FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Décembre 2016 Partager sur Facebook
  • Photos
  • 4h30, les rendez vous sont respectés
    les 3 ânes de la mission
    F12 PERFORMANT
    trop mimis
    j'adore ce tableau de bord
  • Vendredi 23 Décembre 2016
  •  

    4h15, le 12l, Turbo 6 cylindres en ligne démarre, fume et fait du bruit. Ça gonfle vite et bien, alors je me dégage de quelques dizaines de mètres pour ne pas me fâcher avec tout le voisinage le temps de remplir un disque.

    J’ai embarqué 2 thermos, de la brioche dans le home car, le reste, c’est la patronne du centre équestre qui prévoit.

    Me voici parti pour les écuries où j’ai rendez vous à 4h30 pour charger. Il fait bien nuit, mais ils ont de bons projos tout comme l’intérieur de la caisse du camion, je ne coupe pas le moteur, il est à peine chaud et le pont hydraulique est gourmand en batteries..

    Le fils de la patronne, Jean Marc, et un petit jeune, Franky, vont m’accompagner. On charge 6 canassons qui vont remonter à leurs écuries de rattachement après un peu de dressage ici.

    Ils montent bien, 20’ après, on éteints la lumière de la caisse nous voici partis pour le Cambrési. 

    Déjà, un de mes passagers, Franki va dans la couchette, en même temps pas trop le choix. 

    Jean Marc, dont c’est le principal job de dresser et préparer des chevaux en plus de donner des cours me tiens un peu la discussion avant de s’endormir lui aussi.

    Pour ma part, je ferais bien pareil, car très peu dormi, un peu stressé par ce trajet prévu depuis un moment. Je flippe un peu de tomber en carafe car ce camion a très peu roulé depuis un bon moment. Il tourne toujours au tour du clocher et ne monte jamais trop en température. 

    J’ai vérifié tout ce que je pouvais les week end derniers, les niveaux, des durites, fixations diverses.. 

    Mais je suis très content aussi, autant que lors de ma montée en GB de ce début de semaine. 

     A Nancy, en grimpant la côte de Brabois  j’ai carrément la chair de poule. Puis c’est enquillage de la N4 pour la énième fois cette année, mais dans un contexte encore différent cette fois, ça fait trop drôle de prendre des routes du boulot avec ce camion.

    Je trace, mais respecte le 90, et puis là on n’a pas la roue libre comme sur le Fh, alors il s’embarque moins dans les cuvettes. Puis j’ai pas envie de le bousculer non plus. Un retraité qui reprend du service, on est pour ou on est contre, mais dans tous les cas, ça se respecte.

    On tient la moyenne des autres jours de l’année puisque je passe Reims en moins de 4h. Mes 2 passagers ont déjà fait un relais pour la couchette, il parait qu’elle est confortable.

    On prend la route de Maubeuge depuis le contournement nord de la capitale du Champagne. 

    Après, impossible de trouver à se garer convenablement, mais je le savais pour avoir déjà pris cette route. Je trouve bien près Neufchatel sur Aisne, le long d’un champ qui pue le lisier. On s’enferme dans le home car, où l’odeur ne traverse pas mais ça y caille bien. On ne traîne pas plus d’une demi heure le temps du café et brioche. Je fais un petit tour du camion, pneux, moyeux, rien est chaud, regarde en dessous, tout est bien sec.

     On apprécie de retrouver la chaleur de cette bonne cabine lancée sur le marché en 1977.

    Il reste un peu plus de 80 bornes, ça devrait passer en moins d’1h30, on prévient le négociant de notre arrivée qui sera 11h30. On coupe par Marle, Guises puis on tombe au bled juste avant le Cateau, pas loin du croisement avec la N43.

    On arrive vers 11h20 aux écuries qui sont installées dans une vieille usine, c’est immense.

    On l’attend un peu, quand il arrive avec des clients pour une vente. Il a un nombre impressionnant de chevaux, toutes tailles, mais aussi des ânes. Moi, je n’ai besoin de rien, puisque j’ai déjà 320 cvx et que je suis l’âne au volant...

    Après un passage au domicile du négociant où il nous emmène pour un café, il est convenu qu’on reprend un poney. Ce monsieur est très marrant avec son accent ch’ti, avec des expressions qu’il répète sans cesse. Le ptit jeune, Franky est mort de rire, moi je dois me retenir..

    On repart de là à 13h30. Notre ami ch’ti nous suggère de passer par Laon, et de faire gaffe à un pont sur un canal qui a les même effets qu’un dos d’âne. Oui, on l’a déjà eu en montant...

    On roule un peu, et rebelote, on tombe dans le panneau de ce fameux pont, je freine à temps mais pas de trop, chargement oblige, mais ça va, ça ne secoue pas de trop....

    Le petit jeune ne s’est pas remit de l’accent du vendeur, il répète ses expressions.

    Bref, on se marre bien.  

    On se marre, mais on trace, on ne mange pas tout de suite, j’ai envie de passer Reims. Bon je me plante à Laon, loup un contournement, et tombe dans une zc interminable à traverser, veille de Noël oblige...

    Puis je retrouve ma N44 de tous les jours, Berry au Bac, le relais de Ste Marie, tout ça. Il ne serai spas si tard, les arrêts que j’aurais fait pour faire des photos...

    Un peu d’autobahn pour contourner Reims puis re N44 où on s’arrête manger au niveau d’une sucrerie. Pareil on se les gèle un eu dans le home car, mais ça fait du bien. 

    Puis arrêt de nouveau guère plus loin, à la Access avant Chalon car le gazole arrive au dernier tiers. On ne va pas loin avec un réservoir de 200l. Mais surprise, en comptant et recomptant, je trouve une moyenne de 26l au 100. Je croyais qu’il tournait plus aux alentours de 30. Ce doit être les petits trajets.   

    Le petit jeune me questionne pas mal sur où je vais le reste du temps, les pays, combien de temps. Il est intéressé par ce boulot. C’est très bien ça. De plus il trouve le camion confortable. Alors là ça me touche ! Alors je lui explique le pourquoi de ce camion, que gamin, je partais dans un comme ça, et que depuis j’avais toujours voulu en conduire un.

    Jean Marc qui roupillait encore derrière, se réveille en disant qu’il est amoureux de ce camion, qu’on dort vraiment bien en roulant. Bref, il apprécie par rapport à ses voyages en voiture et van derrière. On discute aussi beaucoup animaux, leurs comportement, Jean Marc est intarissable sur le sujet. 

    Bref on ne voit pas le temps passer et on arrive vite au centre équestre vers 20h. Pour moi, c’est le soulagement, le camion a assuré le job, je suis vraiment content. Il en veut ce camion.

    Je me remonte chez moi. Il est 20h30 quand je boucle le disque à 879kms. Les heures, je ne sais pas, c’est trop compliqué à compter, on n’a plus l’habitude !

    Ce matin samedi, j’ai regardé les niveaux, huile, refroidissement, rien a bougé. Puis complèter le gazole, la tendance à 26l est confirmé. Dingue pour un moteur d’une conception des années 70 !

    Voilà, cette semaine 51 s’achève. D’un bout à l’autre, par sa symbolique, elle fût un beau cadeau de Noël pour moi.

    Maintenant, plus qu’à manger beaucoup !