Carnet de bord de Septembre 2014 | Partager sur Facebook |
3h15, le cheveu hirsute, le teint palot et l'haleine fétide je me dirige chez Autogrill pour descendre un café avant de prendre la route qui me conduira à Bergame. Si je décolle tôt, c'est d'une part pour profiter de l'A1 en solitaire, et d'autre part pour tenter de charger avant midi. Et puis il faut voir à long terme : demain je dois décharger à Aubenas, il s'agirait d'y arriver avant 18h.
3h30, j'ai fait le tour du camion, le fameux tour d'inquiétude d'inquiet39 qui consiste à vérifier à peu près tout se qui se vérifie : portes bien fermées, pneus bien gonflés, bouchons de réservoirs bien en place. On n'est pas au niveau des contrôles de sécurité enseignés au permis PL (le truc que l'on est sensé faire avant chaque départ...), mais presque.
Je suis étrangement seul sur l'A1. Je m'attendais quand-même à me faire doubler par quelque Napolitain en Turbostar, cernes sous les yeux et régule à 10kg... même pas. Je ne double personne et personne ne me double. Je roule pénard, pied au plancher, et très vite j'aperçois les lumières de Florence. Non pas Florence ma tante, qui laisse toujours la cuisine allumée, mais Florence la belle, Florence la grande, Firenze !
La suite se complique un peu : il y a les Apennins à traverser, le col du Grand Boeuf local en dix fois plus long et dix fois plus tordu, mais, à l'instar du sommet de l'A7 - interdit aux dépassements pour les PL. Je me retrouve à 50 Km/h, à la queueleuleu, tout le monde s'éclate, tout le monde chante, tout le monde danse... c'est bien simple on se croirait à un mariage animé par Patrick Sébastien.
Non je ne double pas, même s'il est tôt, même si je suis léger; Quand je vois les Napolitains les plus chevronnés rester bien sagement les uns derrière les autres... ceux-là même qui roulent comme des gros bourrins partout ailleurs, c'est bien qu'il doit y avoir de la Polizia dans les parages.
Je perds les 10 minutes que je venais de gagner sur le GPS.
Le jour se lève, je passe Bologna, Modena, et je monte direction Mantova. 4h de volant, je m'arrête sur "l'aire du Pô", et l'air de l'aire du "Pô" n'est pas des plus agréables : il fait moite, et ça fleure bon l'élevage de porc. Ça me rappelle quelques coupures peu confortables dans les environs.
Nouveau café, tentative de sieste, et je poursuis.
Le soleil perce sur Bergame, l'A4 est surchargée de gens pressés qui ont plein de truc à faire dans tous les sens, je sors à Dalmine et remonte en direction du Val Brembana. Chargement à Almè précisément.
A quoi bon utiliser un GPS lorsque l'on a un Phil26 ? Hier il m'a aussi expliqué ce client, et c'était là aussi difficile. Point commun de mes deux ramasses : il faut prendre des interdictions plutôt angoissantes, on se demande un peu où l'on va... et si l'on ne va pas faire l'objet d'une nouvelle vidéo Youtube catégorie "gros cons de routiers qui vont n'importe où".
Je charge avant midi.
C'est quasi complet, j'ai pour mission de rouler vers la France via tunnel du Fréjus.
N'ayant pas perdu de temps jusqu'ici, et dans l'optique de caser une 11h de coupure, je décide de m'arrêter à Carisio, 3h, afin de fractionner ma pause tout en ayant le temps de faire installer ma cibi.
Oui, tel le routier des années 80, j'ai décidé de remettre une cibi, quitte à peu m'en servir... elle traine depuis bientôt 3 ans dans mon coffre, pour une fois que je peux m'arrêter à Carisio ce serait bête de m'en priver.
13h30, le bungalow de "Technoservice" est fermé. D'après le lavage d'à côté, le mec revient à 15h. Ok. Je vais prendre une douche. 3 euros... c'est cher.
15h voici le pro de la cibi. Je lui explique ce que je veux, puis je le laisse bosser. Il y a là un Alsacien de chez Herbrich venu chercher une pièce, nous discutons fond-mouvant, camion-remorque, Italie, Alsace... bref nous discutons.
Pas un trou, rien de cassé, rien d'abîmé, rien de salis : le gars qui bosse ici bosse vraiment bien. Je le recommande vivement à tous ceux qui auraient la chance de pouvoir s'y arrêter.
Me voici connecté au web du vieux routier, certes l'antenne n'est pas des plus harmonieuse sur ce nouveau FH, mais peu importe, je repars en me connectant au canal 5, et c'est tout bête mais rien que d'écouter les Italiens tchatcher avec leur intonation tellement extravertie, ça me fait plaisir.
J'aime ce son de cibi, ça me rappelle les tours de camion avec mon père.
Je roule jusqu'au Gran Bosco, arrivée 18h12, 9h50 de volant et 1h45 de cibi.