FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Aout 2013 Partager sur Facebook
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  • Langres
  • Jeudi 1 Aout 2013
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    Décollage de trop bonne heure. J’ai une chance insolente avec les feux dans la traversée de Dijon. Coupure d’une demi-heure à Auxerre au Ste Nitasse pour déjeuner et me doucher, comme d’hab’. A 8h30 je suis à Sens sur le chantier d’un magasin en construction. Je trouve un type  qui me dit : « oui c’est pour moi, mais problème, y en a pas Manitou.Y en a Manitou sur autre chantier. » T’inquiète mon gars, je suis équipé. Par hasard j’ai mon chariot, puisque j’ai vidé avec et que  j’en aurai besoin pour recharger. Il y a une longueur de 10m, je ne brille pas trop pour la vider, c’est instable au possible. La suite est plus facile. Le mec est content, il se voyait déjà (pas en haut de l’affiche) tout se taper à la main. De là je file à Wassy dans le 52. Si ça marche, je dois pouvoir vider avant midi. Tout bon. Sauf que le chantier est au bout d’un chemin de 2 ou 3 m de large et que j’apporte des longueurs de bardage de 6m. Inutile de dire qu’on se fait bien ch… Garé à l’ombre, je reste là pour casser la graine. La dernière livraison est pour le chantier d’un Leclerc à Langres. Facile.

    Votre mission si vous l’acceptez, est de recharger une charrette agricole à Chalindrey. Ville plus connue pour son gros dépôt SNCF, les passionnés de trains en particulier des locos 68000 et 72000 voient de quoi je parle. Je me pointe chez mon paysan, il est dubitatif… Franchement, moi aussi un peu mais je ne lui montre pas. Je fais genre le mec qui maîtrise. On met la carriole le long de ma semi, je glisse mes fourches et avec les rallonges et les stabilisateurs ça le fait gentiment. 2 sangles et je referme. On signe un récépissé, je vois le gars partir dans la pièce à côté et revenir avec une bouteille. « Tenez, je suis content, ça s’est bien passé, c’est de la mirabelle. »

     

    J’appelle le destinataire à Besançon, ce n’est à vider que demain mais bon… Je m’annonce pour 18h. Rebelote, Moffett, rallonges. J’attache le plateau au mât du chariot et je roule jusque chez lui. Le type est bien content. On boit une bière, il me file un billet et une bouteille de rosé. Pas perdu ma journée moi ! J’ai 9h de volant, j’ai déjà fait mes deux fois 10h, je coupe à la Cocotte. Douche miam miam dodo.

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  • Vendredi 2 Aout 2013
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    Réveil 6h direction maison. Je m’occupe de mes nains et je monte chez Wat. Je croise Marc dans le bois avant Seppois, tant pis pour le café avec mon pote. Un Perrenot termine, j’ai le temps de préparer mon petit commerce et de tamponner mes récep’. A mon tour j’avance sur la piste aux étoiles. Chargement ordinaire, pile poil. Je finis juste avant midi et je vois Marc revenir. Son troisième client vient de se réveiller, il reporte la livraison pour une raison vaseuse… Je leur file un coup de main pour dépoter et refaire la palette d’escaliers. Sylvain arrive, on tape un peu de la gueule tranquille à l’ombre. Retour à ch’baraque vers 13h, fin de mission.

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  • Un côté...
    puis l'autre...
    du Rhône
  • Lundi 5 Aout 2013
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    Allez, on attaque la dernière semaine. Je démarre à 7h30 et je passe au dépôt pour lire ma carte et faire le plein. La première piscine est à Valentin, à 5 ou 6 km du dépôt. J’y suis à 9h, ça va, ce n’était pas trop compliqué à compter…  D’entrée le client me demande si je suis alsacien ? Naaan ben pis quoi encore ? A part ça il est sympa, pas chiant.

    La suivante est à Bourg en Bresse. J’ai le temps je prends la 83. A la sortie de Besac’, ça freine. Aussi loin que je vois, il y a des bagnoles. Purée, c’est quoi ce truc ? Du rond-point de Beure à Larnod on roule en accordéon. Quand ça se dégage je vois que c’est un antique camion benne avec une remorque et une pelleteuse dessus. Il nous a traîné jusqu’à Mouchard ou presque. Rebelote à Poligny, ça freine. Là c’est un flot de touristes et camping-car, impressionnant ! Vivement les vacances, ça devient pénible.

    Pour 14h je suis à Bourg-Péronnas. C’est un grand-père qui réceptionne la rénovation pour son fils. Je lui demande s’il a une brouette ? Comme il n’y a que 3 colis, ça va plus vite avec la brouette que de descendre le chariot. Pépère est surpris, ensuite c’est moi qui le suis. Alors qu’il y a un garage et un abri de jardin, il me fait mettre les colis dans le salon, devant la téloche. Je n’ai pas osé le contredire, il verra avec son fiston.

    La dernière pour aujourd’hui est derrière la centrale nucléaire du Bugey, sur l’autre rive du Rhône. La route est étroite, impossible de me tourner pour débâcher à l’ombre il faut vider en plein cagnard, terrible. J’accepte volontiers un grand verre d’eau quand on a fini. Fin de journée à Eloise, resto qu’à ma grande honte je ne connaissais pas. On a mangé dehors sur la terrasse, avec un ex-collègue de Lagaffe, bien agréable moment. 

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  • Annemasse
    Vouglans...encore
  • Mardi 6 Aout 2013
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    Les douches sont neuves, top. J’y reviendrai à ce troquet. Pour 8h je suis au-dessus d’Annecy. La route grimpe dans la montagne, je me pause sur un arrêt de bus. Je pense ne pas gêner, les gamins ne vont pas à l’école. La maison est en construction, je conseille au gars de ne pas laisser les colis ‘envolables’  sur place. Il n’a pas l’air convaincu, ma foi, il verra bien.  Je lui demande si la route débouche quelque part. C’est non. Je trouve un carrefour un peu plus haut, à contre-main, mais ça va encore pour me retourner. La suivante est à Annemasse dans un lotissement pas facile à trouver. Le client est citoyen suisse, normal par ici. On vide, contrôle. Et là il me prend le choux, soit disant il manque des tôles… Je suis confiant, le pointage est juste, le nombre est conforme à la liste de colisage. « Non, non, c’est impossible, patin, couffin. » Je lui propose qu’on vérifie sur la notice de montage. Elle est chez lui, de l’autre côté du lac. Il a reçu une version de la notice par internet, sauf que la connexion est foireuse. Au bout d’un moment, miracle, ça s’ouvre sur son téléphone.  Page 10 ou 12, confirmation : 10 panneaux droits et 3 courbes. Sur ce modèle l’escalier est dans un virage, il manque une tôle courbe, normal ! Mes collègues et moi, on est capable de réciter par cœur la liste de colisage et rien qu’en voyant les tôles, donner le modèle de la piscine. C’est pas un exploit, juste l’habitude au fil des années. Et ce casse-couilles qui vient me tenir tête. On est payé pour rester calme…

    La dernière de la semaine est un peu plus loin avant Thonon. J’y suis pour 13h. Livraison facile, sauf que je suis au bout d’un chemin. Je fais comment pour repartir ? Je demande au facteur, il me dit de continuer à droite ensuite c’est tout droit. Le voisin a entendu la conversation, vient me voir et me dit que si je fais ça je vais me coincer entre deux maisons… Bon je fais quoi ? Dans le doute j’écoute le voisin. Demi-tour super hard. A la main j’ai couché le panneau de voie sans issue pour ne pas crever ma bâche, puis « ripage » de la semi avec le Moffett. Bonne suée, mais au final je n’ai rien cassé. En repartant j’ai redressé le panneau, ça fait plus joli.

     

    J’appelle Pauline. On a un tour en chariot embarqué à charger dans le sud. Vu que je ne vais pas descendre à vide depuis Genève, elle m’a trouvé un chargement à Chalon sur Saône. On attend un peu, elle aimerait trouver quelque chose pour descendre dans le 71, mais là, faut pas rêver. Je descends par la route des chèvres, à 19h je me pose au resto de l’AS24 à Lux. Je n’aime pas spécialement mais le Guy est en vacances, cette semaine, faut pas trop faire la fine bouche.

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  • à Souillac
    Le bled à Roger...
    encore lui
  • Mercredi 7 Aout 2013
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    7h45 je suis au chargement. Hier je n’ai pas percuté, ici c’était un client de Buffa à Dôle. Mon boss était le chef de Dôle, tu m’étonnes qu’on charge ici. Personne dans la cour, je crois même être le seul camion dans l’usine. Expé, quai, retour expé, le tout en une heure. Il reste un petit mètre de plancher, je le signale à Pauline. Réponse : on roule. Ça me plait bien ce boulot. Moi qui pensais  finir la semaine en Casino pour Paris ou Système U pour Jenesaizoù bizarrement je préfère ça…

    Direction Toulouse. No stress, la descente est super tranquille. Ça me fait tout bizarre de prendre cette route aussi tôt dans la journée. D’habitude je démarre de la maison, là j’ai gagné deux bonnes heures. Comme d’hab’ à Brive je sors pour prendre la nationale 20. Je suis chargé lourd, mais avec les camions modernes ça roule. Jadis on se traînait avec des pièges de 300 ou 340 chevaux, aujourd’hui avec nos tacots, même si je ne roule pas avec le must, ça me fait chier d’engraisser les actionnaires de Vinci et consorts.

    Fin de journée à 19h30 chez Martine à Fenouillet, c’est-à-dire à l’entrée de Toulouse,  sous une pluie battante. Putain on est où là ? Je retrouve le chauffeur du joli Daf que j’ai pris en photo la semaine passée à Lannion. Le monde est petit, et c’est bien ça permet de discuter.

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  • les Corbières
    des suédois!!!!
    Orange
  • Jeudi 8 Aout 2013
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    J’ai rendez-vous à 7h30, en bon petit soldat je suis dans la zone de Tournefeuille  à 7h20. La grille est fermée, je sonne, pas de réponse. Normal, il est trop tôt. Un quart d’heure plus tard je réessaye, l’interphone reste muet. La cour est déserte, rien ne bouge. Appli pages jaunes, je tombe sur un répondeur qui me dit que l’entreprise est en vacances jusqu’au 25 Août. Pas bon ! A 8h25 je vois une bagnole arriver. Le gars vient me voir et m’explique qu’en période de vacances ils sont en effectifs réduits et horaires…à la con. Nan ben attends, moi je suis dans le transport, nous on a toujours les mauvaises infos ! En une bonne heure c’est vide. Je lui paye un café à 30 cts (je suis grand seigneur) et je file direction Montpellier. Il y a de la bagnole sur l’autoroute, terrible. Un flot continu. A la bifurcation de Narbonne ça roule à 40. J’appelle mon gars et je m’annonce pour 13h-13h15.

    Ça va vite puisque je me charge tout seul… Problème : il n’y a que la moitié de la semi. J’appelle Pauline pour la prévenir, on ne sait jamais. On est payé complet, m’enfin, si on peut rentabiliser l’affaire.  Je vais compléter mon plein à Baillargues puis je me pose à l’aire d’Ambrussum  pour casser la graine. La petite me rappelle et me dit qu’elle a pris un lot de 6m à Orange, mais à charger avant 16h30. Oups ! Je tapote sur Tomtom qui m’annonce 16h50 au mieux. Rebelote pour appli pages jaunes, j’appelle les expés pour qu’ils m’attendent. Le gars me dit 16h40 dernier délai, je les connais les transporteurs, tous des menteurs !

     A 16h45 je suis au péage d’Orange sud. Je rappelle le mec, trop tard. Morgen frue, domani matino, mañana por la mañana, demain matin 8h. Eh merde ! Re coup de fil à l’exploit’ : «  pas grave je redonne le lot au transporteur qui nous l’a filé, j’avais prévenu que ça n’irait sûrement pas, en plus c’est un truc qu’on aurait dû garder une semaine à quai. » Bon ben ma foi…j’ai fait au mieux.

     

    Je calcule et recalcule mes heures. Va falloir que je coupe au nord de Lyon. Le Chaffard est encore ouvert cette semaine. Ça me va pile poil. 

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  • Nous en 40 on était occupé...à autre chose
    T'as vu Gégé? J'ai fait tes jantes
  • Vendredi 9 Aout 2013
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    Décollage à 5h avec 9h de coupure pile poil. Le bistro est fermé, on verra plus loin. Plus loin c’est Villemotier. Je préfère m’arrêter là, plus loin ça risque d’être fermé, et cette adresse figure dans mon panthéon de la viennoiserie. Café douche en quatrième vitesse. A 9h30 je suis à Vesoul. Putain c’est blindé de camions. Et j’apprends que j’avais rendez-vous à 8h30… Ah bon ? Ça ne change rien, si j’étais arrivé à l’heure je ne serais sûrement pas plus avancé. A 11h15 j’entre, je ressors pour midi pétantes. Ouf. J’appelle l’exploit’ : tu rentres.

    A 13h30 je suis chez Jeantet pour laver. Mon tracteur en a besoin et je tiens à redonner la semi à Gérald en état. Je coupe un fond de bouteille pour récupérer de la graisse de sellette, ferai ça quand le tracteur sera dans ma cour. Retour au dépôt je décroche, raccroche, rends les papelards, un peu de discut’ et je me sauve. 16h je décroche au bled. Petite statistique perso pour rigoler : pour cette année scolaire c’est-à-dire depuis le 3/09 dernier, j’ai livré 232 clients pour Waterair.  D’un commun accord avec moi-même je pense que j’ai mérité mes trois semaines de congés…