Carnet de bord de Mars 2013 | Partager sur Facebook |
J’ai fais 30h de repos bien mérité, et j’enquille la route, enfin chez les cavaliers de l’extrême, je croiserais des fermes avec des…Charolaises dans les champs, merde je rêvais en fait je suis en Bourgogne…mdrrrrrr. Les DAF ont du passer par là avec leur bel ensemble rouge et blanc.
Je viens de faire 430km quand j’entends un gros bang, je viens d’éclater, je viens en plus d’éclater d’un fer de mon jumelage du tracteur mais aussi de crever de l’autre ou plutôt l’inverse, je devais avoir un truc coincé entre les deux pneus, merdoummmmmmm, je m’arrête sur le bord de la route, il y a une ferme à 500m perdu dans la pampa.
L’avantage d’ici c’est que tu ne gène pas la circulation, cela ne m’empêche pas d’aller chercher les morceaux pur les mettre sur le bord de la route.
J’ai 4 pneus dans la semi, je vais m’en chercher 2, je commence à mettre le cric sous le châssis du tracteur que j’ai libéré de la semi.
Quand d’un seul coup j’entends un tracteur arriver il fait plus de bruit que le V8 du scooter de ma fille.
2 jeunes sont dessus, et viennent me voir,, ils commencent par me dire bonjour et regarde les dégâts, retroussent les manches et viennent m’aider, j’ai 3 goujons que je n’arrive pas à extraire, bloqués de chez bloqués, il est midi, les gars me font signe de fermer, et de venir avec eux, je les suis en me demandant si c’est pour appeler SOS chauffeur Français en panne, ils me présentent à leurs maman et cette charmante dame me demande si j’ai faim, en oui ma brave dame, j’ai rien mangé depuis ce matin, elle met une assiette de plus, l’hospitalité de l’est, ou celle des braves gens qui ont peu mais qui partage.
Le maitre des lieux arrive et me regarde d’un air soupçonneux, les fils expliquent la chose, et il sourit, me demande de m’asseoir, et sort une bouteille d’une couleur rouge, le vin du coin ? Je n’ai pas vu de vigne pourtant. Et si il y a en a celui ci a une étiquette c’est du bibigul si j’ai bien lu, ça se boit, le pire sera au dessert ou j’aurais droit selon les gestes que le fils me fera du lait de jument, je ne vous conseille pas d’en boire, au moins je les aurais fait rire.
Une famille accueillante et fort sympathique, j’ai droit au tour du propriétaire, mais c’est pas ça qui va réparer mes dégâts.
Le chef de famille me ramène au camion, il voit les dégâts, il est venu avec les outils qu’il fallait, et on peut dévisser les écrous.
Je remets avec son aide les pneus, mais au moment ou je vais remettre les deux jantes, il me fait signe de mettre juste la jante qui a éclatée, l’autre il l’a met sur sa remorque et me fait signe de le suivre avec le camion, il est déjà 15h, ce n’est pas tout ça mais j’ai de la route moi, j’ai un métier monsieur l’agriculteur Kazakhstan, un vrai moi, je ne fais pas que traire des juments piaffantes, et monter des étalons sauvages.
En fait il va me réparer mon pneu et me mettre une belle rustine, cela va prendre du temps, et je vais aller aider ses fils à rentrer des chevaux, ça c’est rigolo, je monte sur une vieille jument et je me prends pour John Wayne à la belle époque, les fils rigolent de me voir faire des simagrées de western.
La nuit tombe vite ici, j’en ai même eu mal à la tête, mon pneu a rejoint la semi, ça c’est cool comme cela j’ai encore 3 pneus en état de marche.
Je vais pour dire au revoir quand la maitresse de maison me dit que non, que c’est dangereux de repartir de nuit, que la route n’est pas belle par ici, et c’est vrai qu’avec les feux de route du Volvo, c’est pas le top.
Alors je suis de nouveau invité chez eux, j’accepte volontiers, et j’apporte avec moi la bouteille de Myrte et le pastis, à moi de les voir grimacer avec le pastis.
Une très belle soirée ou je me sens bien , je vais voir des photos de leur vie, belle vie, ils sont pauvres mais ont de la chaleur dans leurs yeux et de l’or dans leurs cœurs.
Ils ont aimés le pastis, et encore plus la Myrte, je les quitte car je vais partir tôt demain matin, je leur promets que si je repasse par là que je m’arrêterais volontiers, je laisse les deux bouteilles bien entamés pour qu’ils pensent à moi, je prends l’adresse pour leur envoyer à Noël une nouvelle bouteille de pastis. Je repars avec un fromage qui pue, mais en France on a l’habitude.