14h, la 72h se termine pour moi et de nombreux collègues, presque tous rentrés vendredi de bonne heure pour assurer les départs du lundi.
Et oui il va falloir étaler le plus de boulot sur aujourd'hui et demain, à cause ( ou grâce ) de Noël.
Mais cette année cela ne va pas changer grand chose, car en choux fleurs il n'y a pas d'export le jeudi.
La vente de choux se fait sur les coups de 11h tout les matins, sauf le jeudi, voilà pourquoi chez nous le programme reste souvent inconnu avant le début d'aprem,
Le choux est pour la plupart du temps coupé de la veille, ce qui fait qu'il ne reste souvent qu'à étiqueter les palettes puis à les charger pour être livrer dès le lendemain.
Mais ici encore tout dépend du stock, et pour aujourd'hui le stock et tout bonnement vide!
Donc on va travailler à l'ancienne aujourd'hui, le transitaire alertant tout les agriculteurs qui bossent pour lui, ces derniers connaissant bien leurs métier, lui font une estimation de la quantité de production possible, tout en donnant un certain délai. Bon clairement on va pas se le cacher, rien n'est sur, ni la quantité, ni la qualité, ni l'heure, bref c'est le bordel tout simplement.
Je commence donc par passer chez le transitaire, car il lui reste tout de même 4 palettes en stock, j'y prendrai un CMR pré-rempli, ou il ne me restera qu'a marquer le détail de la marchandise...
Rien ne vous étonne? Il a vendu un complet, j'ai les papiers, les choux sont encore pour la plupart sous terre, et je prend le ferry ce soir!
Autant vous dire que le transitaire se tire les cheveux ainsi que nos pauvres affréteurs...
Les 4 palettes sont dedans, le frigo sur 8 degrés pour ne pas les brusquer, me voilà parti pour mes autres ramasses, qui tomberont quant à elles par téléphone au fur et à mesure de la production.
La première est en face de la boite, et il n'y a que deux palettes, coup fil du transitaire, il faut attendre, un agriculteur doit arriver...
Et ces derniers ne travailles pas tous de la même façon, certains "montent" déjà la palette dans le champs, d'autre mettent seulement en cageot et les palettes sont montées au dépôt, et pour finir il y a ceux qui emmènent tout en vrac...
J’aperçois un vieux "tagazou" qui arrive à vitesse folle du fond de la zone, non je déconne, il s'en fou le paysan si je rate le ferry, il est vendu son choux!
Puis vu le tracteur, il doit avoir le temps de faire la pression des pneus sans s’arrêter...
Ne reste plus qu'à lancer les cageots un par un sur la chaine, de monter les palettes, de les étiqueter,de contrôler la qualité du choux, et de les charger...
Et ça va être le même cirque à chaque ramasse, et j'en ferais 7, jusqu’à ce qu'a 17h30 je sonne l'alerte, il faut que je monte au ferry maintenant, ou sinon je ne l'aurais pas.
Le complet se transforme du coup en 25 palettes, le client veut sa marchandise pour 12h impératif demain, donc ferry du soir oblige...
Ah si seulement les gens voyait le mal que tout ces gens se donnent, pour que leurs étalages soient plein le matin. enfin, on peut rêver...
C'est donc parti direction Caen, à fond les ballons pour rejoindre ce ferry qui m'est si commun, le tout à coup de N12 et d'A84 qui d'ailleurs n'a pas encore fermée à cause du gel cette année! Me voilà surpris!
Il est donc 22h quand je me pointe au ferry qui lui partira 45 minutes plus tard, le port est rempli comme je ne l'ai que peu souvent vu, non pas qu'il y ait beaucoup de touristes, mais un stock affolant de camion espérant être rentré le 24...
Je descend le frigo sur 6 degrés et ouvre les portes un bon quart d'heure pour que l'air chaud s'en aille et qu'il se renouvele.
Sur ce je vous laisse, nous sommes une bonne trentaine à table ce soir, je m'en vais de ce pas les rejoindre...
