Carnet de bord de Novembre 2019 | Partager sur Facebook |
J'ai tout juste une cinquantaine de mètres pour aller au comptoir prendre le café. Il est 4h40, et visiblement, la banlieue de Naples est moins dangereuse que l'ensemble du territoire français ou les stations sur l'autoroute sont fermées au public la nuit pour la plupart, pour raison de sécurité, oui monsieur. Donc, armé d'un café lungo et d'une brioche en forme de croissant, je démarre, il est 5h10. Je ne suis pas tout seul sur la route, l'Italien est matinal, c'est un peu comme les allemands, mais latins. Plus je sors de la grande agglomération, moins ça roule, et c'est carrement cool.
L'A2 qui mène vers Reggio de Calabre est gratuite, et elle est pas en mauvais état, le dernier coup que j'y ai mis une roue c'était en pulvé chez Debeaux, genre en 1997. Aujourd'hui je passe largement en dessous de Battipaglia. Le jour se lève tôt dans le coin, à 6h30 il fait déjà jour, mais la matinée est comme la journée d'hier, il PLEUT, et c'est bien dommage. Une chose est sûre, je ferai pas la conso de l'année sur ce voyage, ça tire tout le long, le FH s'époumone tout le long, les heures avancent plus vite que les kilomètres. Passé Cosenza, c'est vraiment desertique, et sauvage, on sent bien qu'il y a pas grand chose à faire, le peu d'usine qu'il y a sont soit fermées, soit completement destroy. Partout, des villages perchés, c'est beau, mais je me demande bien de quoi ils vivent dans le quartier. J'ai 4h de volant arrivé à Falerna, un petit village au bord de la mer, il y a l'Hotel San Giovani Puci qui fait aussi resto routier, l'endroit idéal pour passer un week end, mais pour l'heure ça sera juste douche café, nickel.
Encore 1h de route de montagnes russes pour enfin arriver au port de Gioia Tauro. Bien sûr, je me suis fait pourrir à l'entrée parce que je me suis pas arreté avant, mais sourire ultra brite à la rigolade et ça a passé crème. Ce qui me confirme qu'on est pas au Frei Hafen de Hambourg. Quand je finis par me poser pour vider, Jimmy vient juste de finir, on est synchro. J'attends qu'ils terminent le chargement du premier container, puis c'est à mon tour de faire chauffer le transpal, et oui c'est comme ça. Le transpal à main, c'est l'histoire de ma vie, si j'avais gagné 1€ la palette, je serais riche. Dans 12 jours, les fûts seront là bas, loin, en Australie.
A 13h, c'est plié, je ressors du port en prenant une dernière engueulade, il fallait s'arrêter pour ouvrir les portes en sortant, comme quand on sort de la base Intermarché en fait. Je vais à la ESSO un peu plus loin, y a du gasoil à 1,42 et vu les prix ailleurs, j'en profite. Maxime a trouvé 2 magnifiques voyages sur Salerno pour le 84, j'ai pris des cheveux blancs en voyant l'adresse, mais sur ma tête ça se voit de moins en moins. Je remonte ce que je peux cet après-midi, si je tire mes 10h ça me fait arriver en plein la ou je veux pas, donc, je me garde mes 2 cartouches pour jeudi vendredi. Il fait un peu moins moche entre 2 averses ce qui me laisse le temps d'apprecier le paysage, et j'ai vraiment aimé le passage entre Cosenza et la limite de la Campanie, enfin, le nooord quoi ! Je finis par me poser à Sala Consilina avec 8h50 de guidon, à 120km du rechargement, il va falloir avoir les yeux ouverts demain.