Carnet de bord de Octobre 2014 | Partager sur Facebook |
Je laisse la remorque sur place et m'en vais escalader la montagne en porteur. Je traverse Villaz, charmante bourgade, puis m'enfonce encore plus dans les pâturages où de belles vaches laitières me regardent passer, indifférentes comme d'autres regardent passer les trains, et faisant de la condensation en broutant l'herbe tendre des alpages, à la fraiche, dans le brouillard. C'est beau comme une pub Milka.
Je trouve la ferme. Je tombe sur un paysan très gentil qui, après avoir déchargé sa cabine, m'invite à boire le café. Ça ne se refuse pas. Je me retrouve donc attablé à 7h, avec toute la famille, à prendre le petit-déjeuner. C'est beau comme une pub Ricoré. On discute de la montagne, de Villaz qui devient le Beverly Hills d'Annecy en accueillant sa population huppée, de la neige à venir et du temps qui passe. D'ailleurs j'ai des sapins à livrer : Je quitte l'assemblée, non sans avoir retourné la boite de Ricoré sur la table.
L'avantage en porteur c'est qu'on s'arrête n'importe où : sur le chemin du retour je trouve une boulangerie et mon pain pour la fin de la semaine.
Je récupère ma remorque et m'en vais en direction de Combloux. Il paraît que la vallée de l'Arly est désormais interdite aux PL, je passe donc par Sallanches.
La route de Megève n'est pas des plus difficiles, d'ailleurs je ne me faisais guère de souci : il y a tellement de cars qui y montent que ça doit être un minimum aménagé.
Aujourd'hui encore il fait un temps magnifique sur la Haute-Savoie. Depuis Combloux on peut admirer le Mont-Blanc, immense et presque encore blanc.
J'arrive chez le pépiniériste, il est 9h. La cour est toute petite mais je tiens pile pour ne pas déborder sur la route. A peine suis-je en place, arrive un autre camion Jeantin-Casset. Grosse pagaille dans la rue et changement de programme improvisé par le destinataire : le Jeantin ira directement à Megève et moi je décharge finalement tout ici, à Combloux, alors que je devais aussi aller à Megève. Soit.
Je donne un coup de main pour décharger, car tout le monde est très cool ici. Certes je me mets de la terre plein les pieds, le jean et le pull... mais tant pis, ça me fait plaisir.
Il ne faut pas moins de 2h30 pour venir à bout du tas de sapin.
Une fois vide je reçois deux SMS de chargement : Seynod, puis Chambéry.
Je commence par Seynod, une petite boite qui fabrique des grosses bobines de fil de fer. J'en charge 11, pour 11 tonnes.
Ensuite Chambéry, une grosse cimenterie qui ne fabrique plus rien mais qui sert encore, pour le moment, d'entrepôt pour stocker ce qui est fabriqué ailleurs.
Tout se passe pour le mieux, j'ai même le temps de faire un crochet chez Volvo pour un rajout de liquide de refroidissement (encore !) ainsi qu'un rappel d'atelier, une mise à jour de je ne sais quoi... qui de toute façon n'aura pas lieu : la valise de l'atelier n'étant elle-même pas à jour.
Je m'en retourne à Jarcieu, tel le chauffeur régional qui revient de sa tournée.
J'en décharge, j'en recharge : Montélimar, Valence, Montélier.
Je prends ma douche, et roule jusqu'à Montélimar où je trouve une place douillette dans une zone commerciale.