| Carnet de bord de Avril 2017 | Partager sur Facebook |
J'ai honte, je suis un jaune, je casse le boulot. Je démarre à 6h, ne le répétez pas surtout, les autres vont me lyncher... La semaine ne fait que quatre jours, douze clients à caser, faut y aller un minimum. A 7h je suis au dépôt, l'AD Blue est à marée basse, je complète le gasoil. Cyril est là, il n'a plus de batteries sur le Panzer. J'ai mes câbles, bon prince je lui offre un peu d'électricité Iveco, le Merco ne fait pas le difficile, il démarre avec du courant italien. On boit un café et je file.
Pas de pause pain ce matin, j'en ai fait hier, un mélange de farine bise et de seigle, c'est très long à monter mais ça se garde fort bien enroulé dans un torchon.
A l'entrée de Lyon je mets 30 min les pieds sur le volant. Il est 11h je ne fais pas le tour, j'enquille le périph comme dans le temps. Oui fut un temps où l'A46 n'existait pas. Je mange un bout à l'aire de La Coucourde, mon pain n'est vraiment pas mal j'avoue. Seul truc comme je ne note rien, je fais les dosages au pif et parfois c'est plus une brique que du pain.
Je sors à Montélimar sud, c'est pas encore la saison, la traversée de Bagnols est tranquille. A 15h je suis à St Laurent des Arbres, patelin entre Bagnols et Avignon en gros. Christine m'avait demandé si je voulais une assistance petit camion, il y a un km. Une assistance pour une rénovation c'est ridicule, ça va plus vite de faire 1km en chariot que de transvaser. J'ai bien fait, de mémoire je connais le coin je suis venu il y a pas longtemps, il n'y a même pas 1km en fait. Comme d'hab' j'accepte un café et un chèque.
Après je me fais archi super grandement chier près d'Uzès. Blauzac, patelin étroit sur une colline, j'arrive du mauvais côté alors que sur Gogol c'est par là que ça me semblait le plus facile. Impossible de tourner à gauche, me vlà parti dans les champs sur une route étroite, sueur froide si ça débouche pas correctement. Je retombe sur une route plus large, ouf. J'entre dans le pays par l'autre côté, facile, ça fait même une place pour faire demi-tour. Il y a toujours autant de vent, le rideau s'envole, ça claque, à tel point que ça me fait une amorce de déchirure sur le tube arrière. Un type s'arrête en voiture, me dit qu'il est chauffeur, et il me conseille d'attacher un ou deux crochets pour ne pas que ça vole. Putain il m'a pris pour un parisien ? Je ne suis pourtant plus immatriculé en 90. Ou alors il pense que c'est la première fois que je viens dans le sud un jour de grand vent... En repartant je vois débouler deux types dans une 207, affiche, seau de colle, ça dure 30 secondes et ils repartent comme des malades. Oh ça je me dis, vu le genre des gaillards ils collent pour Marine. Par curiosité je descends voir l'affiche...
Fin de chantier à l'Oasis à Bellegarde, il est 19h15 et j'ai 9h07 de volant. C'est assez pour un petit homme comme moi.