| Carnet de bord de Janvier 2016 | Partager sur Facebook |
Je ne suis pas au resto mais c'est quand même café-douche, décollage à 6h30 je suis un peu inquiet. A 8h pétantes je suis à Beynat entre Tulle et Beaulieu sur Dordogne. J'appelle mon client : répondeur. Je l'ai eu hier soir, il m'a donné une autre adresse. Le lieu-dit sur Google ne me dit rien qui vaille. Le paysage est très accidenté, des petites routes qui font des lacets, tout ce que j'aime. Je suis à 5 bornes de la destination, une première route, trop étroite, la seconde à l'air un peu mieux. J'y vais sur la pointe des pieds, au pire je pourrai reculer. Bien sûr ça grimpe sinon c'est pas drôle. Au sommet de la colline il y a un carrefour, au pire du pire je peux faire demi-tour ici...peut-être. Je continue encore 500m et je me gare devant une ferme. Le client me rappelle enfin, il vient à ma rencontre. On va voir avec sa bagnole. C'est pas la peine, il reste moins d'un km je reste là. Kit, escalier, pas de margelles, je peux y aller en une seule fois. Ça m'arrange, il est déjà bien tard. On signe les papiers sur le carton qui contient l'isolation et là derrière je vois deux fenêtres neuves cassées. Le client m'explique qu'il est en litige avec le transporteur, que le chauffeur s'est barré, pas de réserves sur le récép'...gros litige. Je rame pour lui expliquer que les transporteurs ne sont pas tous des gougnafiers. Il est d'accord, tout va bien. Je file. Retour au camion j'embarque le chariot et je cherche mon carnet de récép'... Putain je l'ai oublié sur le carton de polystyrène qui nous a servi de bureau. Abruti ! Bon bé j'y retourne, déjà que j'étais à la bourre. Re-retour au camion. Je fais demi-tour dans une patte d'oie à flanc de colline, en dévers, avec une petite grange au milieu, pas simple. Il est 9h40 j'aurais voulu être à 10h à Sarlat, c'est juste un peu mort.
J'appelle le client pour lui expliquer le topo, il me dit qu'il habite dans les bois c'est introuvable. Ça continue. A 11h je quitte la départementale le gps me dit 10km. Putain 10 bornes de chemin de chèvres. Un coup à droite un coup à gauche, un coup entre deux maisons en chicane, punaise si je ne trouve pas un bon carrefour je suis mort. Je ne suis pas trop le mec qui s'inquiète mais là quand même... Je rappelle le client il me demande où je suis ? Bé j'en sais rien mon pauvre, dans la pampa. Je finis par trouver une ferme dans un lieu-dit, il connaît et vient en voiture. On fait le tour du pays en bagnole, y a rien qui va. Un chemin qui descend en lacets je refuse de m'aventurer là, une route mais avec un poteau de téléphone dans un virage. Finalement on trouve une route qui fait toute une boucle mais là au moins je ne casse pas le camion. Je suis encore garé à un bon km, m'enfin je suis sauvé. Retour au camion, j'enlève ma veste, horreur ! J'ai nettoyé le siège de la bagnole avec ma polaire, elle est couverte de poils de chien. J'aime pas les chiens, j'aime pas les animaux. Enfin si, j'aime les animaux qui se mangent. J'adore les vaches, les lapins, les poulets. Il est 13h30 mon calvaire est terminé. Coup de bol je devais faire une piscine cet ap' vers Libourne, elle a été reportée à demain, ça tombe bien sinon j'étais dans la merde.
Je mange enfin un morceau, j'ai l'après-midi pour me rapprocher. Grosse déviation 20 bornes après Sarlat, ils renvoient les camions dans l'autre sens. Ça va le bocal ? Je coupe au travers, je paume encore pas mal de temps, encore heureux que je n'ai plus rien aujourd'hui.
Fin de journée au relais de Gascogne à l'entrée de Libourne, adresse quasi mythique alors que je n'y ai jamais mis les pieds. Ce soir je rattrape cette fatal error. Oh! Dans ma liste d'animaux j'ai oublié les canards et les agneaux. Ces petites bêtes n'ont pas hésité à donner leur vie pour mon bon plaisir. Qu'ils en soient ici publiquement remerciés.