Carnet de bord de Octobre 2014 | Partager sur Facebook |
J'ai rendez-vous dans une base logistique de supermarché ce matin, 6h, non pas à Mesgenous, Mesfesses ou Mesoreilles, mais à Meyzieu.
6h pétante : au terme d'une reculade toute pourrie je parviens quand-même à coller le cul de la remorque au quai 17. On m'a fait entrer à l'heure, et voici que trois caristes autoportés s'apprêtent déjà à sortir les palettes. Etonnant.
6h45, je m'en vais. A peine ai-je eu le temps d'attraper un café au poste de garde.
Le jour se lève, teintant de rose pastel les paysages moches des environs de Satolas. Quelques bancs de brouillard, d'où sortent des pylônes électriques hideux, constituent l'horizon avec dans les champs, derrière leurs projecteurs, de grosses bestioles qui arrachent les pieds de maïs pour remplir des bennes pleines de grain ; sur la route le trafic se densifie : des conducteurs pressés et stressés qui coupent dans les ronds-points comme s'ils étaient tous seuls ; dans les airs quelques avions approchent déjà de Saint-Exupéry apportant à la capitale des gaules son troupeau de cadres supérieurs quotidien. Le jour se lève sur l'est lyonnais, et je m'en vais.
Je dois charger des arbres à Belmont-Tramonet, à l'entrée du 73 où ça ressemble encore au 38. Bonne ambiance chez les pépiniéristes, je ne charge que la remorque et je reçois une nouvelle mission : 2 palettes à prendre à Entre-deux-Guiers, c'est le nom du bled, à ne pas confondre avec "Entre-deux-Gays" le célèbre club libertin.
Pour y aller je m'interroge, je ne suis pas un régional de l'étape : Pont-de-Beauvoisin, Gorges de Chaille, Les Echellles ? Ça passe ? C'est autorisé ? Sinon il me faut faire le tour via Chambéry et doubler mon temps de parcours. Je me lance, je coupe au travers, et ma foi après avoir contourné Pont-de-Beauvoisin ça roule plutôt bien.
Je charge mes deux palettes. Mission suivante : trois autres à aller chercher à Saint Hilaire de la côte. Même interrogation sur l'itinéraire pour repartir : étant donné que c'est interdit aux PL à peu près partout, je coupe au plus court : col de la Placette.
Il fait un temps magnifique, je redescends doucement sur Voreppe puis fonce sur St Hilaire pour charger avant midi. Objectif atteint : 11h50, le camion est presque complet, je rentre à la base.
Après m'être débarrassé de mes ramasses je recharge en début d'après-midi à Anjou, à nouveau chez un pépiniériste. Un complet de sapins pour les stations de skis : Combloux, Megève ; quitte à faire du régional, autant aller dans les coins intéressants.
Comme il reste 1m, je repasse à Jarcieu pour charger une cabine de tracteur de 2m. Cette fois c'est archicomble, une rapide douche car je coure déjà contre l'amplitude, puis je m'en vais en direction de Villaz, dans les montagnes au Nord d'Annecy, pour livraison demain première heure. J'ai d'ailleurs appelé le paysan pour savoir quand je pouvais venir : "Vous venez quand vous voulez, quand ça vous arrange, 21h ce soir pas de problème, ou bien 6h demain pareil...". Bon sang c'est tellement plaisant à attendre des gens qui veulent bosser ! Faudrait envoyer des wagons de réceptionnaires en stage à la ferme...
C'est la RSE qui de toute façon décide de l'heure de RDV : pour ce soir j'ai tout juste l'amplitude et risque de me retrouver planter à la ferme, ce sera donc demain 7h.
Je roule jusqu'à Villaz, il y a, juste avant d'attaquer la côte qui mène au centre-village, deux grande zones artisanales. Je tourne dans la première, cherchant une place en vain, puis même chose dans la deuxième... il n'y a aucun recoin, seulement des trottoirs et des saloperies de bordures. Je finis avec 15h et une minutes d'amplitude, à même la route, dans un coin de la zone où je ne gène personne. J'espérais mieux.