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Jeudi 11 Mars 2021

 

J'étais en train de faire le tour du camion ce matin quand j'entends se garer un container juste à côté. Le type descends avec un papier et se dirige vers moi, un papier à la main, je comprends qu'il est perdu, mais moi je suis pas du coin non plus. Le chauffeur est d'un âge plus que respectable, mais voilà, il ne sait pas se servir de son téléphone, je lui tape son adresse dans Map, il est tout content et se tire. J'espère juste qu'il fait pas parti de ces vieux aigris qui commencent leurs phrases par moi quand j'étais jeune, on avait pas de gps, on bossait, c'est pas comme les jeunes de maintenant...

A 6h30 j'ai mes 11h de coupure et je décolle, direction Livorno, je ne serai pas en retard, ça me laisse même le temps de me payer un bon café tranquile en route. Ce matin, ça m'arrangerai de vider au plus tôt, le gars du dépôt pétrolier arrive à 7h45. En principe il faut attendre la miss du bureau à 8h, 8h30, mais ce matin il s'en fout, il me fait mettre en place direct, un coup de flotte au pare brise, je ressors il est 8h à peine passé. Nickel.

Prochaine destination, Arezzo, mais avant ça il fait se farcir la 4 voies PILIFI avec ses radars tous les 5km à 70, ses trous et son trafic serré aux heures de pointe, ça bouchonne bien avant Firenze à cause des travaux qui n'en finissent pas. Il est 10h30 quand je sonne au portail, il ya déjà un camion à l'interieur du dépôt, ça me laisse du temps pour fignoler la suite. Hier soir j'ai passé 2 plombes à me décider par ou passer pour aller à Novafeltria depuis ici. Le client au téléphone me confirme que mon chargement est prévu demain, et qu'il faut bien passer par la SP258 depuis Sansepolcro. Bon, c'est déjà ça.

Pour vider, ça a pas trainé, à midi j'étais ressorti, prêt à me taper 100km de routes defoncées. Jusqu'à Sansepolcro, ça va encore et j'y suis passé déjà assez souvent, c'est une fois sur la SP258 que ça se complique. On monte assez vite en altitude, c'est virage sur virage, et des trous et nids de poule de partout. C'est bien simple : c'est tellement tordu que je me serai cru en Ardèche, c'est aussi desherité, et parfois même carrement délabré, le prix du m² doit pas être élevé dans le coin, même le téléphone ne passe pas, mais le décore est souvent époustouflant. J'ai mis pas loin de 2h pour faire les 100km, il n'y a guère qu'à l'approche de Novafeltria que je trouve un peu d'animation. 

J'ai deux dépôts à charger, 8 palettes au premier, c'est prêt, mais le cariste me dit, le reste à l'autre usine, demain. Bon OK, j'y vais quand même. C'est à 2 minutes de là. J'ai un quai direct, et vu que c'est pas prêt je peux aller squatter la douche. Quand je ressors, il manque 2 palettes. Un truc de fou, je suis reparti à 16h avec mes 20t de tourets pour Brioude, pour un rechargement prévu demain, c'est pas mal. Les joies de l'Italie ! Je fais pas le fou, je rejoins la civilisation et l'A14 via Rimini en longeant la République de San Marin, il me reste 4h30 pile à rouler et d'amplitude, il faut faire tourner les bielles. C'est un peu compliqué avec des déviations Pl de partout, mais je finis par reprendre l'A14 juste là ou il y a le concesionaire Volvo de Rimini, j'aurai bien mis un de leur sticker sur la casquette ! Ce soir ça roule particulièrement bien, aucun ralentissement ou presque, c'est incroyable et ça m'a mené jusqu'à la ZI de Voghera, impeccabile, une journée qui donne envie de travailler jusqu'à 90 ans !