Carnet de bord de Novembre 2020 | Partager sur Facebook |
Après un bon café brioche, je quitte mon parking, il est 5h du matin, c'est encore la bonne heure, le Napolitain moyen dort encore, c'est aussi bien car il y a une zone de chantier un peu pourrie dans la section déjà pas facile de la descente vers la bifurcation avec l'autoroute de Calabre, du coup ça passe comme qui rigole en faisait attention bien sûr. Je me demandais quand même si ça faisait pas un peu tôt de décoller à 5h pour couvrir les 195km qui me separent de la livraison.
J'arrive assez rapidement à la sortie Altena Lucana, c'est là que les choses sérieuses commencent. La route est certes belle mais ça grimpe de fou, et le 500 en bave, et de ce que je crois, il a pas fini. Après une longue ascension sur le plateau, ça respire un peu pendant que le jour se lève, on est si haut que les palmiers ont disparu, et pourtant c'est le sud. La route assez roulante ensuite redevient difficile le long du lac du barrage de Pertusillo qui constitue la reseve d'eau des Pouilles. Ensuite ça se corse en prenant la route de Corleto Perticara, un gros bourg perché en haut de la montagne, typique. D'ici il reste 10km pour la raffinerie, qu'on ne voit toujours pas, j'ai mis 30 minutes quasi, ça grimpe de folie, la route est archi pourrie par moments, et si je n'avais pas eu quelques détails par Emeric le montagnard, j'aurai quand même hésité malgré les panneaux.
Ce n'est vraiment qu'en haut de la montagne qu'on voit cette gigantesque raffinerie, toute neuve, de ce que j'ai compris elle alimente Taranto via un pipeline de 120km. J'aurai mis pile 3h finalement. Les caristes sont super sympa, mais ici, pas encore du sanitaires pour les chauffeurs, c'est en cours de préparation parait il. Retour sur mes pas, à vide, ça va nettement mieux, mais c'est pas ça qui va arranger la conso qui a vraiment morflé sur ce voyage. Maxime le pro du rechargement de l'extrème m'a dégotté un Nocera Superiore, juste à côté de Salerne, c'est pas un endroit de rêve en camion, j'aurai autant aimé recharger sur Bari. Du coup, j'hésite, je vais charger et je prends la douche après ? Fort de mes 30 années d'experience, je prends pas le risque et je trouve une bonne douche au resto O' Camionista à l'échangeur de Sicignano degli Alburni, c'est nickel, j'en ai profité pour acheter des bricoles régionales.
Pour aller à Nocera, il faut prendre l'autoroute de Salerne bien sûr, dont la traversée est bien tendue, étroite, il y a des balcons de certains immeubles qu'on frôle vraiment en camion, de la dinguerie. L'accès à la conserverie est bien sûr étroite, en plein centre ville et il y a déjà une dizaine de camion en attente, il faut laisser son numéro de téléphone.
Au bout d'une heure et des boulettes, ça sonne, j'ai du bol ma commande devait être prête. Pendant le chargement j'ai eu la peur de ma journée, le cariste ne m'a pas vu j'ai cru que j'allais mourrir écrasé entre le cadre de la semi et une palette de conserves, c'est juste mes lunettes qui ont été pétées en 2. J'ai imité Léon Zitrone pour dire que j'entendais plus rien, on m'a cassé mes lunettes, mais pas sûr que ça fasse rire les Napolitains. Une fois chargé, j'ai plus qu'à terminer mes heures au plus haut, je passe Naples sans bouchons, mais en étant bien sûr ultra prudent parce qu'ici, même les Marseillais ne leur arrivent pas à la cheville niveau conduite. Bien sûr je me suis payé une paire de lunettes +1,5 en route. J'ai juste eu de quoi passer Rome, et j'ai trouvé une place correcte à la première station de l'A12, in extremis en amplitude, OUF, respiration !