| Carnet de bord de Octobre 2014 | Partager sur Facebook |
Je fais ma dernière piscine de la semaine dans la lointaine banlieue d'Arras. Il y a juste le kit, pas d'escalier pas de margelles, ça va vite.
Message, je recharge dans le 95 et dans le 60. Le 95 ça peut paraître loin depuis Arras mais je ne devais pas finir là, si on devinait tout dans le transport on ferait moins de kilomètres à vide...
A 11h et demi je me pointe à St Ouen l'Aumône. Je dois charger une longueur de 3m50 à vider au chariot embarqué. La fille ne voit pas, ni le numéro de commande, ni le nombre de colis ni le numéro de dossier ne correspondent ! On fait fort. Je t'appelle, tu m'appelles, on se rappelle, on connait la chanson... On me redonne un nouveau numéro, pas bon. Au troisième essai...miracle ! La fille dit au chef de quai de me charger, ce gros con n'est pas chaud il est midi et quart et il finit à midi et demi. Recadrage. La queue entre les jambes il monte sur son Fen. J'ouvre à l'avant, un coup de fourches et c'est chargé. Heureusement que la gonzesse est moins conne que le mec.
Je mange un morceau pendant que le compteur se remet à zéro et à 14h30 je suis chez FM à Crépy. J'ai rendez-vous à 16h, je me présente sur la pointe des pieds avec la légèreté qui me caractérise. Un peu comme Marie-Claude Piétragalla dans le lac des cygnes, vous voyez ? Bingo, quai 143. 143, putain j'en ai jamais eu de 143 ! J'ai eu un 112 autrefois, ça le fait moins.
Carlos de chez ATS se pointe après moi. On boit un café. Il compte ses heures pour venir couper avec moi à Perthes, je veux bien l'attendre un peu. Finalement non ça ne va pas, il va couper à Ciry entre Soissons et Reims. Là je dis non, je préfère rouler encore. A Perthes il n'est que 19h je peux encore rouler une heure... Je prends le risque de pousser jusqu'à Menil la Horgne. A cette heure ça va être chaud pour se garer.
Bien sûr le parking est blindé, je prends la petite route à côté, je vais me retourner à la route suivante, je me gare en long. Cool. Je n'étais jamais venu ici depuis le changement de tôlier, ça fait deux fois cette semaine. Vraiment une bonne adresse.
A 9h et demi je suis à Lure. Je vais voir au garage Renault. J'explique au patron que je ne sais pas ce que je viens livrer, pas d'adresse, pas de nom, rien ! Il me prend pour un gros débile... faut avouer qu'il n'a pas tout à fait tort. Où j'ai chargé on m'a dit : « c'est une mise à disposition pour un prestataire, mais on pense que c'est de la pub Michelin pour un garage Renault. » Je répète ça au gars. En fait ce sont des présentoirs et lui s'appelle Michelin, ça n'a rien à voir ! Putain faut s'appeler Colombo pour être chauffeur routier. Je me fais bien chier pour sortir sa palette. Elle est coincée mais je n'ai pas eu le choix, j'avais peur que les boxs derrière se cassent la gueule. Je dois en sortir un sans le faire tomber, enlever ma barre, remettre le box...Ah on n'a pas un métier facile mon petit gars !
Avant midi je suis chez Jeantet. Je lave et je dépose mon chariot à l'atelier. Le capot arrière se fait la valise, les charnières ont cassé. J'ai fait un bidouillage avec du fil de fer, c'est comme ça depuis une semaine. Ça fait vachement sérieux le fil de fer, j'aime bien. La semaine prochaine Gérald ne tourne pas en piscines, je lui piquerai son Moffett.
A midi et demi je suis à St Vit. Je mange un morceau en attendant le changement d'équipe. C'est la relève de la garde, inutile d'y aller ils ne me prendront pas. A 13h 30 avec beaucoup de courage je vais m'inscrire. Oups j'ai rendez-vous à 17h, moi je croyais 16h. La fille me dit : « on a des camions à 14 puis 15h mais ça va aller, donnez moi votre numéro je vous appelle dès que c'est bon. » La grosse menteuse. Je le sais pourtant, faut jamais croire les filles, c'est des baratineuses. A 17h ils partent en pause et m'appellent à et quart quand ils reviennent. La contrôleuse est cool, elle pointe les palettes au fur et à mesure que je les sors. A 18h je quitte enfin mes amis U.
Gérald m'attend au dépôt. Il a rechargé à Perpignan une piscine qui n'a jamais été montée, c'est un gros merdier pas une piscine. Pas grave, pour nous c'est du transport payé, le reste, hein ! On transvase de sa semi dans la mienne. A 20h je suis à la casa.
A 9h je suis chez Waterair. Bruno, président du directoire, président de la holding « transports Ladret », un boss du CAC 40 quoi, termine tranquillement son chargement. Il a une rénovation et je ne sais quoi à livrer dans la foulée, donc il se magne le cul et ça fait bien mon affaire. Bon prince je paye ma tournée de cafés à 30 centimes. Vu que je recharge à Damazan jeudi prochain je dois prendre le plus possible de cadres métalliques et de bordel en plus de mon chargement. On se torture avec Fabrice pour en mettre un max mais sans bousiller le chargement, normal. Il n'y a qu'une palette de brides que je n'arrive pas à mettre, j'ai fait au mieux, ça partira le prochain coup. Sur les coups de 10h30 je finis quand Sylvain me fait dégager de la piste aux étoiles, il veut la place.
A midi je décroche au bled. Je mange un morceau et je file chez l'osthéopathe. Je me suis fait un peu mal au dos. Je raconte ça parce que c'est là que c'est intéressant, il m'explique que c'est à cause de l'autoroute. On reste statique pendant de longues heures alors que sur la route ça bouge on remue on change de position dans les ronds-points etc... Voilà d'où vient ma détestation de l'autoroute, c'est décidé, plus jamais d'autoroute.
Un dernier truc qui n'a rien à voir. Cet après-m' en allant rechercher mon gamin à Nancy il y avait des salopards de la manif pour tous sur un pont avec des drapeaux et les slogans dégueulasses qu'ils véhiculent. J'ai fait des appels de phares et à leur hauteur j'ai ouvert ma fenêtre et j'ai tendu un doigt levé bien haut. En une fraction de seconde j'ai vu le regard du connard... C'est un geste que je ne fais jamais je déteste ça, mais eux ils méritent ! Ahhh quel pied !
Allez forza, bon week' à tous.
Départ de la maison à 7h en douceur, direction le dépôt. La traversée d'Esprels, mégapole comtoise entre Villersexel et Vesoul, est interdite aux PL en raison de travaux pharaoniques. Ce binz doit durer un mois. Je me dirige vers l'autoroute à Baume les Dames quand j'ai une illumination, je passe par Rougemont Montbozon Rioz. Finalement c'est presque pareil.
A Devecey je fais le plein , je fais lire ma carte et j'embarque le chariot de Gérald le mien étant à l'atelier. J'ai le temps, je descends chez MAN, j'ai des défauts au tableau de bord : ESP, ABS, défaut commande de freins... Bref il y a tout qui claire ! Cette histoire m'était déjà arrivé sur un MAN chez Buffa, j'avais changé le cordon ABS de la semi et c'était réglé. J'ai donc fait pareil, mais mon cul Paul, ce n'était pas ça. On me branche la célèbre valise, diagnostic : un boîtier électronique défaillant. En plus le matin j'ai : « défaut alim' carburant ». Ça c'est facile, ce sont les filtres. Le matin à froid ça s'affiche puis quand tout est chaud ça s'éteint. Vu que je suis sur la fosse, ils ne veulent pas que je reparte comme ça, la vidange est encore loin, on change tout le bazar.
J'ai le temps de me balader. Je tombe sur un tracteur neuf de chez Villemenot. Il a des moyeux bizarres à l'avant. En jetant un œil dessous on voit un système hydraulique qui fait que le camion est 4x4. J'imagine que ça marche à faible vitesse juste pour se sortir de la merde, mais je n'avais jamais vu ce truc.
Quand tout est fini le mécano rebranche la valise pour effacer les défauts. Ça met deux plombes et quand je remets en route : défaut commande de frein ! C'est un gag ? On recommence tout. A 11h c'est enfin bon. En passant devant je m'arrête vite fait à mon chariot pour échanger les plaques d'immatriculation. Le risque est faible qu'un flic s'aperçoive que j'ai l'immat' de Gérald, m'enfin ça fait désordre en cas de contrôle. En plus si je me fais allumer je risque de manquer d 'arguments pour que le chef me rembourse...
Bon , faut peut-être que je roule un peu. Je casse la graine vite fait vers Chalon et je termine mes trente restantes au nouveau resto de Montluçon. Je bois un café pour visiter le lieu. C'est assez luxueux, un peu trop même selon moi. Les sanitaires sont nickels, pourvu que ça dure.
Dans l'après-midi il me vient une idée, si si, ça m'arrive. J'appelle ma cliente à Auch pour avancer sa livraison de jeudi à mardi elle est ok. Fin de mission à Brive au relais d'Antan. J'arrive suffisamment tôt pour être sur la partie relativement plane du parking. Sinon il faut dormir les pieds à la tête, ce que je déteste.
Mon petit plaisir ici c'est le petit déj'. Ils mettent du pain de campagne sur la table, terrible ! En plus il a fait une douche dans une chambre, espace royal.
Un peu après 8h je suis entre Gourdon et Cahors. Le commercial a écrit sur l'enveloppe client de tourner dans le bourg depuis la route principale. Bien sûr je loupe la route en question. Je trouve un bout de chemin pas loin pour me retourner, c'est chiant mais ça va aller. Pendant que je manœuvre un clampin en Clio vient me faire chier, il va me dire que c'est dangereux de manœuvrer là, je sais ! « Salut, je suis le responsable commercial Waterair du secteur, la piscine est pour moi. J' emmène mon gamin à l'école et je viens te chercher. » Je le suis jusqu'à ce qu'il appelle le parking de la salle des fêtes. Je m'attendais à un truc goudronné, facile. Tu parles, c'est juste un chemin en tout-venant de 2m de large. Pas le choix, je me retourne là. Les 4 roues du tracteur dans l'herbe mouillée, ce que généralement je refuse catégoriquement. Il n' a pas trop plu, ça patine un peu mais j'apprécie les pneus à gros crampons...avec les jantes qui vont avec ! Devant chez lui je vois la 208 bariolée Waterair, là on est d'accord. Ça va vite, je n'ai pas besoin de lui décrire quoi que ce soit, il m'offre un café et je file.
Je descends par Cahors Montauban et ma route préférée : Montech, Beaumont de Lomagne, Mauvezin, Auch. Je casse une graine au soleil tel un lézard et à 14h je suis à Auch. Pour accéder à la rue c'est étroit mais ça va, j'arrive à tourner sans arracher un chéneau qui dépasse. Je me gare sur une petite place. J'ai de la place pour sortir un peu de bazar. Oui, comme j'ai avancé la livraison, la palette est enterrée derrière. Le pépé est bien sympa, je le remercie pour la livraison avec deux jours d'avance et je m'en vais. Du moins j'essaie de m'en aller. Je ne peux plus tourner au coin du chéneau, il y a des voitures je ne peux pas me déporter. Je me dis : pas grave je vais bien trouver une rue plus loin. La suivante, impossible, suivante idem, si bien qu'à force d'aller tout droit je me retrouve dans le centre historique, devant la cathédrale ! C'est bien sûr tout interdit, je me fais copieusement klaxonner. Devant la cathédrale ça fait un grand rond-point avec des jets d'eau, je dégage vite de là avant que les flics ne se pointent. Grosse sueur froide. Je me retrouve dans le bon sens, sur la route de Tarbes. Pas envie de retraverser Auch, je passerai par Pau au lieu de Mont de Marsan, ça se vaut.
Soulagé je me balade par Rabastens, Vic en Bigorre, Morlaas, histoire d'éviter la pénible rocade de Tarbes et ses 10 milliards de rond-points. J'échoue à my best adress in the world : Cauneille. Ce soir elle a une salade de pot au feu en entrée, c'est original et à tomber tellement c'est bon. Je passe sur la garbure avant l'entrée, la ratatouille, le jaret, la crème brûlée rhum-raisins, 14€ avec un Kir, du vin et un café.
Dommage que le jour ne soit pas parfaitement levé,ça gâche un peu le plaisir, je passe par la corniche d'Urrugne. C'est la route du front de mer entre St Jean de Luz et Hendaye. Le coin est magnifique, quelques rares maisons privilégiées, surtout des fermes avec des vaches. C'est bien sûr parfaitement interdit aux PL. Pas grave il en faut plus pour m'arrêter et je ne regrette pas. J'imagine que le secteur est protégé, sans cela les promoteurs immobiliers auraient déjà œuvrés... Mon client est bien sympa, je me gare pas loin, il m'offre un café quand on a fini. Et je renquille la corniche dans l'autre sens, là je prends le temps de m'arrêter, il fait jour.
En fin de matinée je suis à St Palais. La cliente est une pure basque avec un nom à rallonge, seul déception elle se prénomme Sophie. C'est naze je m'attendais à Imanola, Patxoana ou un truc dans le genre pour faire bien basque.
Sur les coups de 14h je suis à Oloron Ste Marie, là on passe du pays basque au Béarn. Philippe le monteur du coin m'appelle il est sur place, heureusement que je l'ai en ligne parce que la route grimpe sur la colline, « tu verras en haut de la côte tu as un cimetière, tu te gares là, je t'attends. » Fectivement, c'est bien ça, le bled est joli, les clients ont une vue dégagée sur les montagnes, classe.
Vu que j'ai fait la rénovation à Auch mardi je n'ai plus qu'à remonter à Agen pour demain. Je coupe au travers pour éviter la scandaleuse autoroute Pau Bordeaux.
Il reste une petite place au centre routier pour mon petit camion. Le net passe bien, je fais mon programme Waterair avant d'aller à la soupe. Dans la pile de camions je vois en allant manger Rémy de chez Pierrat. Merde il a déjà manger, pas grave on va se jeter une tartine de houblon quand même.
Je ne tiens plus l'alcool, j'ai bu une bière hier soir et je me suis couché en oubliant de mettre le réveil... Heureusement que je ne commence qu'à 9h juste à côté d'Agen sur la route de Bordeaux. Je m'enfile sur une petite route qui grimpe sur un plateau. C'est donc plat, mais étroit ! Je m'arrête devant chez les clients, je leur demande si je peux me retourner plus loin, ils n'en savent rien, sont pas du coin. Pas le choix, je vais voir. Evidemment comme d'hab' plus j'avance plus c'est étroit. Je commence à faire de l'huile quand je trouve une ferme ou plutôt un hangar désaffecté. En passant un peu dans le fossé j'arrive à faire demi-tour à l'arrache. Sauvé ! Purée c'est décidé, j'en ai ras le cul des piscines et de me foutre la trouille, moi aussi je veux faire du fret industriel peinard, j'appelle le chef, j'arrête ! Les clients sont bien aimables, on range tout dans le garage, ils m'offrent un café pendant qu'elle signe le chèque. Retour au camion, j'attrape l'enveloppe, je tape l'adresse sur le GPS... Non ? T'y crois ? Ma piscine suivante est où je suis allé faire demi-tour, juste avant ! Purée c'est pas possible de se faire chier à ce point ! Je retourne sur la grande route pour me re-retourner et en avant. Jolie femme, toute fine, gracieuse, mais pas de café. Pour la première fois de la semaine je vide sous l'averse, tel Dany Boon j'enfile le K-Way.
A 11h et demi je suis à Damazan. Je m'étais annoncé pour 13h mais Patrick est bien content de me voir, ça l'arrange, il a d'autres trucs à faire cet ap'. Je débâche, il y a un rayon de soleil, on est entre nous, la vie est belle, je renonce à appeler mon patron pour qu'il m'enlève des piscines...
La remontée est ordinaire, on est jeudi midi et je suis chargé pour rentrer, ça va, j'ai connu pire dans ma carrière. Je ne suis pas très bien débrouillé avec mes coupures, à midi le bordel s'est remis à zéro alors que je n'ai coupé qu'un gros quart d'heure...fait quand même chier ce contrôlographe sensé être dans les clous alors qu'il ignore la loi. Je pense qu'il n'y a que dans le transport routier qu'un appareil sensé contrôler ne connaît pas la loi qu'il devrait nous faire appliquer !
Bref je me suis baiser avec l'histoire de la demi-heure en deuxième coupure, je coupe 45 à Limoges pour tout remettre à zéro. Fin de journée au Tom Bar à 20h30, il reste un peu de place. Pour la première fois j'essaie le célèbre steak haché. Il achète des pièces de bœuf charollais ici autour qu'il hache lui-même avec des oignons, le machin fait la moitié de l'assiette. Je n'aime pas le steak haché c'est de la bouffe de merde mais là...Mortel ! Mortel, surtout pour la vache qui a fait don de son corps.
Café douche en quatrième vitesse. La branche nord de la RCEA est fermée, on nous fait tourner à Mâcon mais d'après les gars avec qui j'ai soupé hier soir on peut passer avant 7h c'est ouvert. Je décolle à 6h30 , no stress, il n'y a même plus les cocottes au bord de la route, les travaux sont finis.
A 9h et demi je suis au dépôt. Gérald a vidé chez les Mousquetaires il arrive derrière, on a bien combiné notre affaire. J'ouvre un côté, il se met en face et on transvase le Damazan dans sa calèche. Je lui donne mes papiers, mes chèques, on boit le café et il file. Moi je fais les pleins pendant qu'il n'y a personne et je monte dans la zone des Tilleroyes pour faire deux ramasses avant midi. Ce n'est pas tout à fait prêt à la première. Je fais activer le mec parce que je vois l'heure tourner. Arrivé chez le deuxième client à midi moins dix le type me dit : « Boah t'inquiète grand, je travaille d'équipe je finis à 13h. »Purée le jour où dans le transport on aura les bonnes infos, on évitera de speeder pour rien ! Retour au dépôt pour vider tout ce fourbi. Je décroche, il me faut une porte-bobines. Il ne reste qu'une merde dans la cour, Micka appelle chez MAN, bingo ! Ils ont fini les freins sur une Krone, on peut venir la chercher.
Chez Tillet je n'ai qu'un camion devant moi, ça va assez vite sauf qu'on est vendredi après-midi et que le cariste est un remplaçant. Il fait du petit bois avec les palettes, même s'il faut reconnaître que pousser les palettes sur les planches de la fosse c'est pas bien commode, en plus je lui demande de serrer j'ai besoin de place. Retour à quai, je charge une poignée de palettes en complément sur les trois mètres vides au cul et je me rentre. 17h je décroche à la maison, weekend. Le ciel vous tienne en joie.
C'est bien compliqué, je voudrais vider deux clients sur Strasbourg avant midi, en évitant les bouchons et en me gardant de l'amplitude. Autant dire que c'est impossible. Je décolle de la maison à 6h histoire de passer Mulhouse avant le binz, après ma foi on verra. Donc Belfort Mulhouse Colmar Sélestat ça roule. Après j'hésite, par Benfeld Fégersheim c'est à dire la vieille N83 le matin c'est bouché, je passe par Obernai Molsheim. Pfoulala, qué merdier ! Avant Molsheim on voit de la bagnole arrêtée à perte de vue. La 4G fonctionne c'est déjà ça, ça passe le temps...
Juste avant 9h j'arrive enfin chez le roi du brico. Bonne pioche des Leroy Merlin à Strass j'en vois au moins trois, je tombe sur le bon à Hautepierre. Trois camions devant toi, tu restes dans la rue en warning mon gars. Le Peyrot devant à deux essieux relevés, j'en déduis que ça ne doit être bien lourd son truc, ou alors il a un complet de laine de verre. Le camion de messagerie n'avait que deux palettes, le Peyrot guère plus, ça va pas trop mal finalement, malgré la pluie qui démotive les réceptionnaires qui n'ont pas besoin de ça... Bref à 10h j'ai posé mon terreau j'ai mes sept Eur vides, direction plein nord.
A11h je suis dans l'extrême nord de l'Alsace, Wissembourg. Un camion du cru vide et recharge, le cariste me dit que pour midi, c'est compromis. Bon. Je débâche en attendant, j'avais sangler les bobines gerbées histoire de faire pro, je range tout ça et j'attends. A midi moins dix je commence à me dire que c'est mort, il m'attaque. Midi pile les 16 bobines sont rangées, papiers signés. Le mec il n'est pas gracieux, froid comme un iceberg mais il bosse ! Je mange un bout dans la cour et je redescends à Strass.
Dans le temps en venant du nord on pouvait passer devant le palais de l'Europe , on suivait « institutions européennes » et on tombait au port aux pétroles. Maintenant c'est interdit, il y a peut-être moyen de passer en connaissant mais je n'ai pas trop envie de tourner en rond, je fais bêtement le grand tour par Fégersheim, le centre routier et tout le port. C'est complètement con mais c'est comme ça. Faire faire des dizaines de km de détour à des centaines de camions par jour c'est écologique, les camions ne passent plus dans Strasbourg !
Je suis un peu déçu je ne tombe pas sur le gardien qui se prend pour le directeur du site, c'est un mec normal, vigile normal d'une boîte de gardiennage normale. Je m'étais déjà fait à l'idée de me prendre le chou avec l'autre con. Tant pis. Hall B, pas un camion dedans ! Mais ils sont où ? J'ouvre le toit, la fosse, en un quart d'heure le pontier me balance trois bobines, 26t, merci, au revoir. Retour à la bascule, un quart d'heure de coupure pendant que les papiers sortent et en route. Purée, il est deux heures et demi et j'ai fini, incrédibeûûle. En descendant je commence à hypothèser, je sais ce verbe n'existe pas. Je suis charger pour Dôle demain, je vais pouvoir aller couper chez ma copine.
Et comme toujours tu as le petit grain de sable, qui vient coincer le rouage : « Pierre, c'est Pauline, j'ai un truc à faire en chariot embarqué demain matin de bonne heure, peut-être même deux, j'attends une réponse. » Je n'ai pas compter mais en tout elle a dû m'appeler dix fois, à la fin on en rigolait tellement on a les infos au compte-goutte et les changements qui vont avec.
Donc j'oublie la soirée, ensuite faudrait que je cale une 11h, vu que je suis en fret je ne sais pas de quoi la semaine sera faite. Bref, ce soir je coupe à Besançon, à la Cocotte, avec 12h54 d'amplitude, ça c'est fait.
Café douche à l'ouverture du troquet, j'avais dit que je serais dans la cour à 7h moins le quart, j'y suis pile-poil. J'embarque Micka et on va à l'annexe de chez Tillet. Un chauffeur s'est cassé le bras, il va récupérer le camion à Dôle, c'est pour ça qu'hier les infos étaient peu claires. Donc je décroche, Christophe le chauffeur régional reprend ma semi pour Dôle et embarque Micka. Moi je retourne au dépôt en solo et j'accroche ma remorque et mon chariot.
Je fonce à Valentin dans une menuiserie. Il y a un salon au parc des expos de Besançon, j'emmène le matos pour leur stand. Des chevalets de menuiserie, plus des caisses en bois où ils doivent mettre leur bazar. Tout est prêt, bien attaché, le mec m'a l'air de connaître son affaire. Je me charge et je le suis. Valentin, Micropolis, il doit bien y avoir 6km à faire sur le boulevard ! C'est le voyage du siècle ! Faut que je me vide, mais en laissant la cam' dehors. Ce sont des gars du parc des expos qui entrent à l'intérieur, moi je n'ai pas le droit. Bien sûr la prestation est facturée à l'exposant, ceci explique cela !
Gros voyage encore à suivre. Je vais chez Jeantet pour charger 3 palettes. Si j'ai bien compris, c'était à vider au tire-pal +hayon. Mais les palettes sont tellement lourdes que les vérins du hayon ont cédé à la première palette ! On me charge à quai et je descends à Lons le Saunier, encore un voyage exotique. En chemin, j'appelle le numéro que j'ai sur les papiers. « j'espère que ça va mieux se passer, c'est pas normal, patati et patata... » Teuteuteu, calme toi petit homme. A 11h je suis en place, à Lons, en ville. Je me vide comme m'a demandé le gars au téléphone, et comme prévu une femme vient me signer les papiers. Signer c'est un bien grand mot, elle grave un genre de D majuscule puis une quéquette, quand je lui demande de refaire pareil sur le BL, je surprends son regard. Putain , la pauvre est complètement illettrée ! Au point de ne pas savoir signer ! Elle peut venir sur Facebook, elle aura plein d'amis...
Message de Pauline, je monte à Morteau pour charger sur un chantier. Purée, encore un grand tour, c 'est ma journée. C'est chiant mais faut avouer qu'on gagne mieux notre vie à bricoler là autour en chariot embarqué qu'un tour en national. Autant de recette et 10 fois de km. Y a pas photo. Perso ça me fait chier mais bon...
Je mange un morceau du côté de Pontarlier et je me pointe sur le chantier vers Morteau. C'est un programme énorme, ils changent toutes les fenêtres d'une cité HLM. Sauf que, il y a 5% d'amiante dans le mastic des fenêtres ! Sur une fenêtre la quantité est infime, 5% du mastic ! Il y a bien plus de verre et de bois de l'encadrement. Bref, faut pas chercher à comprendre le principe de précautions. Les fenêtres partent en décharge contrôlée comme si c'était de l'amiante ! Ce qui me fait hurler de rire c'est que les gars les manipulent habillés avec tout l'équipement étanche : masque à gaz, tenue étanche. Samedi dernier encore, si les mamans faisaient leurs carreaux , elles portaient l'ANP et la tenue NBC ? Faut arrêter les conneries. Bon, m'en fous. Ce n'est pas ADR, les quantités sont trop faibles et c'est du transport payé royalement. Je me charge, les gars m'offrent un café au bungalow et je descends direction Besançon.
J'appelle Pauline pour savoir ce qu'on fait... On vide à Vesoul demain. Nickel. Fin de journée chez ma cop's. Ce soir, pas de changement de dernière minute.
A 7h et demi je suis devant la déchetterie de Vesoul-Pusey. J'ai rendez-vous à 8h...demain ! Comme je sais si bien faire, je joue à l'idiot, sans me forcer... Le gars de la bascule me dit : « T'as rendez-vous à quelle heure ?- Moi:8 !- Bah , je ne te trouve pas, pas grave ça doit être un oubli je te rajoute et c'est bon. » Ceci dit je n'ai pas menti, je n'ai juste pas dit quel jour. Sur les coups de 9h je prends la direction de Besac'. Je fais une ramasse dans la zone que je ramène à quai, ça laisse le temps à Pauline de réfléchir... Je me vide, je fais le plein et je monte chez...Casino ! Gagné ! Je prends le temps d'aller laver. A midi et demi je suis aux entrepôts de Planoise comme ils disent. J'ai bien fait de laver, je n'ai rendez-vous qu'à 14h. Je mange un morceau, je passe le câble TIR et je poireaute.
A 2h et quart, le gardien m'appelle. Je dois charger l'épicerie en premier, c'est con le liquide c'est plus lourd, mais pour mon deuxième magasin je n'ai que de l'épicerie donc je ne peux pas mettre la boisson devant. C'est clair ? Je fais un dessin ? Au quai liquide je revide quelques palettes de bazar, très légères, pour avoir les boissons sur les essieux et pas sur le porte à faux arrière. Pendant que les papiers sortent je bois un café, il est 16h je file.
Casino Besançon, bien sûr la destination c'est Paris, normal. Je monte par Gray Chaumont Troyes. Autoroute de Langres sud jusqu'à Troyes, comme d'hab' quoi. Puis N19 de Troyes à Provins. Je comptais m'arrêter à Sourdun mais j'appelle « aux gars de la route ». La patronne me dit qu'il reste de la place sur le parking. Cool. Sauf qu'en un quart d'heure ça se remplit vite. Je me pose en merde dans l'entrée du parking, je suis le dernier garé, je bouche l'entrée.
La bonne dame m'a dit qu'elle ouvrait vers 5h15-5h30. Visiblement c'est plus 30 que 15, tant pis, tel le vrai routier je décolle sans café ni douche. A la bifur' N104-A4 c'est déjà blindé de bagnoles, on roule au pas ! Ils ont le moral les gens ici. A 6h30 pétantes je suis chez Casino à Pantin. Le mec fume sa clope dehors, il me demande 5 minutes. Ok, m'en fous je suis à l'heure. Il faut manœuvrer à contre main sur un boulevard, à cette heure ça roule pas trop mais dans la journée ça doit être une autre paire de manches !Il y a un bistro juste à côté, je m'envoie un grand crème et un croissant sur le zinc. Les 5 minutes sont passées je sonne, rien. Purée c'est Einstein qui parlait de la déformation du temps dans l'espace, entre Belfort et Paris les minutes n'ont pas la même taille. Tant et si bien qu'arrive un camion de frais, prioritaire, le mec ouvre le rideau, et je dois céder ma place. Je ne ressors de là qu'à 9h et demi. Purée, c'est la dernière fois que je fais preuve de cette connerie qu'on appelle la conscience professionnelle. Déjà l'autre coup dans le 91 j'étais sorti à je ne sais quelle heure. Prochaine fois, ma gueule d'abord ! Café douche à l'ouverture du resto et ensuite seulement leur putain de magasin.
Le deuxième magasin est à 5km de là, Paris avenue de Flandre. Et bien sûr il y a un Perrenot Besançon avec un complet qui se met juste à quai quand j'arrive. Quand ça veut pas, ça veut pas. Le quai est super merdique, il faut aller se retourner plus loin à un carrefour, en pente entre des glissières toutes arrachées, il fait noir tu vois pas où tu recules et pour couronner le tout par manque de place ils stockent des palettes sur les côtés. Le Perrenot il s'en fout il a une ancienne semi Buffa toute déglinguée, mais moi ! Putain la semaine dernière je râlais pour les accès en piscines, lundi j'y retourne, ça me tarde. A 11h je suis enfin vide, j'ai mon retour depuis hier soir, je sais ce que j'ai à faire.
Laurence devait penser que je serais vide plus tôt, elle m'a donné Rantigny et Garonor à midi. Du coup j'ai tellement perdu de temps je vais à Garonor en premier. C'était rendez-vous midi j'y suis à moins le quart. Je charge des prospectus dans un entrepôt, 27 palettes, vite fait bien fait. Ça fait des années que je n'étais pas venu à Garonor, je déteste toujours. Des camions garés n'importe comment, qui sortent des quais à l'arrache et les mecs en porteur qui connaissent qui roulent comme des barjots. Faut être super vigilant, alors que moi la vigilance au volant... De temps en temps je dois bouger la souris sinon l'écran dans mon cerveau se met en veille avec les palmiers et la plage de sable blanc...
A 13h30 je suis à Rantigny dans l'Oise dans une boîte de....bah, j'ai pas compris ce qu'ils font. On dirait des médocs, les gens sont habillés en blanc mais c'est pas ça. Et quand j'ai demandé au cariste il ne savait pas non plus, impressionnant ! Il y a deux camions devant moi, ça me laisse le temps de manger un morceau. Je vais boire un café, je furete vers les toilettes je trouve une douche propre, et l'eau est chaude. Je file chercher mes affaires, le chef de quai me dit que je dois attendre encore un peu. T'inquiète bonhomme, je vais me laver le fion en attendant. A 15h et des brequilles je suis chargé, par acquis de conscience j'envoie un message pour dire que c'est chargé et qu'il reste un chouilla de place. Réponse : c'est bon, on roule. Tip top l'affaire.
Depuis Crépy on arrive en 4h et demi à Chaumont mais Rantigny c'est plus loin ça ne passera pas. Je me tâte. Boh et pis merde, je me pose à Perthes à 18h30, ça fait tôt mais ça me laisse le temps d'écrire ces lignes et demain j'ai juste à descendre à Besac' vider et me rentrer. Pas inquiet, ça doit passer en 10h...à moins que Pauline me fasse tourner pendant 7h dans Besançon.
Café douche, au bar je retrouve le colmarien bien sympa avec qui j'ai dîné hier soir, on reboit un café et à 6h et demi il est grand temps de mettre en route. Inutile de préciser que je n'ai pas trouver de bouchon en passant Chaumont, Langres sud, Champlitte, Gray, quelques bouses sur la route mais pas de quoi déraper. A 9h30 je pose mon premier lot chez Jeantet parce que ça doit être livré en ville par un porteur. Ensuite je vais chez Mediapost poser les prospectus. Ça m'épate toujours ces volumes faramineux de papier qui vont passer en 5 minutes de la boîte aux lettres à la poubelle jaune ! Et l'anniversaire Intermarché, et l'arrivage exceptionnel chez Bricodépôt, et la promo incroyable chez Trucmachin et ...et toutes ces conneries pour nous vendre du merdier. Finalement nous on s'en fout, c'est du transport payé, pas d'attente, pas de réserves sur de la casse c'est pas fragile, du bon boulot quoi !
De là Pauline m'envoie au parc Lafayette faire la ramasse. J'annonce les lots que je viens chercher et le chef me file par erreur une prépa' pour la Finlande. J'irais bien en Finlande mais avec 6 palettes au sol ça risque de faire juste en chiffre d'affaire et pis de toute façon lundi j'ai piscine. Je reçois un message : mettre le Liévin à l'arrière. J'en conclue qu'un ch'ti affrété attend mon lot pour rentrer chez lui. Je ne fais donc pas de coupure entre Besançon et Devecey, ouais je suis un ouf moi ! Le pied dedans ! Semelle de plomb ! Pour rien puisqu'ils sont partis manger, quelqu'un à claquer la porte du quai. Heureusement l'affrété c'est pas un ch'ti mais un Cordier de Sainte Marie. Je casse une croûte en attendant le retour de l'encadrement. Que je ne manque pas de charrier pour la porte fermée... Pauline fait phosphorer son cerveau, elle a un lot pour l'Alsace mais pour moi ça ne va pas. Bon bé je peux me rentrer. 15h30 je décroche sur mon parking favori, bon week' à tous. Le ciel vous tienne en joie.
Boh j'ai plus sommeil, à 7h je me lève, je traîne un peu et je m'en vais. Après le canyon je vois au loin dans le rond-point un camion Waterair, c'est Rémy et son panzer. J'en déduis qu'il charge à 9h30, je ne suis vraiment pas en retard ! On va boire le café les trois avec Fabrice. Je commence à pointer ce que je peux en attendant mon tour. Je tamponne un carnet entier de récépissés, ça me fait de l'avance pour les semaines à venir.
Je me fais un peu de souci quand je vois le bazar que je dois charger. 5 piscines plus 2 rénovations avec les escaliers qui vont avec, mais surtout du matériel pour Damazan : un Escaform en retour donc 1,20m de plancher, une palette de brides 2,5 x1,2m et une pile de cadres de 3m. Sans exagérer ça doit faire 17 à 18m de plancher ! On se fait des nœuds dans le cerveau. C'te palette de brides je n'avais pas la place il y a deux semaines, la semaine dernière Marc n'a pas pu la prendre non plus, pas le choix faut que je m'y colle. Finalement on y arrive, le chargement n'est pas très orthodoxe. Je me retrouve avec une piscine posée sur un cadre avec rien devant. Pas intérêt de freiner trop fort, sinon, gare !
En début d'après midi je passe au dépôt pour faire les pleins, lire ma carte et surtout récupérer mon chariot. Le mec de chez Manutrucmachin est venu faire la révision. Comme j'avais demandé il m'a démonté la pédale d'accélérateur qui restait coincée, c'était super dangereux. Ces pauvres engins, pendus au cul des semis ils sont en plein dans les projections de pluie et de merde, ça rouille à vitesse grand V. Tout fonctionne, c'est un bonheur.
Fin de journée au relais des Guittons avant Vichy. Comme d'hab' après le repas le patron sort la bouteille de poire. Au bout du bar il y a un artisan du bâtiment qui raconte qu'il est allé ramassé du matériel qu'il a perdu de sa benne par là le long. Il fait rigoler toute la galerie avec son histoire. Hier soir à cinq ils ont descendu six bouteilles de Ricard ! Quand il est parti je demande au patron si son pote n'exagère pas un peu pour faire rire ? Oh non, pour lui c'est normal !
Café pain-beurre douche et avant de partir je demande à la patronne si je peux éviter le pénible contournement de Vichy. Sur ses conseils je passe par Cusset, facile. Je tombe direct sur mon patelin. Le client habite une maison de maîtres qui a dû être cossue. En remplissant le chèque il se goure, il écrit mille Euros douze. Comme si c'étaient des centimes alors que c'est mille douze Euros. Heureusement que je vérifie avant de le ranger. Pas le client, le chèque !
De là je remonte vers Vichy, pas le choix cette fois, je me fais chier sur les dix mille ronds-points. Je pose une rénovation chez une dame d'un certain âge, d'un âge certain même. Elle a bien du mal, je range les colis dans la grange.
En début d'après midi je ressaute de l'autre côté de l'Allier pour me retrouver dans le Puy de Dôme. La cour de la maison est en bordel, limite sale, je me fais déjà une idée des gens. Ouille ! Grosse erreur. Belle femme, 35-38 ans, un haut moulant...euh...voilà, voilà. Il y a une ribambelle de gamins qui courent partout, je lui demande de les garer dans un coin histoire d'éviter un drame.
La dernière livraison de la journée est après Brioude en Haute-Loire. Le patelin est assez pittoresque, Saint Privat du Dragon. Bon je n'ai vu personne cracher du feu. Le bled vachement étroit est à flanc de colline et en cul de sac. La petite route d'accès forme une patte d'oie avec la départementale, ça fait un genre de parking, nickel, je laisse le camion là. Je n'ai plus qu'à faire un petit km en chariot, en deux fois c'est torché. Le client me fait comprendre qu'il n'habite pas encore sur place, j'ai le temps je lui aide à tout ranger dans une remise sous la maison en contre-bas.
Il est 17h et je n'ai plus qu'à rouler en direction d'Agen. J'enquille gentiment par la N 122. Fin de journée au routier juste après Aurillac, pas fameux, mais il a le mérite d'être là.
Je ne risque pas d'accrocher une cabine en partant, je décolle le dernier du parking. Le programme ce matin c'est promenade. Je continue sur cette magnifique N122, ça tourne, c'est beau, c'est le pied. Je ne peux pas m'empêcher de penser aux pauvres malheureux qui font du Cavaillon Rungis toutes les nuits. Même avec un Scania de mille chevaux et des loupiottes partout, ça me ferait bien chier, dieu me préserve. Encore que je n'ai pas besoin de dieu, la géographie me protège. Perpignan Rungis ça ne passe pas par Belfort. J'enquille Figeac, Cahors. A quelques km de Cahors je trouve une boulangerie avec un grand parking, leur pain rustique, c'est une tuerie.
A midi je me pose sur un parking peinard entre Tournon d'Agenais et Agen justement. Je pose une piscine à la sortie du Passage, pas loin du parc Walliby. En fait je connais le lotissement de vue, c'est la route de Damazan ! Le lotissement est assez large j'en profite pour m'étaler un peu, refaire le peu de chargement qu'il reste dans la semi. Les feuillards qui tiennent la pile de cadres se sont détendus, il était temps que je m'en aperçoive. Une sangle et c'est résolu. De là je monte à Villeneuve sur Lot pour une rénovation. J'ai un impératif après 17h, c'est pour ça que j'ai traîné aujourd'hui. Au quatrième top de 17h la voiture entre dans la cour. Je fais remarquer son incroyable précision à la cliente, ça la fait rire. Elle me dit qu'elle a débauché 5 minutes plus tôt pour ne pas me faire attendre. Charmante intention.
Ma dernière piscine est dans les Landes, je descends par Port Ste Marie, fin de journée à Lubbon, normal. Ici c'est le repère des waterairiens.
A 7h et demi j'ai pris mes café-pain beurre- douche mais j'attends un peu il fait encore nuit. Eh oui ! Ma bonne dame, les jours raccourcissent, on n'a jamais été si près de Noël... A 8h15 je suis à Roquefort, j'ai bien fait d'attendre c'est pas que la manœuvre soit compliquée mais de jour ça évite les emmerdes. Quand je sonne le chien de la cliente en profite pour se barrer, on a passé plus de temps à rattraper le Shar Pei qu'à livrer la piscine.
Je reprends la même route vers Damazan. Dans la ligne droite de Lubbon le volant tire à droite, le camion freine tout seul, il a reconnu le parking... Bon je vais me jeter un café et un bout de cake puisque je suis obligé. A 11h je suis chez Waterair. On vide le bazar qui reste dans ma semi et on recharge. 4 palettes d'escaliers, 13m de plancher, le top. A midi moins le quart je commence à remonter.
Dans l'après-midi Gérald m'appelle, la RCEA est à nouveau fermée mais cette fois-ci après Montmarault en direction de Moulins. Il se fait chier sur des petites routes, la déviation nous tourner à St Pourçain, il a refusé. Bien content de l'info je coupe 45 à Montluçon puis j'enquille Cosne d'Allier-Moulins. En plus j'évite le péage. Sauf que c'est interdit aux 7t5 en transit. Moi je m'en fous, je ne suis pas en transit mais en promenade. Merci Gérald, finalement je ne perds presque pas de temps.
Du temps à perdre je n'en ai pas, j'arrive au Tom Bar à 20h15 les places sont chères. Je vous ai déjà parlé du steak haché ? Un truc de 3cm d'épaisseur, la viande est volontairement hachée grossièrement, grillé à l'extérieur, saignant dedans. Avec des légumes cuisinés...putain lui il sait faire à manger !
Hier soir pour arranger le « gareur » c'est à dire le gamin qui gare les camions en fonction de l'heure de départ, j'ai dit que je décollais à 7h. Le mec derrière moi aussi, ça m'oblige...alors que je ne suis pas franchement pressé.
Donc réveil 6h café douche et en route. Vers 10h je suis à Valentin au lavage. C'est vraiment le truc que je dois faire en priorité, mon pauvre camion est lamentable. Gros savonnage, gros brossage, ma bâche est métamorphosée. Je monte au dépôt pour vider le Damazan, Gérald le récupère tout à l'heure. 4 palettes ça fait 4 coups de fourches, ça va je ne me déchire pas. Ensuite je me mets à quai pour charger un petit lot à vider dans le coin. Je vais vider chez Bourbon, c'est l'usine qu'on voit toute seule au bord de l'autoroute entre Besançon centre et Besançon ouest. Et comment on fait pour y aller ? C'est sur la commune de Pelousey, mais faut passer dans Pouilley les Vignes alors que c'est interdit aux PL ! On est pendant l'heure de midi mais un mec me vide. Je mange un morceau et je poireaute. Les ramasses sont cadrées, mais faut attendre un peu si quelque chose tombe. A 2h j'appelle la tour de contrôle : « boh c'est bon, tu rentres. »
Au dépôt je retrouve Gérald, je prends le temps de lui filer un coup de main pour recharger, « mon Damazan ». On gare nos ensembles, on boit un café et je saute dans le Cubo. Je suis à la maison pour l'heure du goûter, ça faisait longtemps...
Pour 8h je suis au dépôt, je balance mes affaires dans le tacot et en avant. Bizarrement d'habitude le matin l'entrée de Besançon est bien bouchée, là on passe Cayenne sans freiner. A 9h et demi je suis à Villers le Lac sur le même chantier que l'autre jour. Personne. J'appelle le numéro qu'on m'a donné, le mec me dit qu'il est sur place dans dix minutes. C'est la même équipe que le dernier coup, cool. J'offre une bouteille de flotte, le jeune fait couler le café, recool. Je me charge avec le Moffett, le chef de chantier note les numéros des colis sur le plan de chargement, ça va vite. Rerecool. A 11h30, direction Vesoul.
En remontant dans la cabine j'ai un texto de mon frère ; dans ce carnet la semaine dernière j'ai écrit une phrase mal dite ou mal tournée. Punaise entre lui et mes gamins j'ai le comité de lecture, on ne me laisse rien passer !
Je me pointe à Vesoul à 13h30 pour rendez-vous 13h... Il y a deux camions devant moi, mon retard passe inaperçu. Je profite de l'attente pour manger un bout. Une fois vide je messagise Pauline qui me dit de revenir à Devecey.
Les trois lots que je charge sont tous là. 15 palettes de moutarde à l'avant, une longueur de 6m qui me semble être un truc en alu tellement c'est léger et 6 palettes de chaudronnerie. Ça fait 13m de plancher pile poil sans forcer. Il est 4h et demi, coupure faite, je n'ai plus qu'à rouler. Besac' Dôle Dijon, tranquille, ça freine juste un peu sur la nouvelle rocade dijonnaise mais rien de méchant comparé à ce qu'on a connu. Je finis mes heures au Ste Nitasse à Auxerre sud. J'ai hésité à venir là, ce resto a la réputation d'être un repère de coupeurs de bâches. Ça me ferait chier de me faire couper le rideau pour de la chaudronnerie et de la moutarde Netto ! Après si on part comme ça on ne dort plus nulle part, ou avec la 12,7 sur la tourelle... A table je soupe avec un commercial bien sympa qui m'explique qu'il est en haute saison, il vend à des loueurs de skis du matos pour sécher les godasses la nuit. J'ignorais que les boutiques de ski sèchent les grolles ! Y en a qui ont des métiers bizarres.
Café, pain beurre, douche, gratuite d'ailleurs ici, j'attends que 11h de coupure s'affiche et je décolle. Je ne sais pas si j'arriverai à en faire une autre donc dans le doute... A 7h et demi, 8h moins le quart je suis à la grosse usine de galvanisation de St Florentin celle qu'on voit au bord de la nationale. Je vais à la réception marchandises, je suis perspicace. Bah non, ça se vide au magasin général à l'autre bout de l'usine. Le gars ne voit pas trop ce que je viens faire là. Finalement il a bien la commande sur son ordi. Il me vide comme s'il me faisait une faveur ! Purée mais faut arrêter, si t'en veux pas de ma cam' je la remballe et basta, c'est pas un cadeau que tu me fais en acceptant la livraison !
Les deux livraisons suivantes sont dans le 91, je monte par Sens Fontainebleau pour éviter les péages. J'appelle le gars pour vider la longueur, Pauline m'a annoncé une galère, à voir. Le type m'explique que l'adresse de livraison est inaccessible en semi. On se donne rendez-vous dans un « selfstockage » à Linas Montlhéry, ce sont ces bâtiments qui fleurissent aux abords des villes où les gens stockent leurs meubles ou du merdier.
La cour est bien petite, j'entre en marche avant. Je trouve mon gars. D'entrée, je lui dis que vider une longueur de 6m sans engin, c'est le meilleur moyen de la casser. Ce n'est pas que je ne veux pas vider, mais juste que les choses soient claires en cas d'embrouille. On prend deux plateaux à roulettes, en y allant mollo on descend le zinzin sans le péter. Le type me parle de véranda, d'enseigne, j'ai rien compris et je m'en fous. Il voudrait qu'on rentre le colis dans une cellule, je lui dis qu'il rêve, bien sûr dans le premier virage ça coince, 6m de long ! Bon c'est bien gentil tout ça mais je n'ai pas que ça à foutre, je lui fais signer le récep', et zou !
A 11h pile poil je suis chez Intermarché à la petite base de Mauchamps. 5 minutes d'attente et on vide. A midi je ressors avec mes Europe vides, punaise ça a bien marché ce matin, je fonce à Crépy en Valois.
Je charge 33 palettes comme d'hab', plus une palette de cosmétiques dans un autre bâtiment. Je veux jouer au plus fin, puisque je passe devant je vais prendre la palette toute seule ça m'évitera de faire le tour des bâtiments deux fois. Fatal error. En deux secondes la palette est dans la semi, mais aux papiers...la fille reçoit plusieurs coups de fil de conneries à régler, ça dure, ça dure... Tant est si bien que je loupe le rendez-vous de 14h de l'autre côté ! Du coup je dois attendre bien sûr. Au bout d'une heure un mec arrive, avec une fille qui fait un audit qualité. Ah ben tu tombes bien toi ! J'explique mon cas à la fille. J'ai 15 Europe vides dans ma semi, elles vont nous faire chier pour recharger, alors qu'on en doit à Faure et Machet certainement puisqu'on vient ici toutes les semaines. On est en 2014, avec l'informatique on doit savoir facilement où on en est, mais la fille au bureau n'a pas accès à la gestion des emballages... Réponse de la fille de la qualité : oui d'accord mais ça marche pas comme ça, patati et patata, les palettes gnin gnin gnin, gestion des emballages, patin couffin... Elle me sort son jargon fait de périphrases pour noyer le poisson. Résultat ? On a gerbé deux palettes l'une sur l'autre pour gagner une place et mes Europe je les redescends à Besançon !
Allez je vais me jeter un Kir à Luxemont pour oublier les errances de la logistique, je crois que je ne suis plus arrêté là depuis l'époque Buffa ça me fait du changement.
Comme d'hab', café douche, je traîne un peu et je mets en route un peu avant 9h. Je n'ai rendez-vous qu'à 15h à St Vit, inutile de courir l'équipe du matin ne me prendra de toute façon pas. Je descends gentiment en essayant de soigner la conso de gasoil, même si la route Langres Gray Besançon avec des bons coups de cul, ce n'est pas l'endroit idéal. A midi et demi je me gare chez U et je mange un morceau en attendant que ça se décante. A 13h je vois un paquet de chauffeurs se diriger vers le guichet, pas la peine d'y aller je vais me faire jeter. Quand c'est plus calme j'y vais. La fille me demande mon 06, on vous rappellera. A 2 et quart je peux me mettre à quai. Tout de suite je parle au contrôleur de ma palette de cosmétiques qui n'est théoriquement à vider que demain. Naïvement je pensais que ce ne serait qu'une formalité. Mon cul Paul, j'ai bien cru qu'il allait me la refuser. Coup de bol pour moi, son chef est passé lui demander un truc à ce moment-là. Je l'ai pris à témoin, le mec ne pouvait plus trop me dire non...
Sur le quai je retrouve Seb un affrété ATS, il me demande si je vais au dépôt pour me refiler ses Europe. Vu que je vais déposer les miennes, ça m'est égal. Pendant que le gasoil coule je pose les palettes vides et je monte chez Casino. A l'accueil la fille se renseigne, je n'ai que de l'épicerie elle me fait entrer direct. Je n'ai donc qu'un quai à faire, nickel. Surprise, je charge un complet de boxs de chocolats de Noël. 2 boxs sur 1 palette, un tour de scotch, et en avant. C'est instable au possible mais ce n'est pas lourd. Sur ces machins il y a plus d'emballages, suremballages, dessins de traîneaux et Père Noël kitchissimes que de chocolats ! Il y a 41 palettes à charger, j'explique à la petite dame que 41 palettes 80x120 ça va être juste. Ah vous n'êtes pas en camion-remorque ? Qu'elle me demande. Bah non et quoi qu'il en soit un camion-remorque c'est 38 palettes, à moins de faire du petit bois. J'en prends 33, j'abandonne les autres sur le quai. A 18h30, c'est chargé, papiers faits, vamos !
Je compte et recompte mes heures, ce sera le Tom Bar à Vitry en Charollais. J'y suis à 21h, il reste un peu de place. Je vous ai déjà parlé du steak hâché ? Oui ? Ah ! Je n'aime pas le steak hâché, c'est le niveau zéro de la cuisine. Sauf ici. La prochaine fois je vous parlerai du foie de génisse que j'ai pris ce soir.
Café, douche, pas de pain-beurre, pas le temps, un mauvais croissant industriel fera l'affaire, si je veux que les enfants berrichons aient leurs doses de sirop de glucose pour Noël faut pas que je traîne. 9h01 de coupure et zou !
Hier soir j'ai soupé avec un chauffeur breton. Sa boîte est en redressement, son patron est bien déprimé parait-il, tout le monde fait des efforts pour s'en sortir. Et là ce matin aux infos on nous parle d'un rapport qui dit, ce qu'on savait déjà, que le nombre de milliardaires a encore augmenté et que leurs revenus ont explosé. Rien que pour notre chère Liliane, en cramant un million de dollars par jours, il faudrait plus de 100 ans pour tout dépenser ! Donc on a d'un côté, les gens qui vivent de leur travail, patrons ou salariés peu importe, qui ne s'en sortent plus et de l'autre quelques uns qui dorment sur un tas d'or qui grossit. Est-ce-que l'humanité va supporter ça encore longtemps ? Entre la dictature du prolétariat et l'ultralibéralisme, il y a peut-être une voie médiane à creuser, non ?
Vers 9h moins le quart je suis à Bourges. Quand j'annonce au mec que je suis complet en chocolat, il tombe de sa chaise. « Quoi ? Mais tu dois être le cinquième en deux jours, je ne sais plus où les mettre. » Faut croire que les gosses ici bouffent beaucoup de Kinder surprise. Il m'envoie de l'autre côté du bâtiment, il y a un gars du Doubs en camion-remorque qui vide un complet...de chocolats ! C'est bien long à vider, le mec emmène les palettes à perpèt', mais en plus il doit réceptionner la messagerie ce qui fait qu'il s'arrête sans arrêt. Moi qui pensais être vide de bonne heure, je ne ressors de là qu'à 11h.
A midi et demi je suis à Saran, alors que j'avais rendez-vous à midi... On me donne un quai de suite. Ça bouge presque aussitôt, nickel. Nickel, puis plus rien. Je vais voir le cariste, il attend une palette urgente qu'il faut me mettre absolument, on poireaute. Du coup ma demi-heure de retard... A 14h30 je m'en vais, chargé, papiers, plombé. Ça fait chier ce plomb et ce câble TIR, ça attire les convoitises. Alors que pour ce que j'ai vu, un abri de jardin et une palette de granulés de bois, c'est complet mais que des conneries...ça me ferait bien chier de me faire couper ma bâche pour ça ! J'ai largement le temps je descends par la nationale Auxerre Avallon.
A 18h je suis à la Barrière. Ça fait bien tôt pour s'arrêter mais ici le parking est gardé. Sans cette connerie de plomb je serais allé plus loin, mais bon tant pis. Demain c'est vendredi, l'heure que je ne fais pas ce soir ne me manquera pas pour rentrer.
Réveil 5h, petit déj' douche. Ici le patron gare les camions le soir et il fait l'ouverture le matin à 4h, le lusitanien est courageux... Juste avant 9h je suis à Valentin, pile poil. Seule emmerde l'abri de jardin est sur une palette de merde, le tire pal ne passe pas dedans. Je fais un petit calage avec des lattes Waterair qui traînent et hop ! Putain trop balèze, non seulement j'ai un physique mais aussi un cerveau hors normes...comme ma modestie. Je descends au deuxième Carrouf' à Chalezeule, faut se payer le boulevard de Besançon et ses milles feux, tous au rouge bien sûr, mais à 10h ça passe potablement. Tiens je ne savais pas où j'avais fêlé le cabochon du feu arrière de ma semi. C'est à Carrefour Chalezeule...et je lui ai remis un coup ! Ils ont un putain de bloc en caoutchouc qui descend assez bas, sur ces remorques quand le pare-choc est déplié les feux sont au ras des portes, bimm... J'aurais aimé voir ce caoutchouc un peu plus tôt. Bref j'ai niqué un cabochon.
Message de Pauline, je vais faire une grosse ramasse à Besançon. J'y suis à 11h30, il n'y a pas que le patron de bistro portugais qui est courageux, le Comtois aussi. A midi pile j'ai 30 palettes dans la caravane. Je remonte laver chez Jeantet, Gérald m'appelle : « on va manger à Devecey, tu viens ? » Si vous me prenez par les sentiments ! Le Karcher peut attendre un peu. Comme si on l'avait fait exprès quand je monte sur la rocade il me passe devant, suivi de Micka qui roule dans MON Cubo de fonction. Sans gêne le gars ! On se retrouve à quatre chauffeurs, sympa.
Ensuite je vais laver et je rentre au dépôt. On se met à quai côte à côte avec Carlos, je lui refile mes palettes. Bien sûr il a un autre lot à prendre en plus, je lui file un coup de main pour gerber quelques palettes, bon quelques, une dizaine quoi, on fait un joli truc.
Je fais les pleins, j'embarque mon chariot et je me rentre. 17h je décroche au bled. Le ciel vous tienne en joie.