Carnet de bord de Février 2019 | Partager sur Facebook |
A 10h je saute dans ma bagnole, direction Seppois. Je retrouve tous mes copaings. Réunion annuelle avec les camemberts de satisfaction client et des statistiques en veux-tu en voilà, présentation des nouveautés et on va becqueter. On a changé de resto, toujours du bon. Ah ils savent nous attirer !
Du coup je suis en week-end de bonne heure. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je devais aller charger une couverture ce matin chez Laily mais c'est reporté, du coup je ne démarre qu'à midi. C'est pas trop trop tôt, ça va. A une heure moins le quart je suis à Seppois, j'ouvre, je remplis des récép' et j'attends Fabrice. Quand il se pointe il a froid, on va boire le café, normal.
J'ai un petit chargement bien tranquille, tout au sol, tip top.
En passant à Sochaux je me dis que je pourrais aller boire le café chez ma meuf mais non, comme disait je ne sais plus quel yéyé : « passe tout droit, cette fille là..... » Faut que j'avance quand même.
Pareil à Besançon, je n'ai plus de feuilles pour noter les frais, pas envie de faire le crochet à Devecey, tant pis.
Je passe quand même chez Jeantet pour laver, un bon coup de Karcher, ça tiendra ce que ça tiendra, à cette saison faut pas espérer garder un camion propre. Alexisdespneus, oui il a un prénom prédestiné, regarde mes gommards, j'aurai bientôt les avants sur le tracteur et il m'a commandé un arrière pour le Moffett, il est bientôt à la toile. Je passe à leur garage quand je veux. Cool. En ce moment les jardins sont détrempés, des bons crans ça peut sauver la mise. Je me le note pour lundi prochain.
J'ai coupé 15 à l'usine, je termine les 30 entre Dôle et Chalon. Voilà qui m'amène à finir la journée aux Guittons entre Lapalisse et Vichy. C'était une super adresse, ça a changé de tolier, faut que j'aille voir ça.
C'est toujours une super adresse, ce matin pour accompagner le pain-beurre il y a de la confiture de tomates vertes aux zestes d'orange. Je ne connaissais pas, trop bon. Me vlà paré pour affronter les aléas de la route.
Boh moi des aléas j'en n'ai jamais trop faut reconnaître. Si, ce matin ça bouchonne bien à Clermont Ferrand. Une bagnole est tombée en panne dans la zone de travaux, c'est annoncé sur un panneau lumineux mais quand t'es pris dedans... On y laisse pas loin d'une demi-heure quand même. Je passe quand les gaziers enlèvent les cocottes, caramba !
Il a bien neigé par ici, ça n'a pas dû rigoler dans les cols de l'A75. Ils déneigent à la fraise, c'est toujours impressionnant. La route est au noir, les paysages sont jolis, le top.
Je crois bien que je me suis fait niquer au radar avant Rodez, pas loin du resto routier dans la grande ligne droite. Ça fera encore 45 boules et un point, comme d'hab'.
Les 4h30 sonnent à l'entrée de Rodez, je me prends un bout de pain à Onet le Château. Onet c'est l'équivalent de Danjoutin pour Belfort ou moins connu : Vendargues pour Montpellier.
A 14h je suis à Carmaux, le pays des mineurs défendus par Jaurès en 1892. Je me gare à cheval sur un trottoir, vais voir à pied. C'est compliqué, dans des ruelles. Je reste où je suis. Le client m'ouvre une malheureuse porte à l'arrière de son jardin, je pousse tout comme je peux. Au moins c'est à l'abri. La cliente me dit qu'il y a des gilets jaunes à Albi, que c'est bien bouché. Elle m'explique cmment faire pour les éviter. Je me retrouve de l'autre côté de la zone commerciale, nickel.
Sur les coups de 5h je suis vers Montech sur la N113. Je livre une rénovation. C'est le fiston qui vient me voir, je lui emprunte sa brouette. Le liner posé dessus et en avant, ça va plus vite que de dépendre le chariot. Ce sont des gens qui viennent de racheter la maison, ils ne connaissent pas bien Waterair, je leur explique la procédure. Un chèque et je file.
Fin de cession à Bressols, c'est le troquet le plus proche, et c'est une très bonne adresse. Faut pas se priver.
Je mets en route à 7h après mes éternels café-douche, comme ça je passe Montech au calme. Montech c'est pas le tunnel de Saint Cloud à 8h non plus m'enfin bon.
Sur les coups de 9h je suis à Auch. Le commercial avait écrit : prendre à gauche après le Campanile. Eh ben pour une fois c'était juste ! J'en reviens pas! Le chemin est vachement étroit, je ne peux pas stationner là, je vais me faire insulter par les bagnoleurs de passage. Je trouve un coin un peu plus large à 200m. Que je roule 3 ou 400m en chariot ça change pas grand chose. Je livre une grosse rénovation. Le client me dit que ça a 22 ans, il veut péter le carrelage autour, refaire les plages, c'est vrai qu'on voit que ça en a besoin. Un café, un chèque et je file.
La piscine suivante est à Nogaro, je tourne juste avant le circuit et faut monter dans les collines. Pour confirmer j'appelle le client qui me dit que je suis sur le bon itinéraire. Dans le Gers je me méfie, tu t'enfiles sur une route et au bout t'es à la fin de la Terre, la grande cataracte. Je m'arrête devant chez le client, il m'envoie faire demi-tour à une ferme plus loin. Je reviens dans le bon sens, vlà un grumier qui veut passer. Ah ben ça va pas le faire, à cette saison faut éviter le bord des fossés. Je me casse, rebelote, demi-tour à la ferme. Je dis au client que je pourrais rester là-bas, c'est plus facile. « Surtout pas ! Je vous demande de revenir s'il vous plaît. » Bon bon. Je décharge, le client s'en va, sa femme me signe les papiers. Elle me dit : « vous savez, nous on est deux à bosser sur l'exploitation, on a des vignes et des canards, nous on s'en sort, ça fait des jalousies. » J'avais cru comprendre oui...
M'en vais de là à midi, j'ai le temps de manger tranquille à Aire sur l'Adour vu que j'ai un trou dans le programme avec la couverture en moins. Je finis au bord de l'autoroute Bordeaux Bayonne donc je coupe par Tartas-Rion des Landes. Le bled où Maïté avait son resto. C'est toujours ma plus grosse déception restophilique... Je me faisais une joie de manger chez Maïté, le truc mythique qui passe à la téloche. Putain c'était à peine de la bouffe de cantine scolaire, la honte ! Du reste ça a fermé peu de temps après. Elle n'a pas supporté que je sois déçu, c'est la seule explication.
Je livre ma dernière chez une petite dame, la cour est jonchée de merdes de chien c'est impressionnant. Et même pas de flaques d'eau pour que je lave mes pneus. Après les gens se demandent pourquoi on conduit en chaussettes.
On est mercredi, on reçoit les programmes Waterair, j'ai du Barcelone et Lérida, les affaires reprennent.
Je valide la fin de journée à Lubbon, ici pas de déception, c'est toujours aussi bon, tout maison.
Café, pain-beurre, douche et zou ! A 8h je suis à Damazan. Ça fait une éternité que je ne suis pas venu, on se fait la fête avec les copaings. Nouvelle procédure depuis la semaine dernière, les chauffeurs doivent se charger tout seul, ça évite d'enlever un gars de la prod' surtout que le chef est en longue maladie. C'est pas une affaire terrible de se charger, 4 conteneurs de 3m, plus la caisse de brides et un colis avec des plaques de jesaispasquoi. Juste les fonctions de leur Fen qui sont un peu déroutantes, faut avouer aussi que je suis nul comme cariste, autant avec les chariots embarqués je ne suis pas trop mauvais autant avec un Fen je suis nul. Je me charge sans rien casser, tout va bien. Je ne traine pas trop, je recharge demain à 8h aux piscines, mais faut que je vide avant bien sûr. Je me fais une remontée sportive du sud-ouest, j'aime bien. Tout en surveillant les radars, un dans la semaine ça suffit.
Je me prends un bout de pain à Tonneins comme d'hab', la boulan' est dans une ancienne station service c'est fastoche pour se garer. D'ailleurs combien d'anciennes stations se sont transformées en boul' ? Des dizaines je crois bien. A Mèze sur la 113 c'est même un opticien, le truc qu'a rien à voir.
Je voudrais bien ne faire qu'une coupure, je fais tirer les 4h30 au taquet. En général on remonte à Limoges, là j'arrive jusque du côté de Bessines, posé sur une bretelle avec 4h33, tip top, c'est toujours ça de gratté.
Après, sur la rcea je tombe sur les pénibles habituels qui respectent le 80, je te jure ! On n'a pas idée. Ensuite je me paye Chalon à la mauvaise heure, puis des travaux sur la route de Dôle. J'arrive quand même à Beauchemin avec 4h32 de guidon. Mission accomplie. Je soupe avec deux doubistes qui font du bois, des gars tout jeunes mais des vrais, ça fait plaisir. Après mangé un va changer un flexible sur sa grue, pas le genre à téléphoner à son patron pour pleurnicher, motivé le gars.
Réveil 4h. Ils sont fous les gens dans le transport à se lever à des heures pareil! Le troquet est fermé bien sûr, je file direct. A 6h je suis à Audincourt je déjeune et je me douche chez ma chérie, sans la réveiller ce qui est un exploit pour moi. Délicatesse...
A 7h et demi j'attrape Jean-Pierre, on vide le Damazan, j'avance de 100m et on recharge. Fabrice a déjà sorti mon bordel, on a le temps d'aller boire le café. J'ai pas mal de bazar mais en grattant un peu tout passe au sol. Pile poil.
A 11h je décroche à la maison, je boucle une semaine parfaite. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Après ce long week-end faut penser à y retourner, décollage à 8h. Je ne vide rien aujourd'hui le premier client est à plus de dix heures de volant, cool cool. Ça fait pas loin de deux semaines que je ne suis pas passé au dépôt, vais faire le plein, rendre les papiers, histoire de donner signe de vie. Boh, ils n'ont pas l'air de s'inquiéter de moi, ça me va bien. C'est le bon côté de ce boulot, avoir la paix.
Je voulais passer chez Jeantet pour laver un coup mais hier soir la météo annonçait vilain, je passe mon chemin et je quitte la ville sur mon fier destrier. Fier et Actros c'est contradictoire, en réthorique ça s'appelle un oxymore.
Petit arrêt à Dôle pour une baguette de Marie, c'est bien facile pour se garer ici, sans faire de détour.
Sur la rcea avant Moulins on se traîne à 60 voire 55 par moment c'est pénible, ça freine, ça roule en accordéon c'est super dangereux. Deux VUL polonais font leur petite opération escargot. Bon c'est bien, ça me saoule, je finis ma demi-heure restante en mettant une baffe à mon bout de pain. Je me fais klaxonner par JU68 el madrileño, je l'appelle un peu après. C'est con on s'est suivi sans regarder Google maps, pis moi je bifurque pas loin, tant pis.
Je n'étais pas passer par Clermont depuis des mois, ça fait deux fois en deux semaines, c'est toujours comme ça. Je vois que la neige a bien fondu depuis la semaine passée, c'est assez impressionnant même. Finalement la météo aura été clémente, j'aurais pu laver ce matin.
Je finis la journée à Carmaux, je tombe à table avec des fans de rugby, aux infos ils reparlent du match d'hier, c'est la consternation... Je sais pas ce que vous pensez pour la coupe du monde mais avec l'Angleterre et l'Argentine, on sort même pas de la poule. Non ?
La douche est ultra vieillotte mais ça lave quand même. Il paraît qu'ils construisent à la sortie de la 4 voies plus haut, ce serait pas du luxe même si on va perdre le côté authentique du truc. C'est comme à Vierzon, ce resto moderne je trouve ça sans charme, froid, pas terrible. Je ne suis qu'un vieux conservateur, c'est tout.
A 8h et des poussières je suis à Castres, je connais un peu le coin, ça foisonne de Waterair par ici. Le client est absent c'est le plombier chauffagiste qui me réceptionne. Le chemin est en cul de sac, j'étais prévenu, je gare à pas loin d'un km. Personne à la maison, le temps que je fasse le deuxième tour le gars arrive. Je laisse la structure dehors évidemment et je fais ouvrir le garage pour les colis. Quand le gars ouvre la porte un chien se faufile, le Sharpey s'ésharpe. (dans le jeu de mots je fais du Samu en moins bon) L'apprenti du plombier récupère le clebs, sauvés !
Ensuite je vais à Bessières dans le 31, faut d'abord sortir de Castres, c'est bien chiant par là. Après à St Sulpice je franchis l'interdiction sauf desserte, ils nous font chier avec ça. Le détour est conséquent. Dans le pays la rue principale est en travaux, me vlà parti dans un lotissement sur une déviation VL. M'ouais finalement j'aurais peut-être pas dû faire le malin. Arrivé de l'autre côté j'avoue que je suis soulagé.
Rebelote dans mon bled, à nouveau des travaux, une déviation chiante sauf que là je suis dans mon bon droit. Le commercial m'appelle et me propose de venir me guider en bagnole, trop tard je suis presque arrivé. D'habitude on ne les voit jamais mais là c'est un pote à lui, comme la fois où je l'ai vu d'ailleurs. De là à penser qu'il ne vend des piscines qu'à ses connaissances. Il ne vendrait pas grand chose... Je finis à pas loin de midi, zou, direction Perpi.
Je me suis pris une jolie baguette au levain dans un village là le long, je lui mets une claque du côté de Carca.
Sur les coups de 4h je suis à Perpi nord chez un jeune retraité. Il a un peu de mal à décider où il veut que je lui dépose les trucs, il change d'avis, j'ai le temps heureusement.
J'appelle Nestor, on se cadre pour demain à Barcelone. Ensuite j'appelle le client de jeudi c'est un impératif mais sait-on jamais, je tente ma chance... Pas de bol, il me dit qu'il est à Lyon, qu'il descend jeudi exprès. Pas de regrets c'était prévu comme ça.
Du coup je suis au centre routier de bonne heure, je vais marcher dans la zone avant et après mangé, ça ne me fait pas de mal.
Je suis bien vu, ce matin j'ai la douche des filles, elle est plus grande avec un chiotte et un lavabo aussi. Pour se raser certainement...
Je commence la journée à Elne par une rénovation, c'est un jeune gars qui a racheté une maison avec une piscine existante. Il me dit qu'il joue en Fédérale 1, il a le physique pour.
Petit arrêt à La Jonquera pour des munitions et au magasin de tuning PL, j'ai de nouveau un souci avec mon cordon entre la semi et le chariot. Le clignotant gauche fonctionne quand il a le temps, si je branle la prise ça remarche, j'y ai déjà déversé une bombe entière de contact, c'est un cordon moulé c'est mort. Je déteste que les feux ne marchent pas. J'hésite, je vois qu'ils vendent des pare-buffles. Est ce que mon tacot serait moins moche avec un pare-buffles ? Moins vilain je ne sais pas mais encore plus ridicule c'est certain. J'achète un cordon électrique, une facture et zou !
Je descends tranquille à Barcelone, Nestor me récupère à 13h sur la C 58 à Sabadell. On grimpe dans les collines, sur la commune de Rubi. On laisse le camion près d'une incroyable piscine municipale désafectée. Le site est au fond d'une vallée, une vache de profondeur. Il y avait plusieurs bassins, des gradins, tout est tagué, bousillé, fermé depuis 20 ou 30 ans. Nestor me dit que ça lui fout la trouille, le genre d'endroit pour tourner un film d'horreur. C'est pas faux.
On va faire la vuelta en bagnole, on est à 2 bornes de la rue du client, ça tourne, ça grimpe, ça descend mais j'arrive à 200m de la maison.
J'apporte la palette de tôle en premier. Purée la maison est à flanc de colline, ça descend sec dans le jardin, c'est goudronné mais j'ai peur de pouvoir descendre mais jamais remonter avec le Moffett. Nestor me dit qu'il est en ligne avec le monteur, il arrive. Je vais chercher l'escalier. Quand je reviens il y a du monde, c'est Raùl et ses gars. Ils ont une furgoneta, au pire ils me remonteront avec une sangle. J'attrape la palette de tôles et je descends. Oh pas loin ! A peine dans la descente je vois les jambes de force et les tôles glisser de la palette et dévaler la pente ! Je hurle, Nestor et Raùl ont juste le temps de sauter de côté, Nestor se pète la gueule. Tout le bordel se plante dans le tas de terre du trou 10m plus bas. Les deux n'ont rien, ils auraient pu avoir les guiboles amochées ou les pieds fracassés. Putain c'est quoi c'te histoire ? En fait quand je suis parti chercher l'escalier les ouvriers de Raùl ont coupé les feuillards pensant qu'ils allaient descendre les tôles à la main. Les feuillards en place je ne me suis pas méfié. Putain j'ai eu la peur de ma vie. Après coup on en rigole...
La piscine suivante est à Castelldefels au sud de Barça. C'est le secteur de Sergi, mais il n'est plus là, il a pris son compte. Il m'a prévenu la semaine dernière pour me dire au revoir. Je regrette c'est un bon gars mais il a trouvé mieux payé semble-t-il. Donc c'est Nestor qui assure le service après-vente.
Il y a un gros bouchon à la bifur de l'AP7 pour descendre en direction de la mer. On n'a pas mangé, il est 15h. On pose le camion et on va bouffer en bagnole. Je devais une invitation à Nestor depuis longtemps. En mangeant il me dit qu'il a mal au côté, la douleur de sa chute se réveille. Je suis bien désolé. Il est jeune, il fait beaucoup de sport, ça va passer. Quand on sort de table à 4h, le bouchon est fini.
Rebelote à Castelldefels, on laisse le camion, ici c'est trop étroit je reste où je suis. Le client est un Français, il s'appelle Carlos jesaisplusquoi, un nom typiquement espagnol, mais il a un putain d'accent français ! Pour moi c'est parfait, je comprends parfaitement ce qu'il dit ! On aurait très bien pu se parler en français mais c'est comme ça, je sais pas pourquoi. Ceci dit j'ai de telles lacunes en espagnol que ça me fait pas de mal de bosser.
Pour repartir l'échangeur de l'autoroute n'est pas complet, je descends un bon bout en direction de Tarragone, c'est partulièrement pénible, étroit et arboré comme j'aime pas. Bien sûr c'est pas la bonne heure, je me pète un peu de bouchon vers Molins de Rei puis vers la station Bellaterra mais là c'est tout le temps.
Pause gas-oil à Figueras. Je pensais couper à La Jonquere mais j'ai encore pas fini de digérer le repas de midi, tant pis je passe mon chemin. J'échoue au centre routier de Perpignan, c'est mon coin. Il est 22h passé, j'en ai ma claque. J'ai pourtant pas fini, on est mercredi, je dois faire mon programme Waterair et ceux des deux nouveaux. Bon ils débutent ça ne me dérange pas de le faire mais faudra bien qu'ils se lancent sinon ils ne sauront jamais et je ne suis pas leur mère.
Comme hier j'ai la douche des filles, la serveuse doit penser que je fais efféminé. A 8h je suis chez mon client lyonnais de Canet en Roussillon, il a dû partir de très bonne heure, il n'est pas frais. Pas comme moi en fait. Le monteur arrive, un gars que je ne connais pas, sympa. On range au max dans le garage. Pour 9h c'est torché.
Laurence m'envoie recharger à Pia, la verrerie au bord de la N9. On charge un complet de fûts, je pensais débâcher mais le gars me fait mettre à quai. C'est bien le boulot à quai, ça m'arrive rarement, ça me repose. J'ai le temps de mater leur matos. C'est Doumen qui tractionne pour eux. Le verre découpé par client est posé sur des chariots à roulettes. Ces rolls sont sanglés au plancher comme les semis Colruyt. Des chariots d'une tonne à vider au hayon, sur terrain plat ça doit aller dans les cours en pente ça doit être rock n' roll. J'en parle au gars qui me charge qui me dit que c'est exactement ça, ils ont de la casse de temps en temps.
Il me charge avec un tire-pal à longues fourches, les palettes deux par deux, ça file. A 10h et quart je me casse direction Dijon.
Je me prends un bout de pain à Fitou, c'est de la baguette industrielle. Ne le répétez pas j'ai une réputation à tenir. J'ai du pain, du gas-oil, allez zou ! Vent du cul dans le thalweg.
Je casse la graine à l'aire de Montélimar, à Vienne je surveille Maps... Le grand tour est plus fluide que le périph, sur les coups de 17h c'est normal. On freine en bas de la bosse vers Heyrieux, normal, puis vers Genas, re-normal.
Je finis cette journée sympatoche à Comblanchien, en face d'une carrière de pierre de Comblanchien puisque c'est le pays. La machine qui coupe la pierre fait un bruit infernal mais le patron du troquet me dit qu'ils arrêtent à 21h. Je confirme, c'est vrai.
Café croissant pas industriel, la serveuse me demande si j'ai dîné là hier soir, la douche est donc gratuite. Parfait.
A 8h moins le quart je suis à St Apo' sur la route de Gray, je suis venu tôt pensant qu'il y aurait du monde mais je suis tout seul. On me donne un quai de suite. Le mec n'est pas trop causant mais il va vite. Pas causant, je m'en fous je ne vis pas avec. A 8h40 c'est vide.
Je fonce à travers champs, ou presque. A Gray l'avenue principale est en travaux, je flaire une putain de déviation, bah oui il n'y a pas quinze ponts sur la Saône. Je file par Combeaufontaine-Port-Vesoul. Ça roule nickel par là, je ne pense pas avoir perdu de temps.
A 11h et demi je suis chez Laily, on charge une couverture. Un coup de fourches et zou !
Fabrice est en avance sur les chargements il me demande de venir plus tôt. J'arrive mon poulet, j'arrive.
Il charge mon collègue José, ça me laisse le temps de manger un bout.
J'ai un chargement hyper chiant, avec en plus un rajout pour Mataro. La couverture me fait bien chier. Les tôles font 120, par deux de front ça passe sur le plancher, les palettes 120 pareil, les escaliers idem. Mais cette con de couverture de 40 cm par 5m de long, je la mets où ? Dans ton cul... Bref on se fait chier mais ça passe ric rac. Je referme et je vais chercher les papiers au bureau. En marchant je suis pris d'un affreux doute. Il me manque un local technique. Purée c'est un gros truc, 110x110 par 1m de haut. Il n'apparait pas sur la liste de Fabrice et moi j'ai pas fait gaffe sur la mienne. Ça a fait un éclair dans mon cerveau malade. C'est la merde, on va pas tout ressortir. Je vire le chariot, j'ouvre les portes, je mets un escalier debout et basta. C'est pas trop dans la procédure mais lundi dès que j'aurai commencé à vider j'aurai de la place pour le remettre sur ses pattes. Et pis le chargement a assez duré, il y a Michel derrière qui attend. C'est un doubiste, c'est des sanguins ces gars-là, pas envie qu'il me casse la gueule.
Pour le gouter je décroche au bled. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Plein de courage pour une fois je décolle tôt, à 7h et demi je balance mon sac dans le camion. Je sais pas pourquoi je me suis mis un rendez-vous 15-17h dans le Gard, personne ne m'avait rien demandé, j'ai pas souvenir que le jour où j'ai fait le programme j'avais picolé. Les jours rallongent, 16-18h c'était bien suffisant. Pas grave, en route.
Premier arrêt au dépôt pour les pleins et rendre les papiers. Ensuite je vais laver à Valentin au lavage anciennement Iveco. Ça a été repris par City Car Services une boîte de Besac'. Tout a été refait à neuf, ça en avait bien besoin faut dire, et ça lave super bien. Le camion ressort nickel, il serait presque beau... Nan je déconne, faut pas abuser c'est un Merco. Allez, direction le sud.
On s'appelle avec Nico 72, il a besoin d'un petit renseignement sur Besançon, plus bas je croise Manolo, on s'appelle. C'était la journée papotage avec les transports Gamba.
Comme toujours je mange un bout à Lyon au bord de la Savoureuse. Oui la rivière chère à mon cœur qui traverse Belfort se jette dans le Doubs, qui se jette dans la Saône, elle-même dans le Rhône. Donc à Lyon c'est la Savoureuse qui passe, etpicétou. Le département 13 devrait s'appeler les Bouches de la Savoureuse, ça aurait plus de gueule.
Pour 17h ric rac je suis à Comps, c'est entre Remoulins et Beaucaire-Tarascon. Je livre une grosse rénovation avec margelles. Le chemin pour aller derrière la maison est étroit, ça m'a joué des tours il y a peu, je n'essaie même pas de passer le chariot. Je me fais le liner à la main et je laisse les margelles près de la niche du chien. La petite dame m'offre un café pendant qu'on signe les papiers.
Demain je reprends à Vauvert, je coupe donc à Bellegarde, bonne adresse depuis des lustres.
Ici il y a des douches dans un cabanon à l'extérieur mais ce matin j'ai droit à une douche de l'hôtel. La serveuse est tombée sous mon charme, je ne vois que ça !
Je commence à Vauvert, en pleine ville. J'ai beau tourner maps dans tous les sens, c'est impossible. Le commercial m'annonce un stationnement à 500m, ça doit être ça. A force de tourner autour du pot j'arrive à me garer à 200m de la maison. Pas mal. La cour est toute petite, une maison de ville c'était sûr. Le crépi du mur avec le voisin est tout neuf, j'évite de faire des dessins avec le chariot. Je pose l'escalier sur la terrasse, je le bouge à la main. Pour le lourd ça va pas du tout. Je rassure la cliente en lui disant que j'allais le faire à la main, elle me dit que je suis adorable. Moi une femme me dit ça, je lui décroche la lune.
Ensuite je vais à Codognan, depuis chez le client on voit l'entrée de l'usine d'embouteillage Perrier pour vous situer. Le client en voyant l'immat' 25 sur le Moffett me dit qu'il est de l'Isle sur le Doubs, retraité de chez Peugeot, comme tout le monde dans le nord Franche Comté quoi ! J'y passe du temps, il a plein de bordel. Bonne nouvelle je me débarasse de la bâche solaire qui me fait chier depuis vendredi.
Je me prends un bout de pain à la boul' à l'entrée de Lunel. C'est un Pétrin Ribeïrou mais on dirait qu'il n'est pas franchisé comme les autres, il y a d'autres trucs pains et pâtisseries qui ne ressemblent pas à Ribeïrou. Bizarre non ?
Enrique le chef de Waterair Espagne m'appelle, on discute de la livraison à Mataro demain. Il est bienveillant avec moi, il parle lentement en détachant bien les mots. Ceci dit il ne va pas me critiquer, il ne parle pas un mot de français. On se donne rendez-vous, on fera la vuelta en bagnole, Mataro c'est muy complicado.
Pour 14h je suis à Vic la Gardiole, c'est entre Montpellier et Sète au bord de la mer. Encore un lotissement bien étroit, bien chiant. Le client lui ne l'est pas, chiant. Cool même.
Il ne reste plus qu'à me rapprocher pour demain. Petite pause à Narbonne Vinassan, en redémarrant je tombe sur David 83, fidèle lecteur des carnets, tant pis pour le café, ça aurait été avec plaisir. Je descends par la nationale Narbonne-Perpi tranquille. J'ai bien fait, je vois un beau bouchon dû à un accident en passant au-dessus de l'autoroute. Je me fais trois courses à l'Escudero à La Jonc', celui où le parking est en face. Fin de cession au California à Gérone, y a rien qui va mal...
J'ai rendez-vous avec Enrique à 9h30 à Mataro mais je prends de l'avance, café puis douche à la station et je file. Depuis hier je survole Mataro par satellite mais c'est la grosse merde. Je trouve une Repsol que j'avais repéré mais c'est blindé de bagnoles, impossible de se garer. Je me pose à l'arrache au bord d'un rond-point et j'appelle le chef d'Ibérica, il me dit qu'il arrive. En fait il m'envoie le client. Le gars me demande de le suivre. On retrouve Enrique un peu plus loin, il me garde une place. Une place oui mais pour une Smart, en plus il y a un arbre, un platane bien noueux, j'ai failli y laisser mon toit. Je continue mon chemin, ce bled est infernal en camion. Plus loin il y a un square, derrière, un arrêt de bus. Boh allez ça me saoule, je reste là, on verra bien. Je suis à 500m de la maison, ça va. C'est inespéré même. Enrique m'a retrouvé, je le suis dans les ruelles. La maison du client est mitoyenne des deux côtés, ils ont loué une grue pour passer la structure par dessus. Pour venir là avec sa grue il n'a pas dû s'amuser le mec. Tous me demandent comment élinguer l'escalier. C'est pas que je veux pas prendre la responsabilité m'enfin... Ils veulent faire des nœuds compliqués, avec plusieurs élingues. Je n'en passe qu'une dans les trous des loupiottes, c'est beaucoup plus sécure que des nœuds. Un coup de grue, le bordel s'envole au-dessus de la maison.
Ce Mataro m'inquiétait, finalement j'y aurai passé une heure c'est tout. Correct.
Ensuite je passe à l'agence pour déposer un peu de matos. La suite est avec Nestor du côté de Lleida. On avait convenu de s'appeler pour qu'il ne parte pas de chez lui trop tôt, ça servait à rien de m'attendre comme un con.
On se retrouve à 13h30 dans un bled. Ici c'est beaucoup plus facile, c'est un hameau presque. Les gens retapent une vieille bâtisse, j'y connais pas grand chose mais je dirais 19ème siècle. La maison est entièrement vide, on pose tout dedans. Le client est tout content de me parler en français, il me dit qu'il prend une heure de cours par semaine pour le boulot. Je ferais bien d'en faire autant. Dans l'autre sens, moi le français ça va à peu près...
Cette fois je suis vide, Laurence m'a envoyé mon retour hier, je retourne aux croquettes à chien à Saragosse. L'acheteur est à Besançon, on a fait un prix de transport, ça a l'air de fonctionner. Le dernier coup j'avais fait du racolage, le gars m'avait dit : « moi je m'en fous du prix de transport, je veux un chauffeur français. » Ça tombe bien, je le suis. L'adresse qu'on m'a donné me semble foireuse, sur Google c'est un magasin en pleine ville. J'appelle, je tombe sur une fille qui me dit d'aller chez le transporteur qui fait la logistique. Je m'en doutais. Parfois les espagnols ont des idées saugrenues, mais changer la logistique pour nous envoyer en pleine ville, quand même pas.
Donc chez Cotrali on me donne un quai de suite, une moitié de remorque, ça file, je finis ma 45 dans la rue. Je remonte ventre à terre, j'ai un complément demain matin dans le 34.
A 21h je suis à La Panadella, ça fait un léger détour depuis la C25 mais il y a des sardines à la plancha, cuites avec des citrons confits...ça vaut tous les détours.
5h et quart c'est tellement tôt que je suis seul au bar, 20m de long pour moi tout seul. Une douche par là-dessus et les 9h sont écoulées. Faut que je récupère des Europe au Boulou en passant, pour bien faire faudrait que je sois rechargé dans le 34 avant midi, c'est tendu mais ça doit passer.
Il y a du brouillard, c'est bien pénible pour rouler.
Vers Vic je vois des feux de détresse, il doit y avoir un carton dans la purée de pois. Le jour se lève, les gens descendent de bagnoles, je vais aux renseignements, c'est pas un accident, c'est une manif'.
Les gros malins se sont mis pile poil à la bifurcation des autovias C25/C 17. Putain la haine ! Depuis La Panadella j'aurais dû passer par Barcelone, j'ai des regrets mais sur Maps c'est bouché de partout. Des sens interdits de partout, l'AP7 fermée à Figueras, gros bordel.
Je vais voir à pied moi aussi. Les manifestants discutent, rigolent, bonne ambiance, le soleil commence à percer le brouillard. Je me demande même comment il n'y a pas eu d'accidents, rien n'était signalé, le trafic s'est arrêté net. On restera là 4h27 exactement.
Quand ça redémarre on passe sur une file, des gars passe le goudron à la Karcher. Autant dire qu'on démarre tranquille, au pas pendant des plombes. Cette fois mon plan pour recharger est mort. A hauteur de Medinya depuis le pont on voit que les paysans bloquent la NII. Rebelote à Figueras, mais là on ne s'arrête que 5 minutes, les Mossos habillés anti-émeutes bloquent les manifestants. Je fais le plein à la Petrem à Figueras, un bout de pain à la boutique en vitesse.
A 14h30 je suis enfin au Boulou chez les transports Cabaillé, j'emprunte 17 palettes EUR.
J'appelle Laurence, elle me dit que c'est cuit pour recharger cet ap', ils ferment à 16h. Mon rendez-vous est décalé à 7h45 demain matin. Putain !!!
J'envoie un message à Nestor, faut bien que je me plaigne à un Catalan. Il me répond que c'est pour la bonne cause. MDR. Demain Pauline fera charger une semi pour moi, faut que je me pète une transvase demain soir, ils me saoulent les Catalans.
Bon bé du coup je suis en coupure à 17h à l'Oppidum à Béziers, putain la journée !
L'eau chaude arrive quand j'ai presque fini de me doucher, la journée commence mal. A 7h et demi je suis à St Félix de Lodez, la rue est déjà pleine de camions. Je vais m'inscrire chez le gardien, il n'y a qu'un hollandais devant moi sur la feuille, ils font quoi les autres ?
Il y a quand même deux Corsi qui me passent devant ils font une navette à leur dépôt de Sète. C'est leur fief ici, il y a du jaune à quai. Je dois faire deux quais, ils font plein de marques différentes et de la marque distributeur. C'est organisé, ça va vite. A 9h je me casse. Un demi camion de croquettes, un demi camion de pinard, ça fait un camion complet, zou !
Je remonte ventre à terre. Je m'annonce chez le grossiste à chien pour 18h dernier délai, pour le U j'en sais rien j'avais rdv à 16h c'est mort. Laurence me dit qu'elle s'en occupe, parfait.
J'ai coupé 15 à quai donc je finis les 30 à St Rambert d'Albon, d'ici on rentre à Besac' tranquille.
A 14h la traversée de Lyon c'est cool cool, il paraît que la journée est classée orange, vaut mieux pas trop traîner par là. A Villemotier le camion s'arrête tout seul, l'habitude sans doute, je vais me jeter un café viteuf'. La serveuse est en train de récurer. Je lui dis qu'à l'armée celui qui marche dans la corvée d'un autre il se prend la serpillère mouillée dans la gueule, faut faire pareil avec moi. Elle me répond que moi ça va j'ai marché en faisant le tour. Un peu de respect c'est pas mal oui.
17h10 je suis à Beure, je me mets en place direct, le gars m'a vu passer, il arrive. J'avais pris soin de laisser une palette perdue entre le vin et les croquettes, ça sort sans tout arracher. Me vlà vide devant, tout le poids au cul. Système U Saint Vit c'est pas loin mais je roule sur des œufs, zen dans les rond-point, heureusement il ne pleut pas.
Ils prennent les derniers camions à 18h, j'entre à 17h55. Je vais donc au guichet sur la pointe des pieds avec mon air le plus niais. Quand la fille voit mon heure de rdv sur son ordi elle tombe de sa chaise : « je vais voir ce que je peux faire, il est tard et le quai est plein. » Un vendredi soir, je comprends que c'est mort. Un quart d'heure après elle m'appelle, quai 35, faudra attendre un peu qu'on libère une allée. Je m'en fous de toute façon depuis St Rambert je ne peux pas rentrer à Devecey j'ai une coupure à faire.
A 19h15 je suis vide et soulagé. Le parc à emballages est fermé, je ne peux pas récupérer les Europe, j'avoue que ça ne me fait pas pleurer et pis j'ai un bon de palettes. Basta.
Il n'y a bien sûr plus personne au dépôt je peux m'étaler pour transvaser. C'est un nouveau, il va remplacer Sébastien le collègue qui s'est blessé au bois, qui a chargé pour moi. Comme Tim il faisait de la déboîtable, il me semble bien et sérieux. Il était cornaké par Marc, je ne suis donc pas inquiet, tout y est.
Je suis bien vu j'ai le Jumpy pour me rentrer. Il est 20h45, j'avoue que j'en ai plein les bottes, bon week' à tous le ciel vous tienne en joie.
Sur les coups de 7h et demi je balance mes affaires dans le tacot. Il y a du monde au gas-oil, j'attends un peu pour faire le plein du triporteur. Joaquim et Jean-Charles le petit écolier se pointent, on va boire le café. Ils vont charger à Seppois une tournée de 38-73. C'est bien le petit nouveau pourra faire des livraisons demain sans découcher, à deux ça passe largement. Joaquim commence aux piscines il n'est pas le mieux placé pour former un gars mais il est loin d'être con et pis c'est le seul en grand régional, Marc va en Bretagne, moi en Espagne, ça nous obligeait à partir la semaine à deux.
Je me fais une descente tranquille par la 83, pause pain à Arbois comme tous les lundi, normal. Les 4h30 de volant m'amènent à Valence, normal. Je me chope un coup de pompe vers Nîmes, normal, micro-sieste, normal.
Je finis un bout de coupure entre Narbonne et Perpi sur la nationale, je vais marcher un peu dans les vignes. A mon âge c'est pas bon d'être immobile, le lundi je risque la phlébite...
Enrique me whatsappise, ça merde pour les deux piscines que je devais faire avec lui, je les déposerai à l'agence demain. Du coup je vais être bien trop tôt à Valencia, j'en parle à Roman. Lui habite Madrid ça l'arrange de ne pas finir trop tard, il va voir ce qu'il peut faire. Au poil.
A Perpi sud dans l'autre sens un Espagnol en Actros comme le mien a mis la cabane sur le chien, le bouchon remonte jusqu'au péage du Boulou, et c'est pas fini comme ils disent chez SFR, le merdier refoule jusqu'en haut du Perthus ! Un truc de malades ! Côté espagnol les panneaux lumineux disent A9 cortada, fin au Boulou. Ah non les gars, au Boulou vous serez loin d'en avoir terminé. Je comprends pas pourquoi les flics ne font pas sortir au Boulou pour reprendre à Perpi sud, on préfère que les camions s'empilent jusqu'à Barcelone...
Par miracle à La Jonquera je trouve une place à l'Andamur, ça me changera de la Sol et je vois que les sanitaires ont été refaits à neuf. Ça en avait bien besoin.
J'aimais bien ce resto mais avec les chiottes et les douches neufs c'est encore mieux. I will be back comme on dit en catalan.
Nestor m'avait dit : « C'est facile, tu pourras te garer à Alella, on y est déjà venu, tu te souviens ? » Bah non. Quand je regarde ma carte de la Catalogne autour de Barça tous les bleds sont stabilotés, je suis incapable de me souvenir de tout. Je reconnais le coin en sortant de la C32. Je m'enfile dans une rue à 1km, il y a un rond-point pour faire demi-tour, c'est presque trop facile. Je me gare au même endroit que l'an dernier, la maison est à El Masnou la commune d'à côté mais à 700m. J'y vais en deux fois. Je retrouve Raùl le monteur que j'ai failli estropier avec les tôles l'autre jour à Rubi. Nestor me montre des photos, la piscine est posée, remblayée, il a bossé le Raùl, plus qu'à attendre les beaux jours pour poser le liner. Retour au camion, pas de flics à l'horizon, le stationnement est interdit à cet endroit mais on n'a pas le choix. Je file.
Sur les coups de midi je suis à la delegacion Waterair. Je vide une rénovation et deux piscines. J'essaye de ranger au mieux, le matos s'entasse dans le dépôt. Dès qu'il refera chaud, ils pourront poser des liners, ça fera de la place. Au bureau Béa me dit que pour les deux piscines il y a des problèmes avec les mairies. Ah ? Les employés des ayuntamientos seraient aussi pénibles que dans nos mairies ? Quand je lui lance : « A la prochaine ! » Elle me dit qu'elle n'a rien vu passer, une piscine en semaine 13, un truc comme ça. Bouh ! La semaine prochaine je fais de la RP, je vais m'en taper 4 semaines ? Vous voulez que je me suicide ?
Du coup je suis ultra large pour descendre à Valencia. Je sors à Tarragone pour prendre l'A 7 gratuite puis la N340 où c'est possible. Pause café à Cambrills, j'aime bien m'arrêter là il y a souvent du matos. Ça ne loupe pas, il y a du lourd à prendre en photo. Le 143 est comme neuf, échappement libre, une tuerie !
Roman me textote, il me demande si je peux être à Alberic à midi et demi au lieu de 16h ? Bien sûr, tu m'étonnes ! Je me garde un peu de route pour m'occuper demain matin, je finis la journée entre Castellon et Valence sur la 340, tip top.
Ici on mange très bien, cuisine à la braise typique mais les sanitaires sont minables, je ne parle même pas de la douche. M'en vais donc me lessiver un peu plus loin, une station récente avant Valencia. Je rebois un café histoire de dire que je consomme. La douche n'est qu'à deux balles, j'ai fait une affaire.
Je m'arrête à la dernière station avant Alberic, je passe un portillon dans le grillage et je vais marcher dans les orangeraies. Il fait super beau, j'ai viré mon pull. Le soleil, les orangers, pour un Belfortain c'est le dépaysement faut avouer.
A midi et quart je suis à l'entrée d'un gigantesque lotissement, je m'arrête devant le panneau explicatif, je cherche la parcela 295. Un gars en fourgonnette reformas y construccions s'arrête, il me demande si je ne cherche pas le 295. Ben si, il m'emmène directement à la maison. A la maison non, elle n'est pas encore construite. Je vois des piliers d'une grande bâtisse mais le gars me dit que ça ce n'est que le garage. Ah oui quand même. Inutile de dire que je livre une énorme piscine, full options. A midi et demi comme prévu Roman se pointe, je peux décharger. Je lui demande si Isidoro et lui ont vendu sur Madrid, il me répond qu'il en a vendu deux mais avec les délais légaux se sera pour Avril. Reste plus qu'à espérer que les deux de Barça se sortent le doigt sinon je suis bon pour bouffer de la RP ou du régional pendant un mois.
Je mange un bout sur le parking de la station en face d'où j'étais ce matin. Laurence ne m'a rien envoyé. A 14h ça bouge, direction Barcelone. C'est ce que j'avais commencé à faire, pis c'est la route pour rentrer à ma maisonnette.
Je ne recharge que demain, je remonte donc à l'économie. Pour les bouts de N340 interdits c'est facile, il suffit de suivre le flot de camions espagnols.
On est mercredi on reçoit donc les programmes Waterair pour dans deux semaines, j'en ai à nouveau 4 à me payer, Jean-Charles, les deux concitoyens du marquis de Pombal, et le mien. Si je veux pas y passer la soirée je m'arrête de bonne heure. A 19h je suis à Altafulla. Je fais le mien et ensuite on s'appelle avec Jean-Charles, on fait le sien ensemble. Faut pas se pignoler, si moi j'y arrive, tout le monde peut le faire. Compter un temps de parcours entre deux destinations c'est quand même la base du métier.
Au lit de bonne heure, demain je quitte le maillot de bain de pisciniste, j'enfile le bleu du fret industriel.
Réveil à 6h, café croissant, douche, je ne me souvenais plus qu'elle est gratuite ici, zou !
A 8h je suis à Igualada. J'ai vu sur Google que c'est une boîte de ferraille, je pensais que ce serait blindé de camions mais il n'y a pas un chat. J'approche la grille s'ouvre, oh du calme ! Faut d'abord que je laisse le chariot dehors, ensuite je monte sur la bascule. Il y a un camion allemand à un quai, on m'en donne un autre plus loin.
Le chargement est un peu bizarre, un gars pose deux palettes vides au sol et une cariste apporte deux bobines de fil qu'elle pose dessus, et ainsi de suite. Ils me font ceinturer le fil de fer avec une sangle par paquets de six. Bon bon. Faut avouer que ça va assez vite. On est pourtant à Barcelone mais il n'y a rien qui merde, pas d'attente, rien en panne, c'est un peu déroutant. Je m'étais dit que ce serait bien que je parte avant midi, à 9h30 je récupère le Moffett dehors. Incroyable.
Je n'ai plus qu'à rouler les 9h qu'il me reste. A cette heure Barcelone c'est tranquillou, pas comme Le Boulou. Lundi c'était le bordel dans la descente du Perthus, aujourd'hui c'est dans la montée. Et pour rien cette fois, la bouchon remonte jusqu 'à 1km500 du péage. C'est dingue ici.
Je sors à Perpi nord pour me prendre du pain à Fitou, j'ai 4h30 de volant avant Narbonne. Je mange sur un pauvre parking en plein vent, c'est infernal. Une benne céréalière passe avec le toit en lambeaux . Je ne rigole pas avec ça, il m'est arrivé le même truc ici même il y a quelques années. Je me fais secouer pendant une demi-heure et je m'en vais. Vers Narbonne le vent se calme.
Si je veux rouler dix heures faut que je recoupe une deuxième fois. Je m'arrête au dernier parking avant le péage de Vienne, j'en profite pour vérifier les sangles. Ça n'a pas bougé.
Il y a une alerte pollution à Lyon, je ne fais pas le malin, pour une fois je fais le grand tour. Je pensais pousser jusqu'à Pont d'Ain, ça n'ira pas, Ambérieu non plus, merde ! Pas grave m'en vais couper au Chaffard. J'y arrive à presque 20h, le parking est plein, fermé avec une ficelle. Remerde. Je me gare au bout du parking devant une maison, à l'arrache. Pas le choix j'ai 9h50 de volant.