Carnet de bord de Décembre 2018 | Partager sur Facebook |
Un peu après 7h et demi je suis au dépôt. Je fais le tour des remorques décrochées, dans une il y a du Waterair. Je suis trop fort, je vois à quoi ça ressemble. Bien sûr il y a un tracteur dessous, fermé à clef. La semi est au milieu des autres. Donc je passe déjà un moment à trouver les clefs, déplacer l'ensemble pour que j'aie de la place, décrocher la mienne qui est chargée, atteler celle de Gérald qui est vide. Seulement après ça j'attaque ma transvase. Tout seul c'est bien chiant, il faut descendre de l'engin pour tirer le rideau de l'une ou l'autre, virer les planches, les poteaux. A 10h je peux enfin prendre la route.
J'avais flairé l'embrouille, je ne commence demain qu'à 9h à Toulouse. Bonne nouvelle quand même je devais descendre à Madrid mais jeudi c'est férié en Espagne, la piscine est reportée semaine prochaine.
Premier arrêt à la Marie Blachère de Dôle, à peine reparti je me fais bloquer au rond-point de Tavaux. J'essaie de discuter un peu avec le vieux qui est là. On parle des émeutes à Paris, je vois tout de suite que je suis tombé sur le facho de service, selon lui il n'y avait que des « pas français » chez les casseurs. On n'a pas dû regarder la même télé... J'essaie de lui démontrer qu'il se trompe mais c'est peine perdue. Au bout de 5 grosses minutes il me laisse repartir.
Je mange un bout sur la seule aire correcte de la rcea.
Au bout de cette route on tombe sur le rond-point de La Croisière. Rebelote, feu de palettes, tente, barbecue et je vois un gros pick-up. J'y connais rien en bagnoles, c'est une Ford avec des roues commass, ça doit aimer le gas-oil un gros tank pareil.Un peu blasé je fais deux fois le tour du rond point, je klaxonne et je m'arrête, les mecs arrivent. « Vous croyez que c'est bien d'afficher une caisse pareil ? Si le gas-oil est si cher vous pouvez pas rouler en Clio ? Vous croyez pas que c'est contradictoire ? » Mes gaillards sont restés comme deux ronds de flan. Je sais que ça sert à rien mais ça m'a fait du bien.
A partir de là on est sur l'autoroute, ça roule. Juste Limoges qui est un peu chiant, il pleut des cordes, il fait nuit, ça roule en accordéon.
A 20h15 je suis à Caussade, ça a bien marché mon affaire finalement. Je vais me jeter un kir pour oublier les gilets jaunes.
Café, douche et zou ! A Montauban on ne peut pas prendre l'autoroute à l'échangeur nord, faut passer dans la zone commerciale, c'est bien chiant.
C'est rouge de partout sur Google Trafic à Toulouse, j'essaie de ruser mais ça le fait pas, ça coince de partout. Déjà en temps normal Toulouse le matin c'est une plaie, là c'est un calvaire, je mets pas loin de 2h pour arriver à Seysses. Livraison chez des retraités, la cliente me semble fort autoritaire : « Jacques, ouvre le garage, Jacques, fais ci, Jacques, fais ça. » Il ne doit pas rigoler tous les jours le Jacques. Un café, un chèque et je file.
Pas en avance, il est 11h, j'ai trois heures de route pour aller chez le suivant. Et bien sûr tous les pénibles de la Terre se sont donnés rendez-vous entre Auch et Mont de Marsan. On se paye une voiturette à Nogaro, le polonais devant moi n'ose pas doubler. L'enfer !
A 2h et demi je suis à St Sever, la patrie du poulet label rouge. J'ai appelé le client pour lui dire que je suis à la bourre, il est cool. La maison est en construction, il n'allait donc pas attaquer le montage de la piscine tout de suite.
La dernière livraison d'aujourd'hui est à Tarbes, j'hésite. Soit par Grenade Riscle Maubourguet, soit Pau et l'autoroute. Je n'ai toujours pas réussi à rattraper le retard de ce matin, je me dis que ça ira plus vite par l'autoroute. Fatal error. Les gilets jaunes ont le couteau entre les dents par ici, prêts à monter à l'abordage. Je perds un temps fou, j'appelle le client pour ne pas qu'il s'inquiète. Je sais bien qu'il ne va pas s'inquiéter pour moi mais pour sa piscine. Il me dit qu'il est rentré du boulot, qu'il a tout son temps.
J'avais dit 15-17, j'arrive à 17h30. J'avoue que même si je comprends le mouvement, à la longue ça saoule. J'avais pas compris que la rue est en cul de sac, je ressors vite et je reviens en marche arrière juste avant la nuit. Sauvé. Avec le chariot je slalome dans le jardin entre : un Massey Fergusson sans roues, une tondeuse cassée, des ronces, un banc cassé, des orties, un tas de briques, des gravats, des outils de jardin, c'est impressionnant.
Retour à Pau, le calme est un peu revenu. J'appelle Philippe le monteur du coin, on se cadre pour demain. M'en vais souper à Denguin, très bonne adresse.
La douche est dans un local séparé, c'est propre mais ça meule. Je laisse tourner le chauffage d'appoint pendant que je me brosse les dents.
A 8h je retrouve Philippe vers Nay, le bled a un nom béarnais bizarre qui ne se prononce pas comme on croit . Un peu comme Ledeuix, qui se prononce Lédeuche je crois bien. Le monteur en plus de son 113 s'est acheté un petit plateau grue d'occaz'. Pour ne pas se péter le tout à la main on met la piscine sur le plateau et je garde les margelles sur les fourches. C'est pas loin, 4 ou 500m pas plus. J'avais bien dit que je pouvais faire tout seul mais c'est son client, il préfère, tout va bien.
Les gilets jaunes ont déserté le péage de Lescar, je ne vais pas m'en plaindre.
J'appelle le client de St Jean de Luz, il est au boulot, on se donne rendez-vous pour 11 h30. Sa rue donne sur un virage rectifié de la nationale, trop facile pour se garer. Je suis tellement bien que je reste là pour casser la graine à midi.
Je cherche ma rue pendant que je mange, un nom typiquement basque, imprononçable. Mappy et Google donne ma rue à St Pée sur Nivelle alors que moi j'ai Ascain. J'appelle le client, c'est bien à St Pée. Faut dire que c'est le même code postal, l'erreur vient sûrement de là.
Livraison tranquille, juste pour repartir, le chemin fait un coude, je fais un peu riper le cul de la semi pour ne pas déchirer une maison, cool.
Laurence m'envoie le retour, c'est dans les Landes, demain à 8h ! Il est encore tôt, je fonce on verra bien. Ça ferme à 5h, je me présente à 4h05. Je reconnais, je suis déjà venu il n'y a pas bien longtemps. Le gars me dit d'aller me mettre en place derrière. Yesss !
Quand il arrive il me dit que c'est pas complet, en fait il y a deux camions mais le premier n'est pas venu. Petite embrouille, ça téléphone... Entre-temps ma dernière palette sort, mais pas les papiers. Le système ne comprend pas pourquoi on sort les papiers 2 avant les 1. Finalement la petite dame arrive à imprimer mes papiers. Chez Peugeot si t'as pas de bon de livraison avec toutes les références bien notées, c'est même pas la peine de te présenter.
A 5h05 je me casse, trop bien. Je ne peux pas avoir du bol toutes les semaines, ce soir la rocade de Bordeaux est bien plantée. Ça fait un joli parking. Je passe au gas-oil à Ste Eulalie, je vois que le resto chez Orlando, fermé depuis un moment, a été rasé. Si c'est pas malheureux ! Tu peux être sûr que c'est pour faire un Lidl ou une merde du genre...
A 20h je suis chez Grand-Mère à Pierrebrune, c'est parfait cette histoire.
Café douche et zou ! J'esquive les gilets jaunes au rond-point après La Rochefoucault. Il suffit de prendre l'ancienne route comme dans le temps et on retombe sur la petite route de Confolens. Je dis toujours petite, elle n'est plus petite depuis longtemps. A l'époque c'était fin pour se croiser. Tonton Pierre raconte-nous tes campagnes : ici avec un F10 un dimanche soir j'ai éclaté mon rétro contre un Espagnol, la fenêtre a explosé, le rétro a traversé la cabine pour éclater la vitre passager. Un truc de malade.
Au rond-point de la Croisière les binbins ont toujours le pick-up Ford exposé. Je crois qu'ils sont juste cons, y a rien à faire. J'esquive encore à Montmarault, je prends comme avant. C'est juste interdit aux 19t en transit, ça va quoi ! On retombe à Deux Chaises sans perdre de temps.
A Tavaux pas moyen d'esquiver, mais ici ils ne sont pas virulents. Je discute avec le mec qui fait serrer les camions à droite pour laisser passer les bagnoles. Ça m'a l'air d'être un brave gars, pas con vu comme il parle. Ils nous relâchent au bout de cinq minutes. J'évite Rochefort, l'entrée des bases Intermarché et Colruyt. Là c'est un gros merdier paraît-il, je ne veux pas savoir, et sur Google c'est bien rouge là le long. A 36, zou ! Jusqu'à Besac'.
Je suis au dépôt à 4h et demi je vide mon lot de Peugeot Vesoul, c'est à vider demain midi, moi j'ai piscines et Mines le matin. Ça va pas le faire au contrôle technique avec 5t dans la cabane. Je décroche, fais les pleins et j'attends Joaquim qui a ma semi depuis lundi. Il y a un gros binz dans la cour, on est plusieurs à aller aux Mines, faut refaire les ensembles, charger du lourd.
Quand il arrive on vide sa ramasse, il décroche, je récupère ma caravane et Micka me charge un lot de Tillet pour Pont de Roide, bien lourd.
19h15 je saute dans le Cubo, direction Audincourt, chez ma compââgne.
A 6h et demi je suis au dépôt, moteur en route, casque sur la tête. On a changé de crèmerie pour le contrôle technique, dans la zone des transports ils bossent au ralenti et plus le vendredi. T'y crois ? Un prestataire dans le monde du PL fermé le vendredi, comme disait une grande penseuse : nan mais allo quoi ! Donc à 7h pile poil je suis sur la route de Dôle. Micka passe un Fiat en solo, ils nous prêtent une semi. Le mec m'attaque en attendant, les gaz du sang, HIV, BCG, cuti... Il me trouve deux trois conneries sur la remorque : des catadioptres manquants et le feu de plaque qui marchait hier. C'est toujours comme ça... Rien sur le tracteur si ce n'est un antibrouillard qui éclaire trop haut. M'en fous je ne les mets jamais. Sérieux je crois ne jamais les avoir allumés. A 8h c'est torché. Je monte à Pont de Roide vider les bobines.
Personne chez le premier, ici c'est toujours calme, 3 palettes vite fait bien fait. Chez les autres en général c'est plus long, la cour est mal fichue, si la navette Vecatel est là, le camion bouche l'entrée. Quand j'arrive, il s'en va. Je lui ai fait peur certainement. C'est un gamin qui me vide, rapide, efficace. Je tire les palettes du fond avec mon chariot, ça file.
A 11h je suis de retour chez ma meuf, on mange vite fait avant son service. Je repars tôt, ça bloque à Morvillars. A midi et demi je suis à Seppois. Fabrice termine le chargement de Rémy. Je profite pour tamponner tout un carnet de récépissé, avec la tournée de la semaine 52 il va prendre une claque dans la gueule.
Je partais mais Joaquim arrive. Je lui file un coup de main pour le contrôle, il a une énorme piscine de camping, je lui explique le truc j'ai le temps. Faut pas avoir fait normal' sup' mais si personne te montre...
A 16h je décroche à la maison, tip top. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Décollage à 7h et demi, il pleut toujours. La Franche Comté jusque là c'était le Sahel, maintenant on est en pleine mousson. On n'est jamais contents, c'est de la pluie efficace ceci-dit.
Petit arrêt au dépôt en passant, vendredi j'ai oublié de redonner des papiers et plus grave de poser mes congés de fin d'année. Encore que ça sert à rien, on arrête en même temps que Waterair et voilà. Je me fais un quart d'heure, le bouchon de Cayenne est résorbé, tout va bien.
Deuxième arrêt à Arbois, comme d'hab' pour mon bout de pain habituel. Je ne sais pas ce que va dire notre président ce soir, mais va falloir qu'il soit convaincant. Je pense que c'est peine perdue au vu du rond-point de Lons, les gars ont déposé un conteneur, et monté un truc en dur. C'est pas gagné Manu. Toi et tes copains néo-libéraux vous l'avez bien cherché, je vais pas pleurer sur votre sort non plus.
Je suis pressé mais sans plus, je garde la 83 jusqu'à Bourg. Les 4h30 m'amènent à Lyon comme d'hab', je finis mes 30 à la BP sur le périph'. C'est vert partout, cool. Moins cool c'est Montélimar, heureusement je n'ai rien à y faire. Les sorties sont fermées, Montélo nord sud, Bollène... J'ai du bol de ne pas aller me frotter là.
A 17h je suis à Frontignan. Le centre ville est bien bouché, c'est bien le binz même. Il faut pas loin de 20 minutes pour traverser le bled. Je reste en warning sur la rue de la gendarmerie. Je ne les ai pas vu passer, tant mieux. Je livre chez un couple de jeunes marocains je dirais. Pas pensé à leur demander. Ils sont bien cool en tout cas. On profite du chariot pour passer l'escalier au-dessus du mur. Quand c'est fini le gars a réfléchi, il voudrait déplacer la palette de margelles. Moi je m'en fous, quand c'est demandé gentiment, il n'y a pas de problèmes.
Je n'ai plus qu'à aller me poser au premier troquet, Issanka. Ça tombe bien non ? Je n'ai pas 9h de volant, et j'ai une 11h valide, pile poil.
Ils ont fait au fond de la salle deux douches et chiotte, c'est tout neuf, ça manquait. Quand je paye l'addition je demande à la mère des fistons si la douche est toujours gratuite maintenant qu'elles sont neuves ? Elle me répond que oui, elle aime bien que les gens se lavent. Ça me plaît.
Hier Martine m'a appelé, je ne vais plus à Pignan mais à Cournonterral, c'est à côté. Le client m'attend. Il fait construire mais comme d'hab' les travaux ont pris du retard, je dépose la piscine a sa maison de loc'. Il se débrouillera avec un pote qui a une remorque. Le gars est super gentil, il m'offre un café. Sa femme est en train de changer la couche d'un bébé sur la table, la petite me fait de grands gazouillis, c'est choupinou. Moi ça va me faire la journée.
Ensuite je vais à Pézenas, ici je livre une rénovation chez la mère de la cliente qui habite le bled à côté. Trois colis dans le garage, un chèque et zou !
Ensuite je monte à Cessenon sur Orb, au-dessus de Béziers. Un couple de jeunes retraités allemands, je ne peux pas m'empêcher de leur faire une démonstration de mon haut niveau dans la langue de Goethe. Lol. Il est vite midi, je redescends à Béziers.
Au rond point après le resto l'Oppidum les gilets jaunes sont installés, ils laissent passer. Je vais donc faire ma livraison à Colombiers. Le gars a un prénom bizarre, il me dit qu'il est Kabyle, ceci explique cela. Un chèque et je file, faut pas traîner, c'est bien rouge sur Béziers.
Ce matin j'ai croisé Manolo, il m'a dit que c'était bien le binz, ça se confirme. L'accès à l'A9 est fermé à Béziers ouest. Je fais tout le tour de la ville par la rocade nord. De l'autre côté c'est le brun pour prendre direction Barça, l'échangeur n'est pas complet, faut partir à contre-sens jusqu'à la première sortie. Mine de rien j'ai fait pas loin de 40 bornes pour rien. Je l'ai raconté au gouvernement, Doudou et ses potes ils étaient verts de rage pour moi...
Perpi sud est fermé, je sors à nord mais ils bouchent direction Perpi au rond-point. Je passe dans Rivesaltes, c'est bien un peu interdit mais je m'en tape.
A 4h je traverse Trouillas, joli village catalan, pas du tout adapté aux semis. Je livre chez un jeune couple, dans un lotissement tout neuf. Pour repartir je me fais chier comme un rat mort, ils n'ont rien trouvé de mieux que de mettre un lampadaire au bord du trottoir dans un virage. Me vlà coincé entre le candélabre et une C1. Le pied du poteau est déjà tout noir de pneu, bravo. Comme d'hab' je fais riper la semi, ça passe crème. Je me repaye Trouillas dans l'autre sens, cette fois il est passé 17h ça circule. J'évite un constat, c'est un miracle.
Je retombe sur mes amis au Boulou, ils me bloquent 5 minutes, pas de quoi faire un scandale.
La semaine prochaine je ne viens pas ici, ensuite c'est les fêtes. Je m'arrête donc à La Jonquera pour faire mes emplettes. Le pinard catalan faut avouer que c'est pas dégueu.
J'ai lu sur le carnet de bord de Samu qu'il y a un resto à Parets del Valles, avec le lien gogol c'est facile à trouver. J'y suis à 20h, à peine en avance pour la soupe. Je valide ma deuxième 11h, tranquille avec ça.
Café, croissant au chocolat, douche, je décolle tard, chez Waterair il n'y a personne avant 9h. En 10 minutes j'y suis, même pas le temps de recharger les batteries. Faut que j'arrête avec cette histoire de batteries, j'ai un Merco. Les Volvistes arrivent à nous stresser avec leurs piles LR6 dans le coffre à batteries.
Hier Sergi m'a whatsappé, je dois laisser la piscine pour Tarragone à l'agence, j'y allais pour une rénovation de toute façon. Au comptoir Béa est un peu surprise mais elle me laisse faire, on se connaît depuis le temps. En cinq coups de fourches c'est fait. Quand je reviens signer les CMR elle me dit qu'elle a vu passer un mail, tout est ok.
Je n'ai plus qu'à rouler direction Madrid. Un peu plus loin Sergi m'appelle pour prendre des news, j'en profite pour lui demander ce qu'il s'est passé. Il y a un problème avec le virement, la cliente ne pouvait pas être là et le monteur non plus. La totale. Ça se réglera en début d'année. On se souhaite de passer de bonnes fêtes, ce gars est toujours chaleureux, c'est bien cool de bosser avec lui, pourvu que ça dure.
Sur l'A2 il y a un bon bouchon dans la montée de La Panadella. En face un FH3 semi bâchée a tapé la glissière en béton, frotté la pile du pont et s'est arrêté à cheval au milieu du terre-plain central. Il a dû se faire une belle frayeur. Il y a des briques de lait, de la bouffe plein les voies de mon côté. J'ai même pas compté combien temps j'ai perdu, pas des masses.
Je m'arrête au gas-oil à Alfajarin et je vais enfin laver, ça fait des mois que mon pauvre camion n'a vu que l'eau de pluie. Ils ont un super savon, le camion est tout blanc, à la sortie les jantes sont décapées. Ça vaut les 56 balles selon moi. Je donne la pièce au gars pour qu'il fasse mon chariot, tip top.
Sur Google le contournement de Madrid est encore bien rouge à 19h45. Je ne connais pas de resto dans les Manzanares, je m'arrête donc souper à Meco au km 38. Quand je repars à 21h c'est vert partout. A2, M40, M607 il y a du monde mais ça roule à 90. A Manzanares el Real le seul parking est squatté par des camping-cars, je vais me garer à l'entrée du lotissement où j'ai livré au printemps. Au calme, sous la lumière, pile poil.
Il a plu cette nuit mais ça s'est calmé, il tombe un petit crachin, m'en vais à pied dans le village. Il est 7h, un resto ouvre à l'instant, le gars me fait griller du pain.
Sur les coups de 8h je mets en route, il n'y a que 2 ou 3 km mais je mets pas loin de 10 minutes. Ça grimpe sec dans le village, presque vide ça patine à qui mieux mieux. Il tombe une grosse averse, j'attends un peu. Le temps de débâcher et faire les 300m derniers mètres je trouve Isidoro devant la maison. Je le charrie un peu, je lui demande s'il est passé chef, il a troqué sa Fiesta contre une Focus. En 3 voyages c'est vide. Je montre à Iñaki le monteur qu'une cheville est cassée sur l'escalier, je vais quand même pas me mettre des réserves pour ça, j'en ai un plein sachet, je lui en file deux trois et basta. La vue depuis la maison est spectaculaire, magnifique. Une photo et je file.
Comme d'hab' j'ai mon retour depuis hier, je monte au Pays Basque. Zou !
Je ne suis toujours pas douché, je m'arrête juste avant midi à Gumiel pour me laver et avaler un bocadillo. Ici la douche est minable mais tant pis, faut bien se laver. Compteur à zéro.
A 3h pile je suis à Mungia, je suis déjà venu il y a un an ou deux, ça avait bien marché. Personne dans la cour. Bascule, le gars me dit qu'il me charge dans 10 minutes, ça me laisse le temps d'ouvrir. Deux Espagnols arrivent juste après moi, il n'y a qu'une place pour charger, je crois que j'ai eu du cul. C'est bien un peu long, le cariste discute, je porte ma vieille polaire « coupe du monde de Rugby », il me raconte sa vie, me pose plein de questions. Il est cool mais il s'arrête à chaque phrase. A 5h moins dix je me casse enfin.
J'ai pris soin de ne couper qu'un quart d'heure, vu qu'il me reste 5h à rouler et qu'il faut que je les finisse absolument.C'est complètement con, on est d'accord mais c'est la loi.J'ai lavé hier, il tombe des seaux d'eau, je suis vert. Je finis mes 30 un peu avant la frontière.
La rocade de Bordeaux à 21h30 ça passe les doigts dans le nez. Comme d'hab' je finis à Montlieu la Garde, 9h58 de volant, mieux que sur le plan.
Ce bistrot est vraiment destroy, seulement c'est ouvert de 6 à 23h, un vrai restaurant routier. Café douche, à 9h01 de coupure, en route. Comme l'autre jour j'esquive les poussins au rond-point après la Rochefoucault. J'ai l'impression que ça se tasse un peu cette histoire, à La Croisière ils sont cool, au péage de Besançon il n'y a plus personne. Pas partout, à Montceau les Mines c'est la guerre. Je sors au dernier moment, je passe en ville. Je me retrouve je ne sais où dans le Charolais, à un moment faut rouler au pas derrière des vaches. Quand je reprends la rcea au col des Baudots personne n'arrive de mon côté, ça doit être bien planté.
Mon gamin rentre ce soir, faut impérativement que je rentre, pour éviter le rond-point de Tavaux je prends l'autoroute à Seurre et zou jusqu'à Besac'.
Pauline m'a fait charger une semi chez Waterair à 14h. Je me claque au fond de la cour, j'ai de la place pour transvaser. Pour vider les bobines je prends le Fen du dépôt. Il a la pêche, pour gagner du temps je gerbe les palettes par deux. Et bien sûr je benne une palette au milieu de la cour. C'est la grosse merde pour relever ça. Une élingue, Micka et José me donne la main, une par une on redresse le bazar. La dernière est posée à plat sur le goudron. Avec mon pied de biche on arrive à glisser une fourche dessous. Putain pour gagner 20 secondes j'ai perdu une heure. En plus deux bobines ne sont plus rondes mais ovales. C'est pas des verres en cristal non plus mais ça fait chier.
J'attaque ma transvase, tout le monde est parti je peux m'étaler. En petite heure c'est fait, les deux remorques fermées. Un coup de gas-oil dans le chariot et le camion, zou, je me rentre.
20h30 je suis à la maison. J'ai un cadeau dans la boîte aux lettres, ça fait plaiz'. Bon week' à tous le ciel vous tienne en joie.
Les travaux de l'échangeur A36/N19 sont terminés. Je gagne deux minutes fastoche pour rentrer à la maison, de l'autre côté le bouchon qui remontait jusqu'à Héricourt le lundi matin n'existe plus. Ils ont mis le temps mais c'est pas mal. Je balance mes affaires dans le camtar, et zou !
On change les habitudes, direction le Nord ce matin, changement d'herbage réjouit les veaux. Je pensais monter par Nancy puis N4 et 44 mais vers St Dizier-Vitry les gilets jaunes étaient bien enragés. Je monte par Langres Chaumont, ça me laisse la possibilité de changer au cas où. Petite pause pain à Fayl Billot, autant avoir un peu de réserve, sait-on jamais.
Je surveille Maps, ça m'a l'air de rouler. Je sors donc à Chaumont pour monter par la vallée de la Marne jusqu'à St Dizier. Par endroits la route porte encore les stigmates du combat, des palettes, du goudron brûlé. Ça a bien cassé les couilles à tout le monde mais faut reconnaître que sans cela, l'augmentation du carburant de Macron on se la serait prise en pleine gueule.
Je mange un bout avant Reims, 45 minutes pour remettre le compteur à zéro. A 2h et demi je suis au-dessus de Reims dans les Ardennes. C'est un peu bizarre, c'est une route départementale qui fait la frontière entre le 08 et le 02.
Je trouve une bagnole Waterair devant une maison, ça aide à trouver. Le client me demande si je peux grimper les éléments dans le jardin. J'essaye. C'est mouillé, ça fait des ornières à chaque passage. Il était temps que ça se termine l'histoire. Le gars nous offre le café, tip top. Il ne me reste plus qu'à rouler jusque dinch'nord.
Ô rage, ô désespoir, avec les betteraves les routes sont dégueulasses, mon lavage semestriel de la semaine passée est mort. A 18h45 je suis au Mille Pattes à Vitry en Artois, fin des opérations.
J'ai pris la formule repas petit déj' douche, pas sûr que ce soit un vrai bon plan m'enfin voilà. La douche est vachement bien, c'est l'essentiel.
Avant de partir je fais le point du trajet du jour, en général j'utilise les pages 300 à 340 de l'atlas Michelin, là j'ouvre la page 6. Elle n'est pas usée c'est sûr...
Je surveille Google, évidemment l'A1 direction Lille est bouchée, tout est normal. Je fais le tour par Douai, il y a du monde à chaque rond-point, c'est le noooord ! J'arrive enfin à Fretin, je passe devant l'adresse sans la voir, faut aller au fond d'une impasse. Demi-tour, rien pour me garer, re-demi-tour, je m'arrête sur un trottoir, devant un portail, entre deux virages, plus merdique y a pas.
J'apporte l'escalier en premier, je trouve l'impasse bizarre, tout est peint en jaune. Je demande au client si son voisin n'est pas un peu fou ? Il me répond que non, pas un peu fou, complètement cinglé ! Il est procès avec tout le voisinage paraît-il. Le vrai truc à la Julien Courbet.
Après je vais à Divion près de Bruay la Buissière. Gros vieux lotissement, je dépose une rénovation en échange d'un chèque chez une fort jolie fille. J'ai l'âge d'être son tonton Pierre mais ça n'empêche pas de constater...qu'elle est fort jolie.
Pour la suite j'ai prévu un peu de temps. Je mange un bout par là le long et à 13h je suis devant un camping. Je reste devant et vais voir à pied. Le patron me fait rouler dans les allées, c'est étroit, je lui vire quelques cailloux blancs déco'. Ce n'est pas une énorme piscine mais quand même. Pour les piscines collectives la loi est différente. Chez toi tu fais ce que tu veux avec la flotte, pour les collectives il y a tout un bazar d'alarmes sonore et visuelle, contrôleur de PH, contrôleur de niveau ...etc... Je prends toujours du temps pour le pointage des colis. La patronne m'offre un café au bar pendant qu'elle signe un gros chèque.
De là je vais pas loin du Touquet. J'ai pas vu Macron et c'est tant mieux. Je suis à 15h dans le pays, le client me dit qu'il faudrait qu'il aille chercher sa fille à l'école. Pas envie d'être la cause d'un drame si la gamine fait une mauvaise rencontre, je le laisse aller. J'en profite pour ranger ma remorque. Dans les 10 minutes, il est de retour.
Demain je reprends les livraisons dans le 60, je descends tranquille par la nationale. Mon collègue Jean-Jacques m'appelle, il est chez Waterair, il charge pour moi. On se cadre pour transvaser demain. Je suis content que se soit lui, c'est un bon gars, de confiance. Pas un pantin qui va me planter. Là-dessus Gérald m'appelle, lui aussi fait un relais. Il le fait à Royan demain matin et son gars est seulement à Chalon sur Saône. Paraît-il que le mec a pris la nationale, au calme, cool la vie. Moi je prévois toujours large, sait-on jamais si c'est un pèlerin qui vient.
Pour 19h je suis à La Campagnarde à Cuvilly, c'est une première, ce resto est bien connu et je n'y suis jamais venu. Faut rattraper cette erreur.
Il y a deux douches, un gars prend celle de gauche, je prends la droite. Pas par conviction politique j'avoue. Je me dépoile, j'appuie sur le bouton...peau de zob ! Purée t'y crois ? La douche de droite est en panne, visiblement tout le monde le sait sauf moi. Pouvaient pas mettre un écriteau ?
Quand j'ai enfin le cul propre je mets en route. Pas loin. Une vingtaine de minutes. C'est la première fois que je passe devant les transports Pihen, les camions bordeaux qu'on voit depuis l'A1. Je dépose une réno contre un chèque et je file. La dernière piscine de ce tour est à Mouy. Mouy c'est la mouise. Je me fais chier comme un rat mort dans le bled, ça passe pas. Ou j'essaye même pas tellement c'est biscornu. Je fais tout une boucle, j'arrive enfin dans ma rue. C'est étroit, les voitures garées font des chicanes, ras le cul, je reste là. Le GPS me dit 800m, pas grave. En me démerdant j'y vais en une seule fois. Plus j'avance plus je me dis que j'ai bien fait de laisser le camion au bout.
A 11h je retrouve Jean-Jacques au Ratelier à Blincourt sur la N17. Le parking est gigantesque, vide, l'endroit idéal pour transvaser. Le chargement est balèse mais Fabrice a bien chargé, à l'envers donc. J'ai juste à attraper chaque palette pour la reposer chez moi. En plus il ne pleut pas. Que demande le peuple ? A manger.
Il est midi et quart, on a squatté le parking, la moindre des politesses c'est d'aller manger. L'alternative c'était de manger au camion et de balancer mes ordures sur le parking. Oui mais non.
Le collègue recharge chez Lafarge, ça s'appelle Syniat un truc comme ça maintenant. Et moi je descends du côté de Versailles. Versailles c'était l'autre solution, faire ma transvase dans les jardins de notre bon roi Louis, quatorzième du nom. Mais c'est mouillé, le Moffett aurait fait des ornières dans les jardins à la française.
Après un long périple dans un dédale de rues je suis garé devant chez le client. Tout de suite je trouve bizarre. Jamais des tôles 3 modules ne rentreront dans ce jardinet. Je sonne, personne. Ça pue bien comme j'aime. Je fais sonner un 06. Le client me dit qu'il m'attend à sa maison. A 35 bornes de là... J'appelle Christine, elle me dit qu'il y a eu une confusion entre l'adresse de facturation et de livraison. Un grand classique dans le transport. Elle me demande ce que je compte faire ? Ben je vais pas ramener la baignoire, j'y vais. Je mets pas loin d'une heure pour sortir de la ville et serpenter sur des routes de chèvres. Heureusement le gars est cool. On vide juste avant la nuit, en plus je suis dans le créneau horaire, trop fort !
Il ne reste plus qu'à remonter à la Marmite à Limay, 18h30 le parking est déjà bien rempli. La région parisienne c'est comme l'Allemagne, faut s'arrêter à 18h pour trouver de la place.
Super archi courageux je mets le réveil à 6h moins le quart, comme les vrais routiers. A la demie je décolle pensant échapper aux bouchons. A peine au pied de la côte avant l'aire de Morainvilliers ça freine déjà. Dans la forêt de Marly pareil. A la bifur A12-N12-A86 pareil. Bref, ça freine partout. J'ai bien fait de prévoir large, très large. Pour 8h je suis à Verrières le Buisson. Quartier résidentiel, rues étroites, chicanes, ralentisseurs, barrières de toutes parts, c'est la grosse merde. A 1 km du client j'abandonne, je vais voir à pied. C'est impossible, je reste où je suis. Même en chariot c'est chaud entre les bagnoles. Je vais chez le client en deux fois. Quand c'est fini je mets un mot en commentaire sur le bordereau, pas sûr que ça serve à quoi que ce soit... Mais ça calme mes nerfs. Ça ne m'arrange pas mais je ressors du bled par où je suis venu, faut pas tenter le diable.
Le binz est passé, ça roule. Je vais à Yerres, non pas Les Palmiers, dans le 77. Vieux lotissement, des bites en ferraille sur les trottoirs, des bagnoles partout, je fais riper la semi pour ne rien écraser. Ras le bol de la région parisienne. Je me prends une jolie tradition, un parking au calme, faut passer à autre chose un petit moment.
A 13h je me fais une rénovation à Lésigny. Faut vraiment que je fasse réparer ma polaire ATS. Celle de rugby c'est pas bon, l'ancien se sent obligé de me raconter ses campagnes. Il a joué au « raye sing » comme il dit. Sa femme ne pipe mot, elle a dû entendre le truc mille fois. J'arrive pas à savoir si c'est un mytho.
Retour dans le dur à Thorigny, la rue est sur la colline qui surplombe la Marne. Les guinguettes, le vin blanc, l'accordéon, les péniches, tu oublies. Je me fais bien chier, gros coup de stress dans la grimpette. Finalement ici aussi j'abandonne, j'y vais en trotinnette. J'ai bien fait de ne pas aller plus loin, je recule 5 ou 600m pour repartir. Au milieu des bagnoles, l'enfer.
La dernière piscine du jour est du côté de Provins, un hameau en pleine cambrousse. Soulagement. C'est un peu fin entre les maisons quand même, avant la nuit je me retourne prêt à partir. Ouf.
La marée est basse du côté du gas-oil, je passe à l'AS24 de Troyes et je finis cette journée à oublier à Clérey. Très bonne adresse. J'ai largement mérité mon kir.
Je confirme, c'est une putain de bonne adresse : repas, sanitaires, douches nickel. Un petit bout de chemin et je suis à Lusigny chez une jeune retraitée. Le monteur du coin est là aussi, cool. Je dépose comme ça lui convient. La dame nous offre le café. J'ai le temps de sécher un peu. Il tombe des seaux d'eau, un vent du diable, l'enfer.
Encore un saut de puce, une grosse puce quoi. Ici pas moyen de me garer autrement, j'ai le vent de trois-quart, le rideau entre dans la semi, le plancher est vite trempé, je tire le rideau entre deux rafales, l'enfer je vous dis. On range tout dans le garage.
Il y a une boul' dans le village, je me prends une demi-tradition. On en voit de plus en plus, c'est pile poil pour un repas. Laurence m'envoie le message que j'attendais : « Pas de retour, tu rentres. »
Je m'en doutais un peu, recharger ici un vendredi après-midi, à deux jours de Noël, sachant que je suis en congés ce soir, c'était pas réaliste.
Pour 13h je suis devant chez mon dernier client de l'année. La maison est en construction, le gars est là dans son Q5. Il me dit qu'il est surpris, une société, RPC ou un truc du genre l'ont appelé pour lui dire que la piscine ne serait livrée que mercredi. Il est donc là par hasard, il attend un artisan. Mais c'est quoi c'te histoire ? C'est qui cette boîte qui dit que je ne viens pas ? De quoi je me mêle ? Il ne comprend pas, moi encore moins. Bref, il n'a pas les clefs de la baraque, il met l'Audi en break et on y charge tout ce qui craint. A 14h je me casse.
Du côté de Bar sur Seine je reçoit un texto de Baloo, il a vu sur gogol qu'on n'est pas loin l'un de l'autre. On se donne rendez-vous à la première station. Café, petite douceur, finalement on aura tchatché pas loin d'une heure, 52 min au tachy. On en avait encore sous le pied, ou sous les cordes vocales mais ce sera pour une prochaine fois j'espère.
A 18h30 je décroche à la maison, deux semaines de vacances. Passez de joyeuses fêtes, c'est Noël, à coup sûr le ciel vous tiendra en joie.