FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Juillet 2020 Partager sur Facebook
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  • Vendredi 3 Juillet 2020
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    On tape à la porte, putain il est quelle heure ? J'ouvre un rideau, les flics. J'attrape mon téléphone : 1h15. Le keuf me dit que je suis en stationnement interdit. Gnin ? Dans une zone industrielle avec des dizaines ou des centaines de camions ? Il me dit de dégager sinon c'est 50€. Je me réveille doucement, je comprends, c'est la police municipale qui vient me racketter. Le flic me dit qu'il y a un panneau à l'entrée de la zone. Je suis à poil, je vais pas aller voir si c'est vrai. J'enfile un froc et je lui file ses 50 balles. Du coup je suis bien réveillé, un peu énervé même... Ces enculés, c'est pas bien mais faut appeler un chat, un chat, ces enculés donc se font toute la file de camions garés. Les trois tchèques en frigo qui ont soupé hier soir à la table à côté de moi y ont droit. Je crois qu'on fait le seul métier où même quand tu dors des fils de pute viennent te casser les couilles.

    Le réveil sonne à 6h, je fais le tour de la zone pour aller à l'AS24, effectivement il y a bien un petit panneau : no trucks parking. Je suis nul en anglais m'enfin... Pas mal de places sont réservées à la peinture, Gexa, SJL mais où j'étais il n'y a rien de spécial. C'est pas bien grave mais c'est toujours désagréable de se faire racketter par des milices locales.

    Je m'arrête pour me doucher et déjeuner à Castets, le troquet en général et les chiottes ont été refaits à neuf. Parfait.

    Pour 10h je suis à Gradignan, l'adresse me semblait bizarre mais c'est bien là au fond d'une cour. Je vais voir, je tombe sur un gars, il me montre le matos à charger...des radars de chantier ! Sur le ton le plus sérieux je lui dis que je refuse de charger ça, outils de la collaboration avec l'ennemi. J'ai vu qu'une seconde il m'a pris au sérieux. J'ouvre un côté, on charge. Je pose une sangle par merde. C'est pas que ça craint vu l'état des engins, mais j'ai peur que dans un rond-point une de ces saloperies bouge et me bousille un rideau. En une demi-heure c'est chargé, papiers faits. J'ai le temps de jeter un œil sur le parc, il y a des piles de radars tourelles, des pieds découpés, radars calcinés, mais ça doit coûter une fortune ces conneries ! L’État est acharné à nous emmerder avec ça. Je vois qu'il y a de nouveaux poteaux en acier galvanisé ce sera compliqué de les couper ceux-ci.

    On est vendredi mais il est suffisamment tôt pour que la rocade soit au calme. Je me rentre tranquille, no stress, je n'ai pas les heures pour rentrer, loin de là. Je suis tellement tranquille que je n'ai doublé personne jusqu'à Angoulême. Je me suis surpris moi-même.

    Le Tom Bar est fermé les vendredis soirs, et puis ça aurait été un peu juste en heures, je finis la journée à Deux-Chaises, point de chute habituel.