Transports Michel COMTE

Michel Comte est un autodidacte, après avoir débuté comme employé dans les travaux agricoles, il obtient son permis poids lourds lors de son service militaire. En 1969, alors qu’il est salarié dans une entreprise de maçonnerie, il part sur un coup de tête et s’achète son premier camion, un Berliet GLR avec lequel il roule pour les carrières Peyson à St Nazaire en Royans, célèbre pour leur sable rouge. 3 ans plus tard, il déploit son activité dans diverses branches du TP, jusqu’en 1975 où il se tourne vers une branche du transport plus traditionnelle. Il place alors 3 Berliet TR260 en traction chez Borel, ainsi que 2 Saviem 280TU. Les camions desservent alors principalement L’allemagne, l’Espagne et l’Italie. Curieux de toucher à tout, il transporte des cochons en régional sur le Rhone Alpes avec un antique Berliet GR et des poulets dans un Saviem SM12. Il place également un Leyland Marathon à la Sotrimo en international. Malheureusement la croissance de l’entreprise est bien trop rapide, si bien qu’elle périclite et dépose le bilan au début des années 80.

C’est à la suite d’une rencontre avec Claude Giraud que l’entreprise redemarre sur de nouvelles bases plus sérieuses. Mr Giraud, grossiste en plantes lui demande d’aller effectuer un chargement à Prague avec au commande Louis Puel son premier chauffeur. Très rapidement Claude Giraud lui suggère d’acheter un frigo pour desservir la Hollande et la Belgique, chose qu’il accomplit avec un Volvo F12. A l’époque les chargements se faisaient en vrac, il y avait très peu de rolls. Très rapidement les rolls se sont généralisés, Louis Puel s’est vu attribué un premier Volvo Eurottrotter en camion remorque. Les chauffeurs de l’époque ne comptaient pas leurs heures, beaucoup effectuaient 3 rotations hebdomadaires entre Alsmeer et Veurey.

Michel Comte fait réaliser des frigos aux parois fines chez Frappa et Chereau dans lesquelles il peut charger 42 rolls supplantant ses concurrents qui eux n’en chargeaient que 38. Viennent alors les Scania 112 et 113 en camion remorque attelage court dans lesquelles il peut charger 49 rolls. Eprouvant quelques difficultés pour accroître son parc, Iveco Romans est devenu un partenaire actif de l’entreprise et le restera. La plupart du temps, les camions remorques montaient chargés en Allibert à Grenoble ou en balle de nylon de Rhone Poulenc Valence vers le Benelux, les frigos quant à eux montaient chargés en primeur sur l’Allemagne, l’Angleterre et le Benelux avant de redescendre chargés de plantes ou de fleurs coupées. L’entreprise ayant quelques relations à la prefecture de la Drome, les plaques d’immatriculation se terminer par 00, éveillant souvent l’interrogation et la prudence des gendarmes.

Jamais à court d’idées, Michel Comte en partenariat étroit avec le trio de choc Iveco, Samro, Lamberet fait réaliser un camion remorque autoporté sur vérin hydraulique avec chargement integral et agréé FRC, ce fut une première en France. Dans le même temps, il fait réaliser des frigos par Lamberet sur chassis mega, permettant des chargements intérieurs de 2,80m et 42 rolls danois. Il conçoit également en 1995 un des premiers attelage camion remorque traditionnel système Samro, avec caisses Lamberet sur la base d’un Volvo FH12 doté d’un système de hayon rétractable révolutionnaire permettant de décharger la remorque sans transvider dans le porteur. Dans le même temps 6 tracteurs Renault AE420 viennent en remplacement d’IVECO Turbostar.

Ponctuellement les tpts Michel Comte effectuent des destinations exotiques, l’ex Yougoslavie pour le compte de frigo38, la Grèce, le Maroc pour le compte de la valentinoise , et Moscou pour le compte de TFE afin d’approvisionner les bases Carrefour, régulièrement ils effectuent des chargements de phoenix et de lauriers roses dans la région de Elche.

En 1996, Claude Giraud, vend son entreprise, les voyages lucratifs de fleurs se font plus rares, les transports Michel Comte sont contraint de diversifier leurs activités. Michel met des tracteurs à disposition des distributeurs régionaux, base intermarché de Loriol, Pierrelatte avec des Renault G290 qui font un peu tache au milieu des Iveco Turbostar, Eurostar, des Volvo et des Scania. Il décroche également 3 contrats à la base Casino de Montélimar.  L’entreprise quitte Saint Didier de Charpey pour s’installer à Livron. Malgré tous ses efforts, l’entreprise redépose le bilan en 1997 et se recentre essentiellement sur la distribution, abandonnant definitivement les lignes internationales.

Elle se développe alors en régional en grande distribution, le béton en toupie, la messagerie, il y aura alors jusqu’à 80 employés dans la société. Fin 2008, Michel Comte prend sa retraite après avoir tout revendu à Transfrigo express. Comme quoi, même sans diplôme et avec un peu d’ingéniosité, on peut réussir une belle carrière dans le transport.