| Carnet de bord de Avril 2014 | Partager sur Facebook |
Mon avenir proche est incertain, l’avenir lointain encore plus mais ce n’est pas le sujet…je décale donc mon amplitude au max. Un peu avant 9h je suis à St Sever, patelin connu pour sa pub niaise sur les volailles. Où on nous montre une agriculture folklorique, des paysans des années 50, un gosse de dix ans avec une chemise de bûcheron canadien…je l’imagine au collège avec pareil accoutrement. Bref une agriculture fantasmée où les paysans ne sont pas poussés à s’endetter avec des tracteurs à 100000€. Le client m’attend devant sa maison en construction, problème, il n’a pas encore la clef du garage. On dépote les colis pour les mettre à l’abri, et on laisse l’escalier et les tôles dehors. Il pense pouvoir obtenir la clef dans la journée, je prends mon chèque et je file. La suivante et dernière piscine est sur la côte, au nord de Bayonne. J’avais mis 10h midi, le client a demandé à décaler, c’est midi 14h. J’ai du taf derrière, ça me fait ch’, j’appelle le gars à 10h30. Bah ouais tant pis, venez avant, qu’il me dit. Nickel. A 11h moins le quart je me gare dans le lotissement. Le gars a la tronche explosée, les yeux injectés de sang ; ah ouais merde il travaille de nuit et le matin il dort. Martine m’avait prévenu, c’est pour ça qu’il a décalé le rendez-vous…putain je ne m’en rappelais plus ! Je suis désolé mais ça me fait gagner presque deux heures.
Allez zou, direction Bordeaux. Je passe à Bruges sur les coups de 14h pour enfin me débarrasser de mes Europe que je traîne depuis mille ans. Je prends la direction de Lormont pour charger sur un chantier, j’appelle le gars et par habitude je me présente au nom des piscines Waterair… gros blanc au bout du fil… Le mec a dû me prendre pour un gros demeuré. L’accès au chantier est assez rock n’ roll, à la dernière seconde je déplace un de ces putains de grillages de protection. Un peu plus j’arrachais un crochet de bâche, j’ai tiré la carte chance. Je me charge et je descends à Bordeaux en face de Bègles mais de l’autre côté du Rhin dans une grosse menuiserie qui fabrique des blocs-portes. Il y a un jeune gars en frigo devant moi, la fille du bureau me dit de me mettre à quai, ben non et le jeune ? « -Ah oui, je l’avais oublié celui-là. » Je vais me tirer un café en attendant. Le cariste vient me voir et me fait mettre en place à côté de la rampe. Un tire-pal dans la semi et on charge. Rebelote je reparle du gamin en frigo… « Ah non, il charge complet, il a le temps. » Bon ma foi, j’ai comme dans l’idée qu’ils ont décidé de me charger avant… Une moitié de semi sur le chantier et une moitié ici, ça fait deux moitiés, je me casse.
Bizarrement la rocade est fluide alors qu’il est 17h, ça m’arrange. Je compte mes heures, finalement ça a bien marché mon affaire, j’ai le temps de me rentrer. Fin de journée à Limoges à la Terrasse d'Annie, même en rêves, je ne pensais franchement pas être là ce soir.