| Carnet de bord de Juillet 2018 | Partager sur Facebook |
Après ce magnifique week-end fait de balade en Z 1000 sur la route des crêtes, de barbecue et terrasses je balance mes affaires dans Prépuce Enflammé. Oui, je me suis fait la remarque hier, les proprios de camions décorés leur donnent des noms à consonance anglo-saxone : Green Hornet, White Diamond, Yellow Trash... Il n'y a aucune raison que les camions moches n'aient pas de nom. Le mien ce sera Prépuce Enflammé, c'est pas américain mais très gaulois et c'est bien pour un lundi. C'est classe, tout en finesse et distinction.
Je décolle tranquille mimile à 8h. Pas besoin de passer à Besac' je grimpe sur la montagne par Baume les Dames, la route du haut. Il me reste du pain de la maison, je ne m'arrête pas à ma boul' favorite de la 83. Faut casser la routine.
Je casse encore la routine en prenant l'autoroute à Lons au niveau de la soucoupe volante, Coligny doit toujours être fermé, je ne tente pas le diable. Comme d'hab' j'arrive en 4h20 à la station de Communay, on remet les compteurs à zéro devant une salade et une grille de sudoku.
A 5h et des boulettes je suis à Montpellier, un petit quartier résidentiel à côté de tours HLM. Sur Maps le coin me semblait étroit mais accessible, c'est trompeur. Un premier virage à l'équerre, puis un second, puis un troisième, jamais je ne ressors de là. La maison du client n'est plus bien loin, je finis à pied. Je laisse le camion où il est. Dans chaque bagnole qui passe les gens râlent ou lèvent les yeux au ciel, ça va, j'ai bien compris que je n'ai rien à foutre là, du calme. La maison est mitoyenne des deux côtés, le client pensait que j'allais tout dépoter et tout porter à travers la maison, tout seul. Il me dit que c'est ce qui a été convenu avec le commercial. Ben voyons ! Avec toute la délicatesse possible je lui dis que c'est niet, je dépose les éléments au mieux. Pas vache, je l'aide pour les cartons et le local technique, les monteurs feront le reste. Le portail n'est pas normalisé, on se pète l'escalier et les tôles à la main, c'est plus que je ne suis sensé faire.
Je finis la journée à Issenka. J'ai pris une grosse suée je vais donc à la douche, en sortant je tombe sur un ancien Buffa de Dôle, on refait le monde, normal. De retour au camion mon téléphone s'est éteint, il avait de la batterie pourtant...bizarre...
Mon téléphone n'a pas redonné signe de vie, fait chier. De nos jours sans téléphone on est comme des cons, comme un con surtout. Café douche, 1km500 plus loin je suis chez mon premier client. Je crois que j'aurais mieux fait de laisser le camion au resto, je fais des manœuvres pendant deux plombes dans un lotissement de merde, l'enfer. En plus pour une baignoire sans escalier ni margelles, un coup de fourches et terminé.
Pour le deuxième client à Balaruc je dois appeler une demi-heure avant d'arriver. Sans téléphone je fais comment ? Dans le lotissement il y a un square avec une dame qui balade sa petite fille visiblement, elle me prête son phone, cool. La cliente arrive dans les 10 minutes, une quarantenaire toute pimpante avec un jeans décoré, délicieuse. En repartant je lui demande s'il y a une boutique Orange dans le coin ? Dans la galerie du Carrouf ! Je fonce.
Je pensais soit acheter un téléphone de dépannage chez Carrefour, soit m'en faire prêter un chez Orange mais la petite dame me dit que j'ai assez de points sur le forfait de ma gamine. Je peux avoir un truc neuf pour 1€ ! Elle bricole sur l'ancien mais il est définitivement mort. Tranquilisez-vous, c'est une grosse dépense mais 1€ ça passe dans mon budget. Je repars avec un tél tout neuf, faut-il être esclave de ce bout de verre plastique et cuivre ?
Je monte dans le Tarn, je me suis pris un bout de pain à Balaruc, je l'attaque dans le col de Rodomouls, au frais. Je dis le Tarn mais c'est à la limite de l'Hérault, c'est pas vers Albi quoi ! Je ne traîne pas trop, faut que je rattrape l'épisode téléphone.
J'avais dit 15-17h à Espira, j'y arrive à 16h58, dans le créneau. Je dépose la réno d'une énorme Valérie, j'en n'ai jamais vu de pareil, un monstre. Une Valérie monstrueuse en quelque sorte. Le lotissement a dû avoir son heure de gloire, c'est bien défraîchit. Un chèque et je descends au bord de la mer. Ici c'est le contraire, une petite piscine. Ont-ils eu moins de plaisir depuis 25 ans ? Pas sûr.
Je devais descendre à Madrid mais c'est annulé, du coup rien ne presse, je finis demain à Barça, c'est les vacances cette semaine. Je me pose à Gérone sud, la Californie. Ce troquet était un boui-boui infâme, le proprio me dit qu'il a repris depuis trois mois, tout est neuf du sol au plafond, ça en avait bien besoin. C'est devenu une bonne adresse.
La serveuse s'excuse, elle n'a que des croissants au chocolat. Nan ben t'inquiète, ça me va parfaitement. La douche est à la station service, je file mon ticket du repas d'hier soir, douche gratuite. Et en plus c'est nickel propre. Je pense que je reviendrai.
A 9h pétantes je suis à Santa Perpetua, je passe voir Béa la standardiste, elle m'ouvre, je me vide, un coup de tampon sur le CMR et zou ! J'ai mon taf depuis hier, je remonte charger à Perpi.
En chemin j'appelle Mercedes Besançon, eux s'appellent pompeusement Étoile 25. Pour la rapidité sur la commande des pièces détachées j'aurais dit Escargot 25.
Je m'arrête en vitesse à La Jonq' pour du gas-oil et des clopes pour une fille de chez Wat. Je me prends un bout de pain, je ne résiste pas, je me prends un Valdepeñas Gran Reserva. Pour moins de 3€ ça vaut un bon Côtes du Rhône. Le 2008 était une tuerie, je n'en trouve plus, on est passé au 2013, je n'en prends qu'une bouteille pour goûter.
A 13h je suis à Cases de Pène, c'était du boulot Buffa, devenu Jeantet Pontarlier et justement on charge pour Pontarlier. Généralement ici il n'y a pas grand monde...aujourd'hui j'ai cinq camions devant moi, et un Espagnol qui fait une navette, il nous passe devant...
A 15h40 je m'en vais lesté de 27t et des boulettes. Grosses boulettes. Je ne traîne pas, faut impérativement vider demain avant 15h. C'est pas insurmontable non plus.
Je rappelle une nouvelle fois la Panzer Divizion bisontine, ils auront mon aile vendredi matin, promis juré. Ça me va.
Je ne vois pas trop où les 4h30 de volant vont me mener. Ma Campagne, fastoche, Loriol aussi, je sors à Valence nord. Je vise La Mule Blanche, au pire ce sera Les Châssis. Je me gare à La Mule avec 4h32, ça passe. J'ai bien fait je vois que Dedieu est là aussi. Bonne soirée entre Effedéerriens.
Je démarre à 7h. Ce n'était pas le bon choix, la rocade de Lyon est bien plantée. Je ne suis pas pressé c'est livraison avant 15h mais c'est chiant de pinailler comme ça. Coligny est toujours fermé, je garde l'autoroute jusqu'à la soucoupe volante. Je monte par Champagnole, j'aime bien cette route, en plus il y a plein de vaches à regarder.
A 13h30 je suis chez Armstrong, ni Louis ni le drogué, les plafonds. La gardienne me dit que le cariste n'arrive qu'à 14h. J'étais donc vraiment pas pressé. Il faut une bonne heure pour vider quand même, ensuite Pauline me fait descendre à Besac'. La nouvelle route par les Mercuraux est fermée, faut faire le tour par la côte de Beure. Arrivé en bas, je vois que les travaux sont finis, ça vient de rouvrir...si j'avais su je coupais un quart d'heure en haut et c'était pareil.
Une fois de plus chez Tillet c'est bien le bordel, il n'y a pas de cariste. Moi je fais un tour de ville, je m'en fiche mais un affrété de chez nous descend dans le sud, il est bien vénère. Je fais la fermeture à 19h, vais poser le camion au dépôt et je balance mon sac dans le Cubo.
Ce matin j'ai connu l'enfer. Vous savez ? Ce moment où le réveil sonne et il faut vous décoller des fesses chaudes et douces de votre amoureuse. Il n'y a pas pire dans la vie. Même quand j'ai appris que le Père Noël n'existait pas ou l'élection de Sarkozy, j'ai eu moins de peine.
A 7h et quelques je pose la bagnole et prends le camion. La cour de chez Mercedes est toute petite, je décroche au parking du péage à côté.
Il n'y a pas que les plaquettes à l'arrière, à l'avant elles sont mortes aussi, venga ! J'ai une tite fuite d'ADblue, il y a du sel collé partout, j'en profite. Le mécano me dit que ça va être long. Du coup je demande qu'on me prête un tracteur pour que j'aille vider mon Tillet entre-temps.
C'est le camion élu produit de l'année, le chef d'atelier s'excuse de me filer une merde pareil. M'en fous je vais vider deux clients juste de l'autre côté de l'autoroute, l'un à côté de l'autre. Je vide une bobine chez le premier, et complet de l'autre côté de la rue. Trop facile. Je redécroche au péage.
Le boulot est en bonne voie, pendant mon absence Alexis est passé, il a repris ces pneus de merde et a laissé 4 rechapés Laurent neufs. Parfait. Je ne connais pas, on verra à l'usure.
Je ne sais pas si vous êtes au courant mais cet ap' il y a du foot à la téloche. Depuis hier le téléphone chauffe. Fabrice n'envisage pas de louper le match. Moi je n'en ai rien à foutre mais par amitié... Martine me rappelle, elle aurait aimé que je vienne pour midi, il est 11h30, roues démontées à Besançon. J'y connais rien dans le transport mais ça me semble compromis. Finalement Fabrice s'est démerdé, je serai le dernier à charger. Cool, ça me laisse un peu de temps. J'ai perdu une vis sur un bidule en plastoc, je change la pile de la télécommande, je pense que je n'ai rien oublié...
Décollage tranquillou, le temps d'enlever la pellicule de gras sur les pneus. La route est mouillée, on y va mollo.
A 13h30 je suis à Seppois, au départ j'avais rdv à 13h, c'est correct. J'ai un gros chargement, ça fait un moment que je n'ai pas gerbé, pas le choix.
A 4h je décroche à la maison, c'est mon tour de monter à Nancy pour récupérer monsieur Patate, encore un peu de route. Bon week-end, le ciel vous tienne en joie.
Après ce week-end aux Eurockéennes où avec mon monsieur Patate on a bouffé des pizzas, bu de la bière et écouter de la zik, que des trucs bons pour la santé, il est temps de repartir. Je balance mes affaires dans Prépuce Enflammé, je rangerai plus tard. A 8h je passe au dépôt pour les pleins, ensuite je file chez Merco. Ils m'avaient bien commandé une aile mais la gauche, alors que j'avais dit côté passager, ils ont cru que j'avais un camion anglais certainement. En deux coups de clés j'ai une aile neuve. De là je vais chez Jeantet. La semaine dernière sous des arbres une branche a cassé et m'a percé le toit, juste un accroc mais c'est naze. Le Ludo me refait ça vite fait bien fait. A 10h et demi je me casse avec un camion en état, je préfère.
En faisant mon programme j'avais pas prévu tout ça, j'appelle mon premier client à Valence. J'avais dit 14-16h, ce sera plus proche des 16h. La cliente est ok, d'autant qu'elle m'envoie son père, elle est en vacances, donc elle s'en fout.
Comme un lundi je m'arrête au pain à Arbois, Buvilly quoi. Je mange du côté de Bourg en vitesse. Pas certain que ça passe en 4h30, je finis ma coupure avant Valence, j'ai prévenu, rien ne presse.
A Valence je me fais bien un peu chier, le quartier s'appelle Les Couleures. Ils ne savent pas écrire couleur par ici. Je serpente dans des rues étroites, à un moment il y a une déviation à cause de travaux, pas facile. Point positif, je me gare vers un stade, à l'ombre d'une rangée de platanes, tip top. Je trouve le papa de sa fifille à la maison, garé quand même loin, je viens en deux fois. En repartant je vois que je n'étais pas loin d'un Décathlon, je crois que je me suis fait chier pour rien. Pas grave, et je ne suis pas censé connaître tous les patelins de France non plus.
Je n'ai plus qu'à rouler jusqu'à demain, vais peut-être m'arrêter avant... Je finis la journée à Issanka comme souvent en ce moment. Tiens ce soir j'apprends que l'émission de Franck Ferrand s'arrête, c'est le seul d'Europe 1 que j'aimais bien, un très bon conteur d'histoires de l'histoire, c'est triste.
Café douche, zou ! Je commence à Agde, j'ai un peu de mal à trouver la maison dans un quartier tout neuf. Je tombe sur Jordan, le monteur du coin. Il est devant la baraque, fermée. Et ? Et c'est la merde. J'appelle la cliente, elle est à Béthune. Elle me demande si sa maison est belle, elle ne l'a jamais vu. Purée c'est quoi cette histoire, je suis tombé dans la quatrième dimension ? On appelle le commercial, au début il est sur messagerie, ensuite il dit qu'il vient. Entre-temps un artisan arrive pour bosser dans la maison, j'ouvre le garage, au pire je peux décharger. Le vendeur arrive, on vide. Il est temps l'heure tourne, la circulation se charge. En venant ça allait, mais cette fois il est presque 10h, les vacanciers bougent. Faut que je pense à ne plus venir ici jusqu'en Septembre.
Après ça je vais à Sauvian, chez des retraités bien gentils. Leur cour fait douze mètres carré, je me fais chier comme un rat mort, mais ils sont bien gentils, je confirme. Ils m'offrent un coup d'eau gazeuse, il fait déjà une chaleur à crever. Le lotissement est étroit mais il n'y a pas d'arbres, je vais pas niquer mon toit tout neuf toutes les semaines quand même...
La minervoise est encore fermée à Montady, je croyais que ce serait fini pour fin Juin. Faut encore aller tourner à Puysserguier, c'est chiant mais on arrive à Capestang par le canal du Midi, c'est juste sublime ce coin. Merci à Louis le quatorzième du nom et à Colbert, c'est chouette.
Je me prends un bout de pain à Lézignan et je casse la graine sur un parking à l'ombre. A midi les places sont chères mais là il est 14h, le Français moyen a fini de manger à cette heure.
A 3h et quelques je suis à Carcassonne, un lotissement pas loin de l'aéroport, aérodrome ? Je suis déjà venu plusieurs fois. La piscine n'est pas bien vieille mais les clients ont été inondés par de la boue, l'assurance leur offre une rénovation. Ils en profitent pour poser des margelles, donc ça me fait deux palettes, deux coups de fourches et je file avec mon chèque.
J'ai le temps je recommence demain à Barcelone, je descends par la nationale. Nestor m'appelle, il m'annonce une livraison compliquée. Boh demain il fera jour. On se donne rendez-vous à 8h à l'agence , on avisera.
Je termine la journée au California à Gérone sud, comme la semaine dernière. Je pensais être tranquille mais penses-tu, ils passent le match, une demi-finale si j'ai bien suivi, je suis le seul à tourner le dos à la téloche.
Ça bouchonne un peu à l'entrée de Barcelone après le péage de La Roca, rien de bien méchant. Du coup je retrouve Nestor pile poil à l'agence à 8h. Je lui demande de m'ouvrir j'ai deux palettes à poser. Il n'y a personne si tôt mais de toutes façons je me vide et je tamponne mes papiers tout seul quand il y a du monde. Voilà qui m'évite de revenir. Il rebranche l'alarme et on file.
On monte dans les collines, un lotissement perché, t'y crois pas. Comme souvent le lotissement est chiément loin de la commune, Bigues i Riells. On roule un long moment, ça monte, ça tourne, ça descend, putain faut pas avoir oublié le pain. La baguette te coûte un plein de gasoil. J'ouvre et les monteurs arrivent, c'est l'équipe des boliviens. Ils sont quatre, j'ai à peine le temps d'apporter les palettes, ils dépotent tout le bazar vitesse grand V. J'ai remarqué que celui qui me semble être le chef ne conduisait pas. J'en parle plus tard à Nestor, il me répond qu'il n'a plus de permis. Il s'est fait choper avec de l'alcool en récidive. Je demande :« Ah ça picole les boliviens ?
Les boliviens en général, je sais pas, mais eux oui. » MDR
On descend à Palau, ici c'est plus facile. Deux monteurs que je ne connais pas cette fois arrivent. On attend un peu, le client doit faire un virement, ça ne marche pas du premier coup. Quand on a le feu vert, je leur aide à porter l'escalier et descendre les tôles dans le trou.
J'ai eu une bonne idée ce matin de déposer les rénovations, j'ai le temps de manger à l'ombre.
Sergi m'envoie un message Whatsapp pour un stationnement possible, trop tard je suis déjà devant chez son client. Encore un lotissement dans le trou du cul du monde. Ça a dû avoir son heure de gloire, mais là les trottoirs sont délabrés, c'est moche. J'ai trouvé un coin pour faire demi-tour, sauvé. J'ai même bu le café au bistrot du coin. Le lotissement est tellement grand et éloigné, il y a un café et une superette. Sergi arrive à 14h, suivi de son monteur habituel, celui qui a la 806 défoncée de partout. Le matos de maçon dans une voiture normale, ça n'aide pas à vieillir bien.
Ma dernière livraison est un client de Sergi aussi, c'est la suite de ce que j'ai déposé le mois dernier à San Esteban. C'est dans la province de Huesca, il y a 2h15 de route, je propose à Sergi d'y aller tout seul. Je connais, c'est pas la peine qu'il se tape la route pour me regarder déposer trois palettes. On fait ça. Il me file le numéro du client au cas où et un autre numéro. Le client ne répond pas, à l'autre je m'annonce pour 18h.
Sur le chantier je retrouve le même maçon que l'autre fois, c'est lui que j'ai eu au téléphone, il me signe mon CMR, tout bien.
Comme d'hab' j'ai mon retour et comme d'hab' c'est du pinard à Narbonne. On n'avait pas le temps de faire autre chose, faut que je sois à Seppois vendredi à 9h30.
Je me fais la C25 à vide, un pur bonheur. A 21h40 je suis à Gérone sud, à 1 km d'où j'étais ce matin, j'ai 8h50 de volant entre-temps quand même. Le resto s'appelle Altamira, j'y suis venu il y a des années je n'ai plus de souvenirs. Je vais me rafraîchir la mémoire...et le gosier.
Café, croissant con chocolate, pas douche, décollage quand les 9h sont écoulées. Ça me saoule de passer à La Jonq' pour le gas-oil, il y a une AS24 de l'autre côté de Gérone, zou !
A9h et demi je me prends une Carnot bien cuite au coin de la rue et je me présente à Pinarland. J'ai pas de bol ici en ce moment, comme l'autre fois ma commande existe mais elle est en attente, ils en ont préparé une autre. 33 palettes, rendez-vous 10h, pareil. Je fais ce que je fais le mieux, le débile. On me dit d'attendre un peu. Je file à la douche. En ressortant on me donne un quai, ils ont eu pitié de mon état certainement.
J'ai un nouveau cariste, je le surveille comme le lait sur le feu. 33 palettes + mes cadres de piscines, ça passe fin, faut pas merder. Plusieurs fois je lui dis de serrer, faut pas d'espace entre les palettes. A la fin ça passe ric rac. Comme c'est un nouveau il n'a pas de scanette, il a relevé le numéro des palettes sur un papelard, ça a mis deux plombes. Pour être bien il aurait fallu que je parte à midi, il est une heure moins le quart. Déjà 3 quarts d'heure dans le cul.
J'attaque ma tradition bien cuite avec une salade après Nîmes, un quart d'heure pas plus. La vallée du Rhône c'est la vallée en été, pénible. C'est le bordel dans le Bœuf, les panneaux conseillent aux bagnoles de sortir à Tain. Du coup je sors à Valence nord mais c'est pas mieux. On est à l'arrêt dans Tain puis dans St Vallier. Purée ça fini quand la belle saison ? Qu'on soit tranquilles entre nous.
Sur le contournement de Lyon le cinéma recommence, c'est rouge d'après Google trafic. Je prends le périph', c'est un peu mieux sauf au bout avant de reprendre Bourg. L'A 39 est chiante mais c'est un havre de paix après le bordel.
A 21h30 je suis à Mouchard, il reste pas mal de place. Un jeudi soir je pensais trouver un ATS ou un Buffa mais rien, aucun camion que je connais. Mangerai tout seul tant pis.
Beuh ? Au bar il y a Samu et un de ses collègues Vosgiens. Il a dû se garer dans le champ derrière, pas vu son camion. Belle surprise. Ils en sont au digeo'. En bons Vosgiens ils boivent de la Vittel en digestif, normal. Moi je ne suis pas membre de la Croix Bleue, c'est l'heure du kir.
Je retrouve Samu au café, on a des trucs à se raconter mais on a un métier. Une douche par là dessus, et zou ! 9h01 de coupure en route.
C'est fin mon histoire, je recharge à 9h et demi, j'ai donc 15 minutes pour vider 33 palettes et faire le plein. Fastoche. Heureusement il y a un peu de place sur le quai pour une fois, un coup de gas-oil et zou !
J'appelle Fabrice en chemin, il sort mon chargement. Je suis sous le hall à 9h47, 17 minutes de retard c'est plus que correct. Derrière moi c'est le Salem, qui s'en fout, tout va bien. Pour que tout passe au sol je dépote deux palettes de conneries, je préfère.
A midi je vais manger chez ma femme, ça fait du bien de traîner un peu, beaucoup. Après ça je me rentre. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Hier il m'est venu une illumination, non pas grâce à la victoire des manchots, de moi même. Quand je descends dans le sud-ouest je roule 10h le lundi, faut surtout pas, faut que je me garde mes deux cartouches pour plus tard.
Les manchots ce sont ces pauvres gars à qui on interdit de se servir de leurs mains, c'est terrible. Cela dit je suis content qu'ils aient gagné, le foot je m'en tape mais j'aime mon pays. Si le moral des Français remonte grâce à onze types qui courent dans l'herbe, ils vont consommer, acheter des Peugeot, faire travailler les sous-traitants, faire travailler Tillet pour la tôle et faire travailler ATS. CQFD...
Je décolle vers 9h c'est tard mais mon Monsieur Patate est rentré à la maison pour l'été, pas le choix. Cela dit pour rouler 9h et ne rien faire d'autre c'est largement bon.
Premier arrêt à Chalon sur Saône, au Netto de St Marcel, j'ai oublié des trucs dans le frigo en partant tout à l'heure. Je me fais une 15, c'est toujours ça de pris.
J'optimise au max, je finis mes 30 devant une salade à la sortie Deux Chaises, 4h28 de volant. Je redémarre et au bout de 2km c'est le drame. Tout est planté. Ça bouchonne jusqu'au rond-point de l'autoroute. Putain j'ai la haine, si j'avais su en repartant du casse-croûte je passais devant le resto et je poussais jusqu'à l'autoroute. Une bonne vingtaine de minutes dans le cul. C'est fini quand la belle saison ? (deuxième demande)
Rebelote à La Croisière avant de reprendre la 20, encore un quart d'heure perdu. C'est fini quand la belle saison ? (troisième demande)
Limoges est super pénible, ça n'avance pas. Je m'étais dit que si ça roulait fort avec un peu de chance j'allais à Campsegret ce soir, avant Bergerac. Mon cul Paul ! Je me gare au resto sur la butte dans la zone commerciale à la sortie de Périgueux avec 9h00 de volant tout pile. Font chier les touristes.
Le troquet n'ouvre qu'à 6h30, ça fait un peu tard mais je refuse de renoncer à ma douche. Si je pars à la fin de mes 11h et que je me douche plus loin, ça ne change rien. A 6h20 le resto est allumé, cool. Je mets en route à 7h, je suis dans les clous.
Je commence dans un patelin perdu, au milieu des vignes limitrophes 33-24-47. Le portables est sur messagerie, le fixe n'est pas attribué selon Orange. Je trouve un indigène qui m'explique mais il se perd dans les explications. Plus loin je trouve une mémé qui me remet sur la bonne route. Le chemin devant chez les clients est étroit, je me fais chier, c'était pas le moment.
La suite est vers Targon, c'est pas bien loin. Sauf que je tombe sur une déviation, pas bien grave. Ensuite je tombe sur une déviation sur la déviation, un grand classique. Les gars de la dde mettent les panneaux en place, je vais les voir, ils m'expliquent en gros par où passer.
Je finis par arriver chez un couple de garçons sensibles. Un surtout me semble très sensible, c'est limite une caricature. Ma foi, ils sont sympas, je livre et je file avec mon chèque. Enfin, je file. Non, je recule, le chemin est en cul de sac. Heureusement à cette saison les accotements sont secs, en Mars ou Avril j'aurais été moins à l'aise.
De là je fonce au Pays Basque. Je me prends un bout de pain là le long. J'ai le temps, j'ai prévu large. Le Pays Basque c'est le pays de la pluie, mais c'est le pays des galères surtout.
A 15h30 je suis à Ustaritz. Je dépose une rénovation. Le liner est enlevé mais la piscine est pleine à moitié. Il paraît qu'il y a eu un orage terrible ici hier. La cliente est bien dégoûtée. Il va falloir drainer le terrain, ça va coûter un bras.
Ensuite j'ai une piscine neuve dans Ustaritz, mais dans le bourg. C'est presque facile. La cliente est une dame d'un certain âge, autant dire que ce n'est pas elle qui va vérifier les boulons. Je recule sur 2 ou 300m pour repartir, c'est correct par ici.
Une dernière pour aujourd'hui à Halsou, c'est le village à côté. La maison des clients est sur une route interdite aux 7t5, ça c'est pas bien grave. Heureusement elle débouche sur une départementale, pas large mais j'arrive quand même à faire demi-tour. Sauvé !
Je finis la journée chez Mattin à Bayonne, comme d'hab'. Il reste de la place sur le petit parking à côté du resto, pas obligé de dormir à cheval sur le trottoir, j'ai le cul bordé de nouilles.
Ici les douches sont royales, la minuterie un peu courte peut-être mais j'ai le temps de laver mon petit corps tout frêle quand même.
A 8h je suis à Larressore village basque typique avec ses maisons aux volets rouges. Le client en est encore au nettoyage de sa cour, ils ont eu un orage terrible lundi paraît-il. Tout était inondé. Je dépose la piscine sous un appentis. Le monteur arrive, on papote un peu et je file.
J'ai repéré une superette dans le bled, je me prends du pain, même du pain industriel sera meilleur que le pain espagnol que je vais trouver par là.
Quand j'ai fait le programme il y a 15 jours j'avais compté à la louche 6h de volant pour aller à Manzanares. Le verdict du GPS, 6h01 ! Comment je me la raconte quand je vois ça s'afficher !
Bon ben je n'ai plus qu'à le faire. La route pour Madrid depuis ici c'est le Velate et Soria mais comme je vais dans les Manzanares ça vaut pas le coup. Je garde la N 1. Je me fais tous les coins mythiques, le col de l'Etxegarate, le défilé de Pancorbo, un vrai pèlerinage de routier.
J'ai coupé un quart d'heure en vidant, je finis les 30 devant une tomate. J'avais souvenir qu'il y avait une AS 24 à Aranda de Duero mais elle a été déplacée à 15 km sur la route de Valladolid. Veux pas perdre 30 bornes aller retour pour du gas-oil, j'en mets un peu de « ma poche » à une Shell un peu plus loin pour être tranquille. Un con de vacancier Français bloque la piste, au moment où je descends pour lui parler du pays le pompiste le fait dégager. Quand je vais payer je lui dis : « Frances de mierda ». Ça le fait rire...
Je m'étais annoncé ce matin à Isidoro, je le retrouve devant chez le client. Arrive dans la foulée Iñaki le monteur, on vide. La maison est gigantesque, sur le coup j'ai cru que c'était une maison de retraite en construction, mais non c'est la casa du client. Eh ben ! Bonjour le ménage !
A 17h je suis vide, j'ai piscines vendredi à 14h, autant dire que je dois remonter ventre à terre. (Avec un peu de chance, ça m'en fera perdre un peu). Je vais quand même attraper un complet de pinard à Narbonne en passant, pour changer.
Le réservoir de gas-oil crie à nouveau famine, je fais le plein à Alcala de Henares comme souvent. C'est une AS24 dans une Galp et il n'y a jamais personne.
Je n'ai plus qu'à finir mes heures au mieux. Après Calatayud il n'y a plus de parking ni de resto pendant un bon bout, faut pas faire le malin. Je finis au parador dans le sens de la descente, le troquet est entre deux sorties espacées de 4 ou 5 km. 10h05 de volant et 838 km, c'est bien pour un petit homme comme moi.
Réveil 5h30, café con leche, croissant et zou ! Je vais faire demi-tour en bas à la première sortie. Ohhh je me souviens, il y a un garage juste après le rond-point, François et moi on venait déposer nos Manitou à cause du poids ici pendant qu'on allait charger la litière à chat pas loin.
Je roule à fond à fond pendant 4h30, ce qui m'amène gentiment à la station avant Vic sur la C25, Gurb s'appelle le bled. Micro sieste, pain pour midi et un cortado tout ça en 45 min.
A 13h40 je suis à cubis de rosé city. A peine en retard, j'avais dit 13h. Je m'annonce au guichet, le gars cherche dans une chemise, je lui dis que non, ma liste de chargement est toujours dans une pochette sur le bureau du fond, en attente de prépa'. Eh non, il trouve ma feuille du premier coup. Ma petite vanne a détendu l'atmosphère, il oublie mon retard. Dans les 10 minutes on me donne un quai. Je retombe sur le jeune intérimaire de jeudi dernier.
La semaine passée il a pinaillé sans zappette pour scanner mes palettes, mais je crois qu'en fait il est nul. Il a aura mis plus de 2 heures pour charger 33 palettes. Je suis plus détendu que la semaine dernière, je n'ai pas de cadres de piscines devant, ça rentre tranquillou.
A 16h30 je me barre enfin. Il ne me reste plus qu'à finir mes heures, 2h50 pour être précis. Je visais la vallée du Rhône, mission accomplie. Je finis au relais des Blaches à Pierrelatte, et j'ai une place à l'ombre. C'est pas la classe ?
Réveil à 4h25, en route. Lyon à 6h et demi ça freine déjà devant la Belle Etoile. Non pas la marque de cancoillotte de Besançon, l'usine chimique au bord de l'A7. Ensuite c'est plus calme.
A Villemotier je me jette dans la couchette pour un quart d'heure puis petit déj et douche. La 83 est rouverte à Coligny, mais je ne vois pourquoi ça a été fermé si longtemps, rien n'a changé.
A nouveau des travaux à l'entrée de Besançon, la côte de Beure est fermée, il y a une déviation par le haut et le tunnel des Mercuraux. Dans le rond-point on peut descendre à Boussières. Il y a une papeterie dans ce bled, on y allait chez Buffa, je me dis que ça va couper et que je vais me retrouver vers la Cocotte. Ah ben c'était pas une bonne idée ! Je me tape une déviation d'enfer au fond de la vallée, ceci dit c'est joli ce coin, il y a plein de cyclistes qui se baladent.
Avec mes conneries je suis au dépôt sur les coups de 11h, et c'est le drame. Le quai est plein de camelote, il me faut transvaser dans une semi vide. Donc, faut trouver un tracteur, une remorque, deux quais libres, l'heure tourne. Sevket arrive un peu plus tard, il me file un petit coup de main à finir la transvase. Je lui laisse la place et je vais aux pleins.
J'arrive ric rac chez Waterair à 14h15. On charge vite fait, Sylvain attend la place. J'ai pas un chargement bien compliqué, ça va vite. Lundi je descends pour faire la vuelta de España, c'est bon pour le moral.
Pour le goûter je décroche au bout de ma rue, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
A 8h ma chérie et moi nous nous séparons, chacun à ses occupations. Mon occupation du jour est de vider une piscine à Perpignan, c'est pas insurmontable. J'ai fait le plein vendredi donc je ne fais pas le crochet au dépôt.
Je roule derrière un Roumain, il a une pub sur les portes, ils recrutent. Mes connaissances en roumain sont limitées mais on comprend qu'ils offrent 2200€ par mois. Ça me semble beaucoup. Après s'il y a pénurie, ça fait monter le tarif. Par un moment on disait que les Français on descendrait au salaire roumain, à priori c'est eux qui montent au notre, on peut toujours rêver.
Comme quand je suis pressé je sors à Valentin pour prendre la 83 jusqu'à Poligny, jusque là ça roule. C'est à partir de Lyon que ça chie. On freine à Sérézin, puis à Chasse, puis le long du Rhône, puis à Vienne, c'est ultra pénible. C'est fini quand les vacances ? Histoire qu'on range les caravanes et les camping-cars. Je me pose au péage de Vienne avec 4h31 de volant, ça va encore.
J'ai mal dormi cette nuit je chope un coup de moins bien vers Sète, même avec la clim' la chaleur est accablante, je me jette dans la niche pour 45 minutes. Au réveil, fin bien.
J'avais dit sur le programme 17- 19h à Perpignan, mais j'avais oublié les vacanciers. J'appelle la cliente pour m'annoncer juste avant 19h, elle est bien cool.
Quand j'entre dans le lotissement à Perpi Nord je vois que je suis suivi par une bagnole Waterair. C'est la nouvelle commerciale du secteur. Fort jolie jeune femme, grande, toute menue, robe courte noire, nu-pieds à talons, la fille qui doit briser des cœurs le samedi soir au Macumba. Je dis Macumba, les boîtes ne doivent plus s'appeler comme ça maintenant. Elle me dit qu'elle habite aussi dans le quartier et qu'elle a vu le camion par hasard. A 20h j'ai fini.
Je m'étais dit que si mon histoire marchait super bien je couperais au centre routier avec moins de 9h de volant. J'en suis loin, j'ai 9h20 de conduite. Autant utiliser la dérogation jusqu'au bout, je me pose à La Jonquera avec 10h01, optimisation.
Je n'ai qu'à rouler 9h aujourd'hui, j'ai le temps. Je me lève à 7h30 les croissants ne sont même pas cuits à El Cervol, nan mais je te jure ! Une douche à 3€30 là-dessus et zou !
Je dépose en passant 7 palettes chez Waterair. Quand je peux je les mets aux portes, j'ai pas vraiment besoin de m'entraîner à débâcher une Tautliner. Je range ça proprement dans le dépôt, Béa me tamponne le CMR et je file.
Ma prochaine livraison est dans la Mancha, j'avais hésité à la mettre ce soir, je connais pas trop le coin, fallait pas je crame une deuxième 10h de volant...bref, on verra ça demain.
J'essaye de descendre à l'économie mais sans traîner. Un peu d'AP7, un peu d'A7, c'est la même chose mais gratuite, puis le tour de Castellon gratuit. Je trouve une place à l'ombre pour casser la graine, c'est un miracle.
Au Sud de Valencia le compteur affiche 39 degrés, on sent le chaud malgré la clim'. C'est infernal. Il y a une déviation vers Caudete, pas grave les paysages sont sublimes. La N344 est un régal, l'image qu'on se fait de l'Espagne ; des collines arides avec au pied des oliviers et de la vigne. De longs bouts sans aucun village, ils habitent où les gens ? C'est le pied intégral de rouler par là.
Je textote le commercial du coin, un nouveau, puis Isidoro que je connais mieux pour l'après-midi. Les deux me répondent, l'affaire est verrouillée. Je me pose à 15 min de Hellin, 8h50 de volant, grâce à Google Earth j'ai trouvé un resto, il suffit de zoomer on voit les camions sur les parkings. J'adore ce pays, mais je crois que je l'ai déjà dit.
Ici la douche n'est qu'à deux Euros, en plus c'est propre, un miracle. A 8h et des poussières je me gare, Carmelo est déjà là. Il a le physique que je m'en faisais, avec un prénom pareil il est très typé espagnol. Un petit jeune bien sympa. Comme souvent la maison est mitoyenne des deux côtés, il y a du monde pour dépoter les palettes. Je donne un coup de main pour les tôles et l'escalier. Les colis et les margelles sont rangés le temps que je fasse l'aller retour au camion.
J'avais compté 4 heures pour monter entre Tolède et Madrid, c'est ça en gros. J'ai une carte détaillée des environs de Madrid mais elle commence à dater, je me retrouve sur l'AP41. AP donc autoroute à péage. Pas de bol, il y a une nouvelle autovia qui passe pas loin, l'autoroute est désertique. C'est impressionnant ! Je ne la prends que sur une vingtaine de km mais c'est au moment de ma coupure. En 45 minutes j'ai vu : un Nissan Qashqai blanc et un FH3 avec une savoyarde. Et en face personne. Incroyable !
A 14h je suis devant un lotissement ultra banal. Isidoro arrive dans les 10 minutes. Il y a une vigne vierge qui m'empêche d'entrer avec le chariot, on se fait le truc à la main. Pour repartir je me dis que je vais aller me retourner plus loin, mon cul Paul, la rue se finit dans les champs. Je me fais chier un bon moment, je descends le chariot parce que sur la terre ça patine. Un gars me voit en baver et vient enlever sa bagnole, muchas gracias. Sans cela j'étais bon pour reculer 4 km jusqu'au village.
Comme souvent à Madrid je suis au bout du gas-oil, je passe à l'AS24 de Fuenlabrada, il y a un bar à la station, je me jette un café en vitesse. Il est 16h, ça roule, même sur la M30. Je traverse la capitale de bas en haut quasi à fond.
Je finis mes heures entre Burgos et Logroño, sur la nationale 120, encore une route sublime en camion. Le temps de me garer j'ai 9h06 de volant, ma foi tant pis, on verra bien.
Record battu, la douche est à 4€. Heureusement on se douche dans une chambre de l'hôtel, c'est nickel propre mais 4 boules ça fait mal. Sur le tachy il faut entrer la province de départ. LR. Pour La Rioja. Moi LR ça me fait penser aux Rép', la parka rouge, la Haute Loire, la course derrière le FN, la honte.
Je traverse une ville qui s'appelle Haro, c'est la limite Pays Basque- La Rioja. C'est sublime. On voit que l'activité principale c'est le vin, des caveaux, des tonneaux, c'est magnifique.
Avant d 'arriver j'appelle Javier, il me fait un radio-guidage au téléphone. Sans cela j'aurais hésité à m'engager sur cette route. A 8h je suis en place, il arrive dans les deux minutes. Le client est un culturiste de 35 ans peut-être, catogan, une natte sur la barbichette, des tatouages, look très travaillé, le mec pas pourri. Je lui demande un coup de main pour porter le gros carton des accessoires, putain il n'arrive pas à soulever son côté ! Il me sort une excuse bidon du genre je suis pas à ma main. Ah ben c'est bien la peine de faire le beau. Vide, un coup de balai dans la caravane et je file.
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé mon rechargement hier, on va à Irun. Pas de détour, au poil.
J'y suis à 11h. Pas de quai, un gars me fait mettre à cul au bord du grillage. Son collègue va arriver. Devrait arriver... C'est une boutique qui recycle du plastique pour refaire des pièces, c'est un peu le folklore. Un type arrive enfin, il apporte les palettes, je les bourre au tire-pal, ça pèse rien. A midi et quart je me casse.
J'ai piscine demain à 13h, je dois vider ça à Besançon avant, ça va être ultra tendax l'histoire.
Je remets le compteur à zéro avant Bordeaux, il n'est plus l'heure de manger pour un Français mais tant pis. Google trafic annonce bien de la misère sur la rocade, je fais le tour par l'autre côté, Pessac Bordeaux Lac pont d'Aquitaine. C'est plus long mais ça roule, on freine un coup vers Bruges, rien quoi.
Pas trop de pénibles sur la N10, pas non plus sur la route de Confolens, ça a pas trop pris encore l'histoire du 80, j'ai l'impression que les gens font comme moi, ils s'en branlent.
J'ai 8h52 de volant à La Croisière, faudrait que je recoupe 45, ça sert à rien. Il est 19h15 c'est bien tôt pour s'arrêter mais tant pis. Le petit resto a rouvert il y a quelques temps, ça paye pas de mine, m'en vais voir par moi-même.
Adresse sympa mais c'est pas un bon plan parking, ça roule toute la nuit là devant. Ils dorment jamais ces routiers ? Réveil 4h je pensais que ça allait piquer les yeux mais non, pas un mal. A cette heure ça roule. Je pensais couper au Tom Bar mais quand ça roule faut pas s'arrêter. Je révise ce que je disais hier, il y a quand même des chieurs qui roulent à 80. Et tels les cons de routiers il accélère sur les petits bouts de 4 voies, tu peux pas doubler, ça a le don de m'énerver. Finalement j'arrive chez le José avec 4h25 de volant, mieux que sur le plan. Je jette un sort à la panière de pain sur le comptoir, une douche là-dessus et la vie est belle.
A 10h et demi je suis dans une biscuiterie de Besançon. Je ne connaissais pas du tout le coin, faut longer le Doubs comme pour aller sous la citadelle, puis franchir la rivière, je n'imaginais pas d'usine par là. Petit indice, le cariste a des boîtes de gâteaux Chabrior dans son bureau, ils travaillent pour qui ? A 11h et quelques le gars me repose les Europe vides au cul, zou ! Pas le temps d'aller les poser au dépôt, je verrai.
Pas le temps de manger non plus, à 13h10 je suis à Seppois. Je savais que ce serait tendu. J'ai un gros chargement, on se fait des nœuds dans le cerveau avec Fabrice. A un moment faut se décider, tant pis mardi je virerai du bordel pour accéder aux escaliers. J'abandonne mon jeu d'Europe, pas le choix, ça me fait chier je ne reviens plus avant les vacances. Elles ne sont pas perdues.
A 16h je décroche à la maison, je vais vraiment manger à l'heure espagnole. Je ne pensais pas rentrer si tôt d'une telle semaine. Bon week-end, le ciel vous tienne en joie.
Je ne livre rien aujourd'hui, heureusement parce que mon Monsieur Patate ne tient pas la grande forme ce matin, je ne pars qu'à 9h30. Passage au dépôt pour les pleins et les papiers, la jauge du Moffett clignote rouge, le dernier coup il a désamorcé. Après le plein j'y mets un coup de clef, ça démarre, sauvé. Mon boss m'appelle, je monte à la tour de contrôle. J'en profite pour lui expliquer pourquoi j'ai décollé si tard. Lui il s'en fout tant que le boulot est fait on s'organise comme on veut, mais j'aime bien que les choses soient claires.
Arrêt suivant vite fait sul'gaz pour ma baguette tradition en haut d'Arbois comme presque tous les lundis. Il font des demi-baguettes tradi ici mais il est tellement tard qu'il n'y en a plus. Ma vie est un enfer.
Je trouve une place à l'ombre avant Bourg pour casser la graine, en moins de 30 pour ne pas que le compteur se remette à zéro. Ça aussi, faut pas me dire que c'est pas ridicule... Donc les 4h30 m'amènent à Lyon sur le vieux périph ', normal.
Comme la semaine dernière c'est après que ça se gâte. Les panneaux lumineux annoncent Valence à 1h. Putain, une heure d'autoroute pour faire quoi ? 40 bornes ? Je sors à Chanas, ça roule . On voit depuis la nationale que c'est à l'arrêt ou presque au pied du Bœuf. Faut pas rêver je suis aussi à l'arrêt à Tain mais au moins c'est gratuit. A Valence je rattrape un JP et un je sais plus quoi qui étaient devant moi. Opération nulle. Après ça freinouille par ci par là , mais rien d'extraordinaire.
Je me pointe au relais du Soleil à St Jean de Védas à 20h, je pensais devoir aller me garer dans la zone mais il reste une petite place pour mon petit camion. Au poil.
Après mes habituels café douche je traverse Montpellier à la fraîche. Je commence dans un coin isolé, Aumelas. La route est étroite, c'est quasi impossible que je m'arrête là. 200m plus loin je trouve l'entrée d'un domaine viticole, je me gare là. Arrive un vieux en Ford Kuga, je lui explique pourquoi je suis là, je pensais me faire engueuler mais il me dit que j'ai eu raison. Cool. Le commercial avait coché pour : stationnement chez le client. Tu parles, c'est un chemin goudronné avec de l'herbe au milieu qui serpente dans les vignes. J'ai bien fait.
Encore une rénovation pour ce matin à Lézignan Corbières. Je me gare au bord de la nationale puis je monte en chariot sur 400m. Pour les rendez-vous de livraison, les gens reçoivent un mail et un texto automatique pour les avertir qu'ils ont un mail. Pour ceux qui ne lisent pas leurs mails. Cte' nouille a répondu au texto et pas au mail. Le gars il répond à un texto automatique, donc il reçoit un autre message automatique, pour lui expliquer la procédure. Eh ben il recommence ! A tel point que Martine m'a mis sur mon programme : client injoignable. Je lui explique que j'étais un peu inquiet du coup. Et je comprends qu'il ne fait pas la différence entre un sms et un mail. Nanmaisalloquoi !
Je me prends un petit bout de pain et je l'attaque à l'ombre avant Cintegabelle. On range tout dans le garage, le client veut m'offrir un canon mais faut que je file. J'ai 4 livraisons pour l'après-midi. La suivante est au-dessus de Mondavezan, patelin mondialement connu pour son relais routier. Encore une route étroite avec plein de branches basses. Je n'ai pas crevé mon toit, c'est un miracle. C'est un couple de jeunes qui ont acheté une maison avec une énorme Céline des années 90. Rénover un bassin olympique pareil, c'est un budget.
Ensuite je vais vers Muret pour déposer un escalier. Pas avant 18h. J'y suis à moins le quart, je descends le bazar et je referme pour ne pas perdre de temps. A 6h, personne, j'appelle le client. Il me raconte que des amis sont en vacances chez lui, ils arrivent.
Il y a un gros cadenas sur le portail, j'attends dehors. Le couple d'amis du client arrive. « Tiens chérie, tu avais laissé la porte ouverte ?
-Ben non, on n'est pas chez nous, j'ai tout fermé.
-Oui et moi j'ai fermé les fenêtres. »
La porte d'entrée est grande ouverte, le gars chope une barre de fer et on entre dans la baraque. Visiblement ça a été fouillé, mais pas retourné. On fait le tour de toute la maison mais il n'y a plus personne. Il semble manquer un ordi portable et une tablette. Eux sont partis à 17h15 et moi j'étais devant à 45, ça suffit largement. A moins que ce soit moi ! Et j'ai pris soin d'appeler le client avec mon 06 pour brouiller les pistes. Du coup je perds un peu de temps. Les gens appellent les flics, j'ai vraiment pas le temps d'attendre. Ils m'appelleront le cas échéant , mais j'ai rien à raconter.
La traversée de Toulouse est bien tranquille à 19h. Je me fais un dernier kit à Ondes. C'est étroit, je fais le tour du pays mais je lâche l'affaire. Je me gare à 3 ou 400m et c'est marre.
En passant devant je vois du camion garé au Phare, je ne connais pas du tout ce troquet, vais me faire une idée par moi-même.