| Carnet de bord de Janvier 2016 | Partager sur Facebook |
Je me doutais que la reprise allait être calme, mais à ce point... A 7h je mets en route, je vais accrocher la semi au bout de la rue, je branche les cordons, aucun feu ne fonctionne. Je vérifie mon cordon, rien de spécial, pas le temps de bricoler, tant pis. Une heure plus tard au dépôt je décroche la remorque aveugle et je reprends la mienne, là ça marche. J'appelle Micka pour lui signaler le problème.
Je monte chez Tillet pour charger le voyage du siècle, un magnifique complet pour Frétigney 70, il doit bien y avoir 30 bornes ! Je tombe sur Gérald, on boit le café, lui charge pour Montceau les Mines. On tombe d'accord, vivement le retour des piscines. Quand Gégé s'en va, je me retrouve seul dans l'usine autant dire que ça ne traîne pas.
C'est pas la même chanson à Frétigney, il y a pas mal de camions, faut attendre. Un des deux gars à la réception est pompier volontaire, son zinzin sonne, il se casse en urgence...ce qui ne ravit pas vraiment son collègue. La caserne des pompiers est juste à côté, le mec revient 5 minutes plus tard...pour repartir presque aussi sec... A 10h et demi je suis vide, Pauline me fait revenir à Devecey.
Je décroche ma caravane pour prendre une porte-bobines. Un coup de gasoil et je remonte chez Tillet. Il est presque midi, c'est mort pour ce matin, en plus il y a deux camions devant moi, bref, j'ai le temps de manger un morceau.
A 13h ça bouge. Un traco de chez nous charge au pont, un autre aux palettes. Moi j'ai les deux donc c'est réglé faut que j'attende. Quand il a fini je prends sa place, j'ai eu le temps d'ouvrir la fosse. 6 bobines, un poteau et une sangle pour faire joli et je prends la place de l'autre aux palettes. Un client devant, un autre derrière et zou. Il est quand même 14h30, je voudrais vider au moins mon premier client cet après-midi.
A hauteur de Vesoul j'appelle le client, ils ferment à 16h. Je m'annonce pour 16h30 16h45, c'est mort le mec ne veut rien savoir. Bon. Et demain je peux venir tôt ? 8H ! Putain !
Fin de cette formidable journée à Pouxeux, c'est le seul réconfort, une bonne bouffe.
Courageux comme tout je mets en route à 7h. Il tombe de la neige fondue, il fait doux ça ne tient pas. Bon, ça ne tient pas mais dans la plaine, après St Amé les transports Rouillon Rochatte et consort ça neige. Au Tholy c'est tout blanc. Dans la montée sur Gérardmer un semi de chez Thomas est en carafe, je le double. Je suis chargé plus que lourd, je grimpe. Plus ça monte plus c 'est compliqué. Je suis une 206 visiblement pas équipée, il se met à patiner puis s'arrête. Des bagnoles viennent en face, je ne peux pas le doubler, pas le choix je stoppe aussi. Et bien sûr lui redémarre et moi je reste là....chier ! Vas-y, un coup de blocage de différentiel, un coup de troisième, un coup de marche arrière pour essayer de me reprendre. Mon cul Paul. Je vois trois chasses-neige mais dans l'autre sens. Au bout de trois quart d'heure j'ai avancé de 200m...un chasse-neige arrive enfin, il laisse tourner la saleuse en bon moment à côté de moi...miracle je redécolle. J'étais presque au sommet.
A Gérardmer la cour de l'usine est blanche, ça descend pour aller au hall réception. Le mec me demande si je peux descendre ? Bah descendre oui, remonter c'est autre chose. Il me dit : « il y a une pelle et du sel vers la porte. » « Non, c'est ta cour, moi je vais faire demi-tour pour être à ma main, toi tu balances du sel pendant ce temps. » Faut pas déconner non ! J'ouvre mes portes, deux coups de fourches, j'attends de finir 15 et je me casse.
Laurence m'a envoyé mon retour, faut absolument que je vide le Pont à Mousson avant midi. J'y suis pour 11h. Il y a du camion mais je suis seul à vider au pont, le pontier me fait entrer de suite. On vide, le temps d'aller me laver les mains j'ai 30, je file.
Aux infos de midi on apprend la mort de Pierre Boulez, il reçoit des tombereaux d'hommages et de compliments. Paix à son âme mais moi je m'en fous. Ouais je suis un gros rustre qui ne comprend rien à la musique savante comme disent les prétentieux, mais moi la musique dodécaphonique les trucs déstructurés ça me fait chier, je trouve ça inécoutable. C'est comme l'art contemporain, si t'aimes pas c'est que t'es un con qui ne comprend pas. J'aime pas les salsifis, c'est pas parce que je ne comprends pas les salsifis. Merde à la fin.
Je fais mon dernier client vers 13h à Sarrebourg, je l'ai déjà fait 2 ou 3 fois le mec est sympa, RAS. Entre temps Laurence a changé son fusil d'épaule, je devais recharger du jus de fruit à Sarre Union, finalement je vais aux bobines à Strasbourg. Je n'ai pas pris le temps de refermer la fosse à Pont à Mousson, du coup j'ai bien fait. Pas pris le temps de manger non plus, pas grave j'ai de grosses réserves.
A 15h j'entre dans Strasbourg. Ça me fait chier de faire tout le tour par le bas pour aller au port, je passe en ville par l'avenue des Vosges. Ce n'est pas franchement interdit, c'est écrit : interdit sauf desserte. Je ne croise personne, ni flics ni autres camions... Cette avenue tombe pile poil au port vers le pont de Kehl.
Le gardien de l'usine a changé, celui qui se prenait pour le directeur du site n'y est plus. Un coup il m'avait bien énervé à se la raconter je lui ai cité Montesquieu : tout homme doté du pouvoir est tenté d'en abuser... Aujourd'hui c'est un black, cool, normal. Personne dans le hall, le pontier m'attaque de suite, 3 bobines, 25t, roulez petits bolides !
Je finis une 30 du côté de Colmar et à 19h30 me vlà à la maison. Trop bien.
A 5h30 je tombe du lit, plus sommeil. Zou ! A 8h et demi je suis à Vaudrey, on vide les grosses bobines dans le bâtiment rouge et la petite dans le vieux blanc. Je referme la fosse, j'appelle Pauline, faut que je fasse un tour en plateau. Naan ! Je n'ai pas accroché de plateau depuis chez Buffa, le jour où j'en fais il tombe des cordes. Il y en a 3 ou 4 sur le parc, je prends le plus récent, pas pour frimer mais parce qu'il a la prise électrique moderne sans cela je dois changer mon cordon. Vu ce qu'il tombe on va éviter les manips' inutiles. On charge de la charpente métallique, c'est posé sur deux berceaux. Le pontier élingue aux 4 coins, et en un coup de pont c'est sur la semi. Impressionnant. Je profite d'être à l'abri pour sangler, le gars rajoute 3 palettes d'accessoires et je file. Encore le voyage du siècle, je vais vers Lons le Saunier ! Faut livrer avant midi.
J'y suis à 11h et demi, tout content. Sauf qu'il y a bien le chantier, un Maniscopic mais personne qui bosse. J'appelle, on me dit que le monteur arrive dans le quart d'heure... Un gros quart d'heure alors. A midi et demi je vois se pointer un Trafic avec trois mecs dedans. Le chef m'explique qu'il a oublié des outils à Dôle, qu'ils ont fait demi-tour et qu'il est sous-traitant d'un sous-traitant que l'autre lui doit du pognon, qu'il ne voulait pas venir et patati et patata... Je vire mes sangles, elles sont à tordre, c'est fou ce qu'il pleut. Je suis trempé en rien de temps. D'autant que c'est long à vider, ils prennent les poutres une par une au mieux deux par deux. A 13h45 c'est vide, je retourne à Vaudrey pour décrocher le plateau et reprendre la semi blanche.
De là Pauline m'envoie charger chez Casino Besançon. Faut que je revienne au dépôt reprendre ma remorque. Elle me rappelle pour me dire qu'on va perdre trop de temps je garde cette semi. Ouf !
A 15h je suis chez Easydis, d'habitude pour moi c'est jamais prêt, là j'entre de suite, ils sont malades ? Il me faut faire la mamaille habituelle puisque j'ai deux magasins, ressortir la boisson à l'épicerie... Et bien sûr en voulant aller vite je benne une demi-palette d'Evian. On croit pas mais ça en fait des packs sur un box ! 6 dans un sens, 4 dans l'autre sur 4 étages. C'est bien j'ai que ça à foutre. Je refais la palette, un coup de film et voilà. Pas de casse, c'est déjà bien.
Il pleut toujours autant, je passe le câble TIR sous des seaux d'eau ! A 17h15 je me taille.
Je ne l'ai pas dit mais Casino Besac', la destination c'est région parisienne bien sûr. C'est la mauvaise heure pour sortir d'une grande ville, ça roule mollement. Une fois en Haute Saône j'ai la route pour moi. Je monte par Gray Langres Troyes, la route normale.
Je commence à avoir le nez qui coule, j'ai froid, j'éternue...je crois que j'ai pas aimé la pluie de ce matin. Je comptais couper sur la 6 entre Sens et Fontainebleau comme d'hab', je reste sur l'A5. Je trouve une place à la dernière station vers Montereau. Un Doliprane et au lit.
Ce jour est à marquer d'une pierre blanche, j'ai pris ma douche dans une station service. C'est bon une piqûre de rappel de temps en temps, ça me conforte dans mon mode de vie ; resto le soir et douche le matin. Au propre. Un Doliprane, un rinçage de nez à l'Inumer et en route.
Comme tous les matins ça freine sur la Francilienne à hauteur de l'aire de Chezpasquoi vers Lagny, ça monte juste après la station, ça bouchonne tout le temps là. Ma sortie est juste après, j'arrive au Casino de Vaujours à 7h45 pour 7h30 cool. Un porteur Jacky termine, je prends la place. J'ai une palette de détail de boissons qui a un air penché qui ne me plaît pas, je préfère dépoter les deux trois rangs du dessus pour éviter un miracle. On replombe et je me casse.
Une demi-heure de route et je suis à Esbly, vers Coulommiers. C'est le même grand black que l'autre fois qui réceptionne. L'autre fois il était super désagréable, là il est tout miel. A 10h je suis vide, je messagise Laurence, pas de réponse. Pas glop.
Dans la demi-heure elle m'envoie sur le port de Gennevilliers. Le rêve ! Faut pas que je me plaigne à cette heure ça roule tranquille. A 11h30 je suis devant le portail de chez Schenker. Trois camions devant moi, le gardien les envoie tous au parking. Glups. Moi il m'envoie porte 23. C'est les bureaux. Une fille me donne les papiers et un numéro de quai, on charge illico. Ici ils dépotent des conteneurs maritimes et palettisent la cam' qui vient de Chine. C'est de la merde made in China, mais ça va vite à charger, c'est tout ce que je demande. A midi et quart, vavavoum.
A 86, A104, un bout d'A4, c'est vert tout du long. Je casse la dalle un quart d'heure vers Provins. Je descends gentiment par la 19 jusqu'à Troyes puis A5 jusqu'à Langres, je finis mes 30 vers Chaumont. A 19h30 je suis à la maison, tsss j'ai loupé le goûter. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je n'ai rendez-vous à St Vit qu'à 10h30 mais faut que je passe au dépôt avant, je me fais violence, je décolle à 8h de la maison. Oui je sais ça fait tôt. A Devecey je fais mon plein, quelques bricoles et je monte voir le boss.
A 10h et des boulettes je suis chez U, pas mal de monde au guichet, c'est mon tour à 10h30 pile poil. On vide à SV1, ça va assez vite je m'attendais à pire avec ce chargement multi- références.
Je traverse la rue et je fais quelques courses au Super U pour remplir mon frigo. Picasso a eu sa période bleue, moi j'ai ma période U. Nan mais il est bien ce magasin de St Vit ils ont fait des places réservées PL c'est rare, d'habitude il y a plutôt des machins pour pas qu'on se gare.
Je passe chez Merco juste avant midi. Jeudi en décrochant le plateau, le flexible jaune m'est resté dans la main. Je l'ai scotché pour finir la semaine mais ça fuit tellement que dès que j'arrête le moteur je suis en rupture au bout de 25 secondes. C'est bien chiant.
Retour au dépôt je décroche la blanche, je change mon tuyau et je raccroche ma semi. Je charge un premier lot à quai et je complète dans la zone indus de Besac'. Problème, un des deux lots est annulé. Je passe un coup de grelot à Pauline, sa réponse est classique : merde ils font chier. Bah c'est ce que je me dis aussi, je devais être complet ce coup là faut chercher autre chose.
Rere-passage au dépôt, nos collègues et locataires Epsilog nous ont filé une bricole. Je me charge et je vois arriver Sevket. Il est content le monstre, son vieux Magnum bleu tombe en panne toute les semaines, le patron a jeté l'éponge, mon pote touche un Vico neuf. Ce n'est pas le taxi dont il rêvait m'enfin c'est neuf.
Il est 15h, je décolle direction Troyes pour commencer demain matin. C'est tout du léger ça me change de la semaine dernière, je monte tranquille. Fin de journée à Troyes sud, relais de Clérey pour être précis.
Vous êtes au courant ? Bowie est mort. Purée on nous a bassiné hier toute la journée. Le gars a écrit 2 ou 3 trucs pas mal genre Modern Love, m'enfin c'est à la limite de l’indécence. Heureusement qu'il n' y avait pas toutes ces chaînes d'info quand Pasteur Descartes ou Zola sont morts !
A 7h30 je démarre enfin, je suis à 10 minutes du client qui n'ouvre qu'à 8h semble-t-il si j'en crois le BL. Sur la grille de l'usine c'est écrit 7h, merde si j'avais su... J'entre dans la cour, une fille vient me voir et c'est le drame ! Je suis prévu demain ! Son chef arrive. Là on connaît la chanson : « Ouiii ils le savent, font chier, c'est toujours pareil, ils respectent pas les jours de livraison, on verra ça demain, font chier, y en a marre... » Évidemment je palabre, je propose de me vider si on me file un tire-pal... Il ne veut rien savoir. Il se casse et revient ...plus calme. Il veut bien me vider mais quand il fera jour. Gnin ? Bon je suis content on progresse. Une demi-heure plus tard un mec se pointe en camionnette, faut que je le suive. Je comprends pourquoi on attendait le jour, on vide à 500m de là dans la grange d'une ferme abandonnée. Une chaîne, un cadenas, le gars ouvre la porte métallique. Je reste sur le trottoir, j'ouvre un côté. Tutuuuu tutuuuu, le mec démarre un antique Fenwick au fioul, j'en ai jamais vu de pareil ! Le zinzin démarre c'est un miracle. J'ai 12 palettes au sol, c'est bien long, le chemin est défoncé, les palettes dansent sur les fourches, putain c'est la préhistoire de la logistique ici. A 9h c'est fini, le type n'a rien fait tomber. Moi je dis chapeau !
A midi 10 je suis chez Honda, l'usine en face du centre routier d'Orléans. Alors non, ici ils ne fabriquent pas de Fireblade ou Goldwing, non ici c'est les tondeuses ça fait moins rêver. Bien sûr c'est fermé mais le japonais est courageux, ils ne ferment que de midi à midi et demi. J'en profite pour manger un bout et de finir mes 30. Le réceptionnaire est bizarre, il a l'air surpris alors qu'on vient là tous les jours ou presque. Il me vide 10 palettes et je file direction Vendôme.
J'y suis à 14h30. Je vide mes dernières palettes chez Bosch et je préviens Laurence. Je connais la réponse, elle n'a rien sinon elle me l'aurait dit ! Je trouve une place au fond de la zone et je poireaute...
A 16h ça bouge enfin. Je monte dans le 61, faut que je fasse 70 bornes d'ici demain matin, ça devrait aller. Fin de journée au Cheval Blanc à Avézé, je suis à 6km du rechargement.
Café, pain-beurre, douche et roulez petits bolides ! A 7h moins le quart je suis au poste de garde de l'usine. Le gardien m'envoie dans un autre dépôt à 2 km de là. J'y suis à 7h pile, on me donne un quai. Je suis seul donc les deux caristes me chargent en même temps, ils apportent les palettes de PQ deux par deux. A 7h24 je me casse. Impressionnant !
Je descends par Nogent le Grotrou, Brou, Orléans. J'ai le temps ce n'est à vider que vendredi au Cora à Belfort. Je pense faire un passage à quai ce soir, j'échafaude dans mon cerveau malade toutes les possibilités... l'idéal ce serait que Pauline me recharge ce soir chez Tillet pour repartir ou un Système U...ou un Casino... ou... Laurence met fin à mes tourments cérébraux, Pauline se voyait mal avec un lot de Belfort à quai à Besançon, elle a fait avancer le rendez-vous de 24h. Du coup c'est à vider demain matin, et moi j'habite où ? J'ai la journée pour me rentrer. Là faut pas déconner, j'ai le temps, chargé light, je rentre à l'économie.
Je mange un morceau du côté de Troyes, puis un café un peu plus loin sur la 19. A 16h30 je décroche au bled, tranquille tranquille.
A 7h pile poil je suis au Cora. J'entends que ça discute dans la salle de pause, je monte. Je tire un café et on y va. On vide sous un chapiteau sur le parking. Ça fait un peu bizarre d'être là sur le parking désert, on vient faire nos courses de temps en temps le samedi, c'est autrement plus animé. Il fait froid ce matin, la fille qui me vide est frigorigelée sur son petit Fen. Moi je joue du tire-pal à main, ça réchauffe. Sur les coups de 8h je me casse. Laurence m'a envoyé mon retour hier, on va quand même pas rentrer à vide à Besac', je monte à Mulhouse. J'ai besoin de pain, j'en profite pour passer par la 83, c'est un peu interdit mais faut pas s'arrêter aux détails.
Il est 9h passé les gens sont au taf, je passe Mulhouse au calme et je me pointe chez Mittal sans encombres. Pas de changements ici, faut toujours mettre 4 sangles sur la première bobine, puis 1 sur chaque suivante, puis 2 sur la dernière. Sangler c'est le plus long, surtout que les angles sont vifs faut mettre des protections, ils sont casse-couilles quoi ! En plus le cariste prend des photos, pas le choix.
A midi je suis chez Bourgeois Besançon, je vais m'inscrire, je remballe mes 10000 sangles le temps que le mec arrive. Je mange mon bout de pain et je fonce chez Tillet, aujourd'hui faut charger avant 14h. Je pensais faire un Casino pour Paris comme jeudi dernier, mais non je fais des bobines en régional, moins de stress d'un seul coup ! Nous sommes trois ATS chez Tillet, et bizarrement il n'y a pas de cariste c'est Christophe le chauffeur des navettes qui nous charge, il est habilité cariste et pontier. Je vais compléter au dépôt. Compléter avec quoi ? Des bobines pardi ! Je fais mon plein et je reprends la direction de Mulhouse.
A hauteur de Sochaux je vois un camion avec un pneu crevé, bon. Puis un autre 100m plus loin, puis un autre, tous avec les pneus crevés à droite. C'est impressionnant tous ces camions penchés à droite. C'est comme ça jusqu'à Belfort ! Sur le net on dit que c'est une vis ou chépaquoi sur un joint du viaduc d'Arbouans qui en est la cause. A cet endroit les camions doivent prendre la file de droite, tout le monde passe au même endroit...
A 5h moins 10 je suis chez Trans'Hit à Rixheim. Ils sont dans les anciens locaux de la SMAT puis Buffa, visiblement eux tiennent le choc. Je donne mes papiers à la petite dame, elle se retourne pour regarder la pendule et fait une grimace...qui ne me rassure pas. Un mec passe par là, elle lui tend mes papiers... « Mets-toi derrière, devant la grande porte, ouvre, j'arrive. » Ouf. J'ai laissé les palettes gerbées sur deux, neuf coups de fourches et j'ai 24t de moins dans la cabane.
Mes bobines de devant sont pour Colmar, y a rien pour bouffer là haut, je vais couper à Wittenheim. Et il y a qui ce soir aux Hirondelles ? Le pdg de chez Trans'Fun, cong.
La soirée ne s'est pas finie en embuscade mais pas loin. On est loin de Toulouse mais Alec connaît du monde. Je n'ai pas les nains qui tapent dans mon bocal mais la douche ne me fait pas de mal... A 8h je suis à Jebsheim, je croise un collègue qui a vidé là aussi. En fait j'ai le reliquat de son lot, c'était vraiment trop lourd pour son petit camion. 3 palettes, 4 tonnes, vite fait bien fait.
Je redescends à Mulhouse, pas chez Mittal mais à la chambre de commerce sur le port fluvial. Je retrouve mon collègue de tout à l'heure. Lui charge en fosse et moi à plat bien sûr. Ils stockent les bobines qui viennent par péniche de je ne sais où. Sur les étiquettes c'est écrit : Russia, Switzerland, Belgium. Va comprendre ! 6 palettes, 27 t, zou !
J'économise un peu d'autoroute en sortant à Voujeaucourt. C'est surtout que je veux m'acheter un bout de pain pour midi. Retour sur l'autoroute à l'Isle sur le Doubs. A midi je suis de retour chez Bourgeois à Besançon comme hier quoi. Quand c'est vide j'envoie un message à Pauline, elle est surprise que je sois là, elle croyait que je rentrais chez moi. Nan ben quand même, déjà que je n'en ai pas fait lourd. J'ai le temps de bouffer mon bout de pain. Pas de nouvelles, il ne fait pas trop moche je vais laver chez Jeantet.
Ce coup là je n'y échapperai pas, je suis bon pour un Casino sur Paris avec départ dimanche soir. Ben non. Faut que je charge lundi au-dessus de Baume les Dames pour livraison foulée. Je me rentre. Je veux faire deux courses pour ce soir au Colruyt de Rioz et bien sûr c'te connerie de recyclage, de crâmage des particules Euro 6 se déclenche au mauvais moment, faut pas éteindre le moteur. Heureusement j'ai le double des clefs, je vais faire mes commissions avec le bouzin qui tourne c'est vachement écolo. A 17h maison, bon week à tout le monde, le ciel vous tienne en joie.
Pfiouuu ça meule ce matin, -4° , bien fait de programmer le Webasto moi ! A 8h pétantes je suis sur le premier plateau au-dessus de Baume les Dames. Devant l'usine il y a un Bulgare avec un plateau -ridelles immatriculé en Hollande. Il vient me voir, avec ses câbles...je ne parle pas la langue mais je vois ce qu'il veut. Au vu de la neige sur le camion il a passé le week-end là devant. Sur le Merco c'est bien commode, derrière le déflecteur côté chauffeur il y a deux bornes, une rouge une noire. En 10 secondes le MAN est démarré. Il fait - 14 ici, depuis quand ce pauvre malheureux se pèle le jonc sans batteries ? Je fais le tour de l'atelier et le cariste me dit : « Ouais, t'avais qu'à le laisser se démerder, font chier, nous piquent le boulot. » Putain on peut pas avoir un peu de compassion ? Ce pauvre diable a passé le dimanche là, moi il ne me pique rien du tout ! Enfin bref, on charge deux lots, deux destinations. Je lui demande pourquoi on n'a pas chargé vendredi puisque c'est urgent ; la peinture de certaines pièces n'était pas sèche. A 9h je file.
Je redescends à Baume, puis Villersexel Vesoul Jussey puis Martigny, c'est vers Contrexéville. Je suis déjà venu une fois, je me mets devant la porte. Le cariste me vide en 15 min pile poil. Je prends l'autoroute à Bulgnéville jusqu'à Toul. Laurence m'envoie mon retour, je m'arrête à une station pour prendre la taxe belge. J'ai essayé deux fois depuis mon téléphone, deux fois échec...bizarre. Je vide mon deuxième lot à Sainte Marie aux Chênes, c'est à l'Est de Metz. Ça vide vite fait bien fait.
De là je monte par Briey Longuyon, la frontière est juste après. Ahhh mais oui, moi aussi je passe des frontières ! Les autres carnetdeboristes nous friment la tête : et moi je charge pour Tokyo, et moi je charge pour Brasilia...moi je vais à Virton !!! Le rêve non ? Bon à cet endroit la frontière est assez peu spectaculaire, tu roules au milieu des champs et d'un coup les panneaux deviennent bleus. Quand tu entends les fachos dire qu'il faut refermer les frontières, ici c'est pas gagné ! A moins de mettre des barbelés des miradors et des bergers allemands ...nostalgie.
A 16h je suis à la papeterie de Virton. Il y a pas mal de camions mais ça avance. Ils ont un système bizarre. Ils chargent les camions 3 par 3, l'un derrière l'autre. Il faut ouvrir le côté chauffeur pendant l'attente, les 3 caristes s'y mettent en même temps puis il faut dégager pour aller sangler plus loin. Oui ici il faut sangler la pâte à papier ! Pour faire bouger de la pâte, faut y aller ! Une sangle par paquet, 26t c'est 13 paquets donc 13 sangles. Ouais t'as raison. Moi j'en mets une devant pour ne pas que ça benne en avant puisque ça ne touche pas le tablier, une à l'arrière pour faire joli et roulez petits bolides ! A 18h je me casse.
Je reprends la même petite route et la même frontière, dans ce sens il n'y a même pas de panneau France mais un panneau « bienvenue en Meurthe et Moselle » . Là je ne repasse évidemment pas par Longuyon mais par Longwy Metz. Je finis mes heures à Champey, pas Champey chez moi mais sur Moselle. Il est 20h45 ça fait une bien grosse journée pour un petit homme comme moi.
Je décolle à 6h après mes indispensables café douche. Je suis sur la réserve, chargé lourd, les Vosges et la Franche Comté c'est pas vraiment plat, je mets un coup de gasoil à Épinal devant chez MGE.
A Devecey j'hésite, je fais mon plein maintenant ou après ? Boh je vais aller vider, Pauline me fera certainement revenir à quai ou chez Tillet, je file.
Sur les coups de 10h je suis aux papeteries de Boussières à côté de Besançon. Ici c'est toujours aussi vieux. On y venait chez Buffa pour charger pour l'Angleterre, pas mal de clients autour de Londres. Je ne suis pas venu depuis des années, rien n'a changé c'est toujours aussi vétuste. Je fais le tour je me mets en place et un cariste vient me voir : normalement la réception est fermée aujourd'hui pour travaux. Effectivement je vois une pelleteuse qui bosse sous le hangar. Merde ! Le mec me dit : « Ils font chier on a prévenu. Bon maintenant que t'es là, attends un peu je vais me débrouiller ». Du coup c'est un peu long à vider mais je m'estime heureux.
A 11h et quelques c'est terminé, j'appelle Pauline. Elle m'envoie à St Vit, on charge pour le 73. Merde, si j'avais su j'aurais mis du gasoil en passant. Retour au dépôt. A midi et demi je suis chez les nouveaux commerçants. Je mange un bout sur le parking devant, depuis ce matin 5h30 je commence à avoir les crocs. Une fois repu je vais m'inscrire, c'est pas tout à fait prêt. J'ai bien fait de manger. En attendant qu'ils finissent je descends à SV1 pour commencer à charger. 4 palettes et je remonte. A mon retour c'est prêt, quai 14. A 15h30 on fait les papiers. La fille me dit qu'elle ne sait pas ce qu'il se passe mais ça à l'air urgent, c'est écrit 6h sur son écran. Je pense plutôt qu'ils m'ont repéré, en système U je suis systématiquement en retard. Blague à part aujourd'hui ça doit aller je décolle tôt.
Je voudrais couper à Marlens entre Annecy et Albertville, pas le temps de faire une 45 entre deux.. Le gps me dit 4h20, avec ce que j'ai roulé entre les entrepôts ça va être fin. Je grappille une ou deux minutes par ci par là. En 4h25 je suis posé, pile poil.
A 5h et des bananes je démarre, le bistro est fermé bien sûr. A 6h moins dix je suis au Super U d'Aigueblanche, c'est un bled à côté de Moutiers. Un frigo vide du frais, j'attends un peu. Au bout de 5 ou 10 min c'est mon tour. Fait remarquable, non seulement je suis à l'heure mais je n'ai aucun colis déchiré dans un poteau, aucune palette fatiguée, putain je deviens bon, faut me faire faire plus de grande distrib'. Laurence m'a envoyé mon retour hier soir, je sais ce que j'ai à faire. Je descends direction Chambéry. Je m'arrête boire le jus vers Aiton au bord de l'Isère. La déco a été refaite hélas, mais autrefois dans ce troquet il y avait un grand portrait d' Alain Lorieux, mon héros. Quoi ? Vous ne savez pas qui est Alain Lorieux ? Bon j'accepte de me rabaisser à vous expliquer. Il jouait deuxième ligne et lors de la première coupe du monde en 87, en demi finale il s'extrait d'un regroupement et marque un essai d'anthologie contre l'Australie. C'est l'essai qui fait basculer le match pour nous. Cerise sur le gâteau il est au départ de l'essai mythique de Blanco ensuite. C'est un Dieu vivant quoi !
A 8h et demi je suis à Grésy à la source Intermarché comme d'hab. Je n'ai rendez-vous qu'à 10h, le mec me demande d'attendre un peu. Pas de soucis je vais à la douche en attendant. Il remplit ma semi et moi je remplis mon coffre avec les bouteilles échantillon de contrôle, les bouteilles mal étiquetées etc. Ici ils sont moins cons qu'ailleurs, au lieu de jeter ils donnent. Je jette un œil à leur système d'approche des palettes. Le cariste avec son Fen pose un petit chariot tout plat dans le palettier. Ce petit chariot lève les palettes et les apportent au bout, fastoche.
Je commence à redescendre et Pauline m'appelle, elle voudrait savoir si je peux passer aux mines ce soir ? Bah oui hein ! Facile ! Micka m'appelle, j'ai rendez-vous à 16h30 pour l'ensemble complet. Comme par un fait exprès l'ordinateur de bord me dit que j'ai l'éclairage de plaque en rade. Je change l'ampoule du temps de midi, ça évite de passer pour un blaireau. Je fais le tour de mon ensemble, tout a l'air de fonctionner.
A 4h et demi je suis chez Autovision à Valentin. RAS à part une ampoule de stop sur la semi. Je ne passe qu'à moitié pour un blaireau, vérifier les feux stop tout seul c'est compliqué. Pourtant ce matin de nuit en freinant je voyais bien la lumière des feux sur les bandes blanches... Bon, pas grave.
Mes palettes de flotte sont à vider demain à 10h à Dôle, je viens les déposer à quai chez nous. Je vide et j'embarque mon chariot, the Moffett is back. Demain j'ai une tournée de bois et menuiserie en régional, puis vendredi j'ai piscine. Enfin !
Le bois se charge à Tavaux, et il y a quoi à côté de Tavaux ? Le José à Beauchemin, trop bien !
A 6h pile poil je suis à Tavaux. Les deux fosses de chargement sont prises par leurs porteurs qui dorment au chaud, on charge dehors, trop bien. On commence par une longueur de13m80. La poutre touche le tablier et les portes, chaud ! C'est évidemment long à charger tout ce bric à brac, des longueurs, des panneaux, des fenêtres... A 8h je referme et je file. Sur le message hier Pauline m'a écrit Peseux. Peseux c'est juste là vers Chemin. Je cherche l'adresse mais ça ne colle pas. Bah oui c'est Péseux dans le 25. Ça me rappelle un vieux chez Begey qui avait confondu Hagen en Allemagne et Agen...l'exploit' l'a remis dans le droit chemin. Du coup je change, je commence à Laviron chez le menuisier qui a le vieux DAF 2800. Son Manitou est sous la neige et la glace, je dépends mon chariot. Ensuite comme l'autre jour je m'arrête à la fruitière, ça devient une habitude, bonne habitude. De là je descends à St Hippolyte j'y suis à midi moins le quart. J'y vais sur la pointe des pieds, le patron me dit d'ouvrir. Quand c'est fini je le remercie de m'avoir vidé avant midi, c'est rare. Il me répond que ce qui est fait n'est plus à faire, bon esprit.
Je mange un morceau et je continue ma balade vers Belfort. A 13h30 je me pointe chez un façadier comme on dit maintenant. C'est une grosse boîte la réception n'ouvre qu'à 14h30. Ils font un repas de communion tous les midis les gars ? Je tombe sur une secrétaire, je lui dis que je n'ai que 3 cartons. C'est niet. Je me casse. Je monte de l'autre côté de la plus belle ville du monde. Quoi ? Mais si ! En toute impartialité. Je dépose deux fenêtres chez un menuisier que j'ai fait l'autre jour déjà. Retour chez l'autre. Il est 2h et demi. Je balance les trois pauvres colis et je file.
Ça fait déjà deux fois que j'appelle mon dernier client, il ne me répond pas. Pas grave c'est deux bleds à côté de chez moi. J'y vais je verrai.
A peine garé un gars vient me voir, il n'a pas allumé son portable...tsss. Le chemin d'accès, la cour, rien n'est dégagé. Je recule au max pour prendre de l'élan, ça passe. Je descends le chariot une nouvelle fois pour vider la grande poutre. Du coup je le laisse par terre, ce sera plus facile pour repartir. Les patrons sont le père et le fils, j'assiste à une scène de ménage sur comment on vide, où on pose etc... On sent que c'est bien rôdé entre eux, ils bossent ils s'engueulent...sinon ils ne font rien. Tel un skieur hors piste je fais la première trace dans la neige, je me gare dans le sens de la descente pour récupérer mon tagazou.
A 17h je suis à la maison, cool.
Maison, Waterair, maison, c'est tout ce que j'ai fait. Ou presque. D'abord je dois casser un peu de glace pour sortir de mon parking. A 9h je suis à Seppois. Fabrice est en train de vider Romain. Ouhlaa kesstufais ? Il y a eu une embrouille sur la liste de chargement, une fois fini, la semi pleine il faut rajouter un escalier et une palette de margelles soit 3m de plancher ! C'est le fameux escalier dont javaispasledroitdeparlermaismaintenantjepeux. Ils le présentent aux commerciaux pendant la convention à l'agence de Genas. Pas le choix faut que ça rentre. Donc je sors les mains de mes poches et je m'y colle. Avec trois cerveaux faiblards ça en fait un correct. A force de ressortir des palettes, remettre, faire une pyramide de palettes pour passer autre chose dessous on y arrive. On finit à 10h et demi, à l'heure où moi j'aurais dû finir. En plus le voyage c'est pas pour Romain mais pour le Salem. Le pauvre lundi quand il va débâcher il va être vert !
Mon chargement est bien plus cool même si je m'emmerde un peu pour ranger. Je ne veux pas mettre de cadres, je vais dans le sud-ouest et je n'ai pas de rechargement à Damazan, les cadres vont me faire chier. Ça passe sans cadrer, pile poil.
A midi et demi je suis de retour sur mon parking. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je suis à la maison depuis vendredi midi, faudrait peut-être y aller là, donc à 8h je subis un véritable déchirement mais je m'en vais. C'est vraiment de l'esclavage, je vais me plaindre derechef à mon chef. Il me donne ma fiche de paie, je fais les pleins et vu la météo je vais laver. J'hésite, chez Jeantet ou à Valentin ? L'ensemble est vraiment crade, couvert de sel, va pour Valentin c'est plus cher mais ça lave mieux.
En ressortant mon petit camion brille comme un sous neuf. En démarrant du stop vers chez MAN, ça patine, tient bizarre... Je fais 200m et je vois que la circulation est arrêtée. Comme les autres chauffeurs je descends voir, et je manque de me casser la gueule sur le verglas. Le gars de chez Voisin a tapé une pile de pont avec la semi et est parti au fossé. La remorque bouche toute la route. Putain à 5 min près c'était moi, je ne fais pas le malin, je me serais fait baiser aussi. A l'aller la route est au soleil mais au retour tout le virage est à l'ombre de l'autoroute qui passe juste au-dessus. C'est une patinoire, et on ne s'en rend pas compte ! Le piège parfait ! Le chauffeur est descendu de lui-même de sa cabine, ça a l'air d'aller. Il reste un moment dans l'ambulance des pompiers. La zone est en cul de sac, il n'y a plus qu'à attendre. Mon collègue Christophe qui fait la navette des bobines est bloqué à « la gare » où arrivent les wagons. L'accident est juste devant. Il m'offre un café, on est aux premières loges pour assister au dépannage. Le dépanneur vide d'abord les réservoirs de gasoil avec une pompe, puis remet la semi dans l'axe du tracteur et finit par sortir l'ensemble du fossé. J'aurai perdu une heure et demi, rien à côté de ce qu'a perdu le transporteur...
Je ne vide rien aujourd'hui, je commence par un impératif mardi dans le 19, cool. Vu que ma coupure de 45 est largement bonne, je mange vite fait une bricole avant Chalon vers 14h et je finis mes 30 du côté de Gannat avant de prendre l'autoroute. Fin de journée chez ma tante à côté d'Ussel, elle a encore mis les petits plats dans les grands, moi qui comptais commencer un régime ce soir... Alors qu'elle c'est thé vert qu'elle achète dans une boutique à Paris, trucs bio, bouffe de bobos, tu penses elle fait 32 kilos avec le paquetage et les rangers.
Je ne suis pas au resto mais c'est quand même café-douche, décollage à 6h30 je suis un peu inquiet. A 8h pétantes je suis à Beynat entre Tulle et Beaulieu sur Dordogne. J'appelle mon client : répondeur. Je l'ai eu hier soir, il m'a donné une autre adresse. Le lieu-dit sur Google ne me dit rien qui vaille. Le paysage est très accidenté, des petites routes qui font des lacets, tout ce que j'aime. Je suis à 5 bornes de la destination, une première route, trop étroite, la seconde à l'air un peu mieux. J'y vais sur la pointe des pieds, au pire je pourrai reculer. Bien sûr ça grimpe sinon c'est pas drôle. Au sommet de la colline il y a un carrefour, au pire du pire je peux faire demi-tour ici...peut-être. Je continue encore 500m et je me gare devant une ferme. Le client me rappelle enfin, il vient à ma rencontre. On va voir avec sa bagnole. C'est pas la peine, il reste moins d'un km je reste là. Kit, escalier, pas de margelles, je peux y aller en une seule fois. Ça m'arrange, il est déjà bien tard. On signe les papiers sur le carton qui contient l'isolation et là derrière je vois deux fenêtres neuves cassées. Le client m'explique qu'il est en litige avec le transporteur, que le chauffeur s'est barré, pas de réserves sur le récép'...gros litige. Je rame pour lui expliquer que les transporteurs ne sont pas tous des gougnafiers. Il est d'accord, tout va bien. Je file. Retour au camion j'embarque le chariot et je cherche mon carnet de récép'... Putain je l'ai oublié sur le carton de polystyrène qui nous a servi de bureau. Abruti ! Bon bé j'y retourne, déjà que j'étais à la bourre. Re-retour au camion. Je fais demi-tour dans une patte d'oie à flanc de colline, en dévers, avec une petite grange au milieu, pas simple. Il est 9h40 j'aurais voulu être à 10h à Sarlat, c'est juste un peu mort.
J'appelle le client pour lui expliquer le topo, il me dit qu'il habite dans les bois c'est introuvable. Ça continue. A 11h je quitte la départementale le gps me dit 10km. Putain 10 bornes de chemin de chèvres. Un coup à droite un coup à gauche, un coup entre deux maisons en chicane, punaise si je ne trouve pas un bon carrefour je suis mort. Je ne suis pas trop le mec qui s'inquiète mais là quand même... Je rappelle le client il me demande où je suis ? Bé j'en sais rien mon pauvre, dans la pampa. Je finis par trouver une ferme dans un lieu-dit, il connaît et vient en voiture. On fait le tour du pays en bagnole, y a rien qui va. Un chemin qui descend en lacets je refuse de m'aventurer là, une route mais avec un poteau de téléphone dans un virage. Finalement on trouve une route qui fait toute une boucle mais là au moins je ne casse pas le camion. Je suis encore garé à un bon km, m'enfin je suis sauvé. Retour au camion, j'enlève ma veste, horreur ! J'ai nettoyé le siège de la bagnole avec ma polaire, elle est couverte de poils de chien. J'aime pas les chiens, j'aime pas les animaux. Enfin si, j'aime les animaux qui se mangent. J'adore les vaches, les lapins, les poulets. Il est 13h30 mon calvaire est terminé. Coup de bol je devais faire une piscine cet ap' vers Libourne, elle a été reportée à demain, ça tombe bien sinon j'étais dans la merde.
Je mange enfin un morceau, j'ai l'après-midi pour me rapprocher. Grosse déviation 20 bornes après Sarlat, ils renvoient les camions dans l'autre sens. Ça va le bocal ? Je coupe au travers, je paume encore pas mal de temps, encore heureux que je n'ai plus rien aujourd'hui.
Fin de journée au relais de Gascogne à l'entrée de Libourne, adresse quasi mythique alors que je n'y ai jamais mis les pieds. Ce soir je rattrape cette fatal error. Oh! Dans ma liste d'animaux j'ai oublié les canards et les agneaux. Ces petites bêtes n'ont pas hésité à donner leur vie pour mon bon plaisir. Qu'ils en soient ici publiquement remerciés.
A 8h j'enquille une petite route, bien peur que ce soit un cul de sac moi. Les lieux-dits se succèdent. Une dame dans une C3 pluriel vient me voir, faut que je la suive. Volontiers, c'est le genre de femme que je veux bien suivre au bout du monde. Ce sont elles qui ne veulent pas... On fait tout un détour, pour nous retrouver au début de la rue. Quand je suis vide je refais le tour du pays, je connais maintenant, je suis du coin.
A 11h moins le quart je suis à Pessac c'est la petite couronne de Bordeaux comme on dirait à Paname. Le quartier est à l'extérieur de la rocade, fastoche RAS. Pour 13h je suis à Belin Béliet c'est le sud Gironde à la limite des Landes. Visiblement le client connaît le produit, il en a déjà monté une dans son ancienne maison. Il a repris la même c'est que ça ne doit pas être trop mauvais.
De là je descends à St Vincent de Tyrosse. Le soleil est radieux, je descends du camion en pull, le thermomètre indique 19 puis 22 après avoir fait le lézard. Pour repartir j'enquille une rue, plus loin c'est interdit aux 5t. Merde trop tard. Je continue. Je me retrouve devant un pont à 2m80 sous le chemin de fer. Oups ! Là je suis dans la merde, je me vois mal reculer. J'arrête une bagnole, une dame charmante me dit de tourner à droite, c'est en sens interdit, c'est étroit mais je n'ai pas le choix me dit-elle. J'obéis sagement, et effectivement au bout d'un km je me retrouve à un rond-point comme elle m'avait dit. La sainte femme ! Je propose qu'elle soit canonisée, ça vaut bien ça.
Il est 16h j'ai fini la journée. J'avais prévu un peu large mais à Pessac j'ai connu quelques déboires par le passé...
J'appelle mon client de demain matin à Anglet. C'est sa femme qui répond, ça l'arrange que je vienne maintenant plutôt que demain. Bingo. Dans la demi-heure j'y suis. Le client a un petit accent mais surtout un nom suédois ou anglais. Je lui demande d'où il vient ? Il est canadien, ça fait 40 ans qu'il vit en France. Tu m'étonnes qu'il parle bien ! Et son nom est bien d'origine scandinave. On vide, son jardin est grand, facile. Pour repartir je dois faire une manœuvre serrée, le client me guide et arrête les voitures qui montent surtout. Je suis cassé, je ne vois rien mais je sens bien que de l'autre côté ça doit être fin. Le client me fait signe de continuer. Nan quand même... Je serre le frein de parc et je vais voir. Je suis en train de coucher un panneau de stop. Il me dit : « oh c'est rien, c'est la chaîne qui touche. » Effectivement c'est l'accrochage du chariot qui couche le stop. C'est de la ferraille brute, largement surdimensionnée, je n'ai aucune trace mais le panneau fait la gueule. Je m'y reprends à 2 ou 3 fois, puis je redescends pour redresser le stop. Ni vu ni connu.
Je suis bien content j'ai pris une bonne avance. J'appelle mon dernier client de demain à Pau, je m'annonce pour 8h. Ils seront là, trop bien.
Je m'avance au mieux, le mieux c'est chez Laborde à Mont. D'ici on voit les torchères de Lacq, on n'est pas loin de Pau donc, tout bien.
A 8h je serpente dans Coarraze, patelin béarnais typique. C'est ultra étroit. Je dépose ma seule rénovation de la tournée chez des retraités. Comme d'hab' j'accepte un café pendant qu'on fait les papiers. En partant je demande au client si je dois repasser dans le pays ? Non, il y a une rue circulaire, c'est plus long mais plus facile. Purée je reconnais le coin. Je suis déjà venu, un coup en faisant demi-tour j'ai failli amputer un Christ ou le faire descendre complètement. Ah si j'avais de la mémoire ! J'aurais reconnu le bled en arrivant. Je mets en coup de stabilo sur mon Atlas à chaque village, mais j'ai changé de bouquin depuis. C'est ballot.
Je reviens à Pau, je complète un coup de gasoil à l'AS24 et je monte à Damazan. Damazan mais pas aux escaliers, Laurence m'a trouvé un complet de terreau en face de chez Waterair. Je voudrais charger avant midi, ça va être fin. Je prends le bout d'autoroute qui contourne Aire sur l'Adour. Je suis au téléphone avec Gérald et comme un con je me plante de sortie au rond-point. Je paume 10 min pour revenir dans le droit chemin...tu fais chier Gérald, c'est de ta faute épicétou.
A 11h20 je suis à l'usine de terreau. Je suis déjà passé je ne sais combien de fois devant, je n'avais jamais vu que c'était si grand. De la rue on ne voit pas grand chose. Un Chazot du 42 charge à quai, on me charge en latéral ça ira plus vite. J'ouvre un côté, le gars pousse les palettes. A midi j'ai peur que la fille s'en aille, je vais faire les papiers au bureau et je ferme ensuite. A midi et quart, je me casse.
Bon, je n'ai pas vraiment besoin de déplier la carte Michelin, du terreau ou des escaliers ça change pas trop l'itinéraire. A 14h Pauline m'appelle, elle fait le point avec tous les waterairiens. Demain il y a la réunion annuelle, faut que je sois dans la cour à Devecey au plus tôt. Ordre du chef. Bon ben puisque c'est...j'enquille l'autoroute à Périgueux pour remonter par Brive, Clermont. Elle voudrait que je sois là à 8h, impossible. Je m'annonce à 8h30, ça va être fin quand même. J'ai fait ma première coupure en chargeant, je fais la seconde du côté d'Ussel, optimisation.
Mes heures m'emmènent de l'autre côté de Vichy, aux Guittons. D'ici on rentre à Besac' sans coupure, tip top. Le patron du troquet s'appelle Fred. Il pose une énorme bouteille de kir sur le comptoir et il te dit : tu te sers, tu me diras combien t'en as bu. Ensuite, c'est la tradition, il remet la sienne. A la fin du repas il pose le même genre de topette sur la table, mais c'est de la gnôle. Là il te dit : bon les gars, ça ça fait pas partie du menu, c'est cadeau. Putain ici un militant de la ligue antialcoolique il se taillade les veines.
Décollage à 4h30, faut être motivé... A 7h pause à Beauchemin pour déjeuner et me doucher histoire d'être frais et ne pas m'endormir pendant la description des camemberts. A 8h et demi je suis au dépôt. On est beaucoup, tout le monde ne tient pas dans la caisse du boss, avec Micka on prend le Cubo. La première année chez ATS on y est allé tous les deux avec le chef, y a eu du changement, là on est sept . A 10h pile poil on est chez Waterair.
Ça commence toujours par un café de bienvenue, l'intro du chef, puis les camemberts sur un rétroprojecteur. On est sage, on écoute religieusement Christine. On a le droit de commenter. D'ailleurs il y a un truc qui me semble bizarre c'est le taux de satisfaction des clients concernant l'endroit où on dépose les rénovations. 84%. Ce sont les gens qui nous disent où poser les colis, j'en conclus que 16% des gens sont de mauvaise foi. Encore un petit topo sur un nouveau zinzin et on sort prendre l'air. On va voir en vrai les nouveaux produits.
On passe enfin au truc qui m'intéresse le plus, la bonne bouffe au resto. Comme d'hab ils ne se foutent pas de notre gueule. C'est bien sympa et ça permet de se parler, d'évoquer nos problèmes.
A 16h on est de retour à Devecey. Je décroche ma caravane, mon lot est à vider lundi matin à 11h, et moi lundi je suis chez l'ophtalmo. Pas envie de louper, ça fait 6 mois que j'ai rendez-vous.
Je balance mes affaires dans la bagnole qui n'a pas eu le temps de refroidir et vavavoum. A 6h je suis à la maison, bon week-end à tous le ciel vous tienne en joie.