La chose incroyable ce matin à Genay, c'est qu'il y a un franc soleil, et c'est un peu normal, car c'est la fête des stars aujourd'hui, c'est la St Philippe, et oui ! La météo pense à nous les Philippe. Je me décide à partir à 8h, mais malgré tout c'est trop tôt pour demarrer, je le sais d'avance que je vais me fader les bouchons de Rilleux, j'hésite 2 minutes à passer par Satolas, ou c'est au vert, mais à la fin, j'aurai aussi le bouchon sur l'A43, donc, autant bouchonner à Rilleux. Je perds un petit quart d'heure, y a pas le choix, et du coup c'est sûr que j''arriverai pas en moins de 4h30 à Gemenos, donc, pas de stress, je m'arrête sur l'aire des routmans qui est presque déserte à 9h et des boulettes. J'ai un peu le sentiment que pas mal font le pont cette semaine. Le mistral me pousse bien vers le sud ce matin, et dans les descentes, la fonte aussi m'aide un petit peu. Passé Aix, le tachy crie au scandale, mon estomac lui crie à la famine, bref, tout le monde crie, j'insiste pas, je veux me facher avec personne, je tire le frein à main sur l'Aire de Peypin, je peux manger tous carreaux ouverts, le vent ici souffle bien moins que dans la vallée, il fait pas loin de 25, LE PIED !

Je serais bien resté là, un peu plus longtemps, mais la conscience professionelle me pousse à aller à Gemenos, du moins dans le prolongement de la zone industrielle d'Aubagne. Mon client se trouve dans une pépinière d'entreprises, c'est pas super large. A peine posé à 100M de sa porte, un Calberson se cale derrière moi et klaxonne, j'y crois pas ! Le type monomanique, qui connait sa tournée sur le bout des doigts et comprend pas que d'autres doivent bosser aussi. Le cariste, me fait positionner comme ça l'arrange pour sortir les lingots, le Calberson est passé en faisant patiner le Premium, c'était rigolo à voir, il a perdu environ 34 secondes. En 50 minutes, je suis soulagé de 24T de fonte, ça va nettement mieux ensuite. J'ai un super rechargement, un complet de caisses IFCO pliées à prendre à Cavaillon, c'est du boulot à mon vieux gros pote Philippe, j'en profite pour lui souhaiter une bonne fête au téléphone.

On m'avait averti qu'ici c'était un peu relou pour charger, j'ai eu un cul incroyable puisque j'étais seul en arrivant. 15 minutes plus tard, 5 camions arrivent dans la foulée, il y a qu'un seul cariste et 2 transpalettes. On charge avec le casque, c'est trop drôle avec le Mistral qui s'engouffre sur le quai. 1h30 pour charger, j'ai même le sentiment d'avoir du bol. J'ai déjà 6h10 de volant en repartant de là, pour monter le plus haut possible, je peux soit couper à Communay par là et me taper les bouchons du matin, soit taper 10h et dormir vers Macon, va pour les 10h. Ce soir ça roule plutôt pas mal sur l'A7, la main sur le commodo tout le long pour remonter ! Calcul optimal, je debarque avec 9h59 sur les bords de la Saône à Mâcon vers chez Alainé, au calme ! Enfin, si on excèpte l'inévitable dragueur qui enchaine les allers-retours avec sa bagnole des fois que.

Quand on a assisté à un lever de soleil sur la Saône, je pense qu'on a réussi sa vie. Je peux donc affirmer que j'ai réussi la mienne. A 7h45, je decolle pour me jeter sur le péripherique sud de la mégalopôle de Mâcon ou je ne rencontre aucun bouchon. A 8h, je suis en place chez Terre de France à Manziat, ici, chaque jour des millions de pommes de terre sont abattues, triées, et expédiées dans l'indifference générale... Le Bressan est un barbare, ça fait aucun doute. Il faudra quand même 1h pour vider le complet d'IFCO, quelle saloperie ces palettes ! Je fonce ensuite à la BP me remaquiller. Mais je dois pas trainer car, il me faut échanger de remorque à Genay. C'est un travail extremement physique, et interessant. Après avoir passé avec brio plus de 20 minutes de contrôles sur la thème de la sécurité de A à Z à l'entrée de l'usine, il faut decrocher la semi vide, sortir la pleine, raccrocher la vide la remettre à quai, et enfin raccrocher la pleine, le temps de faire la paperasse, ça prend presque 1h de ma vie d'ancien légumier international !

De retour sur l'A46, 2 mauvaises surprises m'attendent, je me rends compte que les 8t de charge que j'ai sont toutes sur l'arrière, c'est bien casse gueule, c'est bien la peine de nous casser les couilles avec la sécurité, et la seconde mauvaise surprise c'est que c'est bouché de partout sur Lyon, pourtant c'est que midi... Avec mon super chargement, je fais pas le malin dans les descentes, j'arrive juste juste à l'heure au RDV à la dechetterie à Salaise. En  1h j'ai tout vidé, et je sors rapidos casser la croutas, tranquille ! De là, je vais charger à 5km d'ici, à Ville sous Anjou, c'est tellement merdique pour aller la bas, que j'appelle le client qu'il vienne me recuperer à Agnin, comme ça j'ai plus qu'à le suivre. J'ai bien fait, c'est bien merdique, jamais je serais allé là tout seul, le bouquet final reste la mise en place pour acceder au chargement, chaleur !!

Les gars sur place sont bien cool, je charge des engins pour decouper le bois, pour faire les buchettes en fait parce que l'hiver se prépare au printemps. Retour au dépôt, une autre mission m'attend, il me faut monter avec Morad jusqu'à Genay pour récuperer ce pauvre Philippe qui n'a plus d'heures pour rentrer ce soir, dans notre sens ça roule bien, mais à la descente, c'est tout bouchi ! A peine arrivé, je saute du V8 580 au V8-2 440 de Philippe, on rentre à Mach III par l'itinéraire bis, l'autoroute de Cours Et Buis. Pendant que Philippe part en vacances, je récupère mon taxi en solo et je vais me poser OKLM à Anjou pour faire la grasse mat, demain, journée flowers.

Si dmanche il a neigé, aujourd'hui c'est l'été, normal. Il fait déjà presque chaud à 8h quand j'emmerge de ma grasse matinée. Ménage ce matin, tranquille à 10h30 j'ai le programme, y a pas de stress aujourd'hui ! Il me faut monter à St Laurent la Conche. Sur l'A7, ça descend encore pas mal, c'est l'apéro de l'été, le seul pont de l'année 2016, personne ne l'a raté ! Direction St Etienne c'est plus calme, mais quand même, j'ai mon lot de grumeaux. Mais je m'en fous, y a pas de stress ! La commande n'est pas prête, finalement je repars à 14h avec 7 rolls de géraniums, je complète à St Just St Rambert ou Yann est déjà là, je lui file un coup de main ça m'occupe aussi.

Il fait vraiment un temps magnifique aujourd'hui, un temps à faire du jardin, c'est pour ça qu'on bosse en fait, pour ramener plein de godets prêts à grandir dans nos potagers. Retour une fois chargé à Anjou, ça roule nickel, c'est presque desertique, tout le quartier dort ou s'est barré, c'est pas possible autrement. 

En 10 minutes, je suis vide, retour au dépôt, ou je profite de tout laver y compris le conducteur, j'ai juste ensuite à couper à travers champs pour me poser à Chassieu ou je dois charger un express pour Romans demain, TRAN-QUILLE, finalement j'ai eu un férié bien tranquillos. 

Compte tenu du fait que cette semaine j'ai pas réussi à faire 2 coupures de 11h qui comptent, je dois imperativement en caler une aujourd'hui. A 8h, les bureaux ouvrent, et je vais donc m'enquerir de mon futur proche. Je me félicite d'avoir marché un peu, j'ai gagné 15 minutes d'amplitude vu que le responsable a pas entendu le reveil, Fabien est puni comme moi, il charge pour le 43, moi pour le 26. Le temps d'un café, on se sépare et je me jette sur l'A46 deserte, incroyable comme c'est bon ! Une heure de route plus tard, après avoir fait un bout de chemin calé sur le 19 avec Fabrice, je suis à Romans ou je livre une vieille tannerie, il y a un bail que j'étais pas venu dans le quartier, je reconnaissais plus, hasard de la vie, je connais le cariste, c'est un ancien voisin de St Peray que j'avais perdu de vue qui a immigré à Romans. 

De là, retour à la kommandantur, je coupe à travers la Drôme des Collines, une relivraison de groupage m'attend. Aurélien et Adrien n'ont pas envie que je traine trop par ici, du coup, ils m'aident à charger, 10 minutes plus tard je suis reparti direction Saint Quentin Fallavier, j'ignore si les transports BBL sont plus proches de St Quentin ou de Fallavier, quoi qu'il en soit à 13h c'est fermé, ce qui me permet de manger tranquille. Entre temps Triumph et son 143-450 déboule, on tape la causette dans la bonne humeur. Une fois vide, il y a eu du changement de programme, je devais charger à Andrezieux pour Barcelone, finalement je dois aller à St Laurent La Conche charger des rolls de Geraniums, de 17 prévus, j'en ai finalement que 13, ce qui m'arrange parce que je les charge au hayon, le quai me fait trop flipper ici, j'arrive pas à me mettre à plat, et comme les rolls, ça roule j'ai pas envie d'en eparpiller un (ou plusieurs).

Je complète à St Just St Rambert, comme je suis en retard, c'est tout prêt, du coup j'ai le temps de me faire offrir un colis de fin de semaine avec des variétés de plants de tomate bien zarbi. En redescendant, y a croisette avec le specialiste du carburant en Rhône Alpes : Dudu ! ça vide en vitesse à Anjou, je ramène le frigo vidos au dépôt et je récupère le mien pour rentrer sans trainer, Alain est à 1km devant, mais impossible de le rattraper ! Quand je me pose à la maison, j'avais juste juste 20 minutes de marge, OUF !!! Bon week end les amis, l'été approche, ça donne envie de faire de bonnes siestes crapuleuses!

Dans son infinité bonté, le dieu météo ardechois nous a donné de la pluie finette toute la nuit, oui, après avoir planté et jardiné tout le week-end, pas besoin d'arroser, parfois la vie est bien faite ! Je demarre juste avant 8h ce matin, mon voisin me traite de feneant, il a pas tort ! Du reste, je suis pas payé au rendement ! Un bon quart d'heure plus tard, je suis à Charmes. Sur mes papiers c'est écrit, RECEPTION 13H-16H30 le LUNDI, et on est lundi matin, le parking à ANTARTIC est vide, et de loin, je vois aucun camion à quai, ça pue. Mais, je fais le benet, je sonne pour m'annoncer : "quai 10 s'il vous plait", donc, je vais au quai 10, le cariste arrive en s'excusant "on était en réunion, j'ai pas pu venir avant" ; il devait penser que j'étais là depuis 7h30 ! J'ai rien dit, une demi-heure plus tard j'avais environ 0 palette dans la semi, quand je ressors il y a 5 camions en attente sur le parking, je suis venu pile au bon moment. J'ai plus qu'à continuer mon périple humide ardechois, il faut charger 22 Palettes pour Terrassa, soit. Pendant que ça charge, je rédige mes 4 autres CMR pour la ramasse suivante, ça prend du temps de faire les CMR maintenant depuis que j'ai appris qu'il fallait rediger à la main la case "Adresse de l'expediteur" et que c'était verbalisable ! Un jour pêter au volant ça sera verbalisable aussi... 

Après avoir complété à Montélimar, j'ai 33 palettes, mais il me reste 1m de plancher de libre, vu que certaines palettes sont gerbées. Mon chef m'ordonne poliment de remonter lui dire bonjour à Jarcieu, mais avant, je dois prendre une bobine à Bellegarde-Poussieu, du coup, ça me laisse le temps de casser la graine au fond du parking de l'Isardrôme en écoutant le jeu des 1000 et les infos, peu reluisantes. Comme prévu j'attrape au vol la palette de bobine pour le departement N°10. Je pensais vider entièrement mon voyage, je me contente simplement de tout le brasser car je dois ajouter 4M de plancher, d'une main je conduis le transpalette et de l'autre le Fenwick, oui, ben c'est pas facile ! Il me faudra 1h mine de rien...

Après avoir ajouté 750L de Gasoil, 75L de FOD, 75L d'ADBLUE, je peux prendre le chemin du sud. Si ça veut rire, je peux presque vider mon premier client ce soir, en l'occurence XPO à Les Franqueses Dèl Vallès, et oui, c'est incroyable, mais je descends en Catalogne aujourd'hui, c'est tellement extraordinaire qu'il pleut alors que dans le même temps c'est la canicule en Allemagne et en Belgique. Comme d'une manière générale j'ai toujours du bol, je passe Montpellier sans freiner alors qu'il pleut et que dans l'autre sens c'est GROSS STAU ; LONG DELAYS ! Je me pose juste après Narbonne afin de me restaurer au calme sous la tempête, je recalcule mes heure et si ça continue comme ça, je peux tirer jusqu'au bout. Je carressait bien l'espoir qu'apès la traversée des Albères la pluie cesse, mais non, c'est pire et il y a du brouillard en Catalogne... Quand je me pointe chez XPO il reste de la place pas trop loin de l'entrée, ça ira bien pour ce soir, il me reste 15 min d'amplitude et 4 de conduite, pas grave j'irai vider demain ça changera pas grand chose ! J'ai bien calculé mon coup pour une fois !

Il est 7h30 quand je me mets dans la peau d'un moustique en me collant contre la vitre des dispach de XPO. Un mec moins fénéant que le reste vient me delivrer, je peux me placer au quai n°5, impeccable, ça traine pas pour vider. De là, je roule 2km pour aller dans la zone industrielle voisine ou je dois livrer 8 GRV, à peine un quart d'heure d'attente le temps que sortent deux autres semi et j'ai le droit de faire un peu de muscu pour sortir les lourdes palettes. Vu l'heure, je crains le pire pour rejoindre la carrer Potosi à Barcelone, je zieute mi amigo Google Map, qui me dit, no stress, todo va bien. Sur la C33, il y a devant moi un Calsina Carré, j'ai l'intuition qu'il va au même endroit que moi, alors plutôt que de me trouver bêtement derrière lui chez le client, je me dis que je devrais m'arrêter à la CEPSA de Montcada y Reixac afin de deguster un café solo sans sucre accompagné d'un donut avec une montagne de sucre, mon cerveau valide cette option, cligno à droite je stoppe. 20 minutes plus tard, je suis chez le client, le Calsina est à quai, je m'étais pas trompir !!!! Vu que j'ai que 2 palettes ça va hyper vite, j'ai plus qu'à filer vider un gros lot de 22 palettes à Terrassa, j'ai eu peur, car l'entrepôt est quasi plein, le cariste a failli m'envoyer vider à Barbera, mais en gerbant toutes les palettes, il gagne de la place ! Reste donc plus que le 5e et dernier pour ce matin un peu plus haut en direction de Manresa, 3 palettes à Vacarisses, à 11h30, j'envoie le message "OK VIDOS" à mon chef ! On peut dire ce qu'on voudra, mais aujourd'hui ça a été comme sur des roulettas !

Il me reste tout juste à aller charger bien tranquillement à Alguaire, la banlieue nord de Lérida. Je roule un peu, et je stoppe un peu avant Calaf afin de me restaurer, car j'estime l'avoir largement mérité. Malgré tout ma conscience professionnelle m'invite à pas trop trainer, à 14h mon attelage de type frigorifique est posé sur la bascule. C'est là que mes emmerdements ont commencé, il y a erreur sur mon n° de commande, après de longues recherches, mon numéro existe bel et bien, mais sur la page suivant, celle du mercredi 11 mai, et nous sommes le mardi 10. J'avertis mon chef, qui averti l'affreteur, qui avert sans doute le client. A 16h, toujours pas de nouvelles de personne, ça charge demain, téléphone à droite à gauche, en heut en bas, même au pape, ça change rien, demain. Je pense que le client nous mêne en bateau, sans doute quelque part au fin fond d'un bureau il y a une secretaire qui dit à sa collègue : Martine, je me suis trompée de jour sur la commande hi hi hi hi. Moi je suis comme un con posé sur le parking, et en plus, il fait moche, il pleut j'ai l'impression d'être à Bochum.

Mais que dire ? Que faire ? C'est pas grave, de A à Z, tout le monde s'en fout, alors je vais pas me mettre la rate au court bouillon ! L'affreteur me demande de bien l'appeler demain à 8h, oui oui oui ! Je suis prévu entre midi et 16h ici, y a pas de stress, j'ai de la bouffe pour 5 jours, un chiotte et une douche à 50m, que demande le peuple ?! Buenas noches !

C'est nul de se faire vieux ! Pourtant j'avais la ferme intention de trainer au lit ce matin, mais une vieille envie de pisser m'a poussé vers la sortie du plumard, il était même pas 7h du matin, non, mais sans deconner, et en plus, il pleut, il pleut et il pleut encore sur Alguaire, y en a marre. De retour les godasses trempées boueuses, c'est pas la peine de tenter de resiester, alors j'attends. Y a les pros du pot, les pros du batiment, moi je suis un pro de l'attente. J'alterne entre les reseaux sociaux, la lecture de la revue LE TRAIN, un peu de tri de photos, bref je m'occupe comme je peux. A 10h22, la pluie s'est arrété NET. Alors juste pour m'occuper je suis allé dire HOLA au bureau. La miss m'affirme les yeux dans le yeux que dans 1h30, je pourrais charger, j'ai demandé de preciser si c'était 1h30 espagnole ou 1h30 allemande, ce qui n'a pas manqué de faire rire l'assemblée, elle m'a confirmé, 1h30 allemande, retour au camion.

A midi pile, je vois arriver le gardien qui vient chercher un camion, le truc incroyable, c'est moi ! J'y croyais plus. C'était bien 1h30 allemande ! Après 2 mises à quai et 2 pesées vu que j'ai 2 produits, je peux partir, il est 13h, le groupe est calé sur 4°, et le soleil se joint à nous, ce qui n'est pas completement desagréable. Il va falloir pas trainer cet après-midi parce qu'après avoir perdu tout ce temps, il va quand même falloir vider ce soir à Margès, de préférence il faut arriver avant 23h30. Bien, bien bien bien, je me fie à mon flair ainsi qu'aux indication que calcule Mr Garmin, ça devrait le faire, pas large, mais ça devrait quand même. Parce que je suis fou, mais pas con non plus, je m'arrête faire mon gastro à Gurb dans la ZI le long du C25, histoire de pas perdre de temps, le seul vrai crochet que je fais c'est le passage aux clopes à Girona, et dire que je fume plus ! J'ai 4h26 quand je me pose à l'aire de Fitou après avoir essuyé plusieurs orages, on s'en sort pas cette semaine !

En repartant, le GPS m'annonce 4h09 pour Margès, ça me laisse  21 minutes de batement, j'ai donc chaussé mes belles semelles de plomb et en avant. Vu l'heure déjà bien avancée ça passe nickel ou presque à Montpellier, après, il reste plus que les camions, on est tranquilles. C'est déjà l'heure des messagers, la plupart avec le téléphone calé sur le volant, ma CB ne crache plus que des parasites, quelle tristesse ce job en 2016 ! Je sors à Valence Nord tranquille pour rejoindre Margès, j'ai la departementale pour moi tout seul. Le gardien à l'usine était au courant de mon passage, du coup, ça a pas trainé, quai 41, j'ai 4h13 de guidon, il a vu juste le père Garmin, il a juste zappé la mise à quai. Le carsite m'explique que pour des raisons de sécurité, le reception ici c'est 17h/1h, c'est très récent et il y a de grandes chances pour que certains se cassent les dents pour livrer ici s'ils n'ont pas l'info. Je reste 45 minutes à quai, et j'ai plus qu'à aller me caler au calme au dépôt, j'y vais molo à vide, la route d'Hauterives est bien grassouille et j'ai pas envie de faire la une du Dauphiné Libéré !

C'est miraculeux et même completement incroyable, mais ce matin, il ne pleut pas ; il y a même un peu de soleil. Le temps donc de me reveiller tranquillement sous la douche, je me positionne ensuite sur la piste du lavage histoire de redonner un coup de jeune à mon vieux camion. C'est un peu comme une bimbo qui prend RDV chez l'estheticienne, sauf que là, ça coute moins cher. Du temps que je lave, mon chef me dévoile mon programme de fin de semaine, ça va, c'est supportable. A 11h, me voilà parti en même temps que Dridri et Aurélien, mais je mets cap à l'est, c'est à dire vers les Alpes et les nuages. J'ai rechopé la pluie juste en arrivant à Rives, mon camion sera resté nickel pas loin de 30 minutes, c'est vachement bien ! J'hésitais un peu pour le chemin à prendre pour aller à Aiton, il y en a 3, par la Tour du Pin, par le lac de Paladru ou par Grenoble, vu l'heure je tente Grenoble, car à midi le Grenoblois mange à Mac Do, et pendant qu'il mange il ne conduit en principe pas. Du coup, ça passe disons à peu près bien et je débarque en plein milieu du journal de 13h à Aiton. J'ai un peu de mal à trouver la boutique dans la ZI pourtant pas grande, j'ai chargé de l'ADR dans un ancien entrepôt de boissons, j'ai pas tout compris de ce qu'il se passe dans cette boutique, tout ce que je sais, c'est que ça charge vite et entre midi et deux.

De là, je fonce faire ma seconde ramasse en Ardèche, au Teil, sauf que apparement il faut y être aujourd'hui avant 16h30. Autant dire que c'est mort, puisque le GPS m'annonce une arrivée à 16h22, que je dois repasser Grenoble et caser 30 minutes de pause. J'appelle quand même le client qui me dit qu'il se casse à 16h aujourd'hui, c'est encore plus mort qu'avant mon coup de fil. Finalement, le lot sera ramassé par le transporteur qui nous affrête et déposé chez Chalavan à Montélimar, perso, ça me va très bien. Du coup, j'ai un peu plus de marge pour respirer, cerise sur la gateau, je passe Grenoble sans presque pas freiner quasi. Je cale mes 30 minutes juste avant le péage de Romans. Après ça je me suis tapé un bouchon là ou ça bouchonne jamais en principe, dans la grande ligne droite avant Valence, c'est finalement à 17h que je me pose quai 5 chez Chalavan, le chef de quai me designe le transpal qu'il me faut pour faire mon mic mac et mettre mes lots à l'endroit.

Avec déjà 4h52 de routas, je pourrais pas aller aussi loin que je le voudrais ce soir, mais bon, c'est la vie. De plus c'est presque misereux pour sortir de Montélimar ce soir, su l'A7 ça roule pas mal aussi, il y a du long week-end dans l'air. Le soleil est en plus de retour sur la Rhône Valley, je croise un nombre incalcullable de collègues qui remontent cet après-midi, il y a cligno light show sur l'A7 et l'A9 ! Passé Beziers le temps se brouille à nouveau et c'est quasi l'apocalypse dans les Corbières, mais heureusement ça roule nettement moins qu'à 18h. J'hésite arrivé à Perpignan à couper par là, mais je voudrais bien tenter d'aller au bout du bout des heures, ce qui m'amène in extremis sur la station de l'AP7 à La Jonquera, garé comme une merde, mais en ADR j'ai pas trop le choix dans le coin ! Bref demain je décollé à 7h15.

Cette nuit ne sera pas la meilleure de ma vie, mais le principal c'est qu'il ne me manque pas un litre de gasoil au reveil. J'attrape un café à la station vu que je suis garé dessus et je demarre à 7h16 en même temps que 98% des companeros, c'est donc presque le bordel... En même temps je calcule et recalcule en me disant qu'il va manquer un quart d'heure pour rentrer ce soir, à moins d'un coup de chance, on verra bien. 91km plus loin, je sors à Hostalric pour rejoindre Sant Celoni via la C35 que je n'avait pas repris depuis bien longtemps, mais voilà, il y a des travaux à l'entrée de Sant Celoni, j'ai pas gagné du temps. Chez le client ça va pas mal, y a un vrai quai facile d'accès. Je sors mes barres et le cariste décide de faire sa pause pile à ce moment-là. Du coup, je suis allé me chercher un café, quand je suis revenu mes palettes étaient sorties, papiers signés, c'est le chef qui a remplacé le cariste, incroyable cette boutique ! Je file au dernier client à Terrassa, l'heure de pointe est quasi finie sur Barcelone, nickel chrome. Sonnage à la sonnerie, mais mauvaise pioche, l'entrepôt est full, il faut aller vider à Barbera Dèl Vallès. ZOB. Le chef du dépôt ici, previent son collègue à Barbera, je suis prioritaire LOL. 

Effectivement, arrivé à Barbera, le plus long reste l'enregistrement, et j'ai eu du cul, il y avait personne à quai. 2 autres camions sont arrivés juste derrière moi à deux minutes près j'étais fait comme un rat. Une fois vide, je traine pas et je reviens sur mes pas vu que je recharge en dessous de Manresa à Castellgalli, à 11h56 je sonne au portail, le client avait demandé AVANT midi, donc, j'ai 20/20. Les papiers sont déjà prêts, ça sent le long week-end ici ! Pendant que ça charge, je peux me prelasser sous la douche. Ici, même si j'étais propre de chez propre j'irai prendre quand même un douche, c'est du 5 étoiles, même à Cannes ils ont pas des aussi bonnes douches j'en suis sûr !

C'est sous un soleil magnifique que je repars bien lourd avec mes plaques dans le plus pur style NL, oranges. Je roule tranquille jusqu'à ma planque pour manger tranquille à Gurb. Du temps que je bouffe, je vois face à moi le ciel s'assombrir et devenir d'un coup franchement menaçant. Tu parles ! Au plus je m'enfonçais ensuite sur la C25 c'était pire, du vent, puis de la pluie et carrement de la grèle ! Incroyable ! Heureusement ça roule pas trop par ici. Par contre de retour sur l'AP7, c'est la misère tellement il y a de l'eau. 30 minutes de coupure à Pia, dans l'autre sens, y a gros bouchon à cause d'un big accident PL, j'ignore si le chauffeur a du mal, mais c'est impressionant. Je finis par rattraper Alain à Montpellier, et comme on est des grands routiers internationaux (LOL) on se pose au kilomètre Delta pour bouffer vu que le vendredi soir en principe c'est plus calme. Soirée, bien évidement studieuse.

Pas de reveil ce matin, j'émmerge à 5h. Mon vieux voisin est debout aussi, c'est ça les retraités, ça se lève de bonne heure. Donc nous voilà parti au rythme des ADR du samedi matin. Il y a pas trop de trafic ce matin, du coup on sort à Mornas. Le gros m'a payé le café à Donzère vu que moi le samedi j'ai plus trop d'argent... Niveau météo par contre pas de chance, il fait bien moche. Je me voyais déjà chevauchant ma tondeuse en arrivant, mais c'est trop humide on verra plus tard !

Sur ce, bon long week-end, bon eclatage, on vit qu'un fois !

Toutes les semaines devraient commencer le mardi, surtout au printemps parce que c'est le meilleur moment pour le jardin. Le jour se lève tout doucettement quand je décolle ce matin, je jette delicatement d'un geste brusque mais précis mon bordel dans le camion, il est 6h pile quand je sors de la cour de mon voisin. Aux infos on annonce la catastrophe sur les routes de France, les routiers sont en colère. Oui, ils sont en colère, et moi aussi je suis en colère, j'aurai pû dormir 30 minutes de plus, mais voilà, j'ai un collègue de travail bressan qui bouffe des radis à longueur d'année et qui pratique le covoiturage, je dois le récuperer ce matin à 6h46 au péage à Chanas ! de mon temps, on faisait du stop en montrant un disque ou un carnet de CMR, mais en 2016, le routier moderne pratique le covoiturage, quelle époque ! Bon, ça va que je l'aime bien Régis, sans quoi je le laissais moisir ici !

Un emmerdement n'arrivant jamais seul, je vide mes 24 palettes pour Gournay, et je jette Régis aussi, qui profitant de ma conduite ultra confortable s'était déjà endormi, à moins que ce fût ma passionnante conversation sur ma technique pour maitriser la tonte de mon gazon, je l'ignore. Quoi qu'il en soit, ma semi est vide et après l'absorbtion d'un café offert par la maison DUARIG je me hâte vers ma première navette du matin, un exotique 'Chanas-Anneyron'  RDV au chargement à 8h, le cariste ne debarque qu'à 9h et il y a un autre camion avant moi normal. De là, je campe 3h à quai pour vider recharger à Anneyron puis direction Agnin, et enfin retour Anneyron, je repars de là à 16h, j'ai quand même parcouru 130km depuis 6h ce matin !! Je rentre au dépôt avec 5 palettes pour la GB, Régis est encore là, la reprise est molasse ce mardi !

De mon côté, bonne pioche quand même, je récupère un complet que m'a ramené Philippe pour la catalogne avec 3 livraisons, à priori faciles, plus une petite palettes, ce qui fera 4 clients, tranquille, facile. Mais l'heure a déjà bien tourné je sais donc que je roulerai pas bien loin ce soir, mais qu'importe, je suis à peu près dans les temps, il fait beau, les touristes sont rentrés et ça roule plutôt pépère, c'est le calme avant la tempête estivale. J'ai atteri au plus loin que m'a permi de rouler la déesse RSE, soit dans la ZI de Gallargues, à priori d'ici je dois pouvoir rejoindre ma première livraison en moins de 4h30. A priori.

Du fait que j'ai pas été embauché pour glander, je traine pas au plumard ce matin. Je démarre au lever du soleil, il est même pas 6h, je suis un vrai dingue. Je rigole, mais j'ai du pain sur la planche aujourd'hui mine de rien. Ce matin, ça roule nickel pour passer Montpellier, je passerai sous silence, le gros car Serbe qui a entrepris de doubler sur la 3e voie pile au passage des chicanes, ils ont dû être secoués les passagers, le chauffeur aussi parce qu'à la 2e chicane, il s'est rabattu sur ma cabine tellement il a voulu couper le virage, si je suis passager, je lui casse la gueule au type. Y a des vedettes quand même... Après ça RAS, mis à part le fait que je me suis arrété à Narbonne couper 45 sous la douche, au départ je voulais tracer jusqu'à Grannollers direct, mais ça servirait à quoi d'arriver chez le client avec 4h27 !? Mmmh ? A rien, on est d'accords. A 10h45, je suis arrivé finalement, impeccable, il y avait personne, 15 minutes pour sortir 7T, royal ! De là, je vais quelques rues plus loin porter 3 pauvres colis, les procédures administratives sont les mêmes avec 3 colis ou 66 palettes, encore un petit quart d'heure. Malgré tout, je suis encore dans les clous pour aller livrer à St Vincenc Castellet, un des rares client ou ça va pas mal pour vider dans le quartier, y a de la place pour manoeuvrer, et c'est presque de niveau, cerise sur le cadeau, ils sont sympas. En partant, je croise au bureau un Brenier, ce qui fait qu'on est 100% de chauffeurs français sur le site, c'est carrément incroyable, on fait pêter les statistiques ! Du coup, je vais me garer un peu plus loin avec vue sur le Montserrat histoire de casser la croute.

Retour sur Barcelone SUD, ça roule impecc, contrairement à l'A2 ou il y a un gros bouchon, je livre les 6 dernières palettes à Viladecans, une éternité que j'avais plus posé une roue ici, du moment qu'on tire les palettes, ça va toujours aussi bien. Une fois vide, je vais tenter de recharger à Alguaire, au fond de moi j'hésite entre foncer ou trainer, sachant que le dernier coup je suis resté 21h sur place... Bon, je me hâte lentement finalement on vera bien. La vérité c'est que j'avais envie de boire un coup à La Panadella, j'ai hésité un moment, et j'ai filé, merde j'ai encore un brin de conscience professionnelle, il fait vraiment chaud cet apreme, on frôle les 30, il va falloir reprendre le short et les tongs bientôt ! 

A 17h, je suis posé sur la bascule du client. Je suis bien prévu aujourd'hui, mais je dois aller me garer, il faut attendre car les caristes sont debordés. J'ai prévenu la miss au bureau, à 20h45, finit pour moi, on chargera demain. En même temps ça changerai pas grand chose de charger demain matin.... Ici les horaires c'est 6h/22h. Une heure plus tard, le gardien vient me chercher, je peux quitter le parking poussiereux, j'ai 2 allers retours à faire entre le quai et la bascule, mais au final ça passe pas mal d'autant que le cariste est pas le plus mauvais. Il est 20H quand j'ai "toda la documentacion", je me pose au calme dans la ZI juste avant de reprendre l'A2 à Lérida, ici, il y a personne et au moins j'emmerderai juste les cailloux avec le bruit du frigo ! Demain, grasse mat, facile !

7h du mat j'ai des frissons, je claque des dents et je monte le son. Lérida se reveille doucement, c'est donc le moment de riper. Ce matin, il fait pas super beau, vraiment, l'espagne c'est plus ce que c'était. 5 minutes plus tard, je suis à 90km/h sur l'A2, secoué comme un prunier, elle tombe en ruine cette 4 voies, c'est presque casse gueule, il faut quand même que ce soit costaud un camion pour pas que tout se casse en deux. Après 1h de ballotage, je me pose à la station de la C25 juste avant Manresa, j'ai le temps et envie de prendre un vrai petit dej. Une pancarte annonce le petit dej oeufs+bacon+boisson+café à 6€, vas y l'ancienne, fais chauffer le grill ! Me voilà donc refait pour être en pleine forme et taquinner de la courbe et contre courbe sur la C25. Aux infos espagnoles ça parle d'un avion abimé en mer près de l'Egypte, whaoh, encore un drame, c'est deseperant tout ça. Après Vic, c'est le retour de l'hiver, pluivasse et brouillassage au menu du jour, arrêt clopes à Sarria de Ter, Anna la vendeuse, m'explique qu'hier en 10 minutes tout a été innondé dans le quartier, et le soleil est revenu directement après. Le climat catalan deviendrait il tropical ? Pour remonter, j'ai fait un peu le bandit, j'ai repris la NII jusqu'à Orriols, en fait je voulais verifier s'il y a toujours les panneaux d'interdiction de la NII, et oui, ils y sont toujours ! Dommage.

Heureusement, les voies du Seigneur, sont larges et parfois, il y a même de bons plans douche, sortie à Narbonne obligatoire, de plus j'ai le temps, tranquille. En 2016, avoir le temps, il parait que c'est un luxe, et pour le moment c'est un luxe pas encore imposable, mais sait on jamais !? J'écoute attentivement les analyses concernant les grèves, il y a qu'en Normandie que ça bouge, c'est bizarre ! Je me demande vraiment à quoi ça sert, et à qui ça profite tout se bordel !? Les gens se battent de manière courageuse, alors que pourtant le problème est mondial, les inégalités grandissent tous les jours et aucun gouvernement ne peut rien faire, ils veulent pas reconnaitre que quelque soit leur couleurs, ils sont finis tous autant qu'ils sont, notre système global est mort, et nous salariés français, les derniers privilégiés. Bien sûr dans le transport c'est encore pire, pour resoudre les problèmes on tente de vider le desert à la petite cuiller en se disant que oui, on tente des trucs !

Si j'ai eu du soleil dans le Languedoc, mais au prix d'un vent fort desagréable, c'est du côté de Valence que la pluie refait son apparition, quel bled à la con quand même ! Je critique pas, je constate !  C'est finalement à 18h que je me radine à Margès, le cariste m'attend de fourches fermes, quai 41 comme la semaine passée. Du temps, mon chef m'envoie la suite des opérations. Je recharge demain à St priest, une tournée de fleurs. Je tapotte avec mes doigts boudinés sur le GPS, arrivée dans 1H28. Il me reste 1h22 à rouler, c'est con. Mais bon, je jette ma tenue de routierkifékeducomplé, et je mets ma tenue de pilote de compet qui j'ai chouravé à Shumacher vu qu'il en pas besoin en ce moment, et je fonce à travers la Drôme des collinas. Par chance, pas trop de grumeaux, je grapille quelques minutes, à vide c'est facile. St Uze, St Vallier, pas le temps de visiter. Si bien que je déboule contre le portail du client avec 10h01 au total, je suis bien content ! Sauf que je suis pas au bon portail, il faut contourner le batiment une rue plus loin, zoby la mouche, finalement ça fera 10h04, j'éspère pas finir en zonzon, sinon, je me mets en grève de la faim. Juste avant l'été, ça serait pas idiot en fait !

C'est le client qui me reveille au téléphone ce matin, ça fait bien ! Bravo Phil26, l'image de marque de la société vient de derouiller, mais, c'est qu'à moitié de ma faute parce que la veille il m'avait dit que ça serait prêt pas avant 8h alors hein. Je prends quand même le temps de finir mon petit dej, et GO. C'estla panique sur le quai, il y en a dans tous les sens. Pendant qu'on me rapproche les lots à charger je fais mes CMR en essayant de visualiser comment je vais m'organiser, il faudra bien une heure pour charger, hier je me posais des questions pour faire Firminy-La Tourette, mais au vu des réponses, j'ai ma solution. Il est presque9h quand je lache le frein, ce qui signifie que ça roule nickel, tout le monde est au travail, l'A46 et l'A47 passent comme une lettre à la poste, si bien qu'en 56 minutes je débarque à mon premier Gamm Vert de la journée à Sorbiers, pour ne pas être débordé, j'empille direct les vides. De là, j'enchaine avec Villars, un immense magasin, mais le receptionaire doit être nouveau, il pige que dalle dans les rolls, du coup la file de camions s'allonge derrière moi, j'ai honte, le dernier de la matinée est à Firminy, grâce à moi les Appelous ne manqueront pas de plantes ! 

La prochaine livraison est à 10km à vol d'oiseau, 25km par la route la plus courte, d'après les infos FDR, il y a une déviation dans laquelle je risque à coup-sûr de ma paumer. Etant de nature courageuse, mais pas téméraire, je fais le grand tour par St Just St Rambert, d'autant que pas mal de morceaux de cette route ont été refaits et ça roule au taquet, en plus c'est joli, j'ai même le temps de becter avant de vider, il y a déjà deux camions avant moi pour vider. Il me reste le meilleur morceau à faire pour rejoindre ensuite la place de la gare à Craponne sur Arzon, j'en ai pris plein la tête, tellement c'est beau ! On longe la voie de chemin de fer touristique du coin, ça fait envie ! Ensuite je file au dernier à St Paulien, mon Toupy a réussison coup, en me demandant par texto sur le téléphone pro si ça se passait bien la tournée ! Quel âne, j'ai pas marché, j'ai courru ! Couillon que je suis. Il me rejoins donc au dernier Gamm Vert à St Paulien, mais il a trainé de peur de devoir tirer un roll ou deux... Du coup on est allé boire un coup au bar d'en face, je lui ai fait le coup de je vais me laver les mains au moment de payer, ça marche à tous les coups.

Malheureusement, je peux pas trainer, et puis Toupy non plus, ça tombe bien, je fonce tête baissée à Jarcieu, ça roule nickel partout, pas de grumeaux, par Montfaucon et le Tracol, 2h pour rejoindre le dépôt, ils ont eu le tourni les rolls. Aidé par tout le staff de la maison DUARIG on vide et recharge, pour lundi ça sera Catalogne tranquille vu que je commence à Montpellier. Un bon coup de gasoil avec une moyenne de 36L pour le tour précédent, tu m'étonnes !!! Quand je me radine à la maison il fait quasi nuit. J'éspère que vous ne serez pas sages ce week end, et je vous fait de grosses bises !

A la seconde ou le reveil a sonné à 3h ce matin, je me suis empressé de l'éteindre pour pas reveiller la maison entière. Le chien, lui non plus a pas trainé pour se positionner contre la porte de la piaule. A pas feutrés, dans la nuit je l'ai suivi, et j'entendais le doux ronron du SLX200 Thermo King, en fait c'est Bibi qui ronfle, tout va bien !!! Pendant que le chien va pisser un coup, je fais chauffer la Senseo et je tente de mettre ma tête à l'endroit. C'est que j'ai plus l'habitude de partir aussi tôt moi ! J'essaie de rien oublier, et je me tire. A 4h43 je passe le péage de Valence Sud, me voilà transformé en un bestiaud qui court après la montre. Le trafic est encore plutôt calme ce matin, et c'est tant mieux. J'atteinds mon premier objectif à Montpellier chez VEOLIA juste derrière le MIN, je voulais y arriver suffisement tôt pour éviter le bordel à Montpel. Qui dit déchets, dit boutique qui ouvre tôt, et par chance il y a même un responsable, ce qui signifie que je peux vider. 6 palettes de cartons pliés à sortir au hayon, facile, j'ai connu pire. En plus, vu ma tête de pauvre, le chef m'a offert le café, si si, j'ai rien demandé. Blague à part, c'est le genre de truc qui se fait rare en 2016.

Je traine pas trop quand même, j'ai juste 500m à faire pour rejoindre l'A9, dans l'autre sens ça s'est bien bien chargé, mission accomplie, moi être bien content. Ce matin, le soleil est de la partie sur le Languedoc et disons que c'est plutôt pas désagréable. Surtout quand on écoute les nouvelles à la radio, on est dans un monde de fous, la haine est de partout. Donc j'active le mode "autruche" ce matin. Je fais une petite pause, nécéssaire et obligatoire à Rivesaltes, j'ai les crocs. Au passage, je vais faire un mimi à Santi à Girona mais sans trainer, il me faut livrer un client que je ne connais pas à Sils au sud de Girona. C'est une vieille ZI le long de l'AP7, je livre dans une impasse, au bout c'est impossible de faire 1/2 tour, normal. Le cariste est pas le plus mou de la terre, sauf qu'à la 17e palette sur 20, le fenwick tombe en rade de batterie, j'ai eu un moment de solitude, mais il y a le mulet du toro pour finir de vider, ouf, comme n'aurait pas manqué de dire Mickey 3D, il faut que tu respires ! Il me reste mon dernier client à Esplugues, j'ai pas vraiment envie d'y aller, mais j'ai pas le choix. Le GPS m'annonce une arrivée à 13h28. Vu que la bas, on peut déjà à peine vider dans la rue, c'est même pas la peine d'esperer y attendre avant la reprise de 15H. Je prends donc mon Nokia Phone et j'appelle le client pour me faire confirmer les horaires. 13h40 maxi après ils partent becter jusqu'à 15h. Donc, je traine pas, je fonce. Par miracle ça passe à donf de partout et je me pointe à 13h35. Autant dire que ça a été ultra rapide pour vider, je sors d'ici sans rien casser, il y a longtemps que j'étais pas venu, et la sortie de la ZI est moins cahotique qu'avant.

Il ne me reste plus qu'à rejoindre le magnifique village de Castellgalli, pour gagner une minute ou deux, j'hésite à prendre l'autoroute tout le long, mais merde, j'ai envie de longer Montserrat par Olesa. Quelle mauvaise idée ! Il y a de gros travaux sur un pont de l'A2 à Abrera et ça bouchonne bien avant ma sortie, 15 minutes pour faire 1km ! Heureusement que j'ai le tachy à la seconde !!! Quand j'arrive chez le client, il y a déjà un camion à quai, mais coup de bol, je charge pas au même batiment ! En repartant, je fais le point, déjà 8h05 de guidon. Donc, je mets le cap sur la cambrousse, Manresa, Vic, C25. Pour ce lundi, ça le fait pile poil, je me pose au calme à Gurb et je walide une  11 ! Yabon banania ! Mine de rien, je programme le reveil à 3h et j'hésite à mettre le groupe en route pour me croire dans mon plumard chez moi !

On dit que toutes les bonnes choses ont une fin dans la vie, mais on préfère que ça dure le plus longtemps possible, ce matin, à 3H10 ça a été bouclé. Hier soir je m'étais endormi les carreaux légèrement ouverts, et là, il fait un froid de conard dans la cabine. J'ai pas mis longtemps pour enfiler mon froc. Je demarre en même temps que les CRS qui vont deloger les manifestants à Fos, on est synchros. Mis à part que eux, ils foncent dans le tas, moi je grimpe lentement le col après Vic, ça tire ! Après par contre ça descend beaucoup, c'est nettement mieux. Jusqu'à ce que j'arrive à Girona j'ai vu quasi personne, c'est trés calme ce matin, les premières lueurs du jour arrivent vers Fitou, c'est beau, on devrait pas être payés sur des minutes comme celles-ci, même au bout de toutes ces années, je trouve ça toujours aussi classe ! On a du mal à croire en voyant un spectacle pareil que la moitié de la terre puisse taper sur l'autre moitié ! C'est pas Mich07 qui me contredira puisqu'il a vu la même chose à quelques minutes derrière moi. Je pose mon tacot à 6h40 à Narbonne ou il y a déjà de la place, la station côté VL au centre routier est fermée, dommage, le prix du litre est marqué à 0,00€ ! Mais heureusement, il n'y a pas de pénurie au comptoir, je peux proceder à l'incurgitation d'une chocolatine (si j'avais été vers Valence j'aurai dit pain au chocolat, et si j'avais été en Allemagne j'aurai rien pris) !

En sortant du bain, je tombe sur David Le Mino qui sort de sa grasse matinée, c'est qu'ils sont feneants les  31 ! Je traine pas, 46 minutes de coupure et me voilà prêt à affronter la traversée de la capitale du Lenguedoc : Montpellier. Bizarement ce matin, ça passe presque à fond, auraient ils tous en masse pris le tram ? Bizarre ! Je vais pas me plaindre car je suis tendu du string, je tiens absolument à vider avant midi à Salaise. Donc, je tape dedans, sollicitant au maximum mon vénérable ami de bientôt 5 ans qui me le rend bien. Le soleil disparait du décor après Montélimar, normal, après c'est le nooooord. Je déboule à 11h20 à Salaise ou j'apprends que j'ai 24h d'avance, pas mal non ? Mais bon, ça les arrange en fait donc, ça vide rapidos en 20 minutes. Je me gare un peu plus loin au calme dans la ZI histoire de manger rapidos car je crève de faim.

Retour quai 2 à la kommandantur de Jarcieu. Arthur et Philippe m'attendent de transpalette ferme pour me charger. Un voyage facile constitué de palettes de flotte. C'est bien lourd ça, on compte environ 1kg le litre, comme Lopez. Car Lopez 1kg le litre (c'était la blague favorite de mon tonton Christian). Bref, j'ai pas mal de litres. Je rajoute aussi un peu de gasoil vu qu'on vient juste d'être livré et je me taille dare dare, il me reste exatement 2h55 à conduire, direction le departement n°60. J'ai bien pensé à passer par le tunnel, mais non, mauvaise idée. Un peu partout il y a des bouchons au stations d'essence, ils sont fous les gens. Après avoir fait une croisette QSO avec Tim j'ai déjà finalement 2h42 arrivé à Beaune, je tente pas d'aller en haut du Bessay, ça le fera pas. Bouchon à l'AS24 de Beaune, donc plutôt que de me parquer en épi pour dormir, je me gare le long du parking sur les emplacements sans vis à vis, c'est bruyant, mais au moins je diminue la malchance du syphonage intempestif, sait on jamais avec cette pénurie !

C'est que ça fait un peu tôt quand même, 2h40 pour lever ma vieille carcasse du plumard. Premier reflexe, le contact pour voir si la jauge a baissé, bon, c'est OK, je peux me rendormir, ho con, non, debout debout debout !! J'avale ma banane et ma barre de céréale, poussage de rideaux à l'arrache (quand j'étais jeune je les pliais bien comme il faut, enfin, y a longtemps !) J'ai un mot coincé sous mon essuie glace gauche de marque Valeo. Tiens, une admiratrice ? Non, c'est FAB13 qui me laisse son 06 pour payer le café, c'est gentil ça, il est 3h10, c'est con je serais pas pressé je serais allé le reveiller, à 1€60 le café sur l'autoroute c'est une sacré économie quand même !!! Mais voilà, je suis pas du style à reveiller les gens, encore moins à 3h et encore moins quand je suis moi même encore dans le paté, et encore moins quand j'ai déjà la coupure, alors dors tranquille mon Marseillais. Donc, à 3h16 je demarre prêt a affronter le célèbre col du Bessey en Chaume, le Tahir des légumiers du sud est. Il ne neige pas la haut, et c'est tant mieux, il y a juste du brouillard et de longues zones de travaux avec basculement de chaussée et à chaque fois, un grumeau. Bien sûr ça sert à rien de s'enerver, mais je me suis mis la pression tout seul comme d'habitude. Je me suis fixé comme zobjectif de passer Paris, du moins sa grande banlieue EST avant le bordel du matin et de ne couper mes 45 min au plus loin. J'ai hésité quand même à sortir et passer par Meaux, mais je crains un peu le feu tricolore au Plessis-Belleville. Va donc pour la Francilienne. Google Map Trafic me le confirme, vas y, tape dedans mon coco qu'il a a dit ! J'ai juste frenouillé un peu vers Villeparisis, nickel chrome ! Du coup, je me suis garé sur une sorte de refuge un peu après Gonesse avec 4h21 depuis Beaune, ben quoi, je suis content merde !

46 minutes plus tard je decolle pour quitter cette fabuleuse région qu'est l'Ile de France et rejoindre le departement de l'Oise avec toujours l'envie d'un café. Il faut rouler pratiquement 1h pour arriver à la première station à Hardivilliers, même sur l'autoroute ça fait la queue aux pompes à essence, 1€53 le super, no stress ! C'est presque aussi cher que le café expresso à la station. Je me sens nettement mieux après ce fabuleux café, je suis fin prêt à rouler sur les magnifiques routes de l'Oise Picarde. C'est un peu tordu pour aller chez le client, mais avec de bonnes explications et l'atlas Michelin ça le fait, je lui avait annoncé que je serai là à 9h30, je suis arrivé avec 30 minutes de retard, mais il s'en fout completement. Après avoir vidé les palettes de flotte, j'ai droit à la visite de l'ancienne source fermée depuis que l'agriculture intensive a rendue son eau non potable. Depuis ça a été reconverti en entrepôt de boissons, en tous cas l'endroit est vraiment magnifique, j'aime beaucoup. De toutes façons, du moment que c'est à la cambrousse, j'aime bien.

Mon rechargement est à Rogerville, magnifique village situé à côté du havre. J'hésite quelques minutes avant de me décider, et finalement je passe par Marseille, en Beauvaisis évidement, à vide ça roule nickel et il n'y a pas bien de trafic, tranquille. Je debarque sans bouchon à Rogerville ou les stigmates de la grève sont bien visibles, le goudron fondu, les tags ça fait Beyrouth un peu. Ma commande pour Ougrée (B) est dispo, c'est une excellente nouvelle. L'autre bonne nouvelle, c'est que pendant que le cariste sort les palettes, je fonce à la douche, l'eau est chaude et il y a même une ampoule neuve dans la douche, du coup on est plus obligé de : soit se doucher porte ouverte, soit de chercher ses attributs dans le noir, quoique l'odeur ça aide ! Bref, de retour du bain les palettes sont presque toutes sorties, j'ai plus qu'à les charger, prendre les papiers, le tout en  1H ! Encore une journée ou ça speed nickel ! Fort de mes plaques orange et du groupe réglé sur 7°c, je termine sagement mes heures sur l'autoroute bien à l'écart pour emmerder degun sauf eventuelement un caravanier, mais avec une pénurie de carburant est il raisonnable de se promener en caravane ? Mmmh ? Tout ça pour dire qu'à 16h j'ai fini et que je valide ma 3e 11h ! (je prends de l'avance pour la semaine prochaine, sur un malentendu ça peut marcher !)

Pour changer un peu cette semaine, je me suis levé à 3h, comme ça, tranquille. Il faisait un peu frisquet dehors, et mis à part le ronron de mon TK ce matin qui s'est declenché quand je me suis reveillé pour faire style "ah mais moi aussi je bosse", il n'y avait pas un bruit dehors. C'est comme ça que je me suis retrouvé tout seul sur l'A29, comme un grand, on pourrait aussi bien être le 1er mai ou le 25 decembre, ici il y a pas grand monde au petit matin, de toutes façons il y a du brouillard et j'y vois pas grand chose. C'est qu'après Amiens ou je commence à voir quelques camionneurs, en même temps que le jour se lève sur les grandes plaines du Kentuky (en fait c'est la Picardie mais ça fait plus exotique, d'ailleurs si ça se trouve y a un americain qui écrit un CDB et qui parle de plaines de la Picardie pour faire exotique alors qu'il est dans le Kentuky, bref on sait pas)... En tous cas c'est joli. Hier on annonçait des barrages à la frontière Belge, mais en fait que neni, walou, ce qui m'arrange bien. Côté Belge par contre ça roule, à la radio on annonce une situation catastrophique sur les routes vu qu'aucun train ne circule en Wallonie, alors que côté Flamand ça roule nickel, les français ont une mauvaise influence sur les wallons, c'est sûr ! Je voudrais pas avoir à aller livrer sur Bruxelles aujourd'hui, allez, ça est sûr ! Du fait que moi c'est beaucoup rouler et beaucoup faire autoroute, je arreter prendre une café à la Autogrill de Spy Allez.

46 minutes de repos intense, m'ont remis en vigueur et en plus , il fait vraiment trés trés beau. Tellement beau qu'à 9h30 je suis arrivé à Ougrée, c'est juste à côté de Liège dans une zone industrielle sinistrée par la mondialisation et le chômage de masse comme de partout en Europe de l'Ouest. C'est pas la première fois que je livre ce client, assez space l'ambiance dans le bureau ou le gars qui s'occupe des papiers ne lève le nez que quand il termine son paragraphe de lecture de Voici ou un truc du genre. La dernière fois, son cendrier était plein à ras bord de BELGA, aujourd'hui il a une vapote sur son bureau. Par chance je suis le seul camion dans la cour, le cariste est super efficace en 20 minutes je suis vide. En théorie je devais recharger des patates sur Cambrai, mais finalement c'est un "partiel" de carrelage à Louvroil à côté de Maubeuge, itinéraire facile, je fonce. Mais quelques kilomètres avant Charleroi on annonce une coupure de l'autoroute vu qu'un camion s'est couché emmenant avec lui un pylone d'éclairage. Plan "B", je contourne par Charleroi sud en catastrophe. Malgré le fait que le prix de l'autoroute a explosé ici, ça reste toujours aussi mal indiqué, si bien que je me suis gourré comme il faut en sortant une sortie trop tard. Tant pis, je ferai le crochet du crochet, ça fait perdre allez quoi, 5km par Thuin. Mais quelques kilomètres avant, y a écrit interdit aux 7T5 (sauf desserte), bon, je suis un peu en desserte Liège c'est quoi à même pas 100km ! L'endroit est magnifique, y a une sorte de village fortifié juste au-dessus de moi.... Trés beau. Trés beau et flippant parce que j'ai dû le traverser ce bled, je me voyais déjà faire la une de la Libre Belgique, menottes au poignet parce que j'ai bloqué le trafic du village, mais en fiat non, ça passe mais faut pas croiser. Après cette séquence gros stress et avoir perdu 10 ans d'esperance de vie, je me pose faire un graillon tranquille.

De là, j'ai plus qu'à traverser un autre bled tordu mais autorisé, Beaumont, et quelques kilomètres plus loin je suis de nouveau dans le pays des 36000 fromages et des 60 millions de moutons dont je fais parti, je rejoins non sans avoir visité Louvroil vu que j'avais une adresse à la con. Epuisé !  Il y a pas mal de camions en attente, mais ça va relativement assez vite, j'ai aperçu un ancien collègue de chez Lubac qui est chez Bonnet, je suis pas le seul en frigo à recharger du carrelage finalement, même si ça vaut pas Castellon ici. Comme il me reste 3m de plancher, j'attends sagement les instructions qui arrivent finalement 1h30 plus tard. Du coup, je me coltine la N2 après 16h et c'est vraiment pas de la tarte, je pensais en 1h30 pouvoir aller sur l'autoroute, mais non, je me suis posé in extremis dans une ZI juste avant le péage, nickel chrome ! Y a de l'herbe, des oiseaux, je suis bien là !

Du fait que je me sens déjà un peu en week-end, j'ai demarré qu'à 5h ce matin, ça change, j'avais l'impression d'avoir fait la grasse mat et d'être pris la main dans le panier en train de glander, mais non, c'était calculé pour arriver grosso merdo à 8h à Nully dans le 52. Vous connaissez pas Nully ? Moi non plus, et en partant je m'étais encore pas vraimpent décidé par ou passer, de plus ce matin, il pleuvasse. Une fois sur l'A26 je peux me concentrer et reflechir calmement. Le GPS propose Vitry le François par le centre bien sûr et longer le lac du Der Chantecoq, mouais bof. Donc, je me fie à mon vieux nez crochu, je joue la carte du touriste avec une caravane en gardant la N4 jusqu'à St Dizier, puis Troyes, ça roule tranquille, y a pas grand monde, quand je quitte la nationale de Troyes à Montier en Der, c'est pire, il y a plus personne et heureusement car c'est pas large, je me méfie surtout de pas croiser le car de ramassage scolaire, c'est l'heure ! La route (?) est hyper grasse et boueuse, c'est plus un camion c'est un Massey Fergusson qui revient des champs ! Mais l'endroit est sympa comme toute la france bien profonde d'ailleurs. Comme prévu je croise le car scolaire, je me paye un café à Soulaine Dhuys, le patron a mis un coup de journal sur le museau de son chiot berger allemand alors qu'il avait rien fait, ça m'a gavé, je me suis pas eternisé. En sortant, un CORSI passe juste devant moi, bingo je le retrouve 4km plus loin arrivé chez le client.

A 8h on rentre en même temps dans la boutique de polymères, comme le CORSI est un ancien qui a du sarvoir vivre, il me laisse charger avant lui vu qu'il a un complet à prendre et moi 2 palettes. Merci bien ! 15 minutes plus tard, je me rejette pour un bain de boue à travers le département 52, ici tous les bleds finissent par "Court" c'est marrant. En tous cas par moments on doit quand même trouver le temps "long" dans le quartier. Quand je serai vieux, je visterai toute la France qui est en dehors des grands axes, tout par les chemins vicinaux. Je reprends la N67 juste avant la rampe de Provenchères, ça tire ! Arrivé au bout de mes premières 4h30 je me pose juste après Langres sud, ça va être tendu pour rentrer ce soir. Sur le parking pendant qu'un gendarme est en train de mettre un Anglais en Mercedes coupé tout neuf, il y a un gars de APRR qui ramasse les dechets, on discute un bout, les routiers sont des porcs, entre les bouteilles de pisse et le reste, il a une sacré image de notre corporation, et il y a de quoi !

Cap au sud au bout de 46 minutes de repos mérité, le ciel se decouvre et la température monte rapidement, ça se voit que c'est vendredi. Par précaution je sors à Tournus histoire de mettre un peu de gasoil, à la Total Express, il y a plus rien, en face à la Agip on est limité à 200L, c'est déjà ça. En continuant sur la N6 il reste encore la Total de Fleurville, BINGO OPEN BAR, le plein SVP ! On se sent mieux une fois la jauge sur "full", le portefeuille se sent un peu moins bien d'autant qu'il a pris une sacré claque le gasoil... Un dernier arrêt douchas à Mâcon et je fonce à St Quentin Fallavier poser les 2 palettes de Nully chez CMA. Il y a toujours autant de destinations de rêve ici, mais il vaut mieux être Bulgare ou Polonais. Une fois fini, j'ai pour ordre imperatif de rentrer chez moi, je peux pas contester, un ordre est un ordre ! Comme tous les vendredis soirs, l'A7 est full, alors par pitié qu'on ne me prenne plus la tête avec la pénurie des carburants ! J'aurai pas eu de chance si j'avais dû bosser ce week-end, c'est la fête des mères, faut pas deconner avec ça ! Fête des mères=interdiction de rouler (sauf sous la table) !!! Allez, grosses bises les camioneurs de l'extreme et hasta la semaine prochaine !

Hier c'était la fête des mères, les traditions étant fortement ancrés chez nous, on a mangé comme des vaches au chinois. Un container 20 pieds rempli de bouffe parti de Shangaï nous était reservé, et en montant sur ma bascule je l'ai amerement regretté. Heureusement ce lundi matin, je demmare pas trop tôt puisque j'ai RDV à 8h chez Messieurs Leroy et Merlin à Valence. A 7h30 je demarre en même temps que mon voisin qui fait la gueule à cause de la météo qui ne lui facilite pas la tâche dans son oraganisation sur les chantiers. Etant donné que nous sommes en pénurie de carburants et que chacun lutte contre le rechauffement climatique, je mets plus de 20 minutes ce matin pour parcourir les 8km qui me separent de la zone industrielle. Je suis accueilli par Mr Merlin qui note 7h55 sur la feuille. A 8h04, mon attelage de type frigorifique est positionné quai 3. Une fois vide, je recharge dans le zone industrielle de l'autres côté, des déchets pour Salaise sur Sanne. Livraison foulée, donc, je traine pas et à 10h40 je suis garé sur le parking de la dechetterie industrielle qui pue. J'apprends que j'ai RDV à 14h45, un rapide calcul mental me donne 4h05 d'avance, c'est pas mal. Mais la fille de l'accueil m'invite non pas à manger à midi, mais à revenir dans une heure en cas que. Lionel arrive justement au moment ou je voulais aller faire le charmant aux yeux de la jeune fille du bureau, le resultat a été nul, par contre Lionel m'a payé le café, comme quoi à toute chose malheur est bon... Par contre avec son charme Lionel est passé direct, il avait que 2h d'avance LOL !

C'est donc à 14h45 précises que je pose mes roues sur la bascule, pile poil ! J'ai eu le temps de manger, faire la sieste, et du coup et c'est le plus important avoir une 11 de moins à caser cette semaine. En moins d'une heure c'est plié et je peux aller respirer l'air pur en allant charger des plantes à Anneyron. Il y a 83 rolls à charger, sachant qu'on peut en mettre 43 dans la semi ça va être chaud. Je fais donc 2 allers retours entre le producteur et la plateforme à Anjou, ça va bien comme boulot, pas d'attente et bonne ammbiance, facile. De là, je retourne à la kommandantur à Jarcieu ou je suis attendu de transpalette ferme afin de liberer le quai n°2 de 22 IBC d'additif à detination du Luxembourg.

Ayant un peu de marge, je vais laver le camion parce qu'il ressemble plus à un camion de carrière qu'à un camion d'autoroute. Bien sûr au vu de ma destination et des prévisions météo, je fais le minimum syndical. Il est déjà 20h quand je repars sous une petite averse. Lyon passe nickel chrome, il me faut 1h59 pour arriver à Macôn Nord ou le parking du BP Truckstop, me tends les bras. J'ai pas foutu grand chose aujourd'hui, mais je suis éclaté quand même, normal c'est lundi ! Coucouche panier, ça ira mieux demain !

La semaine passée était placée sous le signe de la pénurie de carburant, cette semaine est placée sous l'excédent de flotte. Mâcon ne deroge pas à la règle ce matin et je dois traverser tout le parking sous la flotte avec mon baluchon, ça m'apprendra à toujours me garer à pimpe. Café douche et c'est parti, il est 7h16, et ce matin, ça roule tranquille, du moins nettement mieux que sur Orléans et l'A10 noyée sous les eaux, je suis parti peut être un peu trop tôt ce matin, ça me fait arriver à 13h, je coupe 45 avant Colombey. Etrangement, la pluie s'arrête net après Colombey, après il fait juste moche mais sans pluie. Etant donné que je vais au grand duché du Luxembourg, il me faut prendre la taxe, donc, je m'arrête m'affranchir de cette tâche qui fait grand routier à La Maxe. Cet arrêt obligatoire tombe extremement bien car il est l'heure de manger et de faire une bonne coupure, mais le parking est full, je tente le prochain après Thionville, là aussi c'est blindé, les places PL étant occupées par d'énormes tas de goudron qui ont été arrachés aux voies de l'A31 en travaux, mais malgré tout j'arrive à me garer en vrac.

Pour aller chez le client, j'ai une heure de route, j'ai donc le temps de becter en écoutant le jeu des 1000 ou je perds comme souvent. A 14h je suis chez le client à Soleuvre, vers Esch/Alzette, tonton Sweden m'avait prevenu, tu verras c'est tordu, ça te rappeleras l'Espagne. Effectivement, c'est tordu, mais le client goute peu à mon viril "hola tengo que descargar 20 pallets" J'ai juste le droit de faire ma muscu du jour, ils sont lourds comme une blague à la Jean Roucas, j'en ai bavé. Par contre pour recharger les vides ça a été nettement plus facile. 

Mon chef qui pense à tout, me fait rejoindre Morad pour que je lui file mes IBC vides, il a la place, et que moi je suis sensé charger ras la gueule. Donc, je contacte Morad et on se met d'accords pour se rejoindre à Mont St Martin, sur la parking de la douane, il y a de la place. Grosso Modo on arrive en même temps. Il a de la place, effectivement. Environ 13,60M mais par dessus les big bag. On se met côte à côté, et depuis le hayon, il faut remonter les cuves pas vraiment toujours vides vu qu'il reste à chaque fois du produit au fond, bref on en a bavé, mais au final on y est arrivé. J'abandonne donc Morad, et je repars à vide direction Strasbourg. Au départ, je voulais couper à travers champs, et puis vu que j'avais déjà 5h47 je me suis dit que ça serait pas plus con de rouler à donf sur l'A4 puisque je GPS m'annonce 3h06 pour aller à Erstein. Donc, je tente ! J'ai vu le premier rayon de soleil de la journée au moment ou j'ai passé le panneau Alsace. Il y a vraiment longtemps que j'étais pas passé dans le coin, j'ai même pas souvenir d'y être passé une fois de jour, j'aurai au moins remarqué l'espèce de canyon au milieu du grè. Strasbourg après 19h c'est du velour, si bien que je me pose largement dans les temps le long de la N83 à Erstein, face au portail de mon client, j'ai RDV à 9h demain, tranquille Emile ! Je valide ma 2e 11 et le tout en moins de 9h de route, moi je dis : facile !