Carnet de bord de Septembre 2014 | Partager sur Facebook |
Je marche le long de cette route de zone industrielle, à la recherche d'un bar. J'ai envie de boire le café certes... mais j'ai surtout envie d'aller aux toilettes. Passionnant. Je trouve mon bonheur après environ 1Km de doute et de mal de ventre : voici un petit troquet, qui ne paie pas de mine, mais exactement ce que je cherchais. De dehors on se demande si c'est ouvert, à l'intérieur ils sont une dizaine d'ouvriers à déjeuner, lire le journal et regarder la télé.
Le café d'abord, les toilettes ensuite, puis à nouveau le café... un peu de savoir vivre.
8h45 je suis de retour au camion, des caristes sont déjà là, mais on me confirme : "reviens à 9h".
Il y a trois quais, et si j'avais su auquel me mettre j'aurais eu toute la nuit pour le faire. Le fait est que maintenant, à 9h, avec cette deux-voies très fréquentée sur laquelle je dois me tordre pour viser juste entre les bordures, c'est la grosse monté d'adrénaline.
Quai n°1, pas hyper difficile, mais impossible de couper la circulation. Je recule une première fois, pour m'avancer de quelques mètres je dois attendre 5 minutes... et cela à plusieurs reprises. Au final : plus d'un quart d'heure pour me mettre en place, dont seulement 3 minutes de volant.
Personne n'est venu faire la circulation, alors que tous les caristes assistaient à la manœuvre... aussi je débarque au cul du camion pour ouvrir les portes, bien chaud, bien énervé, à la limite de les insulter.
Je charge de l'engrais sur les trois derniers mètres de plancher disponible, ici aussi il faut gerber les palettes, le cariste ne rechigne pas.
10h je décolle de Granollers avec mon chargement compliqué, il va falloir rouler tout doux - tout doux.
L'engrais est à livrer dans la foulée à Courthézon, entre Orange et Avignon. J'appelle le destinataire, m'annonce pour 16h, c'est bon. Reste à courir comme un con.
J'aimerais prendre ma douche quelque part, j'aimerais m'arrêter manger, mais je n'ai qu'une coupure de 30 min d'ici à Couthézon pour tout faire.
Et puis de toute façon, je croise le grand Suédois à Béziers, alors je me contenterai d'un café. Mieux vaut le café avec un copain qu'une 17ème salade de tomate tout seul.
16h pétantes, me voici chez le client. Je me sépare de mes lourdes palettes d'engrais, le reste est à vider au dépôt.
19h Jarcieu, le temps est orageux, il n'y a plus de courant, tout le monde participe au déchargement et rechargement de mon ensemble, tout le monde, chefs y-compris.
Pas de lavage, pas de plein, rien ne fonctionne. Je rentre donc direct vers Mâcon. J'arrive dans la cour des Routiers Bretons avec 9h55 de volant, le temps de m'aligner dans le noir, sous la pluie, à ras Gondrand, ça fait 10h00... Bon sang à une minute près je laissais le camion au milieu de la cour !