Carnet de bord de Avril 2015 | Partager sur Facebook |
Aujourd'hui c'est le jour des blagues, alors je suis sur mes gardes. L'allemand est matinal, alors que moi, pas du tout, en plus il fait un froid de connard ce matin, il me faut vraiment beaucoup de courage pour sortir de la cabine. Je rejoins le bureau des entrées en grelotant, c'st pas 7h et pourtant c'est blindé de chauffeurs. L'usine sous traite sa logistique au transporteur voisin, la cour est rikikette je prie interieurement de toutes mes forces pour ne pas devoir vider ici. Les minutes sont bien longuettes avant le verdict, et bingo, j'ai du bol comme toujours je vide direct à l'usine, le gardien ouvre sa barrière, et aussitôt le cariste arrive, j'ai même pas besoin d'ouvrir les 2 côtés, le gars est équipé de longues fourches qui sont soigneusement rangées à côté des fourches moyennes, impressionant comme c'est propre et bien rangé ici, pour un peu je leur montrerai les photos de mon garage. Ils comprendraient pas, et c'est un coup à me retrouver à la polizei. Il est même pas 8h et je suis archi vide. Par contre, j'ai pas de MAUT, donc comme hier, je rejoins Bruchsal par la nationale, je pense pas perdre un temps infini de toutes façons. Cerise sur le clafoutis, en plus, il y a du soleil.
Pas de gros ptit dej ici ce matin, je fonce recharger dans la pampa entre Offenburg et Appenweieir, en face de Strasbourg quoi. Avec les quelques bribes d'infos que j'avais dans mon message, les quelques bribes d'infos que m'a donné le client et surtout celles de Nimbus, je finis par voir à peu près ou se trouve la pepinière ou je dois recharger. Entre temps, le soleil a disparu, et il fait franchement moche voire limite humide et froid. Les montagnes juste au dessus ont blanchi, l'hiver n'a pas dit son dernier mot. L'accès à la pépinière est tout sauf engageant, d'autant qu'il y a des panneaux qui interdisent tout trafic, et finalement je finis par voir une grue, des arbres en motte et des types en botte de caoutchouc ce qui signifie que je suis arrivé dans le bourbier. Pour charger, il faut ouvrir le toit, le grutier soulève l'arbre et j'ai plus qu'à reculer delicatement, j'ai dû ouvrir aussi un côté et pateauger dans la boue et pourrir mes chaussures, il faudra une grosse demi heure pour tout charger, et c'est les gars qui sanglent par dessus la motte, comme ça je me salit pas ! Ouais !
Du coup, vu que ça s'est super bien passé ce matin, il y a juste un bug dans l'ordinateur et j'attends quasi 2h les papiers, c'est long. Entre temps, le route a seché, c'est déjà pas mal. Malgré le retard pris, je m'octroie royalement une demi heure à la douche juste avant Ottmarsheim. J'avais tapé St Julien en Genevois dans mon GPS, mais lui il s'en fout des douanes et de la RPLP, depuis Ottmarsheim il m'annonçait moins de 4h, j'aurai même pû vider en foulée, mais non, ça serait trop facile. Alors je contourne bien sagement la communauté Helvetique pour traverser notre France par l'A36 et l'A39 ou le soleil ne sera pas de la partie aujourd'hui encore ! Je finis enfin par ma caler au parking TIR à St Julien à 19h45, la coupure risque d'être bonne !
Je sors du lit à l'aube vers 7h. En face de moi je vois déjà la longue file de travailleurs immigrés français qui se dirigent vers l'eldorao suisse ! Que deviendrait la Haute Savoie sans la suisse ? Que deviendrait la Moselle sans le Luxembourg ?? A quoi ça sert d'avoir un grand pays si c'est pour aller bosser dans des pays qu'on traverse en moins de 4h30 ?? J'ai pas de réponse à ma question, pour l'heure je me pointe un peu après l'ouverture chez Bellevaux. Il faut mettre en douane, dedouaner, je préfère laisser passer les excités du matin, moi je suis pas pressé, je suis pas fan des bouchons du matin. En plus, je tombe sur un pepineriste bien cool du 73 qui m'apprends que parfois on charge chez lui pour la GB ; il m'a parlé du reportage à la télé sur FRANCE2, mais aussi d'un jeune bien sympa en camion remorque Volvo tout neuf, mais je vois pas de qui il s'agit !? Côté Suisse, la transitaire a voulu me faire croire comme quoi mon chargement était bloqué par les douanes suisses, quand je lui ai dit que j'allais me recouché, elle m'a donné ma feuille, c'était une blague. Je quitte tout ce beau monde, et je file à Crassier ; c'est exotique comme destination ! 30km de la douane et 1km à vol d'oiseau de Divonne, no stress...
No stress jusu'à ce que j'arrive au RDV fixé avec le jardinier. Chemin de terre gras, devers, boue sur les côtés, il pleuvasse, putain. On va reperer avant en bagnole, l'accés en marche arrière s'avère perilleux, tant pis je monte et advienne que pourra. Il y a bien de place pour faire demi tour, mais la mini pelle s'est déjà enfoncée d'au moins 50cm. Dans un premier temps, il faut ouvrir le toit, et je viens de omprendre que pousser le toit d'une semi quand ça monte grave, c'est pas facile, et encore moins quand il faut se battre avec des branches dans la semi. Heureusement, j'ai un peu d'aide, en plus la grue demarre pas, on est mal barré, il faut attendre des pinces. Heureusement la Suisse c'est petit et 20 minutes plus tard les pinces arrivent. Le 1er arbre est sorti facile, ça a été un peu plus compliqué pour le second. Une fois vide, j'ai foutu un coup de balais, repataugé une ennième fois dans la boue pour refermer la remorque et ensuite je me suis galéré à mort pour faire 1/2 tour, la semi enfoncée dans 20cm de boue et le tracteur qui demandait qu'à glisser. J'en ai chié ma race, et je me suis fait bien peur à casser quelque chose, mais non. Je tremblais comme une feuille au moment de faire signer le CMR, j'aurai eu une Gitane sous le coude, je l'aurai mangée.
Après cet épisode qui m'a fait prendre 10 ans d'un coup, je rentre en France, douce France pour un chargement à Bons dans le 74. C'est fastoche à trouver, juste à l'entrée de la zone. Quand j'arrive c'est l'heure de la soupe, impeccable ! A 13h30 le cariste arrive pour me charger les balles de carton recyclées. S'il est vrai que le cariste est gentil, il est vraiment pas au top. C'est une fois parti que je me suis redu compte qu'il était vraiment pas bon, il a chargé trop à droite à l'avant, du coup la semi est toute tordue et c'est bien chiant de rouler comme ça ; heureusement, je vais pas loin. 3h de route et demi quand même pour arriver à St Vallier. Là, ça va super vite, le cariste attrape les balles 6 par 6, soit au bas mot 6t à chaque fois, autant dire que ça pinaille pas ! Retour au dépôt, je pose la semi après un bon coup de karsher et je recupère le frigo au Dur pour faire des ronds dans l'eau autour de Bougé Chambalud demain.
Je sais pas si c'est la pleine lune ou le stress mais j'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Bien sûr quand le reveil a sonné à 6h j'étais explosé. Comme prévu à 6h30 je suis à quai pour faire des navettes inter depôt. Premier tour en congelé pour livrer et recharger à 10km de là, l'avantage c'est que c'est prevu, cadré, y a pas de prise de tête. Le must c'est que pendant les attentes à quai je peux encore me perfectionner en TETRIS. Second aller retour à Chanas avec des jus de fruit, facile. Je tombe sur Morad l'infortuné, qui est passé après moi, j'aurai pû lui prendre ses palettes, mais la logistique a beugué. Pour conclure cette matinée particulière pour moi je fais à nouveau un aller retour à Agnin, juste pour une palette ! C'est ça la logistique ! Bref !
Me revoilà reversé au service affretement des la multinationale DUARIG, je vais carrement faire 20km non stop, je dois aller recharger à St Maurice l'Exil, mais arrivé sur place juste à midi et des bananes, c'est mort, il faut attendre 13h30 pour recharger, ce qui m'oblige à manger tranquillement. Dès l'ouverture ça se met à bosser dur au CAT, le cariste est pas rapide, du tout, mais il est trés gentil ici faut pas être pressé ce qui parait logique, sur les 33 piles à charger le cariste en a fait tomber qu'un seule, c'est pas mal, mais du coup tout ça m'a pas mis en avance. Juste 15 minutes à rouler pour rejoindre la ferme à Roussillon ou ils sont presque en rupture de stock de palox. Du coup ça a tellement trainé que je peux pas aller recharger à St Clair du Rhône, le client veut rien savoir. Retour à Jarcieu, je pose le frigo pour reprendre une belle taut presque neuve chargée pour l'Italie.
3 jours à la maison, ça va faire un bien fou ! Profitez bien, c'esy le printemps, si si !! Et merci à tous ceux qui se reconnaitront ! I love FDR !
C'est parti pour une journée de bullage. J'ai rien à faire aujourd'hui sinon qu'à rouler mes 9h et éventuelement aler une 11h ce soir, ça serait pas mal. Je decolle en même temps que le soleil fait son apparition vers 6h30. Dehors, on entend que le bruit des oiseaux, ils sont particulièrement nombreux vu ce qu'on leur donne à bouffer ici. Pas besoin de cage, j'adore les voir tourner autour du pin ou il y a leur case en bois, une sorte de mc donald, mais pour oiseaux. Bref c'est donc alourdi des milliers de calories que j'attaque ce mardi qui ressemble à un lundi. La bonne nouvelle c'est que le pont est en service et que je ne suis plus obligé de me farcir la deviation pourrite. La trafic est déjà bien chargé ce matin sur l'A7, j'avais qu'à partir à 2h du matin, bien fait pour moi. Le soleil est de la partie bien qu'il fasse un peu frisquet ce matin, je roule soleil dans la tête une bonne partie de la matinée c'est assez penible, je prends une pause avant Aix histoire de laisser passer un peu ce moment pénible vu que j'ai le temps. C'est avec 4h20 de route que je deboule sur le parking à Antibes, j'en profite pour casser le croute vite fait et papoter un peu avec le big boss d'Annecy Demenagements qui contrairement à moi à du pain sur la planche !
Si jusqu'ici, j'ai bien roulé, il ne va pas en aller de même du tout cet après-midi. Déjà j'ai commencé par paumer au moins un quart d'heure à Nice, mais le pire sera une fois en Italie ou ça bouchonne pratiquement non stop d'Albenga à Genes. C'est long et chiant comme un jour sans pain. Je comprends qu'ici c'est encore férié, c'est pas le trafic habituel, le voitures sont remplies de bagages, c'est retour de week-end vers Turin ou Milan, et nous on est au milieu !!! Rouler en accordéon c'est joli mais ça perdre un temps fou. Moi qui visait les coins de Lucca ou Pise, j'ai vite compris que ça serait mort pour aujourd'hui. J'ai quand même passé Génes pour atterir juste juste juste sur la station service à Sestri Levante... Sacrée moyenne aujourd'hui !
Pas de pitié pour les croissants ce matin, avec le temps perdu hier, faut que je me lève tôt ce matin, 5h prévu au decollage, oui c'est tôt pour une garçon comme moi. C'est balot parce que je dormais bien au chaud au fond du duvet, j'ai eu toutes les peines du monde à sortir, ce matin, il gèle pour de bon. Bizarrement plus je descends plus il fait froid, j'en viens à me demander si je me suis pas gourré de ligne, dans 5 minutes je vais voir le panneau Goteborg, mais non, c'est bien Firenze que je vois apparaître au loin. Comme ce matin ça a plutôt bien roulé, j'ai même de quoi me payer un café avant d'aller livrer. Et je suis bien content de moi, j'arrive comme prévu à 8h30 chez le client. Ce qui n'était pas prévu c'est que les caristes n'ont pas la liste de dechargement et vu qu'il y a a une dizaine de fournisseurs differents, c'est la bourdelle. A 9h la cheffe arrive avec la liste, on peut commencer à vider laborieusement, c'est long, faut trier au fur et à mesure. Finalement, le pire c'est le contrôle final et les papiers, avec ce client y a une blinde de procedures, c'est comme ça.
Quand je repars j'ai 3h01 de coupure en place ici, c'est drôlement bien !!! Sauf que le client suivant à Cisterna Di Latina, receptionne jusqu'à 15h. Le GPS lui me prédit une arrivée à 15h55. Bon, autant ne pas s'affoler, enfin, si je dois quand même m'affoler, tenter le coup. Mais, fort de mes 25 ans d'experience de route, j'ai pas envie de tenter le coup et debarquer contre un portail fermé sans avoir pris ma douche. Justement, j'en connais une pas mal sur l'A1 à 1h d'ici, alors vaï !! Ce midi en plus ça roule plutôt zenement sur l'A1 comparé à hier apreme. Un petit quart d'heure sous la douche, histoire de pas trainer et d'aller à l'essentiel. Moi qui esperait un soleil magnifique et un bleu du ciel limpide, c'est raté encore aujourd'hui, il fait limite moche. Pour rejoindre Cisterna, j'hésite, soit je passe par la montagne mais ça me dit rien qui vaille, soit je passe par Rome et Pomezia. Va pour la seconde idée, vu l'heure le GRA, le periph romain va bien bien passer. Au péage à Rome, il y a un gros contrôle PL, un flic a voulu m'arrêter, mais il s'y est prit trop tard, il a sifflé alors que j'étais bien trop loin et bien trop élancé, j'ai bien vu dans son regard, le "et merde..." et non mon coco, ciao !! Comem prévu je debarque à Cisterna à 15h55. Le gardien appele la reception, en retour on entend un mec hurler "domani à la 7". Le gardien m'a dit, ici, c'est 15h maxi. Ok no problemo, je vais au camion j'ai les crocs.
Alors que j'étais en pleine élaboration de mon repas de midi, un type debarque. Je sens les emmerdements arriver... Mais non, le gars me demande si je veux bien vider les palettes maintenant ! Je me dis qu'ils sont completement secoués ici, mais que ça m'arrange bien ! C'est sûr qu'un truc pareil n'arriverai pas à l'usine jumelle d'ici à Celra ! Y a pas de danger !!! Je lache ma tomate, je coupe de camping gaz et je vais vider en 5 minutes. Impecc ! Viva Italia ! De routour sur le parking, je prends le temps de finir ma bouffe. Vu l'heure, je me dis que c'est peut être pas utile de me jeter à 18h sur le periph à Rome, alors, je prends mon courage à deux mains et je coupe par la montagne pour rejoindre l'A1, à vide ça va, c'est passable. La route est comme partout dans le coin, un tas de gravats qu'on aurait étalé au rateau, les pneus et les amortisseurs doivent pas tenir longtemps dans la région. J'ai un rechargement à Terni en remontant. Je fais au max pour essayer de caser tout ça en moins de 9h, mais j'ai pas la baraka, à chaque montée interdite de doubler je tombe derrière d elongs convois de grumeaux, j'abandonne. Je finis par me poser le long du client avec 9h11 de guidon, c'est vraiment trés con.
Comme prévu, à 8h je suis en place pour charger mes 2 cuves inox, il fait un temps magnifique. Alors que j'empoigne la barre de toit, le pontier m'arrête dans mon élan et attrape son mètre. La cuve la plus grosse fait 2m55 de diamètre et 5m50 de long. Problème entre les montants des portes j'ai au mieux 2,48m. Donc ça va coincer, au rail en haut c'est encore pire, et cerise sur la gateau on peut pas charger par côté. Le pontier à de l'experience, il ma dit c'est même pas la peine d'essayer. Par contre, l'affreteur français lui, il soutien mordicus que ça rentre, qu'un des ses chauffeurs a chargé la même chose, limite s'il me prend pas pour un con au téléphone. Sauf que la chef a mis le haut parleur et que les cuves de la semaine passée faisaient 2,35m c'st déjà pas la même chose. De plus, c'est du travail artisanal ici, les cuves sont magnifiques, brillantes, en inox quoi, il y a des vannes un peu partout, des tas de trucs qui depassent, bref, c'est pas une taut qu'il faut mais un plateau, et à 12.000€ la cuve, je prends pas de risques. Personne, ne veut prendre la responsabilité de signer un CMR comme quoi j'ai pas chargé au cause des dimensions, et c'est finalement mister gomina costar big boss qui va donner son desaccord, il tient trop à sa marchandise, brave homme ! Tout ça m'a pris quand même près de 2h.
A peine sorti de là que j'ai déjà un autre chargement à Minerbio tout près de Ferrara. D'ici j'avais reperé cette belle 4 voies qui rejoint Cesena par le centre. Non seulement c'est gratos mais en plus ça m'évite le trajet Florence-Bologne particulièrement casse couille. Et puis surtout, je connais pas, ça me fera l'occasion de balancer un peu de fluo sur ma carte italienne. Le GPS lui, était pas trop d'accord sur les premiers kilomètres et il a vite compris le jambon. A vide ça va nickel, mais avec un chargement pas trop stable ou fragile, ça doit derouiller, par endroit il y a des trous enormes, même si je connais pas, je pense que certaines routes au fin fond de la russie doivent pas être en pire état !!! Même si je suis balloté pendant presque 2h30 jusqu'à Pescara, il n'en reste pas moins qu ele decor est vraiment superbe, c'est l'Italie profonde, et authentique ici, en plus, y a des parkings et des restos un peu partout le long de cette route, mais j'ai pas le temps de flaner, j'ai RDV à 15h à Minerbio, le temps de trouver le bon batiment, il est déjà 14h30.
La marchandise n'est pas tout à fait prête, ça me laisse le temps de manger un bout. Ensuite, c'est super rapide, les types se mettent à quatre pour charger un complet de peinture, au quai à côté, il y a un Letton qui charge pour la Russie, j'ai l'air malin moi avec mon petit Meyzieu. Mais je pense quand même avoir du bol parce que ce week-end, je pourrais tondre et aussi acessoirement profiter de ma famille sweet famille... Fort de mes 19T je decolle à 16h pour me jeter sur l'A1, pleine comme un oeuf mais ça roule, je fais tirer jusqu'à Vilanova d'Asti pour passer à la Karsher, 30min de parking gardé, la douche et le café pour.............. 1€ !!! Putain, je kiffe la life ! Je passe Torino à la régule, et je moisis une demi heure pour passer le tunnel, normal, c'est le tarif en ADR ! J'ai juste de quoi sortir à l'autoport à Modane, ou il reste juste une bonne place pour un gros feneant comme moi, pile poil !
Bien que l'on soit vendredi aujourd'hui, je suis d'une humeur de chien. Il y a un terrible vent du sud ce matin à Modane et sans doute ailleurs, je hais le vent du sud, le vent du sud me rend ronchon. Avant de decoller pour de bon, je mets un peu de gasoil, un café au comptoir en prenant bien garde de n'engager aucune conversation et je me casse. Cap sur Lyon calé à 82km/h car je suis en ADR et que même à cette vitesse je suis dans les clous pour arriver avant midi à Meyzieu ou mes palettes de peinture sont gravement attendues. Sur Lyon, les MORY mettent le bordel, et ils ont bien raison, qu'es ce qu'ils ont à perdre ???? Comme prévu je me ramène à 11h chez Norbert Dentressangle Distribution à Meyzieu, tout autour il y a de gros chantiers de futures grandes bases logistiques, ce qui en manque pas de rogner une nouvelle fois sur la cambrousse Lyonnaise, le coin de devient de plus en plus moche... Bien entendu, mes palettes sont pas attendues, et je fais chier tout le monde ici, mais pas de chance pour le "chef" je comprends suffisement le français pour comprendre qu'il a envie de me faire attendre plus que de raison...
Au final, c'est presque midi et demi quand je m'en vais vers Blyes, charmant village qui jouxte Saint Vulbas. On l'oublie trop souvent mais Saint Vulbas était à l'origine un soldat de la région thebéene qui s'enfuit de la region d'Agaune ou ses compagnons furent martyrisés, et que les soldats de Maximien poursuivirent jusqu'en Bugey ou il fût massacré. 400 plus tard, pour l'honner, les logisticien ont defiguré son pays en y construisant des bases logistiques plus moches les unes que autres. Vraiment aucun respect !!! Bref 2 palettes plus tard je file vers St Priest (un bien brave homme aussi) prendre une palette pour Barcelone, encore une palette à Mions ou j'arrive en plein engueulade entre le cariste et son chef, c'était comique. Pour conclure, j'ai encore 3m de tubes pour la ventilation à Mions aussi. 4 ramasses, 3M de plancher. Je rentre direct au dépôt juste avant le rush du soir.
Comme tous les vendredis chez Duarig il y a des palettes dans tous les sens, et je recupère à titre personnel une jolie tournée pour la semaine prochaine qui me permettra de glander et faire du tourisme. Je lave un coup rapidos, et je rentre au bercail juste avant la nuit et je vous souhaite une bonne nuit, un bon week end, un bon barbecue et une bonne tonde de la pelouse !
C'est pas la grande forme ce matin, pourtant j'ai un super programme en vue. Que je vous explique, hier j'ai rien trouvé de mieux que de me faire un percing sur le pouce avec la perceuse, ah, y avait de l'ambiance à St Peray. Bref, pour conclure, perte de connaissance et tout, et c'est ma Bibi qui m'a sauvé la vie. Plus de peur que de mal, mais du coup, ce matin, je suis HS, completement courbaturé et épuisé. Malgré tout je pars comme tout bacheman qui se respecte à 6h du matin. Il y a déjà du monde dehors dans le village, ils sont fous ces gens de partir aussi tôt ! La journée s'annonce belle, il y a déjà un beau ciel bleu sur la vallée du Rhône. Sur l'A7, je rattrape Philippe Rire et Chansons, mais voilà, il est en retard cet indien, moi qui voulait me faire payer le café, c'est mort ! Alors je file à Monteux faire ma seule et unique livraison de la journée. Il y a 4 palettes à sortir, ça traine pas.
Je me gratte la tête avant de repartir de Monteux. La traversée d'Avignon est au rouge vif, un coup à paumer une heure. Et j'ai tout, sauf envie de me prendre la courge à Avignon. Du coup, je prends les chemins de traverse comme Francis Cabrel pour rejoindre Sarrians et Orange puis l'A9, ça rallonge un peu, mais je pense pas avoir perdu de temps. Comme j'avais pas passé l'A9 depuis quelques semaines, j'ai pu voir que les travaux avaient pas mal avancé, il y aura une belle sortie pour Vendargues, ça sera pas du luxe. Déjà 4h30 de volant depuis ce matin arrivé à la station à Beziers Montblanc. Je me gare au plus loin que je peux de la station, c'est fermé la nuit, je vois pas pourquoi j'irai la journée. Comme il est un peu tout pour becter, je roule jusqu'à Bram avant de mettre ma serviette autour du cou. Je me paye même le luxe d'une sieste digestive !
Malgré tout ça, je traine pas trop quand même ; bien que si je m'étais écouté j'aurai dormi 15h ici ! Je traverse Toulouse comme un fleur, et la température frôle les 25 cet après-midi. Par la même occasion des milliers d'insectes viennent se suicider contre mon magnifique pare brise. ça roule tranquille tout l'après-midi sur l'A64, j'échoue pour aujourd'hui sur le trés tranquille parking de "Serre Morlaas" Bon, au delà que je trouve le nom rigolo je sais que je vais être zen ici, y a une place avec de l'herbe et un ruisseau qui coule en bas, LE TOP ! Le temps de faire un tour de forum, et je m'écroule au lit, il est.... 18h, si, je vous jure.
Bien que j'ai coupé presque 12h, je repars toujours aussi naze et courbaturé qu'hier et ça me prend la tête, je me sens diminué, déjà que j'ai pas une grande estime de mes capacités, bref. Je roule les 20 minutes qui manquaient hier pour prendre la douche à Lacq. Ici, c'est propre et les pompistes sont toujours souriants, par contre c'est de pire en pire, la douche à bientôt plus de pression. C'est penible de se rincer sans pression ! Du coup, non seulement j'ai des courbatures, mais en plus, je suis de mauvais poil. On nous prend vraiment pour des cons. Je traine pas trop quand même, je voulais entrer dans la zone industrielle de Bayonne avant le gros rush du matin. J'arrive là à 7h40, j'attens juste une vingtaine de minutes avant de faire une savante marche arrière pour livrer les 7 palettes de barquettes en alu.
De là, je pars faire un peu de tourisme dans l'arrière pays basque. Moi qui connait pas le quartier, c'est une excellente chose qui m'arrive. Dans mon sens ça roule nickel, mais pour rentrer dans Bayonne, gros dossier, plusieurs kilomètres de bouchon. On se croirait dans les cuvettes d'Evry, à part que c'est plus joli. Première livraison dans un village au nom imprononçable : Itxassou, une belle usine pharmacetique, ça va nickel pour livrer. Ensuite j'enchaine avec la tannerie d'Espelette, là, je vais trouver des gens super gentils, et même un fax parce que j'ai besoin d'un papier pour une livraison en espagne. J'en prend ensuite plein les yeux pour redescendre sur St Jean de Luz, il me faut même traverser le centre et c'est vraiment magnifique aussi. Ah ça fait de bien de faire du tourisme un peu !
Comme ce matin ça a bien marché, je peux même tenter de livrer mes 5 GRV à Burgos, j'ai même de la marge pour casser une graine en route. Pas de quoi faire un repas de noces non plus ! Bizarement alors qu'il faisait 27° à St Jean de Luz la temperature chute en descendant sur Burgos, il fait plus que 20 et le soleil a disparu. 5 ans à peu près que j'avais plus mis les pieds dans cette usine de Madame Bettancourt, et pourtant je suis toujours enregistré, il y a que le numéro de mon camion qui a changé. Ici, c'est pas des rapides, mais niveau procédures de securité ils sont au top. On est obligé d'attendre dans une pièce avec une machine à café (par contre on est pas obligé de boire du café LOL). Il faudra compter en tout 1h pour vider 5 palettes. Mais je dis rien, je pensais même pas vider Burgos aujourd'hui. Il me reste encore 3h à rouler par Leon et Benavente, ce qui me fait echouer à Quintanilla de Urz, l'endroit est sinistre et il fait moche. Mais c'est calme, et il me faut du repos !
Je me fais violence pour me lever à 5h04 ce matin, il pleuvasse. Pas de bol. Quoi qu'il en soit, j'avale ma petite barre de céréales et ma banane et je décolle comme un grand à 5h27. Vu les 400kg que je promène dans la remorque je dois juste faire gaffe à ceux qui grimpent les murs de l'Autovia à 40km/h, et surtout faire gaffe aux abrutis qui deboitent pour doubler à 41km/h. Mais je suis du genre tolérant, et surtout pas chez moi donc je prends la 3e voie quand je peux ou je freine pour éviter de décéder. Au bout d'une heure et demi de volant, je vois au loin un immense resto ouvert H24, je me dis que là, il doit y avoir une bonne douche. Bingo ! Super bonne douche et personne encore vu que tout le monde roupille encore. Ici, il fait encore nuit à 7h du matin, y a un sacré decalage. C'est qu'une fois arrivé à Ourense que le jour se lève pour de bon, à 9h30 j'arrive chez le client dans la banlieue de Vigo.
Deux coups de hayon plus tard je suis vide, et je papote un peu avec le responsable, en plus ça fait ma demi heure de coupure, c'est parfait. Surprise pour la suite, je recharge au nord de Porto à Lousado. Dans le message, y a même les coordonnées GPS, je crains le pire pour y acceder. Trop content quand même d'aller au Portugal, je m'y attendais pas, bonne pioche. La météo est pas de mon côté aujourd'hui, quand il ne pleut pas, il fait juste moche et ça aide pas pour faire de belles photos. 120km plus tard, je suis à la Cimenterie do Norte, moi qui pensais charger des sacs de ciment avec un plan genre "à vider au hayon" ou "à vider sac par sac au 4e étage" en fait, trop pas, c'est du dallage et il y a que 12 palettes mais 25T. A vide pour rentrer dans l'usine j'ai du lever la semi à fond pour pas arracher le hayon tout neuf, peut être c'est ça le plan galère que je craignais ??? La secretaire est une sorte de bombasse brune qui parle un français impeccable, elle m'envoie charger direct. Le cariste quant à lui est un pur fou surexcité, qui m'aide même à defaire les côtés. Je comprends surtout qu'il a les crocs et qu'il veut se barrer. 12 palettes à sangler, facile mais obligatoire ici. Je suis juste soulagé parce qu'il y a une sortie "secrete" pour eviter d'arracher son camion dans le devers pour sortir, OUF, je respire.
Un chauffeur Portugais habitué à faire le même voyage que moi, me conseille de passer par Guarda, ça grimpe moins que par Chaves. Bon, après validation par Gentil Organisateur 38, je mets le cap sur Porto sous des trombes d'eau, il y a quelques accidents à cause de l'aquaplaning, impressionant tout ça. Du coup j'ai rien vu de Porto mis à part l'immense stade de foot. La plus dur c'est de grimper sur Viseu, ça tire pas mal, j'ose pas imaginer par l'IP4 que j'ai un moment hésité à prendre en souvenir des anciens qui n'avaient pas la RSE !!!! J'ai voulu faire le fou et faire une photo le long du batiment de la douane à Vilar Formoso, mais il pleuvait trop et les douaniers me regardaient bizarre. Il faut dire qu'il y a un gros panneau interdit aux 5t5 juste avant. Mais chuis pas d'ici moi les mecs !! Je trace donc juste avant Salamanca à Robliza de Cojos, ce soir j'ai envie de viande salée et de frites, vu la pluie qu'il fait dehors on se croirait en Walonie !
C'est à 5h15 ce matin que je move my body jusqu'au siège extrement confortable de mon côté conducteur. Il ne pleut plus, ouf. Ma joie sera de courte durée, à peine arrivé à Salamanca, il repleut, et ça m'a manqua pas ! Le bulletin météo me confirme qu'une trés violente perturbation va passer exatement sur mon chemin, Navarra, Aragon, Catalogne ! Oh dis, hé c'est pas fini oui ?? Depuis Porto tu me suis, y en a marre là ! Va un peu en Bretagne la pluie là !! Allez pchuiit file ! Rien à faire, elle reste collée à moi. Malgré tout ça, je passe la bonne ville de Valladolid juste avant que le gros des troupes de chez Renault n'aille bosser et je me retrouve seul ou presque sur la route de Soria ou le jour commence à montrer son museau. J'ai déjà 2h30 de route quand je m'arrête prendre mon petit café solo accompagné d'un Donut bourré de produits chimiques.
Pour ma mécanique et surtout sa consomation, c'est après Aranda del Duero que ça se complique, ça monte, ça monte, ça descend un peu, ça monte, ça monte. Il y a un nouveau morceau d'autovia qui a ouvert, ça fait toujours gagner 2 minutes. Je file jusqu'à Venta Nueva qui culmine à 1180m et pendant que la mécanique souffle un peu, je retends mes sangles parce qu'après la route est pas mal defoncée. La pluie s'est un peu calmée, ce qui n'est pas desagréable, l'endroit est magnifique quand il y a du soleil, ça sera pas pour ce jeudi. Je continue mes montagnes russes, mais desormais secoué comme un prunier, je peux respirer une fois arrivé à Borja, cette ville mondialement connue pour les talents artistiques d'une de ses "mamies", je peux respirer donc parce qu'après la route c'est du velour, il y a plus de pièges, du facile. Je me pose à La Joyosa à l'entrée de Zaragoza pour me payer une bonne douche bien tranquille.
Il me reste 4h à rouler pour aujourd'hui. Déjà, je sais que je vais pas arriver à Girona. En étant objectif, je vise Vic. La pluie refait son apparation, c'est bizarre, 5 minutes de pluie diluvienne, puis grand soleil d'un coup. De quoi perdre son latin. Pour tout arranger il y a du vent. Alors pour la jouer fine, je profite des 75% de reduc sur l'AP2 jusqu'à Fraga ou je recupère la N2. Il pleut tellement une fois sur la C25 qu'il y a des rivières qui coulent sur la route, bien que je sois chargé bien lourd, je le sens sous mes roues, et j'aime pas trop ça. Obligé de rajouter un peu de gasoil à Manresa, je prends pas le risque d'aller jusqu'à la Shell à Vic, tant pis. Avec les heures, j'ai juste de quoi me poser dans la zi tranquille le long de la C25 ou à priori on devrait pas venir m'emmerder !
Ah la la les enfants si vous saviez comment que j'ai bien dormi !!! Comme un nouveau né ! Je pleurais même au reveil, mais j'ai pas pissé au lit, comme quoi j'ai progressé un peu. Il y a un leger brouillard, et il fait un peu frisquet pour faire mon pissou dans l'herbe. A 5h54 je demarre, prêt à avaler les dernières grosses montées de mon trajet. Au moment de m'incorporer sur la C25, un frigo italien s'ecarte pour me laisser passer, gentil, sur le côté il y a écrit 460. On a la même régule, et des la première côte j'arrive pas à le gratter, pire même, il me sème legerement. Je suis presuadé qu'on à la même charge. La côte suivant est tout aussi dure, et j'appuie sur la touche "P", et là, j'ai déposé l'italien. OUF, l'honneur est sauf. Je me demande quand même la difference de conso que ça ferait en roulant tout le temps en "P", parce que putain, ça arrache !
Comme prévu, je debarque à 7h chez Santitabacco, ou j'ai reçu non seulement une Carte Postale truffée de mots doux signé Arthur, et aussi le magnifique TR12 semi remorque "JOKER" au 1/43e, il est beau !!! Le soleil quant à lui disparait après Figueras, et je me radine avec 2h d'avance chez Brico Depot à Beziers, il y a juste un camion avant moi, le chef à dit, "on vera, je viendrais te chercher" J'en profite pour sortir et ranger tout le merdier sans courrir. Au bout d'une heure, le cariste vient me chercher et je me mets en place 12 palettes ça va vite, et ça soulage mon pauvre vieux FH !
Pour finir la semaine, j'ai un complet de Polystirène à charger à Vendargues, je me dis que c'est mort pour charger avant midi, sauf que, à midi ça charge ici ! Devant moi, y a David de La Routière du 63, on se croisait sur internet, et maintenant on se croise en vrai !! C'est cool ça ! J'ai donc plus qu'à remonter tranquille sur une A9 et A7 ou je croise des célèbres FDR comme Manolo et Larage, la route est surchargée de pauvres qui partent systematiquement par le moyen le moins polluant, la voiture individuelle. Un peu de gasoil en passant à la Total de Montelimar ou Greg n'est pas et je me radine à la maison, il est.... 17h !
Pas de mission intergalactique ce lundi, faut juste vider à Grigny. Enfin, je sais pas si je dois monter ou deteller en route. Alors pour pas faire de conneries, je vise 8h à Grigny en calculant que le chef envoie le message du matin à 7h15 ça fera que j'aurai pas depassé chanas. Alors je suis parti à 6h38 de la maison, c'est classe comme chiffre. Comme prévu le message arrive à 7h20, et j'ai la onfirmation d'aller vider à Grigny chez KP1. L'usine est si grosse qu'elle est même dans le GPS. Pour vider les polystirène ici, ça va super bien, il y a un enorme Fen qui prends les paquets 2 par 2, en 10 minutes c'est vide, il faut juste courrir pour tirer le rideau de la semi. Ma première ramasse ne tarde pas, une enorme palette de 6mx2m à Chassieu pour Blackburn. L'avantage c'est que nous sommes en periode de congès scolaires, je prends l'A7 à la régule à Vernaison. A chassieu je suis bon pour ouvrir le toit pour charger, mais c'est une formalité avec la semi neuve. De là, je vais carrement à l'opposé, sur l'Ouest Lyonnais dans la magnifique vallée d'Azergues. J'ai deux palettes de tissus pour faire des voiles à Chassy, ça va aussi en GB, mais à Southampton. Je commence à croire que je vais aller en Angleterre. Jusqu'au moment ou je reçois la 3e ramasse, à Brindas pour vider à Chanas...
Comme il est déjà midi et que j'ai les crocs, je me pose à Dardilly manger ma tomate du midi. C'est que rejoindre Brindas, déjà c'est pas amusant, mais l'adresse de l'école horticole me fait encore moins rire, il faudra des forces... J'ai bien fait d'y aller pas stressé, parce que c'est une vraie galère à trouver, et l'accès... J'ai mis bien 10 minutes avant d'avoir reussit à rentrer sans rien casser mais après avoir fait bouger une paire de bagnoles mal garées. Les types attendaient un petit camion vu que j'ai que 6 rolls à charger. Et non ça marche pas comme ça dans le transport. Pour finir de remplir la semi, je vais au groupage à Brignais. Mais d'ici, c'est tout interdit aux PL, la route est vraiment tordue, mais c'est joli les aqueducs tout rognés par le temps. J'arrive finalement en 30 minutes pour faire les 20km qui me separent de Brignais, pile en même temps que l'allemand qui livre le groupage. Du coup faut que j'attende un moment avant qu'il soit tout vidé. Je repars finalement à presque 17h.
Pour finir ce joli lundi, je pose les plantes à Anjou et tout le reste de mon merdier au dépôt. En même temps, le chef me confie une mission routinière et basique chez nous, 4 livraisons sur Barcelone. Mais je pars bien trop tard, à 20h10 du dépôt, j'ai même pas eu le temps de laver l'attelage, tant pis. Je me pose à La Coucourde, au calme et pensant à tous ces malheureux qui viennent se noyer dans la mediterannée pour fuir leurs misères et esperer offrir une vie meilleure à leurs enfants.
Y des endroits comme ça ou l'on dort tellement bien qu'on peut se poser la question de l'utilité de devoir se lever le matin ! C'est pas compliqué, pour un peu je me serais oublié pour de "faux" mais voilà, il me reste un chouya d'inconscience professionelle, alors, je suis parti bien sagement après 9h01 de coupure. Comme on est en vacances je passe Montpellier comme une fleur et sous un soleil de matin magnifique, alors que pourtant on est mardi !!! Je me ramène la fleur au fusil au centre routier de Narbonne, ou le dernier croissant m'est passé sous mon gros nez. Du coup j'ai eu droit à un pain beurre, ça change une peu.
Qui dit soleil, dti vacances et qui dit vacances dit touristes. Comme il faut 30 ans à Vinci pour construire la 3e voie sur les 15km que separent Perpignan Sud au Boulou, c'est franc le bordel, puisque ça passe sur une voie. J'ai paumé le peu de marge que j'avais, chuis enervé comme un moustique affamé, pourquoi j'ai ps regardé google map ? pourquoi j'ecoutais betement la radio et pas 107.7 ? Nul ne le sait, chuis trop con, c'est tout !!! J'arrive tout mouillé de chaud à Montornès chez le client juste derrière Carrion.RO... Aurélien ne m'avait pas raconté de conneries, ça va bien pour vider ici, 10 palettes, 11 minutes ! Venga !! Je fonce au suivant à Rubi, ça ferme à 14h je deboule à 13h44 avec mon sourire Ultra Yellow Brite. Impec, c'est un sous fifre qui va vider, le chef m'a tamponné les papiers et cours à la bouffe sans avoir rien vérifié ! Un Homer Simson de plus !
Il me reste encore un client à la zona franca, lui receptionne que jusque 15h, je deboule à moins 10, sur le fil du rasoir ! Ouf, respire. C'est donc detendu que je file vider le reste du groupage et recharger sur place. Bien sûr y a rien de prêt, je me dis que je vais faire 3h à quai tranquille. Mais au bout de 3h j'ai toujours pas 1kg dans la semi.. Un vrai bordel aujourd'hui, y a des chauffeurs à côté qui frolent la crise de nerfs, j'ai envie de leur dire "no stress" "keep cool" mais je pense que ça servirait pas à grand chose. C'est finalement à 20h que la semi sera pleine comme un oeuf, c'est gerbé dans tous les sens, je vais pas remonter pour rien. Du coup, je bouge pas du quai, ça sert à rien... J'ai pas encore sommeil, mais demain, il faudra se decaller et partir à 2h.
Comme prévu je me lève tranquille à 1h30. Il y a un con de moustique qui a eu la bonne idée de rentrer dans la cabine et accesoirement de me piquer. Il ne perd rien pour attendre celui-ci. A 2h15 je ferme les portes de Schmitz XL, et c'est parti pour une folle remontée vers l'infini et au delà de Lyon. Ce matin, ça roule plus que nickel, et je suis finalement tellement chargé au taquet mais pas lourd, que je peux enquiller. En 18 minutes j'arrive sur l'A7, on il n'y a que les legumiers du sud qui circulent, moi je suis l'intru au milieu le baché de l'Ardèche. J'ai fini par assassiner le moustique quia vait tellement bouffé qu'il arrivait plus à bouger. C'est ce qu'on appele le "peché de gourmandise" Je voulais m'arrêter prendre le café après La Roca, mais de loin c'était trop plein, un coup à pas ressortir vivant, alors je suis dit je prendrais le café à L'Emporda, pareil, et au final j'ai pas pris de café du tout, je me suis connecté sur la FM pour écouter le fabuleux score des parisiens et je me suis écroulé presque 1h au plumard à Loupian du temps que le jour finisse par se lever.
Après une excelente nuit de 55 minutes, je repars fringant comme un pape pour affronter la traversée de Montpellier tout shuss. Il y a du brouillard ce matin sur l'A9, oh pas le brouillard qu'on peut parfois rencontrer dans la plaine du Po, non, une brume qui malgré tout fait freiner l'Heraultais pourtant en général si enclin à circuler à fond de cale sur les autoroutes espagnoles ou il se croit la plupart du temps à domicile. C'est d'ailleurs le même qui lâche des coms acerbes dans le midi libre concernant la circulation des camions. Le soleil revient à Orange ce qui est ma foi pas desagréable. Après Mornas il y a une zone de travaux, devant moi un Marseillais en Container qui tarde tellement à s'ecarter qu'il finit par shooter les quilles, derrière j'en évite une, mais une autre reste coincée sous son chassis, y a des morceaux qui volent, tant pis, je le double dans les travaux, pas envie de prendre ça dans la gueule, à force d'appels de phares et de klaxon, il finit par s'arreter... Pfff. Un peu plus loin, je tombe sur un autre prix Nobel, un porte voiture qui me deboite sur le nez dans la montée de Roussillon, passer de la régule à 60 en 2s ça fait drôle. Mais on a réglé nos comptes plus loin... 1-1 balle au centre !
C'est à Brignais que j'attaque ma tournée, 4 coups de fourches, un pipi, un café, 11 minutes ! LOVE ! Je tente donc mon joker pour faire St Priest avant midi, vu le bordel qu'il y a à sortir, ça va grogner. Mais en fait trop pas, c'est des bons chez Bessenay. Presque 1h pour vider, mais vu le merdier, on peut considerer que le cariste a été bon. De là, il ne me reste plus qu'à rejoindre Vienne pour y poser mes 6 enormes bobines après avoir cassé une graine parce qu'on est pas des chiens. Je decouvre la suite via un message sur mon Nokia 3310. Rechargement en groupage à Andrezieux pour Grenoble ! C'est ça qu'c'est bon ! J'ai pile poil de quoi monter en moins de 10h de volant, moins de 13 d'amplitude, poser la semi quai 33 et mon taxi à l'ombre d'une magnifique Tautliner à Norbert. Une journée TIP TOP ! En plus il y a un petit vent qui va se charger de me chatouiller les orteils pendant la sièste !!! I LOVE MY JOB !
C'est bien calme à 2h du matin dans la cour de chez Norbert quand mon reveil me sort du lit. J'empoigne mon sac à haute visibilité afin de traverser le quai pour aller sous la douche. A 2h47 je suis en pleine forme, j'ai plus qu'à aller atteler ma superbe semi remorque de marque Schmitz, et sortir sereinement pour me diriger prestement vers Grenoble. Bien entendu, ça roule nikel sur l'A47, mais voilà, c'est trop beau pour durer, l'A47 est coupée et il faut se rabattre sur la bonne vieille N88. Vu l'heure avec les phares on peut couper facilement les virages et je perds finalement que 3 minutes sur mon planing. Prévu à 5h à Fontanil, il est 5h10 quand je suis à quai. on dira ce qu'on voudra sur ND, mais sur le distri, ils sont au top ! J'ai eu un quai direct, en 50 minutes je suis dechargé, et il y avait un sacré bordel dans la semi...
A 6h je repars vers ma mission suivante pendant que le jour se lève en même temps que les premiers travailleurs. Direction Genay, j'arrive pile pour l'ouverture à 7h30, j'ai juste à decrocher et reprendre une autre semi déjà chargée en dechets. Mais la fille à l'accueil me laisse pas rentrer avant 8h. J'insiste pas, et je fais 30 minutes de pause TETRIS. A 8h pile je rentre pour une séance de decroche raccroche vu que je dois mettre la semi vide à la place de la pleine. C'est bien ça me fait de l'exercice... Ma séance de gym est juste entre coupée par une traversée à 80 de l'A46 (vive les vacances) pour rejoindre la grand decheterrie industrielle de Salaise. Surprise, je suis prévu à 14h, mais comme la maison Brossier est à la bourre on me fait passer avant, merci, solidarité 07 ! Là, vu que c'est le merdier dans ma semi, je vais devoir faire 4 pesées, ce qui va bien m'occuper jusqu'à midi.
De retour à la case Dépôt, je pose la SAMRO et je raccroche un frigo Schmitz tout neuf, magnifique ! Tout neuf mais avec plein de terre dedans... Du coup, je suis obligé de laver ah la la ! Heureusement que Julie m'a fait gouter son gateau d'anniversaire pour ses 40 ans, a m'a filé la pêche ! Il fait bien beau et chaud, un temps idéal pour laver mais aussi pour tondre la pelouse, alors je rentre rapidos à St Peray, on est jeudi et je tonds, non mais allo !
22h de coupure à la maison en milieu de semaine ça fait du bien, ça devrait être obligatoire même !!! Je pars avec le jardin presque au carré, j'ai tellement bien passé le debrouisailleur que j'ai même coupé deux plantes que j'aurai pas dû ! En fait c'est à cause des lunettes de protection, j'y vois pas très bien avec. C'est donc sous un soleil magnifique que je laisse mon beau village, son clocher, sa superette Vival et sa mediathèque flambant neuve pour rejoindre Romans sur Isère le frigo réglé sur -29°. Le vendredi ça roule beaucoup par ici, les accés à la decheterrie sont saturés, vu qu'on a plus le droit de bruler les branches on brûle de l'essence, c'est plus écologique... C'est avec 25 minutes d'avance que je me radine chez le client, juste suivi par un TGC, on est prévus en même temps, mais lui, il est plus prioritaire... Bon je dis rien, je m'en fous, on est lundi !
2h plus tard, je suis chargé avec 10T de vienoiseries surgelées le chargement a été long comme un jour sans pain au chocolat, et traverser Romans un vendredi à 17h, c'est comme de partout, c'est chiant, sans compter les abrutis qui doublent n'importe ou entre les ronds points... Des tarés tous ces types... Une fois sur l'A7 c'est guère mieux, y a du monde, du monde, du monde ! Je dois encore faire des courses, mais je me sens pas de sortir à Chanas vu le monde. Si je me fie aux infos Google Map, l'A46 dans mon sens est fluide, et le magasin de los mousquetarios de la distribucion de Belleville ferme à 20h, ce qui me semble jouable. Effectivement, c'était jouable puisque je me pose là à 19h10, je remplis ma caisse de bouffe comme si je partais au Boukistan. J'y peux rien, j'ai toujours peur de manquer d'un truc.
Après avoir cassé la croute, je repars direction plein nord. Dans le ciel, il y a des Montgolfières, ça me plairait bien un jour de survoller l'Ardèche en Montgolfière, d'autant que ça a été inventé par Mr Montgolfier d'Annonay (07). Dans le tas de ceux de ce soir, j'en vois un au loin qui perd de l'altitude, effet d'optique ou pas, je voyais le moment qu'il allait se poser au bout milieu de l'A6, le type s'est finalement echoué comme une bouse juste derrière les glissières, respire Maurice !!! J'ai des heures pour rouler ce soir, je pourrais même tracer jusqu'en zone sinistrée bien après Metz, mais ça sert à rien, alors autant dormir pas trop tard, je me pose à mon tour comme un caca mou juste au péage de Chatenois, le frigo SLX300 tourne comme un fou mais je derangerai personne.
Grasse matinée ce matin, reveil à 8h15. Ah ça fait du bien ! Coup d'oeil au gasoil, on m'en a pas chouravé, impec. Avant de partir pendant que je mange ma barre de céréales Grand Mère, enfin GRANY, je fais le point, tel le capitaine de sardinier entre L'Ile du Frioul et le Chateau d'If. Déjà 82h à la quatorzaine, jusqu'ou monter aujourd'hui ? Je mets des points de chute au hasard dans Google Map, et je me laisse tenter par Cloppenburg. On vera bien. Sans OBU c'est pas simple l'Allemagne. Comme prévu par Albert Simon, le temps a resolument changé dans la nuit, il fait moche, je traverse le nord des Vosges puis la Lorraine dans la mochitude absolue. Je remplis le gasoil à ras bord à la total à Metz et je prends la taxe Benelux à la Maxe, ou il y a déjà pas bien de place en temps normal, mais vu les travaux c'est pire. Y a un Hollandais bien sympa au comptoir, on charie un peu la serveuse qui lasse de voir nos gueules de cons, finit par nous payer sa tournée de café !
Aucun bouchon pour rejoindre le Luxembourg et Wasserbilig sous la pluivasse, le parking est archi full, j'ai dûr faire une savante manoeuvre pour me poser. Je prends du café en grain 1€65 moins cher qu'à la maison et des clopes pour le quartier, et surtout mes 3 tickets MAUT. Sur la B51 a roule impeccable aussi, ça fait du bien de pas se prendre la courge !!! Pour fêter ça je me fait cuire des Tortelinis arrosés d'une sauce bolognaise a se taper le cul par terre, sauf qu'il pleut et que le parking est pourri.
J'avais besoin de prendre des forces, car en face de moi il y a la Rurh, sorte de roulette russe de la RSE, tu passes quand c'est pas le moment et tu paumes 3h. Même le samedi après-midi, il suffit d'un type qui crève une roue, tout est bon. Mais aujourd'hui, rien, nib, nickel, les dieux de la conduite à la régule sont de mon côté. Il y a même de gros chantiers bien chiants sur Wuppertal, et même là, ça freine à peine, ah la la !! Une fois l'A2 passée, au nord de Herne, j'ai droit à une A1 presque deserte, nan mais tu le crois ça ??? Je peux donc me detendre la nouille, et profiter du "non paysage" de l'A1 ! C'est 19h40 quand je me gare à Emstek comme j'avais prévu ce matin, sauf que j'aurai encore pû avancer de 45 minutes pour faire 90h, mais c'est bien, y en a assez j'ai pas envie de recalculer, refaire un ticket pour au final regretter. Allez schnel Dushnen ! Bon repos !!
Que faire un dimanche à Emstek ? RIEN. En plus il pleut. J'ai quand même été faire un tour à la boutique, mais il y avait rien de trés interessant, pour faire bonne figure, je me suis payé un bon café, et puis voilà. Sur le parking, il y a 4 DAHER qui montent sur Hambourg, mais j'ai pas voulu m'imposer, alors je suis resté sagement à mon camion, tranquille. Et j'ai rien foutu. Enfin, si, je me suis reposé et puis j'ai changé une ampoule !!!
Oh je suis un fou moi !
Bien que j'ai amplement le temps d'être à l'heure mardi chez le client, je pars à 4h ce matin. C'est tôt, mais c'est la seule manière d'éviter le boxon du matin à Hambourg, la météo a changé, hier il pleuvait, et ce matin, il tombe des cordes, on se croirait en Provence. Bien sûr plus je me rapproche d'Hambourg, plus ça circule, je pase à 6h juste avant le rush du matin, impeccable, maintenant je suis zen, je peux considerer que j'ai terminé ma journée. Mais je vais avancer quand même un peu, après m'être payé quand même un bon café à la dernière station de l'A1, sans doute la moins rentable de toutes ! Y a personne ici, c'est enfin bon ! Etrangement, le pluie s'arrête net juste après. C'est sur le sec que je rejoins les bureaux de la SCANDLINE pour m'enregistrer. J'attends juste 10 minutes et on embarque. J'ai la ferme intention de me payer un bon breakfast sur le rafiot, sauf qu'il y a 3 cars remplis de bruyants retraités qui ont la même idée, du coup, j'oublie et je vais m'assoir en haut du bateau là ou il n'y a aucune vue vers rien, mais au moins, il y a personne.
Miracle quand je debarque côté Danois, non seulement il ne pleut pas, mais le soleil tente même une percée, c'est incroyable ça, venir ici pour trouver le soleil ! Je croise pas mal de gros matos ce matin au Danemark, j'en connais quelques un qui feraient un infarctus de voir certains attelages tourner en benne autour du clochet ! Je passe Copenhague comme une fleur, tout le monde est au boulot, on a juste frolé la catastrophe dans un zone de travaux étroite quand un espagnol a commencé à me doubler, plus le 25,50m devant moi, j'ai pas donné cher de la peau des cornes du frigo contre les glissières, tout ça pour rien gagner vu que le type est chargé lourd et qu'il s'agenouille au moindre faux plat, un prix nobel de plus que je retrouve quelques minutes plus tard à Hlesingor, genre, euh moi heu no stress...
A 13h et des boulettes, je foule enfin le bitume suédois, toujours sous le soleil, plus un pet de neige, c'est joli aussi. Mais contrairement à chez moi, les arbres sont encore pas en fleur, les filles non plus sans doute vu qu'il fait que 12° cet apreme. Je monte tranquille calé à 85 vu qu'ici c'est 80 et que vu le superbe soleil, les motards de la POLIS sont de sortie et j'ai pas envie de raquer ! Etant donné que j'ai roulé tranquille et que j'ai le cerveau lent, ça m'a permis de me rendre compte une fois de plus de l'extreme longueur d'avance qu'ont les hollandais sur nous pauvres petits français, y a une boutique "Vis and Zonen" qui fait rouler des 25.50m en frigo, ici, soit un porteur+semi, soit une semi+remorque, si bien qu'ils economisent une semi à chaque voyage, le semi supplementaire voyage en bateau pour rejoindre le continent... Pas con ! Je me ramasse à 16h avec quasi 9h de guidon à Klevshult paré pour une gigantestque coupure et j'obeserve au loin les camions suédois, mon dieu qu'on est rikiki, mon dieu que je voudrais les voir à l'oeuvre chez nos clients en espagne ou en italie !!!
Je me suis reveillé en sursaut il faisait jour, putain de merde, je me suis oublié !!! Je jette un oeil au téléphone, il est 4h du matin. Il fait jour à 4h du matin ici ! Bon, je me rendors d'un oeil, c'est bizarre cette histoire... A 6h, c'est ENFIN l'heure de se lever, je mets mes moon boots et mes moufles, dehors il fait -3°. Oh boudiou... Mais je suis archi motivé, je ne bougonne pas ce matin. En effet, depuis jeudi que mon chef m'a demandé de monter en Suède, je ne pense qu'à une seule chose : Prendre mon petit dej ici à RASTA. Il y a déjà pas mal de camions partis, je suis tranquille tout seul avec mon plateau repas, et j'ai amorti mes 79kr !!! En me servant, j'entendais ma chérie qui est aussi ma dieteticienne grâce à qui j'ai perdu bien 12kg, je l'entendais me dire "le matin, tu manges ce que tu veux" ! Ah mes cadets, j'ai bouffé pour 20 ans ! Ben quoi ça caille ici, faut des calories !!!
C'est tout bedonnant que je reviens au camion, je me décide a demarrer enfin à 7h30, tout propre comme un sou neuf. Y a de quoi avoir la banane ce matin non ? Je monte tranquillement par Mujslo et Falkoping, il fait vraiment beau et ça sent le printemps ici. C'est avec 20 minutes d'avance que je me pointe à Kallby, à l'heure pile j'ai le droit de me mettre en place à quai et d'enfin couper le frigo. Pour vider ça prend un peu plus d'une heure, c'est un vrai merdier sur le quai ! Une fois vide j'appele la swedish kommandantur, j'ai une palette à prendre, c'est mort aujourd'hui, à 50km d'ici à Skövde, j'en profite pour couper à travers champs, c'est ce que je préfère en venant ici, faire les ramasses, on voit un peu mieux le pays que par l'autoroute. Je galère un peu pour trouver à cause d'une adresse foireuse, et finalement, ce que je dois prendre est prêt que jeudi... Donc, je rentre au dépôt, à vide. Quasi 300km ! Personnelement, ça ne me gène pas du tout dans la mesure ou mon patron me paye grassement pour que je fasse du tourisme ! Je prends ma carte MICHELIN, et je coupe au maximum, ici, toutes les nationales sont bonnes, y a le choix ! Je descends par la suède profonde, des fois je roule même 5 minutes sans croiser personne, c'est le pied !!! Bien sûr plus je me rapproche de Halmstad et plus ça roule, fin du voyage dans la cour de GN.
Ce que je craignais est arrivé, je recharge complet pour le Luxembourg, dans la semi, j'ai 21T mais pas un seul kilo pour le Rhône Alpes ou le sud. Bon, déjà, y a de quoi charger c'est pas mal. Tout est dispo, je suis resté 36 minutes à quai, en garçon prevoyant j'ai attendu que ça fasse 45 min et j'ai mis cap sur le sud. Comme j'avais rempli d'avance ma reservation à la Scandline Helsinborg j'ai pas attendu les tickets et j'ai attrapé le 19:15 au vol, enfin, à la bouée quoi ! Mais j'ai pas les heures pour arriver à Rodby, donc, je vais me poser avec 9h47 de routas à Norre Alslev sur un parking de centre routier ou il y a rien mis à part des pompes à gasoil et un garage volvo. Allez courage, il faut dormir !
Allez, on se donne un peu de courage, à 7h je decolle de Norre Alslev, j'ai tout juste une cinquantaine de kilomètres à faire à travers la campagne provençale du Danemark, oui, c'est le sud du pays, ils doivent appeler ça Provence comme tout le monde je suppose. D'ailleurs, c'est fou le nombre de Danois qui bossent entre Cavaillon et Rungis, la preuve !!!! Ah je taquine, mais j'aime bien ça ! Une fois à la Scandline je saute de ma camionette pour prendre mon billet et accessoirement la MAUT jusqu'à Blankenheim. Je ne me suis pas affolé, j'ai vu que le file était déjà partie embarquer, j'ai donc pas courru, et surprise, j'ai embarqué quand même, mais juste juste, sans exagerer le dernier essieu de la semi a même effleuré la mer au moment de grimper sur le ferry. Y a deux ou 3 bus à côté, même pas je monte.
56 minutes plus tard, on debarque en Allemagne. J'ai exactement 634km d'A1 à me farcir. Dès le début, ça merdoie, en tête de cortège un Suédois de TNT qui s'amuse à rouler à 10 en dessous de la limite, bien sûr on peut pas doubler sur le bout de natio avant l'A1... Heureusement, le paysage est joli dans le coin, j'avoue que j'aime bien quand il fait beau. Ensuite j'ai roulé à peut près bien mais avec un peu la trouille parce qu'à chaque parking est embusqué la BAG. C'est finalement à Hambourg que j'ai eu droit au premier bouchon, il y a des travaux sur un pont aprè Moorfleet, faut passer avec 50m d'espace, vu le millier de camions qui passent là à l'heure, bref. Après ça c'est un peu mieux, toujours autant de polizei embusquée et j'aime pas me sentir épié, merde, c'est chiant à force ! Re gros bouchon à Bremen et une petite demi heure d'envolée. Tout ça pour une soudure de joint sur un pont qui pouvait pas attendre la nuit. D'un autre côté ça m'a permi de lire ce qui se disait sur le rachat de ND sur internet, il nous a foutu une bonne claque le ptit Norby !! Dans 18 mois on y vera plus clair, je suis quasi certain que les americains vont faire appel en masse à la sous traitance, mais pas forcement low cost, comme par exemple pour livrer les magasins ou la distribution de carburant. C'est déjà le cas dans les dépôts ND en Espagne, ou même en distribution avec des petits 7t5 voire moins, ce sont des affrétés aux couleurs ND... Du coup je me ramène à Emstek ave 4h10 de volant, allez, à tablos !
Après un savant calcul, il me reste donc 4h10 à rouler aujourd'hui. Je devrais largement passer Cologne. Après Emstek, il y a presque plus de zones ou on peut doubler, et je reste coincé dans une interminable colone de camion, 70,75,80... pfff super dangeureux, il faut être attentif, c'est pénible. Enfin, je prends mon mal en patience, de toutes façons, si je me fie à Google Map, c'est franc le bordel à cologne. Je fais une pause gasoil vers Wuppertal et je me rejette à l'eau et les bouchons de Cologne, ça passe doucement mais a roule. C'est finalement juste après Euskirchen que je me pose avec 8h53 de guidon, y a assez, j'en ai ma claque aujourd'hui.
J'ai tout calculé dans tous les sens, je pourrais jamais rejoindre les bras de ma dulcinée ce soir. Donc, hors de question que je me prenne la courge, je demarre tranquillos à 6h avec 11h de coupure, tranquille. Premier arrêt à Olzheim pour prendre les 2 pauvres tickets MAUT pour terminer le trajet jusqu'à la frontière. J'ai hésité à aller prendre le petit dej chez l'enorme Berta, mais elle me fait peur, alors je suis parti me mettre sur la B51, ce matin, y a un troupeau de grumeaux, ça roule à 60, pas 61, non, plutôt même 59 que 60. Autant dire que j'ai perdu 10 ans d'esperance de vie derrière mon volant, vu qu'en plus c'est interdit de doubler de partout... Heureusement après une fois au luxembourg, y avait des bouchons, ça m'a changé un peu. Avec Anthony, le Suédois chauve, on se pose quand même la question si on serait pas gagnants de passer par la Belgique pour rejoindre Kehlen. Je finis par me radiner avec 2h45 de route depuis Euskirshen, on est en 2015, on met autant de temps qu'il y a 40 ans avec les Magirus ! Pendant que l'équipe vide la semi, j'en profite pour me faire couler un bain à base d'huiles essentielles 15w40.
C'est donc rilasque masque, que je mets un coup de balai sur le plancher tout neuf et déjà sali par une boite de benco qui a pas supporté le voyage (mais c'est pas de ma faute). Coup d'oeil à la suite de mes aventures : Rechargement à Creutzwald dans le 57. C'est plus rapide de couper par l'Allemagne, donc, je suis bon pour reprendre un ticket gagnant à 6€84 pour faire Perl-Creutzwald. Elle est pas mal cette autoroute, y a aucun parking sur 60km. Faut sortir, au pif, ou alors carrement aller à Shengen et poser son camion pile au milieu du point des 3 frontières. Shengen tu m'etonnes que ça les arrange la libre circulation, on aurait jamais vu les accords de Bucarest ou Bratislava !!! Mais c'est signé, faut faire avec ! C'est avec 2h d'avance sur le RDV que je me pointe à Creutzwald avec mon sourire polident... J'ai de la chance, y a pas trop de monde, quai 23 direct !
Une demi heure plus tard, ça attaque à charger, le type est super sympa, on rigole bien jusqu'à ce qu'on arrive à la fin du chargement et y a une testicule dans la soupe, ça va pas tout rentrer. Un peu comme à Jarcieu un vendredi soir. Faut tout ressortir et gerber. Le chef s'est gourré dans les papiers, c'est pas la faute du jeune. Bon pas grave, y a pire dans la vie. Pour faire gagner du temps, je mets des cales sur les palettes les plus planes le gars à plus qu'à les gerber. Une meuf vient donner un coup de main, mais elle m'a envoyé chier quand je lui ai dit qu'il fallait tout sortir jusqu'au tablier, oui, on met pas des palettes de 2m70 de haut comme ça au milieu d'une semi, elle m'a dit qu'à 14h elle se barrait et qu'elle avait pas que ça à foutre... Du coup, ça m'a un peu enervé voire vexé je lui ai dit qu'elle avait qu'a se barrer direct, elle a ensuite insinué que je "la divisageait" et s'est plainte à son chef qui est venu direct me demander des explications. Il a vite compris que je suis zen, d'autant que le jeune aussi à pas pigé son petage de plombs, mais je dois mon salut à un autre de ses collègues qui a dit que chez elle c'etait assez souvent le cas, une conne. Je repars finalement de là à 14h30 presque complet en jouets. C'est sous une pluie fine et continue que je traverse la riante Moselle, et je me pose au parking sécurisé à Langres, no risk, no risk ! 17h35 fin de la journée !!!