FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Octobre 2014 Partager sur Facebook
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  • on a connu route plus désagréable
    dans les friches...
    St Tropez
    la classe !
  • Jeudi 16 Octobre 2014
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    Je me réveille dans mon tout petit porteur, sur le parking d'un nouveau parc logistique, au Pontet. Hier j'ai eu de la chance : lorsque je suis arrivé le portail était en train de se refermer, j'ai couru pour passer le pied devant le capteur, il s'est rouvert et j'ai pu dormir clandestinement à l'intérieur, sur le parking d'entrée. Malin le Ray !

    Se balader en porteur c'est la tranquillité absolue : on se gare n'importe où, on manœuvre n'importe où, aucun souci, j'ai l'impression d'être en voiturette.

    Cela dit, ma seconde mission du jour, après avoir déchargé un premier client au parc logistique, est à la mesure du véhicule que je conduis : livraison dans Aix en Provence centre, un chantier de climatisation.
    Rien ne sert de courir pour arriver à Aix avant 9h, j'ai pour l'heure comme seul souci de trouver un café et un truc à tremper dedans.

    Aire de Lançon de Provence, chez "Paul". Arnaque garantie : 1,70 euro le pain au chocolat ! Ils peuvent le garder et se le carrer où je pense. Je me contente d'une formule à la con, café-croissant, tout aussi arnaquante... mais j'ai quand-même envie de petit-déjeuner.

    9h30, je suis dans Aix et je peste contre ces putains d'arbres qui me griffent de toute part. Et là il n'y a pas de Slovaquo-Belge à dégager, il n'y a pas le choix, il faut passer. Ma foi...
    Je trouve le chantier, parviens à me caser dans un coin l'espace de 10 minutes pour sortir mes palettes au hayon ; il faut faire vite je gène.

    On pourrait d'ailleurs résumer mon boulot à cette phrase : "Il faut faire vite, je gène."

    Je ne garderais pas un bon souvenir d'Aix, mais juste : des arbres, des gens pressés et pas de place - même pour un porteur.

    Je suis vide et je roule en direction de la mer : Port Grimaud, environs de St Tropez. Il ne s'agit pas d'aller me faire bronzer la croupe où de boire du champagne avec Bernard Montiel et Massimo Gargia ; il s'agit d'aller atteler une vielle remorque qui pourrit depuis deux ans dans un terrain vague, pour l'amener dans un autre terrain vague moins jet set où elle pourra pourrir plus paisiblement.

    Je suis sur place à midi. Il y a en fait 2 remorques et une semi-remorque à convoyer. Je fais le premier voyage et dois donc aussi faire un état des lieux pour les deux autres missions.
    Je vais passer 5 heures sur place avec l'expéditeur :
    _ sortir une première remorque des friches, constater que la flèche est trop haute, trop courte et donc l'attelage très périlleux.
    _ sortir la seconde remorque, plus vieille et plus pourrie, résoudre le problème de l'essieu bloqué en tapant comme un barbare sur les leviers de frein (grâce aux conseils avisés de mon frère Fredo, via assistance téléphonique), disquer une béquille récalcitrante, faire la pressions des pneus avec un compresseur limité à 6 bar... le tout en plein soleil et sans avoir mangé.
    A 17h c'est à peu prêt apte à rouler et j'ai l'impression d'être en Roumanie vu ce que l'on vient de faire. 

    L'expéditeur me suis en voiture jusqu'au péage, mon attelage tient la route, nous avons fait du bon boulot.

    Je m'en remonte tranquillement, calé à 80, avec ma vielle remorque Pierangeli témoin d'une génération révolue de frigoristes du sud; Mon attelage est affreusement laid, mais j'aime bien ce mystérieux convoyage.
    Quand à la remorque autoportée : jamais de la vie, c'est bien trop facile à reculer. Qu'est ce que je raconterais dans mes carnets de bord avec une merde pareille ?