FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Novembre 2014 Partager sur Facebook
  • Photos
  • toujours de nuit
    toujours 2 quais
    chez Guillot Bourne
  • Mardi 25 Novembre 2014
  •  


    Parfois il fait bon couper au beau milieu de nulle part, sans lampadaire : un mal de ventre soudain au réveil, des boyaux qui se contractent violemment à s'en tordre sur le siège, un rouleau de sopalin à porté de main... et au final une urgence parfaitement maitrisée, avec toutefois la légère appréhension de faire mon affaire là où l'on cherchait un tigre il y a moins de deux semaines. Il s'agirait de ne pas faire la une des journaux avec le froc déchiré.

    1h30, c'est parti, ne coupons pas un si bon rythme de conduite nocturne. Je vais charger à Moissy-Cramayel, nom de commune vraiment étrange, on a l'impression de le dire en bavant du yaourt : "Moissy-Cramayel"...
    L'activité bat son plein sur la grande plateforme de colis postaux de la zone Chanteloup : les gardiens viellent au protocole, les tracteurs de parc enlèvent puis remettent des fourgons Coliposte à quai dans une chorégraphie millimétrée, par les hublots de porte on aperçoit des tapis roulants sur lesquels passent des cartons à toute vitesse, dans tous les sens, pour aller on ne sait où. Ici se concrétise autant de transactions, d'achats, de ventes, de clics, de bon coin, de fnac, de cadeaux d'anniversaires et autres colis pour la grand mère, dans une orchestration pharamineuse dont je me propose d'être le vecteur, en me présentant aux quais 34 et 34bis.

    Deux quais pour charger c'est fantastique. D'autant que ça va très vite : j'ai à peine fini de préparer mes câbles TIR que j'entends les ponts se relever. Parfait.
    Au bureau il y a un agglutinement devant le comptoir : tout le monde à l'air de se connaitre, Prévost, CGVL, TEE, Chalavan&Duc - ils doivent tous à peu près faire des lignes régulières.

    Je pars à 3h30, direction Saint Laurent de Mûre.
    Tout droit, sur l'A6, dans la nuit, même topo qu'hier avec tout autant d'addiction musicale qui fait de moi un véritable junkie.
    Pour autant je ne tiens pas la forme des grands jours, jusqu'à ressentir un gros coup de barre passé Avallon. J'avais prévu la douche à l'aire de la forêt, ce sera finalement la sieste ; à défaut d'arriver propre à Saint Laurent de Mûre j'arriverai tout court.

    Je me demande si ce ne sont pas ces effroyables jus de chaussettes qui ont occasionné le trouble de la nuit dernière... Il n'y a vraiment pas de café potable dans les stations d'autoroutes françaises.

    Le jour se lève sur le brouillard du Val de Saône, j'arrive à destination à 9h45, on m'attribue les quais 8 et 9. Ici encore, deux quais pour vider, c'est parfait.
    Par je ne sais quel mystère il n'y avait aucun camion à mon arrivée, et soudain, tout le monde débarque en même temps : tous les Prévost, CGVL, TEE et autres Chalavan&Duc s'entassent dans la cour, devant les quais, en grinchant parce que moi j'en ai deux...

    Je quitte cet endroit suffocant au plus vite, retour Jarcieu à vide.

    Il est midi, je suis au dépôt, je fais mes pleins, je prends ma douche, je mange, je fais la vaisselle et je pars charger des arbres chez Guillot Bourne. Complet de pots sur palettes, facile, je prends tout de même le temps de sangler, puis je m'en vais directement en direction de Clermont Ferrand.

    Je roule jusqu'à Andrézieux Bouthéon, faute de mieux j'échoue dans une zone industrielle avec 8h59 de volant... l'essentiel étant de trouver un endroit à peu près tranquille pour une grosse coupure.