Carnet de bord de Décembre 2014 | Partager sur Facebook |
Foireux. Ça s'annonce foireux. Depuis que j'ai chargé vendredi, que j'ai pris connaissance du programme, je sais pertinemment que ça s'annonce foireux : 3 livraisons, la première au sud de Paris, la deuxième à La défense - RDV 8h, la dernière à Rouen. Un lundi matin, avec les interdictions, les bouchons et on parle même de grève de taxis... ça me rappelle ces jours d'école où il y avait une vieille interro alors que je n'avais rien révisé.
Le RDV de 8h est de toute façon impossible à respecter, sachant que mon premier client ouvre à 7h30... j'ai pour consigne de "faire au mieux". Si cela ne tenait qu'à moi, pour faire au mieux je partirais de Mâcon à 4h, pas avant.
1h20, je me réveille dans le camion ; je suis venu y dormir à 23h, j'étais en forme, j'avais envie de partir direct... maintenant je suis ensuqué, c'est trop tard, ou trop tôt, bref c'est foireux.
J'entre sur l'A6 à Mâcon Sud, et je me cale à 90. 4h plus tard voici l'aire d'Achères, j'ai fait bon voyage, finalement pas trop fatigué.
A la radio on annonce l'apocalypse avec cette grève des taxis.
Première livraison à Viry-Chatillon, chez Renault F1. En montant via Fleury Mérogis, j'évite l'interdiction de début de semaine sur l'A6, et j'arrive à 7h15, avec la remorque, faute d'avoir trouvé un endroit pour la poser. A cette heure-ci il n'y a presque pas de voiture dans la cour, on devrait pouvoir manœuvrer tranquillement... sauf que ce matin il y en a juste une, une seule, garée pile sur la place qui me gène le plus. Dans cette cour il faut faire demi-tour sans jamais pouvoir aligner le camion remorque, je pense qu'avec une autoportée c'est impossible.
Le réceptionnaire est sympa... sauf qu'il répond un "non" catégorique lorsque je demande s'il est possible de faire une photo du camion devant le bâtiment avec les belles couleurs du jour qui se lève. Ça jette un froid.
Comme prévu, comme redouté, je vais m'engouffrer gaiement dans les embouteillages pour aller en direction de La Défense. J'appelle le destinataire (il s'agit d'un chantier) et je m'annonce en retard, pour 10h environ, profitant des taxis comme alibi. J'essaie d'en savoir plus concernant l'accessibilité dans cet endroit où il ne fait pas bon se balader en camion. Le mec ne me renseigne pas trop... d'après lui "pas de souci", "tu prends la rue, tu t'arrêtes au 68, y'a de la place".
Certes, j'aurais aimé un repère, un détail, un panneau, une enseigne, quelque chose pour me rassurer quoi...
Je roule, du moins j'essaie. Je contourne via la N104, au pas sur des Kilomètres ; je perds plus de deux heures. Me voici à 10h30 à Courbevoie, dans les allées cernées de bordures et autres bites en ferraille qui entrelacent les buildings. Je découvre avec anxiété que la rue de ma lettre de voiture est une voie souterraine, avec portique de gabarit limité à 3m50 à l'entrée. Je passe donc ma route et cherche un autre accès. Je suis avec la remorque, et me retrouve à tourner dans ce dédale de béton sans vraiment savoir où aller. Impossible de trouver comment se rendre à destination. Je fais 3 tours de circuit, pas moyen. Je me pose alors dans un coin, à même la route, avec les warning : il n'y a nulle part où se garer. J'appelle le destinataire.
"Ha oui, c'est limité à 3m50..."
"Je vous ai demandé si c'était accessible en PL ? Mon camion fait 4m "
Je me retrouve à expliquer à trois personnes différentes... et la troisième de m'annoncer
"Je pense que ça passe jusqu'à 3m60"
Je reste planté avec mes warning pendant une demi-heure. Puis je reçois la mission de rouler vers "Gennevilliers, ou bien Aulnay"... Je fais quoi, la médiane ? La Courneuve, un truc dans le genre ? Finalement, alors que je suis en route vers quelque part d'improbable, c'est vers Montigny les Cormeilles qu'il faut aller, pour vider le lot chez Transport Legay.
Non, ne me poussez pas à faire de piètres jeux de mot sur ce nom d'entreprise tout à fait respectable, non le dirigeant de cette boite ne s'est pas retrouvé dans Closer, affiché au bras de Florian Philippot, non c'est trop facile de se moquer de ce genre boite, à l'instars de ses consœurs Tps Peureux, Tps Grosdidier, Tps Faciale, Tps Bourrin, Tps Moisy...
A l'issue de mon passage chez Legay, en tout bien toute honneur, je m'en vais en direction de Grand-Couronne avec un quart d'heure de marge pour arriver à 10. Ce n'est jamais "bon" ou "pas bon" , c'est toujours "peut-être", "peut-être moyen" d'aller vider dans les clous à condition que ça marche bien et que je puisse me poser devant pour la coupure, toujours tendu.
Je termine cette journée avec 9h56 de volant, à Grand-Couronne, vide, naze et enrhumé. Cette journée s'est passée comme prévu : foireuse.