| Carnet de bord de Février 2018 | Partager sur Facebook |
Je roule un bout après mes café-douche du matin, et c'est le drame. On se fait bloquer sur la 4 après Vitry le François. Quand je dis la 4 c'est la N4 bien sûr. Jamais personne n'a roulé sur l'A4 faut pas être con non plus. Quoi qu'il en soit, me vlà comme un benêt dans une interminable file de camions. J'ai beau dire au gendarme qui me fait serrer que je ne vais pas à Paris, que je sors plus loin pour Sézanne, il s'en tape. « Désolé mais j'ai des ordres, aucun camion ne circule. Vous êtes bloqué jusqu'à 16h. » Il est à peine 8h ! Ils sont quand même malins ou tordus... Ils nous bloquent sur un bout de 4 voies juste après une sortie pour qu'on ne puisse rien faire. Au bout d'un moment je descends pisser et arrive un gars de la DDE en Citroën Berlingo une bagnole dans ce genre. Je renonce à pisser pour l'instant et je l'arrête. Je lui explique la situation, je suis bloqué pour rien... « Oh m'en parlez pas. J'attends du sel, et les gendarmes m'ont bloqué les camions de sel plus loin. » Est ce que ce pays n'est pas devenu complètement con ?
Je fais contre mauvaise fortune bon cœur. Je me dis que ma coupure de 11h est un peu juste, je vais pouvoir faire 3h ici. Mon cul Paul, au bout de 2h24 on a ordre de circuler. C'est pas plus mal finalement.
A 11h je suis à Sézanne dans une grosse boîte qui fabrique des racks. Il y a une discrétion commerciale, j'ai fait un CMR. Bon. Sauf que les bobines sont étiquetées Tillet Besançon. On prendrait pas les gens pour des cons par hasard ?
Ça me rappelle une histoire pareil. Chez Begey à l'époque on chargeait en Italie pour St Mihiel dans le 55, avec une discrétion commerciale. On faisait un CMR d'Anvers. Premier tour que je fais le réceptionnaire me demande le bulletin d'analyse du solvant qu'on emmenait. « Je peux pas te le donner.
-Si tu me le donnes pas, je te vide pas. En plus je sais très bien que t'as chargé en Italie, faut pas nous prendre pour des cons. »
Quand je vois un camion me passer devant, mort aux cons, je lui donne son putain de bulletin d'analyse. « Ah tu vois que j'avais raison... »
A midi je suis vide, cassoss. Je ne vois pas de boulangerie dans les environs, sur la 4 c'est mort, pis j'ai pas trop faim, vu l'ambiance vaut mieux rouler. Je charge un premier lot à Châtres au bord de la 4 dans ce gros truc logistique où il y a But et Ikea. On me donne un quai de suite, 3m bien gerbés, j'avale une boîte de sardines avec mon quignon de pain sec d'hier. Peux pas faire plus malheureux.
De là je fonce chez Ksspôô au Coudray Montceaux. J'ai du bol, deux ramasses en banlieue Est, je ne vais pas me frotter plus dans la merde parisienne.
J'ai déjà vu du monde chez Norbert mais là on bat des records, des camions de tous les côtés, garés en trois épaisseurs. Au guichet j'ai compté 26 mecs devant moi, oui 26 ! Putain je suis vert. Un me dit qu'il est là depuis 7h ce matin, il est 14h30 ! Je passerai donc tout l'après-midi debout dans le froid de la porte ouverte sans arrêt à attendre je sais pas quoi. Si, un quai puis un cariste. A un moment, trois chefs sérigraphiés XPO sont venus avec des dossiers sous les bras. Je leur dis, un peu énervé j'avoue : « Bon les enfants vous êtes trois, vous prenez chacun un tire-pal ça fera trois camions chargés. » Ça leur a pas plu, le plus âgé m'a répondu, dans le brouhaha j'ai pas compris mais dis-toi mon ami que je t'emmerde. J'espérais descendre jusque chez la Suisse, au fil des heures je réduis les km, à un moment je me dis qu'il va ne me rester de l'amplitude que pour sortir du site.
A presque 20h je me casse enfin. Purée la journée de merde !
J'arrive à rouler ric rac jusqu'à Courtenay, j'ai mérité mon kir ?