Carnet de bord de Décembre 2014 | Partager sur Facebook |
Le chasse-neige passe sur ma droite et crépit tout le côté du camion avec du sel. Il est 5h, il neigeote sur l'A43.
Première neige de la saison, première adrénaline. Pas de quoi faire un bonhomme, ni même une boule, la chaussée reste noire, les bas-côtés sont à peine saupoudrés.
Je m'en vais donc en Italie, tellement ravis d'y retourner depuis que je vais beaucoup plus en Angleterre. Un tour pas extraordinaire certes, dans les environs de Milan et Piacenza, mais de quoi profiter - l'espace de deux jours au moins -, des cafés, des telepass, et pourquoi pas de la pasta si j'ai le temps... bref du "savoir rouler" italien.
En sortant du tunnel du Fréjus, je ne sais pas trop à quoi m'attendre en ce qui concerne le ciel. C'est souvent variable d'une extrémité à l'autre, en atteste ce temps complètement dégagé à Bardonecchia tandis qu'il neigeait à Modane.
Je fractionne ma coupure sur la descente : un quart d'heure à Oulx, une demi-heure à Rivoli, de quoi remettre le compteur à zéro et attaquer les choses sérieuses.
Premier client à Ghislarengo, au Nord de Vercelli. Il y a des nouvelles routes qui ne figurent ni sur mon "Atlante Nord", ni sur mon GPS, du coup je perds une dizaine de minutes suite à un mauvais choix dans mon improvisation. Rien de grave. Je décharge dans une grande usine, le cariste est très sympa, en sortant il me souhaite "Buon Natale", c'est à dire "Joyeux Noël".
Deuxième client dans le Nord Milanais, à Gerenzago. C'est le client que j'appréhende le plus de cette journée et c'est justifié. Je trouve la rue, mais elle semble étroite et peu recommandable en camion. Je ne m'y engage pas. Voyant le plan galère je vais décrocher la remorque sur un bas côté repéré à l'entrée de la ville. Et je cherche un moyen d'accéder autrement à cette rue. Sans succès. Alors, après avoir tourné une fois, une deuxième et une troisième, je me décide à prendre cette rue peu engageante. Je roule entre les voitures, sous les arbres, sur les passages à niveau... et au bout d'un bon kilomètre, une usine, à gauche. Je comprends la feinte : ici encore il y a une nouvelle route qui n'existe nulle part chez moi, qui relie l'usine à l'endroit où j'ai laissé ma remorque. Ils ont fait la route mais n'ont planté aucun panneau...
Arrivé à 12h30, il me faut attendre 14h, puis finalement 14h20 pour que la bonne personne arrive. Je décharge mes deux palettes puis repars via la nouvelle route... c'était pourtant facile.
Je raccroche et fonce en direction de Cortemaggiore, près de Piacenza. Malgré-moi j'arrive juste avant la fermeture et un cariste manifestement très pressé de partir décharge en moins de temps qu'il n'en faut à la secrétaire pour signer les papiers. Je suis vide avant 17h. La zone est plutôt agréable, j'y ferais bien ma coupure, mais j'ai à peine 7h30 de volant lorsque je reçois une nouvelle mission.
Chargement à Piacenza, apparemment dans Piacenza ; dans un endroit en rapport avec le milieu équestre si je déchiffre bien l'Italien.
Un peu à contre cœur, je quitte mon large parking, ma zone calme et éclairée d'un joli soleil déclinant. Je vais en approche, vers Piacenza.
Je tombe en pleine sortie de bureaux. Il fait nuit, je ne sais pas où je vais, les gens roulent comme des sauvages... tout va bien.
L'endroit précis se trouve apparemment à côté du péage Piacenza-ouest, mais rien n'indique comment s'y rendre. J'ai beau tourner et retourner, je ne parviens pas à trouver la bonne route et je manque de me coincer dans des endroits pas très catholiques.
Angoisse. Heureusement je suis large niveau horaires. Je tente différents accès, tous interdits aux PL. Je demande à 4 personnes sans succès, et c'est un cinquième qui me met sur la piste et qui m'indique la bonne interdiction à prendre.
J'ai dû tourner près d'une demi-heure... et me voici arrivé, face à un centre équestre, je suis condamné à couper là, dans l'entrée, je ne peux pas me garer autrement et la route se rétrécie dangereusement juste après...
Un type vient me voir, apparemment un commis de ferme, il me confirme que je suis au bon endroit et m'autorise à rester là, dans l'entrée. Je ne gène pas, les voitures peuvent passer... et de toute façon je n'ai plus vraiment le choix.
Aujourd'hui n'a pas été une journée très facile. Un peu comme si j'avais perdu le coup main en Italie...