Carnet de bord de Février 2019 | Partager sur Facebook |
Vers 2h du matin je suis reveillé par le bruit caractéristique de la neige qui tombe. C'est pas que ce soit bruyant, c'est justement que ça fait un tel silence que ça reveille. A 6h il y a une couche d'une dizaine de cm dans la rue. En fait ce qui me fait flipper c'est que la zone est pas large et qu'arrivent les premiers ouvriers, d'un autre côté, si je démarre maintenant je perds 1h d'amplitude, alors je me ronge les ongles en attendant 7h, ça me laisse jusqu'à 22h. J'ai que 10kmà faire pour rejoindre Lagnasco, mais la route est bombée et pas large, faut y aller molo pour croiser, et pas se louper sur le passage à niveau avant le bled. 20 minutes plus tard je suis à l'usine, tout le monde est sur le pied de guerre pour deneiger, ici, c'est pas des charlots. L'accès à l'usine est Ok un peu après 8h, une heure plus tard j'ai 12 IBC d'alcool, soit 12T, tout sur l'avant impeccable, mais en ADR, moins pécable.
Quand je repars direction Savigliano, il neige toujours autant, gros coup de gaz pour voir, ça patine pas, nickel. J'ai une ramasse à faire au nord de Turin à San Mauro Torinese, je savais pas trop par ou passer, j'ai pris aucun risque et je me suis calé sur l'A6. D'après Map, ça merdouille pas mal, donc je la joue fine parce que c'est les denegeuses qui font le bouchon, pour pas perdre de minutes de volant, aussitôt que je rattrape un convoi qui roule à 30km/h je me gare quelques minutes sur un refuge et ainsi de suite. Au final j'ai mis presque 2h pour arriver à San Mauro. En plus, j'avais pas la bonne adresse, juste celle d'un building avec les bureaux dedans, il fallait charger chez un logisticien, le nom du destinataire est pas le bon non plus, je me suis bien creusé la tête.
Finalement, rien de mieux à prendre, à part la direction de la France avec 6m de plancher dispo. Après OULX ça s'annonce TRES compliqué, donc, je fais un stop douche à Susa, on sait jamais. Sur le parking, il y a pas loin d'une trentaine de chasse neige en pause casse croute, ils font pas les choses à moitié, tout ce qui peut servir à chasser la neige est le bienvenu, j'ai loupé la photo mais j'ai vu une toupie à béton équipée avec l'étrave devant. Donc, ça roule bien jusqu'à Oulx vu que c'est tout en tunnels, mais on est parqués ensuite au péage, il y a 5 camions en carafe dans la montée.
1h plus tard, feu vert, tout le monde se met en route en même temps, j'attends que ça parte encore une dizaine de minutes, du coup je suis monté sans trop me prendre la tête, à 20/30km/h, ça bouchonnait à la plateforme, encore 1h de perdue. Au parking ADR je retrouve une citerne que j'avais doublé juste avant de m'arrêter à la douche à Suse, j'ai donc bien fait. 5 minutes plus tard feu vert, on passe en convoi, il neige aussi côté français, mais très vite ça tourne à la pluie. Comme il est 16h c'est déjà la guerre à Grenoble, et après avoir demandé à Régis, les tunnels de l'A43 sont interdit ADR après 16h, que faire ? Perdre 2h à Grenoble ? Se faire choper en ADR sous les tunnels ?? Du coup, je coupe la poir en 2, je monte par les Echelles, Chambéry->Voiron. Après avoir traversé le plus vieux tunnel de France qui fût aussi le plus long du monde, celui de la Grotte, j'arrive à St laurent du Pont. Que ce soit le col de la Placette ou Voiron, c'est aussi interdit ADR, alors je suis passé par Voiron ! Je finis par debarquer avec 7h45 de volant au dépôt OUF. Morad, Ludo et Anthony me donnent un coup de main pour refaire le voyage, 45 minutes de coupure et un bon voyage à la clé pour la semaine qui arrive, à priori sans neige. Quand je me pose à St Peray, je suis épuisé, mais j'ai 8h56 de guidon, OUF.
La semaine a beau s'annoncer un peu plus cléme,te ilcaille grave ce matin à St Peray, bon c'est pas le big freeze de Chicago, mais quand ça gèle avec du Mistral ça me suffit amplement. Je décolle un peu avant 7h, ça roule encore bien pour rejoindre la civilisation. La route de la vallée de la Drôme est une file inintérompue de bagnoles remplies de une personne à l'intérieur qui va durement gagner sa croûte à Valence, direction Die c'est plus que calme, il y a juste quelques plaques de verglas scélérates à surveiller. J'arrive à l'usine pile au moment ou ça attaque, on vide les 12 IBC tranquillos, je profite du transpal électrique pour bouger mon lot pour Alicante que je balance tout du même côté.
Retour ensuite vers Crest, du moins Aouste plus précisement, 30km plus bas. La dernière fois que je suis venu, je me suis fait refouler pour charger 3 palettes à 17h01, c'était trop tard. Aujourd'hui, je tombe pas sur le mec habituel, et c'est dommage, il y a même personne pour charger, ou alors le mec s'est enfuit. Pourtant les palettes sont sur le quai, j'ai chargé moi-même et attendu 1/2h avant d'avoir les papiers. Grand mystère. Je sais pas vraiment ce qu'il y a dans ces palox, mais ça se transporte en 0 et +5, un capteur de température est posé, ça rigole pas. Je tente quand même de charger avant midi le dernier à Carpentras, mais patatra, c'est peine perdue. J'arrive à 11h50 et le gardien me refoule, je dois revenir à 13h30. Bien sûr faut que je me casse et que j'aille me garer ailleurs. Il y a un grand rond point un peu plus loin avec de la place le long de la voie ferrée, impeccable. Y a même un buisson pour faire pipi, deupecable, au moment ou je commence à pisser, passe au ralenti le TER Carpentras-Avignon de midi, j'ai l'air bien con, troipecable.
Donc à 13h20 je suis de retour, il y a encore un Roumain à quai qui n'avait pas été terminé ce matin, le gardien ne m'avait donc pas joué de la flûte. Je rebouge une partie des palettes d'Alicante, ce qui laisse un côté libre pour le cariste à Ducros. Quand je reprends l'A7 à Orange Sud il est déjà 15h, j'appelle à la douane à La Jonquera, ça ferme à 18h. Autant dire que j'y arriverai jamais. En pleurnichant un peu au téléphone et vu qu'il y a pas grand chose, j'envoie la photo du BL par mail, et on a convenu de se rappeler à 17h45 pour voir la position. Donc, je mets le pieds dedans histoire de mettre toutes les chances de mon côté. Finalement la miss transitaire, me mets la feuille du dédouanement à la station de la Tortuga que j'attrape au vol, il était 18h10, il manquait vraiment pas grand chose, ou alors une régule à 100 aurait fait l'affaire. Mais ce n'est pas politiquement correct en 2019. J'ai plus qu'à faire un mimi à Santi, et finir en roue libre dans latrès calmos zone industrielle de Fogars de la Selva avec 8h52 de guidonnage, il est déjà 20h30, demain, je tente la livraison à Murcia de Ducros.
J'ai dû redoubler d'efforts pour me lever à 4h30 ce matin. On dort super bien ici, et en plus c'est vigilé, les flics arrêtent pas de tourner. Je tape le CDB de lundi, histoire de pas perdre le fil, et je me résouds à démarrer à 5h45, histoire aussi de passer la capitale Catalane avant le merdier du matin, et déjà à 6h30 ça roule pas mal, même pire ça commence à serieusement freiner à la bifurcation direction le port à El Papiol, mais je m'en fous.... Je vais à gauche vers le sud. Pour une fois me dires vous, et vous aurez absolument raison. Il faut passer Tarragone pour être à peu près tranquille, mais voilà, la N340 est tellement interdite de partout qu'il y a de plus en plus de monde sur l'AP7, et vu comme sont garés beaucoup de camions, j'en déduis que les restaurants du coin doivent être desertés, et que le manque de places sur l'autoroute se fait cruelement sentir. Avec un parking tous les 50km faut pas se louper. En 4h j'arrive à La Plana, ça ira bien pour ce matin, je file au café douche.
J'ai été un peu à la pêche aux infos, j'ai bien tenté de poser le Alicante en passant, ça m'aurait bien arrangé, mais c'est pas possible du tout, ça ferme à 13h. En tirant au maximum je peux y être pour 13h, mais ça suffira pas. Je prends aucun risque, je vise Cabezo de Torres, la banlieue nord de Murcia. Le quai est ouvert de 9 à 19h, mais les bureaux fermés de 14h à 16h. Je tente donc l'option avant 14h, mais voilà, mon adresse est pas bonne, elle m'envoie plein centre de Cabezo, je finis par arriver dans un énorme dépôt à deux pas de l'A7, les boules, il est 13h50 quand je me pose à la bascule, la fille du bureau est ravie de me voir, elle a le sourire de celle à qui on a oublié de souhaiter l'anniversaire, vous situez ? Elle tapote nerveusement sur son ordinateur, je dois vider dans un batiment voisin. Avant de vider, je dois quand même bouger une partie du Alicante, et ça prend mine de rien 1h pour vider les 10 palettes d'épices. Retour à la bascule, la miss est belle et bien partie, j'attends 16h qu'elle réapparaisse.
De là, cap au sud, Cartagène, enfin, le poligono industrial de Los Camachos. Déjà, l'A30 pour Cartagène est interdite ADR, merde, je fais quoi ? Je sais pas par ou passer, je prends le gauche, faut pas deconner. 60 km plus loin j'atteris dans un immense Poligono desert, des rues vides de partout, et parfois un batiment industriel. Bien qu'il y ait de la place grave, l'accès à mon client est merdique, sacrée Espagne. Je bouge une nouvelle fois mes palettes d'Alicante avant de sortir les 5 palettes d'huiles essentielles à température dirigée, j'ai 8h50 et l'embarras du choix pour me garer, j'opte pour une place loin de tout pour être peinard à 200%. A peine garé, j'ai déjà ma ramasse pour demain, c'est pas loin, super. Sauf que, en lisant mieux c'est du congelé. Je pense que c'est risqué de garder l'essence à -18, à moins demain de monter à Valencia poser l'essence et redescendre jusqu'à Murcia, beaucoup de KM pour pas grand chose, donc, je prends mon courage à deux mains, je rerererebouge le lot d'Alicante pour sortir ma palette de fûts de 50l. J'ai bien mesuré avant, un fût fait 63cm de haut, mon coffre 65cm, je dépile tout, ça fait du sport, mais au moins je me suis économisé 300km.
Il est 7h quand je décolle du poligono de Los Camachos, il y a pas un bruit mis à part les lapins qui gambadent autour. J'ai des clementines un peu fatiguées, j'en ai balancé dans les friches, on est en Espagne, ça bouffe quoi un lapin espagnol ? De toutes façons, y a pas de carottes dans le coin, que dalle, ils doivent pas faire la fine bouche. A la sortie du Poligono il y a une Repsol dont le prix alléchant de 1€19 me fait dire que devrais peut être m'y approvisionner. 960 litres plus tard, plus 0,20cl de café, me voilà parti frais comme un lapin qui a dejeuné avec des clementines espagnoles qui ont transité par l'intermarché de Saint Peray. Le soleil se lève sur la cambrousse, du moins sur la mar minor, et c'est vrai que c'est joli. Le coin de Orihuela est en perpetuelle extension, c'est juste dingue de voir ça. Le trafic se reveille un peu vers Elche, mais ça roule, si bien qu'à 9h je suis à l'usine de jouets Famosa à Alicante.
Fait exprès, je suis à l'heure prévue, je tombe du 1er coup sur le bon bureau, et le quai prévu pour les retours se libère pile quand je donne mes papiers, on se mets à deux pour sortir les palettes, c'est donc la dernière fois que je bouge ce satané lot. En 10 minutes l'affaire est pliée, aucun contrôle, papiers signés et ciao Berthe, ça j'aime. Je fais un stop à la magnifique douche digne du standard allemand de l'Hotel La Solana, à la seule difference qu'ici ils parlent une langue normale. Un pur bonheur. En repartant je mets le groupe à fond sur -29 histoire d'avoir la caisse bien froide pour charger, il fait déjà un bon 20° ce matin ici. Si à St Omer il y a un cadran specialisé Choux Fleur, à Santomeria c'est plutôt les citrons, ça parfume tout le quartier, justement c'est du citron que je charge, en pulpe et en congelé. Ils sont gentils ici, mais pas affolés, j'ai été mettre un peu la pression, pour gagner du temps j'ai passé un coup de chiffon sur les fûts. Mine de rien, ça a pris presque 2h pour charger 10 palettes, c'est le suuuud.
Si je me suis affolé, c'est que pendant que j'attendais, j'ai reçu un coup de fil de l'organisation des essais moto GP à Valencia qui m'attendait pour la fin de la matinée. Je suis pas rentré dans les détails, je lui ai dit que je serai à 16h au circuit, il a dit, bon, ok d'accord très bien.
Pour remonter à Valencia, il y a 2 routes, soit par là ou je suis venu, par Font de Higuera, soit par la côte et Benidorm. Le second itineraire rallonge de 30km, mais il y a tellement personne qu'on peut tabler sur une très bonne moyenne, et puis c'est tellement plus joli par la côte m'a dit ma femme. Il faut toujours écouter sa femme. Si on excèpte la plaie qu'est Benidorm dans le paysage, le reste est sympa avec le soleil, on se croirait vraiment au printemps, les arbres sont déjà en fleurs. Quoi qu'il en soit j'arrive vraiment pas comment on à pas accepter de laisser son littoral se betonner ainsi, finalement t'as des tas de types qui vont empiller de la thune toute l'année, se retrouver dans un vol low cost et passer une semaine au 50e étage d'une tour à Benidorm, pour moi même pas en rêve ! Quoi qu'il en soit aidé un peu l'eco roll, j'arrive à 16h10 au circuit, j'ai 4 teams à livrer, j'en connais aucun vu que c'est de la becane, le seul que je voulais voir c'était VR46, mais j'ai laissé ses fûts à son collègue car ils étaient pas là.
50 minutes plus tard c'est reparti, à peine le temps d'une photo. Franck m'a collé 5 ramasses en carrelage autour de Castellon, je tente d'en faire au moins une ce soir, et j'ai bien fait, dans la vie faut toujours tenter, j'ai une longueur à prendre à Almassora, ça ferme à 18h30, j'ai 20 minutes de marge. je suis LARGE ! Une fois ça fait, j'ai plus qu'à aller me garer au plus près de ma première ramasse de demain à Onda. 19h20, fini les conneries pour aujourd'hui !
Comme prévu à 8h30 les opération commencent à ma première ramasse, le temps que le PC du chef chauffe je vais me faire couler un café, mes deux palettes arrivent au bout de 20 minutes, il y en a une qui fait 1300kg, au transpal à main dans un frigo à -20°, ça reveille. De là, je m'enquille 2 ramasses à l'Alcora, l'autre grand bled du carrelage du quartier, ça doit être sympa les derbys sportifs dans le coin, je suis sûr qu'ils se tirent tous grave la bourre. Côté ramasses c'est fastoche vu que je connaissais, pourtant je viens plus trop souvent par ici. Comme au second j'avais un peu d'attente j'en ai profité pour nettoyer mon pare brise pour decoller un tas d'insectes. En partant je tombe sur un jeune bien cool de chez Gilhot du 31, on aurait pû boire le café, mais il fallait que je lève le camp, une autre fois. Reste plus qu'une ramasse à Sant Joan de Moro, là encore du facile.
Du coup ça a bien marché mon affaire ce matin, si bien qu'à 11h j'ai fini mes ramasses, reste plus qu'à remonter avec quand même encore 2m de dispo. Il fait déjà un bon 20°, mais je sais que ça va pas durer cette parenthèse pré-printanière. Pour ce qui est de l'itinéraire c'est assez simple depuis que la 340 est devenue interdite, c'est autobahn tout du long, j'ai bien hésité à couper par Sant Mateu et Sant Rafael Del Rio, je kiffais cette route quand on chargeait du marbre dans le coin, mais voilà, j'ai rien à y faire et j'entends mon patron me dire vas au plus rapide, j'attrape l'AP7 à Torreblanca, ça devient une file inintérompue de camions cette route, c'est archi pénible. Je sais toi qui te tape l'A1 tous les jours, tu dois te dire, si tu veux on change de place et tu auras raison, j'abuse. Mine de rien, je passe quand même Barcelone avant le merdier du soir, il est 17h quand je me pose faire la dernière coupure à Guantanamo.
46 minutes de pause plus tard, j'ai ramené quand même un pack de Font Vella des fois qu'on m'accuse de pas faire tourner l'économie locale. Etrangement les travaux au Boulou passent pas trop mal pour selon qu'il y a pas mal de trafic ce soir, sur l'A9 ça roule grave ce soir, on a même frolé le carambolage sur Beziers quand un camion s'est sorti d'un refuge pour s'engager sur la voie de droite, pile là ou c'est interdit de doubler, ça a freiné fort fort, mais je suis même pas mort. Je sors de la FCO je respecte les distances. Alors qu'avant, jamais ! Je plaisante. Tout redevient un peu plus calme après Nimes, je me pose au milieu d'une noria de frigos au parking de Montélimar, ce soir c'est concerto pour un SL300, SL400, et quelques Carrier. J'aime pas les Carrier.
Après cette nuit magnifique au milieu de 50 frigos, je décolle, il est 7h. Oui, c'est vendredi pas question de trainer au lit. Ce matin, je me sens bien loin de Carthagène, il fait un froid de connard, et quand je sors à Tain l'Hermitage il fait 0°, autant dire que ça gèle, du coup méfiance, par terre ça brille bien, je croise un tas de caisseux qui ont à peine degivré une lucarne de leur pare brise, la plupart avec les gosses dans la voiture qui vont à l'école, moi j'appelle ça de la maltraitance. Sur la route les flics cassent les bonbons pour des bricoles, je serais flic, je serai impitoyable avec ça. J'y vais donc molo molo, et j'arrive sans encombres à Bren. Je regrette pas de ne pas avoir courru, il y a déjà 2 camions avant moi et c'est tellement gelé que j'ai failli me casser la gueule.
Avant de vider les fûts de citron, je dois quand même sortir mes ramasses de carrelage. Bon prince, le cariste a pitié et me laissé l'usufruit d'un transpalette autoporté pour pas que je suis fatigué. Une demi heure plus tard tout mon bazard est remis en place, je peux aller livrer 3 palettes de carrelage congelé à La Côte St André, la neige à bien fondu pour aller sur Hauterives, mais il y a du en avoir une sacré couche (un peu comme moi) vu ce qu'il reste sur les côtés. Par le plus grand des hasards j'arrive pile en même temps que le boss, en 2 minutes c'est livré, retour à Jarcieu.
Comme je suis bien vu, je dois decrocher mon frigo, et prendre l'ancienne semi à Fabrice. Oui, je supporte plus le bruit du frigo et puis je voulais une semi à parois laterales sans quoi je donne ma demission alors mort de trouille mon chef a accepté. La vérité c'est que mon frigo passe aux mines lundi, voilà, c'est tout. Je vais pas pleurer pour une vieille semi, par contre une Ekeri... Bref, en attendant, je monte à Andrezieux charger du groupage pour Avignon, 2h30 pour charger avec une sieste d'une heure incluse, j'ai connu des vendredis plus harrassants. Retour direct au bercail, ça bouchonne kazipa à St Etienne, 2h10 pour rentrer à St Peray, en pleine heure de pointe ça relève du miracle !!! Sur ce bon week-end, merci pour votre fidélité et vos gentils clics avec vos petits doigts ou votre souris !!!
Avant quand j'étais jeune et que mon fils était à la maison, je montais jamais la poubelle. Mais maintenant, je peux pas y couper, voilà pourquoi il faut pas avoir un fils unique mais plusieurs enfants afin qu'il en reste toujours un pour monter la poubelle. Du coup, je suis obligé de porter mon sac de bouffe, mon bordel, plus la poubelle, je suis bon pour aller me recoucher une fois arrivé au parking du camion. Je voulais partir à 3h15, finalement c'est 3h17 quand j'attaque la semaine 07. Ce qui est un beau chiffre à plusieurs titres, déjà c'est l'Ardèche, et en plus c'est mon anniversaire, le 07/07, bien sûr d'ici là vous aurez oublié et j'aurai pas de cadeaux. Le bruit du 13L retenti contre les façades de mes voisins endormis, 14 minutes plus tard je peux en faire autant sur l'A7. Faut pas que je me trompe à Orange, faut bien que je continue sur l'A7, sortie Avignon Nord. J'arrive un peu 5h chez XPO, y a déjà du monde, mais j'ai un quai directos.
A peine le café avalé que la semi est comme ma tête, elle sonne le creux, ça pinaille pas chez XPO. A moins que les LOVE marqués partout sur la semi les incite au travail vu que c'est la semaine de la St Valentin. Je remonte dare dare plein nord, je croise même Mich07 qui se demande ce que je fous sur la remontée, j'ai oublié les clefs du camion à la maison !!!! J'arrive un peu après 7h à Eurre. Ricou a déjà chargé son camion, reste à charger le mien, mais avant ça, faut boire des cafés, raconter des blagues, bref se détendre un peu. A 8h30, c'est pliée, la LOVE IS AN EDUCATIOn est pleine, y a plus qu'à redescendre. La pluivasse de che matin s'est arrétée, mais c'est grassou par terre, le camion est deguelasse. Comme je suis pas en retard, je m'offre royalement 15 minutes de sieste à Nimes.
J'ai plus ensuite qu'à descendre tranquillos, y a vraiment pas lourd, le FH force pas, le chauffeur non plus, il fait particulièrement moche, sur l'A9, il tombe même des gouttes d'eau du ciel avec du vent et du soleil en même temps. Après un stop à Narbonne et un chez Santi, je finis par échouer à 16h15 dans la ZI de Fogars de la Selva, et si vous avez bien lu, et ben je walide ma 1ere 11h de coupure en 9h pile de route, faut opimiser. Demain grasse mat jusqu'à 6h ça suffira j'éspère pour être dans les temps à Poble Nou.
Je commets l'erreur de demarrer à l'heure ce matin. 2 minutes après être parti, je branche le portable du boulot quand je me rends compte que j'ai un texto. C'est Ricou qui me dit de venir plus tard, le Fenwick n'est toujours pas arrivé, mais il m'a envoyé le SMS à 23h, et je dormais TRES profondement. Tant pis, je peux pas annuler le départ, c'est fait, c'est fait. Au rond point d'Hostalric, il y a déjà pas mal de camions, bizarre. En fait l'A7 est coupée par les independantistes, tout le monde se jette sur la C35 qui longe l'autoroute. Vu l'heure ça passe encore bien, et 45 minutes plus tard, je me gare à Montcada, la dernière station avant d'entrer dans Barcelone. Le Fenwick est sensé arriver à 10h. Donc, je me décide à couper 3h ici. J'ai grave le temps de dejeuner et de checker G Map, aujourd'hui les independantistes sont chauds bouillants pour bloquer un peu partout.
Comme je le craignais, Ricou m'appelle au secours 2h plus tard. Il voudrait bien que je vienne, mais de toutes façons son Fenwick est toujours pas là, je lui ai dit, ici 10h=11h minimum. Quand j'ai 3h pile, il est donc 9h45, les bouchons de la ronda littoral ont bien diminué, je peux y aller. J'ai eu droit à un petit bouchon, mais pas long, je prends que très peu la ronda, je passe par dessus vu que c'est obligatoire mais que surtout je coupe tout à travers par la rue de Badajoz, je connais un peu le coin comme beaucoup de Duarig. Comme prévu, le Fenwick est toujours pas là, les mecs de TILT sont hystériques, il arrivera finalement à 11h15, normal, no stress. Evidement, la rue qui était calme jusque là s'anime au moment de commencer à vider, un type vient livrer à la grue sur un chantier voisin, un autre se met en tête de tester un perche de 10m pour faire les carreaux en hauteur, bienvenu en Catalogne. Ici, si c'est pas le bordel, rien ne se passe.
En 20 minutes ma Love Semi est vide, j'ai plus qu'à foncer au Port tenter de charger avant la fatidique pause de 13h. C'est pas la 1ere fois que je charge chez Landtrans, et c'est toujours le même merdier. Y a pas un pet de place, on est une dizaine à tous devoir charger au quai 3 ou 4. Et ça traine, et les container passent frolant les cabines, je me demande comment rien n'est cassé. Aux bureaux ils sont pas completement cons, ils donnent les papiers avant de charger, si bien qu'à 13h30, je m'en vais de ce trou à rat avec 12 palettes pour le 71. Je vais completer à Sant Esteve de Sesrovires. Il y a un gigantesque bouchon direction Girona, heureusement je vais à gauche, le bouchon est si balaise que ça remonte jusqu'à Martorelles, et justement Sant Esteve. Ici aussi c'est la pause, j'ai le temps de becter tranquille. A 15h30 le gardien vient me taper à la porte, je peux rentrer. En 1h c'est chargé avec 8t de biscuits apéritifs, ça sent vraiment le printemps, d'ailleurs il fait un bon 18 cet après-midi on est bien !!!
Le bouchon a disparu pendant ce temps, j'ai une chance insolante, j'ai honte. Un coup de gasoil à Aiguaviva et je vais au plus loin que je peux ce soir, c'est à dire le parking sécurisé de Beziers, nickel chrome ! 20h30 basta ya !
Comme c'est le jour des enfants, je démarre tard ce matin, il est 6h, du reste c'est marrant parce que finalement on est beaucoup à partir à heure fixe des parkings, 5h, 6h, 7h. Sans doute que c'est plus facile de mémoriser ça et calculer ce qui reste à bosser. J'ai choisi la bonne file et ça sort sans souci du parking, 2 minutes plus tard je suis sur l'A9déjà remplie d'enervés du matin. Après Montpellier ça va de suite mieux, on est tranquilles. Je peux tranquillement assister au lever du soleil sur le Ventoux, si la matinée est frisquete il parait qu'il va faire bon aujourd'hui. Pendant que les derniers décollent de Montélimar je m'y arrête rapidos comme d'hab, et à 9h et des bananes je suis à Antartic - F - 07 - Charmes sur Rhône. C'est très charmant comme village, ça porte bien son nom.
Quand je donne mon CMR à la fille à la reception, elle est dépitée, y a qu'un seul cariste et j'ai 3 camion avant moi plus un partiel. Bref, c'est loin d'être gagné mon affaire. Tout ce que j'éspère c'est de pouvoir repartir avant midi. J'ai donc tout loisir de m'offrir une séance de manucure jusqu'à 11h30 ou j'ai le privilège d'aller me positionner quai 10. C'est le plus merdique, mais c'est pas grave, le principal c'est qu'à 11h45, je pliais les gaules, ciao. Je reste pas longtemps dans le 07, j'ai 2 ramasses à faire autour de Grenoble. Je me dis que ça serait pas con de trainer et de passer cette bonne ville olympique pendant qu'ils mangent leurs salades d'endives accompagnée d'un verre de lait de soja. A moins qu'ils soient tous au ski vu qu'il fait super beau.
Je commence par prendre 8 palettes pour la GB à Echirolles, ils sont super sympas. De là, je retraverse presque sans freiner prendre 3 palettes pour Barcelone à St Egreve. La semi a des soucis de suspensions, la vanne doit être fatiguée, elle se retrouve vite à plat aussi tôt qu'on la met sur position route, je sens qu'on va pas tarder à divorcer. Trop habituée à se faire tirer tranquillement par un allemand, elle est un peu plus titillée avec un Suédois ! Du coup, demain, j'aurai pas besoin de lui offrir un bouquet de roses. Je vide tout le bazar à quai, et finalement, mon frigo n'étant toujours pas revenu des mines, j'attele une bonne vieille tautliner. J'ai un léger tetris catalan pour demain, mais pour ce soir j'ai le temps de laver, il y en avait grandement besoin, c'était pas du luxe. Le nouvelle attelage à Dur est arrivé, c'est vraiment original le concept old school sur du neuf €6. Je l'ai bougé pour faire quelques photos, mais la nuit commençait à tomber. Donc, je me suis pas eternisé, et puis c'est stressant de bouger un camion neuf qui est en plus pas le sien. Je roule les pauvres heures qu'il me reste d'amplitude, ça me fait atterir à Tavel, vers le cadran solaire, au calme !
Histoire de varier un peu les plaisirs, je démarre tranquillement à 6h ce matin, c'est pas moi qui commande, c'est la RSE, et puis j'ai RDV à 11h à Celrà. J'ai donc de la marge. Ce matin ça roule plutôt tranquille, je me laisse doubler car j'ai l'esprit sportif et que aussi, j'ai les plaques orange. Quoi qu'il en soit, je fais mon petit dej au centre routier de Narbonne ou j'ai mes habitudes de vieux, à tel point que j'ai même pas besoin de demander ce que je veux une fois au comptoir. On va dire que là, ça craint un peu quand même. Quand je sors il y a un collègue de chez LOTRANS garé juste à côté, mais il doit surement être sous la douche, je peux pas l'attendre pour papotter, je me sauve, et comme je suis un garçon serieux, je donne mes papiers au guichet à 10h45, bien sûr faut attendre, je rentre une demi heure plus tard.
Entretenir de bonne relations avec les caristes peut parfois s'averer utile, c'est vrai qu'on vient encore assez régulièrement ici et depuis longtemps, ça aide. Il se trouve que pour une fois j'ai une tautliner et que j'avais particulièrement gerbé à l'avant, donc, plutôt que d eme mettre à quai, je demande à Luis de me descendre quelques palettes pour les mettre à la place devenue libre, bien sûr Luis accepte et me fais ça aux petits oignons, sachant qu'en principe ici ils ont pas le droit de toucher aux palettes des autres clients. Tout ça sera compensé par des goodies Duarig ou autres, voire un café à l'occasion. Je me serais presque mis en tee shirt tellement il fait bon, mais faut pas deconner et pas pousser mémé dans les orties !
Mine de rien, il me reste encore 5 livraisons quand je repars de Girona. Je sais que je ferai pas tout aujourd'hui quoi qu'il en soit, mais c'est quand même assez simple, j'enchaine avec 3 clients à Les Franqueses, le premier prend 2 minutes pour une palette, le second c'est XPO ou je me suis pris la tête avec ce con de gardien qui se croit encore au temps de Franco, je l'ai envoyé chier, mais il m'a fait tourner en bourrique, tout ça pour poser un fût vide de 20kg. Tu peux pas te garer dans la rue, tu peux pas te garer chez XPO, j'aurai bien envie de leur dire d'aller se faire foutre, d'ailleurs je l'ai dit au gardien. J'arrive pas à trouver la bonne combine pour pas avoir à laisser le camion en vrac dehors. Une fois ça fait je peux manger tranquille avant la reprise du 3e. Pour digerer je tire quelques palettes à la main.
De là, je vais plein nord à Vacarisses au dessus de Terrassa, mais c'est le merdier à cause d'un carambolage à Parets, puis d'un camion en panne à Barbera et des travaux à Terrassa, j'ai mis 1h20 pour faire 49km, on se croirait entre Manchester et Leeds, heureusement, il fait beau. La fille m'a signé les papiers avant même de vider, y a bon ! Du coup, je roule direct à Tarragone, sans grand espoir, et même s'il reste encore quelques gugusse au boulot, c'est cuit pour vider ce soir, hasta manana à las ochos, buenas noches !
J'ai beau avoir été le premier garé devant l'entrée du client, il n'empêche que je suis pas le premier à donner mes papiers. Dès 7h, des chauffeurs ont commencé à s'empiller au guichet. Comme je suis pas taré, je les laisse bien se geler les glaouis en dejeunant tranquillement. J'ai qu'une palette à poser, à priori ça devrait pas trainer quand même. Mine de rien, entre l'enregistrement et tout, je suis reparti à 8h45, en fait ça m'arrange aussi de me garder un peu d'amplitude sous le pied pour ce soir. Je me paye une petite pause café tout ça à Altafulla, mais sur l'autoroute parce que de toutes façons je suis encore en ADR et que je sais pas si on a bien le droit d'aller jusqu'à Altafulla village avec les plaques. Cette pause m'a aussi permis de faire que les derniers bouchons ont disparu, j'arrive presque sans coup de frein chez Akzo Nobel à Barcelone.
Le gardien m'a dit, ça va aller vite, j'ai donc attendu qu'une heure avant de rentrer, et quand je suis arrivé à quai, le porteur de Cruz transportes n'était encore pas vide. Encore une petite demi heure de paumée. Je repars un peu avant midi, avec en vue une ramasse de pierres à Canovellas, côté cambrousse, je peux être la bas à 12h45, mais ça ferme à 13h. Comme d'hab, je tente le coup de fil, ça ressemble à une petite boite familiale, la fille au téléphone m'a dit "no problemo, aviso mi papa" Bon, je croise les doigts pour que ça roule bien, l'accès est un peu tordu, mais pas plus qu'ailleurs, il fait si bon que je peux charger en polo. Le papa charge les palettes 2*2, le temps de faire les papiers et fermer la remorque, il est 13h15. OUF.
Comme c'est vendredi, il y a du Sallent à ramasser. En même temps c'est du Valence, c'est un peu logique que ça tombe sur moi. Le seul truc c'est que souvent les dernières palettes ne sont pas prêtes avant 16/17h. Déjà, d'ici, je savais pas trop par ou passer, Vic ou Terrassa ? J'ai pris le plus court en KM, mais c'est vendredi et le trafic se charge rapidement, beaucoup ici sont en week-end à 14h. Mais ça passe juste juste, à 14h30 je suis chez le client, bonne chose. Je vais à la pêche aux infos, il reste une palette à filmer, et une qui manque encore, mais le temps de le dire, un petit camion l'amène. On charge en 20 minutes, si bien que ça a pas remis mon compteur à 0. Je calcule rapidos, j'ai pile de quoi remonter à St Peray, je suis pas chargé trop trop lourd, je peux donc envoyer la purée sur le C25, j'ai de quoi passer la frontera, et me poser faire ma dernière coupure à Pia. Du coup j'avais presque de la marge pour rentrer miraculeusement dans mes pantoufles avec 9h47 de guidon, OKLM ! A 22h20 il mefaut encore parcourir les 2 minutes à pieds qui me séparent de la maison, c'est dur !!! Sur ce, on se retrouve inch allah pour la semaine 08, lundi 7h30. D'ici là, plein de mimis et plein de bon clics pour la maison FDR !
C'est quand même cool de vivre dans un village peuplé majoritairement de cadres et d'employés, la plupart sont en vacances cette semaine, à faire les mimiles sur les pistes de Chamrousse pour les plus radins. C'est cool parce que ça roule nickel, mon voisin lui, il bosse, il doit pas être cadre superieur mais il a des chantiers par dessus les oreilles. Mais il faut reconnaitre qu'il a pas de grandes oreilles. En 20 minutes je suis à Valence dans la zone des Auréats, même pas 10 minutes pour vider les 7 palettes, je peux tranquillement contourner la prefecture Dromoise après avoir lourdement mis un coup de klaxon à Redscan qui coince la bulle chez Ladreyt le transporteur centenaire. Je suis le seul camion ce matin à Bourg Lès Valence, pareil, 10 minutes pour vider. Ce matin, ça traine pas. J'essaie bien de contacter le client suivant, mais le lundi ils sont fermés, donc je ramène la semi à Jarcieu. Il fait encore un temps magnifique aujourd'hui, mais c'est quand même encore tôt pour attaquer le printemps.
Finalement, au moment ou je rentre dans la cour de la maison DUARIG, changement de programme, le client est fermé au public, mais pour livrer, c'est OK. Je reprends les routes de chèvres, je livre chez un marchand de matériaux à Commelles, enfin, en pleine pampa dans une vieille ferme, ici il y a que des "beaux" matériaux naturels, c'est du bio. Il y a un vent d'enfer sur le plateau, ça balaie la semi une fois les côtés ouverts, c'est bien !!! Pour revenir au dépôt je prends un Fenwick tout neuf à Beaurepaire, et je me pose à quai au dépôt. Cette semaine je suis puni, tautliner et GB, je pouvais pas dire non, et puis ça me change un peu. Du coup, c'est Régis qui s'occupe de mon cas. Il y a juste un seul de mes lots dispo à quai, le reste est encore en cours de ramasses.
On a donc largement le temps d'aller manger avec Régis et Anthoduquai, c'est pas bon pour mon régime, mais on a pas pris d'apéro. J'ai déjà 3h de coupure quand Sweden débarque avec mon gros lot pour Elland. Vu que Sweden c'est un chic type qui a pitié de mon âge avancé, il 'aide à tout sangler, un jour je lui ferai un cadeau !!! A l'approche du Brexit, les anglais achètent à mort pour faire des provisions, rien que pour Elland, il y a 5 camions complets prévus contre 1 par semaine en temps normal, il risque d'y avoir un sacré creux pour aller en UK d'ici quelques semaines. Avant de partir je mets quand même un petit coup de lavage, direction Nevers ou je dois faire une ramasse pour Sheffield, ça roule pas trop mal, vacances oblige, mais le soleil en pleine face n'a pas que des avantages, il provoque des bouchons sur St Etienne. Enfin, bref, y a toujours quelque chose. Ensuite ça roule tellement nickel que je finis par arriver en 4h28 chez Calberson à Nevers. Biens sûr c'est fermé, mais il y a une grande place pour se garer à deux pas de là, et ça c'est vachement bien ! 21h00 c'est fini pour ajourd'hui et j'ai déjà calé une 11 pour ce lundi, i love my job.
A 8h je me dis que la plupart des camions de messageries sont partis et que je peux tenter ma chance. J'ai bien fait de venir maintenant, parce que le chef de quai m'a dit "t'as bien fait de venir maintenant", alors hein !? J'ai 7 palettes de couronnes d'acier à charger, y a des grandes des petites, et surtout sur le BL, il est écrit : ne pas venir en camion avec remorque. Plan foireux en vue demain donc. J'ai plus qu'à me jeter sur l'A77 desertique ce matin, je crois que c'est en fait assez souvent comme ça sur l'A77. Je ne regrette pas d'avoir lavé hier avant de partir puisque je chope une radée sur pratiquement tout le trajet jusqu'à l'entrée du departement n°77. Comme je suis un garçon consciencieux et radin, j'avais pleurniché chez Calberson pour avoir des plombs, donc, je mets le cordon TIR à la pause à la Leclerc à Fleury, ça fait plus serious.
La traversée de la Parisienne région se déroule sans le moindre coup de frein par la magnifique francilienne vue que je suis en ADR. Pour une fois la DDE procède a des opérations d'embelissement, du moins, ils doivent faire avec les moyens qu'on leur donne, la région IDF étant une des plus pauvres du pays. Donc, ils ont passé la tondeuse sur les échangeurs vers Evry, il y a tellement de déchets que ça à fait des sortes de confettis, de loin on dirait des traces de neige, c'est vraiment très joli et à peu de frais ! Même si ça passe bien, je suis quand même content quand je passe Senlis, ça veut dire que je suis sorti de la grande poubelle.
C'est sous un soleil radieux que je traverse la Picardie, et je passe Lille par la déviation bien sagement juste avant les heures de sortie du bureau. Comme j'ai pas remis de gasoil depuis mardi dernier, le gros commence à crier famine depuis Roye. Je deteste rouler en reserve, j'ai toujours peur. Une TEXACO assez proche de l'autoroute se présente à moi à Estampuis, c'est pas le prix Luxembourgois, pas l'Espagnol non plus, mais toujours un peu moins qu'en Frankrijk. Pistolet gros débit, mais y a pas le café offert ni une partie de rigolade. La fille de la caisse est certe très jolie, mais à l'humour d'une bordure en béton sur l'autoroute. Y a plus ensuite qu'à faire les 83 derniers KM pour arriver chez P&O à Zeebrugge. Là, au bureau y a plus le gros grincheux, mais une petite nenette qui se cache derrière ses lunettes. Je suis bien trop vieux et moche pour tenter une approche, les papiers sont déjà faits, ça rigole plus ici. Un coup de scanner et y a plus qu'à attendre pour monter à bord du rafiot Philippin.
J'ai comme qui dirait passé une nuit vraiment pourrie. C'est vrai que mon compagnon de chambrée était bien sympathique, mais il ronflait un peu comme un Scania V8 €1. Que faire dans des cas pareils ? Lui balancer des coups de genoux ? Le jeter discretement à la mer ? Ou tout simplement, prendre sur soi et plaindre sa femme ? Bref, j'ai pas mis longtemps pour me lever ce matin, me precipiter sur les oeufs brouillés, le café et le bacon. Un coup de propre, et bien sûr il faut attendre une fois à quai que de la place soit faite pour pouvoir quitter le navire. Il est un peu plus de 7h quand je foule le sol britanique, et c'est pas forcement la meilleure heure, c'est déjà un peu la merde pour rejoindre la M25.
Ce matin, le temps m'est compté. Enfin, un peu comme d'habitude, mais là encore plus parce que j'ai une livraison qui me dit rien de bon à Sheffield, et une autre avant 14h à Elland, sous peine de devoir attendre demain matinée. Car le client est un peu un fuckingbastard comme on dit dans le coin. Nous on dirait, un client exigeant. Heureusement, une fois sorti du fesh fesh, ça roule pas trop mal sur la M11 et direction le North. Fort de ce constat, je prends mon téléphone NOKIA3310 et j'appele le destinataire, car je le sens pas du tout. D'un côté Régis m'annonce une livraison hayon, de l'autre sur le BL, c'est marqué gros camions interdit, et d'un autre Gmap, ma foi dit que c'est guère mieux. Je prends mon meilleur accent anglais et mon air benet. A l'autre bout du fil, le type me dit d'aller vider chez un transporteur, je note le tout et je refile le bébé à Régis puisque c'est mon chef.
L'affreteur, persiste à dire que je dois aller livrer en direct, je vais donc pas me jeter dans la gueule du loup, je vais chez le transporteur et on verra qui c'est le plus fort. J'ai largement bien fait puisque j'ai pû avoir la copie d'un joli email, qui disait en substance fuckingbastardsfrench, que le client demande de pas être livré en semi mais en RIGID. Du coup, c'est cool, 7 palettes à sortir, et j'ai le temps de ranger le cordon TIR pour finir mes 45 minutes de pause, et pas une de plus. Je prends mon élan, et je fonce à Elland, le client préféré de Samu, à quelques heures prés on s'y retrouvait aujourd'hui. Je me suis pointé à 13h, ce qui est donc bien avant 14h. J'attends quand même un peu à la barrière, et puis, je vais vider tout le bazar.
De là, je range à peu près à l'arrache les sangles et le reste, je m'escampe vite du quartier, avec un peu de moule je peux tenter de vider le dernier à Cockermouth. Il y a quand même 250km d'ici, mais avant 17h30 c'est bancable d'autant qu'une fois passé Preston, c'est la pampa et y a moyen de faire une moyenne à l'Andalouse. La comparaison avec l'andalousie s'arrête là, parce que qu'une fois sur les hauteurs de la M62, le temps change, et passe du moyen moche au franchement pluvieux, plus je monte plus c'est vilain. Je quitte la M6 à Penrith pour traverser la région des lacs, c'est très joli, y a pas beaucoup de camions vu que c'est pas trop industriel, et ça roule nickel, que demande le peuple ?? A 17h15 je me pointe au gardien de Msport et je peux aller livrer mes fûts d'essence. Coup de bol, un jeune de Msport me reconnait, parce qu'on se voit sur les courses et surtout à Spa. Du coup, j'ai le café offert, mais surtout le droit de camper sur place, devant la guerite du gardien, impeccable, ça me va nickel, en esperant qu'il ronfle pas trop fort cette nuit !!!
Il fait un temps de chiotte ce matin, de la pluie et du vent. Je savais pas trop à quelle heure partir ce matin pour être vers 8h à Glossop au sud est de Manchester, et pas trop me taper de bouchons du matin, alors je suis parti à 5hUK. Il y a pas grand monde sur la nationale qui rejoint Penrith. Une fois sur la M6 je tombe au milieu d'une noria de Scotish, mais tous n'ont plus une régule de fou, sauf peut être dans les descentes. Bien sûr plus on approche de Preston et de l'heure de pointe et plus ça se charge. C'est même carrement la merde sur Manchester, et comme il y a un plan B et que j'ai du mal à supporter les bouchons dès le matin je passe par le nord, Blackburn, où tous les indicateurs sont au vert, tant et si bien que j'arrive tout mouillé de chaud à 8h15 dans la seule et immense usine de Glossop.
Mon esprit de déduction est fort affuté ce matin, puisque le gardien me donne la fiche marquée avec un 1 à apposer au pare brise, j'en déduis que je suis le premier à venir charger. Ici, ils sont dans le genre un peu casse bonbon avec la sécurité, si tu as le malheur de marcher en dehors du passage piéton, le cariste te remets à ta place, pour charger il faut donner ses clefs et attendre dans la cabine. Ma grande surprise ce matin, c'est qu'en fait hier soir, le jeune de chez Msport, m'a offert un café, et puis on discutait, j'ai été cherché les papiers, j'avais posé mon gobelet au cul de la semi, fermé les portes, je l'ai zappé. Or quelle ne fût pas ma surprise de voir le gobelet, encore aux 2/3 plein, qui a pas bronché ! Il y a quoi avec le café anglais ? Il est plus stable ? Dosé avec du beton ? Non vraiment ça m'a tracassé !
A 10h15, j'ai mes 11m de plancher comme prévu, ça sera à livrer lundi à Loriol, c'est bien c'est pas trop loin de St Peray. Par contre c'est pas lourd du tout, c'est des grosses balles de mousse synthétique. Ensuite j'ai un complement à l'ouest de Birmingham. Les bouchons ont disparu, j'ai pas trop le feu, je peux m'offrir une bonne pause douche à Sandbach. C'est pas la meilleure station du monde, mais il y a personne, pour ce que j'ai à faire c'est parfait ! Et c'est d'un prix abordable pour un Ardechois puisque c'est gratuit. Comme il y a deux camions avant moi pour charger j'ai même le temps de manger, sous le soleil de Telford. Il y a 6 palettes à charger, j'ai presque plus lourd sur 2m40 que sur les 11m de devant. La semi est donc pleine et il y a plus qu'à se rentrer. D'un côté comme de l'autre c'est la misère à Birmingham, j'ai pas trop d'alternative, donc je prends mon mal en patience. Sur Londres c'est déjà bien la merde et l'heure de pointe n'a pas encore commencé, donc ça sert à rien de s'affoler, je vais au dernier service de la M40, Beaconsfield, mais à 18h, c'est déjà archi blindé. mais en bon veinard que je suis, le gardien me file une place sans voisin, le long de la haie, le meilleure place finalement, même s'il y a un peu du passage, on s'en fout. 30£ les 15h, c'est pas donné, mais dans le coin faut pas faire trop le difficile.
La seule difference avec hier soir, sur le parking qui est toujours aussi blindé, c'est qu'il y a un bon brouillard. Pas non plus trop méchant, mais bien humide, bref on est pas à Carthagene. A 5h du matin, ça roule bien, il y a pas grand monde sur la M25, et c'était bien ce que je voulais en fait, pour une fois j'ai bien calculé mon coup. J'ai mis un peu plus de 30 minutes sans ralentissement pour arriver à Cobham, c'était archi plein, les camions garés dans les 2 sens loin sur la bande d'arrêt d'urgence. C'est fou comment ce pays si à cheval sur la sécurité routière ne prend aucun soin du repos de ses routiers. Les premiers ralentissements se font sentir dans l'autre sens quand je quitte le M25 pour prendre la M20 qui sera rebaptisé la Kentoise quand Vinci achetera pour une poignée de donuts le reseau des autoroutes Anglaises après le Brexit. Plus je m'approche des côtes et plus le brouillard est épais, depuis les hauteurs de Dover on voit même pas la mer.
Bien qu'il n'y ait pas grand monde ce matin au guichets de la P&O, j'ai une bonne heure à tuer en attendant le départ de 8h25uk. J'ai le temps de faire un peu de ménage, il y en avait besoin. A l'embarquement je suis au milieu des touristes qui vont au ski, y a que de la belle bagnole allemande, aucune Vauxhall deglinguée. Comme je l'ai bien mérité et que c'est encore l'heure je m'offre un bon breakfast, un petit tour sur la pont pour voir un horizon bouché, et les gosses crier de joie à chaque fois que le capitaine balance un coup de corne de brume. Du coup je mettrais bien le même klaxon sur mon camion, parce que je ne suis jamais encore qu'un gamin de 10 ans, 11 tout au plus.
2h plus tard, le portes du bateau s'ouvrent, il faut bien sûr laisser la priorités aux touristes. Les douaniers me choisissent au hasard pour contrôle. Le gars me demande si j'ai plus de 10.000€ sur moi et si j'ai de l'alcool et des clopes. Parce qu'y a des mecs qui ramènent des clopes d'Angleterre ??? Il y en a un qui contrôle le chargement, ecrasant un peu les colis au passage, je leur ai fait tamponer le CMR, ça fait joli en plus. Il y a aussi du brouillard à Calais, ça se dissipe après Arras. On est alerte pollution, ça n'empêche pas des milliers de skieurs amoureux de la nature de foncer tête baissée dans leurs bagnoles. Avec 18° à Reims, on peut dire qu'on doit frôler des records. J'ai pas greloté sous la douche ! C'est au péage de Nuit St Gorges que je termine ma journée, pendant que d'autres truckers internationaux attaquent l'apéro au milieu de leur sapinière, faut que je fasse tout leur boulot maintenant !!!
Je sais pas pourquoi, j'ai vraiment mal dormi cette nuit. Reveillé tout le temps, j'ai remarqué que les mecs quand ils sortent du péage, ils sont à fond, après ils vont dire que leurs poubelles consomment torchent du frein et des pneus. Bref, je m'en cague, je fais 2500km par an en bagnole. A 3h je me suis levé, autant dire que j'étais pas en retard pour partir à 4h35 une fois la coupure OK. Il y a un monde dingue malgré l'heure sur l'A6, ça va tout au ski. La bonne blague, pays de pauvreté extrème que le notre. Sur Rhône Alpes alerte à la pollution, tout l'A46 à 70, c'est long comme un jour sans pain.
J'ai bien mérité mon café à Roussillon ou le jour s'est presque levé, le meilleur moment du week-end presque, ce petit moment ou t'es bien content de ta semaine avec ce sentiment de t'être bien éclaté ! Je me ramène tranquille à St Peray c'est vraiment un si pretty village ! Tout le quartier s'est barré au ski aussi, on est peinards, cerise sur le gateau mon voisin me paye un vrai café, c'est toujours ça d'économisé et celui-ci je l'ai pas oublié au cul de la semi !
C'est la dernière semaine des vacances, du coup je peux encore tabler sur une sortie de mon village sans souci. J'ai donc mis les voiles à 7h15, ce qui m'a permi d'arriver un peu avant l'ouverture du client à Loriol 35 minutes plus tard. J'y crois pas, y a déjà deux camions avant moi. J'allais quand même pas passer le week end ici pour être le premier. C'est pas que je sois pressé, mais j'ai RDV à 11h au Pontet. Par chance, ici, ils sont nettement moins pénibles que dans la filiale britanique. Vu que j'ai un mix, balles de mousses palettes, il y a 2 caristes qui s'occupent de mon cas, en même temps qu'un XPO polonais. Du coup, ça va super vite, en moins d'une heure c'est plié et j'ai même eu le temps de remettre mes palettes de sucre à l'avant. Je peux tranquillement miser sur une heure d'avance au RDV chez Pomona. La cour est loin d'être full, j'ai un quai direct. Au moment de signer les papiers, le cariste me dit que j'étais prévu vendredi. En chargeant jeudi apreme, ça aurait été tendax, quoi que dans les années 90 faisable. Mais nous sommes en 2019. Finalement il me dit que j'avais RDV aujourd'hui à 10h, moi on m'avait dit 11h, bref, personne en sait que dalle, mon cmr est signé CIAO Bambino.
Un message s'affiche sur mon téléphone, ça traine pas, déjà le rechargement. 33 palettes au sol à Montélimar pour Lodi. Ma petite experience dans le transport me fait dire que 33 palettes au sol, ça fait pas loin de 11 x 1m20, soit pas loin de 13,20m de plancher et que de fait ça rempli la remorque. Moins d'une heure plus tard je suis aux cartonnages, et ça charge direct. Au final, il n'y a que 31 palettes au sol. Il reste donc la place pour 2. J'envoie le message à mon chef les mains tremblantes. Je m'attendais à un classique "reviens Jarcieu", mais finalement, ça se transforme par un "va direct Lodi par Nice"
Et ben moi ça me va parfaitement, je reprends donc le chemin du sud, ou il fait déjà bien trop chaud puisque les 20° sont depassés à Aix. La campagnes des plantes à débuté sur les chapeaux roue chez nous, on va donc recommencer rapidos à degainer les hayons et bouger du rolls. Mine de rien je veux pas trop trainer non plus et passer Nice avant le coup de feu du soir, je me pose avec presque 4h de guidon à l'Aire de Beausoleil au dessus de Monaco, c'est très joli vu d'en haut, bien plus que lorsqu'il faut y livrer et je sais d'avance que je vais y avoir droit bientôt en principe. Côté Italien ça roule pas trop mal, comme la journée a bien marché je peux pousser les heures et même caler une 11 ce soir. J'avais à peine 8h30 de volant en passant Savona, j'ai voulu pousser plus loin, mais il y avait un bouchon, et des travaux, on a guère dépassé le 60 jusqu'à la bifurcation avec l'autoroute du Turchino, ou je suis passé avec 9h, je me voyais pas camper 11h dans un refuge. Alors tant pis, je grille mes 10h, ce qui me fait arriver au parking d'Arkema à Spinetta Marengo, c'est calme ici au moins, je peux valider ma 11, c'est cool et comme tous les lundis soirs, je suis naze !
C'est pas qu'il meule ce matin à Spinetta, mais presque. D'un autre côté, c'est bien, ça rappelle qu'on est encore en hiver pour un mois. A 7h15, me voilà parti direction l'autoroute A21, il y a déjà du monde dehors l'italien n'est pas Catalan, il attaque tôt le matin. Depuis que le pont de Castelsangiovanni est interdit aux PL, il faut bien penser à sortir à Stradella, la route est toujours aussi defoncée, elle aurait été traitée au LSD que ça m'étonnerai pas, c'est quand même incroyable qu'un pays moderne laisse ses installations pourrir à ce point. La seule chose positive c'est que la route est sêche et qu'il n'y a pas de brouillard. Par moments, j'ai de la peine à rouler à plus de 70 tellement ça saute. En y allant tranquillos je finis par arriver chez le client un peu après 9h.
D'habitude c'est souvent blindos de camions ici, mais bizarement pas aujourd'hui, du coup j'ai un quai direct. 3/4h pour vider un complet, y a pire. Je craignais un peu d'avoir des palettes écrasées vu la route, mais finalement ça va, y a pas de mal. C'est quand même bien foutu les suspensions à air. J'ai donc eu plus que largement le temps de prendre un café lungo vu qu'on touche à rien ici, c'est quand même bien foutu la vie. Le soleil tente une timide percée, on sent bien qu'il va finir par l'emporter sur la grisaille ce matin. Hier Maxime la star de l'affretement m'a trouvé un retour à prendre chez CEVA Logistics à Somaglia, c'est juste à côté de Tripoli.
Comme je le pensais c'est la merde pour s'enregistrer dans ce genre de grosses centrales, la plupart des mecs ont pas le bonnes references, ou manquent carrement d'infos. Il y a un mec, Ukrainien ou je sais pas quoi, il est arrivé là en disant, je viens charger 3 palettes. Il doit y avoir 300 quais sur toute la centrale, c'est pas gagné. Moi aussi je suis maillon faible, j'ai le poids, la reference, le type de marchandises, mais il faut la marque des pneus, oui, je charge des pneus. Je deteste ça, et encore plus en bâché. 2 minutes plus tard, Maxou m'annonce Hankook. Le batiment est juste en face du gardien, mais il faut faire tout le tour de la base pour se presenter à un autre guichet. 20 minutes plus tard je suis à quai, et je vais y rester 3h39. J'en pouvais plus, d'abord, ils sortent la commande, ensuite ils vont bouffer, puis, il preparent les piles de pneus et enfin ça charge. Pas de plomb, que dalle, les Hankook made in china, ça envoie pas du rêve.
Retour par la défoncée SP234 direction Pavia, retour sur l'A21 à Stradella. Je craignais un peu la traversée de Turin aux heures de sortie du travail, et puis ça a été. En sortant du bain à Susa, j'ai l'alarme gasoil qui s'est éclairée, juste avant de monter le Fréjus et encore pire de le traverser. Gross Stress, le gasoil est à 1€97 à la Esso à Oulx !! Soulagé quand même en sortant du tube, il reste encore 140 litres, d'après l'ordinateur de bord, ensuite ça fait que descendre jusqu'à Montmelian ou je me pose. Je voulais mettre du gasoil à la Total Access, et puis quoi ? Dormir avec le plein et un camions chargé en pneus, ça fait 2 raisons de stresser. Je me prend pas la tête, j'ai RDV à 11h30 à St Quentin Fallavier, je joue la sécurité et tant pis si j'ai que 7h50 de volant.
Il ne faut pas que je demarre trop tôt ce matin, et ça, c'est dans mes cordes. Vu que j'ai RDV à 11h45 à St Quentin Fallavier, c'est pas la peine de gaspiller de l'amplitude. Les Savoyards ont pris le chemin de boulot, il y a bien longtemps quand je finis par en avoir marre et dégager du péage de Montmelian à 9h15. Ma première étape à peine 20km plus loin consiste à faire le plein des reservoirs, à 1€41, c'est la moins cher du quartier à la Total Access de Chambéry, coup de bol un DPD est devant, mais il sont pas feneants les DPD, alors il traine pas sous les pompes. Au total, j'ai balancé 1015 litres, de mémoire de chauffeur de FH, c'est la première fois que j'en mets autant, j'ai fait 3600km avec le précédent plein, soit un Algéciras-Norkopping. A la caisse la fille m'a dit qu'il avait soif, je lui ai dit que depuis l'Italie je touchais plus la pédale d'accélérateur, c'est en parti vrai. Ma carte ne passait pas au moment de payer, j'ai laissé faire la caissière qui m'a dit : "nous les femmes ont sait faire marcher les cartes !"
C'est pas trop feministe comme remarque non ?
Sur ce, je file à la station suivante à Romagnieu prendre un café, parce qu'à la Total Access, y a du gasoil et c'est tout. Finalement, je me suis pointé un peu en avance à Saint Quentin Fallavier pour livrer chez Herbie Hankook. J'ai un quai direct, c'est une bonne chose. C'est un peu long à vider, mais quand même moins que pour charger, parce que 1h30 plus tard, je poussais un OUF de soulagement quand le chef m'a signé le CMR, il ne manque pas un pneu, il y a juste une erreur de références, mais ça ne me regarde pas. J'ai un super voyage à recharger à Villeurbanne, déjà Villeurbanne j'aime pas, et c'est dans la zone voisine de celle de Vaulx En Velin aux accès bien merdiques le long de Canal, il y a pas de place pour se garer en attendant l'ouverture. Je vais squatter un peu plus loin vers le marché aux puces, et finalement je peux manger au calme aussi.
A 13h30 je reviens voir si c'est ouvert, l'accès du marchand de peinture est foireux. Je charge un complet de pots de peintures finis pour la plupart ou pourris pour d'autres. En fait le grossiste s'engage à reprendre les pots de peinture vides sur les chantiers histoire d'éviter aux artisans d'aller à la decheterie. Le concept est sympa, sauf qu'il y a une montagne de pots vides dans la cour. Il faudra plus d'une heure pour archi bourrer la semi. Je ramène le tout à Jarcieu, je traverse toute l'agglo de Lyon à 70, personne ne respecte la limitation de vitesse, alors que pour le coup c'est pas pour faire chier, mais bien pour diminuer la pollution, je comprends pas les gens. Je pose donc la taut au profit de ma remorque, elle est toute propre et les sangles bien rangées. Je deteste quand les sangles sont bien rangées, moi je vis et travaille dans le bordel, y a que comme ça que je m'y retrouve. J'ai un dossier avec 7 CMR pour repartir, 6 clients en plantes parce que le printemps approche et un fût pour Chalon en Champagne. De quoi m'occuper jusqu'à la fin de la semaine. Avant de partir j'ai quand même le temps de passer un coup de rouleau sur le camion et la Karsher sur ma tronche de cake, ça brille, c'est beau ! Je repasse Lyon, toujours à 70, pause casse croûte en haut de Bessey, et mine de rien, il est 23h40 quand je me gare à côté du Botanic d'Auxerre, je sentais bien qu'il fallait pas que je décolle trop tôt ce matin !
T'as beau te mettre prêt à vider pour le matin, t'as quand même des mecs qui essaient de gratter pour vider avant. Or, Botanic ça ouvre pas avant 9h. Le mec va pas miraculeusement arriver avant ce matin, bien que ça m'arrangerait. Nous sommes donc 5 à vouloir vider en même temps dès l'ouverture du portail. J'ai pas accroché pour reculer jusqu'en bas, par un miracle incroyable, mais j'ai vidé en 1er, 2 rolls, le temps de recharger les vides ça prend environ 12 minutes . Heureusement que j'ai bien dormi en fait. La livraison suivante est un peu plus loin sur la N6 à Joigny, c'est un peu moins la misère chez Bricomarché. La navette de la base finit juste quand j'arrive, impeccable, bien, 1 roll à poser. Ensuite, il me faut aller à Villechetif, Troyes en fait. D'ici, ça vaut pas trop le coup de choper l'autoroute à Sens, et puis j'ai jamais traversé Joigny pour rejoindre St Florentin, je regrette pas, c'est vraiment très joli, et puis ça roule plutôt bien. Si bien que je me radine à 11h30 à Villechetif, c'est ma plus grosse livraison du jour puisque j'ai 3 rolls. De là, j'ai un fût à poser en passant à Chalons en Champagne, pareil j'y vais par la 77, c'est tout droit. Devant moi, il y a un Malgogne qui a autant le feu que moi, ça traine pas. A Chalon, les mecs ont le sourire, hier ils étaient en grève générale, aujourd'hui ils ont obtenu 4% d'augmentation.
Il est 14h quand je passe au centre routier de Reims, déjà 4h et des boulettes de volant, j'ai une demi heure à tuer pour être en règle, j'hésite entre la douche et manger, je prends l'option 2. 31 minutes de coupure, et je file à Fismes. Le client est en plein centre ville, mais ça va, c'est presque large. En tous cas, ils sont super sympa, j'ai eu droit à ma pièce. S'il y a bien un truc qui s'est perdu dans ce métier c'est bien le pourboire ! T'imagines, tu sors tes 33 palettes chez LIDL, et à la fin, on te file 2€ pour le service... Ben quoi, ça serait la moindre des choses !
Il est déjà 15h30 quand je repars de Fismes, et il me reste encore 2 clients sur le 08. La traversée de Reims passe nickel, et je peux tenir une bonne moyenne ensuite pour rejoindre les Ardennes. Maintenant, il y a une nouvelle autoroute qui contourne Charleville, ça tombe bien, je vais à Botanic Cliron, mais voilà, il y a beau avoir une autoroute toute neuve, c'est bien la misère pour rejoindre Cliron, par des routes improbables. J'en parle au mec à la reception, qui me dit que c'est juste n'importe quoi, c'est les Ardennes. Je traine pas trop quand même, et cette fois je me tape 10km de detour sur la N43 pour reprendre l'autoroute au Piquet ou le resto a fermé. Comme ça je perds pas trop de temps, je me radine à 18h pile au Botanic de Vivier. Le mec me dit : "toi t'as du bol à une minute près je fermais !" Mais moi, j'ai toujours du bol, on vide le dernier roll en vitesse, et je peux ensuite passer bien 45 minutes à tout ranger et plier. J'ai tellement du bol que c'est pile quand je termine qu'une radée énorme se declanche, et je peux aller farnienter en face de Khune et Nagel pour la première ramasse de demain.