FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Octobre 2017 Partager sur Facebook
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  • Nantua, pas la sauce, le lac
  • Jeudi 19 Octobre 2017
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    Je suis garé au pied de l'autoroute mais il y a un basculement de chaussée comme ils disent, la circulation passe de l'autre côté. Pour le respect de mon sommeil je dis : merci Vinci. Bon si ça trouve c'est pas une autoroute Vinci mais on s'en fout, c'est pour la rime riche.

    Café douche, il me faut ça pour grimper dans la montagne. A La Rochette j'appelle mon client, je ne trouve son adresse nulle part, il me dit de monter par la « route des Huiles ». Je passe devant la célèbre papeterie Cascades, jusque là ça va. C'est fléché route des Huiles, en avant. Plus je monte plus je vois que je m'éloigne du bled : Étable. Je rappelle le client, je lui explique où je suis, il me répond un truc genre « oups désolé, je vous ai fait monter du mauvais côté. » Il me dit que plus haut il y a une ancienne scierie je devrais pouvoir faire demi-tour. C'est le « devrais » qui m'inquiète. Une scierie, je m'imagine un gros truc avec un parc à bois pour stocker les grumes, mon cul Paul, c'est un pauvre hangar au bord de la route. Il y a quand même un chemin, je balance le cul de la semi dedans et ça le fait. Je rererappelle le client, il vient me chercher à La Rochette. Si on avait fait ça dès le départ... Heureusement qu'il est là, dans La Rochette c'est tout interdit. Devant chez lui il y a un champ, rebelote, c'est ma spécialité en ce moment, je fais demi-tour dans l'herbe, pas le choix. Livraison, café, chèque.

    Je préviens mes exploitantes que je suis vide. Pauline est emmerdée avec le chargement de Sevket chez Waterair, faudrait que je remonte au plus vite. Bon, go ! Arrivé à Annecy, changement de programme, Pauline a une solution, Laurence m'envoie charger à Bonneville. Ma foi, ok, je suis quitte de courir comme un con.

    A 11h et demi je suis à Vougy dans une des innombrables usines de décolletage du coin. Oh mais je connais ici, chez Buffa on venait vider de la ferraille qu'on chargeait à Birmingham. Franchement je ne m'en souvenais plus, c'est en voyant l'usine que ça me revient. Là haut on chargeait soit pour ici, soit pour Camelin à Besançon. Eh bé vous savez quoi ? Je charge pour Camelin Besançon. Étonnant non ? Vu l'heure je ne me fais pas d'illusion, pas grave je me suis pris du pain, j'ai de quoi attendre.

    Que nenni. On me fait entrer de suite, j'ouvre le toit, quelques sangles, un demi-camion chargé avant midi. Le top. C'est Pauline qui prend le relais, je rentre pour compléter dans le Jura.

    J'aime bien sortir aux Neyrolles, ça fait économiser des km et de l'autoroute, et passer dans Nantua. J'ai 4h et des boulettes au bord du lac, le coin idéal pour casser la graine. Sur les coups de 3h je suis à Publy, au-dessus de Lons. Jadis ici ils faisaient des lits de bébé en bois, depuis belle lurette les lits ne sont plus en sapin du Jura mais de Transylvanie. Il y a un Bosniaque à quai, j'attends qu'il finisse, le gars me dit bonjour en partant. J'en parle au cariste. Il me dit que ce chauffeur vient souvent, qu'il parle parfaitement français, qu'il parle sept langues ! « Il parle français couramment , il dit même des mots que je connais pas . Faut voir ça ! » Là je me dis que c'est pas une référence, le pauvre diable doit avoir un vocabulaire de 500 mots. Quai, palette, bois, champignon, forêt... Un Jurassien quoi !

    A 18h30 je suis à Devecey, je décroche ma caravane et j'en prends une vide pour monter charger demain à Montbéliard. Ma chérie est du soir à Besançon, elle va finir à pas d'heure, mon frigo à la maison est tellement vide que le joint de porte doit être collé par la dépression, m'en vais donc souper à Clerval avec mes congénères routiers.