FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Novembre 2014 Partager sur Facebook
  • Photos
  • avec une poche d'eau sur le toit
    Grenoble
    saleté de calage automatique
    quand Phil26 pète les plombs au bureau...
    quand Phil26 pose son pied sur le chariot...
  • Lundi 17 Novembre 2014
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    Le toit de la remorque est ouvert. Voici ce que j'aperçois de loin en marchant vers le camion. Ce week-end n'a pas été particulièrement venteux, je m'interroge.
    Je jette mes affaires dans la cabine, je prends mes gants, ma barre de toit dans le porteur et je vais ouvrir la remorque. Surprise ! Il y a une poche d'eau en suspension au plafond (voir photo ci-contre, la bâche est tendue comme une pommette de Bogdanov, c'est à se demander comment ça tient.
    Bien... je constate déjà quelques dégâts, notamment une traverse tordue. Il faut vider toute cette flotte et je ne sais pas comment faire. Heureusement, les palettes au sol sont protégées par un film en plastique rigide, ça ne craint pas l'eau. En tirant sur la pliure du côté droit j'arrive à en faire couler un bon tiers. Pour le reste je me demande toujours comment faire. En poussant par dessous je risque de percer la bâche, et au passage de prendre une sacrée douche. En faisant un tour de la cour je risque de faire sortir les roulettes du rail, façon Ile d'Oléron... Je tente diverses techniques sans succès. Quelques routiers bretons passent, personne ne vient proposer son aide : la fameuse solidarité entre routiers...
    Finalement c'est en montant sur ma barre d'arrimage et à l'aide de mon épaule robuste que je vais réussir à vider la poche, laborieusement. J'en ressors trempé de la tête aux pieds en passant par les gants et les chaussettes.

    Que s'est-il passé ? Je n'en sais rien. L'eau a dû s'accumuler dans la bâche détendue depuis la dernière galère, formant une poche dont le poids a fini par soulever la traverse arrière et la ramener vers l'avant, la poche devenant de plus en plus grosse et lourde. La sécurité rajoutée chez Jarjat ? Elle n'a pas tenu.

    Je démarre donc cette semaine en fanfare, j'ai réussi à refermer mais l'arrière du toit est bien déformé.
    Je mets le contact : "alerte liquide de refroidissent bas". Encore... cette fois c'est sûr il y a une fuite. Le niveau est 1/2 cm sous le minimum. Je rajoute 1L d'eau et je pars vers Grenoble.
    3 livraisons à faire sous un temps merdique à souhait.
    Le premier est à Veurey, à décharger dehors, toujours sous la mousson iséroise.
    J'ai déjà changé de chaussettes une première fois et je me résous à garder les pieds mouillés, compte tenu que mes chaussures sont de toute façon trempées.
    Deuxième clients en plein centre, j'y vais avec la remorque que je décroche à moitié sur la route, façon gros bourrin, Je vide l'intégralité du porteur, je raccroche et je file à Echirolles.
    Dernière livraison chez le célèbre fabricant de pelleteuses grenoblois. J'ai RDV à 13h30, cela me laisse le temps de manger et de boire un effroyable jus de chaussette au distributeur.
    Il faut être patient ici, le protocole est pointilleux : il faut rouler avec les warning, il faut porter des lunettes de protection... on se demande à quoi ça sert mais on s'exécute...

    Ils ne veulent pas me décharger par le côté, ils pourraient pourtant le faire, mais non... il faut que je recule à un quai muni du légendaire système de calage automatique par butée amovible : la pire invention qui soit, sorte de guillotine pour carrosserie avide d'ailes et de bavettes trop basses.
    En levant à fond la suspension, le système frotte les ailes sans les abimer. C'est juste...

    Je suis vide à 13h45. Je vais charger à La Terrasse. Je reviens ensuite sur Grenoble pour aller chez Volvo.
    Après Volvo Bourges, Volvo Chambéry, voici Volvo Grenoble, toujours pour le même problème : le camion perd du liquide de refroidissement. Quelle n'est pas ma surprise d'entendre le chef d'atelier me dire que c'est normal, que c'est un problème récurent, que beaucoup des FH qu'il a vendu roulent très bien comme ça... J'ai beau lui expliquer que c'est mon troisième passage au garage, que j'ai rajouté 1 litre la semaine dernière et 1 litre ce matin, que le niveau était très en dessous du mini etc. etc. Non, d'après lui rien d'alarmant, il envoie un de ses mécanos regarder le niveau (camion à chaud, donc niveau haut) et le résultat conforte son jugement, c'est un peu :" bah vous voyez ? C'est tout bon ?" Et moi je lui réponds qu'à froid le niveau ne cesse de baisser - il s'en fout - rien d'alarmant
    J'ai bien compris qu'il ne souhaitait pas s'emmerder avec mon problème, et qu'il me prend pour un imbécile de routier. Je repars de là-bas complètement énervé avec un bidon de deux litres de liquide... voici la solution qu'on me propose chez Volvo Grenoble : continue à mettre du liquide et va faire réparer ailleurs. Pour information mon camion est en "contrat gold", le fameux contrat qui permet d'être pris en charge dans n'importe quel garage Volvo, peu importe le motif. Entubage garanti.

    Je rentre à Jarcieu. Cette journée n'est définitivement pas la mienne : au dépôt Stéphane me propose un tour de Portugal... oui de Portugal ! Et bordel de nom de Zeus ce week-end je ne peux pas ! Je n'ai jamais été au Portugal en camion, j'ai carrément envie d'y aller, et comme par hasard ça tombe ce week-end ! Ce week-end où j'ai quelque chose de prévu ! Je suis dégouté.
    Du coup demain je charge à Saint-Clair-Rhône pour Givors... c'est pathétique.

    Et en plus je refourgue le bébé à Phil26 qui avait peut-être lui aussi un truc à faire ce week-end et qui se dévoue malgré tout...

    Bref, je tente d'arranger mon toit de remorque, sans succès. J'abandonne, j'arrête tout, je ne fais ni les plein, ni le lavage, ni rien du tout, je ne roule même pas jusqu'à St Clair, je coupe ma cession, et j'abdique pour aujourd'hui. Demain sera un jour meilleur.