Carnet de bord de Décembre 2014 | Partager sur Facebook |
"Capo !?!... Capo ??... Capo !..."
Je sursaute de la couchette, c'est bien moi qu'on appelle, il est 7h10 et je me suis lamentablement rendormi après avoir éteint le réveil à 4h30, 5h et 6h...
Je fais signe de la main au commis pour lui dire que c'est bon, j'arrive. Je démarre, pousse la carte dans le tachy, enfile mon jean et sors faire le tour du camion.
Devant il y a cette rangée d'arbres qui me préoccupe depuis hier soir. Il va bien falloir y aller, et je ne pourrai pas descendre soulever chaque branche. Il faut se faire une raison, frotter, tant pis.
Il s'agit bien d'un centre équestre, et la cour est de taille respectable pour accueillir mes 500 chevaux. Il fait froid ce matin, un froid vif, qui brule le bout des doigts. Je boirais bien un petit café pour me réchauffer mais on ne me le propose pas... personnellement si je vois quelqu'un dormir sur mon palier, ce serait un réflexe, mais ici non.
J'ouvre le côté, nous chargeons. Vers 8h, le vieux m'annonce qu'il doit s'absenter pour amener le gosse à l'école, une vingtaine de minutes. Cela me laisse le temps d'aller tâter la croupe des bourrins, là, juste derrière le camion. Ils tendent le cou, l'œil craintif et la babine chercheuse, ils n'en n'ont manifestement rien à faire de mes petites caresses sur le front - ils ne pensent qu'à bouffer. Aucun feeling avec ces grosses bestioles...
Mon cariste revient et nous terminons le chargement. Problème : il s'agit de grosses palettes indivisibles, je dois charger un "complet de semie" (c'est à dire 13m50) ; et on ne peut fractionner le lot en deux sans perdre de place. Concrètement il reste à l'issue de ce casse-tête 80 cm dans le porteur, et un "carré" 130x120 dans la remorque. Pas pratique du tout pour un éventuel complément.
Je quitte le ranch par un nouveau passage sous les arbres, je quitte la via Bazachi par les petites rue, je m'apprête à rejoindre l'autostrada quand soudain l'écran de bord clignote en rouge, accompagné d'une alarme. "ARRETEZ LE MOTEUR - NIVEAU LIQUIDE REFROIDISSEMENT BAS". Le voilà le fameux deuxième message d'erreur, celui sensé signaler un "réel" problème ; et j'ai comme une envie d'appeler Volvo Grenoble en direct pour leur faire écouter - eux qui m'ont bien pris pour un imbécile. Après 3 passages en concession je me retrouve tous voyants allumés, au bord de la route, en Italie, à rajouter du liquide... C'est ce que Volvo appelle le contrat Gold.
J'en ai remis jusqu'au mini, comme on m'a dit de faire. J'en remettrai surement demain... ou bien peut-être arriverai-je à faire un joint de culasse, sait-on jamais.
Je roule jusqu'à l'autoport de Suse. Spaghetti à la napolitaine en Primo, polenta et escalopes en secondo, de quoi tenir la route jusqu'à Jarcieu.
Je roule en direction du dépôt car mon destinataire près de Valence ferme à 16h30, ce qui rend le déchargement impossible aujourd'hui. Du coup, j'ai pour consigne de passer à Jarcieu pour charger 4 pal, là où je ne peux en prendre que 3.
En bougeant le chargement, en rangeant mieux, je parviens à dégager de la place, et je peux tout juste charger les 4 pal... mais comme du coup il y en a 5 il faut en dépoter une.
Je ne coupe pas au dépôt, je profite d'avoir encore des heures, pour descendre jusqu'à mon premier point de livraison Géant Casino Valence Sud.