FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Décembre 2013 Partager sur Facebook
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  • Vesoul Sud
    la montagne en hiver
    Manque plus que les stickers ATS et je pars avec
  • Lundi 2 Décembre 2013
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    J’ai rendez-vous à 9h chez un petit fabricant de bagnoles franc-comtois, mais sur leur site de Vesoul. Avant le magasin PR, pour pièces de rechange, Sud était le magasin le plus pourri de Vesoul. On était garé loin, il fallait mettre les papiers dans un tube pneumatique et attendre…attendre. Ils ont changé le système, maintenant au Sud ça va super bien. A 9h30 je me casse. Je passe par le dépôt pour lire ma carte, redonner les papiers et déposer mes cadres de piscines. J’ai oublié de le faire vendredi, je n’ai pas envie de me les trimballer toute la semaine pour rien. De là je vais dans la zone indus’ de St Vit chez un écrabouilleur de ferraille pour vider ma grosse palette de bobines que je traîne depuis vendredi. Je saute de l’autre côté du grillage pour recharger chez U. C’est mon occupation principale en ce moment.

    Le chargement n’est prévu qu’à 14h, je vais jeter un œil quand même. C’est presque prêt, le temps de descendre à S V 1 pour prendre une paire de palettes, en revenant c’est bon. Tant est si bien qu’à 14h j’ai fini. Je m’offre ma pause déjeuner comme disent les gens qui savent parler. Moi je mange, c’est plus plouc. En prenant soin de ne pas couper 45 min, histoire de ne pas remettre le compteur à zéro.  Je remonte au même magasin que vendredi vers Cluses. Je reprends à nouveau la route des chèvres, un vrai régulier. Fin de journée au centre routier de Cluses. Je n’y avais plus mis les pieds depuis des lustres, ça fait deux fois coup sur coup, bizarre.  Mes deux voisins de table discutent et l’un trouve qu’RMC est une bonne radio. Je me retiens pour ne pas tomber de ma chaise, je lui dis cash : « tu votes pour Marine ? » « Ben ouais, ça a rien à voir. » T’as raison ça n’a rien à voir, m’enfin peut-être un peu quand même. En ce moment Inter fête ses 50 ans et que c’est un bonheur d’écouter de vieux sons et de vieilles analyses politiques (parfois fausses d’ailleurs) chez Mermet. On a encore du travail pour ramener ces brebis égarées sur l’échiquier politique, égarées par ignorance surtout. 

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  • Oyonnax
  • Mardi 3 Décembre 2013
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    A 7h je suis à quai au Super U. Il fait un froid terrible, on peut dormir avec les fenêtres ouvertes, il n’y a pas de moustiques. Il fait entre moins 6 et moins 10 selon les endroits. Je chope un tire-pal à main pour aider le gars, faut bien bouger un peu. En moins d’une heure c’est bâclé.

    Je vais recharger à Annecy avec mon chariot. Ce n’est pas très exotique comme trafic mais on facture assez largement la prestation. Ce n’est pas franchement bandant comme taf mais par les temps qui courent c’est déjà pas mal de bien gagner sa croûte. Et pour le client c’est de toute façon moins cher que de louer un Maniscopic pour charger son matériel. Pour entrer dans la cour du chantier je suis bien en ligne, mais pour ressortir le portail fait une chicane…et c’est le drame. Je frotte sur un pilier un béton, résultat un crochet arraché et 10cm de bâche mâchouillés. Bordel de merde. En plus ce n’est pas ma remorque mais celle de Gérald, putain ça fait chier. J’appelle mon boss pour le prévenir que je vais passer chez Fèvre pour faire réparer le rideau. Ça le fait rire de penser que la semi de Gérald l’ultra maniaque va avoir une rustine… Je prends mon courage à deux mains et je préviens Gégé… Il me dit que ma punition sera de faire le tour de Besançon en courant, tout nu. Les pauvres bisontins, ils ne méritent pas une telle vision d’horreur.

    En fin d’après-midi je suis chez Fèvre, on change le tendeur, on répare au mieux la bâche mais ça se voit, fait chier. Comme il me reste un chouilla de plancher je vais charger 3 bobines chez Tillet. C’est un peu étrange de charger à Annecy et Besançon pour le 70, mais l’important c’est de faire du chiffre et de redresser la France ruinée par les gouvernements socialo-communistes. J’ai bon là ? Cette phrase va me sauver du peloton d’exécution quand Florian Philippot sera ministre de la police. Louis Alliot président du conseil, Marion Maréchal ministre de la Propagandastaffel, la vie sera douce…

     

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  • brrrrrr
    fait chier, mais c'est réparé
  • Mercredi 4 Décembre 2013
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    A 8h je suis à St Loup. Je suis le premier devant la grille avec derrière moi  un Bertrand et un ex-soviétique affrété Portmann qui roule avec un Scan hors d’âge. La réhausse Topline est écrasée, impressionnant le camion. Je suis bien le premier mais le cariste vide les 3 camions et signe les papiers à la fin parce que son bureau est un peu loin… M’en fous, je ne suis pas pressé mais je fais remarquer au cariste que ce ne sont pas des manières de faire. Avant 10h je suis à Vesoul, je vide en vitesse et je vais à Montbozon faire une ramasse. 3 palettes pour moi plus un autre petit lot, vite fait sur le gaz, le top. Je rentre au dépôt pour déposer le lot qui n’est pas pour moi. Puis je monte à Dijon au groupage de pinard.

    Je mange un morceau en chemin, ça va être juste pour arriver en moins de 4h30 de volant. D’autant plus juste que je reçois un message ; je dois passer à Chevigny chez un transporteur pour récupérer des Europe qu’un collègue a laissé ce matin. Pas de regrets donc. A 15h je suis chargé complet.

    En route je combine et recombine. J’ai deux livraisons à Lyon et Loriol puis deux rechargements, je me fais le film de la journée…verdict, je fais en suivant. Putain moi qui croyais que routier on a juste à tourner un volant, non non faut réfléchir, je m’arrête à l’Avé Maria à Arnas et je prends un Doliprane.

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  • my dream
  • Jeudi 5 Décembre 2013
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    Tel un frigorificos del Sur, je prends le Fourvière, m’en fous j’ai le droit. Ça bouchonne un chouilla, normal il est 7h. A Brignais le portail de mon client est ouvert, nickel. Je me vide tout seul mes 3 palettes et quand j’ai fini le magasinier se pointe. Il me signe mon récep’, il est 7h45 et j’ai déjà fait un client. A 10h moins le quart je me gare chez les mousquetaires à Loriol. Le temps de boire un café à la baraque à frites du parking on m’appelle. A 11h je ressors avec mes palettes vides. Quand on est à l’heure ça va bien là-dedans, faut reconnaître.

    Du temps de midi je suis chez PO Scandex à Reventin. Je ne suis pas revenu dans cette zone depuis que Begey avait une agence ici, ça date. Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîtreuuu… J’avale un bout de pain en attendant l’ouverture mais un cariste vient perturber mon festin : « tu recules là, tu ouvres le toit, je te charge de suite. » En à peine un quart d’heure c’est fait. Je passe par Vienne- L’Isle d’Abeau où je croise Alain26 et son magnifique camion-remorque.

    Pour 15h je suis sur un chantier au Pont de Beauvoisin. Comme mardi je charge du matériel avec mon chariot. Un vieux me voit, ouvre sa fenêtre et me dit : « vous venez quand me changer mes fenêtres ? »  Je crois avoir mal compris, j’éteins le Moffett. Euh…comment dire ?  Il y a erreur sur la personne. C’est surréaliste comme conversation, j’explique à pépère que je n’ai rien à voir dans l’histoire. Je n’ai toujours pas compris pourquoi il m’a parlé de fenêtres !

     Entre les EUR vides, les longueurs de ferraille de Scandex et le matos ici, je suis chargé largement complet. Je me rentre.  Demain je commence dans le Jura, je me pose à Villemotier. Ça suffit largement.

     

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  • Vers Champagnole
  • Vendredi 6 Décembre 2013
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    Un grand crème, un pain aux raisins mortel (cuit au feu de bois) une douche et je me casse, en ayant acheté un gros pain pour ce weekend bien sûr. Je monte par Lons, sur les hauteurs il neige. C’est marrant la limite pluie-neige, au sommet des bosses de la route il neige, pas en bas. Je dis marrant…plus ou moins. Juste avant 8h je suis à Champagnole. Le cariste me raconte qu’il est de Censeau et que chez lui il neige. J’ai quelques souvenirs de rugby à Censeau avec mon frère sur le terrain gelé…fallait aimer jouer sur du béton. Ensuite je descends à Dôle, en bas le temps est plus sympa. On vide deux fardeaux, je tire un café au distributeur et je file à Besançon. Je vide la dernière longueur, il est 11h et j’ai vidé 3 clients, pas mal.

    Je passe devant le dépôt, je m’arrête faire le plein. Ça clignote depuis Bourgoin, je sais qu’avec le MAN j’arrive à rentrer de Lyon avec la réserve. Mais là j’ai fait des zigzags pour vider en remontant, l’ampoule du gasoil claire sans s’éteindre. Je fais une parenthèse : le verbe « clairer » n’existe pas en français, c’est un verbe franc-comtois. J’écris comme je veux, c’est moi qui décide !

    A 13h30 je vide la suite à Vesoul puis je rentre à Devecey. J’attends Gérald qui a vidé à Dôle. En l’attendant je donne un bon coup de balai dans sa caravane. Quand il arrive on échange nos semis, on boit un café et je me rentre. A 18h je décroche dans le village le plus laid de France, Granges la Ville.

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  • mes potos
    Le José...juste pour le faire chier...
  • Lundi 9 Décembre 2013
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    Après ce joli weekend ensoleillé faut y retourner. Comme d’hab’ ça bouchonouille à Sévenans mais rien d’extraordinaire pour un lundi matin. A8h je suis chez Waterair. Je suis le premier à charger, c’est mieux d’arriver à l’heure pour ne pas foutre en retard les copains qui suivent. Surprise, dans mon casier au bureau j’ai une recette de gâteau aux pommes et raisins secs qui me semble très bien… Martine sait ce qui est bon pour ma ligne. Bien, je vais peut-être me mettre au boulot. Mais il fait un froid de canard. Je contrôle mon chargement et on va se réchauffer devant un café avec Fabrice avant de charger. Le camion est bien plein, en plus je dois charger des emballages pour Damazan, ça rentre tout juste. A 9h30 je m’en vais.

    A hauteur de Besançon, Marc m’appelle. Il vient de vider une piscine dans le coin, il est un quart d’heure devant moi. Nickel. Moi qui pensais bouffer tout seul dans mon camion. Ensuite j’appelle le Titi, je sais qu’il est par là aussi. Du coup on se donne rendez-vous tous les trois chez le José. On ne remerciera jamais assez l’inventeur du GSM… On arrive dans le même quart d’heure, à croire qu’on l’a fait exprès.

    Dans l’après-midi Marc nous laisse à Digoin parce qu’il va à Châteauroux. La RCEA est interdite aux convois à partir de là, Christophe doit aller tourner à Lapalisse. Du coup je reste avec lui, c’est la route pour Clermont. On se jette un café à l’aire des vérités et on finit par se lâcher. Fin de journée au resto devant la source à Volvic. Enfin la source…avec ce qu’ils mettent en bouteilles tous les jours ça doit être un fleuve. 

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  • dans le 63
    ici aussi
    en Hte Vienne
  • Mardi 10 Décembre 2013
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    A 8h tapantes je suis à Riom en pleine ville. J’hésite à tourner dans une rue étroite, warning, je vais voir à pied et je tombe sur le commercial…sauvé ! Il habite à deux rues de là et à flairer l’embrouille. Je me pose devant des garages et je finis avec le chariot dans un dédale de ruelles, j’ai bien fait de ne pas m’aventurer là. Pour ressortir il me bloque la circulation pendant que je manœuvre. Sans lui j’aurais été dans une belle merde.

    La piscine suivante est entre Limoges et Périgueux. Ça fait une belle balade par Aubusson Bourganeuf. A 14h je me gare dans un hameau chez un des innombrables anglais du Périgord. Il parle français comme je parle anglais, c’est dire son niveau. Mais on arrive à se comprendre quand même, il m’offre un coffee et je file.

    La dernière est au-dessus de Bergerac sur la route d’Eymet. Je quitte la grande route pour une toute petite sur la droite... au début ça va c’est droit, mais au bout de 500m ça tourne à gauche. La semi coupe et descend dans le fossé, j’accélère, ça passe. Encore 3 ou 4 virages serrés et je suis devant chez le client. C’est bien mais je ne peux pas vider c’est trop étroit. Je trouve pas loin un genre de hangar abandonné, c’est chaud mais les bagnoles peuvent passer. Le client est bien sympa, on discute un peu et je lui demande mon chemin pour repartir. Il me conseille de faire demi-tour…Hein ? Mais je ne peux pas ! Là-haut je suis passé dans le fossé tellement c’est étroit, alors faire demi-tour… ! Je me vois bien coincé là moi. La route se finit par un T, je réussis à tourner à gauche, je devais aller à droite mais faut trop être exigeant dans ces cas-là ! A la croix suivante je me retourne, putain le stress ! Je redescends à Bergerac, j’appelle Lionel qui vient me chercher au parking habituel. Ce soir je dors chez l’habitant.

     

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  • le Quercy
    toujours
    et encore
    j'ai fait demi-tour ici! Si si!!!
  • Mercredi 11 Décembre 2013
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    Mon pote et sa femme me repose au camion en partant au boulot, ça meule le pare-brise est gelé. J’ai un impératif cet après-midi, j’ai le temps de descendre à Caussade par Fumel Cahors, le coin est chouette, on voit bien la différence de végétation entre les départements, la verdure puis la sécheresse et la rocaille du Lot. En milieu de matinée je suis donc à Caussade pour poser une rénovation chez des ch’tis retraités. Puis je monte à Caylus, magnifique cité médiévale à flanc de montagne. Qui dit flanc de montagne dit accès compliqué en camion. Mais le hameau où je vais est avant le pays, je me crois soulagé, erreur. Le hameau est à 1km2 de la route, au pire je reculerai. La route est en cul de sac mais se termine par un T entre un mur en pierres sèches et un poteau de téléphone. En descendant voir plusieurs fois j’arrive à me retourner, ouf. Je mange un morceau en attendant la cliente.

     Finalement son rendez-vous chez le toubib a été plus court que prévu, ça m’arrange. La mamy m’ouvre la grange et me montre où je dois déposer la piscine. Quand j’ai fini elle râle parce que ça prend la place qu’on avait prévu… « Ben oui, si je dois aller chercher quelque chose derrière. » Bah oui je vous avais prévenue. Entre-temps arrive le pelliste qui est bien inquiet, on est sur le Causse c’est-à-dire dans la roche. Pour creuser ça va être compliqué. Du coup elle passe à autre chose, le rangement dans la grange n’est plus la priorité. Pis franchement ce qui est derrière la piscine n’a plus bougé de là depuis la chute de l’empire romain d’occident, ce serait malheureux qu’ils en aient besoin ces jours-ci.  Je fais mon contrôle, elle me signe les papiers et je me sauve.

    La dernière livraison de la journée est entre Montauban et Gaillac dans un bled où je suis déjà venu. Je me gare sur la place et le fiston des clients m’emmène en bagnole pour jeter un œil. Je devais être garé à 1km5 mais j’arrive à m’approcher d’1km, trop bien. Je préfère avoir la surprise dans ce sens-là, que de penser pouvoir monter et d’être finalement garé à Tataouine.

    Fin de journée à Bressols  à la nuit tombée. Vivement que les jours rallongent c’est chiant cette saison. 

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  • les remplaçants des Géranium arrivent
    Auvillar 82
    Tonneins 47
  • Jeudi 12 Décembre 2013
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    Bon ben je trouve pas.  La rue n’existe nulle part, le téléphone sonne dans le vide, ça fait ch… En plus il y a un brouillard terrible. Je ne trouve pas. C’est une région à brouillard ici, entre la Garonne et la centrale de Golfech, c’est la purée de pois. La cliente finit par me rappeler. Sa rue est bien trop étroite pour décharger, je passe devant sans m’arrêter et je cherche un coin pour faire demi-tour. Il me faut aller jusqu’au bled suivant, avec ce brouillard ce n’est pas prudent de couper une route à l’arrache. Finalement je me gare devant une petite usine où je suis déjà venu charger, les gars sont bien cool j’ai l’autorisation du chef. Je pose la piscine sans traîner, je me suis engagé à être chez la cliente suivante à 10h. Je l’ai appelée hier soir à sa demande pour cadrer l’heure de livraison.

    Je pensais tomber sur une chieuse tatillonne mais non elle est sympa. Problème, je ne peux pas passer derrière la maison, la piscine gonflable est encore en place. Pas le choix, faut la vider pour la déplacer un peu. Je monte sur le boudin, non pas la cliente elle est toute menue, et ce qui devait arriver arriva, j’ai les pieds trempés, les godasses font floc- floc quand je marche. Je vais me changer avant de choper la crève. Quand on a fini la petite dame m’offre un café et elle retourne au boulot vite fait. Je m’arrête casser la croûte avant Damazan et je fais sécher mes pompes.

    A 13h je suis chez Wat’, Patrick me saute dessus, on charge les escaliers. On est jeudi, il est 14het je suis chargé pour vider lundi, c’est pas la classe comme taf ?  La remontée est tout à fait ordinaire, il fait soleil, le pied. Fin de journée à St Vaury, ça suffit pour aujourd’hui.

     

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  • juste après le bain
  • Vendredi 13 Décembre 2013
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    Café, pain beurre, douche, les deux camions devant moi sont partis je peux y aller. C’est bien gelé, par endroit c’est tout blanc. Je ne sais plus où, il y a un RAV4 sur le toit dans le champ, méfiance. Je roule dans le brouillard jusqu’à Besac’, c’est bien désagréable. A 13h je suis au lavage à Valentin. Je pensais qu’ils reprennent à 13h30 mais non, j’entre de suite. Mon pauvre camion en avait bien besoin ! Je monte au dépôt, je fais les pleins, redonne les papiers et zou !!!

    16h, fin de mission. Bon week’ à tout le monde.

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  • un sanglier bouffé par les oiseaux
  • Lundi 16 Décembre 2013
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    Quand j’arrive chez Waterair, Sylvain a déjà chargé une bonne moitié de sa semi. On a largement le temps de vider les escaliers. Ensuite j’avance de 50m et je me mets en place pour recharger. Les plus perspicaces auront remarqué que ça fait beaucoup de km à vide, je sais, mais c’est ça le transport… Un indispensable café avec cette froidure, et à 11h en route. C’est la dernière semaine de piscines avant la trêve hivernale comme disent les footballeurs, j’ai une tournée un peu bizarre, je vais dans le Sud-Est mais je commence dans le Doubs… Bizarre, mais il faut bien clôturer les livraisons de l’année.

    A 13h je suis dans les champs du côté de Clerval. Client sympa, garé devant la maison, facile. La seconde est vers  Dôle, là où d’habitude on vide le lait pour les veaux. Du coup je connais bien le coin, no stress. Le garage du client est blindé, on dépose la piscine dans une grange chez le voisin. Moi franchement ça me va, je peux entrer directement avec le chariot sans me faire caguer. Je remballe juste avant la nuit, en plus je suis garé à l’entrée du pays sans trop d’éclairage public, je file sans tarder.

    La livraison suivante est à St Etienne mais demain à 13h seulement ! Pour une coupure royale comme ça, faut que je me pose au calme. Ce sera chez le Guy à St Maurice, on dort loin de la route.

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  • Crozes Hermitage
  • Mardi 17 Décembre 2013
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    Pas de réveil mais à 7h j’en ai marre, je vais déjeuner et me doucher. Je descends gentiment en évitant les péages et à 13h je suis à St Just St Rambert. La rue est bien étroite, des haies des poteaux de téléphone mal placés, la routine, rien de méchant. Le client est là avec un vieux qu’il vouvoie, j’en conclus que ce sont le gendre et son beau-père,  puisque le vieux tutoie le jeune. Bref on s’en fout, ils ne sont pas chiants, c’est l’essentiel.

    Au péage de Vienne je croise l’ami Caroto 06, je me jette un café à l’aire de Roussillon et à 16h je sors de l’autoroute à Tain l’Hermitage. Je dois aller à Crozes Hermitage, village réputé des Côtes du Rhône. D’ailleurs c’est la particularité de ce vignoble, en remontant vers le Nord le vin est meilleur. Sauf que mon souci pour l’heure ce n’est pas d’acheter du pinard mais de livrer une piscine. Je ne vois qu’une route possible, entre les ponts à 3m50 et les routes impraticables, je vais tourner à Chantemerle pour arriver droit dans le bled. Bien m’en a pris, selon le client la route par les vignes est impossible en semi. Mon adresse est : place de la mairie. Je vois bien la mairie mais il n’y a pas de place. Et pas de place, c’est rien de le dire ! Un type court à ma rencontre : n’allez pas plus loin, il y a un pont, vous ne passerez pas. Je n’avais pas l’intention d’aller plus loin. J’en ai déjà faites deux ou trois des livraisons de merde, mais là, Crozes Hermitage restera un moment fort de ma carrière piscinienne. Patelin hyper étroit, bagnoles garées où elles peuvent, bus scolaires, j’ai eu la totale ! J’ai réussi à me retourner avant la tombée du jour. Le client me parle d’une route à droite…non non, je m’en retourne par la même route, je sais que ça passe. Je n’ai rien cassé, je ne vais pas tenter le diable.

    Retour au calme en revenant à l’autoroute. Il ne me reste plus qu’à rouler, ce que je fais jusqu’à Lançon de Provence. Je me pose au gros resto au bord de la N113, j’ai bien mérité mon Kir. 

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  • Lançon de Pce
    Tavel
    Uzès
    Uzès encore
  • Mercredi 18 Décembre 2013
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    A 8h tapantes je suis à Pélissanne. L’immobilier étant ce qu’il est par ici, aucun terrain autour de la maison, le pépé ne peut plus arquer, me v’là bien… Je me vois tout me taper à la main quand arrive mon sauveur, non, pas le Christ mais presque : le poseur. A deux ça va tout de suite mieux pour porter les tôles et les colis. La mamy nous offre un café, je prends « mon » chèque et je file vers d’autres aventures. L’aventure suivante est la traversée de La Fare les Oliviers. La cave coopérative est sur la route d’Aix, donc du mauvais côté du patelin pour moi. Mais leur rosé est vraiment bien, je ne vais quand même pas renoncer devant la difficulté. Bien m’en a pris, nous sommes avant les fêtes, j’ai donc droit à une jolie bouteille de rouge en cadeau grâce à ma carte de fidélité. Ça valait le coup de me faire chier dans ce bled à la con. Je retraverse dans l’autre sens et je m’arrête à la boulangerie où je tombe sur le même type bedonnant (qui a dit comme moi ?) qui était devant moi à la cave. On fréquente les mêmes endroits.

    La seconde piscine de ce matin est à Fos sur Mer. Le commercial a prévu que je me gare à 500m mais grâce à Google Maps  je fais une boucle dans le pays et je me gare au coin de la rue, nickel. Les clients sont au taf, c’est un ami à eux qui me réceptionne. Donc il n’est pas chiant. Pendant que je contrôle, la factrice vient livrer un colis, il signe pour ses potes, il a bien fait de venir lui.

    Je casse la croûte à midi et en début d’après-m’ je suis à Tavel, village réputé pour son rosé et pour l’étroitesse de ses rues. Là je devais être garé à la coopérative mais le GPS me donne plus d’un km pour aller  chez le client et il pleut. Je tente ma chance. Ici aussi en faisant le tour du bled j’arrive à me poser à 200m de la maison. C’est mieux. Le client est hyper sympa, c’est un parisien (comme quoi…) qui a été muté ici. La piscine est énorme, j’ai bien fait d’approcher au mieux. On range tout dans le garage et je vais jeter un œil… Pas moyen de faire demi-tour, je dois reculer tout le bout que j’ai gagné à ne pas faire en chariot. Pas grave je préfère reculer en camion que de faire des allers et venues en Fenwick.

    Ma dernière livraison de la semaine est au-dessus d’Uzès. Le bled est au bout d’une départementale minuscule, en regardant sur l’atlas je me fais un peu de souci. Beaucoup de souci même… la cave coopérative est désaffectée, impossible d’y faire demi-tour. Je reste à l’entrée du village. Je monte la rénovation chez le client avec le chariot. Il me conseille de ne surtout pas aller plus loin en camion… Il est presque 17h quand je reviens au camion, le jour est bien descendu… Et je commence à reculer, à reculer… Je dois m’arrêter souvent pour laisser passer les bagnoles, une galère quoi. Je finis par trouver un carrefour en croix, au poil. J’envoie un message à l’exploitation pour dire que je suis vide, j’ai la réponse dans les cinq minutes, je recharge en remontant.

    J’ai fait tellement de petites routes aujourd’hui que je suis content de me retrouver sur la route de Bagnols…alors que ce n’est pas franchement la N20…  Fin des hostilités au Disque Bleu à Loriol, bien.

     

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  • sympa la météo !
  • Jeudi 19 Décembre 2013
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    Je décolle à 7h, je monte par Valence Grenoble mais je sors de l’autoroute à Tullins pour passer par Voiron. Ce n’était pas l’idée du siècle, c’est chiant par là. Il pleut, c’est triste, on sent bien que le coin a eu un passé industriel glorieux mais les friches succèdent aux usines fermées, tristouille. A 9h et demi je suis au Pont de Beauvoisin sur le chantier où je suis déjà venu il y a une quinzaine. Je charge ce que je n’ai pas pu prendre l’autre jour plus des trucs qui me semblent être un échafaudage ou un machin comme ça. Ça me prend quand même 10m de plancher. La pluie n’a pas cessé, le matériel de chantier c’est crade, j’avais mis un froc propre ce matin, mauvaise idée. Je suis trempé et dégueulasse. Mon complément est pour le même client mais à Cluses. J’appelle le gars, on se met d’accord pour charger vers 14h. 

    Je casse une croûte en trois quarts d’heure et un peu avant deux heures je me pointe à Cluses. Ils ont un Maniscopic, j’ouvre mes portes et il bourre son matériel là- dedans, c’est plein jusqu’aux portes, nickel. On signe les papiers et je file. Comme d’hab’ avec ce client je suis chargé pour Vesoul. Je me rentre par Oyonnax, Lons le Saunier, comme souvent en ce moment. Je voudrais passer au dépôt pour poser mon chariot et mes cadres de piscine, je n’en ai plus besoin et ils vont me faire ch… demain. Sauf que ça ne passe pas en 4h30, je dois faire une coupure à l’entrée de Besançon, c’est con. A 19h je suis dans la cour chez nous, je dépose mon commerce et pour 20h je suis au Chalet à Vesoul. J’ai un abonnement ici en ce moment.

     

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  • Vendredi 20 Décembre 2013
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    Pas mal du tout ce Chalet finalement, le feu de bois crépite dans la salle c’est chaleureux. C’est bien mais faut que je retourne bosser un peu, pas beaucoup hein ! il n’y a que dix bornes pour aller chez le client. On vide, j’envoie un message à Pauline, direction Montbozon. Patelin connu pour sa célèbre biscuiterie, célèbre parce que la recette vient de Versailles sous Louis XVI. A la révolution le cuisinier a fui en Haute-Saône emportant sa recette. Oh merci tonton Pierre de nous raconter de si belles histoires… !

    Bon moi je ne charge pas de biscuits mais de la chaudronnerie, c’est plus terre à terre. Un lot est prêt, mais pas l’autre. J’ai ordre de ne pas attendre je rentre au dépôt, un affrété attend les palettes. Je lui balance dans sa semi, je fais le plein et on va manger au resto à côté avec trois collègues.

    A 14h je suis chez Casino, nous sommes trois ATS. Tout le monde doit attendre, moi le gardien me fait entrer de suite, je me fais chambrer un peu… Je vais aux expé’, ils m’ont fait entrer trop tôt ce n’est pas prêt non plus ! Chié ! Au moins je suis à quai. A 16h je sors…derrière mes collègues qui avaient deux quais chacun à faire… Le vendredi à 16h la rocade de Besac’ est bien pénible, normal. Au dépôt, un coucou au bureau, je balance mes affaires dans la Fiat, ciao bon weekend à tous.

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  • Dimanche 22 Décembre 2013
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    A 22h je mets mon sac allégé dans le Cubo, direction Devecey. Trois quart d’heure plus tard je fais chauffer la mécanique. J’hésite, la piste est sèchante, est-ce-que je pars en slicks ? La montée sur la capitale va être sportive mais finalement non, je garde mes pneus neiges. Je peux attaquer comme je veux, il n’y a pas un chat sur la route. A tel point que je croise le premier camion dans les travaux du passage à niveau  vers Longeau, vers Langres quoi ! Sur l’A5 ça circule à peine plus. Je bois un café à Troyes en vitesse, histoire de rester frais, de ne pas laisser s’installer les bâillements à répétition, les yeux qui piquent…bref les signes qui font que t’en as ras le cul. A 3h je suis à la Carrouf’ vers Montereau, à la niche.

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  • Marrant le nom...
  • Lundi 23 Décembre 2013
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    J’ai essayé de dormir deux heures, mais il y eu du bruit, pas trop dormi quoi.  A 6h je suis sur le boulevard Masséna. Homme moderne puisque sa carrière militaire a louvoyé entre l’ancien régime, l’Empire et la Restauration. Aujourd’hui on dirait qu’il a bouffé à toutes les gamelles, un genre de Jean-Pierre Soisson ou de Kouchner du temps. M’enfin comme les autres maréchaux d’Empire il a donné son nom à un boulevard large, il suffit d’aller se retourner au feu suivant pour revenir manœuvrer à sa main. Personne au Casino, je vide de suite. A 7h c’est parterre, nickel. Porte d’Italie je trouve un emplacement réservé aux livraisons, d’ailleurs je ne vois pas pourquoi à cet endroit c’est devant un parking, aucun commerce devant. Je vais déjeuner en vitesse au bistro sur la place et je reviens au camion, histoire que je puisse dégager si les keufs tournent. A 8h j’appelle Pauline, le boulot est plus que calme…  Deux patrouilles de flics passent, je ne peux plus rester là, je prends l’A6. Pauline me rappelle, on recharge à Orléans, au poil !

    Chez Pascale Clark c’est Blanca Li qui est l’invitée. Bien sûr elles évoquent le projet de loi qui reviendrait sur le droit à l’avortement en Espagne. Naïvement je pensais que le droit des femmes à disposer de leur corps était un fait entendu, acquis. Visiblement non. Et là l’attaque contre les femmes ne vient pas d’abrutis barbus orientaux, non ce sont des catholiques éduqués qui ont pris le pouvoir démocratiquement. Gros cons de tous pays, unissez-vous, vous finirez par gagner.

    A 10h et demi je suis à Saran, je me présente sur la pointe des pieds. Ne vous emballez pas c’est juste une expression, encore que mon corps diaphane et musclé me permet de faire des pointes, un peu comme Patrick Dupond, vous voyez le tableau ? Ça devait n’être prêt qu’en début d’après m’, mais c’est bon on charge deux lots partiels. De là je vais à Montargis chez un groupeur. Ils ferment du temps de midi, ça me laisse le temps de casser la graine. A 13h30 on charge un lot pour le 70. Finalement pour dire qu’il n’y avait pas de boulot ce matin, je me retrouve avec une bonne moitié de remorque et un peu de recette. Tiens aux infos on annonce que le vieux Le Pen se réjouit du projet de loi espagnol. Ce que je disais plus haut se confirme…

    A 14h30 je me pose à Courtenay, j’ai cramé l’amplitude de 28 minutes. Je suis un délinquant pour 28 jours. Je me gare à côté d’un traco ATS, il a les rideaux tirés, j’en fais autant. A 18h j’écris ces quelques lignes. Mon voisin émerge de la sieste, Carlos et Pilul viennent faire leur coupure là aussi. On va souper tous les quatre.

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  • C'est de la merde mais le logo est joli
  • Mardi 24 Décembre 2013
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    Comme on dit chez AC/DC : you shook me all night long. La cabine a secoué toute la nuit avec ce vent, bien chiant. Je retrouve les collègues au jus. Un monte à Paname, l’autre fait un relais. Moi je suis dans le bon sens. A 8h je suis à Dijon, j’avais appelé hier pour assurer le coup. En deux temps trois mouvements on vide, je reprends les Europe vides et je vais à la ramasse de pinard comme d’hab’. C’est à ramener à quai et comme je passais par là…

    J’appelle à plusieurs reprises mon client de Vesoul, ça ne répond pas. Juste avant midi je passe chez Jeantet pour laver, mon pauvre camion en a bien besoin. Ensuite je monte au dépôt pour déposer le vin de Dijon, je remets mes lots dans le bon sens et je descends dans la zone de Trépillot. Je mange un morceau en attendant que ça ouvre. A 14h on vide le lot vite fait et je remonte au dépôt.

    Renseignements pris, le client de Vesoul est fermé, j’aurais pu le poser en passant, tant pis. Je vide le lot à quai, je vide ma carte et je me rentre. 16h30 je décroche au bled. Joyeuses fêtes à tous.