d'un conducteur en international : habitacle réduit, mais fonctionnel et propre, législation réglementant la conduite, contrôles routiers, responsabilité de la marchandise, concurrence des pays de l'Est, protocoles de sécurité, évolution du métier depuis l'époque où les routiers français étaient les rois du monde, etc. Guitare sur la couchette et patins aux pieds, Régis fait partie de ceux qui ont encore l'amour de la route, malgré la standardisation imposée par le progrès. A lire absolument. 2,60 Euros en kiosque. - MF"
Mais voilà, ma joie a été de courte durée, j'ai ensuite passé ma journée l'oreille collée contre le poste de radio à la suite de l'assassinat au nom de dieu des derniers trublions Français. J'étais outré, ecoeuré, comme si on nous avait tué, nous. Tuer des mes pareil, qui ont 0 gramme de sang sur les mains, qui ne sont pas enrichis de manière malhonnete, des types anti guerre, anti cons, dont ils ont été victimes, ça me fout hors de moi. Heureusement il y a eu des manifestations spontanées à la suite de tout ça, on a juste à craindre une montée rapide de ceux qui feront des amalgames. Il faut juste esperer que de la haut, ils rigoleront encore et pisseront sur le système !
En clair cette journée qui s'annonçait si joyeuse a été salement gachée, mais c'est rien comparé aux familles dechirées, aux souffrances des blessés, Charlie est clairement decapité, ça va pas être simple pour eux de remonter la pente, il va falloir croiser les doigts, mais les remplaçants auront ils le même culot, la même desinvolture ??
Pour le reste, parti de Troyes ce matin. Croisure bien sympatique avec Tintin de chez TFMO à Mâcon, croisette avec la Tophinelle. J'ai déposé le frigo au dépôt pour reprendre la taut à Lionel et debarquer à 22h30 à Fitou. Pas zen.
Dès le reveil je branche France Inter pour le 7/9. On dirait que la terre s'est arrétée de tourner, plus aucunes infos mis à part le génocide anti libertaire de Paris. Il s'en est suivi une serie de temoignages plus poignant les uns que les autres, un grand moment de radio. Mais j'ai vite passé la frontière et je me suis rabattu sur les radios espagnoles, c'est impressionant car de l'autre côté des Pyrénées aussi ça parle que de ça, et sur Radio3, qui est une sorte de mix entre France Inter et France Culture, on entend des temoignages de Cabu et Wolinsky. Même si en Catalogne ça a gelé fort ce matin, ça rechauffe le coeur. Je remets rapidement les pieds sur terre en arrivant chez le degroupeur à Lliça de Vall, le chef me fait attendre dehors en me disant juste qu'on viendra me chercher, basta. Perso, je suis pas pressé, mais j'ai un autre degroupeur à faire avant midi à la zona Franca. Pretextant une envie de café, je finis par pouvoir expliquer mon cas au chef, 15 minutes plus tard je suis à quai. Le temps de vider je balance l'adresse suivante au GPS qui m'annonce une arrivée à 11h59. Les années se suivent et rien ne change ! Y a pas de mal, j'arrive pour midi à la Zona Franca, en fait sans le savoir je viens d'inaugurer une nouvelle ligne de groupage rapide en 24h depuis l'allemagne, j'étais le dernier maillon de la chaine.
Pendant qu'un chauffeur Bulgare me demande ce qu'il se passe en France, je tente de lui expliquer l'attachement des français à la liberté de la presse, mais ça le depasse un peu... Une fois vide, je vais à quelques encablures de là, à la ZAL charger du groupage, 6 clients pour le Rhône Alpes. Je m'étais psychologiquement préparé à glander severe, mais non, tout était prêt, j'ai même pas attendu, en 1h45 j'ai été chargé, un record. le chef ici m'a dit, en 2015, ça va donner, pourvu qu'il se trompe pas cet andouille... Une fois chargé j'ai été me planquer à l'ombre pour becter parce qu'ici c'est la canicule avec 15°. Je dois avouer que ça fait du bien ce soleil et ces palmiers.
Une fois la panse remplie, go to the north ! Un stop chez Santi pour acheter des clopas, lui aussi m'a dit son horreur, il a peur que ça fasse boule de neige en Espagne ou il y a déjà eu suffisament de drames. Preuve que le boulot à repris, tous les Wabberers ont deserté Padrosa, j'en profite pour me caler sous la douche. De là, il me reste 3h à rouler, ça fera Nimes. J'ai passé la frontière il n'y a que quelques heures, et les corps des morts sont à peine froids que déjà à la radio les politiques tentent de recuperer les mouvements spontanés des Français de toute confession et de tout bords politiques, c'est gerbant. Comme prévu, je finis mes heures à Nimes, demain c'est vendredi, ça ira mieux.
Le reveil me sort du lit à 6h, je mets le contact, il ne me manque pas de gasoil, ouf. J'attrape mon petit dej les oreilles collées au poste, ça devient un rituel cette semaine. Dès que j'ai mes 9h de coupure je ripe, il est 6h35, il faudra que tout soit plié ce soir avant 21h35. Il me faut me rapprocher le plus rapidement possible de Jarcieu ou je debarque un peu avant 9h, y avait Timsit ce matin sur Inter, c'est pas souvent. Il faut déjà commencer par tout trier les clients, heureusement il y a Philippe Choron ce matin pour me donner la main. Je repars 36 minutes plus tard pour une ballade Lyonnaise. Premier stop à Decines, en plein centre dans une usine de medicaments, et je termine avant midi à Corbas. En repartant je tombe sur Mister Volvoviking, mais j'ai pas trop le temps de trainasser.
L'après midi se resume entre les ramasses aux 3 coins de Lyon, Genas pour commencer, puis un complement à St Maurice de Beynost et Brignais pour finir avec le groupage venant d'allemagne pour Barcelone, ce qui me permet de faire connaissance avec le premier maillon de la chaine de la nouvelle ligne. Entre chaque ramasses j'écoute attentivement les infos, la tension est palpable, mais j'ai du mal à comprendre que les journalistes donnent autant d'infos precises sur le deroulement des operations de Police. Finalement c'est en direct ou presque que j'entends la conclusion de ces 48h de stress, tant et si bien que je prête que peu attention aux bouchons du soir à Lyon.
Finalement de retour au dépôt, je recupère mon frigo mais avant ça, il me faut vider et recharger la semi de Lionel, c'est un vendredi soir classique au dépôt ça grouille dans tous les sens, il y a du boulot par dessus les oreilles, et c'est plus que motivant ! D'autant qu'il y a de la main d'oeuvre, Arthur a même négocié 2€ la palette bougée à Didier, un vrai buisness man ! Je me suis juste contenté de lui taxer une Malboro. L'heure tourne vite, j'ai juste le temps de faire un mimi à Alain Engrais Liner et à Ludo Ostreich Liner, je mets vite du mazout et je file à St Peray ou je debarque dans les clous à 21h20, ouf, respire.
Après un dimanche surréaliste passé devant la télé à suivre les rassemblements impressionants en France et dans le monde, il faut se resoudre à reprendre le chemin du travail ce matin. A 2h05 précises je sors de mon parking, et il faut se rendre à l'évidence, la solidarité a ses limites, personne dehors pour manifester son soutien, pas même un petit coucou de voisinage, mis à part les aboiements moyennement sympathiques du chien qui devait rêver de jours meilleurs. T'as fait uoi dans ta vie ? Ben j'ai surveillé des semis remorques et des tractos pelles. La differene entre le chien de mon voisin et la plupart des services d'accueil c'est qu'avec lui, j'ai pas à signer de protocole de sécurité. Du moins, pour l'instant. Ce matin, sur l'A7 il y a déjà pas mal de trafic je trouve, es ce que c'est parce qu'on est lundi ? Es-ce une timide reprise ? J'en ai pas la moindre idée, mais je suis pas resté souvent en plein phares... Je sais pas si j'ai révé mais le radar dans la descente de Remoulins est réapparu... Plus l'heure avance plus ça se charge en trafic, je réussis quand même à rouler jusqu'au péage du Boulou, ou je m'ecroule 1h au plumard avec le webasto reglé sur 45° et deux reveils en action.
Ce matin, c'est pas mal car je peux sereinement assister au lever du soleil rouge vif sur la Catalogne et vu l'heure déjà bien avancée, j'évite les bouchons du matin ; je debarque à 9h30 chez mon premier client à Castellbisbal. Je sais pas si c'est mes pompes de secu toutes neuves ou le hasard, mais je suis tout seul pour vider, ça va assez vite une fois qu'on s'est affranchi des longues formalités administratives, une plaie dans ce pays... De là, je file tout shuss à la zona Franca vider le groupage Allemand, tous les quais sont pris, mais le chef fait vite le ménage et j'attends pas bien longtemps, comme les caristes sont tous pris, j'ai droit au transpal electrico pour vider, plutôt que d'attendre un hypotétique cariste, impec.
C'est sous un soleil de plomb et un petit 17° que je debarque à Tarragone, la boutique ferme de 13h à 15h, mais pour les petits lots, il reste un cariste pendant la pause, ça tombe bien, j'ai que 4 palettes. Il me reste encore Vila Seca, mais là je dois attendre 14h30, ce qui m'arrange car j'ai un peu les crocs en plus il y a un Schutz qui me passe avant, ils sont prioritaires partout ces mecs. Alors que pourtant j'ai des pompes neuves ! Je comprends pas. Mon retour quant à lui se trouve à Castellgalli à 1h30 de route d'ici, j'ai pas de quoi y aller et je me pose au final dans la zi la plus proche avec 13h05 d'amplitude, m'en fous, ça compte, y en a marre.
Je suis un grand maintenant, oui, je me suis reveillé à 6h du matin, tout seul, sans reveil ! Bon, faut dire quand même que j'ai 15h de coupure, ça fait un peu juste. Il fait frisquet ce matin à Tarragone, je m'enfourne mon petit dej à base d'une montagne de chorizo et d'oeuf le tout sur des tartines de pain tartinées de piment, c'est un vieux fantasme, je me suis simplement contenté de mes biscottes et ma banane. A 6h30 je me decide et je decolle vers l'infini et l'au delà, pour rejoindre l'Ap7 il y a une nouvelle 4 voies (une de plus) mais c'est mal indiqué et je loupe la sortie ce qui me fait perdre 5 minutes, d'entrée, au reveil. Heureusement, ça roule plutôt bien ce matin pour rejoindre Castelgalli ou je debarque juste à 8h, j'attends une demi heure devant le portail parce que ça ouvre qu'à 8h30 et je m'en souvenais plus.
Tout comme en 2014, ici l'accueil est sympathique, les papiers sont fait direct et je charge 24 GRV ADR à quai. La commande est pas prête, ce qui m'arrange comme ça j'ai amplement le temps d'aller me caler sous la douche nickel chrome parce que la femme de menage vient juste de passer. Alors j'ai fait attention à pas trop tout lui pourrir le travail. A 10h, je suis full load et je peux aller bouffer du gasoil. Si je lambine pas trop, je peux me poser dans la zone chimique ce soir à Salaise et faire en moins de 9h de volant une coupure de 11h, une vraie cette fois-ci. Souvent d'ici je passe par Vic pour remonter, mais pas aujourd'hui ça fait trop grimper. Sur l'autoroute il y a operation coup de poing des mossos qui en ont après les bagnoles, c'est des fous furieux ces types. Comme ils sont de sortie, je fais pas le fou, je sors pas à Girona prendre mes clopes, mais à La Jonquera sur l'autoroute, je fais tirer jusqu'à Narbonne pour casser la croute.
Le GPS me dit qu'il faut d'ici 3h45 pour rejoindre Salaise, il me reste 3h55. Facile. Sur l'A9 on annonce pas mal d'acidents et les bouchons qui vont avec, un sacré balaise à Beziers avec 3 camions et un autre à Vendargues avec un camion tout seul, c'est pas la fête du camion, on va encore bien morfler dans le MIDI-LIBRE. Là, les comms sont un peu moins High Level que dans Telerama. J'espere que les gars ont rien, ça a été vraiment violent à Beziers... De mon côté toutti va bene, tant et si bien que je deboule avec 8h49 à Salaise, pfiouhh, demain, il pleut c'est sûr !
Avant moi ce matin, il y a un camion à charger en priorité, avant de rentrer, le chauffeur qui a bie capté que j'étais là avant lui était venu me voir pour m'expliquer le jambon. Poli le type, un roumain qui tire pour DSV, retour prévu à Timissoara en mars, le tout pour 1300€ mensuels à faire des allers et retours entre L'Allemagne et La France... Un de plus parmi des dizaines de milliers d'autres. A 9h, il finit par sortir pour monter direct à Speyer, je peux le remplacer à quai, la place est chaude. Pendant que je bois le café au bureau, le cariste speede comme un malade pour sortir les 24 GRV, en 20 minutes c'est torché. Une mission interclocher se profile à l'horizon : je vais charger 2 palettes à St Clair du Rhône. A peine arrivé, mon chef change d'idée, je charge pas et vais direct à Givors charger pour revenir ici. Du coup, je fais le "Côte Rotie Liner", je me pointe à 11h à Givors, nickel, Mouloud me file un badge direct et je peux rentrer.
Pendant que je charge, je me fais accrocher la semi par un cariste, le pire c'est qu'un mec le guidait, heureusement, sinon il rentrait ses fourches dans le frigo ! Y a pas trop trop de mal, mais je suis bien obligé de faire un constat, tout en redigeant les CMR au bureau, et j'en ai 5 à faire, une vraie secretaire ! Malgré tout ça, je suis pas en retard, et je peux stopper avant Chavanay sur un parking ombragé, car aujourd'hui ça cogne dur. Aux infos de 13h, on parle toujours et encore de Charlie qui va pulveriser ses records de vente. Pour être franc, je trouve la couv pour le coup provocante, je veux dire, c'est bon, on sait trés bien qu'en France on a le droit de tout dire ou faire dans la presse (ou presque) mais à quoi ça sert finalement de deranger tout une communauté dans ce pays ? Même le moins acharné des musulmans ça l'emmerde qu'on caricature le prophète. On pourrait pas pour fois choisir l'apaisement ? Bref la connerie humaine étant sans limites, je pense qu'à force, les choix de une comme celle-ci finiront par être contre productives.
Dès la reprise de 13h30, je suis en place à St Clair, on vide et recharge en une demi heure, je peux rentrer à Jarcieu chez DUARIG Logistics. Plutôt que de redesendre en Catalogne du sud, j'ai une tournée bizarre qui me fait commencer dans le 49 pour finir en région sinistrée sur Paris. Au moment de partir, j'ai la joie d'apprendre que je dois retourner pour la 3e fois aujourd'hui à St Clair, putain, j'en peux plus. Je speede donc pour arriver avant l'heure fatidique de 16h30. La bas aussi, ils en peuvent plus de me voir aujourd'hui. Je me repaye une nouvelle fois la "Cote Rotie Road" et après une mini croisette avec mon Jeje21 je finis par me jeter sur l'A47 et surtout dans un mega bouchon avant St Etienne. Stop douche à l'aire du Haut Forez toute neuve mais ou les douches marchent déjà plus, il faut se taper une bonne marche à pieds et aller à l'Arche. C'est ça ou rester cradoque. Je marche. C'est bien propret, avec du sent bon sous les bras que je reprends le manche pour finir un peu avant midnight sur une vague aire de l'A85 bien avant Tours, disons au niveau de Montrichard pour situer.
Toute la nuit j'ai été balotté dans la couchette, oui, y a eu du vent. Bien sûr, y en a pas eu autant que sur les côtes Bretonnes et heureusement d'ailleurs. Donc ce jeudi sera placé sous le signe de l'humidité, j'enchaine radées sur radées. Ma première livraison me mène à 2h de route d'ici au fin fond du 49 du 53 et du 72 à Chanteauneuf sur Sarthe, entre le vent et la flotte c'est pas une partie de plaisir sur la departementale, mais ça va, ça roule tranquille pépère. Le client attendait avec impatience ses palettes, du coup ça a pas trainé, et puis il faut avouer que dans le 49 c'est la plupart du temps des bosseurs, ça pinaille rarement dans ces coins, ou alors, j'ai toujours du bol, j'ai même du attendre un peu pour faire 15 minutes.
C'est avec assez peu d'espoir que je continue ma tournée, il me faut livrer dans le 28, le 95 et le 78, je suis certain de pas arriver à tout faire, je tente quand même de faire au moins Aubevoye, ça ferme à 16h, j'ai de la marge en trainant pas trop quand même. Les deux mains accrochées au volant, je tente de maintenir le cap, il pleut comme vache qui pisse et c'est pénible... Toujours et encore les histoires de Charlie qui bat des records de ventes, d'ailleurs il y a plein d'autres journeaux qui surfent sur la vague, je commence à percevoir une course à l'echalotte, à la surenchère et ça commence à serieusement me courrir sur le haricot, parce qu'à la fin, y a des gens qui ont rien demandé qui vont morfler. C'est bien joli tout ça, mais à force ça va craquer. Même le pape il a dit que ça commençait à bien faire les conneries !!! La pluie s'arrête un peu en Normandie, ce qui est incroyable, je finis par debarquer chez Renault à Aubevoye à 15h, ma palette est livrée en 2 minutes.
Comme je suis un garçon prevoyant, j'ai averti le client suivant à St Ouen l'Aumone, il attend mes palettes, ça alors !! Du coup, j'ai appelé aussi au centre d'essais à Poissy, en principe ils ferment à 15h45, mais le responsable m'a dit, t'inquiète, j'avertis le gardien, et tu auras deux gars pour vider. Ouh la la !!! Je comprends mieux qu'il pleuve autant aujourd'hui ! Après une traversée penible des Andelys, je trouve la N14 à peu près deserte, mais pas longtemps, arrivé sur Pontoise c'est le bordel, alors je vais vite poser St Ouen, 3€ de pourboire !!! C'est rare ! Je me suis annoncé pour 19/20h à Peugeot, alors je me planque en surveillant nerveusement Google Map en attendant que la carte tourne au vert. J'ai attendu jusqu'à 19h30, et impec pour rejoindre Poissy. J'y croyais pas, mais arrivé au gardien, il ma dit, ah oui, on nous a avert, allez vite vous mettre en place. Pincez moi, je rêve, y a tout qui fonctionne aujourd'hui !!! Du coup à 20h30 je suis vide, j'ai du mal à y croire, j'ai plus qu'à aller me caler tranquille à Chanteloup les Vignes, je me gare comme je peux face à mon client, impec, bien content !
La zone industrielle de Chanteloup commence à s'animer, il est 8h, alors moi aussi je m'anime, je prends mes jambes à mon cou et je vais au bureau du relais. Le relais ici, c'est une sorte de grosse association d'entraide qui fait bosser des defavorisés. Et ça c'est bien. Au bureau la fille m'annonce que je suis prévu à 11h. Bon, je me sauve prendre un café alors ! Voyant que je m'en fous completement la miss me ratrappe vite fait en me disant que c'est prêt en fait, et que je peux dès à present me taper la marche arrière du siecle pendant que les gars finissent de coller les dernières étiquettes. Le cariste est un chinois bien marrant, il charge les palettes 2 par 2, ça va pas mal. A 9h30 je suis chargé, je me transforme en mode Thermo Serpillière Liner Yellow Power (TSLYP). Un coup d'oeil à Google Map, partout autour ça a verdi sur les routes, je peux sans stress decoller via l'Ile du roi, sympa le quartier. Comme prévu, je sors de l'ile de Frankreich à la régule ou presque, il fait bien moche ce vendredi, mais malgré tout avec mes 3T de charge j'arrive en 4h à l'aire de la forêt juste au niveau du Bessay, j'ai la dalle.
J'ai partagé une demi boite de rilettes avec un corbeau même pas merci, c'est des cons les corbeaux. Une fois passé Beaune, il ne pleut plus, c'est un deluge, c'est même tellement pénible que je suis obligé de m'arrêter souffler un peu sous la douche à Macon ! Pendant que Sweden et des centaines d'autres sont bloqués sur l'A47 une fois de plus. Sur Lyon, c'est le merdier absolu aussi, alors je fais l'erreur par feneantise d'éviter Lyon et de passer par derrière Vienne. Il pleut tellement que les fossés debordent, d'un savant melange de boue bien grasse. Comme on est vendredi les types en bagnoles sont plus que pressés et roulent comme si de rien était : à fond ! Le pire est après Cours et Buis, là, c'est la cata et j'arrive tendu comme un string au dépôt content d'avoir rien cassé.
Il faut tout vider les serpillières et recharger en groupage Austo Italien, heureusement il y a grave de la main d'ouvre ce soir sur le quai, ça pinaille pas. Bien sûr c'est sans compter Regis qui a oublié de mettre une livraison dans ma semi et qu'il a fallu tout revider mais personne lui dit rien, c'est une star. Après, y a plus qu'à rentrer tranquille à la maison sous une pluie toujours battante et avec le plus lourd sur l'arrière de la semi, j'adore ! A 21h30 je vois le clocher de mon chez moi, bien content !!!
J'étais tranquillement affalé dans mon canapé, affairé à calculer mon coup pour ma tournée de lundi. J'avais déjà arraché pas mal de mes longs cheveux gras quand j'ai reçu un sympathique texto de mon chef : "t'apprendras à compter, t'as oublié une palette sur le quai" Oh putain, la boulette !! La palette est pas lourde, et surtout d'après les mesures, elle rentre dans ma remorque. Ma petite remorque, celle qui fait du St Peray/dechetterie, et qui est rarement sortie du quartier. J'ai même pas de roue de secours ! C'est même un pneu à chambre à air, c'est pour dire !
J'informe donc ma moitié de la bonne nouvelle, et nous voilà partis chauffage à fond dans la Twingo en route vers Jarcieu. Franck est au dépôt, c'est de sa faute si j'ai oublié la palette, il est chef de quai et il était pas là hier. Enfin, ça aura fait l'occasion de rigoler 5 minutes, la palette est forcement vite chargée, bachée, sanglée, quelle chance qu'elle soit pas ADR, quoique ça aurait fait joli une plaque orange sur la twingo.
Retour à St Peray, je jette la palette dans la semi, merci le hayon, je peux à nouveau de re affaler dans mon canapé.
J'ai tellement tourné mes clients dans la tête dans tous les sens, que je me suis décidé à partir un peu plus tôt que prévu. D'après ce que je sais, les premières escortes ADR au tunnel demarrent à 22h, je pars de chez moi à 19h30 et advienne que pourra. Je prends la route de Grenoble ou je croise un impressionant cortège de skieurs qui rentrent au bercail, dans mon sens c'est nettement plus calme et heureusement. Je serre un peu les miches aux differents péages, mais il faisait froid si bien qu'aucun gendarme n'était en faction. Je finis par arriver au poste des pompiers à St Michel de Maurienne à 22h15, je suis le premier de la semaine, la classe non ? Du temps que le jeune fasse les papiers j'ai le temps de m'offrir un café largement mérité à la station.
Par chance, il ne neige pas ici ce soir, vu que j'ai pas assez de poids sur le tracteur, de toutes façons, même avec des chaines je serais planté. Je reste tout au plus 10 minutes sur la plateforme, un Arcese roumain me rejoint, et l'escorte qui va avec. A 23h04 on s'engouffre dans le tube. Côté Italien, il ne neige pas non plus, il fait juste froid mais sec et c'est salé à mort. J'ai 4h de route après Susa, je coupe une petite demi heure au péage. Vu l'heure je passe Torino comme une balle, il y a bien un peu de brouillard, mais rien de mechant. Je suis sauvé d'affaire ce coup-ci, je roule encore un peu, mais pas trop, juste pour être sûr d'arriver en moins de 4h30 à Trento demain. Du coup, je me pose à Tortona ou c'est plein comme un oeuf, je me gare comme je peux, mais un peu trop près de l'A21 à mon goût.
Comme prévu, dès les premières heures du matin, le trafic s'est bien amplifié et je suis reveillé 2h avant le départ. J'en profite pour aller me payer un excellent petit dej à l'Autogrill, et à flaner dans les rayons du rayon accesoires poids lourd de la station, la patronne me file le train comme si j'allais m'enfiler un pare buffles dans le slibard. A 11h et des boulettes je suis OK avec la coupure, entrée conducteur 1 -> I, allez, GO ! Il y a pas un trafic enorme ce matin, je peux rouler à 9kg avec les plaques, ça se voit pas trop, même à Piacenza sur les viaducs ou en principe il y a toujours au moins un grumeau, là, personne. Le bon dieu des chauffeurs qui ont le feu au cul est avec moi. Brescia, Verone, et enfin la super autoroute du Brenner ou tu peux pas doubler, je fais pas le fou, au loin de vant il y a une betaillière qui double pas non plus, c'est un trés bon indice, j'en fais autant. Je debarque à l'imprimerie à Trento à 14h45, impec, samedi le type au téléphone m'avait dit 16h. Par contre le chef est pas content, il veut pas de frigo. Je suis donc obligé de tirer tout seul avec mes petits bras les enormes palettes de rame de papier à 1600kg pièce. Heureusement, il y en a que 9. 40 minutes plus tard et un café, et c'est fait, j'ai plus de bras.
Livraison suivant chez un degroupeur à Padova. J'hésite pour la route à prendre, soit l'autoroute qui redescends sur Verona, soit couper par la montagne et gagner quelques kilomètres. Va pour la montagne, sur la carte, il y a pas mal de 4 voies, ça coupe un peu et ça sera forcement joli. A peine j'enquille la voie rapide, je tombe dans un tunnel interdit ADR, mais le panneau est mal placé, je me fais bananer, quoi faire ?? Tant pis, j'enquille, de toutes façons, je suis encadré par deux camions qui respectent pas les distances ça masquera les plaques... Le tunnel est pas hyper long mais j'ai eu l'impression d'y être resté une semaine dessous. Comme prévu le paysage est superbe, torturé, escarpé on se croirait dans les contreforts alpins du nord de l'Italie. Les sommets sont enneigés, mais très haut. Plus je me rapproche de Padova et plus le trafic devient dense, la nuit tombe rapidement. J'arrive à 18h chez le degroupeur.
Il y a deux marocains pour decharger et pointer le camion, ils arrêtent pas de me parler dans un melange de français et d'italien, et de me dire que la france c'est bien mieux qu'ici, et que surtout la religion ça fout la merde partout, je sais pas trop quoi dire finalement. Pour ce lundi, j'ai plus qu'à tenter le dernier client juste avant Vitorio Veneto, en une heure d'autoroute j'y arrive. L'usine tourne H24, mais il y a personne avant demain matin pour receptionner. Pas grave, ici, je peux garer dans l'usine, c'est calme, en plus il y atout confort, douche et machine à café ! La Dolce Vita en somme !!
J'ai environ 11h64 de coupure quand je sonne à 7h62 au portail du quai, il fait 1°, ce matin je suis précis. En fait j'ai surtout du bol, parce que le quai est en panne et à 2 minutes près, le depanneur le mettait hors service le temps du depannage. Si hier je me suis fait chier pour sortir au transpal à main des lourdes palettes de 1600kg, ce matin, c'est un gros Fenwick qui me decharge les 9 palettes de cartons pliès qui pesent environ que dalle. La vie de routman est ainsi faite. Le cariste ne se doute de rien, il est loin d'imaginer qu'une de ses palettes à voyagé derrière une Twingo qui a franchi le cap des 100.000, j'aurai dû lui raconter l'histoire, à moins que celà ne l'ai probablement pas interessé. En 15 minutes c'est torché, cap à l'est direction UDINE. Plutôt que de faire le crochet par l'A4, je coupe par la nationale, je la connais pas, ça fera l'occasion. Au dessus de moi, il y a une patrouille de l'armée qui s'exerce à faire de perilleuses figures comme ceux de Salon au 14 juillet. Je croise les doigts pour pas en ramasser un dans le pare brise, on sait jamais, ils sont peut-être motorisés par IVECO... C'est la crise sur cette nationale, il y a nombre incroyable d'usines fermées, même des commerces et des restos sont à vendre, ça a pas fait semblant dans le quartier. Aujourd'hui c'est grand beau temps pour traverser les Alpes, je stoppe à la frontière Autrichienne prendre ma BOX, devant moi il y a un Bulgare de chez Sesé, sa carte SHELL marche pas, ses autres cartes non plus, ça pue. Falta llamar el jefe companero !
Je prends donc la magnifique A2 autrichienne au rythme des BIP de la gobox. Aussi incroyable que ça puisse paraitre, il y a 0 gramme de neige par ici, il faut lever les yeux bien haut pour apercevoir des sommets enneigés, y a plus d'hiver ma bonne dame. Au bout de 4h de guidon, je m'arrête au hasard sur une aire "Plack" et je tente la douche. Bonne surprise, c'est si propre qu'on pourrait lecher la cuvette des chiottes ici ! Bon, je l'ai pas fait, mais j'aurai pû. Je traine pas trop quand même, j'ai RDV à 15h à Graz, et c'est même pour ça que je me bouge depuis dimanche. Le client est averti, par chance English spoken ! Plus je m'approche de Graz et plus je me fais du soucis, je sais pas à quoi m'attendre. Finalement ça va pas trop mal, petite marche arrière, sans un seul coup de klaxon pour rentrer chez le client dans la Wiener Strasse, il est 15h04 quand j'ouvre les portes du frigo, je suis content, j'ai fait le job. Le quartier est populaire, mais ici, on bosse dans le secret et le silence, je suis entouré d'une noria de types qui ont tous largement fait plus d'études que moi. En même temps, ils ont pas de mal, j'en ai point fait.
Une heure plus tard, c'est bouclé, j'ai vidé mes 4 palettes et j'en ai repris 2 en retour, ici, c'est secret defense, je dois rien savoir, sauf qu'il faudra tôt ou tard revenir, je peux repartir toujours avec mes belles plaques orange. Entre temps le trafic s'est bien chargé et c'est bien la misère pour sortir de Graz, je suis juste halluciné par le nombre de Clubs qu'il y a par ici, sans compter un immense Eros Center, ça doit bien rigoler dans les chaumières le soir en Autriche. Je recharge presque à mon point de départ de ce matin, du côté de Pordenone, pour faire le trajet je me suis calé derrière un Autrichien qui double la ou c'est interdit mais qui freine la ou il y a potentielement du contrôle de vitesse, moi ça me va, ça me facilite la vie ! Avec la nuit, le froid arrive vite et dans la foulée les saleuses sont de sortie, si en France ça pouvait se passer pareil... Mais non. Je finis par arriver à 22h30 devant mon client de demain à Azzano Decimo avec 9h49 de routas, bien bossé !
Il me faut braver le froid dès 8h ce matin, je vais m'annoncer pour charger mes 4 palettes pour Genas. Impeccable, c'est prêt, je peux me mettre en place. On est bien en Italie, ça bosse en famille, c'est le tourneur fraiseur qui change de casquette et devient cariste. Un peu brusque le garçon, heureusement que c'est pas des palettes de caisses de citrons qu'il charge, sans quoi tout serait à terre. Ici on produit des accessoires pour mobilier, c'est pas lourd, sauf que les palettes de 130*130, on peut les tourner dans le sens qu'on veut, ça rentre pas ! En 10 minutes c'est chargé, je fais le CMR avec le boss qui est pendu à son téléphone, et je file à la seconde ramasse à quelque kilomètres de là à Sacile. Il y a une station pile entre mes deux sorties sur l'autoroute je peux m'offrir un café. Par contre mon plan est foireux à Sacile car j'ai pas la bonne adresse, du moins, il en manque un bout. Je perds quelques toujours trop precieuses minutes, mais n'étant pas sûr de mon coup, j'ai laissé mon camion en warning sur la nationale et je suis allé voir à pieds. Quelle bonne idée j'ai eu pour une fois, la rue est bien large au départ, mais pas après, c'est le fait de pas avoir vu de traces de ripage au sol qui m'a mis le morpion à l'ecoutille. Finalement par deduction et grâce à Google je finis par aller à la bonne adresse à 4km de là dans un patelin paumé avec quelques ateliers. Là encore je charge du matos pour faire des meubles ou des canapés, je sais pas trop et je m'en fous. Tout ce que je sais c'est que la taille des palettes est encore batarde, et que je peux que en gerber 3 par dessus mes 2 barres d'arrimage, finalement tout rentre, mais juste juste. J'ai appris que tous les ateliers autour de Pordenone ferment pour ouvrir en Slovénie toute proche avec des employés payés 3e de l'heure. Le batiment d'à côté est à louer depuis 3 ans à 1€ du M²...
C'est pas tout ça, mais faut pas que je traine de trop. N'ayant pas d'imperatif, je me mets en tête de dormir ce soir chez le client, ça doit être jouable. Déjà, dans un premier temps j'essaie de pas me perdre pour rejoindre l'autoroute. Entre les panneaux Interdits aux PL pour faire chier, et ceux qui sont là parce que c'est VRAIMENt interdit, il faut un peu de flair, et pour une fois je me trompe pas, 10 minutes plus tard je suis à 90 sur l'autoroute. Je jette un oeil au trafic, à la météo, au forum tout ça, j'ai de l'occupation. Le pluie aujourd'hui vient s'inviter, comme ça, tranquille sans prendre RDV. Il pleut pas assez pour rincer le sel, mais bien de quoi crader un peu plus mon attelage frigorifique qui en avait pas besoin. Venise, Vicenza, Padova, Verona, ça remonte au taquet ce matin, et je suis tellement optimiste que je decide de garder l'A4 jusqu'au bout et de traverser par Milan plutôt que de faire le tour par Piacenza, je fais ce que je veux, c'est moi le chef à bord. Mais voilà, il y a un shoot après Brescia et bien sûr un bouchon. Vu qu'on est en Italie et que c'est un pays moderne, je me cale vite 45 min dans un refuge en attendant que ça se passe. Au passage, merci la CB, la bas, le 5 est en surchauffe, je comprends pas tout, mais les mots "code" "a quatro verso Milano" je comprends.
46 minutes plus tard, le bouchon a disparu et je peux continuer ma folle remontée. Bien qu'il pleuve dans mon sens la traversée de Milan s'est faite sans problèmes, mais juste juste. Ensuite c'est encore et toujours les longs travaux de l'A4 qui n'en finissent pas. Un stop douche en passant à Carisio, 30 minutes pas plus. J'avais envie de voir pour faire debrider le TX, mais es ce bien raisonnable ? La température ici a bien chuté, et je croise quelques calandre blanchies, hou la la. Il se met à doucement neiger sur Turin, et finalement pas tellement en montant le Frejus et c'est tant mieux. J'arrive à la plate forme sans patiner, ouf. Je fais ma dernière demi heure de coupure en attandant l'escorte, et par le plus grand des hasards je suis rejoint par Alain, qui passe lui aussi sous esorte, du coup on est deux Duarig entourés par les gyrophares, on est bien vus !!! On se jette un café vite fait à la Total après Modane, Alain va sur Grenoble parce que c'est sa ville préférée après Paris, et moi je profite qu'il fait nuit pour continuer à speeder, juste parce que ce soir j'ai la patate et que rien peut me faire changer d'idée. Je savais par trop par ou rejoindre Serrières dans le 01, le GPS voulait me faire passer par des routes incroyables du genre à traverser les Avenières, moi j'ai choisi l'option Morestel. J'ai quand même dû me farcir Aoste By Night, à la régule, LOL. A force de speeder, je suis passé le long de la centrale de Malville pour atterir dans la cour de l'usine au calme à Serrières en 9h57, ptin, j'ai le cul bordé de nouilles Barilla.
A 8h, je me presente au premier bureau que je trouve, ici, il y a plein de batiments, et impossible de savoir ou je dois aller. Bien sûr je suis pas au bon endroit, entre temps deux camions sont arrivés au bon endroit direct, je suis vraiment trop nul. Heureusement ici ça bosse vite, je livre encore un autre batiment pour le second fournisseur, et c'est vite torché, j'ai quand même eu le temps de prendre le café pendant que le cariste sortait les palettes.
Une fois vide, j'ai déjà du travail, direction Macon. Comme c'est le pays d'une star de chez DUARIG, j'appele Ray pour avoir quelques infos, mais il connait pas le client, il sert vraiment à rien ce mec, il est juste bon à faire la couv des programmes télé. Heureusement, Sweden, lui il connait le client, il est pas là à s'arranger le brushing, lui il bosse. Et il m'a même mis au parfum, fais gaffe, c'est la merde pour rentrer à quai, effectivement, il y a un sale devers et ça passe juste juste sous le porche, mais ça passe puisque pour une fois j'ai rien brisé. Les gars sont bien sympa, ils ont fini de me charger alors que midi était largement passé. De là, je vais dans l'inconnu absolu entre Chalon et Autun à St Leger sur Dheune. Avec un nom pareil on aurait envie de situer ce genre de bled dans le 59 ou le 62, mais non, c'est bien dans le 71. Le coin est magnifique, calme, et visiblement on y fait du vin qui soit disant est pas degueu. Je charge chez un transporteur, un passionné de transport, et c'est de moins en moins le cas, comme on dit : le patron fait le chauffeur... Vrai ou pas ???
Bien qu'il me reste 3m de plancher, je rentre direct à la kommandantur, pied eu plancher donc. Il me faut un bon 3h de route pour descendre, et le miracle c'est que j'ai passé l'A46 à 17h30 sans le moindre ralentissement, incroyable mais vrai. Au dépôt, il y a encore du monde pour bosser, Greg et Philippe m'ont donné la main. Après ça, il a fallu decrocher et monter en solo chercher une semi neuve à Chaleins au dessus de Villefranche, j'ai pas fait le malin pour y aller, d'autant que j'ai évité tous les péages vu que j'étais en solo, les routes sont bien grasses dans le quartier ! Il est quasi 22h quand je me gare le long du carrossier, OUF, detends toi mon garçon.
Tiens ça a pas gelé ce matin, impeccable, bizarement, j'ai les bouteilles d'air à 0 au reveil, alors que je suis en solo. J'attends qu'il fasse jour parce que c'est nettement mieux pour receptionner une semi neuve. Faut tout verifier, l'équipement, le hayon tout ça, bon je suis pas un specialiste. Première mission pour une semi qui à 0 km, je dois aller charger à St Genis Laval, des palox de pommes. J'avais entendu parler de ce client par les collègues, et tout le monde s'accorde pour dire que l'accès est moisi. Je passe un coup de fil à Lionel, le specialiste. Donc, j'ai le droit de passer par Fourvière, il reste bientôt plus rien du 1 rue Casimir Perrier, le MIN quoi. Finalement, je debarque à St Genis radioguidé par téléphone par le client, en fait c'est facile en venant par Camping gaz enfin quand je dis facile faut pas exagerer non plus. On charge 30 palox de pommes, je file direct à St Maurice l'Exil et j'ai le temps de casser la graine en attendant.
Une fois vide, je rentre à Jarcieu, sur les montagnes du Pillat en face ça doit neiger au taquet, je suis bien content de pas avoir à faire des ramasses sur Ste Sigolène aujourd'hui. J'ai decroché la taut en arrivant, mais pour rien car je la garde. Il faut y ajouter sangles equerres, tapis anti derapants, extincteur et transpalette. Bien ça nous a occupé un moment. Pour varier un peu les plaisirs je charge un groupage pour l'espagne, bien lourd devant, il peut neiger. Et du coup j'entends nettement une bonne fuite d'air à l'arrière du tracteur, allez c'est bon RDV chez Volvo demain matin. J'ai quand même réussi à laver un peu et je peux rentré suivi par Alain26 chauffeur régional. A 20h je suis à la maison, impec !
Il y a des choses qui devraient être interdites par la RSE, par exemple, on devrait pas avoir le droit de sortir de chez soi le lundi matin à 1h44 quand il fait juste 2° et qu'il fait un Mistral à decorner les tauraux. Mais voilà, pour le moment, le salarié n'est pas protégé, j'ai plus qu'à enfiler mes mouffles et mes moon boot pour traverser la rue. Le camion toussote et je demarre un peu avant 2h, à moi l'autoroute, le roussillon, la catalogne, l'aragon, la navarre, la castille y leon, à moi tout ça, mais avant je traine laborieusement ma misère sur l'A7 puis l'A9 ou je suis balotté de tous les côtés. Etonnement j'ai une bonne forme ce matin, pourtant j'ai fait un week-end marathon choucroute, c'était l'anniv à ma mother et elle a toujours peur qu'on ai pas assez à manger. Mais ma mère, elle sait pas que du moment ou je tourne la clef le matin à 2h je peux pas me permettre de faire 4h de roupillon. Au pire, tant mieux qu'elle sache pas, sans quoi, elle me dirait d'arrêter un job pareil. J'ai échoué à Rivesaltes avec 3h59 de routas, cuit finalement, j'ai pas forcé, ça servait à rien et je me suis écroulé quasi une heure au plumard.
En repartant c'était lundi 6h45, et le trafic a quadruplé pendant ma sieste, la Jonquera se vide tranquillement et j'approche de Maçanet de la Selva pendant que le jour se lève doucement. Au passage, je me suis arrété chez Santi prendre des clopes et je suis tombé sur une nouvelle collection Altaya, je me suis payé un Pegaso semi remorque citerne "campsa" au 1/43e pour 6€99, alors j'ai pris commande pour deux autres modèles à venir, un autre Pegaso en frigo et un Berliet TR12 attelé à un fourgon "Joker", au diable l'avarice. Il fait pas un temps magnifique, mais peu importe on est pas en vacances. Le temps de m'inscrire et je peux rentrer rapidos me mettre en place, j'attends juste que le chef finisse son café et venga ! Le type fait même l'effort de parler en français, c'est de plus en plus rare. Le passage par Maçanet fait que j'évite les bouchons de matin, je monte à la régule sur Terrassa, j'ai 2 palettes urgentes à poser à Vacarisses. Autant dire, une formalité, ça marche super bien ce matin pour moi. Tellement que ça marche bien, j'hésite à m'arrêter casser la gueule à un bocadillo chorizo. Mais comme il me reste un semblant de conscience professionelle et de quoi remplir ma carte, je file à Cervera ou je deboule un peu avant midi...
Mais voilà, le vent de la chance a tourné, dehors, il y a 6 camions qui attendent, et 3 à l'interieur, et il n'y a qu'un seul cariste pour charger. Bien... Trés bien ! J'ai pû battre mon record de Tetris, passer du temps sur le forum et tout. 4h d'attente pour 6 pauvres palettes, ça a pris 10 minutes à sortir. Il me reste encore 30 minutes d'amplitude, mais pour aller ou ? Je reste dans la zone, c'est calme. 16h33, fini le lundi ! Pour dormir sur mes deux oreilles je décide de resserer les roues avant qu'elles petent. J'ai été bien inspiré, je remettrai un coup fin de semaine.
Pas ame qui vive à 3h ce matin dans la zone à Cervera. C'est donc un signe, il faut y aller, battre le fer quand il est chaud et mettre tout le monde d'accord sur la N2. Je vais être honnète, j'ai mis personne d'accord, y a de plus en plus de trous sur cette route, à des moments j'ai bien cru que le camion allait se casser en deux. J'avais une pensée pour mes rouleaux de plastiques gerbés au tablier, un miracle que j'en ai pas perdu sur la route dans les courbes. Heureusement je reprends l'autoroute pour passer Zaragoza, je me pose à La Joyosa histoire de prendre un bain et un café au bout de 2h34 d'efforts, c'est mérité non ? Non, bon. Une heure plus tard, je repars, en même temps qu'une volée de camioneros qui se reveillent gentiement. Malgré tout ça roulotte plutôt bien sur la natio, tout au plus il y a le vent de côté qui fait chier, mais on peut rien contre lui. C'est à 8h pile que j'arrive dans l'immense usine Rockwool à Caparosso, je m'attendais à un plan bien galère, mais pas du tout ! Le gardien tente des explications dans un français approximatif, trés marrant le type, il a raté sa vocation de gardien, il aurait dû faire comique. Pendant que le cariste vide les palettes, le jour se lève, et comme le cariste aussi est super cool, il me remet les palettes suivantes ou je le lui demande, bien sage.
Cap plein nord ouest direction Vitoria. D'humide, le temps passe à pluvieu que jamais, en même temps au Pays Basque il y a rarement du soleil, c'est comme la Bretagne. Autour sur les montagnes il y a de la neige, c'est joli, on se croirait en Autriche !!! Je roule sur des oeufs car ça glisse un peu je suis quasi à vide, ça va que je suis gros ça aide à adherer un peu. Je livre des rouleaux de fil de fer dans une grosse vieille usine quasi dans le centre de Vitoria, merci GPS. Pas de gardien, on rentre direct, c'est rare en Espagne. Par contre une fois dans l'usine, j'ai fait de l'huile, c'est etroit, les murs et tous les angles sont rognés par le passage de centaines de semi, je me dis, Phil26 ton compte est bon, j'ai posé les 3 essieux par terre, j'ai fermé les yeux et le poste de radio, et ça a passé, ouf. La cariste est rigolote et completement speedée, elle tranche avec le reste des employés. J'ai même pas eu le temps de lui payer le café !!!
C'est le moment de faire le point avec les heure de conduite. Je sais c'est pas interessant, mais je suis obligé. Mon client suivant est à Alcala de Henares, juste à côté de l'aéroport de Madrid. D'ici, il y a 363km, il me reste 4h19 à conduire pour faire 10h. Le GPS annonce 4h20. J'adore. Etant de nature joueuse, j'ai envie de tenter le coup d'autant que j'aurai que 400kg dans la remorque, c'est jouable à condition de pas trainer bien entendu. Je me concentre et je sors de l'usine à MachIII. Il faut traverser un bout de la Ronda, mais vu l'heure ça passe bien, les avenues sont larges comme à Mouscou, d'ailleurs ça ressemble un peu à Berlin EST. Comme j'ai les crocs, je stoppe avant Burgos sur un parking ou il y a rien et bien le long de l'autoroute histoire de pas perdre une seule minute. C'est con, mais on nous fait devenir con. Après Burgos commence une longue série de cols plus ou moins hauts, et par ici, il a dû neiger un sacré paquet, c'est joli. Je passe le plus clair de mon temps à zieuter l'heure sur le GPS, je grapille seconde par seconde. Le 500 lache jamais le 90, et c'est tant mieux. C'est l'hiver arrivé au point culminant à Somosierra à 1444m d'altidude. 2km de tunnel, et de l'autre côté, le contraste est saisissant, il y a un franc soleil. Plus je descends plus la température monte ainsi que ma pression interieure ! L'avantage en venant de l'A1 c'est qu'arrivé sur Madrid on chope direct la M50, 8 voies, deserte. Si on compare à la M25 Londonnienne, c'est l'enfer, ici le paradis. J'ai bien fait de tenter le coup, je suis arrivé en 4h16 au gardien à Alcala. Pfuuuu. Malgré tout je vais passer 1h pour deux pauvres palettes, il y a un papy à la reception, qui se comporte avec l'ordinateur un peu comme une poule avec un couteau. De là, j'ai plus qu'à sortir me garer le long dans la zone, bien content ! Et comme on dit, si t'es content mieux !
J'avais pas la forme en me reveillant ce matin à 3h30, mais voilà, quand c'est l'heure, c'est l'heure. A 4h je me jette sur la rocade de Madrid, deserte bien entendu, c'est halluciant ici de voir toutes ces routes qui servent presque à rien et font parfois même double emploi. Quand je pense au devis que ça coute pour faire un chemin decent chez moi, et qui ferait pas double emploi en plus !! A peine une demi heure après être part j'en ai déjà ma claque, mais ça fait con de dormir juste au bout d'une demi heure et c'est avec toutes les peines du monde que j'ai réussi à faire 2h avant de m'écrouler une grosse demi heure au plumard. Un café et un donut plus tard j'ai une patate d'enfer et c'est le soleil en pleine poire que je cherche mon client dans la zone industrielle de Requena. Muni de mon mètre en mon transpalette tout neuf, je charge des moteurs d'occasion refaits et des palettes de cartons pliés, j'ai gagné 1m mine de rien. La suite des ramasses m'envoie dans un tout petit patelin du côté d'Alcoy au sud de Valencia. J'envoie la sauce pour aller la bas, je roule sous un soleil magnifique aujourd'hui, c'est le top. Bien entendu mon adresse est pas bonne, le pire c'est qu'il y plusieurs Belda à Aielo et bien sûr je tombe pas sur le bon, je finis par sonner à 12h40 au chargement, les mecs arrêtent à 13h, pas moyen même pour 5 palettes, je dois attendre 15h, super. Dans mon malheur j'ai de la chance, sachant que les filles du bureau ne reviennent qu'à 16h on fait les papiers avant.
J'ai donc tout loisir de tenter de battre mon record au Tetris, tous carreaux ouverts, il fait vraiment bon aujourd'hui. Comme prévu à 15h, le portail s'ouvre, il faut reculer vers un improbable quai en montée, il y a devers pas possible et j'y vois que dalle dans le hangar. Alors je vais arracher quoi sur cette semi neuve finalement ??? Finalement rien du tout, le gars qui guide à l'habitude de faire rentrer des camions la dedans, toujours est il que le hayon a eu la trouille de sa vie. En 10 minutes les 5 palettes de seaux vides sont chargées. Entre temps, j'ai eu droit à la question qui tue, à savoir si je peux mettre 4 longueurs de 6mX0.30 par dessus les palettes pour un poids de 240kg, bien sûr je reponds oui, que je vais tenter, sachant qu'il me reste 40cm par dessus les palettes... Je reçois la commande juste avant Valencia, l'adresse est moisie ça commence bien, merci Google, la bonne adresse est à Quart de Poblet, juste à côté, j'y arrive à 16h, il y a deux quais et les deux sont pris.
Ici ça rigole pas avec les chargements, ils font n'importe quoi mais ils font des photos à chaque départ. J'explique le topo au chef, il faut charger par dessus mes palettes, oulah le chef fait reference au chef ça dure une blinde. Au bout d'un moment feu vert, je peux tester l'ouverture du toit de la Schmitz : 20/20. En marchant moi-même sur les palettes de carton je me rends compte qu'elles sont pas stable, ça promet pour attacher les longueurs, d'autant que j'ai un colis de 2m, une longueur de 6m et une petite palette, le merdier absolu et je m'en veux d'avoir dit OUI à mon chef. Quand le chargement est finit il me reste 40 min d'amplitude, j'ai encore rien sanglé, c'est mort je sors et je reste ici. Franchement, je me suis fait chier comme un rat mort pour sangler, ça glisse à mort, je tends d'un côté ça tire d'un autre, bref la merde, en plus il fait nuit j'y vois que dalle, j'ai fait comme j'ai pû. Un malheur n'arrivant jamais seul, Régis me rejoint dans la zone, j'ai les nerfs, j'ai pas pris de douche et j'ai le moral dans les chaussettes. Alors plutôt que de bouffer chacun dans sa cabine, on décide d'aller manger un bout à Quart de Poblet centre, on est à environ 1km5 de marche. Si comme moi, vous lisez assiduement le CDB de Régis, j'aime autant vous dire qu'il m'a beaucoup déçu. Je le voyais commander timidement une assiette de crudités, non non non, pas du tout. Des patatas fritas bien grasses saupoudrées de mayonnaise, des croquettes de poisson, des boulettes, le tout suitant l'huile et tout, non, au bout de 2 Turia il s'est mis à hurler à chaque but marqué ar ce soir c'est Madrid contre Barcelone et ça hurle !! Il m'a autant dégouté que déçu ! J'ai essayé de ne rien laisser transparaitre, j'ai même hésité à vous en parler, mais a un moment, il faut retablir la vérité, la legende du type malingre qui bouffe bio et qui montre sa frimousse de bobo écolo dans Télérama, c'est des foutaises !
J'ai la tête dans le fio au reveil, Régis est déjà loin, il a du travail, c'est pas un rigolo. Perso je décolle à 6h30, ça suffit bien, et j'ai la boule au ventre rien que de savoir ce que je trimballe en haut de mes palettes de cartons. J'y vais plus que molo, j'ai jamais autant ramé dans les ronds points, j'ai honte. Je conduis un peu comme si j'avais posé un verre d'eau sur le tableau de bord rempli à ras bord. A chaque trou, chaque soubressaut je perds 10 ans d'esperence de vie. Je debarque chez Tona à Torreblanca en même temps qu'Arthur pour boire le café, et comme prévu mes deux barres ont chié dans la colle, et je décide de tout recommencer à 0. Plutôt que de me laisser en plan, Arthur me donne un bon coup de main, il était pas obligé, ça m'a fait super plaisir, à deux c'est tout de suite plus facile. Au bout d'un moment Arthur est bien obligé de partir livrer, je termine tranquillement tout seul. Autant Régis, on peut compter sur lui que pour boire des coups et se frapper des tapas, autant Arthur, est un pro, un type qui ne vie et pense qu'au boulot ! Comme un con j'avais laissé mon portefeuille dans la poche arrière de mon froc, portefeuille qui n'a pas manqué de glisser et tomber au milieu des palettes, comme si j'avais que ça à foutre ! Je finis en nage une nouvelle fois, je peux enfin aller au bain, pile au moment ou la femme de ménage ferme les douches, de toutes façons, y a pas à tordre, je bouge pas, j'attendrais le temps qu'il faudra.
En tout je serai resté 2h30 ici, la coupure est bonne ! Je garde la 340 jusqu'à Amposta histoire de balancer un peu de gasoil, et je reprends l'autoroute au plus vite. Là ça bouge un peu moins et je peux tenir une moyenne correcte, plus je monte moins il fait beau, je stresse à mort pour passer Barcelone parce que le haut des palettes de cartons est ps filmé et qu'au moindre coup de frein tout peu partir en avant, je vais finir par claquer !!! Je fais mes 45 après Gerone Nord, j'en profite pour verifier mon voyage une ennième fois, ça a pas bougé. Il me reste plus que 4h05, je vise Montélimar, mais ça va être rik et rak.
Par chance, ça roule plutôt bien ce soir, je passe même Montpellier à la fin de l'heure de pointe, pourtant il y a du vent et il pleuvasse, mefiance malgré tout, comme je suis pas assez stressé, l'AD Blue commence à manquer, l'alarme s'affiche avec un joli LED orange, en plus j'apprends que je dois à être à 7h30 à Meyzieux demain pour poser les longueurs, je frole la crise cardique. Un voyage qui demande qu'à se casser la gueule, plus d'adblue, et maintenant 15 min de marge pour "faire" l'heure, non mais allo quoi ! Je roule au maxi que je peux en écLe Renifleur, votre guide sur la routeoutant les infos toujours aussi jouasses, et je finis par debouler à Montélimar sans être tombé en panne d'adblue, c'est déjà ça de pris, mais avec 10h10, pas bien ça ! Bon, c'est rare, c'est pour la bonne cause et éviter de se faire couper une bâche toute belle, je tire un ticket et advienne que pourra ! Allez, ce soir, je fume un pétard et je cours tout nu autour des camions sur le parking, ça me defoulera !
5h25, j'ai mes 9h de coupure pile poil, je peux demarrer du parking pour faire 100m et aller balancer 20L d'Ad Blue, comme le pompiste me connait, ça traine pas pour avoir la pompe au vert, même pas le temps de boire le café, j'ai RDV à 7h30 à Meyzieux, faut pas que je trainasse. Bizarement, il y a pas de trafic ce matin pour monter sur la capitale des Gaules, même sur l'A46 ça roule nickel, si bien que je tire le frein devant mon lieu de livraison à 7h27. J'ai fait le job. Pour une fois, c'était VRAIMENT urgent, les monteurs sont là, et j'ai pas grand chose à faire mis à part virer les sangles. J'ai finit ou presque d'escalader en haut de la taut, y a des jeunes qui s'occupent des colis. Le boss est ravi et je me fait offrir le café. De là je file à St Pierre de Chandieu, l'A46 roule encore nickel, bizarre ce vendredi ! Les 5 palettes de seaux vides sont vidées en 5 minutes, me reste plus qu'à vider les cartons et les moteurs revisés. Je me retrouve avec des tas de taches d'huile qui ont coulé, super sur plancher tout neuf, heureusement, il y a de la sciure, j'en balance un peu partout.
Direction ensuite sous un franc soleil charger des bouts de piscines comme Pierre70 sauf que c'est Desjoyaux. Comme ça n'ouvre qu'à 13h, ça me laisse le temps de casser une croute devant le portail. Ensuite, direction St Etienne poir charger du groupage pour 3 clients en GB, il y a juste un problème, il y a pas de cariste. C'est donc une nana de l'affretement qui doit s'y coller, j'ai vite compris que le transpal et le Fenwick c'est pas son truc, alors j'ai dû me debrouiller à tout gerber et essayer de rien oublier. Un vrai cariste aurait mis moins de temps, mais bon, on fait ce qu'on peut, on est pas des boeufs.
Retour à Jarcieu, comme prévu, c'est vendredi c'est le bordel, tout le monde est pressé. Déjà pour commencer, faut trier tout mon merdier dans la semi, mais aujourd'hui y a du people pour bosser sur le quai et ça fait super plaisir parce qu'il y a une trés bonne ambiance laborieuse. On joue aussi au tetris dans la cour, je pose la taut et je reprends mon frigo tout propre, merci Franck, je recharge vite fait un voyage facile à ma portée quoi !! J'ai juste le temps de balancer du gasoil mais pas de laver, parce que l'amplitude en a décidé autrement. 20h15 je deboule à St Peray, il était temps !!!