Carnet de bord de Septembre 2014 | Partager sur Facebook |
Rien ne sert de partir trop tôt, je commence à Villefranche-sur-Saône.
Nous sommes le 01 septembre, ça sent la rentrée, y compris chez Duarig : voici quelques semaines que mon téléphone n'affiche plus "Phil26" ou "Alain26", que Sweden se coltine l'intégralité de mes lamentations - car je passe mon temps à me plaindre, même lorsque j'ai un camion neuf entre les mains -, mais ça y est, finies les vacances pour tout le monde.
Villefranche, 7h45, je débarque dans la cour du commissionnaire qui nous affrète, quelques types sont au café-clope dehors, ça réattaque tranquillement.
8h, je suis en place, j'ouvre, je désangle. Le mec qui décharge est très gentil, poli, avenant et rapide. Manquerait plus qu'il paie le café et ce serait parfait.
Après avoir déchargé je peux enfin me rendre chez Corgier Formation, à deux pas d'ici, pour récupérer ma FCO définitive - je roule avec l'attestation provisoire depuis le mois d'avril. Le fait est que même s'il faut remplir un gros dossier avec photos d'identité à gogo, adresse, et autres données personnelles, on est pas fichu d'envoyer le précieux sésame par la poste. Il faut repasser au centre de formation, pendant les heures d'ouverture. Hyper simple.
Je débarque donc là-bas, avec mon gros camion-remorque, devant le troupeau d'élèves en formation (qui ici aussi sont au café-clope) : c'est la minute de gloire du jour, de la semaine, de l'année même... Heureusement je recule correctement, je me gare correctement, et je peux donc sortir de la cabine la tête haute avec ce fameux air de "tout est normal, j'assure un max, quoi ? Le camion-remorque ? Ça va je maitrise..."
Je vais ensuite livrer mon deuxième client dans le 26, à Mantaille. Et là, on fait moins le malin ! Il y a dans cette entreprise quelqu'un qui me connait : Stéphanois26, alias Eric, qui apparemment suit mes aventures - ce qui me fait très plaisir. C'est donc devant Eric, que je vais sortir la manœuvre la plus pourrie de mes dix dernières années de route, et pourtant Dieu sait qu'il y en a eu. Il faut dire que sur le papier ce n'est pas simple du tout : faire demi tour dans un croisement, entre des bordures, pour remonter une route pas large en marche arrière et se positionner le long d'un bâtiment ; difficile à retranscrire - mais une manœuvre pas évidente. J'aurais aimé faire preuve de dextérité, épater la galerie et sortir une fois de plus avec mon fameux air de "tout est normal, j'assure un max, quoi ? Le camion-remorque ? Ça va je maitrise...", mais en m'y reprenant en 74 fois j'aurais plus tendance à sortir pour aller me cacher très loin...
Bref, j'ai bien fini par me mettre en place, mais on peut le dire : j'ai été mauvais.
Moral en berne.
Je vide le reste au dépôt, midi arrive et tout le monde s'en va : je peux m'accaparer la piste de lavage pour une heure de frottage intensif qui me vaudra un changement de t-shirt et de chaussure.
Pas le temps de manger, je fonce charger à Izeaux avec mon camion rutilant.
Ici encore je tombe sur un cariste des plus gentils : il s'arrange pour me laisser de la place dans le porteur, sans rechigner.
Je charge des déchets d'amiante : 13m50, 750 Kg. En y tassant un peu ça tiendrait à coup sûr dans une ou deux palettes, mais le transport routier est fait de ce genre de bizarreries...
Je m'en retourne donc à Jarcieu, léger comme plume, une plume cancérigène. A quai nous complétons avec Franck.
Direction Blois et Laval. J'ai fait un quart d'heure à Jarcieu, je fais la demi-heure à la BP près de Rive de Giers, pour mon seul et unique repas du jour avec en guest stars le grand retour des radis - même pas congelés.
Je poursuis ensuite jusqu'à plus d'amplitude, seul sur la N7, devant un décor magnifique avec soleil déclinant dans une effusion de couleurs sur le Bourbonnais.
Montmarault, 22h je me gare sur le grand parking en terre battue, tout doucement, pour ne pas lever la poussière.