Ce matin, ça rigole plus, je mets mon bonnet et mes moufles pour aller porter mon CMR à la sécurité, le tout évidement environ 20 minutes avant la fin de ma coupure. Je croisais les doigts très fort pour que je puisse avoir mes 9h sans que débarque l'escorte. 8h55, 56, 57, 58, ils se sont mis en place j'avais 8h58, et dans ces cas-là, les 2 minutes qui manquent paraissent très longues, mais j'ai été sauvé par une discussion de dernière minute avac un chef ce qui a eu pour effet d'enerver mes voisins de parking qui eux étaient chauds bouillants, mais moi du coup ça m'a porté à 9h02, OUF respirage. Après 13 minutes de traversée, je fais mes premiers kilomètres en Italie, bien content d'avoir gagné un peu de temps sur ce coup-là. Il y a juste un truc que je comprends pas, et je sais pas si c'est déjà arrivé à ceux qui traversent en escorte, pourquoi on roule jamais à vitesse constante ? Des fois on tombe à 50, 60 ? il y a pas de regulateur de vitesse sur les Trafic ?

Par chance, même si ça merde à Turin, c'est pas dans la direction de Piacenza, c'est impec. Je peux même me permettre de stopper 15 minutes à Tortona et de ne pas faire le plein d'ampoules à LED, y a un mimile qui a dû passer avant moi, le stock est à sec. Ensuite c'est promenade à travers la campagne une fois sorti à Stradella. Pour rejoindre Lodi, c'est pas direct et bien sûr mal indiqué, je prends jamais la même route, je me gourre au moins une fois à chaque coup, au moins je visite. Le principal c'est bien de se radiner avant midi pour vider. Du coup, il me reste plus que le dernier à Vaino à 15km de là. Je casse la croute en attendant l'heure de la reprise à 13h. Décidement ce lot m'aura bien fait suer parce que j'ai pas la bonne adresse, il y a un autre dépôt à Crespiatica, et dire que je suis passé devant devant en venant, c'est con, mais c'est le jeu de la vie.

Pour finir cette journée, j'ai plus qu'à mettre le cap plein est pour rejoindre Brescia et ensuite l'A4. La température grimpe jusqu'à 32 cet après-midi, je suppose que ce soir ça va être la guerre pour choper une place à la douche. Je fais donc ça en heure encore creuse à la Total de Monte Alto. Si la fin d'après-midi se charge un peu niveau trafic je prends aucun bouchon, par contre plus j'avance, plus les parkings se chargent, et comme j'ai pas envie de prendre le risque de me faire coincer je me gare avec 8h45 après Portugruaro, il fait encore chaud quand je me gare. Ce soir je me demande bien ce que je fous là, mais surtout ma femme me manque horriblement, le parking est infesté de moustiques affamés, et en principe quand ma femme est là, ils me laissent tranquilles ! LOL.

Entre la chaleur et le bruit, je peux pas dire que j'ai passé la meilleure nuit de la semaine, d'ailleurs quand le reveil a sonné à 3h30, j'ai remis 30 minutes de plus car c'était le moment ou il faisait presque frais. A 4h enfin, je me suis resolu à lever mon tas de graisse du plumard, dejeuner, café, et à 4h30 j'ai enfin attaqué mon mercredi. Ce matin forcement ça roule nickel, et quand je bifurque direction Udine, c'est encore mieux, y a plus personne. Je peux finir ma sieste bien calé à 85km/h en regardant le lent lever de soleil sur les Alpes. C'est beau. Quand je debarque un peu après 6h à la frontière Autrichiene à Villach, le parking se vide tranquillement, si bien que j'ai pas 4km à faire à pinces pour aller chercher la GoBox. Le bureau est desert, il y a juste un pelot devant moi, maintenant, en plus de la GoBox, il faut prendre en plus une vignette à 26€ pour je sais même pas trop quoi, sur certains axes, plus 3€ de "commission?" en liquide, du racket organisé dès le matin. Quand je reviens installer tout ça au camion, j'ai déjà 44 minutes d'arrêt, si j'avais eu 10 gars avant moi ça faisait quasi la coupure de 9h.

Quelques kilomètres après la frontière, la BOX fait BIP ce qui signifie qu'elle fonctionne, si elle fait BIP BIP, c'est pas bon, si elle fait BIP BIP BIP, c'est encore moins bon et si elle fait BIP BOP EULOULA, là, il faut consulter immédiatement un medecin. Pour aller à Spielberg, il y a 3 routes differentes, la 317 qui part de Klagenfurt, la 78 un peu plus au nord, ça fait le même kilomètrage et enfin, la dernière via Graz mais ça rallonge de 80km. Mais si on se fie aux interdictions aux +7,5T les 2 solutions les plus courtes sont concernées. Et ça fait chier. Malgré tout, je tente par la 317 à l'aller j'ai envie de faire du tourisme, j'ai croisé des camions tout le long du trajet sur cette nationale qui passe de 2 à 3 ou 4 voies, puis d'un coup à une vieille nationale portugaise quasi, enfin, y a des travaux aussi. Quoi qu'il en soit c'est super joli, typique comme dans les guides touristiques. Je me radine un peu après 9h au circuit RED BULL, et quelques minutes après mon coup de fil, le contrôle de la douane débarque sous la forme d'une jolie jeune femme souriante qui a même pas voulu regarder les palettes, elle est restée 30 secondes pas plus. Après une erreur d'aiguillage qui m'a envoyé sur la PIT LANE, j'ai fini par aller au bon endroit pour vider, chez les pauvres de la F2 et du GP3.

Je peux ensuite commencer à preparer les commandes des 17 teams que j'ai à livrer et je benis le ciel d'avoir pensé à prendre un transpal electrique sachant que mon team le plus proche est à 200M du camion. De plus il fait une chaleur à crever, à 13h à peine j'ai terminé la F2, il me reste plus que ceux du GP3 qui sont en train de se mettre en place, ça me laisse 20 minutes pour manger au frais. Il ne me restait plus que 3 teams à livrer quand un orage d'enfer a commencé sans prevenir, avec le tonnerre, la grèle et tout, en 10 minutes il y avait 10cm de flotte sur le paddock. C'est pas des pneus et de l'essence qui leur faut mais des rames et des palmes ! Finalement je termine entre 2 accalmies, manque de bol, la "vraie" douche est fermée à double tour et j'ai assez perdu de temps aujourd'hui pour descendre à pinces au milieu du paddock F1. Pour revenir sur l'Italie, finalement je prends la 78 comme ça je fais une belle boucle de touriste. Là encore j'en ai pris plein les yeux, avec de gros orages aussi, ça fait bien de la mousse par terre ça doit glisser, mais il y a pas un enorme trafic et c'est tant mieux. Pour ma douche j'ai choisi par hasard la première tankstelle : Mochoritsch Griffen-Rast. La douche est pas au niveau allemand mais bien au dessus de chez nous quoi qu'il arrive et surtout le personnel que j'ai rencontré, super sympa et poli. Ensuite j'ai plus qu'à finir mes heures en direction de ma première ramasse sur Pordenone, et plutôt que de couper comme un zombie sur une aire d'autostrade bondée, je coupe par Udine et la N13 ce qui me fait atterir au hasard dans une ZI hyper calme à Basiliano, c'est exactement ce dont j'ai besoin !

A un moment donné, il faut se faire une raison et quitter mon havre de paix, bien que Le Havre soit pas la porte à côté, il eût été plus intelligent de dire mon Udine de paix. A 6h30 je suis de retour sur la SS13 en carressant l'espoir de charger avant 8h. Je me suis pas renseigné hier soir, mais dans le coin les boutiques ouvrent souvent assez tôt. C'est logique vu que plus on va vers l'est et plus ça ouvre tôt, le matin l'espagnol a du mal avant 9h. C'est donc tranquillement que j'arrive sur Poredenone ou déjà se forment les premières colonnes de caisseux travailleurs. J'ai bien calculé mon coup pour une fois, Inox Piave est ouvert. En voyant les nom de la boutique j'ai revé à des accessoires tuning, mais en fait non, ici, ils font seulement des eviers et autres articles pour les cuisines en INOX, pas de pot d'echappement donc. A 8h je repars avec 8 palettes et un CMR pour le 69. Je m'eloigne gentiement du Veneto pour un autre coin tout aussi sympathique plus au sud en Lombardie. Le trafic se charge aussi en même temps que grimpe la température, le cap des 30 est franchi dès 10h du matin du côté de Montova. La journée promet d'être muy caliente. Après m'être frappé 40km d'interdiction de doubler sur l'A22 je finis par debarquer à 10h58 chez le client à Luzzara.

Comme les choses ne sont jamais simples, j'ai une caisse de 2m35*1m à charger et deux longueurs. Il vaut mieux les mettre au tablier évidement. Bien sûr il y a pas de quai ici. Donc, je sors le hayon et mes palettes d'éviers dehors, puis le chargement d'ici, qui vous permettra un jour de monter facilement les étages de votre maison, ils ont plein de boulot ici avec ça. Le temps de remettre mes palettes et faire les papiers qu'il est déjà midi et j'ai la dalle. J'ai pas fait un repas de noces bien sûr, ça a pris 20 minutes, mon objectif étant de passer Milan avant les bouchons vu que je vais à Lainate ce qui me fait obligatoirement passer par la tengenziale. Le theromètre n'en finit pas de grimper cet après-midi jusqu'à 35°. J'ai une pensée pour les collègues obligés de couper la journée par ces chaleurs, quel courage. Du coup, je passe Milan comme qui rigole, à TOC ! XPO a ouvert un nouveau bureau, ils ont un bout de quai chez SIFTE BERTI, Bartolini a été repris par Geodis, d'ici que XPO reprenne pas SIFTE BERTI y a pas long !

En attente sur le parking, il y a un Iranien avec un Premium, avec Google translate on arrive à s'echanger quelques mots sympathiques, il m'a bien dit de venir en Iran, c'est securisé, moi je veux bien y aller si on me donne le taf pour. En gros le chauffeur part 20 jours de chez lui, et pour venir en Italie il passe par le bateau de Trieste en Turquie. Quand je repars de XPO, il reste encore 1m de plancher, j'ai plus qu'à remonter, clim à fond. Les travaux de l'A4 sont enfin terminés, combien d'années ça aura duré ??? Même si ça bouchonne un peu à Turin, y a pas trop mal, je fais un break douchas à Susa. Comme je pue moins, il y a Benjamin de chez Dehosse qui ose m'approcher, on discute un peu, mais il a du taf le gazier donc on traine pas. A titre personnel, je finis mes heures dans le dernier refuge avant la plateforme du tunnel, il y fait nettement plus frais qu'en bas, à moi la bonne nuit à la fraiche.

A 6h comme prévu, je demarre, il fait frais on est bien ici. 10m plus loin je vois que le trafic est déjà tout arrété, bernique de bernique. Je me jette sur la position "LIT" de tachy, ouf ça m'a rien compté. Au bout de 10 minutes je demarre quand même, file de gauche et je vais me garer au café. ça me gratte dans le cou je me rends compte avec effroi en rentrant au bar que j'ai mis mon tee shirt à l'envers, devenir sénile, c'est moche. Le temps que je remette tout ça en ordre et que j'avale mon café, le trafic repart dans un joyeu bordel. Une fois sur ma terre natale je peux enfin écouter les infos en français, je sais pas si j'ai loupé des trucs cette semaine. La journée promet d'être chaudasse d'après madame Planchon. Au bout de 3h d'efforts j'arrive dans la lointaine banlieue de Villefranche/Saone à Liergues. Dans la cour il y a déjà 3 camions, mais ça va assez vite, le cariste est pas du style à finasser, je tente ensuite la seconde livraison avant midi, mais c'est peine perdue, avec les bouchons déjà bien présents sur l'A46 j'arrive à 11h59 à Corbas pour livrer les éviers en Inox, si j'avais dit au receptionaire en arrivant "bonjour ta mère est une pute et elle va bruler en enfer" il ne m'aurait pas regardé differement, la reception c'est 8h-12h. A moi on a dit : 15h30 maxi. Un chef qui passait par là m'a dit, 13h30, on a besoin de la marchandise, à quoi ça tient quand même ! Que ce serait il passé s'ils n'avaient pas eu besoin de LEUR marchandises ?

Donc, comme prévu à 13h30, on vide, à 13h36 c'est finit. Que dire ? Bref, on s'en fout, je fonce me jeter à nouveau sur l'A46 quand une voix timide m'appelle à la CB c'est Roger Gicquel et sa bonbonne, on a juste 5 minutes pour discuter vite fait sur un bout de parking, Dudu part à Voiron, moi à Meyzieux comme vendredi passé, sauf que je charge 10T de papier pour le 31, usine bien sympa, ça charge vite et sans stress. J'ai pour mission de rentrer au dépôt, c'est nickel je prends par ST Quentin Fallavier, mais voilà au niveau de St Exupery, changement de programme, vas à Givors, zob. J'ai plus que du coup à me jeter dans le bouchon et quandje suis dans le bouchon, finalement le Givors est annulé, faut que je revienne au dépôt. Finalement, ça bouchonne un peu mais rien de méchant. J'ai droit à une chanson de Juju et une double ration de bisous aujourd'hui, quel bol ! On vide rapidos le reste de mon chargement et je file faire une mini tournée en primeur pour rentrer à la maison, on frôle les 40 cet après-midi.

Pour demarrer, je vais à Salaise chez Sanne Fruits, l'été chez Lubac j'allais la bas une ou deux fois par jour, la mamy est toujours aux bons soins, et toujours aussi péchue en plus j'ai un colis de Bergeron en cadeau, ça fait plaisir d'autant qu'ils sont super bons. Les choses se sont nettement gatées après, rien n'est prêt chez Ramberfruits, pas avant 20h. Donc calculement tout ça, j'ai menti un peu à l'affreteur en disant que c'est à 20h que termine mon amplitude. Du coup il m'a promis de mettre la pression grave, je repars chez Chanabel prendre une palette et je reviens à St Rambert. Finalement je repars à 19h45, ils ont bien mis la pression, heureusement ça roule sans pinallier sur l'A7, et je peux dire que chez Chabas ils ont pas trainé pour me vider, j'ai vu des anciennes têtes connues, c'était marrant et c'est toujours autant le bordel ici. Ensuite j'ai plus qu'à rentrer fissa fissa à la maison, du coup j'ai dépassé que de 8 minutes mon amplitude je me dis que c'était inesperé et que ça valait bien un gros mensonge ! En attendant je vous fait plein de mimis et je vous dit à tous un grand merci !!!

Samedi le chef m'a dit, viens quand tu veux lundi matin direct à quai. J'ai hésité à partir à 10h30, comme ça je serais arrivé à 11h30 et ça serait toujours le matin. Non, malgré que je sois idiot je suis parti à 7h30 de la maison, enfin 7h36 parce que mon voisin avait eu la bonne idée de laisser son tracto pelle au milieu de la cour. Il a fait si chaud ce week-end que j'ai rien vraiment rien foutu à la maison, surtout samedi, incapable de faire le moindre mouvement. C'est pas bon de vieillir ! Au village c'est definitivement mort, il y a personne dans les rues. C'est bon pour ça les vacances quand même. Du coup je monte direct par la nationale 7, je suis pas trop tombé sur des grumeaux pour une fois. 

J'ai la difficile mission de charger pour la GB aujourd'hui. 3 livraisons, dont le circuit de Silverstone pour la F2 et le GP3, c'est mon job presque attitré, et ça me va bien. Le tout c'est de surtout pas oublier de fûts car ils se ressemblent tous et deux lots ont été mis cote à cote. J'ai vite fait de me tromper surtout un lundi à mon âge. Nath me donne le booking pour le ferry qui part à 11h demain de Zeebruge, mais il faut y être au plus tard avant 9h. Je suis large, mais pas tant finalement... En partant je fais un quart d'heure au lavage, pas la peine de trop forcer le temps est à l'orage. Machinalement en partant je checke Google Map, et c'est rouge vif tout autour de Lyon. En fait c'est surtout la descente qui merdoie, plus un accident à la montée vers le stade à Meyzieu. Je prends donc le periph et effectivement c'est bien plus que la merde à la descente, je me moque pas trop des autres parceque dans 3 ou 4 jours ça sera mon tour d'être dans le tas à la descente aussi fatalement, à moins que je ne demande la nationalité à sa gracieuse majesté et que je devienne britanique juste avant le Brexit, non, ça serait une très mauvaise idée. Après Villefranche je suis tranquille, je fais 30 minutes de pause casse croute à Gevrey Chambertin.

Le reste de la journée et une suite ininterompue de gros orages entrecoupés de ciel moche, le tout calé à 80 je m'ennuie assez rapidement et je serai quitte pour faire un truc que je ne fais plus depuis longtemps un arrêt café qui sert à rien à Troyes. La station est blindée de CRS bruyants en deplacement, je finis mon expresso sans sucre dehors sous la pluie comme un chien. J'avoue qu'après ça j'ai eu un peu plus la pêche pour terminer ma journée. J'ai commencé à calculer ou m'arrêter après Reims, et oui, à 80 ça fait baisser la conso, mais ça fait pas guère avancer. J'ai hésité à Berry Au Bac, et puis j'ai tenté la sortie Laon ou c'était déjà blindé, j'avoue j'ai eu un moment de stress et me disant, mais putain quel con, mais une place s'est libérée IN EXTREMIS, j'avais 4h28 il était plus que temps.

Pas de grasse mat ce matin, je decolle à 4h30, oui c'est tôt, mais comment faire ? J'aurai pû partir à 6h et faire 11h de coupure mais passer Lille à 8h du matin, même en juillet c'est risqué. Donc tant pis. Pas de pluie, pas de route humide ce matin, juste le soleil qui se lève gentiement sur les champs de l'Aisne, c'est qu'une fois sur l'A1 que je trouve un peu d'animation, mais Lille Sud passe nickel ce matin. Comme je suis bien discipliné, je fais la deviation bien comme c'est marqué, alors que la plupart des Belges prennent la rocade de Lille, je sais pas ce qui est le mieux, c'est un peu comme Lyon finalement sauf que par la deviation tu perds pas 20 minutes. Côté Belge ça roule nickel aussi, et comme on longe la frontière tout le long je capte encore un moment France Inter, depuis quelques semaines, j'ai un souci d'antenne je capte les stations de plus en plus mal, faudrait que je passe raler chez Volvo. Arrivé à Roeslare je me fends de presque 2€ pour un café, et ça fait du bien.

Je finis par arriver au port de la P&O un peu après 8h, il y a déjà un peu de monde, mais la plupart ne font que poser les remorques. Une fois les papiers du checking faits, j'ai plus qu'à attendre gentiement les divers contrôles dont ceux de la Police, il faut que je pense à faire renouveller mon passeport, la semaine passée ici un TSA s'est fait refouler par la Police Belge, ça la fout mal... A 11h, je monte sur la bateau, on doit être 5 ou 6 chauffeurs pas plus. Le temps est moyen mais la mer assez calme pour traverser, ça ira très bien pour faire la sieste après manger. Quand je remonte dans le camion, j'ai 8h30 de coupure, comme si qu'on pouvait pas rester la dedans 30 minutes de plus ! Le capitaine a bombardé, il devait avoir rencard, c'est pas possible autrement !!! Il pleuvasse ce soir sur Tilbury, et bien qu'il ne soit pas 19h ici, les rares laybay en dehors du port sont déjà pris d'assaut. Du coup, il ne me reste plus qu'à aller m'enterrer au West Turrock Services à quelques km de là, c'est déjà blindé aussi, j'aime pas me garer ici, avec les places tellement etroites, mais j'ai pas vraiment le choix ! Demain, il fera jour j'espere !

Moment de stress dès le reveil ce matin. Bien qu'il soit tombé des cordes toute la nuit, mes 2 voisins de parking ont de larges coupures dans les bâches, je checke le gasoil, ouf, nickel. C'est quand même l'arnaque ici, comme dans d'autres endroits du reste, à 30£ la nuit, tu te fais couper la bâche y a de quoi avoir les nerfs. Naivement, je me suis dit qu'en partant à 6h du matin, à la mi juillet ça roulerait nickel sur le M25, fatal error, c'est déjà la merde mais pas encore le merdier. Je suis à peu près peinard une fois sur la M1 qui dans l'autre sens se tranforme petit à petit en parking, il faut dire aussi qu'il fait si moche ce matin, qu'on se croirait en octobre chez nous. Je veux pas faire la grand connaisseur, mais pour aller chez mon client à Milton Keynes, c'est aussi bien de passer par l'A5, en plus c'est joli, sauf que depuis peu apparement, la traversée du village de Dunstable est interdite aux +7t5. Du coup, je stress un peu quand même en passant le bled, j'avais préparé une excuse imparrable en cas de contrôle : "J'adore le paysage de l'A5". Mais j'ai pas eu besoin, pas de bobby à l'horizon, de toutes façons, y a pas d'horizon ce matin. A 8h pile je suis chez le client à Milton Keynes, 2 fûts à poser, ça traine pas.

Du coup je continue sur ma lancée sur l'A5, prochaine destination : le circuit de Silverstone. Ce matin, c'est la grande effervecence, y a déjà grave grave  du monde. Pour la F2 et le GP3, j'ai largement de la place pour me poser au paddock, et ce matin, j'ai pas mal de boulot, à chaque livraison de team, il faut que je verifie 2 ou 3 fois pour pas faire d'erreur, j'ai vraiment juste les quantitées commandées, y a rien qui depasse et bien sûr c'est à moi de preparer chaque commande, sachant que j'en ai 18. Pendant 3h j'enchaine les allers retours de livraison, de fuel et d'oil, depoter les palettes, reprendre les vides. Certains, offrent le café, d'autres s'en foutent, mais dans l'ensemble ça se passe bien. La pluie aussi s'est arretée ce qui est une excellente chose. Il ne me reste qu'une petite palette de 8 fûts pour Minardi, personne connait de ce côté du paddock. Le mieux avant de faire une connerie c'est de se prendre une bonne douche vu que j'ai fait 95% du boulot et que tout est rangé. En revenant, je tombe sur les fuel-mens de DHL, eux en principe, ils connaissent tout. Et bingo, l'un d'eux me dit d'aller chez Formula One Experience. Là, ça rigole plus, faut aller au paddock F1, c'est à 3km de là, hors de question d'y aller en transpalettes electrique, je me fraie donc un chemin en semi, et ouf, merci Danzas, c'est bien ça, le gars avait le fax à la main, j'ai pas eu à chercher plus loin. C'était la première fois que j'allais au paddock F1, impressionant, c'est carrement d'enormes grues qui montent les hospitality des teams, y a de la monnaie et les meufs qui trainent par là, c'est carrement des pièces de collection aussi.

C'est donc bien content que je casse d'ici, direction mon dernier client dans un bled paumé à Bidford On Avon, ça roule impeccable pour faire les 80km, ce qui est assez rare. A 16h c'est plié je suis vide. Mon rechargement est à Huntingdon, ce qui me fait passer par la bonne ville de Birmingham. J'avoue que je m'attendais à bien bouchonner sur la M42, mais non, c'est passé presque tranquille. Par contre plus loin, c'est le chaos sur l'A14 qui est fermée, mais parce que j'ai une chance incroyable c'est fermé juste après la sortie que je dois prendre. Je peux donc à loisir admirer les grandes étendues de champs de blé prêts à être moissonnés. A l'usine c'est encore ouvert, je vais voir au cas ou, mais voilà, les gars sont OK pour charger mais il y a 4 semi à finir après moi, et ça traine tellement que l'amplitude est cuitas, je remets ça à demain ça ira aussi bien et ça change pas grand chose finalement.

Il est 6h30 et des bananas quand le chef de quai me demande de me positionner au Bay 3. C'est balot parce que le chargement ne débute qu'à 7h. Ce qui fait perdre environ pas loin de 30 minutes d'amplitude. C'est pas une demi heure de plus ou de moins qui me fera rentrer ce soir à la maison, mais bon c'est le principe. A 7h ça attaque, et par chance je suis tombé sur un bon cariste consciencieux, j'ai bien cru qu'il m'enverrai chier entre mes piles de palettes et le transpal, mais non, il a fait ça bien comme je lui ai demandé, et du coup on a rentré 33 palettes tout bien, j'aurai plus qu'à tout defaire de retour à DJL (Duarig Jarcieu Logistique). C'est un peu plus de 8h quand je peux riper d'Huntingdon, avec la lourde charge de 4T900 au total, ça parait pas mais c'est lourd les couverts en plastique. J'ai roulé environ 5km tranquille sur l'A14 avant de tomber dans 10km de trafic ralenti, à cause au final d'un camion embourbé de l'autre côté de la 4 voies. Le gars s'est mis sur un layby tellement defoncé qu'il est resté bloqué c'est pas drôle de s'embourber par temps sec à la mi juillet. Ensuite, c'est carreau tout le long pour rejoindre la future ancienne capitale de la finance : Londres. De ce que je sais, c'est grave le merdier dans le tunnel, je prends environ 0 risques et je vais direct au bateau par l'A2, il y a pas de file d'attente au port, mais beaucoup de touristes, du coup j'ai presque 2h à attendre avant d'avoir un bateau.

Un malheur n'arrivant jamais seul, Tonin arrive un peu après aussi, mais il est prévu sur celui de 14h, et moi 13h15, ça m'arrange et pour m'en debarasser je me fends d'un café. Le mec a Starbuck voulait pas de mon billet de 5£ de la Bank of Scotland, le pauvre il savait même pas que ça existait, j'ai halluciné ! A peine le café avalé que c'est l'heure d'embarquer, à moi la mega sieste dans la cale, comme ça j'évite la cohue des vacanciers la bas en haut. Arrivé au Port de Calais c'est blindé de chez blindé, avec le tunnel en rade tout le monde est ici. Finalement à 16h je suis en terre sainte, la France, dont c'est la fête nationale demain. Ce qui signifie qu'à 22h, rideau, c'est fini pour les routmans. Moi j'ai de l'amplitude que jusqu'à 22h30 de toutes façons. Comme je suis fou, pour descendre j'opte pour la descente via la région parisienne, arrêt obligatoire à Roye pour une vraie douche, parce que ça va 5 minutes les douches pourraves.

Avant de partir je fais le point, et comme prévu le trafic se fluidifie avec la fin de l'heure de pointe par Meaux, c'est impeccable. Tonin m'a rattrapé, il est juste derrière moi, 45 minutes d'écart depuis ce matin, mais je le lache à Ressons, vu que ça me dit rien de manger de jambon braisé avec des frites même à l'Arche, et même si c'est lui qui paye. J'ai pas que ça à foutre. Si on excepte un vieux orage vers le Plessis, RAS sur la bretelle qui me ramène sur l'A5 à Melun, tout nickel, j'ai du mal à y croire un 13 juillet au soir. Finalement je fais tirer jusqu'à Venoy, de là j'ai une vue imprenable sur la préfecture de l'Yonne et de son feu d'artifice, mon voisin Bulgare s'en fout completement un prefere un feu d'artifesses sur son PC, deux cases plus loin un trou du cul laisse tourner son moteur pour la clim et un frigo hurle un peu plus loin, mais pourquoi je me suis garé là ? A oui, je sais, j'ai plus d'amplitude et surtout je pensais pas qu'il y aurait autant de monde ce soir !

A 7h je suis déjà reveillé depuis un moment, il fait un temps magnifique ce matin sur Auxerre, le parking PL est plein comme un oeuf. Comme c'est la fête de la révolution, que c'est le jour du peuple, je demarre avec 9h15 de coupure pour me jeter tout seul comme un grand sur l'A6. Il y a bien un peu de monde sur la route, mais les francilliens de ce matin sont tous bien prudents et ça roule tranquille. Je croise bien quelques camions, mais il y a pas foule, ça attend bien sagement 22h ce soir pour perdre une journée à la maison. Car c'est bien connu, les camions ça gène le vacancier, en tous cas pas aujourd'hui, et ce malgré les mises en garde des commentateurs de 107.7 qui se font bien chier ce matin tellement il y a rien à dire. Je me suis bien marré quand même en écoutant un gugusse de la radio, sur la route qui disait partir à l'aventure en allant au hasard de station en station, le mec, il m'a vendu du rêve !

Je craignais un  l'arrivée sur Beaune, mais non, ça roule nickel ! Si bien qu'en passant à Macon, Nounours un ptit jeune de FDR m'enboite le pas, et on fait un bout de chemin ensemble. Une fois passé Villefranche on se sent un peu mieux et toujours plus près de la maison. Je passe par l'itinéraire BIS, c'est cool de traverser la ZI de St Quentin Fallavier quand c'est férié, la zone est fantomatique, passé Cours et Buis j'ai quasi 4h30, je stoppe faire mes 45 minutes de coupure, et puis il est midi donc en bon français, j'ai faim. Nounours s'arrête vite fait et il continue son bonhomme de chemin par les routes de chèvre direction Loriol. De mon côté je passe au dépôt poser le transpal electrique et les palettes vides. La pauvre Julie est de corvée pour gerer ceux qui sont en GB aujourd'hui, José et Morad attendent gentiement 22h pour remonter dans le chnord. Je laisse donc lachement tout ce petit monde, pour reprendre la route des collines particulièrement belle et deserte aujourd'hui, et je finis par me radiner assez content de moi à 16H à la maison, pile poil pour le gouter, car je suis un aventurier LOL !

Bon feu d'artifice, ou fesse si vous êtes jeunes et surtout, VIVA LA REVOLUCION !

Comme j'ai du bol, le client que je dois livrer ce matin à Arles n'ouvre qu'à 9h d'après Google, ça me semble bizarre, mais bon. A 6h15 je suis prêt à bondir sur l'autoroute, alors je bondis du coup. Il y a déjà pas mal de monde sur la descente, ça sent les vacances  !!!! Je quitte l'A9 à Roquemaure, et malgré que je passe le Rond Point des Angles à 8h ça ne bouchonne pas, si bien que je suis un peu après 8h30 à Arles, et effectivement faut attendre 9h. Comme quoi, Google était bien informé. 32 palettes de couverts en plastique de bon matin ça va, c'est pas la mort à bouger. Je me voyais recharger sur Port St louis ou un truc du genre, mais pas du tout, j'ai un complet de cartons à sortir à Crest, je remonte direct et c'est un peu après midi que je debarque, pile pour le changement d'équipe, le chef m'avait prevenu faudra attendre 13h, j'en profite pour faire un graillon pendant que la température grimpe.

Finalement le voyage a été fini à 15h, pour une commande qui devait être chargée à 11h, c'est pas mal ! Donc, j'ai plus qu'à livrer foulée à Salaise/Sanne. Bien sagement dans le grand boeuf je double pas, il y a un Chalavan devant avec un Mercedes, on est tombé en dessous de 30km/h j'ai vu le moment ou on allait caler; c'est normal un camion de 2017 qui grimpe aussi lentement ? Même avec un G290 ça montait plus vite. Du coup, je profite d'une accalmie du trafic pour deboiter et doubler tout ça faut pas deconner. Les cartons sont vidés rapidos, la suite du programme est tout sauf exotique, j'ai 3 ramasses en primeur pour ramener chez Chabas à Valence. Bon, chez Giraud Fruits c'est pas prêt, mais si j'avais eu la liste avant j'aurai commencé à salaise ou c'était prêt depuis un moment... Toujours comme ça quand t'as pas d'info. C'est presque 20h quand je repars de Ramber Fruits.

Chez Chabas à Valence, il y a des camions dans tous les sens, et pas assez de monde sur les quais, du coup ça traine. L'avantage c'est que ça me permet de taper la discut avec des copains que j'avais pas vu depuis un moment, comme TIZOT Michel ou Jacky et d'autres anciens Lubac. Finalement tout le monde est dans le coin !!! Le temps de vider, il me reste 3 minutes d'amplitude, j'avais pour idée de rentrer dormir chez moi ce soir, j'hésite. J'ai déjà depassé de 5 minutes quand je passe sous le pont de Valence, si je fais le crochet ça fera plus de 20 minutes de depassement, ça fait beaucoup, alors je me gare un peu plus loin, tant pis, la loi c'est la loi. Comme mon fils est brave, il vient me chercher pour au moins manger à la maison, c'est une des dernières soirées à la maison en famille, puisqu'il demenage avec sa copine dans le semaine. Pour ma femme et moi, ça va nous faire bizarre ! J'ai juste pris le temps de manger, reparer un truc à la piscine, une douche et retour pour dormir au camion faire le vigile. Il fait bien chaud ce soir !

J'attends bien sagement 8h du matin pour decoller et 1/4 d'heure plus tard je suis au bureau de l'affretement chez Geodis, enfin Calberson ça fait plus classe je trouve. Mais je suis venu trop tôt c'est encore l'heure de depart des livreurs en tournée et on sent que bien que tout le monde est dans le stress et que surtout je suis pas prioritaire lol. Mine de rien ça m'a pris 30 bonnes minutes pour attraper 2 colis dont une longueur de 5m. Je remonte ensuite à Salaise charger un complet de flotte la longueur est pas lourde je peux la poser sur les palettes. Retour au dépôt pour tout decharger, comme Péli ne fait rien (comme d'hab en fait) il m'aide à vider et balancer direct les palettes dans un affrété qui va se faire un plaisir d'aller livrer à Fontaine Bonneleau. Finalement Péli charge pour London, c'est en Angleterre par là, et comme il est déjà midi bien tassées je dois être imperatif avant midi à St Uze charger la navette de vaisselle pour vider imperatif foulée à 14h à Montelimar.

Vu qu'il y a Tour de France dans le quartier et que ça risque de bloquer, j'évite de me jeter sur la N7, je prends par les chemins de chèvres et la vallée de la Galaure de toutes façons c'est pareil et puis ça change. Comme je suis très en retard c'est prêt depuis un moment, les papiers aussi. Le cariste est en pause, j'en fais autant, il charge pendant que je termine mon yaourth "Panier de Yoplait" avec de gros morceaux de cerises. Du coup c'est vraiment barré à St Vallier mais seulement direction Tain, je m'en doutais je remonte à fond les ballons choper l'A7 à Chanas. Sur la descente je dois faire le crochet à St Julien en St Alban, je pourrais dire la banlieue du Pouzin mais ça fait moins exotique. Comme par hasard les palettes font 2m de haut et sont bien lourdes, alors que les palettes de vaiselles font parfois moins de 40cm. Je suis quitte pour tout bouger et mettre les palettes bien lourdes au tablier, il fait à peine 35° cet après-midi, c'est le temps idéal pour faire ça au transpal à main. J'ai perdu 2kg, c'est cool juste avant les vacances à la plage ! Ensuite sprint jusque chez Mazet vider la vaiselle, et je recharge une poignée de clients pour l'Italie avec 2 dépôts à faire sur Montélimar - RETOUR AU DEPOT -

Je commençais à me demander si toute la semaine j'allais tourner en rond comme ça, mais finalement j'ai eu la réponse assez rapidement puisque je recharge une petiote tournée sur la Catalogne, mais alors vraiment light, j'ai surtout une moitié de semi pour le 11. Il y a plus grand chose sur le quai, Mathis et Philippe me donnent un coup de main pour charger. Un coup de lavage du pilote et du cheval, et je reprends direction SUD. 4e passage du boeuf de la journée 4e fois que j'y passe avec les essieux relevés, 4e fois que j'arrive pas à me resoudre à perdre du temps, je fais tirer l'amplitude au maximum encore ce soir et j'atteris avec 4 minutes de marge à 22h56 à Nimes ou il reste encore quelques places tranquilles. IMPECCABLE d'autant qu'il fait frais ce soir, brrr à peine 22 !

Avant de demarrer ce matin, j'ai fait une opération ampoules. Les LEDS Lampa que j'avais acheté à Tortona claquent les unes après les autres, heureusement j'ai un stock de LEDS pourries, celles qu'on trouve dans les stations, de temps en temps j'en achète et je les stocke. Ce matin, j'en ai changé 6. Oui, je suis pas très serieux. A 8h je suis OK pour la coupure et je me lance sur l'A9, quelques KM plus loin un message d'info s'affiche j'ai plus de veilleuses côté droit. Tiens ? En fait ça a fait TILT dans mon petit cerveau, j'avais le même souci sur l'ancien FH, il fallait d'abord que je mette les veilleuses et qu'ensuite je demarre, sinon ça mettait une alarme. Mais pourtant c'est que des LEDS ?! Et en principe ça tire pas non ? Donc, je fais tirer jusqu'à Narbonne avec la moitié des lumières, j'ai tiré les rideaux pour pas qu'on me reconnaisse du coup. Posé à Narbonne j'ai eu la lumineuse idée de virer une ampoule sur 2 dans les doubles feux à l'avant, et ça a suffit à faire fonctionner le bazar. J'ai donc plus qu'à aller faire une razzia chez Scania Valence pour acheter de vraies bonnes ampoules.

Je traine pas trop sous la douche, vu qu'on s'est donné RDV à 11h à Pezens pour une livraison. Il pleut ce matin dans les Corbières, une pluie de sable bien craouette. Fait exprès il y a pas mal de monde sur la route et c'est presque chiant vu comme c'est grasssou par terre, je me mefie du coup de frein fatal. A Carcassonne ça traverse lentement mais surement. Le client est dans un lotissment, il faut rentrer par le centre du village de Pezens, j'y craignais un peu, mais le gars m'a dit que ça passait à l'aise, même en semi, il reçoit une fois par mois des gros lots de cartons à monter qu'il stocke chez lui. Effectivement, la première rue à passer est pas engageante, mais après c'est facile. Le gars est habitué et équipé d'un transpal electrique pour faire les aller retour de la rue jusqu'à son garage. Bosser à la maison c'est cool, il peut garder son fils de 5 ans qui me surveille pendant que je vide, trop marrant le gamin qui donne des ordres à moi et des conseils à son père !

A midi c'est plié, direction la Catalogne. Il fait toujours de petites averses de merdouille, je m'arrête casser une bonne croute à La Palme en ecoutant les infos, je suis réglé comme du papier à musique. Au passage je fais un mimi à Santi, il parait qu'Altaya sort un facsicule avec un DAF d'Onatra, mais il l'avait pas. 

Je commence donc ma première livraison chez Hutchinson à Palamos, j'aime bien venir ici, on longe la mer, et les vacanciers ont pas l'air de s'ennuyer dans le coin. En plus de ça, les horaires de livraison ici sont larges, autant que les allées de l'Usine ce qui est rare en Espagne, en plus la gardienne est souriante et jolie, que demande le peuple ? Par contre le temps est horriblement chaud, lourd et gras, beurk. Après ça, retour à la réalité, direction Santa Perpetua chez Alstom ou je debarque à 18h bien tassées en prenant l'air le plus detaché possible, le gardien est à lui seul un concentré de tout ce que je deteste, malpoli, pretentieux et qui parle le plus vite possible face à un etranger pour être bien sûr que le type en face ne pige rien. J'ai vu à sa gueule de con un début de rictus à l'idée de me jeter vu qu'ici après 17h c'est mort, mais à la logistica, j'ai bien entendu au Haut Parleur : PUEDE PASAR ! Je suis donc passé avec dans ma tête un doigt bien tendu en l'air. 2 palettes à poser, ça a pas trainé, mais j'ignore toujours pourquoi ils les ont pris ce soir ! Du coup, comme on dit, il faut battre le fer quand il est chaud, alors je fonce à la zone de l'aéroport poser la dernière palette, ça bouchonne pas mal, mais je connais comment faire ici pour gagner un peu de temps, à 19h30 je suis aux transports Helmman, juste une palette, allez, zoumaï ! Mon rechargement demain est à Vic, impec, je peux avec un peu de chance aller me garer au calme, j'ai passé le sortie Mataro sur la C17 avec 8h55 de volant et 12h30 d'amplitude, je visais la sortie d'après quand je suis tombé sur un vieux bouchon de travaux, j'ai vu le moment que j'allais encore pas caler une 11, mais ça a passé juste juste, posé au final avec 12h55, fastoche !! Mais 9h05 de route, on s'en fout demain c'est jeudi !

Il fait affreux chaud dès le reveil, déjà 25 à 7h30 du matin, ça promet, malgré tout j'ai roupillir à peu près tranquille, j'ose pas imaginer les nuits que certains passent sur des parkings bondés, et surchauffés. Etre un peu sauvage n'a pas que des inconveniants finalement. A 8h je demarre direction VIC, les cantonniers ont bien bossé cette nuit, j'ai une route toute neuve devant moi du coup ! On dira ce qu'on voudra des espagnols, mais niveau route ils sont rapides. J'attaque première ramasse dans les zone des cochons, ça pue la mort dans le quartier, on odeur de poils brulés, ou de je sais pas quoi, combien de millions de bêtes passent l'arme à gauche dans le coin ?? Je charge de mon côté des cuisines en KIT pour le 21, il y a un SERVETO avant moi, un roumain qui va aussi dans le 21. Il parle le français un peu, bien gentil le gars, conscient de faire ce metier parce que plus personne ne veut faire ça.

De là, je complète toujours avec des cuisines mais dans le zone en face à 2km de là. Il fait une chaleur à crever, et comme dans les pays tropicaux, il se met à tomber une bonne drache pendant 5 minutes et puis le soleil est revenu. A 11h je suis plein de cuisines qui feront la joie des bricoleurs du mois d'Août. A propos de cuisine équipée, c'est assez etonnat ce phenomène quand on voit les rayons des supermarchés remplis de plats cuisinés, c'est juste un élément de déco la cuisine équipée  qui sert simplement à faire rechauffer du VIVAGEL. Ma grand mère elle avait pas du cuisine équipée, pourtant niveau bouffe je l'ai jamais vu rechauffer une barquette vu que ça existait pas, y a un sacré paquet de bimbos qui peuvent s'accrocher derrière ! Je me rappelle les fois ou ça lui arrivait de faire gouter sa bouffe aux ouvriers de l'usine ou elle était concièrge, mémorable ! J'arrête avec mon chapitre, je suis un vieux con.

Je profite un peu de la fraicheur relative de la C25 avant de descendre dans la fournaise sur Gerone. Y a du monde, du monde, du monde et presque plus de touristes en plaques françaises que d'espagnols. Etonnant du reste le comportement des caisseux français qui se croient tout permis ici, ils me degoutent ces types ! Paradoxalement, quand on les retrouve sur Montpellier, malgré une nouvelle autoroute, ils sont encore et toujours sur la voie du milieu à 85. Je sais pas si c'est la chaleur ou les nerfs, mais j'en ai doublé un wagon sur la 3e voie deseperement vide. Mis à part un petit orage de pluie de sable vers Valence, RAS ensuite, des croisettes coucou appels de phares à gogo sur l'A7, c'est toujours rigolo ! Je vide tout le voyage avec Mathis et on recharge Yann qui ira livrer une partie des cuisines à Annemasse. Ce soir je ne recharge pas, et la Quenelle me donne une leçon d'arrimage de pelle mecanique, putain, c'est trop dur comme boulot, j'aime autant tirer des palettes.

A 6h j'entends un bruit de casserole, c'est le Mercedes à l'Australien qui demarre, c'est donc lui qui est prévu pour la navette de 7h. Donc, je ne m'affole pas, et puis vu le boulot que j'ai à faire, vaut mieux pas que je m'affole. Avant de partir quand même, je mets un bon coup de karsher dans le frigo. La journée se limite ensuite à 40km de transfert au total, entre Anneyron et Agnin, retour à vide à chaque fois, en principe ça devrait être plié en 2h, mais là, ça m'a pris jusqu'à 19h. Les copains m'avaient prévenu, c'est grave la misère. Ils vident un entrepôt de surgelés, certaines palettes étaient si vieilles qu'elles étaient recouverte de plusieurs dizaine de cm de givre ! C'est bien content que je me ramène au dépôt, j'ai juste à recharger pour lundi et laisser le camion sur place puisque je commence à Sochaux lundi matin tranquille.

A moi la Xsara Turbo Diesel, je rentre tranquille à la maison par les chemins de chèvre. Les enfants ont quitté cocoon land, ils prennent leur envol, mais une page se tourne. C'est assez con tout ça, juste pour dire que le temps passe à une vitesse folle, et j'ai rien vu passer. Bon weekend les jeunes et les moins jeunes !

Ce matin, ça pique pour aller bosser. En principe j'ai juste à traverser la rue pour attaquer ma semaine, là, je dois commencer par une heure de XSARA Turbo Intercooler, à 2h du matin, c'est pas marrant, quoique à 17h elle est pas marrante non plus la Xsara. A ma plus grande suprise, il se met à pleuvoir en chemin, et ça ne s'arrête pas jusqu'à ce que je jette mes affaires dans mon taxi suédois. Le pauvre, il est tout triste, pas habitué à passer des week-end comme ça en Isère. Je fais les pleins en profitant d'une accalmie de la pluie et à 4h et des boulettes je demarre. J'ai hésité un peu à passer par Cours et Buis, mais voilà, il pleut je suis pas reveillé et c'est pas bon pour la conso alors je me jette sans trop reflechir sur l'A7 ou, malgré l'heure il y a pas mal de trafic, surtout direction le sud du pays. C'est tout juste 5h quand je passe Lyon, nickel. Passé le péage de Montluel il y a plus bien de monde et je m'ennuie tellement que je m'ecroule 3/4h au Poulet de Bresse.

Quand je repars quelques kilomètres plus loin, un ARCESE n'a pas été resonnable et à fini dans le talus, le gars ne doit pas avoir de bobos, mais il a perdu sa journée c'est sûr. Les lundis sont durs pour tout le monde et avec cette brusque chute des temperatures on dort vraiment bien en principe. Une fois sur l'A36 ça roule déjà un peu plus et ce matin c'est pas les meilleurs qui sont de sortie. La pluie s'arrête du côté de Besançon, laissant la place à des petites touches de brume sur les montagnes, c'est très joli ! Je fais un crochet via Peugeot Sochaux pour y deposer 3 palettes au magasin général. Le type habituel est pas là, il doit se reposer, son remplaçant est hyper speed, ça change.

Je considère que j'ai fini la journée puisque pour ce lundi, j'ai plus qu'à rouler. J'ai tapé l'adresse du parking de la douane en Hongrie à Mosonmagyaróvár, oui, c'est la classe. D'ici 3 routes possibles, par la Forêt Noire, plus court, par Stuttgart et Munich plus chiant, j'opte pour la 3e solution par Nurnberg, c'est comme ça. En KM c'est kif kif de toutes façons, le plus court aurait ête de traverser via l'Italie, ça sera peut être le cas au retour ? Du fait que je suis motivé et que c'est l'heure creuse, je passe par l'Alsace avec un arrêt casse croute le long de l'A35 au Haut Koeningbourg, de toutes façons y a que dalle pour s'arrêter dans le coin. Pendant que je mange une cigogne me tient compagnie, enfin, elle me quemande à bouffer surtout, marrant cette bestiole est moins sauvage qu'un alsacien bourru qui a mangé un bretzel de travers ! Passé Lauterbourg sur la traces de Juju42 il faut bien se resoudre à passer en allemagne. Arrêt douchas à Brushsal à l'arrache et je termine mes heures sur un parking gigantesque qui doit pas être bien vieux à Sinsheim, 8h50 de labeur le tout en moins de 13h, moi dis : GUUUUUUT !

A 5h00 le parking est encore un peu plein et je pinaille pour en sortir. Sur l'autoroute ça roule déjà pas mal, mais période estivale oblige ça ne bouchonne encore pas quand je passe la bifurcation à Heilbronn. Comme l'interdiction de doubler ne commence qu'à partir de 6h du matin sur l'A6 j'en profite au max, bon à 6h30 j'ai arrété de faire le con, j'étais pas tout seul à ce jeu là, j'étais escorté par un Slovaque que ça avait l'air d'amuser aussi. Il y a un bail que j'étais pas passé dans le quartier, certaines zones de chantier sont finies, mais heureusement d'autres ont pris le relais, sans quoi on s'ennuyerait. Il subsite quelques Stau avant Nuremberg mais rien de mechant. Après par contre c'est nickel, on s'écarte des gros courants industriels et ça fait du bien au cerveau, seul petit bemol à cette journée dédiée à 100% à la conduite, il pleut. Au bout de 3h d'efforts non stop je stoppe les 500cv à Brunn dans une station Total toute neuve et dont les croissants ne sont encore pas tout secs. 

Une heure plus tard quand je repars, Google Map m'indique que le bouchon qu'il y avait juste avant Regensburg, Ratisbone chez nous a disparu, mais un autre le remplace un peu plus loin à cause d'un camion en panne, mais ça passe assez bien si on compare à un bouchon du matin sur la M25. J'arrive assez rapidement à la frontière avec l'Autriche en même temps que le ciel se degage un peu, l'Autriche étant un pays dedié aussi au tourisme, elle ne peut pas de permettre de proposer un ciel de merde à ses clients, alors que franchement, qui va faire du tourisme en Allemagne, à part Juju42 et ceux qui vont à la fête de la Bière ? Je savoure mon plaisir en passant la frontière en voyant mes "pauvres" collègues en train de perdre leur vie pour choper une box. 1km plus loin j'entends le "BIP" qui me dit que tout va bien, la maison Duarig est en train de raquer ! Comme il est midi passé, il est largement temps de m'arrêter au premier parking afin de becter. Dans l'autre sens pour rentrer en Allemagne, il y avait un enorme bouchon, la police a installé un camp provisoire de contrôle technique, ça rigolait pas.

Mangeage et micro siestage, ah que c'est bon d'avoir du temps des fois ! Cap à l'est, direction Vienne capitale de l'autriche. Il y a pas mal de monde, et surtout des vacanciers qui rentrent au pays, les voitures chargées ras la gueule. Beaucoup sont immatriculées en GB et en Allemagne, on voit bien la difference de niveau entre les vrais vacanciers allemands et ceux qui rentrent au bled avec des voitures souvent un peu anciennes. Après le contournement de Vienne je recupère la direction vers des pays exotiques (SK) (CZ) (H), ça fait tout de suite grand routman, je passe donc la station de Reventin après l'aéroport international ou bientôt Ryanair installera son HUB, merci le brexit, et je debarque à l'Autogrill Seminarhotel Göttlesbrunn, soit à 52km de la douane pour demain. 16h fin des hostilités, garé à l'ombre ! impecc !

A 6h45 je me décide à decoller direction la Hongrie à 20km de là. Il y a de la place pour se garer sur le parking TIR, je choisis un place à côté d'un Scania R420 immatriculé en Iran, là, y a du International Driver qui doit être sur le chemin du retour. J'étais pas venu en Hongrie depuis 2011, ça fait donc 6 ans. Avant c'était facile, une vignette et t'étais tranquille pour la journée, mais ça ne pouvait pas durer. Desormais, il faut patienter à l'unique borne dispo, et un peu comme le système Allemand, taper son itineraire et bien sûr les infos du camion. A la fin ça sort un gigantesque ticket qu'il faut presenter à un type qui encaisse la monnaie, c'est donc une borne MAUT semi automatique, c'est original, à coup sûr si je reviens dans 6 ans le système se sera encore amélioré et on paira à la borne, quoi que dans 6 ans... ben si dans 6 ans c'est possible je serai encore pas à la retraite. Une fois en ordre je peux m'en aller après avoir eu droit à une pesée à la bascule. Je dois encore aller faire la douane à 10km de là à Mosonmagyarovar dans la petite zone industrielle, le type m'annonce : 1h30 d'attente.

Il ne m'avait pas menti, j'ai effetivement attendu un peu plus d'une heure trente. SUPER ! Du coup j'ai plus qu'à galoper direct sur Budapest. Ici je crois bien que c'est interdit de doubler sur les autoroutes et en plus les gendarmes sont parqués en masse sur les ponts, les sorties de parking, de partout j'ai rarement vu autant de flics en si peu de temps, du coup quand je double je fais pas le malin. La M1 est vraiment destroy par endroits et il y a un trafic plus que soutenu. Pour me mettre un peu plus la pression, le team F1 que je dois livrer m'a déjà téléphoné, ils attendent après moi. J'y suis pour rien moi si je suis en retard. J'ai à peine le loisir d'apprecier le paysage, la seule fois ou je suis passé là, il faisait nuit, et c'est comment dire assez peu indutriel. A un moment j'aperçois un batiment PROLOGIS, c'est le signe que je suis dans la banlieue de Budapest. Pour aller au circuit, c'est pas compliqué il faut suivre UA, via le M0, l'équivalent de l'A104/M25/A52/A46 et le GRA. Les flics sont tellement de partout que je prends aucun risque, ils regardent les plaques, et partent à fond de balle jusqu'au camion suivant, je me demande s'isl arrivent pas à voir à distance si on est OK poue la vignette. Je finis par me radiner un peu avant 12h30 au circuit, la palette de la F1 est enterrée au milieu du voyage, je m'étais pas méfié c'était pas marqué sur ma feuille de recap. Heureusement j'ai juste eu 4 palettes à bouger avant de la trouver. Je fonce ensuite me parquer au GP2/GP3.

J'ai pas souvenir d'avoir autant pinaillé pour faire mes livraisons. A la seconde livraison, il s'est mis à faire un orage d'enfer, 20 minutes de perdues, avec la grêle et tout, la totale ! Ensuite, j'ai eu que des soucis avec les lubrifiants, il y eu de gros melanges de pinceaux dans les commandes, soit j'ai pas les bons produits, soit pas les bonnes quantités. Il faut du coup que je resolve les problèmes au téléphone avec Givors, mais finalement je m'en sors à peu près. Heureusement pour moi, le paddock côté GP3 est moins loin et j'ai moins de palettes à brasser, mine de rien c'est 17h30 quand je termine. Une bonne douche chaude et à 18h je ripe. Bien sûr il faut que je refasse une MAUT à la station en face du circuit, bizarement ici ils prennent la DKV alors qu'ils en ont jamais voulu en frontière. Mon rechargement est au dessus de Belluno en Italie, avant 16h demain. D'ici il y a 900km quasi, c'est pas gagné du tout cette histoire. Mais la météo s'est mise contre moi, j'ai passé plus d'une heure dans le même orage, il devait me suivre et ça roulait vraiment, mais alors vraiment mal, après j'ai roulé au max du max que je pouvais. J'ai tenté un parking alors qu'il me restait 15 minutes d'amplitude, FULL. Chaleur... Je tente au hasard la première sortie que je trouve, je roule sur la N7, et il y a que dalle pour s'arrêter. J'ai alors trouvé un transporteur, à Sormas. Je faisais 1/2 tour pour revenir sur mes pas quand le gardien est venu voir ce que je foutais, je lui ai fait comprendre avec mon hongrois de pacotille, Autobahn, full parking, et il m'a dit, kollega, parking da. Le type, il m'a même proposé d'aller prendre la douche dans la salle des chauffeurs, t'y crois toi ? Quand je pense comment on les accueuille chez nous, vraiment c'est la honte. Du coup, je lui ai filé une casquette, le type était super content et moi aussi ! 21h37, fin de session -> H

Il est pas question de trainer ce matin, aussitôt que j'ai les 9h de coupure je degage. Il va falloir que ça passe tout bien pour que ça passe tout juste. Aléa Jacta Est comme le disait si bien le militaire Roumain avec des feuilles autour de la tête dont j'ai oublié le nom. 30km de route plus tard, je suis à la frontière Slovène, étant donné que je ne suis pas trop sûr de mon coup, je m'arrête à la station à la frontière pour voir s'il faut un badge, une vignette ou que sais-je encore, mais non, carte au péage à l'ancienne, gut gut ! Comment on dit merci en Slovène ? Thank You, ça passe on dirait. J'en profite pour m'avaler un café et acheter des clopes, moins cher qu'en Espagne. La station est remplie de roumains, d'ukrainiens, et de tout, ça parle fort ça se bouscule et ça me saoule, je reste pas plus de 15 minutes comme ça c'est fait, et je fonce. La traversée de la Slovenie est interdite de doubler aux PL pratiquement tout le long et je perds grave du temps. En plus il pleut, y a du monde, impossible de ne pas se faire remarquer alors je reste sage et zen. Presque. Comme je voyais pas trop par ou aller chez le client j'ai appelé directement et ils m'ont dit de ne SURTOUT pas passer par le col de Sanpelligrino mais par le bas, par TRENTO. C'est bien ce que je craignais. Je fais donc du mieux que je peux, et j'essaie de me detendre en me disant que j'ai quand même du fion de faire un voyage comme ça. C'est joli la Slovenie. Le tachy commence à crier au scandale quand je passe côté Italien à Gorizia, et j'échoue en vrac sur un refuge juste avant l'A4 avec 4h26. Il fait chaud ici !

Une demi heure pour manger et vaï ! Pour arranger les choses, c'est encore interdit de doubler sur l'A4, et il y a une mega zone de chantier limitée à 70, évidement on roule à 50/60. Il y a pas de bouchon, heureusement, mais on les frôle. D'après MAP ça bouchonne grave après Padova, comme je connais la route qui fait Parme-Trento, je me dis que ça serait pas plus con de tenter, en plus c'est joli par là. Je passe donc par Trevise pour aller rejoindre le Haut Adige, c'est impressionant cette vallée. Je comptais gratter quelques minutes, mais là encore ça a merdé, les touristes Hollandais respectent scrupuleusement le 50, le 30, alors que bon faut pas abuser ici quand même, ils me rendent tous fous aujourd'hui ! Mais bon ça a pas trop mal roulé quand même pour arriver à Trento. Je chope la super autoroute du Brenner ou il y a un monde fou et bien sur on se traine à 70. Plus j'avance et plus je vois la marge fondre au soleil pour arriver chez le client en moins de 4h30. Je crois que j'ai eu mon coup de grace juste au péage en sortant à Ora, un bon vieux Eurostar me demarre sous la barbe, bon. Il aurait eu des centaines de directions possibles d'ici, mais NON, il va aussi direction le col de Cavalese, putain, j'y crois pas. L'ancien a beau marcher quand même, je perds encore du temps, tellement que finalement je tente pas le coup, je m'arrête à 10km du client avec 4h29. De toutes façons, vu les precipices le long de la route t'as pas envie de battre des records par ici, c'est juste vertigineux comme montée.

Mon affreteur m'avait un peu rassuré, en me disant que même à 17h30 ils chargeaient, ok, ouf. Je me pointe au village magnifique de Predazzo à l'usine de pates ou je dois charger. Entre temps ils ont changé leur fusil d'épaule, finalement je charge plus. Cool !! Pourtant c'est 17h15, l'usine ferme à 18h et je suis sensé livrer à Ste Helene du Lac avant 14h. Je cherche même pas à comprendre. Bon, j'ai tenté, j'ai perdu ! Et comme dirait le grand philosophe Garcimore, des fois ça marche, des fois ça marche pas ! L'avantage c'est qu'ici il fait frais, on est quand même à plus de 1000m.

Pas besoin de reveil ce matin, avec déjà 13h de coupure, y a moyen que je sois en forme. A 7h30 j'entends le bruit du quai qui se pose sur la semi, je vais donc rapidos virer mon transpal et les piles de palettes. J'ai 20 palettes de pâtes Belledonne à charger, en 15 minutes c'est fait, les papiers aussi sont prêts, c'était vraiment bien la peine de me bloquer ici hier soir. J'ai pas l'habitude de raler, mais là, ils se sont bien foutus de notre gueule ! Dans la Tessin, c'est moitié allemand, moitié italien, j'ai dû tomber sur la moitié allemande ! Quand je ripe à 8h il y a 3 camions en attente de charger, je traine pas, à moi la jolie route de Cavalese et la magnifique descente sur Trento. Il y a un monde fou par ici, pas mal de camions aussi et des petites zones industrielles assez actives, ça doit être comique l'hiver. De retour sur l'autoroute du Brenner c'est déjà le bordel, on se traine à 60/70. J'ai passé une bonne partie de la semaine avec des touristes PECO, là, je partage la route avec des Allemands et des Hollandais. Arrêt obligatoire à la première station pour la douche et le reste vu que là ou j'étais planté il y avait rien. Dans la station j'ai entendu parler des touristes français, une phrase, une connerie ! "c'est moins confus qu'à la station d'avant" Ben oui, c'est l'italie, c'est le bordel, fallait rester en Allemagne benet !

A ma plus grande surprise, une fois sur l'A4 direction Milan, ça roule nettement mieux, il y a pas de trafic enorme. J'ai tellement ramé cette semaine, que je me suis mis droit debout sur l'accelerateur, à fond ! je me suis lâché. Une voix me disait putain, pense aux carabiniers, une autre me disait tu t'en bats la couilles, ROULE ! Alors j'ai roule en faisant bien gaffe aux carabiniers, j'en ai vu aucun. Mis à part un leger coup de frein dans les travaux après Sesto San Giovanni, le reste nickel, du coup j'ai pas regretté de ne pas avoir fait le tour par Piacenza. Hier j'ai bouffé sur un refuge avec 4h26, là j'ai tracé jusqu'à Novarra histoire d'avoir un vrai café avec 4h32.

Finalement, je devais livrer avant 14h à Ste helene du lac, c'est donc bien mort et c'était de toutes façons courru d'avance. Je livre directement à l'usine à Chambery. Je fais juste 30 minutes de coupure, c'est interdit de rouler après 16h ici. Il faut prendre aucun risque ! Quand je chope l'A32 après Turin, il y a plus grand monde ce coup-ci, il m'arrive même d'avoir de l'horizon et ça fait un bien fou ! Avec 13T le FH grimpe la rampe comme qui rigole, lui aussi il est tout fou cet apreme !!!! Finalement, je me radine à 17h30 chez Alpina, un gars des bureaux m'attendait, je l'ai aidé à vider, en 10 minutes c'était fait. Le pire c'est que le gars nous rend service, mais en plus il m'a filé un carton de pâtes, incroyable ! Il a bien vu aussi que son client nous a un peu tronché hier. Retour ensuite à Jarcieu, j'ai pile poil les heures, mais y a rien qui va depasser, j'y arrive avec 9h46 au compteur, ouf !!! Ensuite je passe du mode 44T/2,60m*4m*16m au mode 400kg/1m3 en rentrant avec la SMART, on a une Smart toute neuve, j'avais même pas vu, 2000km au compteur, à 21h je suis à la maison, en mode je me repose. Je suis le 1er humain que ma femme voit cette semaine. 

Nous étions au rayon des yaourths à Intermarché quand j'ai ressenti une vibration dans ma poche, c'était un texto de mon chef. Ce week-end c'est les 24h de Spa, un voyage de reserve est resté à quai, et un chauffeur de reserve fait ses courses à Intermarché. Je pensais pas du tout devoir partir en catastrophe. Je me suis pas non plus trop affolé, quand je regarde les infos à la télé, c'est visiblement plan catastrophe sur les routes de l'haxagone, témoignages de vacanciers à l'appui : "ah la la, mais y a du monde hein !? mais on s'en fout on en est en vacances hi hi hi". On voit que les mecs de Bison Futé on jamais connu les bouchons de la Ruhr ou d'Angleterre, la bas, Bison Futé deviendrait depressif.

Je suis part juste à 14h de la maison, le temps de boire vite fait le café avec mon fils et sa cops passés nous faire un mimi. Je saute à pieds joints dans la SMART direction Jarcieu. Il y a personne sur la N7 et c'est tant mieux. Le camion est déjà chargé j'ai juste à m'avancer au gasoil. J'ai fait l'aller retour à Budapest sans faire d'apoint c'est quand même bien les grands reservoirs. Quand je decolle à 16h, je checke Map, et c'est tout vert, bizarre. Je fais confiance, de toutes façons j'ai pas le choix. J'ai même pris l'option Rocade EST ou il y avait encore moins de monde qu'un samedi normal, incroyable ! En fait quand Bison Futé dit que c'est noir, c'est qu'on voit le goudron vachement loin, c'est "au noir" quoi ! Sur les parkings evidement, il y a des tas de camionneurs bloqués avec l'interdiction, moi j'ai une derogation je suis zen. J'ai tellement bien roulé que j'ai mis 4h33 jusqu'au parking des "bois de chaumont", c'est mal mais y a pas trop le choix sur cette portion d'A31.

50 minutes d'arrêt, en coisant les doigts pour que tout marche au mieux, vaudrait mieux que je fasse la dernière ligne droite en moins de 4h30, j'ai bouffé mes 2*10h cette semaine. Fort heureusement la semi est pas trop chargée et surtout il y a pas grand monde, même si après TOUL ça semble se charger un peu, ça passe nickel. A31 nord au taquet, Luxembourg à la régule ! Les parkings des sations sont archi pleins de camions de l'est, il me semble qu'il y en a même plus que d'habitude ? A minuit je passe Arlon et ensuite direction Liège je suis bien seul. Heureusement je sors un peu plus loin histoire de mettre un peu d'animation dans ce samedi autoroutier, vaut meix être reveillé sur la route qui relie l'autoroute à Stavelot. Les copains m'ont gardé une bonne place, je me pose pile poil dans les heures, nickel !

Cette nuit, Régis et Alexis sont de corvée de distribution de fûts, et parce que c'est devenu une tradition, je bosse avec eux. Cette nuit est douce à Spa, c'est bien la première fois que ça arrive ! En principe on se pèle et il tombe des cordes, là, il a juste fait une averse de rien du tout, le rythme de distribution est relativement tranquille cette nuit, c'est cool. A 6h30, Morad, Arthur, Mathis et Patrick emmergent, à titre personnel, je ne demande pas mon reste et je vais m'ecrouler au plumard.

C'est une grosse envie de pisser qui m'a reveillé à 10h, du coup je me suis remis au boulot, il fait beau aujourd'hui encore et c'est cool. Il y a eu pas mal de crash sur le matin, finalement j'ai comme l'impression que je suis monté pour rien. Comme d'hab Arthur nous a soigné niveau bouffe, l'organisation est au top ! Il faut au moins ça pour une bonne équipe de bosseurs comme la notre !! Un peu plus tard, c'est Wim qui vient nous faire coucou, et enfin à 16h30 plus de bruit, la course est terminée et c'est Sainteloc, un team français du 42 sur AUDI qui remporte les 24h de Spa ! 

A partir de se moment là, il faut commencer à tout ranger, mon voyage rentre en tassant avec le reste de celui de Patrick et je me retrouve finalement vide.

Le temps de finir de ranger de bouffer et de papoter qu'il est bien 22h, une douche et coucouch panier, HS, mort, cuit, defait, mais content d'avoir passé le dimanche avec une bonne équipe de collègues !

Il difficile de croire avec le calme qu'il règne ce matin à Spa que quelques heures avant il y avait un boucan et une animation d'enfer ici. J'ai dormi comme un nouveau né, le top du top ! C'est juste le message du matin du chef qui m'a sorti du lit. A l'armée il y avait le brigadier de semaine qui ouvrait violement la porte en gueulant "REVEIL!!!" presque 30 après ma liberation, y a toujours un brigadier qui me reveille mais sous la forme d'un BIP BIP de texto, le resultat est toutefois le même. J'ai le temps de me debarbouiller et dejeuner tranquille. J'allais partir faire un tour de paddock avec Arthur quand j'ai reçu mon rechargement, j'ai décollé à 8h30, avant Alexi la Marmotte. Direction Sedan, à 2h de route, il y a pas grand monde ce matin, et à vide ça va assez vite à traverser les ardennes Belges, et j'arrive rapidos en France, le pays de mon enfance comme dirait Enrico. La zone industrielle de Sedan est assez facile à trouver, du moins mon client est fleché, je me gare sur le parking un vigile vient me trouver, j'annonce mon chargement les references, mais le type ça lui dit que dalle, ça commence bien. En fait je me suis trompé de portail, je suis pas à la bonne usine, paye ta honte Phil26 !

A 50m près j'étais à la bonne adresse ! Finalement je charge 20 IBC pleins voués à la destruction. J'ai bien commencé la journée, ici pas de transpal electrique, pas de quai, je suis quitte pour brasser 22t au transpal à main. "D'habitude, ils viennent avec des remorques qui s'ouvrent" Vas y, remue le couteau dans la plaie ! Bon, c'est pas grave j'ai pas fait trop d'exercice ce week-end, ça me fera ma gym du lundi. La suite se situe bien au sud des Ardennes, pour ne pas dire au nord de la Marne à Bouy juste à côté de Mourmelon, quand j'étais bidasse je venais souvent dans le coin avec le R390, on livrait les AMX30 dans le camp, j'étais pauvre et insouciant, je suis toujours pauvre mais avec des soucis de vieux. Quoi qu'il en soit j'étais content de venir faire tourner mes roues par là. A Bouy, il y a le dépôt des carburants de l'armée, et une grande plateforme de produits derivés, lave glace, ad blue, liquide de refroidissement, huile, bref ici c'est la NORAUTO de l'armée. Les palettes sont prêtes, bien faites, bien filmées, les papiers nickels, bref du boulot facile...

Etant donné qu'il reste encore 130cm de plancher de libre et que mon chef a horreur des camions qui roulent à vide, j'ai encore une ramasse qui tombe à Langres. J'appelle le gars pour lui annoncer mon heure d'arrivée, mais 17h45 c'est bien trop tard. Le client est un sous traitant, et ils ont besoin de faire partir un énorme aimant de 1300kg. Comme il est sur palette, je lui propose de le faire mettre dehors et de le charger au hayon. Le gars est OK, alors je me magne sans quoi je vais devoir faire une coupure de 30 minutes avant d'arriver à Langres. Cet apreme ça roule nickel, je me radine pile à l'heure annoncée le gars est tout content. Au bout de deux tentatives on arrive à monter la pièce sur le hayon qui tire un peu la gueule pour monter. J'imaginais betement un énorme aimant qui ferait mettre en coupure tous les camions dans un rayon de 2km, mais en fait c'est un electro aimant qui se met sous les grues dans les decharges de feraille, un aimant inutile en somme. LOL. Toujours est il que je me suis bien galéré pour faire 1/2 tour et repartir à l'équerre, mes pneus ont moyennement apprécié, mais j'avais pas trop le choix. Du coup ensuite je me cale sur l'A31 en mode veille jusqu'à Macon ou je me pose avec 9h30 de volant et ce soir je valide une 11, c'est comme ça, et picetout !