Carnet de bord de Octobre 2016 | Partager sur Facebook |
Pour être franc quand le reveil a sonné à 4h31 j'étais pas forcement heureux de quitter la large et confortable couchette de mon fh tout neuf qui sent encore bon. Mais le fait que ce soit samedi, que ce soit le jour de la paye et surtout que je sois encore à 650km de la maison m'a légèrement motivé. A 5h00 je suis sur l'A64 deserte, et ça je crois que c'est ce que je préfère dans la vie de routman, rouler quand je suis tout seul, aucun stress, personne pour faire chier et polluer la vue de mon pare brise. Ce matin, il pleuvasse, mais pas assez pour nettoyer correctement le pare brise. C'est qu'à l'approche de Toulouse que ça se reveille un peu, et même le samedi matin alors qu'il y a encore pas trop de trafic, il y a l'inévitable gros bourrin qui te fais d'enormes appels de phares avant et pendant qu'il double alors qu'il doit rouler à 100 à tout casser, au pire fais ça quand tu marches à 280 avec ta C3...
Passé Toulouse, je me dis que je serais pas mécontent de prendre un expresso au comptoir à la Leclerc, mal m'en a pris, il y a une file d'attente digne d'un samedi 13 juillet, je me rabats sur le café machine et je me taille, 4 minutes d'arrêt le tout. Le temps est vraiment tristouille ce matin sur les Corbières, je me pose avec 4h30 de volant quasi à Loupian.
En repartant je me rends compte que le prix des carburants est encore trop bas puisque ça bouchonne grave au péage à St Jean de Vedas, il y aura un monde fou fou fou tout le reste de la remontée, je finis par enfin debarquer pour poser mes pieds dans mes pantoufles si moelleuses à 13h30, petite semaine.
C'est qu'il aura passé super vite ce week-end, juste le temps de poser du linge sale et reprendre du propre, parce que l'inverse ne sert pas à grand chose. Il fait bien frisquet ce matin, je mets ma petite laine en sortant en prenant bien garde de pas me cogner contre ma brouette que j'ai laissé dans mon chemin hier soir, heureusement que j'y ai pensé sans quoi je serais inapte à la procréation au moment de taper ces lignes. Le temps de tout ranger mon bazar, je prêt à decoller à 5h. Sur l'A49 qui relie Valence à Grenoble ça roule déjà pas mal, le lundi c'est le balai des étudiants qui retournent au boulot, ils doivent pas aimer les transports collectifs, y a du monde à la queue leu leu. J'evite soigneusement Grenoble en passant par La Tour Du Pin, je finis par me radiner chez Norbert Dentressangle juste avant 8h, il y a une place à quai, en 5 minutes les 3 palettes sont dechargée, j'ai juste le temps de boire un café et ça repart.
Je suis pas trop habitué à Annecy aux heures de pointe, mais c'est un sacré bordel pour reprendre l'autopista en venant d'Annecy le Vieux, pourtant 8h45 ça fait tard pour aller bosser à Genève non ? Dans les 2 sens c'est tout bouché, impressionant, on se croirait à Montpellier sans les palmiers, ou à Paris un jour de grève des RER. Bref c'est la misère mais une fois direction Chamonix ça va nickel mis à part le soleil en pleine poire, mais c'est tellement joli les montagnes au lever de jour ! Je dis ça parce qu'il faut toujours carresser le Haut Savoyard quand on vient poser ses roues dans la vallée de l'Arve. Je livre donc dans la joie et l'allegresse à Marnaz, j'ai juste 13 sangles à enrouler, les gummis à ranger bien comme il faut pour pas avoir d'embrouilles avec la maison Polymat.
Aujourd'hui, je ne recharge pas, mais je descends direct sur Chassieu, j'ai RDV à 14h pour installer l'OBU sur le tracteur. J'ai donc le temps de casser la croute et route, deteller chez SATAR à Chassieu vu qu'ils ont deménagé et qu'il y a plus personne, et attendre. A 14h l'installateur commence par desosser mon tracteur tout neuf qui brille, incroyable le bordel qu'il y a à installer pour l'OBU, j'aurai jamais cru, du coup ma CB est planquée dans un coffre au dessus, il y a pas la place de la mettre ailleurs sans percer ou decouper la partie haute du tableau de bord, incroyable. A 17h30 c'est fini, le bazar est installé. Du coup, il me fait courrir à Jarcieu, sur l'A46 je double un MAN du 70, c'est Ludo25 aux commandes, il a pas le temps de payer son café et moi non plus ! Au dépôt j'ai juste le temps de poser la semi à Patrick et reprendre une bonne vieille taut à Duarig déjà chargée pour le 76 demain et le sud de Londres. Je ne traine pas, pour decrocher et raccocher, faire les pleins et tout, je termine mon amplitude en catastrophe à Chasse Sur Rhône, au calme ou presque.
Décidement, c'est pas la mauvais plan parking Chasse/Rhône. Pas été emmerdé de la nuit, juste bercé par le ron-ron d'un ThermoKing SLX400, mes préférés LOL. En matant les CMR du groupage, j'ai vu que l'un d'un part de St Priest, du coup j'ai le droit de passer par le Tunnel et gagner au passage 5 precieuses minutes, par chance à 5h00 c'est déjà ouvert, autant en profiter, il y a pas foule dans le sens de la montée, contrairement à la descente ou c'est l'heure de rush quand je passe Villefranche. J'ai laissé couler un peu après Macon, et je pense que j'ai paumé 90€, il est devenu raciste ce radar aussi, faut vraiment faire gaffe de partout. Minou echaudé craint l'eau froide, alors ce matin je zappe la station d'Auxerre, je stoppe à Avallon pour me nettoyer les outils.
Surprise en sortant de la douche, un beau gosse m'interpelle, c'est Jimmiz, vu qu'il me restait seulement 25c pour finir la semaine, il m'a payé un croissant le café et même une clope, cet homme est la bonté incarnée. De 30 minutes ma coupure passe à 49, tant pis, faut bien faire du relationnel avec le petit personnel ! Le pauvre va sur la capitale de la France avec 6 clients à livrer, alors que moi je deprime juste de devoir transiter par là. Bien sûr en passant après 10h ça se fluidifie nettement, je traverse pratiquement sans coup de frein par l'A86, une fois sur l'A13 je suis sauvé et je me detends du bulbe, je casse la croute au calme après Mantes, juste après la frontière en fait.
C'est à 14h que je debarque à Grand Couronnes dans le 76, je l'avais bien mijoté avant, et le jeux enfin lacher mon "Bonjour, je viens livrer 4 Grand Couronnes" Et bien entendu ça n'a fait rire que moi de livrer 4 grandes couronnes à Grand Couronnes, je suis nul, je me desteste, je suis même pas drôle. Pour vider ça pinaille pas, le Normand est efficace d'autant qu'ici à 15h30, rideau hasta manana. Il ne me reste plus qu'à m'avancer gentiement direction Calais pour traverser et sortir de l'Europe. N'étant pas téméraire, je me suis arrété avec 8h35 de guidon bien avant Abbeville, j'ai balancé le câble TIR, un plomb le cadenas, je peux rien faire de mieux à part peut-être souder les portes, et fixer du contreplaqué tout le tour de la semi et sur le toit pour éviter les surprises, ou alors tout simplement prendre un fourgon la prochaine fois ! On s'en fout ce soir je serais OK pour valider ma seconde 11 de coupure car je suis un garçon sans humour mais serious et prevoyant qui n'a pas besoin de sa grand mère en plus.
C'est pas parce que c'est la journée des enfants qu'il s'agit de lambiner. Ce matin, je suis hyper motivé, je demarre à 4h. J'avoue que j'ai hésité à partir à 3h, mais j'avais peur après d'être short en amplitude parce que c'est souvent comme ça. Et quand on a pas idée d'à quelle sauce on va être manger mieux vaut être prudent, tout ce que je sais, c'est que je dois livrer le premier client qui est au tablier ce qui est logique, dans le matin à Croydon, j'entends encore Stephane m'annoncer du "SUD LONDRES", je me voyais musarder dans la campagne du Kent, Croydon ça touche Londres, mais au sud, c'est vrai. RAS sur le trajet jusqu'à Coquelles, ça roule nickel, bien que je me mefie quand même dans les abords du tunnel, il y a déjà la foule ce matin, comme je suis absolument sûr de moi, je zappe les contrôles et grapille quelques minutes, il n'y a guère qu'au passage des contrôles des passeports que ça ralenti.
On dira ce qu'on voudra, mais je peux même pas critiquer, je suis sorti à Ashford 1h40 après l'arrivée à Coquelles, c'est quand même pas mal en 2016. Dans mes souvenis, au plus rapide dans les premières années vers 1995, on mettait 1h, 1h15, c'était quand même le top, aujourd'hui c'est parfois 3h. Direction London ça roule déjà pas mal, et ça se charge même bien à l'approche du M25, comme c'est bizarre. Je fais mon stop habituel du matin à Claket Lane, c'est déjà le parking sur la M25, j'en profite pour faire sauter le plomb, le cadenas et ranger le cable TIR. En tout et pour tout, j'ai mis 1h10 pour rejoindre le chantier à Croydon, distant de 20Km. J'ai failli devenir fou et hysterique, mais j'ai pris sur moi et tenté de rester zen. Sur le chantier de la future extension du dépôt d'ordures il y a de bordel de partout et d'autres camions qui attendent, au bout d'une heure je suis en place et j'ai plus qu'à ouvrir l'avant du toit, j'adore. Pour vider ça a quand même pris 1h, c'était pas simple d'autant qu'il y a un vent d'enfer, il aurait été dommage que l'énorme pièce s'échoue sur la cabine de mon Globetrotter XL Business Class **** ? Le pire c'est qu'une fois fini la livraison, j'étais bloqué par un instruit qui vidait un complet de briques, pas moyen de sortir, ni de le faire bouger. Crève charogne.
Je recharge à deux pas de là, finalement c'est une bonne chose d'avoir vidé l'avant en premier, du coup j'ai pile la place pour completer avec 9 octobans de billes de plastique pour le 43. Bien entendu, je débarque en pleine pause repas, évidement, j'ai pas assez attendu aujourd'hui. La dernière livraison est à 19km de là, dans le magnifique village de Chessinton, deux options s'offrent à moi, resdescendre sur la M25 et faire un gros detour, ou m'en remettre au GPS, cruel dileme, je tente le GPS, c'était compliqué, on traverse des banlieues qui se ressemblent toutes au final, paumé complet. Le client à Chessinton est surpris de me voir, il m'attendait pour vendredi, mais ça l'arrange, impec.
Il ne me reste plus qu'à faire la dernière ramasse, et la semi sera full, c'est dans une super zone tout près de Heathrow, la route me donne l'occasion, et ce gratuitement de faire du tourisme par les quartiers un peu plus chics et le port de plaisance le long de la Tamise de Hampton Court. Arrivé chez le transporteur à Bedfont, ça pue, j'ai bien une place à quai mais l'heure tourne vite et les palettes ne sont pas là, bien sûr personne ne sait rien et tout le monde s'en fout. Mon amplitude, elle s'en fout nettement moins, va trouver une place dans le quartier collega ! Par un miracle incroyable j'ai réussi à obtenir le droit de parquer ici, les palettes ont fini par arriver à 18h30, garé, nickel ouf ! Super boutique ou tu as pas accès aux quais, ou tu fais les papiers coincé entre le sol et le soufflet du quai parce qu'il y a pas de bureau.
On prend les mêmes, et on recommence décollage à la fraiche à 5h ce matin. Toute la nuit aura été rythmée par les decroches raccroches des chauffeurs de la boutique, et le moins qu'on puisse dire c'est que le chauffeur anglais moyen est une brute, quand il accroche il y a interêt à ce que la bite soit costaude ! S'il accroche comme il heu hein, et ben sa femme doit sacrement morfler au reveil ! Le point positif dans tout ça c'est que je rejoins la M25 sans aucun ralentissment ni grumeau, et ça c'est déjà un exploit. Malgré tout ça roule quand même pas mal déjà sur le grand orbital. Comme hier matin, je passe par le tunnel sans ecombres, et detail qui n'a aucune importance, hier j'ai pris mon ticket à 5h53, et ce matin à 5h52, ça m'a foutu un choc en rengeant mes papiers mais on s'en fout. Il faisait nuit noire côté Anglais en partant et c'est bien jour quand le train passe le long des barbelés à Coquelles.
Ma seule mission, et non des moindres ce matin, c'est d'aller Quai de Loire à Calais pour effectuer des formalités douanières, j'évite la rocade ce matin en passant par le centre, No Risk No Fun, certes, mais pas ce matin. Je me voyais déjà debarquer avec mon enveloppes de douanes et faire le mimile à la machine à café et me la jouer international driver, mais voilà, en fait il faut tout que je vide les 17 palettes de Bedfont, que tout soit verifié recompté, et que je recharge tout bien sûr après. Le reste est informatisé et bien entendu c'est encore moins rapide qu'un vrai douanier qui tape nerveusement son tampon estampillé DOUANES FRANCAISES. Là, à part roncher contre Windows, y a rien à faire qu'attendre, alors je vais marcher le long des quais respirer l'iode et je me rends compte à quel point le mois de juillet est déjà loin, j'ai froid.
Je suis enfin delivré à 10h et des boulettes, j'ai plus qu'à rouler aujourd'hui, non pas sous la table mais sur l'autoroutas. Après Arras, j'ai mis mon clignoteur à droite direction la capitale de la France et bien entendu un arrêt à Roye ou il y a une douche, mais pas de tapis de sol pour mon camion, car c'est chiant je glisse avec mes pantoufles sur le poste de pilotage. Y en a qui ont un poste de conduite, sur FH c'est poste de pilotage, bref. Comme je pas completement fou, je passe par la forêt d'Ermmenonville afin de soigneusement éviter l'A104 ou c'est déjà la binz, au passage j'ai croisé coup sur coup deux FDR, on est une bonne vieille équipe finalement quand même. Une fois sur l'A5 je peux à nouveau me detendre et brancher le pilotage automatique, je sors les flaps et le train d'atterissage à Beaune avec 9h50 de guidon, il fait 11° ce soir, je cueille un peu de bois pour faire une flambée ce soir.
Grasse mat aujourd'hui, je demarre juste à 6h, faut pas deconner quand même. Quand je pars, il fait un petit 3°, ça pince. Tout le monde sort du parking à la même heure, ce qui n'empêche nullement un mec s'arreter tranquillement, aller jusqu'à la poubelle tout doucement, vider ses ordures et revenir nonchalement monter dans son taxi, no stress, les autres sont pareils, ils sont pas pressés, j'adore. Ensuite c'est bien calme direction Lyon, je trouve que c'est même étrangement calme, très peu de camions, y a plus de boulot ou quoi ? En principe à cette heure là, ça roule pas mal, mais pas ce matin. Je croise juste avant d'arriver à Satolas la magnifique Alfa V12 de Pierrot Turbostar.
Ce matin, j'ai RDV avec un formateur de chez Volvo.
Pendant que ça vide, on fait connaissance, le temps de decharger je le laisse poser sa voiture à Chasse et de là, on fait une virée sur St Pal de Mons, retour à St Etienne, rien de folichon mais au moins j'ai appris quelques fonctionalités pour une conduite éco, il y a quelques differences avec mon ancien, pour ce qui m'interesse j'ai toujours pas trouvé comment on garde le niveau du tracteur peandant que ça vide. Je finirai bien par trouver, faut pas desesperer. Je pose mon colis en redescendant à Chasse, et je continue tout seul comme un grand, arrêt à Roussillon café avec PepitoCargoMatic, j'ai pas trouvé de tapis de sol pour FH, c'est con mais ça fait des économies.
A Jarcieu, c'est full de chez full sur le quai. Y a Antho qui attend mes palettes pour partir, si j'avais sû j'aurai trainé encore plus ! Mais voilà on sait jamais rien, pfff... Bon, c'est pas grave j'ai du bon boulot pour lundi, Catalogne, Catalogne et Catalogne puis Catalogne pour revenir, c'est impeccable. Je profite qu'il y personne au lavage pour m'y jeter dessus comme une mouche sur un caca mou. Ce soir, je rentre pas trop tard, 18h44, c'est bien, juste avant l'apéro ! Alors je trinque à votre santé, bon courage à ceux qui vont se les cailler au Mans, les pauvres !!
Du fait que je n'ai pas gagné au loto ce week-end, je me vois dans l'obligation de devoir partir travailler ce matin, aux alentours de 1h59 ou 2h01 je sais plus. Tout ce que je sais, c'est que j'ai fait un peu trop de jardin ce week-end, bouger de la terre, piocher, tout ça c'est plus de mon age ! Alors du coup je suis fourbu et courbu. Heureusement, ça roule plutôt tranquille vu l'heure et je me cale vite fait bien fait sur l'autoroute avec un Mistral qui m'aide à baisser la conso. Il faut dire aussi que cette nuit, le truc le plus lourd il est derrière le volant. Le trafic se charge petit à petit, mais Montpellier passe sans freiner ou presque. Me petits yeux commencent à piccoter vers Narbonne, mais je tiens le bout de bois d'une main ferme jusqu'à la Repsol de La Jonquera ou je m'octroie une petite demi heure de sieste amplement méritée !
Au réveil je m'envoie un vieux café solo, il fait presque jour et c'est parti ! Je suis pas le seul à avoir eu le même idée, j'ai l'impression que toute la Jonquera se vide d'un coup à 7h, je rattrape Aurelien vers Maçanet de la Selva qui roule en monde fonctionaire en ADR, j'ai pas eu de mal à le doubler du coup. Passé La Roca, c'est franchement le bordel, et en plus il se met à pleuvasser on se croirait (presque) sur la M25, et ça bouchonne au point de me faire perdre 10 bonnes et précieuses minutes, quoi qu'il en soit j'arrive à 9h15 chez mon premier client à Terrassa, 2 palettes à poser, en 2 minutes c'est fait. De là, je fonce plein sud vers Sant Boï De Llobregat, à ne pas confondre avec Sant Boï de Lluçanet plus au nord, ou Boï George mais ça n'a rien à voir, ça bouchonne encore, c'est miséré ce matin Barcelone, pourtant, mercredi c'est férié ici ! J'ai une dizaine de tonnes à poser ici, et ce matin ça bricole pas, je suis même pas resté 10 minutes à quai ce qui est incroyable.
Me voilà fin prêt à faire le dernier au gymnase de Cervera, j'ai appelé Jambon, le responsable, enfin Ramon pour mieux coller au terroir, il m'a dit pour midi OK, il y aura un toro pour decharger. Je suis arrivé par le mauvais sens à Cervera je pense, mais j'ai pû visiter le centre ville sous les yeux incredules des mémés qui vont aux courses et qui ont plus dû voir de semi remorque depuis la deviation de la N2 il y a un quart de siècle. Arrivé à midi 05, il n'y a pas de toro pour vider, les installateurs l'attendent aussi depuis ce matin en fait. Il finit par debarquer vers 13h30, normal, no stress. Par contre le type est rapide, ou il a faim, 1/4h plus tard c'est tout vidé je peux riper par le bon côté ce coup-ci en deux coups de cuiller à pot je suis sur l'A2, aucune mémé n'est surprise. Faut pas que je lambine, je recharge à Maials une quarantaine de km au sud de Lérida, j'ai déà un peu des heures depuis ce matin, je pourrais charger aussi bien mardi, mais bon, soyons fous, tentons. Je sais que l'usine ferme à 17h, donc ça devrait cadrer pile avec la fin de mon amplitude, tout feu tout flamme sur la nationale deserte, A TOPE avec mon Bolbo éfaché. 15h sur la bascule, le cariste est chaud bouillant et me confirme qu'à 17h il se tire, je charge de gros big bag de poudre de pneus, c'est cradingue il me faut sortir 11 sangles, ça ira je roulerai plus calmement demain matin, y a interêt. C'est 16h30 quand tout est plié, CMR rempli et tout, je me parque le long du trottoir de l'usine à l'ombre et au calme, il fait encore tiède en cette fin d'apreme, j'en ai plein les chaussures de sécu aujourd'hui !
Allez, du courage que diabolo, je demarre à 2h47 ce matin, au poil ! J'ai RDV à 11h à Gignac, je me laisse volontairement de la marge pour rouler tout doux ce matin avec mes big bag de 2m40 de haut, faut pas que ça balance, alors contrairement à hier apreme je vais pas le malin du tout dans les virages juqu'à Lérida, l'avantage c'est que ce matin je suis seul au monde ici et j'emmerde personne, le contraire se verifie aussi. J'ai quand même hésité un moment à reprendre l'autoroute via Villafranca, mais quand même, faut pas deconner, je prends le C25 avec 25T ça decrassera ce moteur encore poussif. J'ai calé ma régule à 85 en mode super économique, en gros dans les descentes il court jusqu'à 91/92, du coup je me suis rendu compte que j'ai pas mis un seul coup de frein jusqu'à Girona, et pourtant il y a de sacrés descentes, j'ai quand même dû freiner un petit coup dans la bretelle tout au bout du C25, sans quoi je serai probablement mort eparpillé en Catalogne à l'heure qu'il est. Après avoir revisité ma complile INTERPOL, je finis par me radiner avec presque 4h de route chez Padrosa à Figueras, ça tombe bien c'est ouvert pour le petit dej et le reste !
Je suis arrivé en même temps qu'un bus à La Jonquera, je devais prendre des clopes pour payer le tracto et son pilote de samedi passé, donc, j'ai tapé un sprint pour arriver avant les passagers du bus, et bien que je ne sois ni sportif, ni jeune j'étais preums ! Ce matin ça souffle fort sur le Roussillon et c'est bien chiant, j'ai un mal de chien à faire baisser la conso, je sais pas si vous avez vu, mais le gasoil est sacrement reparti à la hausse. Je finis par me radiner au stade de Gignac vers 10h30, j'ai été bien inspiré de trainer ce matin, le Manuscopic a une roue crevée, et le depanneur s'affaire dessus déjà depuis un moment, j'ai largement le temps de dessangler et enrouler les sangles du coup. La rue est pas large, et c'est la merdasse pour vider, vu comme les big bag sont instables c'est assez flippant quand le manuscopique passe les bosses avec, mais par miracle et probablement parce que le cariste est un bon, aucun ne sera tombé au sol !
Mine de rien, il est déjà midi quand je repars direction Le Pouzin, mais avant ça, il faut traverser Montpellier, pénible mais ans trop de dégats. Je casse la graine à Nimes en 22 minutes, ensuite c'est pied à la planche pour rejoindre le fabuleux departement de l'Ardèche. La commande est prête, ce qui est déjà pas mal, mais j'ai pas les heures pour les ramener au dépôt, je vise Isardrôme, mais ça va être tendu du slip, faut rien qui arrive, du coup j'ai doublé un peu dans le boeuf histoire de pas perdre une seule minute, c'est comme ça, c'est mal, mais tant pis. Vu qu'il était juste 17h, le parking était encore vide et j'ai pû me poser sur la meilleure place (enfin selon moi) celle au fin fond du parking avec plein d'herbe côté droit !!
Fort de mes 15h de coupure qui comptent pour 9, je demarre à 7h45 ce matin, oui oui, carrement ! Je claque un peu des dents car il meule ce matin, un petit 0°c, alors je mets ma petite laine et je rejoins tranquillement le quai 3 dans la zone des Blaches à Jarcieu. Là, je decharge immediatement sans attendre les 18p pour la Grande Bretagne. Mon chef me donne le choix : Paris ou Barcelone pour finir la semaine ; Paris étant bien trop éloigné de mon domicile, je choisis Barcelone. Donc, il m'envoie charger la taut à Romain au Grand Serre pour Albertville à ramener ici. Sur les hauteurs de la Drôme des Collines il y a de la gelée blanche, c'est joli et quand je debarque pour me mettre en place, Philippe dit V8-2 Rire et Chansons s'en va, on appele ça de la synchronisation !
Je ramène bien tranquillement les 27T de buchettes de bois à Jarcieu et je decroche le tout pour récuperer, chose incroyable mon frigo qui moisit là depuis 2 semaines quasi. Comme c'est mon jour de chance, j'ai une tournée facile avec 2 livraisons à Barcelone, au départ je devais faire un Martorelles/Granollers, mais le Martorelles était un peu trop lourd, j'ai donc chounié pour avoir un peu moins lourd sur le cul sachant que la météo était pas forcement favorable, du coup je me retrouve avec du Santa Perpetua et le Grannollers, impeccable ! La descente vers le sud a été impeccable du coup jusqu'à ce que je me souvienne qu'à Narbonne il y avait un centre routier ou je pourrais éventuelement prendre une douche, moyenant la somme de 2,90€, j'en ai aussi profité pour acheter une oreillette, car definitivement mon poste ne veut pas reconnaitre mon téléphone, il boude !
Plus je descends, et plus le ciel s'assombrit, j'ai eu les premières gouttes de pluie vers Perpignan. Chez Volvo les ingénieurs ont pensé à tout, si bien qu'il y a une fonction sur les essuies glaces dont le vitesse varie en fonction des precipitations, si par exemple une goutte vient à s'echouer sur le parce brise, hop, un coup de raclette. Par contre après Girona, c'était un veritable déluge qui s'est abattu, impressionant jusqu'à Barcelone. Comme c'est férié, il y a énormement de caisseux dehors, et ça roule plutôt mal, je suis tendu comme un string de taille 36 sur une femelle de taille 46, et vraiment, mais alors vraiment je suis content d'avoir une charge plutôt bien repartie. A 20h je me pose long du batiment du premier client de demain et je walide une vraie 11, kikikontent ! J'ai essayé bêtement de couper la batterie avec le méthode Volvo en tripotant les warnings, et bingo, ça a réinitialisé le poste qui fait plus la gueule à mon téléphone, j'ai plus qu'à balancer mes oreillette par la fenêtre !
Il sera tombé des seaux d'eau toute la nuit, incroyable, mais par chance au reveil ce matin, fini, il fait moche mais je sors au sec pour porter mes papiers, il y a déjà deux chauffeurs qui tentent de parlementer mais, quoi qu'il en soit, je suis arrivé preums, donc je vide preums, 8h à quai, 8h05 4 palettes en moins et hasta luego. J'ai plus qu'à me jeter dans les bouchons du matin qui sont particulièrement costauds au lendemain du 14 juillet espagnol qui se fête le 12 octobre, on a pas idée. Je vais mettre presque une heure pour rejoindre Canovalles, je croise Aurélien qui livrait au même endroit que moi, il m'a pas attendu pour payer son café sous pretexte qu'il a encore 5 clients derrière à livrer. Une fois à quai, j'en ai pour une grosse demi heure, j'en profite pour aller me payer un bon bocadillo completement pas dietetique, mais aujourd'hui, je m'en fous, j'en avais envie depuis bien longtemps et parfois faut se faire plaisir.
Je recharge à Vacarisses, au dessus de Terrassa. Naïvement, je pensais que ça serait finit des bouchons, mais non, c'est encore bien pourri, je pense que la pluie et tout, même si elle a cessé perturbe le Catalan. Je me cogne presque une heure de bouchon, car un 4x4 a decidé de pousser une benne qui devait pas rouler assez vite. Dans la zone à Vacarisses, c'est le merdier absolu, il y a des camions dans tous les sens, vivent les semaines avec un jour férié au milieu, ça fout une merde pas possible, il y a 4 camions à charger avant moi, dont les transports Joie. Quand c'est enfin mon tour, le cariste me fait signe d'ouvrir le côté une fois en place, sauf que je vais avoir du mal à ouvrir le frigo, je me suis donc envoyé 19 palettes pour 23T au transpal à main, non seulement ça calme, mais ça annule mon écart culinaire de ce matin. Une bonne nouvelle venant rarement seule, je dois faire un relais avec Alexis à Maçanet de la Selva en remontant. On se met d'accord pour qu'il commence à attendre chez le client ou il est censé prendre un lot de 6m de plancher. On decroche vite fait, et je vois la larme à l'oeil s'éloigner mon frigo que j'ai quand même gardé presque 24h. Bon, j'ai le fourgon Frappa, ça va, je suis du coup immatriculé 07 de la tête aux pieds. Je dois quand même faire modifier l'enregistrement, et je peux enfin rentrer au quai 17. Le chargement traine en longueur, et dans tous les sens du terme, de 6m annoncés, on passe à 8m50, et je dois encore completer à Perpignan chez Gefco avec 3 palettes, le tout pour St jean de Vedas.
Mais voilà, une autre bonne nouvelle est venu s'ajouter aux autres aujourd'hui. Aurélien doit charger absolument un cochon demain, et il faut que je reprenne ses deux ramasses, qui font dans les 9m. C'est là que tu dis, mais pourquoi on a pas des 25,25m chez nous ? parce qu'on y mettrait 40m dedans ! La seule solution qu'on trouve, c'est que je redescende chez Aurélien tout remettre d'aplomb, au transpal et Fenwick. On se rejoint donc, au moment ou le pire orage de la planète nous tombe sur la tête, on se met comme ont peut à l'abri et on gerbe à mort en se grattant bien la tête quand même. Lui au Fen, moi au transpal. Au bout de presque 3h d'efforts on est arrivé à nos fins, je suis bien eclaté aussi, mais le boulot est fait c'est tout ce qui compte. Après une douche bien chaude et méritée, j'ai plus qu'à m'ecrouler au plumard pour pas très longtemps.
C'est pas un scoop, il pleut encore quand le reveil me sort d'un magnifique rêve érotique, qu'es ce qu'y s'passe ? Ah 5h, camion, habillage, ptit dej partir. Biouf, c'est hardos. La zone de Ruidellots est déjà bien animée, c'est plein de types qui vont tous dans la même direction, dans le quartier on tue le cochon de bonne heure. Je me cale tranquillement sur l'autoroute ou le vent se mèle de la partie, c'est comique, je me croirai vraiment en Grande Bretagne. Le jour tente une percée du côté de Narbonne ou la plupart des ruisseaux deseperement secs le reste de l'année sont largement sortis de leur lit, un aventurier en bagnole est resté bloqué au milieu, la frayeur de sa vie surement. L'A9 est etonnement deserte ce matin, et avec l'arrété prefectoral qui a décidé de la fermeture des écoles, ça roule plus que bien quand je rejoins St Jean de Vedas, un vrai régal, on se croirait un dimanche matin.
Avec mon chargement à la one again tout gerbé, je fais pas le malin chez le client, qui rapidement me fait la remorque trés pertiente comme quoi : "putain ils ont bien gerbé" je moufte pas, et une fois les papiers signés, il me relance sur le sujet, il avait jamais vu un chargement autant optimisé, alors j'ai sorti ma meilleur blague : "Dans la boutique, on a une charte ecoresponsable et un logiciel qui optimise les chargement de manière à diminuer le nombre de camions sur la route c'est écologique, mais on en parle jamais à la télé !" Il m'a dit : "putain, c'est pas con"
C'est donc quand même soulagé que je file sous des trombes d'eau à Aimargues ou je suis sensé être attendu, du moins les rouleaux de tissu. Effectivement, à peine j'ai posé les papiers que j'ai entendu, Simone y a le petit camion d'Espagne qui est arrivé. 20 minutes plus tard c'était bouclé. Retour sur l'A9 et arrêt casse croute histoire de faire une petite coupure. Le reste de mon vendredi sera vite plié avec une ramasse de 3 palettes au Teil et rentrage à la maison, je suis quand même passé vite fait chez Volvo chercher le bouquin, en fait la bonne surprise c'est que j'ai eu aussi une malette cadeau, et une magnifique sacoche avec tout un tas de trucs dedans, ils font ça bien chez Volvo ! A 15h30 je ferme la session chez moi, je peux valider ma seconde 11, ouf.
Bon, je demarre à la fraiche à 6h aujourd'hui je bosse à mi-temps mais faut y aller quand même. Comme c'est samedi, ça roule tranquille pour rejoindre Lyon, si bien que j'arrive vers 7h45 à Jonage pour livrer le Brico-Dépôt. Sur la mancarte c'est écrit lundi-vendredi pour la reception, et si j'avais mal compris ?? Mais finalement, une heure plus tard, un vendeur vient me trouver, étant donné que le camion a été bloqué à cause des intemperies et que surtout il y a des clients qui attendent la came, alors exceptionnelement, je peux vider les cuisines en KIT (merci de prevenir quand vous donnez des excuses en carton aux clients lol).
Un café plus tard, et je rentre à la kommandantur par les jolies collines, entre le brouillard et le soleil. Bon, j'ai bien tenté de pleurnicher pour vider aussi l'Isle d'Abeau, mais ça a été niet, donc, pas grave. Posage du fourgon à quai pour Romain et je repars avec mon frigo déjà chargé avec 6 clients pour lundi en Catalunya. Un coup de gant sur le camion, un peu de gasoil et je me radine pour 13h à ma kommandur personnelle ! Hasta lunes a las dos !
Comment demarrer une semaine en grognant ? Et ben tout simplement en partant sous la pluie, je pateauge dans la boue ce matin pour rejoindre mon déjà fidèle taxi, il est même pas 2h du matin que je suis déjà gavé, bon c'est pas que ça me gène de marcher dans le boue, mais si quand même un peu, je pourrais demander à mon voisin de goudronner sa cour, mais il voudra jamais. Une fois le moteur en marche, je vais déjà nettement mieux, phares OK, Essuies glaces OK, GO ! 14 minutes plus tard, je suis sur l'A7 et ce matin, c'est assez animé contrairement à certains matins, du moins jusqu'à Orange, car tout ce petit peuple roule vers Marseille, la pluie cesse aussi à Orange, Montpellier passe à la régule, je zieutais voir si je croisais Swedish qui remontait avec son Geranium, mais que neni, pas vu. J'ai pris un serieux coup de pompe après Narbonne, et ça m'a jamais laché, passé Perpignan Nord, j'ai pas insisté et je me suis écroulé 45 minutes au plumard.
Après ça, je me suis senti vachement bien mieux. Je rêvais que je loupais le reveil, et en fait je l'ai pas loupé bien que je me sois reveillé en sursaut. Faut quand même qu'on soit un peu traumatisés ! Le trafic se charge à l'approche de Barcelone, mais je sors juste après La Roca pour rejoindre Montmelo et par là ça roule nickel ce matin, je pose un élément de vitrine chez Pimkie Logistique, ça va pas trop mal ici si bien que je me radine à 9h30 pour mon RDV de 10h à Grannollers. Ici, ça grimpe à plus de 10%, et on laisse les camions comme ça dans la côte chargés à bloc pendant qu'on attend au bureau, ça craint un peu, mais pour la sécurité ils ont progressé maintenant, il faut le casque, et ça change tout. Bien que je sois à l'heure et avec juste 8 palettes, il y a deux camions complets avant moi, même pas la peine de negocier quoi que ce soit ici. Il est presque midi quand je repars, heureusement, la suite va assez vite, une palette posée à l'arrache à Santa Perpetua, 2 autres à Barbera et enfin 3 à Terrassa histoire de boucler la matinée. Bien que ce soit allé vite sur la fin, j'arriverai pas à charger ce matin à Molins de Rei, alors je vais tranquillement la bas me positionner et casser crouter.
Comme prévu les types reviennent de la bouffe à 15h, ma commande est prête, et olive sur le bocadillo, il y a un type qui vient m'aider à pousser les lourdes caisses de dallage, ça m'a surpris parce que vraiment ça faisait longtemps que j'avais pas eu un type pour m'aider, j'avais même perdu l'habitude de ça ! Je commence un peu à surveiller l'amplitude, j'ai un complement à Gavà, c'est pas loin heureusement. Arrivé sur place, j'explique la situation au gars, faut que je sois parti d'ici à maxi 16h30. En vrai 16h50 ça serait bon aussi, mais faut mettre la pression aux autres aussi. Le gars est joueur, et bingo, il dit ok. Pour gagner du temps je charge les palettes pendant qu'il les destocke des racks, vu le nombre de parka que j'ai chargé l'hiver s'annonce rude. A 16h40, je sors du quai avec les papiers en quête d'une place, la zone est en travaux du coup ça manque de places PL, je trouve mon bonheur 5 minutes plus tard, mais je suis sur un emplacement reservé à une auto école, j'avais pas vu, je me fais par chance vite virer et je me pose à l'arrache un peu plus loin, 16h59 l'honneur est sauf ! Un peu plus tard, j'apprends que finalement, je laisse mes palettes de Vic à Mister Aurélien qui debarque un peu après 18h du coup et vu qu'il est pas pressé on passe la soirée ensemble à parler comme des vieux routiers sympas que nous sommes !
Dans la soirée d'hier soir, sachant qu'il me restait 4m50 de plancher disponible, mon chef m'a envoyé une ramasse pour ce matin à Santa Perpetua de Mogoda, charmant village situé à 80m d'altitude, mais surtout à l'exact opposé de la banlieue Barcelonaise. Je mets donc en route mon logiciel qui m'indique que je serais bien inspiré de demarrer à 6h40 si je veux être à 7h30 à Santa Perpetua, et je vous jure sur la tête de Kim Jong Un que c'est vrai que j'ai un truc exprès pour ça. Bref, j'ai pas envie de me taper les bouchons. Et franchement comme dirait tout homme politique qui se respecte, je me felicite de mon choix. D'autant plus qu'arrivé à l'usine, c'est déjà ouvert, le temps de prendre le café, et je suis en place pour charger.
Mon lot d'imprimantes laser qui arrive direct du japon tient finalement sur 2m, c'est bizarre ces imprimantes même pas déballées alors qu'ici ils en fabriquent, je ne cherche pas à percer le mystère de l'imprimante laser japonaise, car j'ai pour mission de monter vider direct à Montpellier ce que j'ai chargé hier soir à Gava. Ce matin, le soleil est de la partie, et c'est magnifique, ça me rend tout chose, j'en pouvais plus de ce temps pourri. De l'autre côté des Albères c'est presque encore mieux et longer l'Etang de Leucate est un pur delice pour les mirettes, arrêt douche tranquille à Narbonne, casse croute au calmeà Loupian.
Finalement, je debarque à 14h à Castelnau Le Lez dans un petite ZI. Petite zone qui heberge quand même un plateforme d'expedition de vente en ligne d'articles de sports, c'est bien la misère pour acceder à l'unique quai, et j'ai RDV, chose que j'ignorais, à 15h. Souvent, je remarque que pour les heures des RDV, c'est un peu comme quand on est cocu, le principal interessé est toujours le dernier informé. Donc j'attends. Après un laborieuse mise à quai j'ai le joie de sortir lentement les palettes, la moyenne d'age sur les quais et dans les bureaux ne dois pas exceder la trentaine, je me sens un papy la au milieu. Au moment de partir, j'ai quand même le temps de discutailler un peu avec Franck, un artisan du nord qui passe poser une palette. Sachant que j'ai rien pour completer ce soir, je remonte à la maison vu que j'ai les heures et le top du top c'est qu'en plus je vais valider une 11, non, vraiment un super tuesday !
Pour bien attaquer la journée, mon voisin me persuade de manger un pain au raisins accompagné d'un café noir, je me laisse convaincre. Voilà une journée qui commence vraiment bien ! C'est avec le sourire que je vais chez le client à Bourg Lès Valence, le dernier coup ils étaient en grève, mais aujourd'hui ça bosse. Quand le cariste sort la première palette, d'emblée il m'annonce qu'il va devoir prendre des reserves. Ah bon ? Et oui, car, sur les colis il y a des testeurs pour savoir si les colis ont été retournés, or, il s'avère que chaque colis a été renversé. Bien que j'ai une bande de garantie autour des palettes, ça fait rien, or je sais bien que rien a bougé pendant mon transport. Un chef qui passe par là m'assure que les machines arrivent du Japon, sont modifiées en Espagne, et lors de la réemballe, les cartons sont retournés et de fait l'indicateur vire au rouge. Alors pourquoi me mettre des reserves, c'est la procedure. Putain, j'ai perdu 10 ans d'esperence de vie avec le coup de stress que j'ai pris. Mis à part faire des photos, je peux rien faire, il y a la bande garantie tout ça, c'est bien noté sur le CMR, arnaque à suivre.
Reste plus qu'à rentrer à Jarcieu, faire les pleins, vider les palettes pour le 74. Pour me changer un peu de quartier, le chef me charge pour l'ouest, juste en dessous du pays ou il ne pleut que sur les cons. Mon dernier client est à La Montagne 44, en entendant le nom j'aurai mieux situé ça dans le haut Doubs, mais pas sur Nantes du tout. C'est Alain qui me ramène mon second client, en l'occurence des piles de palettes d'occasion, 18 palettes par piles, ça passe juste juste sous le plafond. Mon dernier complement est à Andrezieux, j'ai cassé la croute pendant le jeu des 1000, j'ai presque gagné aujourd'hui vu que le mercredi c'est pour les juniors. Ils sont forts les jeunes de Loué !
La semi est pleine comme un oeuf quand je decolle d'Andrezieux, destination Le Rochereau dans le 86. Fort de mes magnifiques plaques ADR toute neuves, je me bloque à 83km/h sur l'autoroute, j'hésite pas très longtemps pour l'itinéraire pour rejoindre le Poitou. Comme c'est hard de taper du 70 sur la nationale, je garde l'autoroute via Clermont, en kilomètres ça doit se valloir vu que passer Sancoins en pleine apreme avec les plaques, c'est comme Vahiné, gonflé. Avec les couleurs de l'automne la traversée de la Limagne est superbe et dans les côtes j'ai le temps d'admirer le paysage. Je recoupe 30 minutes juste avant Montluçon, et j'en profite pour envoyer les photos des palettes de ce matin, ça me saoule cette histoire. Il y a si longtemps que je suis pas passé par ici, que j'avais encore jamais vu finittout en 4 voies à la sortie de Montluçon. Une chose qu'ils n'ont pas oublié sur le trajet, ce sont les radars discriminants, faut faire vraiment gaffe. J'ai mes 9h de volant juste à l'entrée de Poitiers, c'est bête, donc je fais bien sagement le tour de la ville pendant que ça roule nickel. C'est un peu avant 22h que je me gare comme un caraque dans l'espece de zone à Le Rochereau en Poitou, y a de la lumière dans la rue, c'est déjà ça !!
La météo est bien frisquette dans le Poitou ce matin, je vais voir ce qui me tracassais hier soir en arrivant, vu que le nom de mon destinataire ne figure nulle part, et comme je m'en doutais, y a un autre nom commercial, juste pour faciliter la vie du chauffeur livreur que je suis. Mais heureusement, le café est prêt, le chef vient avant tout le monde pour le faire chauffer justement. Aux premières lueurs du jour juste avant 8h j'ai le privilège de pouvoir me mettre en place, et 20 minutes plus tard je repars soulagé de 11T. Je hisse la moyenne voile vu que je suis encore en ADR, direction plein ouest vers Nantes. La journée s'annonce tendue pour changer un peu. Dans mon malheur j'ai de la chance, il n'y a absolument rien pour ralentir ma progression ce matin, ça roule nickel. Ma seconde livraison composée de 108 palettes vides se passe au sud de Nantes à Bouguenais, ça traine pas pour vider, par contre je dois être imperatif avant midi à La Montagne, je previens en repartant, j'y serai à 11h45, au bout du fil y a un blanc, mais avant midi c'est 11h59 pour moi !...
Donc comme prévu je suis face au poste de garde à La Montagne à 11h45, l'usine est immense, ici on fabrique des sous marins. Si vous avez commandé un sous marin sur Amazon recemment, il y a fort à parier pour qu'il soit fabriqué ici. En tous cas ça rigole pas dans l'usine, y a un type de la stasi qui m'a surveillé comme le lait sur le feu du début à la fin. Par contre, je me suis sorti les 10 IBC tout seul au transpal à main, là, pas de danger qu'on vienne esponnier LOL. Comme j'ai déjà une partie de mon retour, je traine pas, enfin, si j'ai casé 30 minutes de cassage de graine quand même après avoir vidé pour me remettre de mes émotions. Ensuite je peux rejoindre l'estuaire de La Loire via St Pere en Retz, qui est phonetiquement pas loin de Saint Peray, mais y a pas que là que j'ai pensé à l'Ardèche, au sommet du magnifique Pont de St Nazaire, je me suis dit que c'est quand même grace à l'Ardèche s'il y a de l'eau dans l'Atlantique vu que La Loire s'y jette dedans. Et oui, sans le Mont Gerbier des Joncs, si ça se trouve on pourrait rejoindre les deux rives à pinces, c'est même sûr !
Après avoir chargé mes 2 IBC vides dans la superbe zone industrielle de Montoir de Bretagne, je fonce à St Herblain ou j'ai un lot de 10 palettes pour Monteleger qui m'attends, c'est prêt et ça va assez bien pour charger, juste assez pour éviter le rush du soir sur Nantes car j'ai encore un complement à Carquefou, mais pour Nimes. Là, je dois charger tout un lot de merdes, style encens, briquets, objets de deco à 2 balles. Le cariste me suppplie de l'emmener avec lui pretextant que le coin est trop pourri, pourtant comme ça à l'air plutôt sympatique le 44 !? Entre temps, il y a plein de camions qui sont arrivés après moi, le cariste finit en principe à 17h, il est 16h45, je préfère pas connaitre la suite, et du coup il est resté sur place. Il me reste encore 3m de plancher, et justement, mon chef me balance 3m à prendre demain matin au beau milieu du departement de la Creuse, j'ai de quoi me poser juste un peu avant Chateauroux sur la nationale, et ce soir je peux caler une 11, pas trop au calme, mais en règle !
Enfin voilà le vendredi, ça sent déjà le week-end. Bon il fait encore nuit et je suis même pas à Chateauroux. Me voici donc parti dès que j'ai mes 11h de coupure à 7h30 de Clion, et j'ai même pas été visiter le chateau, quelle honte ! Ce matin, je dois rejoindre le trou du cul de la Creuse, à savoir le petit village de Bonnat. Je prends un petit bout d'A20 jusqu'à Argenton sur Creuse, jusque là ça va. Ensuite c'est la France vraiment profonde, ou il y a tellement peu d'industrie que forcement on y vient pas souvent dans le transport, mais plutôt en touriste. J'avoue que bien qu'il y ait du brouillard et moitié de pluvasse ce matin j'en ai eu pour mon argent. Je passe après Aiguerande ou il y a marché ce matin dans le departement 23, c'est un departement ami avec l'Ardèche tellement il y a que dalle mis à part des tracteurs. La route est pas terrible, mais vu qu'il y a assez peu de trafic ça va jusqu'à la cartonnerie.
L'usine est hors d'age, mais les gars sont bien cool, ici on se croirait 50 ans en arrière, pas de gilet, pas de protocole, y a même un gars qui spontanement m'a aidé à remettre mon tire pal au dessus des IBC avant de charger les 6 palettes de papier, on dirait de buvard, ou un truc comme ça. Quoi qu'il en soit ça charge assez vite et la semi est pleine comme un oeuf ce coup-ci, j'ai plus qu'à rentrer au dépôt. Une demi heure encore de route tordue et je rejoins la civilisation à Gueret, une megalopole au milieu d'un écrin de verdure ! Comme je suis un fou avide d'aventure je décide de partir à la decouverte du nouveau centre routier de Montluçon, l'aire des Vérités, en fait la même qu'à Lapalisse, mais en plus branché niveau déco, par contre niveau douches pour les chauffeurs sales comme moi, c'est nul à chier pareil, j'ai juste juste juste eu le temps de me rincer les cheveux, et puis y a pas de pression, bref, une douche merdique comme 91% des douches dans ce pays donneur de leçons à la terre entière.
Pour rejoindre le dépôt, j'ai voulu éviter l'heure de rush à St Etienne, du coup j'ai élaboré un mauvais plan B via la RCEA que nous envie la terre entière, je sais pas ce qu'il ma pris, une folie. Du moins, ça a bien roulé jusqu'à Macon, et là, ça s'est gaté, circulation alternée, 20 minutes pour faire 2km, ensuite accés vers Lyon au péage fermé, du coup c'est la N6 surchargée jusqu'à Belleville, je passe tranquille par les hauteurs de Vienne. Au dépôt c'est un vendredi assez calme, il y a pas grand chose sur le quai, je laisse toutes mes ramasses sauf un le lot que j'ai pris à St herblain, que je viderai lundi à 8h à Montéléger, facile !! Il est 20h30 quand je me radine à la maison, et au moment de fermer le camion, je sais pas sur quel bouton de la télécommande j'ai appuyé, mais le klaxon s'est mis en route, j'ai rameuté tout le quartier jusqu'à ce qu'à force d'appuyer de partout ça finisse par s'arrêter. La honte !
20° ! C'est l'incroyable température qu'il faisait quand j'ai décollé ce matin, mais au prix d'un fort vent du sud qui fait voltiger les feuilles mortes de partout et accessoirement me mettre de mauvaise humeur, le pire de tout, c'est que je pars en retard ce matin, du moins, j'ai juste le temps de balancer mes sacs dans la camion et vite partir. Il serait quand même idiot de ne pas réussir à être à l'heure à un RDV pour vider à 10km de la maison. Par chance, c'est les congés scolaires du coup ça roule à peu près pour rejoindre le quartier Beauvert à Montéleger, juste derrière les transports Lubac ou j'ai eu travaillé il y a quelques années. Pile poil à l'heure, il faut quand même une petite demi heure pour vider les 10 palettes de stylos, de là, je vais poser les 2 dernières palettes dans la zone des auréats à Valence, à deux pas de là.
De là, je vais avoir droit à un périple de ramasses driver, des petits lots vite chargés, mais qui font promener, j'attaque à Romans avec 5 palettes pour l'Italie, puis plein sud le long du Vercors à Aouste/Sye, encore 5 palettes mais pour Barbera Del Vallès, puis 5 autres palettes au pied du fabuleux chateau de Crussol, je pensais rentrer chez moi en week-end, mais non, il faut encore ramasser à nouveau deux autres clients à Romans. J'ai été me planquer dans la zone industrielle de Bourg de Péage pour becter, avec la crise, y a plein de boites fermées, on peut se garer tranquille devant. Vous savez ce qu'on dit du malheur des uns ??? Quand je termine les deux autres ramasses à Romans, il me reste encore 2 mètres de libre, mais le chef a pitié et me fait rentrer au dépôt.
Une fois tout vidé, je trouve un vieux copain Arthur qui se décide à m'aider à charger. Comme toujours il faut remonter quelques palettes, sinon ça va pas tout rentrer dans la remorque. Du coup, je recupère un client à Parets, Granollers et je commence demain matin à Narbonne. Comme ça a pas trop mal marché aujourd'hui, j'ai encore le temps de laver un peu et faire mes pleins. C'est toujours face à au vent que je redescends, c'est pas bon pour la conso, mais j'ai pas le choix, quoi que je pourrais attendre que le vent tourne après tout ! Après presque 4h20 d'efforts calé à 84 en ADR je finis par echouer au centre des camionneurs de Narbonne, il reste de la place au fond, et il fait toujours aussi lourd et humide, comme tous les lundis, je termine éclaté !
Pas de miracle il fait moche ce matin, du moins à 7h à Narbonne il fait nuit mais il pleuvasse. Accompagné d'un superbe sac Auchan, la vie, la vrai je rejoins le bar. Sans que je dise quoi que ce soit, la serveuse me fait un café, je me demande ce que je dois comprendre ?
a - je viens souvent et elle sait ce que je veux
b - j'ai une sale gueule
c - les deux à la fois.
Une bonne douche plus tard, je ressemble à un chauffeur tout droit sorti de son BAC Pro transports, le jour se lève avec du brouillard et je demarre à 7h52 pour être à l'ouverture chez le client dans la zone de Malvezy IMPECABLE DE TELEPHERIQUE. Faut que je force un peu de bon matin pour tirer les 8 palettes, mais c'est mon destin, on y peut rien, c'est comme ça.
L'avantage une fois posé, je peux retourner les plaques orange et devenir un frigoman normal, prochaine étape le magnifique village de canovelles au nord de Barcelone. Contrairement à mes previsons les plus folles, il fait aussi moche côté iberique que chez nous j'ai vraiment été bien inspiré de laver hier. La route est grasse, il tombe un melange de sable et d'eau, manque plus que la chaux ! Mais ce matin ça roule tranquille cool ! Y a juste Adrien qui me reveille à grand coups de trompes, c'est bizarre de le croiser ici, en principe c'est sur l'A46 ! Miracle arrivé au premier, il y a personne, et dans la minute ou je fous à quai, deux camions arrivent derrière, mega coup de bol ! 12 palettes ça traine pas, et toujours sous la pluie essuie glace en mode auto je parcours les 13km non stop pour rejoindre parets Del Vallès vider le reste. Comme c'est mon jour de chance, j'attends pas pour vider, mon chef non plus traine pas, j'ai déjà une partie de mon retour, à savoir 6 palettes chez Transalliance, arrivée prévue 13h10, je tente. Bon, on va pas se raconter de conneries, quand le chef a dit au cariste de charger, j'ai bien cru que ma dernière heure était arrivée, mais le pire c'est quand j'ai demandé de marquer des reserves sur le CMR, là, j'ai cru que l'Espagne allait declarer la guerre à la France.
Quoi qu'il en soit, je suis comme le cariste, j'ai faim aussi, alors je sors de là direction Vic et je me pose dans une ZI pas loin au calme pour faire ma petite salade tranquillou. De toutes façons, je ne suis prévu qu'à 16h chez le fabricand de cuisines en kit low cost. Alors je prends mon temps, de toutes façons, ça glisse. Quand je repars il est presque 17h, je dois rouler direction la catalogne du nord, la catalogne française, au péage du Boulou, les Douanes Françaises filtrent les voies de péages et ça bouche, ils ont tellement bien filtré qu'ils ont arrété deux ou trois camions et un couple de papy mamy, un peu plus loin 3 grosses voitures me doublent dans un mouchoir de poche, si vite que ça m'a fait bouger le camion, sacré Go FAST, j epense qu'avec la Megane ils les rattraperont jamais. Finalement j'ai le suite, 4m de plancher à Le Soler ou je debarque vers 20h et la pluie a cessé, c'est vraiment magnifique quand on y pense !!! Allez, c'est ma semaine fegnasse, impecc, je valide une 11, nickel chrome !
Magnifique nuit passée à Le Soler, la zone industrielle s'est animée, mais le marchand de quad ou je suis sensé chargé, reste deseperement fermé, en même temps c'est pas surprenant, c'est marqué 9h sur la porte. Quand enfin ils arrivent, je peux dans un premier temps mettre 50c dans la machine à café et dans un second temps decouvrir le quad que je dois charger, 4m de long le bestiau, impressionant, avec une lame de deneigement, un truc de fou ! Par chance le voisin a un quai ce qui facile grandement le chargement, même au hayon je vois pas trop comment on aurait pû charger ça dans le frigo.
Bien qu'il ne pleuve plus, il fait pas beau pour autant que je repars de Perpignan, c'est l'automne et c'est comme ça, il faut s'y faire. Je remonte tranquillement vers le nord, en route mon chef me demande si je peux charger 3m60 de plancher alors qu'il me reste 2, en reflechissant, je peux peut-être serrer le quad qui fait 1m60 à mort d'un côté, et peut être gerber un peu, bon ça sera faisable mais tordu comme d'habitude. Je me prends pas la courge, arrêt à Narbonne, puis cassage de croute au calme à Tavel. Au même titre que mes ennuis se resolvent sur le pont du Rhône puisque c'est un autre camion qui prend mon complement, le soleil fait une percée vers Orange. Un peu de lumière fait du bien.
Une fois tout vidé au dépôt, j'ai pas grand chose de prévu, si ce n'est qu'un rechargement de poubelles à Crest. Autant dire que j'ai grave le temps de laver, car il y a besoin. J'ai même le temps de faire le crochet par la case casbah pour manger et de finir ma journée au calme le long de la voie SNCF de la magnifique gare de Crest ! Bonne nuit les petits !!!
La gare de Crest fait parti des dernières de France a y accueillir des trains de nuit, ici c'est la Paris-Briançon, du coup, hier soir j'ai pû voir celui qui partait vers Paris et au petit matin j'ai été reveillé par celui qui montait sur Briançon, curieux train qui circule à vide hors période de départs au ski, il,en faut peu pour me rendre heureux quand même ! Du coup j'étais pas en retard ce matin pour me hater lentement vers la machine à café de la SOCAR. A 7h30 on attaque à charger, les IBC sont vraiment deguelasses et le dessus des fûts sont plein d'eau, melangé à la poussière et autres merdes ça coule lamentablement sur mon plancher que j'ai fait à la brosse à dents hier soir. C'est toujours comme ça.
Une heure plus tard c'est chargé, avec un RDV à 10h30 je suis largement dans les clous, même les bouchons à l'entrée de Valence à cause de travaux, ne me mettent pas en retard, la preuve, quand je donne mes papiers à la miss bascule il est l'heure des horlogers, soit 10h10. Mais voilà, j'ai exactement 24h10 d'avance. Je suis en fait prévu demain à 10h30, la honte ! Plutôt que de risquer de moisir la journée ici, le chef me fait rentrer, on transvase les palettes dans une autre semi au dépôt. Du coup, j'ai plus qu'à relaver le plancher ce qui m'occupe un petit moment. Une mission incroyable m'attends, il me faut aller charger des mini paloxs au CAT à St maurice l'Exil pour Roussillon, ça doit faire pas loin de 12km, ce qui constitue un des plus courts voyages de l'année 2016. De là, retour pour deux ramasses à Romans, c'est le vrai boxon sur la capitale de la chaussure cet apreme, je sais pas si c'est du au soleil magnifique de ce jeudi, ou aux soldes, ou plus problement, juste pour me faire chier ! Quand je suis à la seconde ramasse un gars me lance un trés aggressif, hé ho, nous on ferme à 17h, t'as de la chance, à quoi j'ai répondu qu'au pire on aurait chargé demain, ben oui, c'est vrai quoi !
Retour bien tranquillement au dépôt par hauterives, j'y vais molo molo, en ADR et avec presque tout le poids devant. Je revide tout avec Samy et Mehdi parce que c'est les plus gros bosseurs de la boite, et puis je remets un coup de flotte dans le frigo parce que demain, je charge des medocs et qu'il faut que le plancher brille. Je me pose le soir pas loin de l'entrée à St Fons, 22h fin des opérations !
On va pas se raconter de conneries, dormir le long de l'autoroute à St Fons c'est pas une bonne idée, y a du bruit ! Du coup, dès 5h je suis reveillé, plus moyen de dormir, je suis pas habitué au bruit, j'aurai du mettre le frigo en route ça masque les autres bruits. A propos de frigo, faut que je mette en marche car le client exige une caisse froide et surtout propre, comme prévu, à 7h30 je suis en place et ça charge tranquillement, 31 palettes pour une destination exotique : Tunis, bien que sur la carte ce soit loin, ça fait un voyage à moins de 400km, l'embarquement est prévu à Marseille samedi à 17h, une fois chargé, il me faut aller faire la douane comme les kings ! Va donc chez DHL à St Exupery, le chef chez Danzas me met au parfum, ça va être long, ça tombe bien il faut que je fasse 3h de coupure, je peux parfaire mes figures de style en TETRIS pour patienter au chaud dans ma cabine, car il fait frisquet sur Lyon.
A 12h30, je décolle, avec mes 3h de coupure et surtout les papiers faits, je ne suis pas pour autant tranquille, mon chef ne pouvant se passer de moi, je reviens au dépôt pour une triple séance de decroche raccroche, heureusement, il ne pleut pas. J'ai deux semis vides à aller charger à Anneyron pour Versailles, j'ai bien vu le moment qu'il fallait que j'en fasse une 3e rotation, mais heureusement c'est Lionel qui m'a sauvé la vie et à courageusement fait la dernière. Je raccroche enfin mon beau frigo, un peu de gasoil et je rentre passer la soirée à ma maison, comme je suis un garçon prévoyant j'ai quand même fait quelques courses à mon Intermarché préféré parce qu'on sait jamais !
J'ai bien cru que j'allais eclater mon téléphone à 4h du matin, je le trouvais pas sur la table de nuit, j'ai foutu un tel bordel que j'ai bien reveillé toute la baraque, désolé ! Je bois le café avec le York qui en profite pour mendier un gateau, une bonne douche et c'est parti. J'ai beau eu caler le frigo derrière un batiment chez le voisin, ça fait quand même du bruit, mais malgré tout moins que mon autre voisin avec son Premium qui décollé quelques minutes avant moi, ils ont la foi les citerniers quand même. Calé sur l'A7 ce matin, je me concentre bien sur le fait qu'à Orange faut aller à gauche vu que je suis bien capable dans mon état de ne me rendre compte qu'arrivé à Narbonne que je me suis gourré de destination, je me radine avec une demi heure d'avance sur Romain à Lançon de Provence, je mets à profit ces 30 minutes pour me parfaire dans les connaissance de la couchette.
Quand Romain finit par debarquer, le jour s'est levé, un café et venga, direction Massilia. On rentre sans soucis par la porte 4 au port, vu qu'on a déjà les feuilles de mise à quai et comme prévu par le timing imposé par notre affreteur suedois qui est très à cheval sur les horaires, on est à l'Algeco à 8h30. Le repère ici, c'est l'Algeco. A défaut d'un numéro d'emplacement précis, on à la place "MILIEU", c'est à dire en paquet de merde face aux ferrys. On regarde l'embarquement se faire, à Marseille on se partage le boulot, c'est pas le chauffeur des dolly qui remonte les bequilles avant de monter sur les ferrys mais un docker pointeur, je fais le comparatif avec Zeebruge ! Les pare chocs des semis sont renforcés, et on comprend vite pourquoi...
Après avoir fait les procedures de contrôle de la Police aux Frontières, des douanes et tout ça, on a plus grand chose à faire. On embarque les derniers sur le Futura de DFDS, qui n'a de Futura que le nom. C'est bien hardos pour reculer dans la rampe, l'embrayage apprécie assez moyennement. Mais les gars de l'équipage Polonais sont vraiment sympa, et bien qu'ancien, le bateau et les piaules sont nickels. En sortant du port, on longe les paquebots de croisière, et dire que certains s'endettent pour monter la dessus, alors que nous on est payés pour faire du tourisme !!! Le repas est servi à 18h, c'était plutôt bon !
Quand on se lève ce matin, on longe les côtes de la Sardaigne, j'ai connu des reveils pires dans ma vie, aussi incroyable que ça puisse paraitre, le reseau Italien passe nickel, je suis averti par le texto habituel qu'on reçoit au passage de frontière, je check Google Map, qui d'un coup m'indique une vitesse de 1024km/h, j'en deduis qu'on a fait 1024km depuis la perte du reseau hier soir, le rafiot quant à lui trace toujours à 32Km/h, et non plus à 1024 ! Ce matin, c'est petit dejeuner gargantuesque et typiquement Tunisien : Du bacon, des oeufs, des saucisses, du fromage ! De quoi reprendre des forces parce que quand même on est dimanche...
Glandage tout le reste de l'après-midi, il fait presque chaud sur le pont. C'est vers le début de soirée qu'on voit les côtes Tunisiennes, et bien entendu l'arrivée à Tunis se fait de nuit, c'est plein de lumières qui clignotent de partout, dans quelques minutes on change de continent. Mais une fois accostés, on ne sort pas vite pour autant, il faut attendre le feu vert de la police une demi heure plus tard. La sortie du Ferry est assez hardos vu le devers, ça passe finot finot, et il faut slalomer au milieu d'une nuée de portuaires tous plus pressés les uns que les autres, ça klaxonne de partout, on se croirait dans les allées du MIN de Perpignan, sauf qu'il y a nettement moins de v8. Après avoir pinaillé pour trouver le bon bureau de Police, on est fin prêts à decliner 3 fois notre identité et enfin on nous rend nos passeports tamponés, la classe ! Comme les vrais !!! Mais tout se passe avec le sourire.
Du coup, y a plus qu'à se poser quelque part dans le port, il y a deux places côte à côte le long d'un antique Berliet. Vu les prix de l'internet et du téléphone, j'ai tout eteind, 16€ par Mo, un coup à se tailler les veines !!! Mais on s'en fout, on a changé de continent !
A 6h30 j'étais debout ce matin, pas moyen de dormir, un peu comme les gamins le jour de Noël qui se levent encore plus tôt que d'habitude pour voir les cadeaux au pied du sapin, pareil. Romain ronfle tellement que le frigo de Dur à du mal à masquer le bruit. Ne sachant pas trop quoi faire je fais le tour du port à la recheche de je sais pas trop quoi, un vieux Berliet comme celui à côté du quel on est garés, ou du café, ou n'importe quoi. J'ai juste trouvé des toilettes, les gogues les plus immondes que j'ai vu depuis ceux du truckstop d'Ashford, c'est pour dire !! Petit à petit le port s'active et Romain finit par emmerger. J'ai vu que Gondrand Valence et Ducourneau balançaient aussi des remorques ici, niveau transport en règle générale, la France est vraiment trés presente ici, les Italiens aussi, mais tout en non accompagné, j'ai juste vu un chauffeur Bulgare.
Autour de nous, c'est un peu comme le Assen Truck Festival, mais avec des camions Destroy, le camion fétiche ici c'est le SCANIA 113-360, la plupart sont dans des états pitoyables, par contre les chauffeurs sont vraiment pour la plupart très gentils et viennent volontier taper la discut. Evidement, on cause salaire, et surtout condition de vie, ici tout se paye avec des cadeaux : le contrôle technique aussi, ça explique l'état de certains camions, on fait tâche au milieu de tout ça. Un ancien nous explique qu'il doit même donner une pièce pour le gruitier s'il veut avoir son container, mais c'est pas pour autant que sa boite arrive, heureusement nous on a du boulot serieux, donc, le transitaire qui devait arriver à 10h se pointe à presque 15h, c'est normal. Quand on a téléphoné vers 11h et qu'il a dit à Romain dans 1h30, je lui ai dit (alors que je voulais pas y croire au fond de moi) compte le double...
Karim arrive donc vers 15h pour nous faire degager. J'ai du stock en tablettes de chocolat à distribuer en vue de sortir sans trop de dommages d'ici. Passage au scanner, une tablette, passage aux douanes de sortie 4 tablettes, attente quand même, puis au moment de passer le stop, arrêt en catastrophe par un flic en armes qui monte vilement côté passager, retablette. Enfin, on est dehors et c'est Walid qui prend le relais pour aller faire les livraisons, j'ai bien roulé environ 2km jusqu'à un rond point ou un douanier particulièrement aggressif nous arrête à nouveau, mais après avoir retourné les papiers, le passeport et visité la cabine, retablette, mon stock a pris une claque. De là, j'ai fait environ 8km sans aucun contrôle à travers la banlieue de Tunis, c'est sûr on y est, mais quel dommage de ne pas rouler un peu plus loin, juste pour voir !! Quand on arrive à la Pharmacie Centrale, tout le monde est sur le pied de guerre pour nous accueillir, c'est assez rare de rentrer comme ça dans une boutique tellement on est habitués à devoir se faire contrôler AVANT, mais vu ce qu'on a djà subi comme contrôles.... Romain vide avant moi vu qu'il a que 7 palettes ici et surtout une autre livraison de l'autre côté de Tunis.
Je reviens au port accompagné d'Ahmed, sur le chemin du retour, j'arrive à un passage à niveau dont les barrières sont en train de se baisser, une, deux, quatre, dix voitures passent sans même ralentir, je me demande si j'ai pas fait une connerie de m'arrêter mais le train finit par vraiment passer. Ahmed me fait garer vers chez Dascher ou il y a des gardiens pour surveiller le camion. On va chercher des sandwichs, mais avant il doit ramener sa soeur chez elle, c'est grève des taxis à Tunis aujourd'hui. Sacré detour qu'on fait quand même avec sa Megane explosée, j'ai cru qu'on allait mourrir au moins 20 fois, mais non, je suis toujours vivant. De retour à 20h, Romain est là depuis un moment avec Walid et c'est à nouveau Karim qui se colle à se depatouiller pour nous faire rentrer. Et vas y que tout est recontrôlé, à l'entrée, au scanner, et même posé le long du bateau, j'ai épuisé le stock de chocolat, et Romain celui de ses bières. On embarque à presque 23h, sur un bateau Tunisien le bateau est un peu en travaux dedans, mais heureusement on a une cabine individuelle et surtout une bonne douche, à minuit le bateau finit par partir à la prochaine la Tunisie !