Carnet de bord de Novembre 2022 | Partager sur Facebook |
Il fait un petit froid humide de saison quand je décolle ce matin à 5h30. En vrai je savais pas trop à quelle heure mettre en route vu que je sais pas à quelle heure ça ouvre à mon rechargement, je me suis donc dit que 5h30, ça me ferait passer Modena avant le rush du matin. Je recharge à Raverino, c'est pas très loin, mais c'est bien le genre de bled ou tu sais pas trop par où venir. L'Italie c'est sympa, mais tu tombes vite sur des interdictions contradictoires. Je cherche prudement mon chemin, il y a un bon brouillard, et bien sûr j'ai tourné une route trop tôt, quel con. Je me suis retrouvé sur ce genre de route, avec juste la largeur du camion et un fossé de chaque côté pour pas faire de jaloux. Heureusement, il est tôt, ça roule encore pas trop, et surtout que j'ai pas croisé d'autre trou de balle comme moi. C'est soulagé après 2 croisements à l'équerre que je finis par arriver au centre du bled et enfin à la conserverie, ça m'a pris presque 1h30 pour 80km. Sans bouchon.
Malgré tout, je suis en avance, il y a juste un Bleiras qui a passé la nuit là, et petit à petit d'autres camions arrivent. Puis d'un coup, le vent s'est levé, impressionant, et des trombes d'eau sont tombées, pile à 8h quand le gardien est venu ouvrir le portail. Les chauffeurs habitués à venir passent en force, le Bleiras et moi, on était les paumés du jour, on a suivi le mouvement. Chacun son tour au bureau, il tombe des trombes d'eau, je crains le pire. Mon camion était déjà annoncé, "frigo", il y a qu'un seul quai ici, il est pour moi, magique ! Il y a un jeune qui charge mes palettes pendant que j'attends en tapant la discut avec un tractionaire à Torello, un Moldave qui vit à Imola, tous les soirs à la maison. Le type est heureux avec son forfait 450€ par jour pour 250km en moyenne.
Alors que j'ai touché à rien pour charger, j'ai quand même eu droit à des échantillons de sauce tomate, ça fait plaisir, ils sont trop gentils ici. Le temps de fignoler le CMR, il est 9h et le soleil est revenu d'un coup, il s'est souvenu que c'est vendredi et non pas lundi. Le retour sur Modena au jour est bien plus facile, et bien que des bouchons s'affichent sur mon écran, ils disparaissent quand je me pointe à Modena, la nature est bien faite. Je me cale en mode éco jusqu'à la Sarni à Fiorenzuola d'Arda pour la douche au calme et propre, une bonne demi heure d'arrêt.
Les travaux de l'A21 dans mon sens sont terminés ou presque, c'est juste incroyable. Je remets les compteurs à 0 vers Fidenza. Turin passe nickel, mais les ennuis sont plus loin. Les travaux au Mont Blanc sont toujours pas terminés et vendredi oblige il y a pas mal de camions, plus aussi pas mal de touristes qui rentrent en France. Du coup, ça a été une épopée pour arriver au péage du tunnel, 1h pour faire 2km, j'avais la vue sur les premières neiges de l'automne, c'était mieux que rien. J'ai laché l'affaire à Aiton avec 8h30 de volant, ça ira bien pour un vendredi !