| Carnet de bord de Juin 2018 | Partager sur Facebook |
Il y a du bruit à 3h50, j'avais mis le réveil à 4h, c'est fait. Je vais boire le café à l'ouverture, je comptais me doucher mais j'ai un coup de flemme. On verra ça plus tard vers Lons, faudra que je coupe 45 quoi qu'il en soit.
Je rêvasse sur l'A39 et je loupe la sortie pour aller à Montchauvrot, pour la douche c'est compromis. Je rattrape Dôle, je fais ma 45 sur un mauvais parking.
C'est la consigne, j'appelle le client une heure avant d'arriver. Le gars me dit : « Viens, on t'attend. » Ah ! On se tutoie ?Je suis chez le marchand de bois à 10h20, j'ouvre les deux côtés, on vide aussitôt. C'est celui qui me semble être le patron qui me vide, on papote. Je referme et il m'offre le café au bureau, sympa.
Je passe devant la maison donc je m'arrête pour manger et enfin me laver le fion.
Quand je repars Fabrice m'appelle pour me demander de venir le plus tôt possible, j'arrive mon cher, j'arrive.
A deux heures moins le quart je suis sous l'auvent. Comme la semaine passée c'est complet mais tout au sol, parfait. Jacques notre boss fume sa clope, je vais le voir et je le relance sur l'histoire du chauffe-eau à Barcelone. Ce sera réglé incessamment sous peu. Vaut mieux s'adresser au bon dieu...
Pour le goûter je décroche sur mon parking sous un orage terrible. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Après ce magnifique week-end ensoleillé faut retourner à la mine. Faudrait peut-être d'ailleurs interdire la météo nationale en ce moment. Il fait plus beau ici que dans le sud, vaut mieux pas que ça se sache, j'ai absolument pas envie que les sudistes débarquent. T'imagines la circulation de Montpellier à Villersexel ? L'enfer …
Décollage à 7h et demi . Je passe au dépôt pour les pleins et rendre la paperasse. Ensuite je saute de l'autre côté du grillage chez les délicieuses et tellement commerçantes femmes de chez Bâches Fèvre. Ce matin ça va, je ne me fais pas agresser. Mon patron veut, Gérald et moi, nous changer le toit des semis. 6 ans dans les branches, le matériel souffre, à force de réparer il y a des raponces partout. J'ai du bol il ne pleut pas dans ma remorque, mais un toit neuf ce ne sera pas du luxe. Un gars monte sur la semi et prend toutes les mesures. A 9h et demi je prends enfin la direction du sud. J'ai beaucoup pris l'autoroute ces derniers temps, je garde la 83 jusqu'à Bourg-Viriat. J'ai fait 15 au gas-oil, je fais 30 devant une salade à la pauvre station sur le périph de Lyon.
Vers Valence sud dans l'autre sens heureusement, une bagnole est en panne sur la file du milieu, le bouchon remonte jusque vers Loriol, sans déconner ?
A 17h je prends la vieille A9, qui s'appelle je sais pas comment maintenant, on s'en fout. Je craignais un peu la traversée de St Jean de Védas vers la piscine mais non ça roule presque correctement. Je m'enfile dans un quartier neuf de Cournonterral. C'est la rue Georges Bizet, faut absolument que je me rappelle de ne jamais y revenir. Déjà l'entrée est vachement étroite mais au bout de la rue la commune n'a rien trouvé de mieux que de mettre des blocs de béton. Je fais quoi moi ? En je ne sais combien de fois j'arrive à sortir de cette rue de merde. Je reste comme une bouse sur la rue d'avant, tant pis. C'est un jeune couple, leur terrain est au milieu d'immeubles, les boules de construire à cet endroit. Ils sont sympas, moi ça me va.
Je finis la journée comme souvent ces temps-ci à Issanka, parfait.
Hier soir à table un gars m'a dit qu'ici la douche c'est Koh Lanta, ça m'a bien fait rire mais faut avouer que c'est vrai. Pour le café c'est pareil, ils font du café grand-mère dans la cuisine comme chez Grand Mère à Pierrebrune. Moi j'aime bien ce genre d'endroit, tradi, tant pis pour le bon café.
A Gigean des panneaux indiquent que le pont à l'entrée de Canet est interdit aux 2m20. Faut faire le tour, pas grave pour moi la commerciale a écrit de venir par Clermont l'Hérault pour éviter le bled. Ça me va. Je me fais bien chier à zigzaguer dans des rues à la con, à un moment je me retrouve devant un collège, c'est large, je reste là. Je finis le périple en triporteur. Le pépé a de l'arthrose dans les mains, je fais le liner tout seul, une grosse Valérie à la corne. Ça calme de bon matin.
De là je descends à Sète, enfin non je monte. Je monte sur le Mont St Clair. C'est sur la corniche. Déjà corniche et semi-remorque, ça va pas ensemble. Pas du tout. Ça grimpe sec, je croise un bus de la ville, mais un châssis court. Au bout de ma rue c'est interdit aux plus de 8m de long, tu m'étonnes. C'est une toute petite piscine sans permis de construire, facile. C'est le gendre qui réceptionne, bien bon je lui aide à tout ranger. Après, la question c'est : comment je repars ? Il pense que je dois pouvoir faire demi-tour au bout... Pas le choix je vais voir. Mouais, j'ai du cul, il y a un emplacement pour garer un ou deux bus de tourisme et c'est libre. Purée sans déconner qu'est ce que je fous là ? Puisque j'y suis, je vais faire un peu le touriste. Faut reconnaître que ça vaut le coup, c'est magnifique, la vue à plus de 180°, c'est chouette.
J'enquille la route qui longe la mer pour me retrouver à Agde. Je mange un bout là le long, ici c'est le pays mais j'ai vu personne avec le zizi à l'air, m'ont pas coupé l'appétit, merci.
Je me retrouve dans une rue pas large, au bout ça fait un T, vais voir à pied. En revenant je me fais incendier par une harpie : « vous n'avez rien à faire là, c'est interdit, vous êtes un emmerdeur. » Un emmerdeur, moi ? Je fais quoi, je l'insulte ? Non. Je prends mon ton le plus mielleux et le plus docte possible : « mais chère madame, je suis en livraison. Vous ne voulez pas de camion dans votre rue, mais votre voisin est bien content de voir arriver sa piscine, je pense donc que vous êtes égoïste. » Là elle bout mémère. Son mari l'a entendu hurler, il vient la faire taire. Le pauvre gars il ne doit pas rigoler tous les jours avec un dragon pareil. Au coin ça tourne malgré les bagnoles garées en merde. Je me gare à 100m de la maison du client. Il me demande pourquoi je ne viens pas jusque devant ? Pfouu, encore un qui va m'apprendre le métier. Quand je reviens avec l'escalier il en remet une couche, « venez directement ici ». Ils sont tous pénibles dans le quartier ?
Pour repartir ça va un peu mieux, la rue zigzague entre des murs et des voitures mais ça passe.
La dernière livraison du jour est à Saint Pons de Thomières, route de La Salvetat. Pas trop inquiet, c'est la route de la source donc il passe des camions. Mais le chemin d'accès à la maison est dans un lacet, pas facile de me garer en sécurité. La maison est au bout d'un chemin qui doit faire 300m certainement. Le client est un vieil anglais, sur la table de salle à manger il y a des dizaines de livres : psychiatry clinic, psychanalyse je sais pas quoi, sur la couverture on voit une ombre qui marche sur une route déserte. Ouhlala, c'est le genre de bouquin pour moi ça...
Je trouve un parking correct pour faire demi-tour quelques km plus haut, ouf. Il ne reste plus qu'à se replacer pour demain. Fin de mission à Lézignan Corbières, j'avoue que j'en ai marre.
Café croissant douche et zou ! A 8h je commence au-dessus de Carcassonne, la maison est au bout d'un chemin, je croise la cliente qui me dit qu'elle emmène ses gosses à l'école, faites je vous en prie. Son chemisier est prêt à éclater sous la pression, on ne peut rien refuser à une femme comme ça. Elle revient dans les 5 minutes, ouvre le garage, je dépose la rénovation contre un chèque et je file.
Je file parce que j'ai rendez-vous avec Nestor à Barcelone à 13h. Laurence m'a envoyé mon rechargement, je jette un œil sur Gougueule, c'est une grosse boîte de ferraille, j'ai bien peur que ce soit celle qu'on voit depuis l'AP7. Je me prends donc du pain à Carca en passant pour ce midi et ce soir...
A 13h15 je retrouve mon compañero à Villasar de Mar, comme son nom l'indique c'est au bord de la mar, et c'est interdit de se garer de partout, et les rues sont chiément étroites. On fait un tour en bagnole, ça ne donne rien, je reste où je suis. Tout à coup le ciel devient noir, il regarde sur internet, la météo annonce un orage d'une heure. Je lui dis que c'est que de l'eau, on y va. Ah ben ouais c'est que l'eau, mais de l'eau qui mouille. L'enfer sur Terre, malgré le K Way je suis trempé, les cartons partent en lambeaux. Heureusement j'ai mis la feutrine tapis de sol dans la bagnole. Garé à 900m je suis obligé de faire deux tours, slalomer entre les voitures. Affreux. Mais c'est quoi cette météo sans déconner ? On est à Barça purée ! On se croirait à Bordeaux c'est dire. De retour au camion je me change de la tête aux pieds.
La pluie s'est calmée quand j'arrive à Sta Perpetua. Il pleuvote c'est tout. Je dépose 4 rénovations en vitesse.
A 17h je suis à Castellbisbal dans une boutique de ferraille qui doit être du même groupe que l'énorme usine dont je parlais. Pas de place pour déposer mon chariot, l'accès se fait directement sur le boulevard. Un gars de chez Mousset me dit que c'est des cons ici, lui a laissé son chariot dans la rue en face. Je ressors, le gardien râle, je lui dis que je me suis trompé, il m'ouvre la barrière. Dans les cinq minutes, je reviens, il pète un câble. Je passe pour le débile de français qu'à rien compris. C'est ça t'as raison. Il y a la queue à la bascule, j'y suis à 18h30, donc 1h30 d'attente pour commencer. Le mec me demande le numéro de commande, ok, puis le numéro d'enregistrement d'ATS chez eux. Gnin ? Mais on n'est jamais venu et on ne reviendra jamais j'espère. Il me dit que ça ne va pas. J'appelle vite fait chez nous mais il n'y a plus personne, je lui dis, il tapote sur son ordi, ça passe sans ce numéro à la con. Ouf ! Porte 5. Tout le monde est à la porte 5 ! La file avance d'une place tous les quarts d'heure. A 20h45 j'ai les crocs j'attaque une boîte de sardines avec le pain que j'avais prévu. Le comble de la misère humaine, le chauffeur routier ferrailleur. Quand c'est mon tour ça va assez vite, 9 paquets au pont. Le chauffeur est obligé de rester dans une zone délimitée en jaune, tu vois rien du chargement. Je discute avec un chauffeur de Cordoue, il a passé le week-end à St Avold. Un andalou le week-end à St Avold, ça c'est la misère humaine. Quand c'est fini je vais voir et bien sûr ça me plaît pas, les paquets du bas sont en travers, super chiant pour sangler. Bascule, ici faut sangler sur un parking après la bascule, je fais ça.
A 22h je me casse enfin, il me reste 10 min d'amplitude. Le temps d'embarquer le Moffett et trouver une place dans la zone, je suis pile poil. Ouf !
Café au camion, j'ai mal dormi. La zone est toute proche de l'A2, c'est l'autoroute qui descend sur le port de Barcelone, le matin ça roule un peu... C'est un peu comme si j'avais dormi sur un parking d'autoroute, j'ai pas l'habitude.
D'ici pour rejoindre l'A7 c'est chiant, faut repasser de l'autre côté du fleuve, l' Llobregat puis prendre une 4 voies sur un petit bout, puis sauter une rivière, faut 25 minutes. Et t'es encore pas sur l'A7 mais la B30 c'est la contre-allée de l'autoroute où ça bouchonne tout le temps. Ce matin ça va encore, j'avoue.
A 9h et quelques je suis à La Jonquera, je fais le plein, il y a la queue bien sûr. Je me gare en-dessous et je vais déjeuner à El Cervol. J'utilise un ticket de douche gratuite que je traîne depuis des semaines, je l'avais eu avec un repas. Je fais deux courses, des clopes pour une fille du bureau chez Wat'et les 45 sont passées.
Il ne me reste plus qu'à rouler, rouler, rouler. On se paye un orage terrible à Montpellier, les bagnoles en warning sur l'autoroute, l'enfer ! Je mange une salade vers Tavel et je finis mes 30 du côté de Valence.
Je pensais avoir les heures pour monter à Beauchemin, il y a 1000 ans que je n'y suis pas allé mais le contournement de Lyon en décide autrement. Sur Goug' le vieux périph' est tout rouge, l'autoroute un peu moins. Je fais donc le grand tour, c'est pire que je croyais. Au fur et à mesure je baisse mes ambitions, Beauchemin ça va pas, Montchauvrot ça va plus, Courlaoux plus non plus. Boh allez, la semaine est faite, ce sera Villemotier, j'ai 9h45 de volant quand même. Je tombe sur un ancien Buffa, puis un mec qu'il connaît vient se greffer, puis un gars de chez Sotraman, ça termine à la limite de l'embuscade... Il fait lourd, on est sur la terrasse, faut comprendre aussi...
Café, pain aux raisins, douche et décollage à 6h15. Deux bonnes heures après je suis chez le gros fabricant de hangars agricoles, Waltefaugle à Dampierre sur Salon. A l'acceuil la bonne dame jette un froid : « Oh mais j'ai pas de livraison comme ça aujourd'hui au programme, pour moi c'est lundi. Je vais demander à monsieur Thierry. » Faites ça, chère madame. Je me vois déjà vider les poutrelles une à une devant la porte à coups de Moffett... Elle revient : « Mr Thierry a oublié de mettre la commande au programme, vous allez porte 5. » Ah sacré monsieur Thierry, il me fait des frayeurs. Je descends porte 5, j'ai chargé à Castellbisbal porte 5, c'est fait exprès certainement.
Ça vide à l'aimant, le pontier est rapide, en une demi-heure c'est torché. Si ça avait aussi bien marché au chargement...
Il y a deux milliards d'années que j'ai pas lavé, je file chez Jeantet, j'ai le temps. Je suis tout seul, tracteur semi Moffett, tant que personne ne vient je continue, du coup je fais ma 45.
Je monte au dépôt pour faire les pleins, faire coucou et faire du secrétariat.
Je mange une salade sur un parking de l'autoroute et à 14h30 je croise le Kolak dans Seppois. C'est frère de Sevket, il fait des piscines en remplacement chez Buffa depuis longtemps. Donc si le camion de 13h30 a fini c'est que ça tourne.
Ah ben non, perdu. Le chargement de Marc a merdé, tout ne rentrait pas, et j'ai encore Michel devant moi. J'ai le temps d'aller tchatcher au bureau, me foutre de la gueule de Jean-Pierre le chef magasinier, et boire des cafés. A 4h je suis en place, 5h chargé, tout bien.
Bon bouchon à Sévenans dans les travaux. Tu m'étonnes, un gendarme déguisé en motard civil marche le long du bouchon et dénonce les gens à ces collègues. Il a laissé sa bécane vers celles de ses collègues. Il est habillé en tenue de moto avec un gun à la ceinture, c'est à ça que je l'ai reconnu. Sans déconner ? Ils n'ont rien d'autre à foutre que d'allumer les gens qui téléphonent dans le bouchon ? Ce pays me révolte. Pfou après tout, dans un quart d'heure je suis en week-end.
Bon congé de fin de semaine à tous, le ciel vous tienne en joie.
Quand j'ai fait mon programme il y a 15 jours, j'ai bien vu que je retombais sur la cliente qui m'a fait la misère, j'ai rapporté sa piscine à l'usine. J'avais pas trop envie de me retrouver devant chez elle à bout d'heures ou presque, sans savoir si cette fois ce serait bon pour livrer. Je m'étais dit que le mardi ça suffirait bien. Du coup je ne vide rien aujourd'hui, j'ai juste à descendre.
Décollage sur les coups de 9h, je descends en montant par le Haut Doubs. Je descends dans le sud en passant par le Haut Doubs mais ça grimpe. C'est plus clair ?
Comme souvent le lundi premier arrêt à l'Inter de Poligny pour mes courses de la semaine, ce matin c'est juste un complément. Ça prend du temps quand même, c'est effectif réduit aux caisses. Le temps de revenir au camion je suis pas loin d'être trempé, il tombe des cordes. Le lavage du camion de vendredi aura tenu jusque là...
J'ai pas loin de 4h30 de volant à l'aire de Feyzin Sérézin appelez-la comme vous voulez. Je sais que c'est un peu interdit de passer par là mais je goûte fort peu la circulation de la rocade Est, quand je peux éviter...
La salade repas me pèse sur l'estomac, la léthargie s'installe vers Montélimar, je m'offre 15 min de sieste. Je redémarre fin bien. Comme jeudi en remontant, à Montpellier j'essuie un orage apocalyptique, c'est devenu une coutume ici ?
A19h et des poussières je suis à l'Oppidum, le parking est déjà blindé, je reste dans le chemin d'accès. J'espère qu'ils seront tous partis demain matin, j'ai du taf.
Café, croissant, quand le fils me donne une clé de douche je lui dis, pas la deux hein ! Il me répond qu'il a détruit la serrure. Un autre pauvre gars a dû être enfermé comme moi l'autre coup. Les deux camions de la même boîte qui m'empêchaient de sortir sont partis. Tranquille.
A 8h je suis à St Nazaire d'Aude. La cliente m'a fait un radio-guidage, cool. Quand j'arrive elle ronchonne un peu, la dame qu'elle appelle maman aussi. Ça doit être de famille. Bonne pomme je me fais un peu de place dans le garage pour ranger les colis au sec. Elles m'offrent le café quand j'ai fini, ça efface tout... Je me fais bien un peu chier pour repartir, ça tourne pas au bout de la rue, j'enfile le cul à ma gauche, ça le fait. Ces bleds du midi ne sont pas vraiment prévus pour nous.
La suite est à Pouzols Minervois, pas loin de chez mon ex...piscine. Dans le chemin je croise un tracteur vigneron, c'est mon client, il fait demi-tour. Je dépose la réno de sa piscine en vitesse. Je l'interroge un peu pinard évidemment. Je le félicite pour la qualité du rouge à la cave coop' d'ici. Perso j'aime pas le Merlot, c'est un cépage pour faire du Bordeaux, beurk, mais leur mélange Syrah/Grenache c'est une merveille. Il me dit qu'il craint un peu le mildiou avec toute cette pluie, je serais bien resté à causer c'est passionnant mais j'ai une petite boule au ventre, pas à cause du vin mais pour la suite.
Quand j'ai fait le programme j'ai bien vu sur l'atlas Michelin que la route craignait, les photos sur maps confirmaient... J'ai demandé à Christine une assistance petit camion mais elle n'a trouvé personne dans le coin. Je lui ai dit que j'allais voir mais que je ramènerais peut-être la baignoire. Donc je décroche vers Durban. C'est pas Durban en Afrique du Sud, c'est Durban Corbières. Je monte en solo pour voir. Putain c'est un truc de fou cette route, virages, lacets, petits ponts. Enfin arrivé à Quintillan il y a des platanes bien noueux, j'ai peur d'y laisser le toit de la semi. Le premier parking potable près d'une cave coop' est à plus de 7km ! Sans déconner ? A 3 km du bled dans un virage, un chemin part dans les vignes, si je balance le cul là, je peux faire demi-tour. Je redescends chercher ma remorque, j'hésite jusqu'à la dernière minute. Mais 7 bornes en chariot c'est trop loin, ils ne sont pas faits pour ça. Tant pis je monte. Dans un virage, sur un petit pont sans parapet j'ai la moitié de la bande de roulement des pneus de la semi dans le vide. Comme prévu je me retourne dans les vignes, facile. Il ne reste que 2km700 en chariot c'est raisonnable. J'y vais en une fois c'est une baignoire sans escalier. Pour redescendre c'est plus cool, sur le petit pont j'arrive à m'aligner, c'est limite trop facile.
Encore une piscine complète à Limoux, marre, je prends l'autoroute de Lézignan à Carca, j'ai eu ma dose de routes de chèvres aujourd'hui. Le client est employé municipal, je suis garé à 400m de sa maison, je mets l'escalier et le filtre à sable sur la benne de son Master et roule !
Je me fais une dernière rénovation à Quillan. C'est une dame fort âgée qui réceptionne pour son voisin. La grange est fermée par une énorme porte en chêne comme on n'en fait plus, vu le poids de la bête j'ouvre et referme moi-même.
Il ne me reste plus qu'à descendre à Perpignan. J'ai déjà franchi l'interdiction aux 7t5 en transit donc je continue et je passe le toujours formidable défilé de Pierre-Lys, un régal.
Fin de chantier au centre routier de Perpignan, j'ai largement mérité mon kir après toutes ces frayeurs.
Café douche comme tous les matins et je vais déposer une rénovation à St Hippolyte. C'est un village catalan typique, chiant en camion quoi ! Le lotissement est assez large heureusement. Je demande au client s'il y a une solution pour éviter le centre du bled, mais non. Dans l'autre sens j'avoue que ça va, c'est pas l'A9 non plus mais ça passe. Je me fais encore une réno à Claira, c'est le bled à côté. Là j'ai bien du mal à trouver la maison, je suis dans la rue pourtant. Je tombe sur le facteur, il m'explique qu'il y a un piège, ils ont inversé les bis et ter, mon numéro est plus loin après un virage. Faut qu'ils arrêtent le Rivesaltes les services municipaux.
A 13h je retrouve Nestor à Lloret de Mar, je laisse le camion vers un Lidl et on va voir en bagnole. Pouuu ça pue un peu. On fait tout une boucle pour éviter le centre ville.
Garé à 400m de la maison, c'est correct. Pendant que je débâche un flic en scooter vient me voir. Ça y est il va me faire chier, mais non il me demande si je suis au courant de l'accident de ce matin ? Un gars en moto s'est fait renverser par une voiture. Bé non, ce matin j'étais à Perpi... Le portail de la maison est tout petit, on se pète tout à la main. Le client nous regarde faire. Sympa. Pour repartir on passe pas loin de la mer, les gens déambulent en maillot de bain, et nous on vient de se prendre un coup de chaud terrible. La haine.
Nestor me demande si on va manger. Je suis Français j'ai mangé à une heure raisonnable avant d'arriver. Il va donc manger chez sa mère, je descends à Sta Perpetua pour livrer 2 rénos à l'agence. On se retrouve là et on va à Rubi. Pareil on va faire le tour en voiture pour repérer où je peux me garer. Je franchis juste une interdiction dans le centre sur 200m et je me retrouve sur une avenue super large, cool. Rebelote, on se pète tout à la main, les tôles au-dessus de la haie, mais ici le client est courageux. Et plus jeune aussi faut le dire.
A 19h30 j'ai enfin fini, la suite est dans la province d'Huesca comme souvent. Je pensais souper à La Panadella mais il me reste des heures, je roule jusqu'à Lleida. A un Parador je paye le parking 5€ mais la douche est gratuite, du coup ça fait que deux balles le parking. Je me demande même si c'est pas le pompiste qui se fait un peu de monnaie, le parking « privé » est juste fermé par un bout de chaîne en plastique rouge et blanche...
Café croissant au resto et douche à la station, les douches sont nickel-chrome d'ailleurs. A 8h pétantes je suis à Binéfar. Un paysan, ou plutôt l'employé d'une grosse ferme me voit passer et me fait signe de ne pas aller plus loin. Je vais le voir, lui explique où je vais, il me dit que c'est juste à 2 ou 300m mais qu'il faudra que je recule ensuite. Bon bon.
Effectivement, je trouve un gros chantier et un trou de piscine. Les gars sur place sont surpris, ils me demandent d'où je viens. Quand je dis de France ils sont sur le cul. Eh ça va les gars, on est à Huesca, la France est de l'autre côté de la montagne, je ne viens pas d'Australie non plus. Pendant que je vide le monteur arrive, c'est le gars qui bosse d'habitude avec Sergi. Puis le commercial se pointe, on papote un peu. La livraison se fera en deux temps, aujourd'hui la structure et dans quelques temps le liner margelles pompe filtration etc... Moi ça me va et nous on facture le transport donc tout va bien.
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé mon retour hier, on recharge à Saragosse. J'ai rendez-vous entre 11h et midi ça va aller ric-rac. J'ai même le temps d'un arrêt pipi-cortado vers Huesca. Vous allez me dire que boire un café à un arrêt pipi c'est contradictoire puis que ça redonne envie mais le café en Espagne c'est une tuerie de la mort.
A 11h et quart je me présente au portail de l'usine, le gardien, que je ne sens pas trop sûr de lui m'envoie à un dépôt à 2km de là. Il me montre un plan en vitesse et démerde-toi ! La zone est super grande, les entreprises plus ou moins grosses bout à bout, je finis par reconnaître le logo de la boutique sur un portail. Je suis tout seul, on me donne un quai de suite. Le cariste se la raconte « mec rigoureux ». Il me fait plier mes bouts de géotextile qui protègent les escaliers, me fait remonter les planches de la taut. Ensuite il pinaille à déplacer chaque palette qu'il pose dans la semi. Il les rebouge dix fois pour les reposer au même endroit. Nan mais mon gars, t'es pas rigoureux, t'es juste nul à chier. En plus demain tu ne le sais pas mais je passe le lot à quai chez nous, arrête ton cinéma. Retour au bureau. La fille me demande d'écrire mon numéro de passeport ou carte d'identité , ici ils disent DNI, sur un papier. Tout à l'heure en entrant j'ai écrit n'importe quoi sur un registre, des chiffres au hasard, là je lui demande le registre pour recopier la même connerie. Moment de solitude, je sais pas si la chica a deviné mon escroquerie... A midi et demi je me casse avec 33 palettes de nouilles Intermarché, 21 tonnes quand même.
Je m'arrête à la nouvelle AS24 à Alfajarin pour le plein, je vais bientôt aspirer de l'air. C'est cool ces stations neuves, les bornes sont bleues, beaucoup plus rapides que les vieilles bornes grises.
Fait chier je vais devoir couper deux fois, il me reste 7h à rouler, c'est mal tombé. Pas grave on est jeudi et je rentre chargé complet c'est cool quand même. Je mange en 30 en haut de la grande descente de Fraga, les compteurs repartent à zéro.
Je bois le café à Lleida, ou Lérida pour les castillans qui me lisent lol. Puis encore 30 du côté de Figueras. Hier j'ai fini tard, plus le programme pour dans 15 jours donc j'ai pas écrit. J'aime pas donc je rattrape.
Fin des opérations chez la vosgienne à Sigean, je voulais pousser jusqu'à l'Oppidum mais j'ai peur qu'il n'y ait plus de place. Pis quoi qu'il en soit la semaine est faite, d'ici je rentre tranquille.
Réveil à l'ouverture, les croissants sont vraiment immondes, je m'abstiens. Une douche et zou ! Petit arrêt à ma boul préférée à Narbonne pour une baguette et un pain aux raisins, top fraîcheur.
Je n'ai qu'à me rentrer gentiment. Je coupe 15 par là puis 30 au péage de Vienne pour agresser ma dernière salade de la semaine.
Pauline m'appelle, mon toit est prêt chez Fèvre. D'accord mais j'ai vraiment pas le temps, ils comptent une demi-journée de boulot. Tant pis. En roulant je réfléchis, ne soyez pas insultants j'y arrive, et j'ai une illumination. Je rappelle Pauline. Je sais que Gérald est en congés, pas en vacances. Donc je propose de laisser ma semi, Pauline ira la faire vider puis la laisser pour le toit et moi je tourne avec celle de Gégé, on évite un passage à quai en plus. On fait ça.
J'attaque la rocade de Besac' juste avant 4h, ça roule comme un dimanche, trop cool. Au dépôt je décroche je vais de l'autre côté chercher la caravane de mon collègue. Rideaux changés il y a quelques semaines et un toit neuf, la semi a retrouvé une jeunesse.
Je prends un jeu d'Europe que je dois à Perpi, plus deux bricoles pour Montbéliard.
A 19h je décroche au bout de la rue, bon week', le ciel vous tienne en joie.
C'est l'anniversaire de l'appel du 18 juin aujourd'hui : « La France a perdu une bataille mais elle n'a pas perdu la guerre. » Moi ma bataille du jour c'est de faire une livraison à 7h30, à une quarantaine de minutes de la maison. Ça reste fort modeste comme guerre. A 7h25 je suis à Colombier Fontaine, c'est le pays de Montbéliard, sur la route de Besac'. Le client, un jeune gars de 28 ou 30 ans m'attend déjà. Un coup de fourches et je lui dépose sa palette de meubles. Pour repartir je vais faire demi-tour sur la friche industrielle de Bauman, c'était un fabriquant de chaises. Le dernier tour que j'avais fait m'avait marqué. J'étais monté en plein hiver à Courchevel avec un complet de chaises, c'est à dire 3 ou 4 tonnes je sais plus. Sans déconner ? Le centre de vacances il ne pouvait pas changer les chaises en été ? Je me souviens avoir chaîné le Magnum, pédalé des plombes dans la merde blanche, une galère terrible.
Pas de neige aujourd'hui, je vais à Montbéliard déposer une grosse bobine de 3t en retour. Il y a des camions mais le cariste me vide dehors vite fait, tip top.
A 9h je suis à Piscinecity. Mon poto Marc est venu plus tôt, il a deux clients à faire dans la foulée donc il a quasi fini quand j'arrive. On va boire le café et on charge. Tranquilo.
A 11h et quart je m'arrête vite fait chez ma meuf pour manger un bout avant le service. Au rond-point de l'autoroute à Sochaux je tombe sur un Fache4 qui me dit quelque chose. J'ai la chance d'avoir le 06 du président de la holding. On papote un peu avec Samu, normal. Je constate que Volvo a résolu le problème des sels grimpants sur les cosses de batteries, il suffit de changer les batteries deux fois par an...
J'ai mangé en moins de 45 bien sûr, donc je fais ma 30 entre Bourg et Lyon. Tout droit dans Lyon, il est 4h et demi, ça commence à freiner vers St Fons, rien de grave.
Grâce au partage de position, c'est pas le Kamasutra c'est Google Maps, Greg 26 a vu que je suis à hauteur de Montélimar, il m'appelle, on se donne rendez-vous à Donzère. On boit un coup au troquet dans le rond-point. Le temps passe vite, faut que je file, c'est étonnant mais même moi je suis pressé parfois...
Je finis au Pénitencier à Bollène avec 8h52 de volant, mieux que sur le plan.
Café, croissant (de boulangerie) douche et quand j'ai les 11h de coupure, zou ! Je fonce à Perpi pour restituer chez Denjean des Europe que je leur dois depuis quelques semaines. Je les ai mises au cul avec une sangle par-dessus, deux coups de fourches, un coup de tampon sur le récep' et je finis le quart d'heure de coupure. Je me prends un bout de pain à la boul' à côté de la Total Access, c'est de l'industrie mais faut avouer que c'est pas mauvais.
Je sors de l'autoroute à Figueras et je monte dans la montagne. Elle est très bien cette route mais il n'y a pas de parking. Je prends une sortie, je me pose sur un semblant de parking, 4h33 de volant.
A 13h30 je suis à Vidrà, incroyable patelin pittoresque. C'est un nid d'aigles, sur une colline. Une dame m'arrête sur le bord de la route, c'est chez sa fille que je livre. J'ai dépassé la maison. Je me dis que je vais aller faire demi-tour dans le bled. Les deux petits gosses qui accompagnent la mémé montent avec moi pour me montrer le chemin. Autant dire que c'est jour de fête. Pour eux pas pour moi. Je me fous dans une galère de dingue. Je passe une chicane sous un truc, mais en revenant je ne peux pas m'aligner à cause du précipice, bref je vous la fais courte, j'ai accroché le toit tout neuf de la semi de Gérald. C'est pas hyper grave mais ça me fait chier, ça pouvait pas m'arriver la semaine dernière vu que la mienne allait en carrosserie ? Ben non tu penses !
Enrique le chef a eu le temps d'arriver, il plaisante sur la route d'accès. Moi je rigole moyen.
Je redescends de la montagne et je vais déposer 6 palettes de rénos' à l'agence, et une piscine complète que je devais livrer à Lleida. Il y a un problème, chépaquoi. L'histoire me prend une heure quand même.
Ensuite je retrouve Nestor à Sant Cugat del Valles. Le quartier est très étroit, je laisse le camion à 5 ou 600m de la maison. Ça va encore.
Ne me reste plus qu'à finir mes heures. Il me reste une heure de conduite, je fonce à La Panadella, ça doit le faire. Sauf qu'il y a des travaux sur la N2 après le tunnel del Bruc, on roule au pas un bon moment... je m'arrête au resto avec 9h02 de volant. Pas grave.
Javier m'a renvoyé un texto hier soir, on décale la livraison de midi à midi et demi. J'ai le temps de faire la grâce mat'. A 7h j'en ai marre je me lève pour déjeuner et me doucher. Ici la douche est toujours gratuite, et propre.
A 9h je mets en route. J'ai le temps je bois un café dans le désert des Monegros. A 11h et quelques je suis à Saragosse. Depuis l'A2 je vois un garage PL, vais voir. Je sors à la première sortie, là où j'ai chargé les pâtes la semaine dernière et je reviens sur mes pas de quelques centaines de mètres. Je tombe sur le patron visiblement, je lui explique pour mon toit, il me fait reculer dans l'atelier, monte voir le toit... Et me dit qu'il refait ça pour 50 balles. Parfait. Je rumine cette histoire depuis hier, même si d'aventure mon patron refuse de me rembourser, au moins j'aurai réparé la semi de mon collègue. A midi et demi je me casse avec une réparation nickel chrome, mon cerveau est soulagé.
A 12h45 je fais la connaissance du nouveau commercial basque, son secteur déborde jusqu'à Saragosse. Il veut me présenter son monteur, nan ben laisse, c'est Tarik je le connais depuis un moment. La rue est étroite, bordée d'arbres, je me barre plus loin, bien au milieu de la rue, pas envie d'une nouvelle réparation du toit. La maison est récente mais bizarre le portail n'est pas normalisé, le chariot n'entre pas. Avec les rallonges de fourches j'arrive à pousser la palette de margelles mais on doit se payer le reste à la main.
Le commercial a une visite ici du temps de midi, je file. Je mange un bout vite fait par là le long. A 16h je suis dans un bled de Navarre, je retrouve Tarik. Il a toujours ses deux ouvriers marocains, c'est cool, on se parle en français. Javier se pointe, on parle de la semaine prochaine, on aura une piscine vers Vittoria. Pas pressé je leur donne un coup de main. Le jardin est derrière sans accès, on passe l'escalier, un Inside, dans le couloir et le salon, et sans bousiller le papier peint !
Comme toujours Laurence m'a envoyé mon retour, on recharge dans les Landes. Le gas-oil vient de passer sur la réserve, vais faire le plein à Pampelune. Le tunnel du Velate est fermé, pour la première fois je prends le col. A vide ça le fait, avec 40t ça doit être une autre chanson. Je ne perds qu'une dizaine de minutes et en plus j'ai vu des vaches c'est le pied. Alors que sous le tunnel...
Fin de journée chez Mattin à Bayonne, comme l'autre fois je me gare devant une entrée désaffectée du port, au calme.
Café douche à l'ouverture à 6h et demi et zou ! En trois petits quarts d'heure je suis à Magescq. Je me fais engueuler par un vieux qui considère que je n'ai rien à faire là, je m'arrête, ouvre ma fenêtre et je l'envoie chier. C'est interdit mais sauf desserte locale. Vieux con !
On charge des tubes carrés soudés, j'ai cru que c'était des tubes pour séparer les vaches mais non ce sera des poubelles et des bennes à verre paraît-il. Ça va super vite à charger, une sangle par paquets, et zou ! En repartant je trouve une boulangerie, je me prends une tradition formidable. Sur le papier c'est écrit : « laissez-en un peu pour chez vous. » C'est exactement ça ! Au camion elle a déjà pris une claque. Il est 9h et je n'ai plus qu'à me remonter.
Je m'étais dit que sur les coups de 11h Bordeaux allait passer tranquille. Mon cul Paul. Deux bagnoles se sont frottées au pied de la côte de Floirac. Gros bordel. La rocade de Bordeaux ne me manquait pas depuis quelques semaines ou mois que je n'y suis pas passé. La RCEA non plus d'ailleurs. Je me fais une ou deux coupures par ci par là. Je pensais couper au Tom Bar pour couronner cette belle semaine mais il me reste une heure à rouler si je veux. M'en vais souper à Varennes les Mâcon, on y mange moins bien mais comme disait Johnny si on était arrivés une heure plus tôt ça fait une heure qu'on serait là, moi en roulant une heure de plus je suis une heure plus loin. Merci à Johnny sinon je n'y aurais jamais pensé.
Réveil à 5h et des boulettes, café croissant douche et en avant. Trop content je vais prendre une route que je connais pas. Pour monter à Moirans en Montagne le gps me faisait monter par l'autoroute, Oyonnax. T'es fou toi ? Je ne prends que le nouveau petit bout de Mâcon à Bourg A406, traverse un bout de Bourg...et ensuite c'est la régalade. Jasseron, Corvessiat les bords de l'Ain, c'est sublime entre l'Ain et le Jura. C'est pas loin mais j'avoue que je ne connaissais pas ce coin.
Pendant que je me balade là le long aux infos on apprend que la mairie de Marseille va passer un partenariat public privé pour construire des écoles. Avec qui ? Avec les grands groupes du BTP pardi ! C'est donc avec le pognon raflé sur les péages que Vinci va construire des écoles ? C'est ça l'idée ? L’État a tué la poule aux œufs d'or d'un côté et n'a plus les moyens de construire des écoles républicaines d'un autre côté ? Ce monde me dégoûte. Heureusement que la France est belle, on se remonte le moral comme on peut. Cette route retombe à Dortan, au pied d'Oyonnax. Ensuite il suffit de grimper la côte de Jeurre pour arriver à Moirans. J'y suis à 8h pile poil.
Leur Fen a grandes fourches est occupé, j'attends un peu, ensuite ça va bien. Ces ferrailles c'est l'armature des grosses poubelles des autoroutes, on y revient.
Pauline me fait revenir à Besac' quand je suis vide. Elle m'envoie faire deux ramasses dans Devecey, la première à une cartonnerie que je ne connaissais pas. C'est à 3 ou 400m du dépôt et j'en n'avais jamais entendu parler. Ce sont les horribles camions de chez CGVL qui tournent là dedans. Gilet jaune, cale, clé au bureau, interdit de monter sur le quai...pouuulala je ne suis plus habitué à ces conneries. A midi moins vingt c'est chargé. Faut absolument que je sorte ma semi de chez Bâches Faivre avant midi, tant pis pour la seconde ramasse, je fonce décroché chez nous. Je préviens Pauline, c'est ok.
Je suis content mon toit est nickel, je vais essayer de le garder... En deux coups de fourches je vide le carton de la semi de Gérald, je fais les pleins et je monte voir le patron. Je lui explique en détail l'histoire du toit de Gérald, que j'ai baissé les suspensions mais quand il n'y a plus rien à faire, ben voilà quoi... Il me prend la facture. Je lui fais un gros bisou sur la bouche et je file à Seppois.
Plus le temps de manger, j'avais rdv à 14h, il est 14h25 quand j'arrive. Salem et Sylvain arrivent dans la foulée, je me magne le cul. J'ai un petit chargement, qui va loin mais un petit chargement. Ça passe tout au sol tranquille. Pas de café, je laisse la place aux copains.
Pour le goûter je décroche au bled, bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Ce week-end estival avait un petit goût de vacances mais faut bien y retourner, décollage de la maison à 8h oklm. Premier arrêt chez Jeantet à Besac' pour passer un coup dans les rouleaux. On dit qu'il n'y a plus d'insectes en France à cause des pesticides, moi je dirais que c'est la faute de mon pare-brise. Encore qu'il doit y avoir des insectes espagnols là, mais ils ne parlent plus je n'arrive pas à faire le tri. Second arrêt à l'Aldi de Dôle pour mes courses de la semaine. Je sais c'est mal de faire travailler des gens comme ça mais c'est bien commode pour se garer en camion. J'en profite pour faire 30, le taximètre se remet à zéro.
Pauline m'appelle, il y aurait une piscine à récupérer à Perpignan en fin de semaine. Elle me demande quand je pourrais y être ? Je m'annonce pour jeudi 13h. Du coup c'est Laurence qui est dans la merde, plus question de charger un complet.
Je mange une salade aldienne avant Moulins puis je fais une dernière 30 vers Guéret quand j'en ai marre. Comme d'hab' je joue au petit rebelle en évitant Limoges, je passe par Confolens. C'est la route normale et le seul bled à traverser, Mézières sur Issoire est dévié. Keskinousfontchier ?
Je pensais finir la journée à Bordeaux lac pour manger le couscous chez les Marocains mais mon histoire a fort bien marché, je n'ai que 9h25 de volant, c'est ballot de s'arrêter surtout que j'ai une grosse semaine en heures de conduite. Je pousse jusqu'à Marcheprime, je passe des Marocains aux Portugais. J'ai 9h59 de guidon, optimisation maximale. Le parking est à 1km du resto en gros, je prends la navette à l'aller et je marche au retour, c'est bon pour la digestion. Arrivé presque au parking je tombe sur JU68 qui savait que j'étais là grâce à Google et Greg 26. Trop bien. Demi-tour, pour un demi, en terrasse. Trop cool cette histoire.
Voilà typiquement le truc qui m'énerve, hier soir j'ai demandé l'heure d'ouverture, 5h30 on m'a dit. Donc je mets le réveil à 5h25, le temps d'aller au troquet à pied les croissants seront cuits. Bé mon cul Paul ! C'est tout fermé. Un jeune gars se pointe dans les cinq minutes, le temps que ce mollasson ouvre on paume encore cinq minutes. Il dit qu'il est fatigué, je lui réponds qu'il n'a que 25 ans à tout casser. C'est pas pour les dix minutes, je m'en fiche mais un peu de rigueur ne nuit pas.
A 8h et demi je suis à Pouillon, je dépose une grosse rénovation. La dame me dit qu'elle a 80 ans, que son mari a fait un AVC, l'échelle c'est difficile, elle profite de la rénovation pour mettre un escalier. En partant je leur donne rendez-vous dans 20 ans pour la prochaine rénovation, faut garder espoir... Ensuite je vais me perdre dans un bled pas loin. J'appelle la cliente deux minutes trop tard, au carrefour j'aurais dû prendre à gauche. Une manœuvre hasardeuse et j'y arrive. Ici je livre une réno simple, vite fait bien fait.
Après ça je vais au bord de l'Adour. Je suis déjà venu par ici, je m'étais bien fait chier...bé ça n'a pas changé. Le chemin devant chez les clients est vachement étroit, je dois faire rouler le chariot sur le talus, c'est bien chiant. Heureusement c'est un kit « du dessus » et un escalier tout seul, donc en deux coups de fourches c'est torché. Je me prends une dernière baguette tradition avant de passer la montagne.
Séquence gros kif, je vais après Vitoria, donc je monte par l'Etxegarate, nostalgie. J'ai une piscine à Biarritz qui a été reportée donc j'arrive tranquille dans les temps. J'avais prévenu Javier dès hier, ça l'arrange. C'est lui qui a les clefs de la maison, on se débrouille tout seuls. Il n'arrive pas à arracher des piquets que le client a planté, le gars voulait savoir s'il y avait des rochers dans son terrain. Une sangle autour des fourches et j'enlève les ferrailles, fastoche.
Quand on a fini je vois que Roman m'a textoté, il voudrait que je ne vienne demain qu'à midi dans la province d'Avila. Ça ne m'arrange pas m'enfin, on fait ça.
Il ne me reste plus qu'à rouler, je garde l'autoroute jusqu'à Burgos, tant pis pour le magnifique défilé de Pancorbo, il est déjà en photo cent fois sur FDR. Je termine mes heures à l'entrée de Valladolid. C'est l'avantage par ici, il y a un resto à chaque sortie. Je me gare avec 8h58 de volant, mieux que sur le plan.
Je ne décolle qu'à 9h après mes habituels café napolitano douche, j'ai le temps. C'est quand même la régalade de traverser la Castille Léon, des routes magnifiques, des grands bouts où tu es tout seul, le kif. Après Avila, le paysage change, c'est montagneux, il y a des vaches Limousines dans les pâtures. Je suis en avance je m'arrête un quart d'heure pour savourer. Le coin est sublime.
A midi je m'enfile dans le bled, Navaluenga. Un vieux m'arrête et me déconseille d'aller plus loin, il dit que ça passe pas en camion. Il arrête une bagnole, trop loin je n'entends pas ce qu'ils se disent, il me dit de suivre le gars. Le type me fait faire le tour du village, tip top.
Je retrouve Roman chez le client. En chariot j'arrive à faire le tour de la maison par les champs mais on se pète tout à la main pour passer le mur d'enceinte. Pour l'escalier comme d'hab' je mets lui et le client d'un côté et moi tout seul de l'autre. Je me retrouve sous le mur avec le Pacio sur l'épaule et la nuque, c'est violent. Une bonne suée, c'est bon pour ce que j'ai... La rue est en cul de sac, je me fais bien chier pour repartir.
Je passe le long d'un lac retenu par un barrage, embalse de Burguillo. C'est à se taper le cul par terre tellement c'est beau. C'est loin, pour un Belfortain, mais vraiment ça vaut le coup.
Je m'arrête manger avant d'arriver sur le contournement de Madrid, il est 14h15, c'est l'heure. Je mange le menu pour 9 balles, faut pas se priver.
En repartant je roule au pas devant le resto, j'attrape mon téléphone pour appeler ma femme et je tombe nez à nez avec une bagnole de flics. Putain j'y crois pas, j'ai pris mon tél 5 secondes pour composer le numéro c'est tout. Théatral le flic me fait garer, papier, la totale. Je lui explique le truc. Au bout de deux ou trois minutes, il me laisse repartir. Il était tout seul dans sa caisse de la « policia local », je pense qu'il était plus pressé d'aller manger au resto que de faire des papiers pour m'allumer. Purée faut que j'arrête de manger au resto le midi en Espagne, chaque fois j'ai des embrouilles.
Je fais le tour de Madrid par le bas, la M40, c'est à dire le moyen tour, ça passe à la régule partout. Les poneys ont soif malgré leur manque de vaillance, je fais le plein à Torremocha, au km 117. Laurence m'a trouvé un retour partiel à Barcelone demain, j'espère que ça va aller. Je m'étais annoncé à 13h à Perpignan pour récupérer la piscine en question, ça va être fin...
Je termine la journée au Parador de Lleida comme l'autre jour. Le parking est plein à 22h bien sûr, je me pose dans la zone derrière, 9h55 de volant, tip top.
Café napolitano au troquet, douche à la station et quand les 9h sont écoulées, venga ! Je pensais pinailler à l'entrée de Barcelone du côté de Martorell mais non ça roule à la régule. C'est sur l'AP7 que ça coince, un pétrolier a frotté un petit camion. Petit accrochage, gros bordel.
A 9h15 je suis chez Wat, je me vide les 6 rénos, je tamponne mon cmr, un peu à la maison quoi !
Je fonce sur la route de Vic. Personne dans l'usine, je me présente, bien sûr on me fait attendre. Pas longtemps les gars je suis pressé. Hyper pressé même. Un petit bonhomme se pointe, il me donne un quai de suite, ça charge. Le temps de boire un café au distributeur et c'est fait. Ouf !
J'appelle la cliente de Perpi pour la piscine en retour, je m'étais annoncé pour 13h mais à l'aveugle, je ne savais pas si je rechargeais avant. Ce sera 14h, elle est ok.
Les 4h30 sonnent à la dernière station avant la frontière. Je mange ma salade avec un sandwich triangle, ils ne vendent pas de pain. J'ai honte mais ma foi, au moins je ne tomberai pas sur un flic.
A 14h je suis à St Laurent de la Salenque. La cliente m'explique le pourquoi du comment, le commercial est parti, ou a été viré j'en sais rien, bref, c'est hyper compliqué. Je recharge la piscine, nous on est payé et tout va bien. En partant je lui dis : « bon, à l'année prochaine, avec une autre piscine et un autre commercial. » Elle rit. Donc c'est gagné...
Sur le coup j'ai eu du cul, la piscine est bien plus grosse qu'annoncé. Je m'étais gardé 3m devant, c'est plein, je bourre l'escalier aux portes, ça ferme ric rac, j'ai le cul bordé de nouilles.
Il me reste un bon 4h à rouler. Fonce ! Je pensais finir à Loriol mais ça va pas le faire du tout, j'ai cramé mes deux cartouches de 10h, Ma Campagne non plus. Bon je sors à la nouvelle sortie d'Orange et je remonte par la nationale. Je me pose à Donzère au resto du rond-point, avec le vent il y a moins de poussière ici qu'en face. 8h59 de volant, optimisation.
Réveil 3h28, décollage immédiat. Ça va aller pile poil pour vider Etupes avant midi. A 5h et demi Lyon c'est bien tranquille. J'ai même le temps de sortir à Bourg. Coupure à Villemotier, je dors un quart d'heure puis café croissant douche. Il n'y a personne sur le parking, bah oui la 83 est coupée à Coligny dans les interminables travaux. Ici on aura mis autant de temps pour raser deux baraques que les Espagnols pour déplacer l'A2 dans le col de Morata ! La déviation nous fait passer sous un pont voûté, 4m sur les bords ça passe large, on reprend l'A39 pas loin, on ne perd pas trop de temps finalement.
A 3 ou 4 km de la sortie Bersaillin ça fait boum ! Dans le rétro droit je vois l'aile s'envoler, putain de merde ! Je m'arrête au premier refuge, j'ai éclaté à l'intérieur. Je n'ai pas de roue de secours de tracteur. Pas envie de payer un dépannage sur l'autoroute, je roule molo jusqu'à la sortie. J'appelle Micka et Alex des pneus, ils s'occupent de mon cas. Ici la sortie est longue, donc je trouve le temps long... J'ai du bol dans mon malheur, le pneu a éclaté bien droit, les morceaux ne touchent pas les coussins de suspension, manquerait plus que ça... Je me gare au premier parking, celui de la baraque à frites. Plus qu'à prendre patience... Un gars de chez Euromaster arrive assez vite, il monte un pneu du même tonneau que le mien et zou ! J'aurai perdu une heure et demi finalement, ça reste correct mais c'est mort pour vider avant midi à Etupes. C'est con même si c'est pas trop grave, c'était livraison soit ce matin soit lundi matin.
Au dépôt c'est un peu le binz, des camions à quai, pas trop de place. Je fais les pleins en attendant. Quand une place se libère je vide mon lot. A 13h direction Seppois. J'ai échangé mon heure de chargement avec Marc, pour moi 13h ça ne passait plus. Je le croise dans le village, coucou.
Il y a du retard au chargement, un camion par heure, souvent ça coince. J'ai une piscine pour Madrid qui a été annulée donc ça rentre tranquille tout au sol. Je rappelle Mercedes, je pensais passer lundi matin pour réparer mais ils n'ont pas les pièces, faut commander. Pfouu je vais rouler toute la semaine avec l'aile arrachée. C'est côté passager ça se voit moins.
A 18h semaine bouclée, heures optimisées au mieux, là j'ai 8h45 il était temps que ça se termine. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.